Ehpad : deux aides-soignantes portent plainte contre Orpea pour «faux et usage de faux»…

Le groupe est dans la tourmente depuis les révélations du livre Les Fossoyeurs, qui jette une lumière crue sur les maltraitances au sein des Ehpad privés.

Une troisième aide-soignante pourrait également déposer plainte dans les jours qui viennent.

 

Les attaques en justice contre Orpea s’amoncellent. Deux aides-soignantes ont déposé une plainte pour «faux et usage de faux» contre le leader mondial des Ehpad et des cliniques privés, révèle ce mardi franceinfo. Les deux femmes ne travaillaient pas pour le groupe, mais l’accusent d’avoir utilisé leurs noms pour multiplier des embauches abusives en CDD, d’après nos confrères. Concrètement, Orpea se servait des deux plaignantes, présentées comme étant en CDI, pour recourir à des CDD de remplacement.

L’avocate des deux aides-soignantes, Sylvia Lasfargeas, estime auprès de franceinfo que le groupe utilisait ses clientes «afin de contourner la loi et de maquiller des recours semble-t-il abusifs aux CDD». De son côté, Orpea se dédouane, assurant «qu’il n’y a jamais eu d’emploi fictif» ni de «faux contrat de travail». En attendant, une troisième aide-soignante devrait déposer plainte dans les jours qui viennent.

Enquête administrative, plaintes…

Depuis la parution du livre Les Fossoyeurs, du journaliste Victor Castanet, le groupe Orpea est dans la tourmente. Le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, confiée conjointement aux inspections générales des affaires sociales (IGAS) et des finances (IGF). Les conclusions de cette mission devront faire l’objet d’un «rapport définitif» le 14 mars, ont précisé les ministres Olivier Dussopt (Comptes publics), Olivier Véran, Élisabeth Borne et Brigitte Bourguignon (déléguée à l’Autonomie) dans une note transmise vendredi à l’AFP.

La CGT, la CFDT et FO ont également indiqué qu’elles comptaient porter plainte contre Orpea, qu’elles accusent de «discrimination syndicale» et de s’être appuyé sur un syndicat «maison» à ses ordres. «Nous avions depuis longtemps des soupçons sur des agissements inacceptables de la direction, mais les témoignages et les preuves apportés par le livre de Victor Castanet vont nous permettre d’agir en justice», a expliqué à l’AFP Guillaume Gobet, responsable CGT et ancien cuisinier à Orpea.

La plainte, qui doit être déposée avant la fin du mois, pourrait viser des chefs de «discrimination syndicale» et «d’entrave à l’activité syndicale», a précisé Guylain Cabantou, un autre responsable de la CGT. Une autre piste envisagée est une plainte pour harcèlement, dont auraient été victimes les élus CGT de la part de la direction, a indiqué de son côté Me Apolline Cagnat, l’avocate en charge du dossier au pénal.

Source LE FIGARO.

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