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Smic, prix du gaz, assurance-chômage… Ce qui change au 1er octobre…

L’augmentation automatique du salaire minimum, la revalorisation des APL, l’extension de la carte Vitale dématérialisée : les nouveautés à avoir en tête pour ce changement de mois.

Smic, prix du gaz, assurance-chômage... Ce qui change au 1er octobre

 

Dans la foulée de l’extension du passe sanitaire aux adolescents de 12 à 17 ans à compter du 30 septembre, le passage au mois d’octobre s’accompagne de nombreux changements.

Hausse du tarif réglementé du gaz

Le tarif réglementé du gaz va augmenter de 12,6 % (13,9% hors taxe). Plus précisément, cette hausse sera de 4,5 % pour les utilisateurs de gaz pour la cuisson, de 9,1 % pour ceux qui ont un double usage (cuisson et eau chaude), et de 14,3 % pour les foyers qui se chauffent au gaz.

Les tarifs réglementés du gaz ont connu plusieurs hausses au cours des derniers mois. Ils ont augmenté de 8,7 % au 1er septembre, après plus de 5 % en août et près de 10 % en juillet. Depuis le 1er janvier, le tarif a augmenté de 57,25%.

Ces hausses vont durer encore «probablement plusieurs mois», prévient Bruno Le Maire. À quelques mois de la présidentielle, le gouvernement réfléchit à des mesures pour limiter le choc pour les consommateurs. Il a déjà pris la décision du versement exceptionnel d’un chèque énergie de 100 euros en décembre à 6 millions de ménages (sur 29 millions de ménages en France au total). Mais le ministre de l’Économie a d’ores et déjà reconnu que ce chèque énergie ne «compensera pas la hausse» des prix du gaz.

Augmentation automatique du Smic

Le Smic mensuel brut augmentera de 34,89 euros pour s’établir à 1589,47 euros. Le Smic horaire brut passera ainsi de 10,25 euros à 10,48 euros. Il s’agit de la plus forte augmentation depuis 2012.

Cette hausse intervient en réaction à l’augmentation de l’indice des prix, qui a dépassé + 2 % depuis la date d’établissement du seuil actuel du salaire minimum. En effet, la loi stipule que, lorsque l’inflation dépasse le seuil de 2 % par rapport à la dernière revalorisation, le salaire minimum doit augmenter dans les mêmes proportions.

Outre cette augmentation automatique, l’exécutif ne veut pas entendre parler d’un coup de pouce «politique» au Smic. «Je ne crois pas que ce soit la bonne solution. On est toujours tenté de le faire, mais ça veut dire qu’on va le payer sur l’emploi. Ma priorité, c’est l’emploi, l’emploi, l’emploi. Donner un coup de pouce au smic c’est donner un coup de canif au redressement de l’emploi», a ainsi expliqué Bruno Le Maire le 6 septembre.

Réforme de l’assurance-chômage

Après de multiples rebondissements et sauf nouvelle censure du conseil d’État, la réforme de l’assurance-chômage doit entrer en vigueur ce 1er octobre. La mesure devait être mise en application à partir du 1er juillet, mais le Conseil d’État l’avait suspendue au mois de juin dernier, évoquant des « incertitudes sur la situation économique ». Arguant du « vif rebond de l’emploi depuis mai », comme l’avait déclaré Élisabeth Borne, la ministre du Travail, le 16 septembre dernier, le gouvernement a décidé de mettre la réforme en application en ce début de mois.

Selon une évaluation de l’Unedic réalisée au printemps, jusque 1,15 million de personnes ouvrant des droits dans l’année suivant l’entrée en vigueur de la réforme toucheraient une allocation mensuelle plus faible (de 17% en moyenne), avec dans le même temps une «durée théorique d’indemnisation» allongée (14 mois en moyenne contre 11 avant la réforme).

Revalorisation des APL

Les aides personnalisées au logement (APL) vont augmenter de +0,42%. « Cette hausse fait suite à un gel de leur revalorisation en 2018 et à une désindexation des APL sur l’indice de référence des loyers inscrite dans les lois de finances 2019 et 2020 » précise le site du service public . Le changement sera minime pour votre porte-monnaie. Ainsi, si vous recevez actuellement 150€ d’APL, vous ne verrez augmenter ce montant que de 63 centimes.

Pour rappel, le droit à ces prestations n’est, depuis janvier dernier, plus basé sur les revenus perçus deux ans plus tôt (revenus 2019 pour une demande en 2021) mais sur les ressources des 12 derniers mois, avec une réactualisation tous les 3 mois. Selon une étude d’impact du gouvernement, près de 30 % des allocataires (29,6 %) soit 1,769 million de personnes, ont été négativement impactées par ce nouveau mode de calcul. Parmi elles, 374.000 (6,6 %) ont perdu leur droit aux APL et 1,375 million (23 %) ont vu le montant de leur aide baisser de 73 € en moyenne.

Revalorisation des salaires des professionnels de santé

Plus de 500.000 agents de la fonction publique hospitalière vont bénéficier d’une revalorisation de leurs grilles de salaires, dans le cadre du Ségur de la santé : infirmières, aides-soignantes, cadres de santé, auxiliaires de puériculture, manipulateurs radio, masseurs-kinés… Par ailleurs, l’augmentation générale de 183 euros net par mois sera élargie à 18.500 autres soignants du secteur social et médico-social, relevant de la fonction publique mais dont les structures ne sont pas rattachées à un hôpital ou un Ehpad.

En outre, 209.000 aides à domicile du secteur associatif intervenant chez les personnes âgées et handicapées bénéficient d’une hausse salariale de 13% à 15%. En revanche les 160.000 employés du privé en sont privés, ce qui fait craindre un départ massif de ces salariés.

Ce coup de pouce salarial ne va pas entraîner d’augmentation du reste à charge pour les usagers en situation de handicap ou âgés, car il sera pris en charge par les départements, compensés partiellement par l’État.

Quant aux techniciens de laboratoire, diététiciens et préparateurs en pharmacie, ils seront « reclassés en catégorie A en janvier 2022 », précise le ministère.

La carte vitale dématérialisée étendue

L’expérimentation de la carte Vitale dématérialisée, déjà en cours depuis 2 ans dans les départements du Rhône et des Alpes-Maritimes, va être étendue à 10 autres départements : le Bas-Rhin, la Gironde, l’Hérault, la Loire-Atlantique, le Nord, Paris, le Puy-de-Dôme, la Sarthe, la Saône-et-Loire, et la Seine-Maritime.

Délivrée gratuitement par les caisses d’Assurance Maladie jusqu’au 31 décembre 2022 à toutes celles et tous ceux qui voudraient tenter l’expérience, cette e-carte d’assurance maladie sera valable uniquement auprès des professionnels de santé et établissements de santé participant à l’expérimentation.

La dématérialisation de la carte Vitale s’inscrit plus globalement dans le projet de loi Ma santé 2022 qui a pour ambition d’ «accélérer le virage numérique» dans le secteur médical. Le Dossier Médical Partagé et la télémédecine seront démocratisés à l’horizon 2022, tout comme la e-prescription pour l’ensemble des auxiliaires médicaux. Le traditionnel carnet de santé devrait, quant à lui, être remplacé par un «espace numérique de santé» centralisant toutes les informations médicales des patients (DMP, comptes rendus hospitaliers, résultats d’analyses, médicaments prescrits…).

Numéro vert de prévention du suicide

Le nouveau numéro national de prévention du suicide, 31 14, sera accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, «il permettra aux Français qui traversent un moment très difficile, avec des idées noires, des pensées morbides, une tristesse, une dévalorisation de soi-même, de profondes angoisses, de trouver immédiatement une réponse à leur malaise», a précisé mercredi le ministre de la Santé Olivier Véran.

Passeport obligatoire pour se rendre au Royaume-Uni

Pour les voyageurs, sachez que les règles vont changer pour se rendre de l’autre côté de la Manche. En raison du Brexit, les règles pour se rendre au Royaume-Uni seront plus contraignantes. Que ce soit pour le travail ou le tourisme, il faudra obligatoirement présenter un passeport à compter du 1er octobre 2021. La carte nationale d’identité ne sera plus considérée comme un document de voyage suffisant.

Les résidents français au Royaume-Uni ayant le « settled status» ou « pre-settled status » feront toutefois exception. Pour eux, la carte d’identité restera valable jusqu’en 2025.

Source LE FIGARO.

 

Atteint de sclérose en plaques, il traverse la France en canoë …

Cyrille Labache est atteint d’une sclérose en plaques. Depuis une semaine, le Vésulien s’est lancé sur les flots pour rejoindre la mer Méditerranée depuis Besançon.

Le quadragénaire a déjà effectué plus de 300 km et devrait arriver dès la semaine prochaine.

Atteint de sclérose en plaques, il traverse la France en canoë

 

C’est un pari fou mais mûrement préparé et réfléchi. Cyrille Labache, 40 ans, est atteint d’une sclérose en plaques. Une maladie dégénérative du cerveau et de la moelle épinière, diagnostiquée il y a 6 ans.

Amateur de canoë depuis sa plus tendre enfance, le Vésulien a choisi de traverser la France et de rejoindre la mer Méditerranée sur son embarcation, malgré sa maladie. Partie de Besançon le 23 juin dernier, il est actuellement à mi-parcours et poursuit son épopée.

Réaliser le rêve de son père

L’envie de voguer par-delà les montagnes et les frontières a nourri ses rêves d’enfant : « Mon père était un amateur de canoë. Il a toujours eu dans l’idée de partir de la maison et de rejoindre la mer Méditerranée sur son embarcation. Malheureusement, il ne l’a jamais fait. » Face à ce rêve paternel, Cyrille a décidé de prendre la relève et d’accomplir cette traversée longue de 626 km entre Besançon et Port-Saint-Louis-du-Rhône.

C’est l’année ou jamais pour faire cette traversée

Pour ne prendre aucun risque lié à sa maladie, il a minutieusement préparé son voyage avec l’aide de son médecin. «  La sclérose en plaques peut être diverse suivant les personnes atteintes. Avec les crises, on peut perdre l’usage ou la mobilité de certains membres. Parfois, cela revient avec le temps et d’autrefois non. J’ai la chance d’avoir deux bras qui fonctionnent encore bien. Donc je me suis dit : c’est l’année ou jamais pour réaliser cette traversée. J’ai pu compter sur l’aide de sponsors et de mes proches pour mener cette aventure ».

Une embarcation connectée

Sur l’embarcation, il dispose de tout le nécessaire à portée de main. « J’ai deux caisses qui contiennent de la nourriture, des habits et tout le matériel pour réparer la coque du bateau. Sur le Doubs, j’ai passé près de 15 barrages et les frottements ou les chocs avec les rochers peuvent engendrer des trous. » Ses proches peuvent également le joindre en permanence avec l’enceinte connectée qu’il a fixée sur le bateau et qui lui permet de répondre au téléphone, sans quitter ses rames.

« J’ai pris des photos avec des silures »

Concernant le couchage, l’homme a pour habitude de bivouaquer dès qu’il repère un champ accessible et favorable à sa nuitée. « Je hisse mon bateau sur la berge puis je plante ma tente afin de passer la nuit. » Au gré de ses étapes, il a croisé la route de bateaux géants « sur la Saône », de poissons tout aussi impressionnant tapis dans les algues. « J’ai pris des photos avec des silures. Ils sont peu craintifs, j’ai pu les approcher de très près ». Le long du fleuve, il partage sa route avec les cigognes pataugeant sur la berge, ou des martins-pêcheurs, dont il admire les ballets entre les airs et l’eau. Des instants privilégiés avec la nature qu’il compile sur son appareil photo, pour ne jamais oublier la richesse de cette aventure.

50 km par jour

À raison d’une cinquantaine de kilomètres par jour, l’aventurier pourrait rallier sa destination finale dès la semaine prochaine où son frère l’attendra, pour le ramener en terre comtoise. « Avec un ami, on se disait que ça pourrait être sympa de traverser la France d’Est en Ouest sur un tracteur. Enfin, on en reparlera quand je serai arrivé ».

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap : Des progrès « inédits » mais pas perçus par le terrain…

« On a des progrès inédits. Mais sur le terrain, la perception de certaines situations reste mitigée ».

Présentant le 23 juin son rapport sur la mise en oeuvre des recommandations de la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université, la députée Jacqueline Dubois (LREM) a vanté les progrès faits mais sans cacher tout ce qui va mal.

Handicap : Des progrès "inédits" mais pas perçus par le terrain...

 

Et ce qui va mal c’est le terrain, qu’il s’agisse du statut des AESH, de leur gestion, des places en ULIS ou de la prise en compte des élèves handicapés pour la DHG ou pour le travail des enseignants. L’écart est manifeste entre les intentions déclarées, les textes et leur application concrète. Cerise sur la gâteau : faute de professionnaliser les AESH, la député LREM Cécile Rilhac propose de leur confier le suivi des enfants ayant des problématiques familiales et sociales…

16 ans après la loi de 2005

Sans aucun doute l’école inclusive c’est la passion de Jacqueline Dubois. Ancienne professeure spécialisée, elle a présidé la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés 14 ans après la loi de 2005 qui a donné lieu au rapport de Sébastien Jumel (PCF) en 2019. Ce 23 juin 2021, il s’agit de voir quelles propositions du rapport Jumel sont réellement appliquées deux ans plus tard.

Le rapport Jumel avait pointé d’importantes insuffisances dans la mise en place de la loi de 2005. D’abord le simple fait que l’éducation nationale soit incapable de chiffrer le nombre d’élèves handicapés et l’écart important entre le nombre d’élèves handicapés scolarisés dans le primaire et le secondaire.

Il avait soulevé aussi la question du nombre, du statut et de la rémunération des AESH. Son rapport faisait 57 recommandations. Parmi celles ci : avoir des statistique sur les élèves handicapés, prendre en compte ces élèves dans le calcul de la DGH et dans le temps de travail des enseignants, augmenter le nombre de places en ULIS, améliorer le statut des AESH et leur gestion, former les enseignants, améliorer la médecine scolaire, relancer les rased.

Des évaluations positives…

Pour Jacqueline Dubois, sur les 57 recommandations du rapport Jumel, « les trois quarts sont soit mises en oeuvre, soit encours, soit partiellement mises en oeuvre ». Elle souligne des progrès qualitatifs dans la diversification des accueils et l’attention portée aux enfants et leur famille et parle « de progrès inédits ». « On a franchi le gué mais des efforts restent à accomplir pour que chaque élève puisse accéder à l’école et y faire un parcours épanouissant ».

Cette évaluation très positive est immédiatement compensée par un constat que tous ceux qui s’intéressent à la question ont fait : » sur le terrain, la perception de certaines situations reste mitigée. Il est donc illusoire de croire que toutes les difficultés sont résolues ».

Qu’est ce qui a vraiment évolué ? Sur le pilotage « 90% des recommandations sont mises en oeuvre ou encours » dit J Dubois. Effectivement des comités nationaux de pilotage ont été mis en place et les MDPH réformées. Mais rien n’a changé pour les données statistiques sur les élèves handicapés, l’éducation nationale étant incapable de donner des données complètes.

Sur la scolarisation en milieu ordinaire : « 80% des propositions sont mises en oeuvre »sur la simplification des parcours estime J Dubois. Elle cite l’entretien d’accueil,le livret parcours inclusif, et , plus concret, le décret sur l’aménagement des examens qui veut que l’élève handicapé puisse retrouver l’environnement qu’il utilise toute l’année le jour de l’examen.

Sur la formation des enseignants , elle dresse « un constat positif » suite à la réforme du Cappei, accessible maintenant par la VAE et allégé, parce que cela évite de nommer des enseignants pas formés du tout sur des postes d’enseignant spécialisé. Parce que pour le reste des formations continues « le plan de formation est élaboré mais en pratique pas explicité ».

Que les classes ne voient pas…

Cela nous permet d’aborder tous les points ou aucun progrès, ou très peu, ont été faits. Pour J Dubois ils pèsent peu. Mais pour les enseignants , les élèves et leur famille, ils pèsent terriblement lourds. Ce sont ceux du terrain.

Sur le terrain, parmi les mesures phares du rapport Jumel, il y avait la prise en charge réelle par l’éducation nationale des élèves handicapés dans le travail des enseignants. Le rapport demandait que les élèves handicaps soient pris en compte pour la calcul de la DHG et que les enseignants aient un temps de concertation pris sur leur temps de travail en fonction du nombre d’élèves handicapés.

« Les recommandations sur l’inclusion dans le temps de service ne sont pas assez suivies », dit pudiquement J Dubois. Quand à la prise en compte pour le calcul de la DHG « en fait cela dépend des départements » dit J Dubois. Compte tenu du manque d’enseignants , comme rien ne leur est imposé, on est très loin du compte. Et la présence d’un nombre important d’élèves handicapés dans des classes déjà chargées devient  souvent souffrance pour les enseignants et ces élèves.

Et les AESH non plus

Sur le terrain, le sort des AESH reste scandaleux. « Le constat est mitigé, les recommandations pas toutes mises en oeuvre », estime J Dubois qui évoque « une réflexion sur la reconnaissance du métier » mais « une revalorisation salariale et l’amélioration des  contrats à revoir ».

Si des contrats plus solides ont remplacé les différents types de contrats sociaux qui régissaient les AESH, leur rémunération reste très faible, en dessous du seuil de pauvreté. Leur gestion s’est largement dégradée avec la mise en place des PIAL. Cette gestion collective des moyens conduit à réduire le temps de suivi de chaque enfant et à multiplier le nombre d’enfants pris en compte par chaque AESH et parfois sur des territoires géographiques vastes.

Cette dégradation de leur condition de travail pour un salaire très faible génère de nombreuses démissions qui annulent la « professionnalisation » claironnée.

Une députée cite en exemple les Bouches du Rhône où le Dasen a publié une circulaire limitant à 5 heures hebdomadaires maximum le temps d’accompagnement pour chaque élève. Pour J Dubois c’est « un dérapage qui n’est pas admissible ». Mais le Dasen suit une circulaire qui recommande une moyenne de 8 heures. Certains AESH se retrouvent avec 12 élèves.

Remplacer les éducateurs spécialisés par les AESH ?

C’est dans ce contexte que la députée LREM Cécile Rilhac fait une proposition que les éducateurs spécialisés apprécieront : « dans le cadre du volume horaire des AESH ne serait-il pas possible que les AESH participent à l’éducation spécialisée de certains enfants », ces enfants étant « ceux qui ont des problématiques familiales et sociales ». Un nouveau gisement d’économies et de postes semble prêt à s’ouvrir rue de Grenelle.

Pour J Dubois, le gouvernement a du mérite car « y a une hausse constante des notifications de handicap ». Effectivement depuis 2005, le nombre connu d’élèves handicapés a été multiplié par plus de trois. J Dubois parle « d’un puits sans fond ». Mais c’est aussi une façon de gérer l’Education nationale en médicalisant les problèmes scolaires.

On calme les familles par des aménagements qui les poussent à déclarer leur enfant plutôt qu’affronter les problèmes de l’Ecole qui sont pédagogiques mais aussi des problèmes de société. Aujourd’hui il vaut mieux des AESH sous payés que des Rased. Demain il vaudra mieux des AESH sous payés que des éducateurs spécialisés.

Source LE CAFE PEDAGOGIQUE.

Covid-19 : ces « signaux d’alerte » peuvent contrarier l’été… et les plans du gouvernement….

Emboîtant le pas aux scientifiques qui les ont repérés depuis plusieurs jours, le gouvernement évoque des « signaux d’alerte » sur le front épidémique et appelle à « ne pas baisser la garde ».

Covid-19 : ces "signaux d'alerte" peuvent contrarier l'été... et les plans du gouvernement

 

Le déconfinement se poursuit, en France, à mesure que la vaccination progresse. Mais le gouvernement l’a rappelé ce mercredi matin: pour le moment, « nous ne pouvons pas baisser la garde ».

Le Sud-Ouest particulièrement concerné

Selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, « des signaux d’alerte » apparaissent « dans certains territoires », notamment dans le sud-ouest du pays:

En Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine, nous constatons des hausses parfois sensibles de la circulation du virus. En Nouvelle-Aquitaine, l’épidémie gagne de nouveau du terrain

Gabriel Attal

Une évolution « particulièrement marquée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, selon M. Attal.

80 %

Dans ce département, le taux d’incidence s’est envolé de 80% en seulement une semaine.

Mais pas seulement: ces derniers jours, les départements de la Charente, de la Charente-Maritime, des Landes, de la Gironde ou encore du Lot-et-Garonne ont subi des hausses plus ou moins fortes de la circulation du virus, après des semaines de baisse.

Au niveau national, la tendance reste baissière: autour de 91, le taux d’incidence affiche son plus bas niveau depuis début septembre 2020.

Il reste toutefois supérieur à 100 dans trois régions: Île-de-France, Hauts-de-France et Normandie.

Du mieux à l’hôpital, mais pas partout

Le système hospitalier respire enfin, un peu: 16 000 patients hospitalisés pour Covid, dont moins de 3 000 en réanimation et soins intensifs, on n’avait plus vu ça depuis des mois.

Là encore, au niveau national, seul un ralentissement de cette baisse est détectable: les soignants redoutent un « plancher », haut, qui les maintiendrait sous pression.

Dans certains départements, encore peu nombreux, le rebond est déjà là: Bouches-du-Rhône, Hérault, Ille-et-Vilaine, Rhône, Essonne et Nord affichent depuis une semaine une augmentation du nombre de patients en réanimation, comme le rappelle le biologiste Claude-Alexandre Gustave.

Une vaccination toujours insuffisante

Les scientifiques l’ont rappelé: un taux d’incidence à 91, cela correspond encore à environ 10 000 nouveaux cas chaque jour, et la vaccination reste encore insuffisante pour compter sur l’immunité collective: seul un Français sur six a reçu deux doses de vaccin.

Une partie d’entre eux ne sont pas pleinement protégés, si leur seconde dose a moins de quinze jours.

16,7%

16,7% de la population pleinement vaccinée, au mieux, c’est loin, très loin de l’immunité collective. Les variants diminuent à peine l’efficacité du vaccin à deux doses, mais beaucoup plus celle de la première dose.

Encore trop de cas

Selon l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, les Français pourront compter sur un été « normal » si la baisse de l’épidémie et le rythme de la vaccination se poursuivent jusqu’à la mi-juin.

Objectif: « tomber » sous les 5 000 contaminations quotidiennes, signe que le virus ne circulerait plus que faiblement. Un objectif fixé en octobre dernier par Emmanuel Macron… et jamais atteint depuis.

Dans le cas contraire, un rebond épidémique est à redouter. Pas forcément puissant, mais suffisant pour mettre à mal le déconfinement… et les vacances d’été.

Inquiétude outre-Manche

La situation du Royaume-Uni inquiète: plus massivement vacciné que la France, le pays affiche un taux d’incidence inférieur à 35, et n’a enregistré aucun décès dû au Covid-19 lundi.

Pourtant, sous la pression du variant « delta » (dit « indien »), l’épidémie repart à la hausse: en une semaine, le nombre de nouveaux cas s’est envolé de 50 % au niveau national, avec des hausses bien plus fortes par endroits. Le variant delta représente désormais plus de 75 % des nouvelles contaminations.

Conséquence attendue: de nombreux scientifiques appellent le gouvernement à reporter la dernière échéance du déconfinement, prévue le 21 juin.

Source EST REPUBLICAIN.

Ardèche : des conseils pour rester à domicile malgré l’âge ou le handicap…

L’association Solidaires pour l’habitat (Soliha) accompagne les personnes âgées et en situation de handicap pour aménager leur logement.

Ardèche : des conseils pour rester à domicile malgré l’âge ou le handicap

 

Adaptation du mobilier à la bonne hauteur, sécurisation de la salle de bains… il existe de nombreux équipements pour se maintenir à domicile.

Depuis le début de l’année 2020, l’association a aménagé un bus grandeur nature pour représenter trois pièces de la maison importantes dans la vie quotidienne : cuisine, salle de bains et toilettes. L’association n’effectue pas les travaux, elle accompagne les gens dans les demandes de subventions. « Si la personne est éligible, on effectue une visite du logement puis on monte les dossiers auprès des financeurs », indique Laëtitia Courmont, conseillère technique en accessibilité et adaptation. Le bénéficiaire choisit l’artisan qu’il souhaite ou demande conseil auprès de l’association.

Le bus sera à Vallon-Pont-d’Arc ce 27 mai, à La Voulte-sur-Rhône le 28 mai et à Joyeuse le 9 juin.

Source LE DAUPHINE.

Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?… Vidéo.

832 euros par mois, c’est le salaire moyen des aides à domicile, dont les contrats sont rarement à temps plein.

Les très faibles rémunérations ne correspondent pas aux contraintes horaires, à l’engagement et au rôle crucial de la profession auprès des personnes en perte d’autonomie.
La crise des vocations fait que le secteur est sur le point de craquer.
Seul espoir : que la France renonce à vouloir financer ces services et soins vitaux… au rabais.
Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?...

«Je vais chez des personnes qui sont presque centenaires, nos petits vieux ce sont des trésors vivants !  », s’enflamme Muriel Auvinet. Aide à domicile depuis dix ans dans le Var, après avoir vécu en Auvergne, Muriel est passionnée par son métier.

Elle a travaillé huit ans dans une « grosse structure associative », avant de rejoindre « une petite boîte, où l’on garde le lien, l’humain. On sympathise, on discute avec les bénéficiaires et les familles. Il y a beaucoup de psychologie, d’empathie ».

Si Muriel a conservé la foi, elle a vécu il y a six ans la réduction drastique des temps de présence, imposée par les services des départements : « Quand on venait une heure, ça a été réduit à 30 minutes ». C’est insuffisant mais Muriel et sa dizaine de collègues de « l’As de Cœur » à Barjols (Var) font de la résistance : « souvent dix minutes de plus chez chaque personne. Ce n’est pas facturé. À la fin de la journée, j’ai souvent cumulé une heure de bénévolat ».
Ces minutes gagnées sur la « robotisation du métier », dixit cette professionnelle varoise, sont possibles car sa patronne est l’une des rares qui « refuse de faire pointer par téléphone ».

Muriel a pris sa décision :  « Si on est rachetés par une grosse boîte, j’arrête ».

Un recrutement rendu encore plus difficile par la crise  sanitaire.

Le recrutement dans le secteur de l’aide à domicile était déjà plus que tendu avant la crise du Covid.

Placées par le gouvernement en « deuxième ligne », ces professionnelles (le métier est féminin à plus de 95 %) se sont bien senties en première ligne : « On a remplacé les infirmières. Nos bénéficiaires étaient en grande souffrance car totalement isolés. Certains sont morts, pas du Covid mais des conséquences des mesures contre la pandémie, parce qu’ils ne pouvaient plus sortir de chez eux », témoigne Muriel.

Anne Lauseig, l’une des animatrices du collectif La force invisible des aides à domicile, annonce « un été très tendu pour les structures employeuses […] les vagues de Covid successives ont épuisé beaucoup de collègues ».

 « Les arrêts maladie découlant du surmenage provoqué par la crise sanitaire s’accompagnent souvent d’une recherche de reconversion ».

Anne Lauseig (Aide à domicile en Gironde et co-fondatrice du collectif la Force invisible des aides à domicile).

Démissions et plongeon des vocations plombent le moral des employeurs alors que la demande de prise en charge explose : « On va être confronté à un doublement des personnes âgées en perte d’autonomie d’ici à 2050. Les Ehpad ont des lits de libre mais 90 % des Français préfèrent vieillir chez eux », situe Julien Jourdan, directeur de la fédération des employeurs privés de services à la personne (Fédésap).

« Dans les dix ans à venir, la moitié des salariés de l’aide à domicile vont partir à la retraite », complète Stéphane Fustec, délégué national de la CGT pour les services à la personne.
Le syndicaliste résume les modalités de rémunération qui rendent le secteur peu attractif : « Le temps d’attente et le temps de déplacement ne sont pas pris en compte. Sur une amplitude de 12 ou 13 heures sur une journée, l’aide à domicile sera payée cinq ou six heures au Smic, pas plus ».

Aides à domicile ou auxiliaires de vie ?

Dans le secteur associatif, on les appelle aides à domicile. Les salariés du privé sont auxiliaires de vie, tandis que la dénomination chez les particuliers employeurs est assistant(e) de vie. Si l’on peut rentrer dans ce métier sans qualification, la validation des acquis et la formation continue sont encouragées. Le secteur emploie aussi des aides-soignantes diplômées.  Selon le rapport parlementaire Bonnell-Ruffin, un tiers des aides à domicile sont employés par des particuliers. Le secteur public est également employeur, à travers les CCAS notamment. Les entreprises et les associations de l’aide à domicile emploient 370.000 personnes. 60 % sont dans l’associatif mais le privé gagne des « parts de marché » L’aide au maintien à domicile bénéficie est dirigée aussi vers les personnes handicapées via la PCH (Prestation compensatoire au handicap) qui relève des mêmes financements que l’APA : la prise en charge est plus élevée.

Le rapport parlementaire rendu en 2020 par François Ruffin (LFI) et Bruno Bonnell (LREM) sur les métiers du lien a chiffré ce « sous-smic » qui génère une grande précarité. Une fabrique de « femmes pauvres » n’hésitent pas à dénoncer Ruffin et Bonnell : « 26 heures de travail hebdomadaire, en moyenne et 832 euros de salaire net, 1.190 euros pour un (rare) temps plein ».

Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?...Un employeur du Puy-de-Dôme : « C’est un métier où l’on voit des situations compliquées, qui est usant psychologiquement et physiquement. photo Agence Issoire

Les employeurs ne sont pas les derniers à convenir de cette indécence, à l’image de Patrick Quinty, patron d’Auravie services, une PME de deux cents salariés qui opère entre le Puy-de-Dôme, l’Allier, le Loiret et le Rhône : « Il faut payer les gens à leur juste valeur. C’est un métier où l’on voit des situations compliquées, qui est usant psychologiquement et physiquement ».
La prise en charge à domicile de la perte d’autonomie est complexe et technique .

«  Ce n’est plus le petit ménage de confort, ce sont des soins, des toilettes, des repas. Je fais un boulot d’aide soignante sans le salaire »,

Muriel Auvinet (Aide à domicile dans le Var)

C’est ce que les professionnels appellent le « glissement de tâches ».

Un secteur très morcelé et des professionnels sans statut clair

De multiples qualifications et statuts coexistent selon qu’on soit salarié d’une association, de la fonction publique, d’une entreprise ou d’un particulier : « Ils ont morcelé le secteur, c’est exprès », suggère Anne Lauseig.
Une ambiguïté a été également instaurée en mêlant les métiers du soin et de l’aide sociale au secteur des « services à la personne », qui comprennent par exemple des heures de ménage ou de jardinage. Un secteur développé par des crédits d’impôts.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoLes aides à domicile effectuent des tâches de plus en plus techniques – le 06/05/2021 photo Franck Boileau

Marie-Reine Tillon, présidente de l’UNA, qui fédère les structures associatives d’aide à domicile, réclame une clarification : « Il faut faire le tri entre ce qui relève ou non du médico-social. L’argent public ne doit pas financer du ménage ou un coach à domicile chez des actifs ».

C’est bien le sous-financement de la prise en charge de la perte d’autonomie qui maintient les salaires sous la ligne de flottaison.

Tarif moyen de l’APA payé par les départements : 21 euros /heure. Coût d’un service de qualité : 30 euros

Aujourd’hui, le tarif moyen horaire de l’APA (aide personnalisée à l’autonomie) payé par les départements est de 21 euros : « Si on payait 100 % des déplacements, les temps de coordination, la formation. Si on veut faire un secteur vertueux, qui traite bien ses salariés et ses bénéficiaires, et qui fait faire des économies à la sécurité sociale : ça coûte 30 euros de l’heure », chiffre Julien Jourdan.
Certains départements se gargarisent de chouchouter leurs personnes âgées. .

« Les départements  exigent de nos services à domicile de ne pas employer plus de 20 % de diplômés, pour que ça ne coûte pas trop cher »

Marie-Reine Tillon (Présidente de l’Union des associations d’aide à domicile).

La présidente de la fédération des associations d’aide à domicile dénonce un « système schizophrène » où l’État et les départements se renvoient la responsabilité du sous financement.
Les départements ont subi de plein fouet la baisse des dotations de l’État et sont confrontés à une hausse continue des prestations sociales. C’est dire s’ils n’ont pas accueilli comme une bonne nouvelle l’annonce de la ministre en charge de l’autonomie le 1er avril.

15% de hausse de salaire mais seulement dans les structures associatives

Brigitte Bourguignon a promis des hausses de 15 % des salaires des aides à domicile du secteur associatif, à partir d’octobre. L’État et les départements doivent se partager le coût de cette hausse (lire ci-dessous).

Les acteurs privés de la branche protestent. Ils voient dans cette augmentation réservée aux seuls salariés du secteur associatif « une distorsion de concurrence », qui va encore leur compliquer le recrutement : « Avec la revalorisation de 160 euros du Ségur de la santé, on assiste déjà à une fuite de nos aides soignantes diplômées vers les Ehpad », s’inquiète Julien Jourdan.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig.
En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure !  ».
À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ».

Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu

Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ».

« On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre »

Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap))

Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme.
Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation »  : recourir à l’immigration.
Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel.

Des départements plus ou moins généreux

La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime.
L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ».

L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021.

L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros.
En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoCécile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze
 

Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ».

 « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation »

Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint.
« Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département.

Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros.
Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux.  « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte.
La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat :  « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ».

Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l’autonomie

La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure.
Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ».

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoL’académie des métiers de ‘autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze.

Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste.

D’autres départements cherchent à s’inspirer de ce modèle.

La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental.
D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles.

Julien Rapegno

Source LA MONTAGNE.

 

Handicap à l’école : des parents d’élèves veulent attaquer l’État pour manque de prise en charge de leurs enfants…

Une dizaine de parents d’enfants handicapés d’une école de Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône) se mobilise pour créer un collectif et engager une procédure judiciaire contre l’État.

Ils déplorent le manque de personnel exerçant des missions d’accompagnement d’élèves en situation de handicap (AESH).

Illustration. L'accompagnement scolaire des enfants ayant un handicap, un casse-tête pour les parents faute d'auxiliaires de vie scolaire.

 

« J’ai gardé mon fils à la maison jusqu’au mois de novembre ». Anissa est maman de deux enfants handicapés, un garçon en maternelle et une fille à l’école primaire. Tous deux sont scolarisés à Marseille et bénéficient d’un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH).

Après la rentrée scolaire en septembre, ses enfants ont dû être déscolarisés. Leur auxiliaire de vie était en arrêt maladie mais il n’a pas été remplacé. « Si cet AESH a été notifié ce n’est pas pour rien, l’enfant est pénalisé. Ma fille elle a besoin qu’on écrive à sa place. Et au final, c’est moi qui est dû faire l’AESH », raconte Anissa.

Pour son fils, c’est finalement un accompagnant de l’école primaire qui remplace le poste manquant de l’école maternelle.

Mais pour sa fille, aucune solution. Anissa ne peut pas se contenter de cette réponse, elle engage une procédure judiciaire avec un avocat et ouvre un dossier avec un défenseur des droits.  Elle obtient gain de cause. Le 4 mai, un recrutement est fait, sa fille a un nouveau une accompagnante.

De cette histoire, Anissa  en ressort « fatiguée, épuisée et dégoutée ». Puis elle ajoute, « personne ne peut rien faire, l’Éducation nationale est intouchable, on se trouve seule avec les difficultés de nos enfants et c’est horrible. »

Un cas parmi tant d’autres

À la rentrée scolaire, Séverine Gil, présidente de l’association des parents d’élèves MPE13, a reçu des centaines d’e-mails et d’appels de parents d’élèves, comme Anissa, mais aussi des enseignants désespérés de devoir gérer seuls des élèves handicapés.

Laetitia, maman de deux enfants autistes et elle est aussi membre de l’association MPE13. Ses enfants bénéficient de 18h d’accompagnement individuel mais dans les faits, ils réalisent seulement 12h de présence à l’école, faute de personnels.

Laetitia et dix autres parents d’élèves de cette même école à Plan-de-Cuques ont décidé de monter au créneau et d’organiser une action en justice collective contre l’État et l’Éducation nationale. « On est encore en pleine organisation, le but est d’élargir ce groupe et de toucher le plus de personnes possible. »

Aucune réponse des représentants de l’État

« On a exprimé nos inquiétudes dès la rentrée en septembre, au directeur de l’Académie et nous n’avons pas eu de retour, on a écrit un deuxième courrier en novembre, pas de réponse »,  affirme Luce Nocera de l’association DFD13, qui représente les personnes atteintes de dyspraxie, une forme de handicap.

Après des négociations acharnées, 130 postes d’AESH ont été ouverts dans le département des Bouches-du-rhône, un nombre insuffisant selon une AESH marseillaise : « De plus en plus d’enfants ont la notification de la maison départementale du handicap, mais il n’y a toujours pas assez de recrutements. »

Le 3 juin prochain, les AESH organisent une grève intersyndicale pour exiger une revalorisation de leur salaire et plus de moyens et de temps pour s’occuper des jeunes handicapés.

L’école plus que jamais inclusive selon l’Éducation nationale

Réuni en novembre sous la présidence, de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, et Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, le comité national de suivi de l’école inclusive n’a pas tout-à-fait la même lecture du suivi des enfants scolarisés.

Selon lui, le nombre d’enfants scolarisés en milieu ordinaire a augmenté à la rentrée 2020, à près de 385.000, contre 361.200 à la rentrée 2019, soit une progression de 7%.

Parmi eux, 220.000 enfants bénéficient d’une aide humaine à la rentrée 2020, soit une hausse de 18% sur un an. Ces enfants accompagnés étaient à peine 25.000 en 2006.

Du côté des enseignants, les objectifs sont de former au moins 4.000 enseignants par an en stages d' »adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés » à compter de la rentrée 2021, précise le comité.

Source FR3.

La Nouvelle eco : capteurs et intelligence artificielle pour des nuits sans chutes en Ehpad…

Pour éviter que les équipes de nuits des maisons de retraite découvrent trop tard les chutes nocturnes des résidents, une entreprise d’Apt (Vaucluse) installe des capteurs pour analyser mouvements, vibrations, températures et luminosité dans les chambres.

Une alerte prévient l’équipe de nuit.

 Les capteurs d'EEC-technologies d'Apt (Vaucluse) aident les équipes de nuit à détecter les mouvements des résidents en Ehpad (illustration)

 

Une jeune entreprise d’Apt (Vaucluse) propose d’installer des capteurs dans les chambres des maisons de retraites et des Ehpad pour s’assurer que les personnes âgées passent une bonne nuit. Le dispositif alerte le personnel en cas de chute. Ces capteurs d’EEC-technologies utilisent l’intelligence artificielle mais ne collectent pas de données médicales.

Observer les nuits des personnes âgées

Ce sont des petits cubes de seulement quatre centimètres, bourrés de technologies pour détecter les habitudes des personnes âgées. Mattéo Gachon, le fondateur d’EEC-technologies à Apt, assure ainsi une garde de nuit :  « on va installer deux petits boitiers dans la chambre : un capteur regarde le lit, l’autre regarde l’environnement de la chambre : mouvements, vibrations températures, hygrométrie, luminosité et taux d’UV. Le cadre de santé ou le médecin de l’établissement pourra voir le temps de sommeil par chambre, le nombre de fois où le résident se lève dans la nuit, s’il y a un changement notable par rapport aux habitudes enregistrées auparavant. Evidemment pour les équipes de nuits, il y a une alerte sur un téléphone avec une voix qui annonce qu’il s’est produit telle anomalie dans telle chambre. On ne relie pas les données collectées au nom des résidents. Nous mettons en évidence les anomalies par numéro de chambre ».

Technologie numérique pour aider les équipes de nuit

Pas de micro ni de caméras dans les chambres. L’entreprise d’Apt a voulu répondre avec l’intelligence artificielle au manque de personnel de nuit et « maximiser son action pour être au bon endroit au bon moment plutôt que de découvrir les chutes au cours de tournées. Une chute devient dangereuse si la personne reste sans intervention plus de 45 minutes car des complications peuvent survenir : déshydratation, hypothermie si le sol est froid ».

C’est justement parce qu’il avait peur que sa grand-mère chute que Mattéo Gachon a développé ces capteurs en test dans des établissements à Noves et Cabanes (Bouches-du-Rhône). Le dispositif sera commercialisé cet été. EEC-technologies va recruter des développeurs informatiques et des techniciens d’installation.

Source FRANCE BLEU.

Sclérose en plaques : pourquoi devenir délégué pour soutenir les malades au quotidien dans l’Ain ?…

L’Association Française des Sclérosés En Plaques (AFSEP) recherche des bénévoles dans le département de l’Ain. Un rôle souvent occupé par les malades, parfois par des aidants ou des proches.

Leur mission : écouter, soutenir et représenter les personnes atteintes de sclérose en plaques.

Maladie inflammatoire chronique du système nerveux central, la sclérose en plaques (dite SEP) touche plus de 130 000 personnes en France. Dans 80% des cas, elle se manifeste entre 20 et 40 ans

 

« J’ai appris le diagnostic de SEP il y a environ 7 ans. C’est une évolution progressive et je sais qu’il n’y a pas de traitement. C’était un peu mon cadeau de départ à la retraite! « explique avec humour et ironie Frédérique Coulon. Habitante de Décines, cette ancienne infirmière est l’une des deux déléguées de l’Association Française des Sclérosés En Plaques (AFSEP) dans le Rhône.

« On n’a pas de bureau, on fait ça de chez nous et bénévolement » précise d’emblée notre interlocutrice, qui déplore que cette période de Covid ait stoppé provisoirement toute possibilité d’agir. « Avec Clara, l’autre déléguée, on est toutes les deux concernées par la maladie, mais elle est beaucoup plus jeune. Elle a été diagnostiquée à l’âge de 16 ans. Aujourd’hui, elle a 22 ans et moi 65, alors on fait bon ménage. Nous voyons les choses avec un recul différent et on se complète bien » raconte-t-elle en retrouvant son enthousiasme.

« Moi ça m’arrive de discuter pendant 30 à 45 minutes avec des gens qui parlent de leur maladie »

Frédérique Coulon, déléguée AFSEP dans le Rhône

Groupe de parole, sophrologie, les activités proposées par les deux déléguées du rhône  sont variées : « Il y a même de la cryothérapie, mais peu de gens y sont allés. On a aussi tenté l’équithérapie. On a aussi ouvert un groupe sur Facebook. Et puis on répond évidemment à tous les appels téléphoniques. » Il s’agit de répondre et surtout d’écouter les aidants, ou les personnes qui viennent d’apprendre leur diagnostic.

« Souvent, ce sont des personnes qui veulent juste discuter. Moi ça m’arrive de discuter pendant 30 à 45 minutes avec des gens qui parlent de leur maladie, de leurs problématiques au quotidien. Parfois ils viennent d’être diagnostiqués. On les renseigne et après, on ne les a plus jamais au téléphone. C’est souvent comme ça »

4500 nouveaux cas de sclérose en plaque par an

Maladie inflammatoire chronique du système nerveux central, la sclérose en plaques (dite SEP) touche plus de 130 000 personnes en France. Dans 80% des cas, elle se manifeste entre 20 et 40 ans. Parfois des enfants sont également touchés. La maladie évolue par poussées successives plus ou moins rapprochées, pouvant laisser des séquelles qui s’additionnent au fil des années.

Un développement lent et continu est également possible, entraînant un handicap progressif. Chaque année, 4500 nouveaux diagnostics sont annoncés. Elle est même la première cause de handicap chez l’adulte jeune après les accidents de la route.

La SEP est caractérisée par une destruction de la gaine de myéline protégeant les fibres nerveuses (axones) et permettant la conduction rapide de l’influx nerveux. Les axones eux-mêmes peuvent être endommagés. Les lésions siègent au niveau du cerveau ou de la moelle épinière. Les anomalies de conduction de l’influx nerveux entraînent les différents signes de la maladie.

Les localisations des lésions étant multiples et variables selon les individus, les symptômes évoluent d’un malade à l’autre. Ils peuvent être moteurs (paralysie transitoire ou définitive d’un membre) ; sensitifs (fourmillements, impression anormale au toucher…) ; visuels (vision double, baisse brutale de l’acuité visuelle d’un œil…) ; urinaires… Tous les patients souffrent de fatigabilité extrême.

« C’est une maladie très changeante. Chaque malade que vous rencontrerez vous parlera de problèmes différents »

Frédérique Coulon, déléguée AFSEP dans le Rhône

Mille questions se posent : pourrais-je conserver mon emploi ? Est-ce que je dois en parler à mon employeur ? Puis-je m’engager dans un projet à long terme ? Pourrai-je avoir des enfants et mener ma grossesse dans de bonnes conditions ? L’apparition du handicap est-elle inéluctable ? Comment expliquer cette fatigue perpétuelle à mon entourage, alors que je n’ai aucun symptôme visible ?

D’où l’importance de pouvoir contacter ces délégués, dont Frédérique fait partie. Tout en composant, au quotidien, avec la maladie. « Je ne dois pas dépasser 500 mètres pour me déplacer. J’ai aussi des problème urinaires. C’est une maladie très changeante. Chaque malade que vous rencontrerez vous parlera de problèmes différents. »

Face à ces difficultés, elle avoue avoir hésité à devenir déléguée pour l’AFSEP. « Ca freine beaucoup, quand on est malade, de se mettre dans une association. » explique-t-elle « J’étais infirmière et, lorsque j’ai eu mon diagnostic, après ma carrière, je n’ai pas voulu retomber avec des personnes malades. Et, finalement, cela permet quand même d’avoir un soutien. C’est assez positif, en fait. »

Des délégués qui écoutent et qui défendent les malades

Si aujourd’hui, on peut retarder l’apparition des poussées, on ne sait toujours pas guérir la sclérose en plaques. L’évolution de la maladie étant imprévisible, la personne atteinte vit quotidiennement avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ne sachant jamais de quoi seront faits les lendemains.

Dans le Rhône, Frédérique et Clara souhaitent développer d’autres activités, organiser des rencontres avec des médecins, des étudiants, des écoles : « On souhaiterait aussi réunir des personnes malades avec des personnes valides. La Covid19 a tout empêché ou presque. Le groupe de parole est en visio-conférence une fois par mois. »

Frédérique et Clara, les deux déléguées du Rhône de l'association AFSEP assurent l'écoute et le soutien des victimes de sclérose en plaque

Parfois les délégués ont droit à une formation à Blagnac, où se situe le siège de l’association. Chaque année, hors-épidémie, ils participent à la journée mondiale de la Sclérose en plaque. Les délégués sont aussi chargés de visiter des lieux adaptés, comme la salle de sport « ANTS » installée à Lyon Gerland. « Cela permet de rencontrer des gens. Il y a quand même des bons côtés. Cela doit faire forcément peur de devenir déléguéAvec Clara, on est ouvertes à tout. Si quelqu’un ne va pas bien et veut nous joindre, on répond. Derrière chaque malade, il y a une personne. J’ai déjà rencontré des personnes en fauteuil qui ont beaucoup plus la pêche que bien d’autres. » assure Frédérique.

L’AFSEP recrute toute l’année des bénévoles pour créer des délégations ou renforcer les équipes déjà existantes. L’action de l’AFSEP s’exerce sur tout le pays par l’intermédiaire de ses délégués. En particulier, il manque un (e) délégué (e) dans le département de l’Ain.

Si vous souhaitez rejoindre l’association, téléphonez au 05 34 55 77 00 ou par mail : service.delegation@afsep.fr

Source FR3.

 

 

Handicap : 15000 briques, 50 heures de travail… une rampe d’accès en Lego installée à Charleville-Mézières…

APF France Handicap avait lancé une collecte de Lego à l’automne dernier.

L’objectif est rempli : plus de 15 000 petites briques ont été collectées et ont servi à améliorer l’accessibilité d’un bar de cette ville des Ardennes.

Les Lego utilisés pour construire cette rampe, installée devant un bar de Charleville-Mézières, ont été collectés par la délégation APF France Handicap des Ardennes. LP/Marie Blanchardon

 

Devanture bleu ciel, avec une double porte aux carreaux vitrés, la Bourbonade, bar situé dans une rue piétonne de Charleville-Mézières, a exceptionnellement ouvert ses portes, ce lundi, pour une installation inédite. Une rampe en Lego, baptisée RampEgo, a été mise en place par la délégation APF France Handicap des Ardennes. L’association avait présenté son prototype de rampe construite à base de briques colorées en octobre 2020 et une trentaine de points de collecte avaient été ouverts au même moment.

Sept mois plus tard, la première voit le jour grâce aux dons de Lego. « On a utilisé 15 000 briques, car elle fait 12 cm de haut et 80 cm de large. Ça a nécessité près de cinquante heures de travail par nos bénévoles, détaille Emmanuelle Pascal, chargée de développement. Le but, c’est de sensibiliser au handicap, mais aussi de soutenir un engagement sur l’accessibilité. »

L’opération prend une tournure nationale

Car la gérante du bar ne compte pas en rester là : son objectif est de faire construire une rampe pérenne quand elle aura obtenu le crédit pour poursuivre le chantier initié. « Jusqu’ici on se débrouillait, on portait les fauteuils avec les autres clients. Mais ça devenait compliqué, j’ai donc décidé de faire installer une rampe à l’intérieur du bar pour accéder aux toilettes que j’ai mis aux normes d’accessibilité aux personnes handicapées. Il me manque 40 000 euros pour finir, mais ma banque ne m’a pas suivie à cause du Covid. D’ici deux ans, j’espère y arriver. »

Quant à l’association APF France Handicap, elle donne rendez-vous à Reims en juin, puisque la ville a financé un premier projet de rampe. « Les restaurants, les écoles, les magasins nous sollicitent et on va devoir refaire un stock de briques Lego », souligne Emmanuelle Pascal. Dans les semaines à venir, l’opération va prendre une tournure nationale grâce à un partenariat mis en place avec la Mutuelle générale de l’Education nationale. Une cinquantaine de points de collecte de Lego vont ainsi fleurir en Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, Centre Val-de-Loire, ou encore Normandie et Ile-de-France.

Source LE PARISIEN.