Attention, les applications de santé mentale – Calm, BetterHelp, Youper, Better Stop Suicide… collectent aussi vos données personnelles…!!!

Calm, BetterHelp, Youper, Better Stop Suicide… Toutes ces applications destinées à prendre soin de notre santé mentale ne seraient pas les dernières à collecter les données personnelles et dans ce cas extrêmement intimes de leurs utilisateurs. 

Attention, les applications de santé mentale collectent aussi vos données personnelles

 

L’ESSENTIEL
  • Une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de Français.
  • Le taux de suicide en France est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable.

Selon une nouvelle une étude menée par des analystes de Mozilla et relayée par The Verge, les applications destinées à prendre soin de notre santé mentale en auraient après les données personnelles de leurs utilisateurs.

« Elles suivent, partagent et exploitent les pensées »

Concrètement, des analystes de Mozilla ont passé au crible trente-deux applications, sur lesquelles vingt-neuf se sont vu remettre l’icône d’avertissement « Confidentialité non incluse ».

« La grande majorité des applications de santé mentale et de prière sont incroyablement effrayantes », estime dans un communiqué publié le 2 mai Jen Caltrider, à l’origine du guide « Confidentialité non incluse ». « Elles suivent, partagent et exploitent les pensées et les sentiments les plus intimes des utilisateurs, comme les humeurs, l’état mental et les données biométriques. »

« En ce qui concerne la protection de la vie privée et de la sécurité des personnes, les applications de santé mentale et de prière sont pires que toute autre catégorie de produits […] examinée au cours des six dernières années », poursuit le communiqué. « Ce sont des loups déguisés en agneaux », résume Misha Rykov, coauteur du guide de Mozilla.

Les pires applications en matière de confidentialité

Selon Mozilla, les pires applications en matière de confidentialité sont BetterHelp, Youper, Better Stop Suicide, Woebot, Pray.com et Talkspace. Bearable ou Calm sont aussi considérées comme peu respectueuses de la vie privée de chacun.

La crise sanitaire de la Covid-19 a exacerbé les problèmes de santé mentale dans de nombreux pays. En octobre dernier, 10 % des Français avaient des pensées suicidaires, soit une hausse de 5 points par rapport au niveau antérieur à l’épidémie.

Source POURQUOI DOCTEUR.

 

Fake news, arnaques : les personnes âgées ne sont pas si faciles à duper…

Une nouvelle étude montre que les personnes âgées ne sont pas forcément plus susceptibles de se laisser prendre aux fausses informations que les jeunes adultes.

Fake news, arnaques : les personnes âgées ne sont pas si faciles à duper

 

L’ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont voulu savoir s’il y avait une différence d’âge pour déterminer si une nouvelle est vraie ou fausse
  • Certaines capacités de traitement de l’information sont préservées, voire améliorées, chez les personnes âgées

On pourrait croire qu’avec le déclin des capacités cognitives lié à l’âge, les personnes âgées seraient automatiquement plus susceptibles de se faire avoir. Or ce n’est pas le cas d’après une étude menée par des chercheurs de l’Université de Floride.

Base de connaissances plus large

En effet, il est également vrai que l’âge s’accompagne d’une base de connaissances plus large, d’une plus grande expérience de la vie et, souvent, d’un affect plus positif.

D’autant plus que les adultes plus âgés ont tendance à consommer plus de nouvelles que les jeunes adultes. Ces facteurs permettent de contextualiser leur rapport à l’information qui a pu provoquer des inquiétudes pendant la pandémie de Covid-19 avec l’augmentation spectaculaire de la désinformation et le fait que le virus a été particulièrement mortel pour les personnes âgées.

Sujets Covid et non Covid

D’après l’étude, menée entre mai et octobre 2020 sur des personnes âgées de 61 à 87 ans et de jeunes adultes, ce n’est peut-être qu’à un âge très avancé, où le déclin des capacités cognitives ne peut plus être compensé par des gains d’expérience de vie et de connaissance du monde, que les individus deviennent particulièrement vulnérables à la tromperie par le biais de la désinformation et des fake news, ont indiqué les chercheurs dans leur étude.

Les participants ont lu et évalué 12 articles de nouvelles complets sur des sujets Covid et non Covid, avec six histoires réelles et six fausses dans chaque catégorie. Après avoir lu un article, les participants devaient répondre à des questions comme celle de savoir si l’article était vrai ou faux et dans quelle mesure ils étaient confiants dans leur décision.

Les chercheurs ont ensuite mesuré les capacités de raisonnement analytique des participants, leur affect et leur fréquence de consommation des nouvelles.

Différences entre les individus

Ils en ont tiré plusieurs conclusions: déterminer qu’un article était faux était lié à des différences de capacités de raisonnement analytique entre les individus dans les deux groupes d’âge.

De plus, les jeunes comme les adultes plus âgés avaient du mal à détecter les fausses nouvelles sur le Covid par rapport aux fausses nouvelles de tous les jours, ce qui peut s’expliquer par le fait que personne n’était familiarisé avec les informations relatives au Covid au début de la pandémie.

Capacité réduite

Cependant, il reste que les individus âgés de 70 ans ou plus, qui avaient un affect plus positif et qui consommaient fréquemment des nouvelles, étaient plus susceptibles de s’engager dans un traitement « superficiel » de l’information, en ne regardant pas aussi attentivement les informations ou en ne prêtant pas attention aux détails

Or ne pas être capable de distinguer les fausses nouvelles des vraies peut avoir de graves conséquences sur le bien-être physique, émotionnel et financier d’une personne – en particulier pour les personnes âgées, qui disposent généralement de plus d’actifs financiers et doivent prendre davantage de décisions de santé à fort enjeu.

« Il s’agit d’une population particulièrement à risque, avec des enjeux élevés en cas de mauvaise prise de décision, non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour la société dans son ensemble », a déclaré Natalie Ebner, co-auteur et professeur de psychologie à l’Université de Floride.

Les résultats de l’étude pourraient permettre de trouver des canaux d’aide à l’accès et à la compréhension de l’information de cette population en particulier, et à réduire la désinformation tout au long de la vie et au cours du vieillissement.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Après une hospitalisation pour Covid, le cerveau peut prendre un coup de vieux de 20 ans !…

Six mois après avoir souffert du coronavirus, le cerveau des patients hospitalisés a vieilli de 20 ans.

C’est ce qu’ont révélé des chercheurs britanniques.

Après une hospitalisation pour Covid, le cerveau peut prendre un coup de vieux de 20 ans !

 

L’ESSENTIEL
  • Au 3 mai 2022, 1.140 nouvelles personnes sont hospitalisées par jour pour une infection à la Covid-19, en France.
  • Le nombre moyen de nouvelles entrées en soins critiques quotidiennes est actuellement de 116.

Plusieurs recherches ont mis en évidence les effets de la Covid-19 sur le cerveau. En mars, des scientifiques de l’université d’Oxford en Angleterre avaient indiqué que le coronavirus pouvait provoquer une diminution de la matière grise et de la taille de cet organe. Récemment, des chercheurs de l’université de Cambridge au Royaume-Uni ont dévoilé qu’une hospitalisation pour infection à la Covid-19 avait la capacité de faire vieillir le cerveau de 20 ans.

Afin de parvenir à cette conclusion, les auteurs ont mené une étude publiée dans la revue eClinicalMedicine. Pour les besoins de leurs travaux, ils ont recruté 46 personnes ayant reçu des soins intensifs à cause du coronavirus entre le 10 mars 2020 et le 31 juillet 2020. Six mois après une infection sévère à la Covid-19, les chercheurs ont testé leurs performances cognitives et ont évalué s’ils présentaient de l’anxiété, une dépression ou un syndrome de stress post-traumatique. Les données des patients ont été comparées à ceux de 66.008 adultes en bonne santé.

Un déclin cognitif similaire à 20 ans de vieillissement

D’après les résultats, les participants ayant contracté le coronavirus étaient moins précis et avaient des temps de réponse plus lents que les personnes qui n’ont pas attrapé le virus. Selon les chercheurs, les volontaires avaient du mal à réaliser certaines tâches, telles que le fait de trouver des mots appropriés pour un problème appelé « analogies verbales ». Cela « était qualitativement distinct des profils du vieillissement normal et de la démence et similaire aux effets du vieillissement entre 50 et 70 ans », peut-on lire dans l’étude.

Les scientifiques ont précisé que le déclin cognitif après une infection à la Covid-19 était fortement lié à la gravité de la maladie. Cette altération d’une ou plusieurs fonctions cognitives « persiste longtemps dans la phase chronique et se rétablit lentement, voire pas du tout. »

Source POURQUOI DOCTEUR.

 

Obésité : elle touche désormais 1 adulte sur 4 en Europe…

Dans un nouveau rapport, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarme d’une épidémie de surpoids et d’obésité en Europe.

Ils seraient responsables de plus de 1,2 millions de décès par an.

L'obésité touche aujourd'hui près d'un quart des adultes en Europe.

 

L’obésité et le surpoids continuent de progresser en Europe, à tel point que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alerte sur « l’épidémie » qui est en train de frapper le continent, dans un nouveau rapport publié ce 3 mai. « Les taux de surcharge pondérale ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progression« , déplore la branche européenne de l’organisation dans un communiqué.

Sur le continent européen, près d’un quart des adultes sont considérés comme obèses, soit une prévalence plus élevée que dans toutes les autres régions du monde, sauf les Amériques, selon l’OMS. « L’augmentation de l’indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles, notamment les cancers et les maladies cardiovasculaires« , a déclaré Hans Kluge, directeur de l’OMS Europe. En effet, l’obésité est responsable d’au moins 13 cancers différents et serait susceptible de déclencher au moins 200 000 nouveaux cas par an. Au total, le surpoids et l’obésité seraient à l’origine de plus de 1.2 millions de décès par an, soit 13% des décès dans la région.

Les restrictions dues au Covid-19 ont aggravé l’obésité et le surpoids

Selon les dernières donnée complètes de l’OMS datant de 2016, 59% des adultes et près d’un enfant sur trois (29% des garçons et 27% des filles) étaient en surpoids en Europe. Une envolée de 138% depuis 1975, ou à peine 40% des adultes européens étaient en surpoids.

Mais la pandémie de Covid-19 a sans aucun doute encore un peu plus aggravé la situation. Les multiples restrictions ont « entraîné une augmentation de l’exposition à certains facteurs de risque qui influence la probabilité qu’une personne souffre d’obésité ou de surpoids« , a indiqué Hans Kluge. Des changements néfastes dans les habitudes alimentaires et sportives ont eu lieu, et doivent impérativement être inversés, selon l’OMS.

Pour ce faire et ainsi lutter contre cette épidémie, l’OMS donne plusieurs recommandations : taxer les boissons sucrées, subventionner les aliments bons pour la santé, limiter la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants et encourager une activité physique tout au long de la vie.

Source TOP SANTE.

Covid-19. Faut-il une quatrième dose de vaccin pour les personnes en situation de handicap ?…

Depuis le 14 mars, les personnes de plus de 80 ans peuvent recevoir une nouvelle dose de rappel vaccinal contre le Covid-19.

Cela a ensuite été étendu aux plus de 60 ans en avril.

Qu’en est-il pour les personnes en situation de handicap ?

Sont-elles aussi concernées par cette nouvelle injection ?

Une dose du vaccin Moderna contre le Covid-19 en préparation dans un centre de vaccination de Brest (Finistère). Photo d’illustration.

« Est-ce que les personnes en situation de handicap sont concernées par la quatrième dose de vaccin contre le Covid-19 ? ».

Depuis quelques semaines, il est possible pour certaines personnes de recevoir un nouveau rappel vaccinal contre le Covid-19, soit une quatrième dose de vaccin.

Cette nouvelle injection se fait sur critères d’âge et de comorbidités : « à la suite de l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) du 17 mars 2022 et de l’avis du COSV [Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale] du 31 mars 2022, les personnes âgées de plus de 60 ans, avec ou sans comorbidité, sont éligibles à un deuxième rappel vaccinal », peut-on lire sur le site du ministère de la Santé.

L’injection se fait dès trois mois après le premier rappel pour les personnes âgées de 80 ans et plus et les résidents en Ehpad et en USLD (unités de soins de longue durée), et dès six mois après le premier rappel pour les personnes âgées de 60 à 79 ans.

Quelles sont les personnes concernées ?

Dans le cas des personnes immunodéprimées, l’injection d’une deuxième dose de rappel peut se faire dès 12 ans., depuis le 28 janvier dernier « Pour les personnes immunodéprimées, il est recommandé de suivre l’avis de leur professionnel de santé quant au schéma vaccinal le plus adapté », note le site Vaccination info service. En cas de doute, vous pouvez en parler avec le médecin qui vous suit.

Dans le cas des personnes en situation de handicap : tout dépend donc de l’âge et d’éventuelle(s) comorbidité(s). Interrogé par Ouest-France sur cette question, le ministère de la Santé rappelle le calendrier pour cette deuxième dose de rappel.

Depuis le 14 mars 2022, les personnes âgées de 80 ans et plus ainsi que les résidents des Ehpad et USLD sont éligibles à un deuxième rappel. Et depuis le 7 avril, à la suite de l’avis de la HAS et de l’avis du COSV du 31 mars 2022, l’accès à la deuxième dose de rappel est élargi aux personnes âgées de 60 à 79 ans, avec ou sans comorbidité. Là encore, en cas de doute, vous pouvez en parler avec votre professionnel(le) de santé.

Les comorbidités listées par le ministère de la Santé sont les suivantes : les pathologies cardio-vasculaires, les diabètes de types 1 et 2, les pathologies respiratoires chroniques susceptibles de décompenser en cas d’infection virale notamment, l’insuffisance rénale chronique, l’obésité avec indice de masse corporelle ≥ 30, un cancer ou hémopathie maligne, les maladies hépatiques chroniques, en particulier la cirrhose, l’immunodépression congénitale ou acquise, le syndrome drépanocytaire majeur ou antécédent de splénectomie, les pathologies neurologiques, les troubles psychiatriques et enfin la démence.

Source OUEST FRANCE.

 

« J’ai l’impression de vivre dans un corps de 80 ans » : le Covid long les exténue depuis deux ans…

Mars 2020, le Covid-19 et le premier confinement en France.

Depuis deux ans, comment ce coronavirus et les conséquences de la pandémie ont-ils changé nos vies ?

Douleurs, cœur qui s'emballe, fatigue chronique... Le Covid long touche de nombreuses personnes, pas toujours de la même façon

Dorian, 29 ans, souffre d’un Covid long. Son cœur s’emballe sans raison et l’épuise. Nathalie, 46 ans, aussi. Elle se bat contre les douleurs, des maladies et la fatigue. Troisième volet de notre série d’articles.

« J’ai 28 ans et j’ai l’impression de vivre dans un corps de 80 ans qui ne m’appartient pas. » Dorian a écrit ces mots l’été dernier. Ils disent son Covid long, sa souffrance et son désarroi de voir sa santé se déglinguer. Lui qui habite normalement un petit appartement à Angers est retourné vivre chez sa mère, à la campagne, depuis plus d’un an.

Chargé de mission dans l’administration d’un établissement d’enseignement supérieur, il travaille désormais à mi-temps thérapeutique, en télétravail. « Quand je suis allongé mon cœur bat normalement, à 70 pulsations par minute, mais quand je suis debout il accélère et s’emballe. Ça me donne des vertiges, ça génère de la fatigue », décrit Dorian, qui a aujourd’hui 29 ans.

« J’ai pas mal côtoyé mon lit l’an dernier… »

Chaque petit effort lui coûte, parfois plusieurs jours après. S’il doit conduire sa voiture, il se repose avant et après. Sa vie sociale s’est réduite. « Je sors très peu. Plus pour mes rendez-vous médicaux que pour voir des amis ! », rigole-t-il, avec tristesse. « Je suis un peu dans un brouillard cérébral quand je suis avec eux… C’est un peu compliqué. J’ai pas mal côtoyé mon lit l’an dernier… »

Combien sont-ils à souffrir de Covid long, c’est-à-dire à être affectés plus de trois mois après avoir été infectés par le virus ? Des estimations de ministère de la Santé évoquent 700 000 personnes, dont 70 000 auraient besoin d’une prise en charge spécifique.

Nathalie, 46 ans, a, elle, le corps comme détraqué. Cette mère d’une fille de 10 ans habite Toulouse. Elle ne peut plus travailler. « J’ai pris cher, résume-t-elle. Aujourd’hui, j’ai des problèmes gastriques, neurologiques et vasculaires… C’est particulier de ne plus pouvoir vivre les bras en bas… Sinon j’ai des fourmis et mes doigts deviennent bleus. » Pendant qu’elle parle, ils sont posés sur la table. Elle les bouge régulièrement. Dorian, lui, a parfois les mains toutes rouges et qui « chauffent ». Il a la sensation qu’elles le brûlent.

« Des crises de tachycardie »

Tous les deux ont vécu l’infection initiale très différemment. Nathalie, qui se décrit « hyperactive » et avec un tempérament en acier trempé, a tout de suite eu des symptômes importants. Dorian, lui a découvert qu’il avait eu le Covid quelques mois après l’avoir attrapé.

Retour en février 2021, Dorian sent son cœur s’accélérer alors qu’il est assis à son bureau en télétravail. Une fois, deux fois, trois fois. « J’avais déjà eu des crises d’angoisse, alors je me suis dit que j’étais peut-être stressé. Mais je n’avais jamais eu ça, au calme, comme ça », raconte le jeune homme. Il va voir sa médecin généraliste qui lui dit que ça va passer. Ça ne passe pas.

Il retourne la voir. Dans le cabinet, l’électrocardiogramme et sa saturation sont normaux. « J’ai un tempérament anxieux, c’est vrai, mais ces crises de tachycardie ont continué. » Retour chez la médecin qui, cette fois, l’envoie voir une cardiologue en avril.

Dorian souffre de tachycardie posturale. | AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE DORIAN

« Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait »

Entre-temps, son état de santé se détériore. « Dès que je me mettais debout et que je faisais un effort, j’avais de la tachycardie. Prendre une douche c’était comme courir. Mon cœur montait à 140-150 battements par minute. » Un cœur d’adulte au repos bat généralement entre 60 et 80 fois par minute. « Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. » D’autres symptômes s’ajoutent : « Douleurs musculaires, fatigue, insomnie, trouble de la déglutition, maux de tête, vertiges »…

La cardiologue lui fait faire un test d’effort. « Au bout de deux minutes sur le vélo, j’avais le cœur à 195 ! Elle m’a confirmé que quelque chose clochait et m’a demandé si je n’avais pas eu le Covid. »

A priori non, mais il ne sait pas. Dorian a bien eu un rhume et un peu de fièvre au Noël précédent. « En trois ou quatre jours, c’était passé », se souvient-il. Il n’a pas pensé au Covid-19. Il s’est également senti particulièrement fatigué en janvier. Il a mis ça sur le compte de la période hivernale. Mais voilà qu’une sérologie lui confirme qu’il a bien été infecté par le coronavirus Sars-CoV2.

Ce n’est pas dans la tête

« La cardiologue m’a confirmé que, non, le stress ne peut pas faire aller le cœur à 195. Elle m’a dit que j’avais un syndrome de tachycardie posturale (Pots). » La fréquence cardiaque de ceux qui en sont atteints augmente fortement, notamment en se mettant debout. Ce qui génère, parmi d’autres symptômes, beaucoup de fatigue et des étourdissements. « Je l’ai développé après le Covid », explique Dorian. Un diagnostic est posé. Tout ce qui se passe n’est donc pas dans sa tête.

La Haute autorité de santé liste effectivement ce syndrome parmi les principales maladies, syndromes et complications du Covid-19. Au total, plus d’une centaine de symptômes différents ont été recensés, parfois très invalidants, pas tous forcément directement liés au virus ou à l’inflammation.

« Qu’on ne nous fasse pas passer pour des hypocondriaques »

De nombreuses personnes souffrant de Covid long se plaignent de l’errance diagnostique qu’elles traversent et de la propension qu’ont certains professionnels de santé à y voir des problèmes essentiellement psychosomatiques.

Nathalie fulmine. « Le pire aujourd’hui, c’est la douleur, la fatigue et l’agacement au niveau médical. L’incompréhension aussi, dit-elle. Je préfère entendre : “On ne sait pas ce que vous avez mais accrochez-vous”, plutôt que : “Vous n’avez pas eu test PCR début 2020 ?” (alors que l’hôpital n’avait pas jugé ça utile) ou qu’on me dise que c’est psychologique. »

« Des progrès ont été réalisés, a admis récemment Pauline Oustric, présidente de l’association AprèsJ20, gérée par un collectif de malades Covid long. On sait que c’est une réalité scientifique, avec des symptômes fluctuants et persistants. Qui peuvent être invalidants dans la vie sociale et professionnelle. Il y a encore beaucoup à faire. »

Dorian, Nathalie et de nombreuses personnes atteintes de Covid long aimeraient une prise en charge médicale globale et un suivi spécifique « Qu’on ne nous fasse pas passer pour des hypocondriaques ! », exhorte Nathalie.

« D’habitude, je suis solide »

Nathalie avait emménagé à Toulouse depuis peu lorsqu’elle est tombée malade le vendredi 13 mars 2020, avant le premier confinement. « Mal de tête monstre », soif inextinguible, conjonctivite suivie d’un état grippal. « Le dimanche, pour la première fois de ma vie, j’ai fait venir SOS Médecins chez moi. D’habitude, je suis solide, je reste debout. Là, je faisais des malaises à répétition », raconte cette mère qui fréquentait quotidiennement une salle de sport, à travailler son cardio et « à soulever de la fonte ». Ce jour-là, le docteur lui dit qu’il s’agissait sans doute du Covid.

Deux jours plus tard, Nathalie respire « comme un petit chien », a l’impression d’avoir un poids sur la poitrine et a besoin de boire des litres d’eau. « Ma généraliste m’a dit d’appeler le Samu. » Elle est envoyée aux urgences. « On m’a mise sous perfusion car j’étais complètement déshydratée, ma tension était très haute, j’avais un livedo. » C’est-à-dire que sa peau est toute marbrée et violacée. Un symptôme qu’elle a encore, deux ans plus tard.

On ne la garde pas à l’hôpital. « Car je respirais », dit-elle. « Les jours suivants, j’étais un légume. Il fallait m’y reprendre à trois fois pour réussir à faire le repas de ma fille. » Elle est faible, tombe, perd connaissance. À nouveau, elle est envoyée aux urgences. À nouveau, on ne le garde pas. « Ma médecin, furieuse, m’a fait faire une prise de sang. J’étais en surinfection. »

Les yeux secs

Depuis ? Sa vie est chamboulée. Elle devait commencer à travailler en tant qu’accompagnante d’élèves en situation de handicap à Pâques 2020. Elle n’a pas pu. « J’ai réussi à avoir une reconnaissance de mon handicap. » Et donc une allocation pour vivre. Elle vit dans une fatigue permanente, rarement sans douleur. « Il y a des jours avec et des jours sans. » C’est fluctuant.

Nathalie a des problèmes de circulation sanguine. En plus du livedo, elle a eu une phlébite superficielle au sein, des œdèmes aux jambes et des varices jusqu’aux hanches. « Mes jambes me faisaient tellement mal que c’était l’enfer de monter au premier étage jusqu’à mon appartement. » Elle souffre d’un syndrome sec : ses yeux sont secs, mais aussi sa langue et sa peau. Dorian aussi évoque la sécheresse de ses yeux et de sa bouche.

Comme l’Angevin, Nathalie a eu des difficultés à déglutir. Elle a aussi des reflux gastriques depuis deux ans. « Je suis presque toujours au bord de vomir », lâche-t-elle. Là encore, les problèmes digestifs et ce syndrome sec font partie des symptômes de Covid long listés par la Haute autorité de santé. Dorian, lui, a vu apparaître « des intolérances alimentaires et des allergies ».

Comme lui, Nathalie a également souffert de tachycardie. « Il m’est arrivé de me réveiller le matin avec le cœur à 160 pulsations par minute alors qu’avant le Covid, j’étais à 110 en courant », dit-elle. Elle suffoquait la nuit. Il lui a été diagnostiqué un syndrome sévère d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (Sahos). Depuis deux ans, ses analyses de sang révèlent également un taux de lymphocytes toujours élevés, signe d’infection.

« Dark Vador au lit »

Alors son quotidien a bien changé. Elle dort les jambes et les bras surélevés, avec un masque relié à une machine qui assure sa ventilation. « C’est Dark Vador au lit. J’ai fait une croix sur la vie amoureuse, ou alors à distance, rigole-t-elle. Ça vous fout quand même un coup… » Premier geste du matin : « Je me mets des poches chaudes sur les yeux sinon ils sont tout gonflés et je ne vois rien. J’ai aussi ma fille à préparer pour l’emmener à l’école. »

En ce moment, elle retourne à la salle de sport avec une amie. Pour bouger un peu. Rien de fou et beaucoup d’étirements. Régulièrement, elle continue par une séance chez le kiné. Il y a aussi les rendez-vous médicaux : angiologue, neuropsychiatre, ophtalmologue, médecin généraliste, spécialiste de médecine interne… Pas tous les jours, mais ils ne sont pas rares.

Elle ne décolère pas lorsqu’elle évoque la clinique qui lui a proposé comme seule réponse des séances de méditation pour 400 €.

Des vertiges

Elle n’est pas du genre à se plaindre. « Si je ne sens pas bien, j’évite de sortir seule dans la rue, car j’ai failli me prendre un pare-chocs à cause des vertiges. » Elle en a souvent. Ses pertes d’équilibre la font régulièrement se cogner dans les encadrements de porte.

Dans la journée, elle aime faire un peu de couture. « Mais, parfois, je suis assise et j’ai l’impression que mon corps ne peut plus bouger. C’est bizarre », ajoute-t-elle. Elle travaille aussi sa respiration pour gérer la tachycardie. « Sur ce point, ça va mieux depuis quelques mois. » Et elle s’occupe, évidemment, de sa fille. « J’ai de la chance d’avoir une famille proche et qui est présente », apprécie Nathalie.

Dorian, lui, a sa mère. Tous les deux trouvent également un peu de soutien auprès d’autres personnes atteintes de Covid long. Via les réseaux sociaux, ils partagent leurs errances médicales. « Au début, on se sent un peu seul. Pourquoi a-t-on tout ça alors d’autres ont le Covid sans rien développer de long derrière ? », confie Dorian, qui est désormais suivi par le CHU d’Angers. « Quand on découvre que d’autres personnes ont des symptômes similaires, ça permet de se dire qu’on n’est pas fou ! », ajoute Nathalie.

« La guérison, je n’y crois pas pour tout de suite »

L’avenir ? Il leur semble pavé d’incertitudes. « C’est compliqué de se projeter, souligne Dorian. La guérison, je n’y crois pas pour tout de suite. J’espère au moins aller un peu mieux et avoir un peu plus de vie sociale. » Aller au travail lui manque, notamment les contacts avec les collègues et les étudiants. « Mais, aujourd’hui, ce n’est pas possible. » Trop épuisant. « Je ne peux que télétravailler. »

Nathalie, elle, a du mal à se concentrer pour faire ses papiers administratifs ou écrire une lettre… « La fatigue m’écrase tellement, c’est fou. J’essaye de bouger. J’ai eu des petites améliorations. Là, mon état vasculaire m’inquiète. Je ne voudrais pas avoir un AVC. » Le chocolat noir lui semble avoir un goût de fraise et le citron lui rappelle la sauce nuoc-mâm. « Oui, j’ai le goût altéré mais c’est le cadet de mes soucis », dit-elle.

Elle est plus en colère qu’abattue. Même si elle a eu des coups de mou. « Ma fille m’a vu une fois craquer », regrette-t-elle. À ce moment-là, un trouble cognitif lui provoquait des difficultés à parler et une hyperacousie (une hypersensibilité aux sons) l’empêchait d’écouter de la musique. Un de ses plaisirs de toujours.

« Je suis toujours debout et j’essaye de bouger car je suis maman, poursuit-elle. Ça fait deux ans que ma fille voit sa mère, qui l’emmenait dans des festivals, être complètement en vrac… » Nathalie aimerait beaucoup l’emmener en vacances en van cet été. Mais elle envisage le futur sans regarder trop loin. « Quand on se réveille le matin, on ne sait pas comment va être le lendemain. »

Source OUEST FRANCE.

Matière grise diminuée, vieillissement accéléré… Voici les effets du Covid-19 sur notre cerveau…

Depuis le début de la pandémie, on soupçonne le Covid-19 d’avoir des effets sur le cerveau.

Une vaste étude britannique vient de conforter cette hypothèse.

Matière grise diminuée, vieillissement accéléré… Voici les effets du Covid-19 sur notre cerveau

 

Les personnes infectées, y compris en cas de forme légère, présentent des lésions cérébrales et voient leur matière grise se réduire, ce qui équivaudrait à une année de vieillissement du cerveau. Explications.

Le Covid-19 a bel et bien des effets sur notre cerveau. Le constat n’est pas nouveau mais grâce à des chercheurs britanniques de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), de solides preuves viennent de le confirmer. Dans une étude publiée cette semaine dans la revue Nature , ils ont démontré que le Covid-19 entraînait une réduction de la taille du cerveau. L’infection même légère provoquerait aussi des lésions cérébrales en particulier sur la « substance grise » qui n’avaient jamais été jusqu’ici mentionnées et qui correspondraient à une année de vieillissement cérébral.

Une étude précieuse

Cette découverte est très précieuse selon Vincent Prévot, directeur de recherche en neurosciences, à l’Inserm à Lille. « Les conséquences d’une infection au Covid-19 sur le cerveau sont suspectées depuis le début de la pandémie et elles ont été démontrées ensuite de façon formelle par plusieurs études », nous explique au téléphone le chercheur.

« En septembre 2021 par exemple, avec des confrères allemands, nous avons nous-mêmes révélé dans des travaux publiés en octobre 2021 dans Nature Neuroscience que le virus pouvait attaquer les cellules du cerveau et entraîner de microhémorragies. Mais cette nouvelle étude britannique est encore plus intéressante puisqu’elle s’appuie sur un large panel de patients observés sur un temps long. »

Près de 800 patients observés

Les scientifiques britanniques ont en effet analysé les scanners cérébraux de 785 patients, âgées de 51 à 81 ans, dont 401 ont été infectés par le Covid-19. L’avantage de cette étude sur les précédentes est que les chercheurs disposaient d’un point de repère qui remonte avant la pandémie, permettant d’établir le lien de cause à effet.

Les personnes avaient en effet déjà toutes fait l’objet d’une imagerie cérébrale plusieurs années auparavant. Cet examen avait été réalisé dans le cadre d’un projet britannique à long terme, UK Biobank, qui vise à étudier les contributions respectives de la prédisposition génétique et de l’exposition environnementale au développement de maladies, rapporte le magazine hebdomadaire français Courrier international.

Les scientifiques les ont alors soumis à un nouvel examen après avoir été contaminés (soit trois ans après) pour faire la comparaison. C’est donc « la première étude de grande ampleur qui compare les scanners cérébraux de personnes, avant et après qu’elles contractent le virus », indique ainsi The Guardian .

L’odorat en question

Le bilan n’est pas vraiment réjouissant : ces IRM ont montré que 80 % des personnes qui avaient contracté des formes graves de la maladie présentaient des symptômes neurologiques. Un constat qui vaut aussi pour les formes légères du Covid-19. Ils ont observé après l’infection au coronavirus et ce, des mois après que les sujets ont été testés positifs, une plus grande réduction de la taille globale du cerveau ainsi que de l’épaisseur de la matière grise, qui comprend les neurones.

En moyenne, une infection au coronavirus se solde selon eux, par une perte ou la lésion de 0,2 % à 2 % des tissus cérébraux en plus que chez les personnes qui n’ont pas été malades, soit l’équivalent d’une année de vieillissement cérébral.

La région du système nerveux la plus affectée est celle qui est reliée au goût et à l’odorat, dont la perte faisait partie des symptômes caractéristiques de l’infection. La zone liée à la mémoire est aussi particulièrement touchée par les lésions. Au cours de l’étude, les anciens malades du Covid-19 ont d’ailleurs été aussi soumis à des tests d’aptitude mentale et ils ont obtenu, en général, des scores inférieurs aux autres personnes qui ont échappé au virus.

En moyenne, une infection au covid-19 se solde, plusieurs mois après, par une perte ou la lésion de 0,2 % à 2 % des tissus cérébraux, selon des chercheurs britanniques.

En moyenne, une infection au covid-19 se solde, plusieurs mois après, par une perte ou la lésion de 0,2 % à 2 % des tissus cérébraux, selon des chercheurs britanniques.

Quels dégâts à long terme ?

Reste maintenant à savoir si ces effets sont irréversibles. Interrogée dans The Guardian, sur cette question, Gwenaëlle Douaud, neuroscientifique à l’université d’Oxford, principale autrice de l’étude, se veut rassurante : « Le cerveau est plastique, c’est pourquoi il peut se réorganiser et se réparer de lui-même, même chez les personnes d’un certain âge. »

Pour Vincent Prévot, de l’Inserm, les chercheurs doivent « maintenant se pencher sur cette question de la réversibilité. Cette découverte va permettre de se pencher sur les types de thérapies à mettre en place et d’étudier quelles sont les altérations qui vont en découler ? » Le chercheur indique la direction future des recherches : « L’hypothèse est maintenant de savoir si les personnes qui ont eu le Covid ont une plus grande probabilité de développer des maladies neurodégénératives. »

Pour lui, c’est très probable et ce n’est « pas une bonne nouvelle ». « On l’a déjà vu au siècle dernier lors d’une autre épidémie. Beaucoup de patients qui ont survécu à la grippe espagnole ont développé plus tard la maladie de Parkinson. »

Qui plus est : « La perte d’odorat, un des symptômes du covid, est aussi un signe avant coureur de Parkinson ou Alzheimer » rappelle le scientifique français.

Cette découverte aura donc une utilité positive pour la médecine de demain : « Être conscient des effets du Covid sur le cerveau permettra une meilleure prise en charge des patients en cas de perte de mémoire ou des problèmes neurologiques. Il sera important pour le médecin de demander si le patient a eu le Covid. »

Source OUEST FRANCE.

 

Hausse des prix des carburants : « On n’a plus de marge du tout », alertent les ambulanciers…

Les ambulanciers privés sont frappés de plein fouet par la hausse des prix des carburants.

Ils ne peuvent pas répercuter ces augmentations sur leurs prix et voient donc leur marge fondre comme neige au soleil.

Hausse des prix des carburants : "On n'a plus de marge du tout", alertent les ambulanciers

 

Ces dernières semaines, chaque passage à la pompe est un peu plus douloureux pour Pascal. « On voit tous les jours que ça augmente de centime en centime et ça devient infernal », témoigne cet ambulancier qui exerce depuis 38 ans. « En général, on fait entre un plein et un plein et demi par semaine. Le prix du carburant est en effet très élevé : 1,74 euro en moyenne pour un litre de diesel, plus d’1,80 euro pour du Sans Plomb 95. Et ces prix devraient encore augmenter à cause de la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe du Donbass jeudi 24 février.

Pour certains professionnels, comme les ambulanciers, la facture devient donc de plus en plus salée. « On a une hausse comprise entre 30 et 40% par mois », détaille le patron de Pascal, Stéphane Baude. Son entreprise basée à Sannois (Val-d’Oise), possède cinq ambulances pour 17 salariés.

« Il y a encore un mois et demi ou deux mois, on était aux alentours de 800 euros par mois. Aujourd’hui, je suis à plus de 1300 euros »

Stéphane Baude, gérant d’une entreprise d’ambulances privées

à franceinfo

En France, environ 5 000 entreprises de transport sanitaire gèrent à 100% les déplacements programmés ainsi qu’entre 15 et 20% des urgences. Elles se font rembourser les trajets par l’Assurance maladie mais sur la base d’un forfait qui n’a pas évolué depuis des années. Le prix du carburant est donc la hausse de trop. « À aucun moment, on ne peut réimpacter toutes les augmentations auxquelles nous devons faire face à ce jour sur le patient qu’on va prendre en charge. »

La marge de Stéphane Baude s’est donc réduite à peau de chagrin. « On n’a plus de marge du tout. En tant que chefs d’entreprise, on se bat pour la survie. Ce n’est même pas la vie mais la survie de nos entreprises et de nos salaires », assure-t-il. À tel point que des ambulanciers disent parfois non à des voyages qui seront réalisés à perte. « Certains de mes confrères refusent les transports ‘hors secteur’, comme les grandes distances. » Avec des risques pour les patients.

« Étant donné qu’on a tous la même problématique, certains patients ne vont pas en consultation. Or, ce ne sont pas des colis. »

Stéphane Baude, gérant d’une entreprise d’ambulances privées

à franceinfo

Selon la Fédération nationale des ambulanciers privés, la situation n’est plus tenable. « La marge nette de l’ambulancier est de l’ordre de 0,5% à 1%. Vous imaginez qu’avec l’augmentation des prix des carburants, vous pouvez rentrer très rapidement dans quelque chose de non rentable », assure Claude Delesse, son président.

Pour lui, la solution vient de l’Assurance maladie, « sauf qu’ils payent mal et sont en train de faire des économies. C’est très bien pour les finances de l’État mais c’est l’assuré qui en subit les conséquences. » Parmi les autres solutions évoquées par les ambulanciers, celle d’une détaxation partielle du carburant, comme en bénéficient aujourd’hui les taxis.

Source FRANCE INFO.

Affaire Orpea : « Le travail est fait à la chaîne… » Nos lecteurs décrivent la maltraitance vécue par leurs proches en Ehpad…

Pour de nombreuses personnes dont un parent réside en maison de retraite, les révélations récentes ne sont malheureusement pas une découverte.

Affaire Orpea : « Le travail est fait à la chaîne… » Nos lecteurs décrivent la maltraitance vécue par leurs proches en Ehpad

 

  • Le livre Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (éditions Fayard), a jeté une lumière crue sur les maltraitances subies par les personnes âgées dans les établissements du groupe Orpea.
  • La situation ne se limite toutefois pas aux Ehpad de ce groupe privé, comme le démontrent les réponses des lectrices et lecteurs de 20 Minutes à notre appel à témoignage.
  • Manque de personnel entraînant de la maltraitance, problèmes de communication, récrimination à l’égard des repas… Les griefs sont nombreux.

« C’est toujours la même chose : on a l’impression que le travail est fait à la chaîne, sans place pour l’humain, avec un manque évident de personnel. » Depuis les révélations sur les Ehpad du groupe Orpea, les proches de personnes vivant dans une maison de retraite sont partagées entre l’impression d’être enfin entendues sur les conditions de vie dans les établissements, l’inquiétude de voir leur parent subir de la maltraitance, et la conscience que le manque de personnel dans les établissements conduit à de mauvais traitements. C’est en tout cas ce qui ressort des témoignages des lectrices et lecteurs de 20 Minutes qui ont accepté de partager leur expérience.

« Quand on confie un proche à ce type d’établissement on s’attend à plus d’attentions et de soins », poursuit Dominique, dont la mère de 93 ans réside en Ehpad « depuis juin dernier ». Perte fréquente d’équipements médicaux, toilette insuffisante, « changement de traitement médicamenteux » après une crise… La sexagénaire liste les mauvais traitements et regrette « le travail fait à son domicile par un cabinet infirmier et des aides à la personne ».

« Un mouroir »

Dans le Gers, la mère de Frédérique résidait dans un établissement public. « Levée à 11h, couchée à 15h. Une seule personne pour 40 résidents […]. Je suppose que ma mère est morte de faim. Ce n’était plus qu’un sac d’os », témoigne aujourd’hui sa fille. Un manque de personnel pointé également par Thomas, dont le père a, avant son décès, résidé en Ehpad pendant une année en Charente-Maritime. Un établissement « malheureusement en sous-effectif chronique, obligeant les soignants à [faire] la course et donc à ne pas avoir le temps de s’occuper correctement et dignement des pensionnaires ». « C’est une honte ! J’assimile ça à un mouroir où la considération humaine est bafouée », dénonce-t-il.

Ce terme de « mouroir », nombreux sont les proches à l’utiliser. C’est également le terme qui vient à l’esprit d’Estelle, 42 ans, pour décrire l’établissement où réside son père septuagénaire : « On les traite mal, on ne leur donne pas à boire, [ils] ne sont pas toujours propres… » Et d’ajouter : « Ca fait tellement de mal de voir les siens comme ça et de se sentir impuissante car on ne peut pas les reprendre à la maison. »

« Maltraitance médicamenteuse »

Plusieurs de nos lectrices et lecteurs estiment que le manque de personnel conduit à une « maltraitance médicamenteuse », comme le formule Fabienne, avant de décrire l’entrée de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer, dans une « structure communale rurale » : « Affolée par la détermination et la tonicité du nouveau résident, refusant que la famille vienne calmer le jeu, l’équipe a administré de bonnes doses de calmants. » Après une importante perte d’autonomie, Fabienne parvient à le faire admettre dans établissement spécialisé francilien. Mais la situation ne s’améliore pas : « Pierre fait maintenant 53 kg pour 1m75, est en fauteuil roulant et n’a plus envie de vivre. Grabatisation en accéléré d’un homme joyeux et sportif. »

Au manque de personnel s’ajoutent parfois d’autres difficultés, comme le décrit Christine : « Le souci principal, ce sont les repas. C’est une honte ! […] Parfois, maman ne peut rien avaler tellement c’est mauvais, et se venge sur des petits pains au lait qu’elle a en chambre. Il faudrait qu’un contrôle soit fait à l’improviste. » Même son de cloche pour Sophie, 64 ans, dont la mère vit dans une unité pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : « La nourriture est de mauvaise qualité et insuffisante. Il y a deux semaines, 20 résidents se sont retrouvés à l’hôpital après une intoxication alimentaire ! »

« Je suis heureuse que ce soit médiatisé »

« Lorsque je viens voir mes grands-parents, je vois des personnes âgées abandonnées dans des couloirs dans leur fauteuil », déplore Sophie, 32 ans, qui pointe pour sa part la communication défaillante avec la direction de l’établissement, un Ehpad du groupe Orpea situé en région parisienne. « Mes grands-parents ont été diagnostiqués positifs au Covid-19 et que ma grand-mère a été hospitalisée et mise sous oxygène. Le directeur ne m’a même pas contactée, je l’ai appris via un cousin éloigné qui a appelé et a dû insister. »

La mère de Marie-Josée a récemment été victime d’une fracture et soignée par « des points à la tête ». « On l’a laissée seule aux toilettes le temps de s’occuper d’une autre personne, et maman est tombée plusieurs fois. » Pour la retraitée, la publication du livre Les Fossoyeurs, à l’origine des révélations dans les Ehpad Orpea, a le mérite de rendre la question de la maltraitance audible. « Oui, je dénonce la maltraitance et je suis heureuse que ce soit médiatisé enfin ! »

Source 20 MINUTES.

Covid: la forte mortalité dans les Ehpad aggravée par le manque de personnel, selon la Cour des comptes…

34.000 personnes sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021.

Une mortalité importante qui révélait, avant même le scandale Orpea, des difficultés structurelles du secteur.

L'âge moyen des résidents en Ehpad était de 86 ans et six mois en 2015.

Sur les 600.000 personnes résidant dans l’un des 7500 établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), près de 34.000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Un lourd bilan humain qui ne s’explique pas uniquement par la fragilité des résidents, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel 2022 publié mercredi, mais résulte également de difficultés structurelles. On peut en lister au moins trois.

D’une part, alors que les personnes accueillies sont de plus en plus âgées – la proportion des plus de 90 ans est passée de 29% à 35% entre 2015 et 2019 -, les médecins représentent moins de 1% des 377.000 équivalents temps plein que comptent les Ehpad. Si tous les établissements doivent normalement disposer d’un médecin coordonnateur, 32% n’en déclaraient aucun en 2015, et un quart fonctionnait avec des temps de présence inférieurs aux seuils.

D’autre part, les établissements font face à de fortes tensions sur le personnel, qui ont pénalisé la qualité de la prise en charge. Le taux d’absentéisme se situait en 2019 autour de 20%, selon la Cour, et l’instabilité des équipes rend difficile la formation et la montée en compétences du personnel.

Ainsi, la rotation annuelle des infirmiers était montée jusqu’à 83 % en 2017 dans l’Ehpad de La Filature à Mulhouse. À l’Ehpad Maison bleue de Villeneuve-lez-Avignon, en 2019, près de 159 personnes distinctes travaillant le jour se sont succédé, pour un effectif théorique de 40 personnes – avec un taux de rotation de 50 % pour les infirmiers et de 38 % pour les aides-soignants. Compte tenu des difficultés à recruter des aides-soignants, nombre d’entre eux sont remplacés par des personnels «faisant fonction» d’aides-soignants, bien qu’ils ne disposent pas des diplômes nécessaires.

Enfin, les bâtiments sont parfois inadaptés. Ainsi, 15% des Ehpad sont installés dans des bâtiments de plus de trente ans et leur configuration architecturale n’a pas toujours permis la mise en place de zones Covid-19 séparées, ni l’isolement des résidents atteints par la maladie. Seuls 45 % des Ehpad sont à même de ne proposer que des chambres individuelles, affirme la Cour. Enfin, à l’exception de ceux faisant partie d’établissements de santé, ils ne sont pas équipés de systèmes de distribution de gaz médicaux, notamment d’oxygène.

Face à la crise, les pouvoirs publics ont consenti «un effort financier pérenne considérable» souligne la Cour: compensation des pertes de recettes, couverture des dépenses liées à la pandémie, prise en charge par l’Assurance maladie (soit 1,7 milliard d’euros en 2020) de la «prime Covid» allouée aux personnels, revalorisations salariales du «Ségur de la Santé» allant de 10% à 15% (soit un coût de plus de 2,2 milliards d’euros en 2022). À cela s’ajoutent des investissements importants pour la rénovation de l’immobilier (1,5 milliard sur 4 ans) et le numérique (600 millions d’euros).

Au-delà de cet effort financier pour renforcer l’attractivité des métiers, il convient encore d’améliorer les conditions de travail des personnels: formation, évolution des carrières, prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles etc. D’autre part, il faut éviter les Ehpad isolés et pour cela favoriser leur insertion dans un réseau : adossement à un hôpital ou à un groupe, afin de permettre une mutualisation des ressources.

Source LE FIGARO.