Guingamp. Une maison de retraite qui vit au rythme de ses résidents…

Dans un secteur secoué par plusieurs révélations, et des soupçons de maltraitance, il fait figure d’établissement modèle. L’EHPAD municipal de Guingamp vit au rythme de ses résidents.

Du petit matin au coucher du soleil, les habitants choisissent leurs horaires, décident de leurs activités et de leurs menus.

Atelier percussion au réveil pour celles et ceux qui en ont envie

 

C’est une maison de retraite atypique. Pas un Ehpad aux cadences infernales. Non, une maison où les retraité(e)s prennent le temps de vivre.

Au réveil, quand certain(e)s commencent la journée par un atelier percussions, d’autres préfèrent prolonger leur grasse matinée.

Dans cet EHPAD municipal, les levers à 6h du matin ou les toilettes à la chaîne en quelques minutes ont été bannis. Une liberté savourée par toutes et tous.

Je pense que la vie est belle. Je suis la reine ici

Elisa, résidente centenaire

Ici, il n’y a pas d’horaires imposés. Caroline Dagorgne, aide-soignante, s’occupe des résidents quand ils sont prêts. Tant qu’ils dorment, leur sommeil fait loi.

« On peut les lever à 14h, 15h, 16h… On attend qu’ils soient bien réveillés pour s’occuper d’eux. Pour nous, c’est le rythme des résidents en priorité ». 

Vivre au rythme de chacun, la philosophie de cette maison de retraite

Pour que les 72 pensionnaires se sentent bien, le lieu a été pensé comme un village. On trouve un café où les joueuses de belottes prennent leurs quartiers. Mais aussi un restaurant, une épicerie. Où chacun(e) peut circuler librement.

Il y a même un facteur maison. Marcel, 87 ans, est volontaire pour livrer le courrier à tous les étages. Il toque aux portes et fait la conversation.

« Ca rend service, ça nous permet d’avoir des contacts avec tout le monde, on essaye de faire marcher les neurones aussi » souffle-t-il.

Guingamp. Une maison de retraite qui vit au rythme de ses résidents

Une atmosphère familiale aux bienfaits visibles

Au 3ème étage où vivent les résidents les plus dépendants, l’heure est aux tâches quotidiennes : plier du linge, couper les légumes. Ici chacun a son rôle à jouer.

Evidemment, mes collègues pourraient plier les draps plus rapidement. Mais il y a un lien fort qui va se tisser entre l’habitant et le soignant et ça leur permet de se dire : je sers à quelque chose

Corinne Antoine Guillaume directrice de la Résidence Kersalic

Au restaurant du rez-de-chaussée, les résident(e)s peuvent s’inviter, convier leur famille, les soignants qui les accompagnent au quotidien.

Au menu, beaucoup de produits locaux cuisinés maison. Rien n’est imposé. Il y a une carte, les convives choisissent. « Ils ont même doit à l’apéro et à un verre de vin » précise Ronan Hellec, aide-soignant maître d’hôtel.

Au restaurant, menu à la carte pour tout le monde

Au restaurant, menu à la carte pour tout le monde

Cette atmosphère familiale apporte beaucoup aux résidents comme aux soignants.

On a diminué de moitié les anxiolytiques, les neuroleptiques, les antidépresseurs

Corinne Antoine Guillaume directrice de la Résidence Kersalic

Moins d’absentéisme, moins de turn-over. Le maire de Guingamp précise qu’il n’y a aucune difficulté à recruter,  « ce qui est aujourd’hui une particularité« .

A Kersalic où il fait bon vieillir, la liste d’attente ne cesse de s’allonger. 150 personnes sont déjà  inscrites pour profiter jusqu’au bout de sa douceur de vivre et de sa liberté.

Source FR3.

 

Ephad. « Parfois je me sens démunie ». Comment se forme et s’entraide le personnel au quotidien. Vidéo…

Alors que certains Ehpad privés sont pointés du doigt pour maltraitances ou abus financiers, certains établissements misent sur la formation du personnel.

L’accompagnement des personnes âgées et désorientées n’attire pas les foules.

Des métiers difficiles mais très épanouissants selon ces professionnels, rencontrés lors d’une « analyse des pratiques ».

Située à L'Hermitage (en Ille-et-Vilaine), la résidence Kerélys accueille 45 résidents, dont une majorité de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée.

 

« Parfois, j’avoue, j’ai des difficultés à trouver les bons mots pour lui expliquer… » Manon est aide-soignante. Entourée de six autres collègues et d’une formatrice spécialisée dans le vieillissement, cet après-midi-là, elle ose se livrer.

« Depuis son entrée dans l’établissement, on est en difficulté pour accompagner cette patiente, car elle se renferme beaucoup, elle refuse les soins. Elle peut alterner des phases de stress intense et de grands moments d’euphorie, il y a beaucoup de colère. »

La patiente dont parle Manon n’a que 75 ans. Cela fait déjà dix ans qu’elle se bat contre la maladie d’Alzheimer. Une maladie qui est apparue chez elle quelques mois seulement après le début de se retraite d’infirmière, à 64 ans.

D’abord son mari s’en est occupée, chez eux. Mais le quotidien devenait de plus en plus compliqué. Depuis début décembre, elle vit donc dans une des trois unités de la résidence Kerélys qui a ouvert en 2009 à L’Hermitage en Ille-et-Vilaine. Une résidente qui a pour l’instant du mal à s’intégrer.

« Moi aussi, j’ai du mal avec les jeunes résidents, complète Gwenaëlle. C’est hyper compliqué quand les patients se rendent compte » poursuit l’aide médico-psychologique.

A ses côtés, Danielle Thiébaud écoute et acquiesce : « Oui, c’est hyper compliqué ! Et vous, vous ressentez tout ça, et c’est déstabilisant… »

Un pas de danse, un câlin, un sourire…

A raison de cinq fois par an, la psychologue et psychothérapeute, auteure de nombreux ouvrages sur le vieillissement, intervient en tant que formatrice dans cet établissement, pour des « analyses de pratique ».

Après un tour de table, elle demande à chacun de raconter un bon moment vécu récemment dans le cadre de son métier. « Ben, il y en a trop ! J’en ai pour longtemps… » sourit Lydie. L’aide soignante travaille la nuit, un moment toujours un peu particulier. « Puisqu’il ne faut qu’un seul exemple et bien le dernier en date c’est cette nuit, quand un résident est venu se blottir dans mes bras, en demandant un petit câlin. Je l’ai ensuite raccompagné dans sa chambre, il m’a dit merci. » 

Quelques pas de danse, un sourire, l’appel téléphonique d’un proche reconnaissant… Des moments aussi simples que précieux, toutes ces professionnelles en ont des quantités à raconter. « On se sent utile, on fait de belles choses, complète Marie-Laure avec des petites étincelles dans les yeux.  Quand on rentre chez soi, on repense à tous ces petits trucs bien qu’on a pu faire, ainsi qu’aux problématiques qu’on rencontreOn se dit que demain, je vais essayer autre chose. »

« J’suis plus une enfant ! »

Car tout n’est évidemment pas rose dans ce type d’établissement où résident 45 personnes « désorientées ». Sautes d’humeur, pertes de moyens… La plupart sont atteints de la maladie d’Alzheimer.

Que faire ? Comment réagir ? Ici, comme lors des réunions d’équipe, les professionnelles échangent sur les difficultés rencontrées : « La semaine dernière par exemple, je suis sortie avec une patiente qui a des troubles de l’équilibre » raconte Marie-Laure qui est à la fois AMP (aide médico-psychologique) et ASG ( assistante de soins en gérontologie).

« Je l ui ai proposé de maintenir son bras, qu’on marche toutes les deux l’une à côté de l’autre. Et là, elle m‘a dit « j’suis plus une enfant ». Je me suis pris comme une claque dans la figure… Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que je la laisse marcher seule au risque d’avoir une chute ? Est-ce que je maintiens mon bras ? En fait, elle me déstabilise ! »

« Elle a raison, ce n’est pas une enfant ! » rebondit la formatrice.  » Qu’est-ce qu’on aurait pu lui proposer ? Marcher bras-dessus, bras-dessous peut-être, c’est plutôt sympa !? Essayer de familiariser… »

« Plus je m’estimerai, plus j’estimerai »

Stylo en main, la psychothérapeute écoute attentivement et questionne :  « est-ce que vous confirmez que la patiente a honte d’être vue nue ? » Le groupe acquiesce. « Est-ce qu’elle serre les genoux pendant la toilette intime ? » Les réactions sont unanimes… Peut-être un signe que la patiente a été un jour traumatisée ? Une fausse couche ? Un viol ? « Ce ne sont pas vos affaires, en revanche, je vais vous donner les phrases à dire ! »

Des clés, que chacune tentera ensuite d’utiliser : « Pour nous, ces formations, ce sont comme des soupapes, témoigne Marie-Laure. Souvent nous sommes seuls face aux patients, ces analyses de pratique nous permettent de partager, d’avoir des avis extérieurs… » 

Des métiers boudés

Du haut de ses 76 ans, Danielle Thiébaud se veut rassurante.  « On n’a pas toujours les bons réflexes, c’est-à-dire que spontanément on va réagir mais pas toujours de la meilleure façon… Ce qui est important c’est d’être bien dans sa peau pour aider l’autre. Plus vous aurez confiance en vous, mieux vous serez avec l’autre… Plus je m’estimerai, plus j’estimerai l’autre ! »

Cela passe évidemment par de bonnes conditions de travail, un salaire décent, la reconnaissance et des formations régulières pour être le plus aidant possible face à la maladie… « Il faut d’importantes qualités humaines pour exercer ce type de métiers » souligne la formatrice. De la patience, de la bonté, de la bienveillance, il faut avoir envie d’entrer en relation de façon aimante. »

Infirmières, aides-soignantes, assistantes de soins… Des métiers exigeants, qui seront de plus en plus utiles à l’avenir. Mais qui sont souvent boudés.

Source FR3.

Ségur des travailleurs sociaux. « Nous espérons que cette revalorisation salariale nous permettra de garder nos employés, » se félicite le directeur de l’ADAPEI 35…

L’annonce du gouvernement d’augmenter de 183 € nets les salaires du médico-social à partir d’avril devrait faciliter les embauches de personnel qualifié.

Avec des métiers difficiles pour des salaires proches du SMIC, le secteur n’attirait pas.

Une revalorisation des salaires bienvenue dans les métiers médico-sociaux dès avril 2022.

 

183 € nets mensuels d’augmentation de salaire pour les travailleurs socio-éducatifs à partir d’avril. Une enveloppe totale de 1,3 milliard d’euros.

Fidéliser les salariés

Cette annonce faite ce jeudi 17 février et confirmée le lendemain par le Premier ministre a été saluée par les premiers concernés. A l’ADAPEI 35 (Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales), le directeur, Matthieu Thiébault, par ailleurs délégué régional du syndicat des employeurs du secteur (NEXEM) se dit heureux. Il y voit une manière d’attirer du personnel dans un secteur où les budgets dépendent directement des financements publics.« Nous espérons que cette revalorisation salariale va permettre à un éducateur ou à un surveillant de nuit de travailler chez nous avec un meilleur salaire et donc de ne pas partir dans d’autres secteurs d’activité qui avaient déjà le Ségur et qui avaient déjà des augmentations de salaire », projette-t-il. Et Matthieu Thiébault sait de quoi il parle puisqu’à l’Adapei 35, 120 postes sont vacants obligeant la direction à réorganiser ou fermer certaines activités. Devant l’urgence des personnels peu qualifiés sont parfois sollicités.

« Métiers formidables, salaires fort minables »

Même problématique à Chavagne, en Ille-et-Vilaine. Sur un grand drap blanc tendu à l’entrée de la maison d’accueil spécialisée, la situation est résumée en quelques mots : « Métiers formidables, salaires fort minables ».
Ici, infirmières, aides-soignantes mais aussi éducateurs ou moniteurs spécialisés s’occupent de 36 personnes handicapées, de jour comme de nuit. Des métiers difficiles et indispensables et pourtant très mal payés : moins de 1300 euros nets par mois pour certaines professions.

Patricia Drouet, éducatrice spécialisée témoigne : « C’est usant physiquement, c’est usant moralement. On prend sur nous, on y laisse notre santé. »

Négociations sur les grilles de salaire dans les prochains mois

Des discussions s’ouvriront dans les prochains mois entre partenaires sociaux, avec pour objectif de revoir notamment les grilles de salaires et les qualifications des métiers des secteurs du social et du médico-social. Les syndicats se disent attentifs à ce que toutes les grilles soient évaluées et augmentées de manière équitable et pas uniquement les métiers en tension.

Source FR3.

Covid: la forte mortalité dans les Ehpad aggravée par le manque de personnel, selon la Cour des comptes…

34.000 personnes sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021.

Une mortalité importante qui révélait, avant même le scandale Orpea, des difficultés structurelles du secteur.

L'âge moyen des résidents en Ehpad était de 86 ans et six mois en 2015.

Sur les 600.000 personnes résidant dans l’un des 7500 établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), près de 34.000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Un lourd bilan humain qui ne s’explique pas uniquement par la fragilité des résidents, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel 2022 publié mercredi, mais résulte également de difficultés structurelles. On peut en lister au moins trois.

D’une part, alors que les personnes accueillies sont de plus en plus âgées – la proportion des plus de 90 ans est passée de 29% à 35% entre 2015 et 2019 -, les médecins représentent moins de 1% des 377.000 équivalents temps plein que comptent les Ehpad. Si tous les établissements doivent normalement disposer d’un médecin coordonnateur, 32% n’en déclaraient aucun en 2015, et un quart fonctionnait avec des temps de présence inférieurs aux seuils.

D’autre part, les établissements font face à de fortes tensions sur le personnel, qui ont pénalisé la qualité de la prise en charge. Le taux d’absentéisme se situait en 2019 autour de 20%, selon la Cour, et l’instabilité des équipes rend difficile la formation et la montée en compétences du personnel.

Ainsi, la rotation annuelle des infirmiers était montée jusqu’à 83 % en 2017 dans l’Ehpad de La Filature à Mulhouse. À l’Ehpad Maison bleue de Villeneuve-lez-Avignon, en 2019, près de 159 personnes distinctes travaillant le jour se sont succédé, pour un effectif théorique de 40 personnes – avec un taux de rotation de 50 % pour les infirmiers et de 38 % pour les aides-soignants. Compte tenu des difficultés à recruter des aides-soignants, nombre d’entre eux sont remplacés par des personnels «faisant fonction» d’aides-soignants, bien qu’ils ne disposent pas des diplômes nécessaires.

Enfin, les bâtiments sont parfois inadaptés. Ainsi, 15% des Ehpad sont installés dans des bâtiments de plus de trente ans et leur configuration architecturale n’a pas toujours permis la mise en place de zones Covid-19 séparées, ni l’isolement des résidents atteints par la maladie. Seuls 45 % des Ehpad sont à même de ne proposer que des chambres individuelles, affirme la Cour. Enfin, à l’exception de ceux faisant partie d’établissements de santé, ils ne sont pas équipés de systèmes de distribution de gaz médicaux, notamment d’oxygène.

Face à la crise, les pouvoirs publics ont consenti «un effort financier pérenne considérable» souligne la Cour: compensation des pertes de recettes, couverture des dépenses liées à la pandémie, prise en charge par l’Assurance maladie (soit 1,7 milliard d’euros en 2020) de la «prime Covid» allouée aux personnels, revalorisations salariales du «Ségur de la Santé» allant de 10% à 15% (soit un coût de plus de 2,2 milliards d’euros en 2022). À cela s’ajoutent des investissements importants pour la rénovation de l’immobilier (1,5 milliard sur 4 ans) et le numérique (600 millions d’euros).

Au-delà de cet effort financier pour renforcer l’attractivité des métiers, il convient encore d’améliorer les conditions de travail des personnels: formation, évolution des carrières, prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles etc. D’autre part, il faut éviter les Ehpad isolés et pour cela favoriser leur insertion dans un réseau : adossement à un hôpital ou à un groupe, afin de permettre une mutualisation des ressources.

Source LE FIGARO.

Indre : un an de prison avec sursis requis contre un ancien soignant soupçonné de maltraitances en Ehpad…

Un ancien aide-soignant de l’Ehpad de Sainte-Sévère dans l’Indre comparaissait ce lundi au tribunal de Châteauroux, pour des violences contre les résidents de cet établissement.

A la barre il nie les faits. La procureur a requis un an de prison avec sursis, avec obligation de soins psychologiques.

Salle d'audience palais de justice de châteauroux (Tribunal de grande instance)

 

Des propos dégradants, ou encore des gestes brusques pendant les toilettes. Voilà une partie des faits reprochés à un ancien aide-soignant de l’Ehpad le Castel, à Sainte-Sévère. Il comparaissait ce lundi 14 février au tribunal de Châteauroux pour violences sur personnes vulnérables. Au total, 14 résidents ou leurs familles. La procureur a réclamé 12 mois de prison avec un sursis probatoire de 2 ans, avec obligation de soins psychologiques, et interdiction d’exercer un métier en lien avec des personnes âgées. Le prévenu, lui, nie les faits. Son avocate demande la relaxe. Le tribunal de Châteauroux rendra sa décision le 7 mars.

Des violences physiques..

Les faits reprochés se seraient étalés sur trois ans, entre 2017 et 2020, pendant les gardes de nuit auquel le mis en cause était affecté. Il s’agit en grandes partie de gestes brusques, observés par des collègues : des résidents retournés parfois de manière brutale dans leur lit par l’ancien aide-soignant, qui amène leur tête à cogner la barre du lit. Le prévenu nie en bloc : « Il n’y avait pas de barre sur les lits la nuit, les personnes n’ont donc pas pu s’y cogner » explique-t-il. Les anciens collègues du prévenu évoquent également des toilettes assez peu délicates, des frottements brusques et appuyés.

Des jambes écartées avec force pour exercer la toilette, malgré les protestations ou la résistance de certaines pensionnaires. « Ce sont des personnes qui souffrent de troubles cognitifs, et qui sont donc parfois réticentes » précise l’ancien aide-soignant, qui précise n’avoir jamais eu la sensation de forcer ces toilettes. On reproche aussi à cet ancien salarié d’avoir aspergé d’eau de Cologne les parties intimes de certains résidents; là aussi, il conteste catégoriquement : « sur les fesses ou les jambes oui, mais jamais sur les parties intimes. »

.. et verbales

On reproche aussi à cet ancien aide-soignant des remarques dégradantes à l’encontre de certains pensionnaires de l’Ehpad. Une ancienne collègue évoque ainsi un change souillé qui aurait été brandi sous le nez d’une résidente, accompagné d’une remarque crue. Ou encore cette résidente, qu’il aurait menacée de laisser « dans sa pisse ». Là encore, le prévenu conteste fermement : « On m’appelait Mr Propre, je l’ai appris pendant ma garde à vue (…) je ne vois pas pourquoi j’aurai fait ça« .

Le prévenu dénonce « une cabale »

L’ancien aide-soignant mis en cause dénonce une « cabale » lancée par ses anciens collègues contre lui. Il évoque un possible conflit, après l’annonce de son mariage. L’une de ses collègues aurait été vexée de ne pas en avoir été prévenue. Un argument qui convainc peu les avocats des parties civiles. « Cela fait 25 ans que je travaille dans cet établissement, je n’ai jamais été maltraitant » affirme le prévenu.

En effet, avant 2017, ses collègues ne témoignent d’aucun agissement déplacé. Dans ses réquisitions, la procureur évoque « une cassure » à un moment donné, un « glissement vers la maltraitance » que personne ne peut expliquer, mais qui auraient démarré lorsque le prévenu a été assigné aux gardes de nuit.

Les conditions de travail qui s’invitent dans les débats

L’avocate de l’ex aide-soignant, maître Florence Chaumette, a souligné à plusieurs reprise les conditions de travail de son client. À savoir : 87 résidents, laissé aux soins de deux salariés pendant le service de nuit. Avec une cinquantaine de change à effectuer à la ronde de 4 heures du matin. « J’ai fait le calcul : ca fait trois minutes par change » détaille l’avocate, qui souligne un manque de nuance dans les plaidoiries des parties adverses, et un manque de précision dans les dates des témoignages à charge contre son client. Maître Chaumette interroge aussi la notion de maltraitance; un qualificatif qui lui pourrait disproportionné dans le cas présent.

« Que les familles de résidents se rassurent : il n’y a pas eu de maltraitances au Castel » déclare-t-elle dans son plaidoyer. Un avis que ne partage évidement pas maître Sébastien Robin, qui défend l’Ehpad et plusieurs familles de résidents. Selon lui, ce sont les collègues de l’aide-soignant, donc des professionnels, qui ont estimé qu’il s’agit de maltraitances, il n’y a donc aucun doute. Il rejette aussi l’idée d’une violence « institutionnalisée » par le fonctionnement de l’Ehpad; selon lui, les faits reprochés relèvent uniquement de la responsabilité du prévenu, et non de l’établissement.

Le mot de la fin à l’audience revient à ce prévenu, les yeux rougis par les larmes, qui déclare : « À 55 ans, après avoir donné tout ce que j’avais dans un établissement, le ciel m’est tombé sur la tête (…) Je ne suis pas quelqu’un de méchant« .

Source 20 FRANCE BLEU.

Ehpad : deux aides-soignantes portent plainte contre Orpea pour «faux et usage de faux»…

Le groupe est dans la tourmente depuis les révélations du livre Les Fossoyeurs, qui jette une lumière crue sur les maltraitances au sein des Ehpad privés.

Une troisième aide-soignante pourrait également déposer plainte dans les jours qui viennent.

 

Les attaques en justice contre Orpea s’amoncellent. Deux aides-soignantes ont déposé une plainte pour «faux et usage de faux» contre le leader mondial des Ehpad et des cliniques privés, révèle ce mardi franceinfo. Les deux femmes ne travaillaient pas pour le groupe, mais l’accusent d’avoir utilisé leurs noms pour multiplier des embauches abusives en CDD, d’après nos confrères. Concrètement, Orpea se servait des deux plaignantes, présentées comme étant en CDI, pour recourir à des CDD de remplacement.

L’avocate des deux aides-soignantes, Sylvia Lasfargeas, estime auprès de franceinfo que le groupe utilisait ses clientes «afin de contourner la loi et de maquiller des recours semble-t-il abusifs aux CDD». De son côté, Orpea se dédouane, assurant «qu’il n’y a jamais eu d’emploi fictif» ni de «faux contrat de travail». En attendant, une troisième aide-soignante devrait déposer plainte dans les jours qui viennent.

Enquête administrative, plaintes…

Depuis la parution du livre Les Fossoyeurs, du journaliste Victor Castanet, le groupe Orpea est dans la tourmente. Le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, confiée conjointement aux inspections générales des affaires sociales (IGAS) et des finances (IGF). Les conclusions de cette mission devront faire l’objet d’un «rapport définitif» le 14 mars, ont précisé les ministres Olivier Dussopt (Comptes publics), Olivier Véran, Élisabeth Borne et Brigitte Bourguignon (déléguée à l’Autonomie) dans une note transmise vendredi à l’AFP.

La CGT, la CFDT et FO ont également indiqué qu’elles comptaient porter plainte contre Orpea, qu’elles accusent de «discrimination syndicale» et de s’être appuyé sur un syndicat «maison» à ses ordres. «Nous avions depuis longtemps des soupçons sur des agissements inacceptables de la direction, mais les témoignages et les preuves apportés par le livre de Victor Castanet vont nous permettre d’agir en justice», a expliqué à l’AFP Guillaume Gobet, responsable CGT et ancien cuisinier à Orpea.

La plainte, qui doit être déposée avant la fin du mois, pourrait viser des chefs de «discrimination syndicale» et «d’entrave à l’activité syndicale», a précisé Guylain Cabantou, un autre responsable de la CGT. Une autre piste envisagée est une plainte pour harcèlement, dont auraient été victimes les élus CGT de la part de la direction, a indiqué de son côté Me Apolline Cagnat, l’avocate en charge du dossier au pénal.

Source LE FIGARO.

Affaire Orpea : Comment revaloriser le métier d’aide-soignant en Ehpad ?…

PREMIERE LIGNE – Les aides-soignants en Ehpad veulent profiter de la crise pour mettre en lumière leurs conditions de travail.

Affaire Orpea : Comment revaloriser le métier d'aide-soignant en Ehpad ?

 

  • L’enquête de Victor Castanet dans son livre « Les Fossoyeurs » bouscule le monde des Ehpad et dévoile les conditions de travail souvent difficiles des aides-soignants qui y travaillent.
  • Toute la corporation s’accorde sur le manque d’effectifs dans les maisons de retraite, conduisant à un travail réalisé dans l’urgence, au détriment des patients, mais aussi des professionnels.
  • Les aides-soignants souffrent également de l’image peu valorisée de la profession auprès du grand public.

Le scandale soulevé par le livre Les Fossoyeurs sera-t-il salvateur ? La convocation ce mardi de Philippe Charrier, nouveau PDG du groupe Orpea, en remplacement de Yves Le Masne (limogé dimanche), par Brigitte Bourguignon, sera peut-être la première étape d’une remise en cause globale. Parmi les acteurs concernés, les aides-soignants espèrent voir leur métier revalorisé. A plus d’un titre.

« Dans toute cette histoire, il ne faudra pas oublier la souffrance des personnels qui vivent ça au quotidien », a écrit sur Twitter Nathalie, aide-soignante dans une maison de retraite en Vendée. Si elle se sent « soulagée » que l’affaire fasse autant de bruit dans les médias, elle craint de voir le statut des aides-soignants mis sous le tapis, étouffé par les autres volets de l’affaire : « Parce que nous aussi, on en bave », insiste-t-elle.

Le manque d’effectif, à la base de tous les problèmes

Paule*, aide-soignante dans un Ehpad privé « similaire à Orpea », attend aussi beaucoup de cette mise en lumière : « C’est très simple, nous manquons de bras. C’est à la base de la majorité de nos problèmes. » Les repas servis froids, les soins parfois expédiés, les patients qui attendent des heures avec une couche souillée, la maltraitance… Pour l’aide-soignante la solution est de recruter : « Ce qui nous manque, c’est du temps, parce qu’on doit s’occuper de trop de patients à la fois, donc il faut tout faire très rapidement et devoir hiérarchiser les priorités. »

Un constat partagé par Denis Fischer, vice-président de la Fédération nationale des associations d’Aides-soignants (Fnaas) : « Le ratio personnel/patients est bien trop faible pour prodiguer une qualité de soins optimale. » Pour rétablir des effectifs en conformité avec les besoins du secteur, Pascal Champvert, président de l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA) demande le recrutement d’au moins deux aides-soignants par établissement, soit 40.000 personnes : « C’est au gouvernement de décider de cela. Pourquoi ne pas proposer des formations adaptées aux personnels de ménage qui pour beaucoup seraient ravis de le faire ? Et ensuite relancer une grande campagne de formation ? ».

Dans son rapport « Après la crise COVID, quelles solutions pour l’EHPAD de demain ? », voté le 18 janvier dernier, l’académie nationale de médecine tire la même conclusion en préconisant de « tendre vers un même ratio de personnel soignant quel que soit le type d’Ehpad » que dans le secteur sanitaire ou les missions sont moins larges et les charges moins lourdes. Autre problème : la difficulté à utiliser certains équipements. Lèves-personnes, verticalisateurs, draps de glisse… Le matériel existe pourtant pour faciliter la vie du personnel : « Mais c’est du matériel qui demande du temps à l’utilisation, et parfois d’être deux », ajoute le professionnel. Deux options souvent indisponibles pour les personnels.

Une souffrance physique et psychique pour les aides-soignants

Les conséquences de ce manque de moyens sont multiples pour les aides-soignants. Physiquement, la tâche est usante : « On court toute la journée et on se casse le dos à replacer des patients seuls », raconte Paule, qui ne compte plus les troubles musculosquelettiques parmi ses collègues. A ce rythme infernal s’ajoutent les congés trop souvent annulés pour combler une absence.

Mais le pire, ce sont les conséquences sur le moral. Outre la « gestion des ressources humaines paternaliste » et « le mauvais partage d’informations entre les différents membres de l’équipe soignante » en raison d’absence de relève, mis en avant par l’Académie de médecine, les aides-soignants souffrent de la considération portée à leur travail. La leur en premier lieu. « C’est difficile de voir la détresse des patients et de ne pouvoir y répondre tous les jours. Quand ils demandent du temps, de l’affection, ou juste de la dignité. Et qu’on ne peut s’attarder parce qu’on est débordé… Parfois on se demande comment on peut accepter ça. On perd un peu de notre humanité », commente Nathalie avec des trémolos dans la voix.

Redorer l’image du métier

Cette perte de sens, Paule la vit aussi régulièrement, dans les yeux des autres. Son mari a beau lui rappeler qu’elle fait un métier noble, son sentiment n’est pas toujours celui-ci à la fin de la journée. Elle, qui a choisi cette voie parce qu’elle « aimait s’occuper des autres », a parfois honte de ce qu’elle fait. « Ce qu’on vit tous les jours, la manière dont nous sommes traités par la hiérarchie, par les familles des patients… Ce n’est pas tous les jours, mais c’est assez souvent pour qu’on en souffre. »

Pire, les difficultés auxquelles font face les personnels soignants en Ehpad ne sont même pas bien récompensées financièrement. Denis Fischer aimerait que ce point soit maintenant abordé pour soutenir les personnels, mais aussi pour rendre le métier plus attractif. Une revalorisation de 183 euros net par mois a bien été mise en place en 2020 dans le cadre du Ségur de la santé, mais les salaires proposés restent modestes au regard de la mission qui est confiée.

Une mission très mal connue du grand public selon Denis Fischer : « Quand on parle d’une infirmière, les gens identifient rapidement son rôle. Pour les aides-soignants, le travail n’est pas toujours compris. On limite souvent cela à du “nursing” (Les soins d’hygiène-NDLR). » Aussi, la FNAAS rappelle le rôle prépondérant des aides-soignants dans les soins thérapeutiques, dans toutes les activités qui permettent de maintenir le niveau d’autonomie des personnes âgées. Pour cela, Denis Fischer préconise des campagnes d’information sur le métier, pour faire comprendre la formation, le rôle social et l’importance des aides-soignants.

*Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.

 

Orpea : ‘’On a peur de dénoncer’’ témoigne une ex-salariée du groupe. « Le groupe m’a déjà menacée », affirme-t-elle !…

À Nîmes, France Bleu Gard Lozère a rencontré une ancienne salariée du groupe Orpea, accusé de maltraitances envers les résidents de ses Ehpad.

« Le groupe m’a déjà menacée », affirme-t-elle.

Orpea : ‘’On a peur de dénoncer’’ témoigne une ex-salariée du groupe. Photographie d'illustration.

 

Le président directeur général du groupe Orpea, Philippe Charrier, a été auditionné mercredi 2 février par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. La ministre chargée de l’Autonomie des personnes âgées a annoncé l’ouverture de deux enquêtes sur le groupe Orpea, au cœur d’une vive polémique sur les conditions d’accueil dans ses Ehpad. L’une est menée par l’Inspection générale des affaires sociales, l’autre est menée par l’Inspection générale des finances.

Ce mardi, à Nîmes, France Bleu Gard Lozère a rencontré une ancienne salariée du groupe Orpea et de Korian. Elle a travaillé dans d’autres départements que le Gard, mais exercice toujours son métier dans ce secteur. Elle préfère rester anonyme, par peur de nouvelles représailles : elle a été licenciée, explique-t-elle, parce qu’elle était handicapée.

Parlez-nous de votre métier quand vous travailliez pour Orpea.

« Mon métier est normalement de m’occuper des personnes, mais là, on n’arrivait pas à en s’occuper parce qu’il manquait beaucoup de personnel, c’est-à-dire que même nous à l’accueil, on devait faire la comptabilité. On devait faire rentrer les chèques, on devait s’occuper des équipes, faire rentrer le côté commercial, donc faire entrer les résidents, enfin on avait tout à charge. Et de l’autre côté, les soignantes. Donc elles étaient trois pour l’étage… 40 résidents. Et deux pour l’unité Alzheimer, sachant qu’il y avait une aide soignante, enfin c’était censé être deux aides soignantes. Et il y avait toujours une aide soignante et une AVS. »

Du coup, le temps consacré à tous ces pensionnaires était extrêmement réduit…

Ah oui, c’est-à-dire que même les ASH avaient tout un étage à faire à elles toutes seules. Et ensuite, elles devaient partir en restauration, faire tout ce qui est hôtellerie, donc donner à manger aux résidents et faire le service hôtelier comme on dit. Enfin c’était censé être du service hôtelier. Les filles, elles étaient formidables, mais on manquait de vaisselle ; c’est-à-dire que quand il fallait acheter de la vaisselle, on n’avait pas le budget ; quand il fallait acheter des serviettes pour essuyer les résidents, on n’avait pas de budget non plus. Il est arrivé que des soignantes aient séché les résidents avec des draps. Il fallait les punir parce qu’elles avaient jeté les serviettes, sachant que les serviettes étaient usagées, donc elles ne pouvaient pas être réutilisées.

« Il est arrivé que des soignantes aient séché les résidents avec des draps. Il fallait les punir parce qu’elles avaient jeté les serviettes, sachant que les serviettes étaient usagées. »

Comment réagissait la direction ?

La direction ? Ça dépend. La directrice, elle cautionnait, celle d’avant, non. C’est pour ça qu’elle est partie. Même moi, j’ai été dans un déni. C’est-à-dire qu’on nous demandait de faire des choses. Et petit à petit, je me suis rendu compte que c’était impossible par rapport au nombre de personnes qu’on était.

Et petit à petit, je m’apercevais que les résidents, on les couchait de plus en plus tôt. Normalement l’heure, c’était 18h30. Mais les soignantes, elles n’avaient pas le temps de s’occuper d’eux. Donc elles couchaient une partie -en fait, les personnes qui ont besoin de grands soins- on les couchait… Je suis émue parce que c’est un grand, un grand souvenir… on les couchait à cinq heures et demie (17h30, ndlr) et on les levait, les premiers, à 11 heures(le lendemain), parce qu’il y avait beaucoup de personnes qui avaient un grand besoin. Et les derniers à midi, jusqu’à midi.

Ça veut dire que pendant tout ce temps là, pour des personnes qui étaient bien sûr incontinentes, elles restaient dans leurs excréments ?

Oui, exactement. Parce qu’il n’y avait pas de soignants pour s’occuper d’eux. Elles étaient occupées ailleurs, donc elles n’avaient pas de temps pour s’en occuper.

Comment réagissaient les familles lorsqu’elles venaient voir ces personnes ?

Elles allaient voir les soignantes. Les familles ont beaucoup de respect pour les soignantes. Donc, du coup, la direction disait toujours : « Allez voir la soignante, allez voir la soignante », c’était toujours comme ça. Donc c’était elle qui était aux premières loges. Ou alors moi, la responsable hôtelière, justement. À peine arrivée, je réglais déjà les problèmes. Même la nuit, on m’appelait. C’était vraiment la catastrophe. Elle sont deux la nuit, une aide soignante et une personne pour faire le ménage, et qui s’occupe finalement des résidents. Donc, elles ne font qu’un change, un seul change la nuit.

Et vous, personnel, vous pouviez vous plaindre ? Vous le faisiez ?

Au début, c’était gentiment. Je me plaignais. C’était : « On n’a pas le choix, c’est comme ça ». Il y avait les produits d’entretien aussi. On avait des restrictions. Il y avait aussi des restrictions sur tout ce qui est nourriture, c’est-à-dire que moi, on m’a demandé de servir du pain, de l’eau avec un peu de brocolis pour faire de la couleur. On nous parlait de ratio, il fallait faire attention au ratio, ratio, ratio. Donc, même les cuisiniers, on n’arrivait pas à les garder parce qu’ils n’étaient pas bien payés. On n’arrivait pas à trouver de bons cuisiniers. Ils n’étaient pas assez payés par rapport à la valeur de leur travail. Quand on recherchait des cuisiniers, on n’en trouvait pas. Du coup, c’étaient les ASH qui allaient cuisiner.

« On m’a demandé de servir du pain, de l’eau avec un peu de brocolis pour faire de la couleur. »

Est-ce qu’aujourd’hui, ce que dénonce le journaliste Victor Castanet avec son livre, ça vous paraît loin de la réalité ?

Non c’est vraiment proche. C’est très, très proche de la réalité. C’est-à-dire que de toute façon, il n’y a qu’à voir le nombre de salariés pour le nombre de résidents. Même avec ça, on fait le calcul, sachant qu’il y a toujours des absents. Donc, faites le calcul. Rien qu’avec le personnel qui est compté dans l’établissement, on ne peut pas s’occuper bien des personnes avec ça. Avec 4 ou 5 ASH, c’est pas possible.

Ça vous inspire quoi vous aujourd’hui ? Maintenant que vous n’y êtes plus…

Un soulagement. Et je continue à me battre pour eux, en fait, actuellement, mais toujours parce qu’on m’a déjà menacé. En fait, le groupe m’a déjà menacée. Donc, j’essaye d’être discrète pour protéger ma famille. Aujourd’hui, j’ai un emploi, je n’ai pas envie de le perdre, parce que ça va très vite. Malheureusement, ça va très vite. J’ai des copines qui travaillaient pour le groupe aussi qui ont perdu leur emploi parce qu’elles ont dénoncé. Et maintenant, du coup, on a peur de dénoncer. Mais il ne faut pas parce que c’est grave ce qu’il se passe, c’est très grave.

Il est vrai que les familles, elles ne peuvent plus s’occuper des personnes et elles ne savent plus comment faire. Elles sont obligées de fermer les yeux, comme on dit, et elles viennent s’occuper elles-mêmes de leurs résidents. C’est-à-dire qu’il y a des familles qui viennent faire prendre la douche à leur mère pour être sûr que ce soit fait. C’est la catastrophe.

« Il y a des familles qui viennent faire prendre la douche à leur mère pour être sûr que ce soit fait. C’est la catastrophe. »

Je me demande sérieusement où part l’argent, parce que quand on voit l’établissement, il est pratiquement toujours au complet. Bon, peut-être moins maintenant, avec le Covid. Mais à chaque fois qu’il y a un résident qui part, on a toujours une personne qui le remplace. Et d’ailleurs, même quand ils décèdent les résidents, on fait en sorte que la personne parte de suite, ce sont les familles qui doivent s’occuper de ça, sinon, c’est facturé. Ça fait froid dans le dos parce que nous, on est là, le personnel, à devoir annoncer le deuil à leurs familles. Mais on nous demande de bien leur dire qu’il faut qu’ils fassent vite, parce que ça va être facturé. Mais on parle de beaucoup d’argent à la journée.

Source FRANCE BLEU.

L’aide-soignante arnaquait les seniors : 160 000 € de préjudice…

Une femme d’une soixantaine d’années, exerçant la profession d’aide-soignante, a escroqué deux personnes âgées au cours de ces deux dernières années à Besançon.

Les policiers sont parvenus à l’identifier et à l’appréhender.

Le préjudice est estimé à 160 000 €.

L’aide-soignante arnaquait les seniors : 160 000 € de préjudice

 

Une femme d’une soixantaine d’années, exerçant la profession d’aide-soignante, a escroqué deux octogénaires, ces deux dernières années à Besançon. Elle a profité de leur âge pour faire main basse sur d’importantes sommes d’argent. L’enquête, menée par les policiers du service des fraudes de la sûreté départementale, a permis de l’identifier et de remonter les versements d’argent dont le montant total est estimé à 160 000 €.

Elle achetait du mobilier et des biens de consommation

Tout a débuté par le signalement de l’employé d’une compagnie d’assurances et de l’UDAF du Doubs. Une alerte est lancée suite à la situation bancaire d’un homme de 86 ans, placé dans un Ehpad et ne pouvant plus honorer les frais liés à son hébergement. Les policiers sont saisis et découvrent rapidement que l’ancienne aide-soignante de cet homme, qui avait toujours accès à son domicile s’est servie de ses moyens de paiement.

Depuis août 2019, elle a utilisé ses chèques, sa carte bancaire et dilapidé l’ensemble de ses quatre comptes en banque. L’argent a été utilisé par la sexagénaire pour remeubler son domicile, s’acheter : piano, ordinateur, téléviseur, tondeuse et même un camion. Par le biais d’investigations poussées, ils ont également identifié une autre victime, délestée de 20 000 € par cette même personne.

Convoquée devant le tribunal

Les policiers sont parvenus à l’identifier et à l’interpeller. À son domicile, ils ont retrouvé de nombreux objets acquis grâce à ses escroqueries. Au total, 43 scellés ont été placés sur ces biens et saisis à son domicile.

La mise en cause a été entendue et laissée libre à l’issue de sa garde à vue. Elle a désormais l’interdiction d’exercer une profession en lien avec des personnes âgées et devra répondre de ses actes devant le tribunal de Besançon. Tout comme deux de ses amis, suspectés d’avoir participé de manière complice à ces actes et dont les comptes indiquent qu’ils ont encaissé des chèques pour un montant de 23 500 €.

Source EST REPUBLICAIN.