Près de Nantes : en détention pour avoir agressé sans raison ses voisins handicapés…

Le prévenu, lui-même sous curatelle renforcée, a été condamné à 6 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes.

Les faits remontent à novembre 2021 à Vertou.

Près de Nantes : en détention pour avoir agressé sans raison ses voisins handicapés...

Le 10 novembre 2021, un homme de 65 ans était venu porter plainte à la gendarmerie de Vertou pour une « agression » survenue quatre jours plus tôt, dans sa résidence de la route de Clisson. L’accusé était son voisin. Ce dernier, à qui il n’avait « jamais parlé », avait « commencé à tambouriner » à ses volets pour se faire ouvrir avant de lui asséner « des coups de poing et des coups de pied« .

La victime, déjà handicapée de la jambe droite, n’avait pas été la seule à subir les foudres du prévenu : un autre voisin – qui lui « ne voit quasiment rien » et qui est comme le prévenu sous curatelle renforcée – avait lui aussi été « agressé« . Un téléviseur et un lecteur DVD lui appartenant avaient d’ailleurs été retrouvés chez le prévenu.

« Je suis propre et je fais du sport »

A l’audience, le prévenu n’a eu de cesse de couper la parole de la présidente en répétant qu’il n’était « pas là » le jour des faits. « En plus, c’est que des Cotorep », a ajouté ce bénéficiaire de l’Allocation adulte handicapé (AAH) pour mettre en doute la parole de ses voisins handicapés. « Je ne fume pas, je ne bois pas, je suis propre et je fais du sport », a-t-il aussi déclaré.

Pour ces « violences purement gratuites« , le procureur de la République avait requis neuf mois de prison ferme et un mandat de dépôt : l’agresseur présumé avait déjà été condamné dix fois par le passé. « Peut-être qu’il a une raison (ndlr. à ces violences) dans sa tête, mais en tout cas il ne la partage pas avec le tribunal », avait dit le représentant du ministère public.

Seule certitude, d’après le magistrat : un troisième voisin a dit avoir « vu » le prévenu « taper avec ses poings » sur la première victime. « C’est un garçon dangereux : le psychiatre a conclu à un très fort risque de réitération des faits, si ceux-là étaient avérés, au vu de son aplomb à les nier », en a déduit le procureur de la République.

Au tribunal, il reste muet sur ce qui a déclenché ses violences

Le prévenu avait aussi été décrit par le médecin comme un jeune « extrêmement bizarre par différents aspects » : le praticien se demandait si le « mystère » qu’il entretenait autour de son « parcours personnel », et notamment son nombre d’hospitalisations en psychiatrie, relevait d’une « tactique » revenant à « en dire le moins possible ».

La victime, déjà handicapée de la jambe droite, n’avait pas été la seule à subir les foudres du prévenu : un autre voisin – qui lui « ne voit quasiment rien » et qui est comme le prévenu sous curatelle renforcée – avait lui aussi été « agressé« . Un téléviseur et un lecteur DVD lui appartenant avaient d’ailleurs été retrouvés chez le prévenu.

Source ACTU.FR

Les organismes sociaux accusés de ne pas lutter assez efficacement contre la fraude…

Pour la Cour des comptes, ils doivent recouper leurs fichiers avec le fisc.

Une mesure efficace dix fois reportée.

Pour les fraudeurs, les organismes de protection sociale constituent une cible de choix.

 

Usurpation d’identité bancaire, falsification de relevé d’identité bancaire (RIB)… La fraude progresse avec le développement des banques en ligne. En 2020, les montants de virements détournés ont ainsi atteint 157 millions d’euros, soit une multiplication par dix en quatre ans, selon la Banque de France. Pour les fraudeurs, les organismes de protection sociale – caisses d’allocations familiales, caisses d’assurance-maladie, caisses de retraite, Pôle emploi, etc. – constituent une cible de choix.

Or les organismes sociaux ne luttent pas assez efficacement contre ce type de fraudes, alerte la Cour des comptes dans un référé publié ce lundi et adressé aux ministres Olivier Véran (Santé), Bruno Le Maire (Économie) et Olivier Dussopt (Comptes publics). Les enjoignant de taper du poing sur la table vis-à-vis de leurs administrations, la Cour leur demande de faire aboutir « dès cette année » le recoupement automatisé des fichiers des organismes sociaux avec ceux du fisc, projet en cours depuis… plus de dix ans !

Environ 4 millions d’euros de virements détournés ont été détectés dans la sphère sociale en 2020, représentant 2,5 % du total de la fraude à l’identité bancaire. Un chiffre qui ne concerne toutefois que les détournements repérés et « il est probable que la fraude réelle à l’identité bancaire dans la sphère sociale porte sur des montants plus élevés », souligne la Cour des comptes.

Les organismes de protection sociale ont pris, souvent en urgence, diverses mesures pour lutter contre les risques de détournement. Mais selon les magistrats financiers, « ils ne procèdent pas suffisamment à la mesure simple consistant à rapprocher les coordonnées bancaires, qu’ils utilisent pour opérer leurs règlements, avec le fichier Ficoba, qui recense les coordonnées bancaires des résidents français déclarées par leurs banques ».

Seule la Caisse nationale des industries électriques et gazières (Cnieg) a effectué un tel rapprochement. Avec succès. Depuis qu’elle a systématisé ces recoupements, la Cnieg « a pu déjouer toutes les tentatives de détournement », note la Cour des comptes.

Dix reports successifs

Rappelant que le rapprochement automatisé des fichiers a connu « dix reports successifs entre 2018 et 2021 », alors que la mesure est « simple » et « engage des ressources limitées », les juges financiers martèlent qu’il faut maintenant « aboutir » et « le mettre en œuvre dès cette année ».

Le sujet de la fraude sociale – qui dépasse de loin la simple usurpation d’identité bancaire – défraie la chronique depuis plusieurs mois. Dénonçant le laxisme du gouvernement sur ce dossier, plusieurs candidats à la présidentielle ont évoqué dans leur programme un gisement potentiel d’économies, reprenant l’évaluation à 30 milliards d’euros de fraude sociale faite par le magistrat Charles Prats dans ses livres Cartel des fraudes. Une estimation dénoncée par l’administration et le gouvernement sortant mais que la Cour des comptes, qui doit bientôt rendre un rapport sur le sujet, n’a pas réussi à démonter…

Source LE FIGARO.

 

Près d’Angers, un centre dentaire spécialisé dans l’accueil des personnes handicapées. Dans le secteur privé, il est unique en France…!

Dans le secteur privé, il est unique en France.

Le service d’odontologie, installé au sein de la clinique Saint-Léonard de Trélazé, près d’Angers (Maine-et-Loire), accueille des patients porteurs de tout handicap.

Avec beaucoup d’humanité.

Au centre d’odontologie installé à la clinique Saint-Léonard de Trélazé (Maine-et-Loire), quelque 2 500 patients en situation de handicap sont accueillis chaque année.

Julien a de magnifiques yeux bleus. Qui ne quittent pas un instant Sandra Zalinski et son assistante. Les deux femmes rivalisent de douceur pour amadouer ce jeune homme, emmailloté pour éviter qu’il ne bouge. Comme tous les patients accueillis au cabinet d’odontologie de la clinique Saint-Léonard, à Trélazé (Maine-et-Loire), Julien est porteur d’un handicap.

« Tu m’aides, s’il te plaît, Julien ? », insiste Sandra, en lui caressant le visage. Bercé par une musique apaisante, Julien obtempère, sous le regard attentif de Yann Léon, le moniteur éducateur de la maison d’accueil spécialisée qui l’accompagne ce jour-là. « C’est dommage que ce genre de service ne soit pas multiplié par dix dans toute la France », regrette-t-il.

« Apprendre les spécificités de chaque pathologie »

Adossé à une clinique – qui a remis à jour les locaux – ce centre d’odontologie est unique en France, dans le secteur privé (les centres hospitaliers qui forment les futurs dentistes peuvent proposer les mêmes soins). Il est né de la volonté et de l’engagement – y compris financier – de Sandra Zalinski et Laurence Williamson.

En plus de leurs six années de formation de chirurgien-dentiste, elles ont intégré l’internat pour se spécialiser dans la médecine bucco-dentaire. Sans compter de nombreux stages et formations annexes. « Il y a beaucoup de choses qui ne s’apprennent pas, et qui se vivent. Nous apprenons les spécificités de chaque pathologie », complète Laurence Williamson.

Ce patient est délicatement emmailloté pour éviter des mouvements brusques au moment où il va bénéficier de soins dentaires.

« Parfois, on est en échec de soins »

Patients autistes, trisomiques, atteints de troubles psychiatriques ou de malformations congénitales, d’un cancer ou de crises d’épilepsie – mais aussi personnes âgées dépendantes – sont soignés ici en « second recours ». C’est-à-dire quand un dentiste classique n’arrive pas à leur prodiguer des soins.

Dans les 550 m² inaugurés en octobre, tout a été pensé par l’architecte Nicolas Prevel et le personnel pour fluidifier la circulation des fauteuils et brancards. Et pour apaiser les patients.

Des écrans au-dessus des sièges, de la musique, des locaux spacieux, mais aussi du gaz hilarant ou de l’hypnose médicale, permettent « au temps de se distendre, d’apporter le calme, de rendre les choses plus légères ». Ce qui n’est pas toujours le cas : « On peut se faire mordre, ou taper. Parfois, on est en échec de soins », témoigne Sandra Zalinski.

Les locaux, spacieux, ont été aménagés pour apporter une forme d’apaisement.

« On est une vraie famille de jour »

L’arme fatale de ce service d’une grande humanité, c’est son personnel. « On est une vraie famille de jour », définit joliment Laurence Williamson. Une famille où l’on cultive la différence : l’une des quatre assistantes est atteinte de surdité, et Marie-Laure Ducottet, l’aide-dentaire – en charge de la stérilisation – est trisomique.

Marie-Laure Ducottet, aide-dentaire spécialisée dans la stérilisation, et le docteur Laurence Williamson.

« J’ai rencontré Laurence sur une plage. Je ne trouvais pas de travail, personne ne voulait de moi », témoigne Marie-Laure Ducottet. « Et moi, je ne trouvais personne pour la stérilisation », lui répond en écho Laurence Williamson. Cette petite famille est complétée par deux chirurgiens-dentistes généralistes, qui soignent les familles des patients.

Ce père, qui accompagne son enfant pour la première fois, loue la prise en charge « très conviviale et très humaine ». Christine Coutant, aide-soignante et accompagnatrice, apprécie cette équipe « extraordinaire. Ici, on se sent presque chez nous ».

Des patients venus de toute la France

Quelque 2 500 à 3 000 personnes handicapées ou âgées dépendantes sont accueillies chaque année au centre de Trélazé, en provenance principalement d’établissements spécialisés.

Une immense majorité est issue de la région des Pays de la Loire et des départements limitrophes. Le centre trélazéen rayonne jusqu’au Cotentin, la Drôme et même jusqu’à la Belgique – avec des patients issus d’un même Ehpad.

Source OUEST FRANCE.

Le poney Jonquille donne le sourire aux résidents en EHPAD dijonnais…

Depuis mai 2022, l’EHPAD Notre-Dame de la Visitation à Dijon propose à ses résidents de participer à des activités avec Jonquille, un poney.

Pendant deux heures, la ponette et que sa propriétaire Elsa Huet, rencontrent les personnes qui le souhaitent. Un moment de détente mais aussi thérapeutique.

Elsa Huet et Jonquille travaillent dans huit EHPAD autour de Dijon

 

En Côte-d’Or, on connaissait déjà Peyo, le cheval qui allait dans les EHPAD, voici maintenant Jonquille, le modèle du dessous. La ponette est transportée dans huit EHPAD à Dijon et autour, par sa propriétaire Elsa Huet. Depuis le mois de mai 2022, l’EHPAD Notre-Dame de la Visitation à Dijon propose l’intervention du duo pour des séances de médiation équine. Il s’agit en fait de faire interagir un poney ou un cheval avec des personnes isolées socialement, qui se déplacent difficilement ou atteintes d’un handicap. En l’occurrence, l’objectif des visites en EHPAD c’est de créer un moment convivial pour les résidents.

Le sourire d’abord

Dans la cour de l’EHPAD, les résidents sont rassemblés autour de Jonquille. La ponette a su convaincre Jeanine : « elle n’est pas rebelle, on s’arrête quand on veut, elle n’est pas exigeante, on s’arrête quand on veut ».  Au programme, caresses mais aussi brossage du poil de la ponette. Une activité qui sort du quotidien de Claude : « c’est agréable de voir des animaux, des collègues du sport équestre sont passés et m’ont dit que j’avais de la chance ».  

Si l’activité peut paraitre simpliste, ce n’est pas le sentiment d’Aline Ferrière, la directrice de l’EHPAD : « ce n’est pas du tout infantilisant, au contraire c’est valorisant. Ils créent du lien sur plusieurs semaines avec l’animal. »

Un intérêt thérapeutique

Elsa Huet, la propriétaire de Jonquille est monitrice équestre de formation, son activité est centrée sur la médiation équine. Elle propose ce type d’activités dans huit EHPAD. Elle voit le poney comme une motivation pour les résidents : « j’essaye souvent de mobiliser les personnes pour qu’elles viennent marcher à côté de Jonquille ». 

Pour les personnes qui ont du mal à bouger, c’est aussi un effort physique qui, a répétition, peut permettre de gagner en autonomie: « une personne qui peut se lever, se mobiliser, c’est plus facile pour les soins et même dans sa vie de tous les jours, si elle peut marcher c’est génial », explique la monitrice.

Source FRANCE BLEU.

La Nouvelle éco : Fanny Léal a trouvé dans la création de son entreprise une solution à son handicap…

Ne parvenant pas à trouver un emploi dans la maroquinerie en raison de son handicap, Fanny Léal, 23 ans, a créé à Neuvy-Pailloux son propre atelier de création et sa boutique en ligne.

Fanny Léal dans son atelier à Neuvy-Pailloux.

 

Fanny Léal a découvert la maroquinerie quand elle était au collège. En situation de handicap, elle a bénéficié de l’aide d’un secrétaire-scripteur au cours de ses études. Après un BEP, elle a obtenu en 2019 un bac pro maroquinerie au lycée Jean d’Alembert à Issoudun.

Pas de poste adapté

Son diplôme en poche, elle a postulé dans plusieurs entreprises de maroquinerie du département. Si la qualité de son travail a été reconnue, sa candidature n’a pas été retenue car jugée trop lente du fait de son handicap. Avec l’aide de ses parents, elle a alors créé en septembre 2020 sa propre entreprise, FL Création à Neuvy-Pailloux. “Fanny a une mémoire à court terme. Le risque était pour elle de perdre son savoir-faire si elle ne le mettait pas en pratique”, explique son père Sébastien.

Un ancien appentis près du domicile familial a entièrement été réaménagé afin de le transformer en un atelier d’une trentaine de mètres carrés. Plusieurs machines y ont été installées dont une piqueuse plate et une presse à chaud. Fanny Léal peut ainsi y travailler à son rythme. Elle y accueille aussi régulièrement des stagiaires du GRETA ou en seconde bac pro au lycée d’Alembert.

Une nouvelle machine à coudre

Quelques-uns des objets en cuir fabriqués par Fanny Léal.

Récemment, 2900 euros ont été collectés par le biais d’un financement participatif sur le site Kiss kiss bank bank. Avec cette somme, elle va pouvoir acheter une machine à coudre à canon qui va lui permettre de fabriquer des objets plus élaborés, plus fins.

Fanny Léal a constitué un catalogue où l’on trouve porte-chéquiers, sacs, sacoches, cartables, trousses, porte-clés, housses de PC, porte-cartes, etc. Elle l’enrichit régulièrement de nouveaux produits. Les ventes se font via son site internet. Les commandes sont expédiées ou à retirer sur place. Elle travaille aussi pour des particuliers ou des entreprises en réalisant des produits sur mesure et logotés. “Ce qui me plaît, c’est de faire des choses différentes”, explique la jeune femme.

Les débuts de son entreprise ont été marqués par la crise du Covid qui a entraîné l’annulation des marchés artisanaux ne lui offrant pas la possibilité de présenter ses produits et de se faire connaître.

Source FRANCE BLEU.

Accessibilité, confinement et réseaux sociaux : le handicap en question…

C’était l’un des grands absents de cette page électorale : le handicap ! On en parle ensemble avec notre tribu : Fred Ballard, Murielle Giordan, Fabien Emo et bien évidemment Willy Rovelli en direct de Fort Boyard où les tournages de l’été ont commencé ! 

Accessibilité, confinement et réseaux sociaux : le handicap en question.  Image d'illustration

 

L’accessibilité aux magasins : toujours un problème malgré la loi

Eliane fait partie de l’association APF France Handicap qui intervient dans divers lieux publics pour veiller à leur accessibilité : « Nous avons des figurines pour nous montrer si c’est accessible ou pas du tout, les efforts fournis ». L’accessibilité demeure un grand souci en France selon notre invitée : « Il y a des magasins où l’on est obligé de rester à la porte parce que des magasins n’ont rien depuis que la loi est sorti en 2005″. Des problèmes de coût, bien évidemment, mais aussi de volonté : « Il y a des magasins qui ne veulent rien faire. Il y a quelques années, on a fait le tour des magasins de Lorient, quand on nous a vu avec nos fauteuils, certains magasins nous ont fermé la porte ». 

Un témoignage bouleversant

Dans notre podcast, vous allez retrouver le témoignage de Eulalie. Maman de Jarrod, un jeune homme de 24 ans, autiste non-verbale aggravé. Elle revient sur comment la famille a vécu le confinementPerte de repères, peu d’aides extérieures, violence de la part de Jarrod : c’est un quotidien bouleversant et troublant de parents livrés à eux-mêmes. Aujourd’hui le jeune homme récupère. C’est un témoignage fort que nous raconte la maman et c’est à retrouver dans notre podcast

Aller au-delà des clichés !

C’est la mission que s’est fixé Arthur Baucheron au travers du réseau social Tiktok. Handicapé de naissance, il est depuis 17 ans dans un fauteuil roulant et pourtant il reste positif : « Moi je montre qu’on peut être un gars en fauteuil, un jeune qui profite de sa vie, qui voyage, qui sort avec ses amis,.. ». C’est le premier confinement qui va lui donner l’idée de montrer son quotidien sur le réseau social chinois : « Je montre la vie réelle ! Mes galères, sans me renfermer sur mon handicap ». Vous pouvez retrouver Arthur Baucheron dans vos librairies avec son livre Les roues sur Terre chez First Editions !

Vidéo, cliquez ici.

Source FRANCE BLEU.

Epidémie internationale de salmonellose chez des jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder….

À la suite des investigations menées par les autorités sanitaires belges, conjointement avec leurs homologues anglais, européens et notamment français, l’entreprise Ferrero a procédé le 5 avril 2022 au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium.

Les Kinder Mini Eggs font partie des produits que Ferrero a retiré des rayons des commerces. LP/Delphine Goldsztejn

 

Le 8 avril 2022, le rappel concernait finalement l’ensemble des produits Kinder issus de cette usine, indépendamment de leur date de péremption. Le 14 avril 2022, une mise à jour des produits rappelés, incluant les Calendriers de l’Avent Noël 2021, était réalisée.

Cas de salmonellose en France : point de situation au 20 avril 2022

Au total, à la date du 19/04/2022 : 42 cas de salmonellose avec une souche appartenant à l’épidémie ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles de l’Institut Pasteur en France.

Les 42 cas sont répartis sur 11 régions : Ile-De-France (7 cas), Provence-Alpes-Côte d’Azur (7 cas), Grand-Est (6 cas), Hauts-de-France (4 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Nouvelle-Aquitaine (3 cas), Bourgogne-Franche-Comté (3 cas), Normandie (3 cas), Bretagne (2 cas), Occitanie (2 cas), et Corse (1 cas), avec un âge médian de 3 ans, et concernent 22 garçons et 20 filles.

Trente-deux cas ont pu être interrogés par Santé publique France. Tous les cas rapportent, avant le début de leurs symptômes (survenus entre le 20/01 et le 23/03/2022), la consommation de chocolats de la marque citée ici.

Treize personnes ont été hospitalisées pour leur salmonellose, toutes sorties depuis. Aucun décès n’a été rapporté. Santé publique France continue ses investigations auprès des familles de cas signalés récemment par le CNR.

Les retraits et rappels successifs des produits concernés de la marque Kinder, produits par l’usine Belge avec fermeture de celle-ci par les Autorités Belges, devraient limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines.

Pour connaître la liste des  des produits concernés par le retrait-rappel : https://rappel.conso.gouv.fr/

Les personnes qui auraient consommé les produits mentionnés ci-dessus et qui présenteraient des symptômes (troubles gastro-intestinaux, fièvre dans les 72h qui suivent la consommation), sont invitées à consulter leur médecin traitant sans délai en lui signalant cette consommation.

Afin de limiter la transmission de personne à personne (en particulier au sein des foyers avec de jeunes enfants), il est recommandé de bien se laver les mains avec eau et savon après être allés aux toilettes, après avoir changé son enfant, et avant de faire la cuisine.

Source SANTE PUBLIQUE FRANCE.

Enquête Santé : la France est-elle confrontée à une « épidémie » de cancers ?…

Le nombre de cancers explose.

Est-ce une épidémie grave ou cela s’explique-t-il principalement par le vieillissement de la population ?

Deux visions scientifiques s’opposent.

Une nouvelle machine permet de mieux prévenir les cancers de la prostate, au CHU de Caen (Calvados).

 

« Je ressentais comme une énorme boule au milieu de l’estomac. Je n’arrivais plus à m’alimenter. » Aziz est tombé à 48 kg, contre 65 en temps normal. En mai 2020, on lui diagnostique un cancer : lymphome gastrique.

L’homme de 48 ans est conscient d’avoir échappé de peu à la mort. Il est en rémission depuis décembre 2021, mais il conserve des séquelles importantes et doit suivre « un régime drastique ».

Comme Aziz, 3,8 millions de personnes ont ou ont eu un cancer, aujourd’hui en France. Le nombre de cas augmente de façon spectaculaire. Selon les statistiques officielles de Santé publique France (SPF) et de l’Institut national du cancer (Inca), « le nombre de nouveaux cas a augmenté de 65 % chez l’homme entre 1990 et 2018 ». Chez la femme, il a quasiment doublé sur la même période (93 %).

Pour les institutions publiques, ce constat grave n’est pas inquiétant, puisque ces données résultent majoritairement de l’augmentation de la population, de son vieillissement et d’une détection plus efficace.

Les spécialistes anticipent même une diminution du nombre de cancers dans les années à venir. « Nous avons les moyens dans notre pays, d’espérer dans les dix ans qui viennent, un tournant significatif pour vaincre les cancers », avance le docteur Jean-Baptiste Méric, oncologue et directeur du pôle santé publique et soins de l’Inca.

Pour d’autres scientifiques, au contraire, la situation épidémique est avérée depuis les années 1950. La faute à quoi ? À une poly-exposition constante à des cancérogènes. « [Les cancers] figurent parmi les pathologies pouvant être liées à l’environnement », selon un rapport conjoint de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Afsset) datant de 2008.

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Ces cancers évitables

À la lecture de ces chiffres, Florian Clatot, oncologue au centre de lutte contre le cancer Henri-Becquerel à Rouen (Seine-Maritime), se dit « vraiment étonné ». Le professeur concède n’avoir « pas perçu que c’était aussi important ». Pourtant, ce spécialiste se refuse à parler d’épidémie : « Que s’est-il passé entre 1990 et 2018 ? Il y a une augmentation du nombre de patients, notamment des femmes qui fument davantage, nés durant le baby-boom et qui atteignent l’âge à risque. La plupart des cancers surviennent après 40 ans. Si vous augmentez fortement la population de plus de 40 ans, vous allez mécaniquement augmenter le nombre de cancers. Donc la première cause est là. »

Le docteur Jean-Baptiste Méric, oncologue à l’Inca, se dit aussi « gêné » par l’utilisation du terme « épidémie », « en ce sens qu’il peut donner l’impression d’une fatalité, or pour un nombre considérable de cancers, chacun à son niveau peut agir pour limiter son risque. Nous pouvons vaincre les cancers en modifiant certains comportements et habitudes de vie ».

L’oncologue rappelle que « 40 % des cancers seraient évitables si nos concitoyens ne fumaient pas, buvaient moins d’alcool, avaient une alimentation équilibrée et variée et une activité physique plus régulière ».

« Cette épidémie existe »

Cependant, pour certains chercheurs, contrairement à l’interprétation faite par les autorités de santé, la France est bien confrontée à une « épidémie de cancers ». « Je ne sais pas comment qualifier autrement une maladie qui, en augmentation constante, est devenue totalement ordinaire dans la population », assume Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l’Inserm et sociologue.

Cette spécialiste de la santé environnementale rappelle que le nombre de cancers par an est passé de 150 000 à près de 400 000, entre 1985 et 2019. De même pour le docteur Jean-François Corty, ancien directeur des opérations chez Médecins du monde, il ne fait aucun doute que « cette épidémie existe » : « Dans la définition d’épidémie par le Larousse, il y a le fait qu’il s’agisse d’un ‘‘phénomène pernicieux, nuisible qui atteint un grand nombre d’individus’’. On est dans cette configuration. »

Le nombre croissant de cancers pédiatriques est, pour le docteur Corty, signataire d’une tribune sur ce sujet dans Le Monde, un « révélateur » de cette épidémie. « Il y a 2 500 cas par an, environ 200 décès chaque année et ces chiffres sont certainement sous-estimés », selon Jean-François Corty. Les statistiques de la Caisse nationale de l’Assurance maladie ont révélé une augmentation de 18 % du nombre de cancers pédiatriques, entre 2003 et 2019.

« Un phénomène très lié à l’industrialisation »

Puisque les facteurs invoqués classiquement, la consommation d’alcool ou le tabagisme, ne fonctionnent pas dans le cas des enfants malades, pour ces scientifiques, il faut aller chercher les clés de compréhension du côté de l’environnement des malades. « Au moins 90 % des cancers pédiatriques sont liés à des causes environnementales. Les enfants n’ont pas à être malades du cancer, ce n’est pas normal », insiste Jean-François Corty.

Sur ce sujet, les chiffres font polémique. Pour le docteur Jean-Baptiste Méric, de l’Institut national du cancer, « lorsqu’on analyse bien les chiffres, il n’y a pas d’épidémie du cancer de l’enfant. Ceux-ci sont plutôt stables. Ces chiffres viennent d’une interprétation un peu biaisée de ceux de l’Assurance maladie. Les données des registres sont beaucoup plus fiables ».

Outre les chiffres de l’Assurance maladie, Annie Thébaud-Mony estime que l’augmentation régulière du nombre de cancers chez l’enfant « est probablement à peu près similaire à celle de la Grande-Bretagne, où ils ont des registres, et où on sait que la mortalité infantile par cancer a augmenté de 1 % par an depuis une vingtaine d’années ».

Pour Annie Thébaud-Mony, il ne fait guère de doute qu’il s’agit d’un « phénomène très lié à l’industrialisation ». La sociologue rappelle que les premiers cas de cancers sont apparus dans le secteur minier aux 18e et 19e siècles, « mais la véritable épidémie a commencé dans les années 1920-1930 », avec une « accélération impressionnante après la Seconde Guerre mondiale ».

Cette accélération « est concomitante de l’essor des industries chimiques et pétrochimiques qui introduisent dans la production – et dans l’environnement – des millions de molécules et mélanges de substances dont la toxicité est pour une large part méconnue. S’y ajoutent les industries métallurgique, minière et nucléaire, dont certains risques toxiques sont identifiés de longue date, ainsi que l’essor de l’agriculture chimique », écrit le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle dans le Vaucluse (Giscop 84), dans la revue internationale Anthropologie et santé, en 2021.

« J’ai été empoisonné » aux pesticides

Les premiers résultats des travaux du Giscop 84 et de celui de Seine-Saint-Denis (Giscop 93) tendent à démontrer ce lien entre la maladie et l’exposition à des cancérogènes. Depuis 2000, l’équipe scientifique de Seine-Saint-Denis mène une enquête permanente auprès de plus de 1 200 patients atteints de cancers respiratoires et urinaires.

Ainsi, en Seine-Saint-Denis, « plus de 85 % des patients (en majorité ouvriers ou employés) ont subi une ou des expositions de très longue durée (plusieurs décennies) à un ou plusieurs cancérogènes », indiquent ces scientifiques.

Dans le Vaucluse, des médecins hospitaliers, généralistes et du travail, des sociologues et des géographes suivent, depuis 2017, des patients atteints de cancers hématologiques pris en charge par le service d’onco-hématologie du centre hospitalier d’Avignon. Et là aussi, la tendance est la même qu’en Seine-Saint-Denis : « 71 % des patients ont été poly-exposés à trois cancérogènes ou plus au cours de leur carrière, et ce, souvent sur des durées longues et avec des intensités moyennes ou fortes ». De même, comme le confirme le médecin parisien Jean-François Corty, « il y a de plus en plus de données objectives qui font le lien entre cancers et pesticides ».

Le cancer d’Aziz a été reconnu comme maladie professionnelle en novembre 2020, soit six mois après la pose du diagnostic. « C’est évident que c’est lié à mon travail. » L’homme a été 17 ans maçon et a respiré tout un tas de produits chimiques, comme les enduits de façade et les adjuvants pour le ciment.

Mais cet habitant de Bagnols-sur-Cèze (Gard), a surtout été tractoriste viticole. C’est lui qui assurait la pulvérisation des pesticides de mars à juillet. « Ça m’a empoisonné et ça a empoisonné l’environnement. »

Si le lien est aujourd’hui « évident », il ne l’était pas au début. « Au début, les médecins cherchaient plutôt du côté de l’hecilobacter pylori, une bactérie qui infecte l’estomac. Et je n’aurais jamais fait le lien si le Giscop n’était pas venu me voir », reconnaît l’ancien ouvrier agricole.

Le professeur Florian Clatot du centre Becquerel, confirme que « l’hypothèse numéro un pour expliquer l’augmentation des lymphomes est celle des pesticides ».

En décembre 2021, le lien entre les cancers de la prostate et l’exposition au chlordécone, un pesticide largement utilisé aux Antilles, a été reconnu par l’État. Dans ce scandale de l’empoisonnement au chlordécone, les juges d’instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris ont prononcé le 25 mars 2022, la fin des investigations sans mise en cause. En Guadeloupe et en Martinique, les habitants présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.

Les travaux des Giscop « sont évidemment intéressants », juge le docteur Méric, oncologue de l’Inca, « mais de là à les généraliser il y a un pas qu’on ne peut pas franchir ».

La question des poly-expositions est un des domaines les plus innovants de la recherche, mais on ne peut pas lui faire dire ce qu’il n’a pas trouvé. Ça ne doit pas nous décourager de lutter contre les facteurs de risques évitables du cancer. Vouloir mettre la responsabilité sur la pollution environnementale ou sur l’exposition professionnelle, c’est possiblement détourner nos concitoyens des messages importants : le tabac, c’est 20 % des cancers ; l’alcool, 8 % et l’alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique, un peu plus de 10 %. L’action sur ces facteurs de risque pourrait conduire à éviter un nombre de cancers extrêmement significatifs.

Docteur Jean-Baptiste Méric, Institut national du cancer.

La pression des lobbies ?

Pour les scientifiques du Giscop d’Avignon, c’est clair, « la France est en pleine épidémie de cancer », « même si les autorités sanitaires résistent à la désigner comme telle ». Mais il s’agit d’une épidémie qui se propage « plus ou moins à bas bruit, parce qu’on n’a pas les outils pour bien la documenter », selon l’ancien cadre de Médecins du monde.

Par exemple, les cancers ne sont recensés que par une vingtaine de registres généraux (voir l’infographie ci-dessous), « qui couvrent 22 % de la population française, sans distinction entre les régions fortement industrialisées et celles qui ne le sont pas », dénonce Annie Thébaud-Mony.

« Les chiffres se font sur la base d’extrapolations à partir des cas de ces quelques départements. Dans ces conditions, c’est difficile d’avoir une vision claire du nombre de cas », peste le docteur Corty, engagé dans la lutte contre les cancers des enfants.

Pour le docteur Jean-François Corty, « il y a une forme de lenteur institutionnelle qui questionne : pourquoi n’est-on pas capable de mieux documenter cette réalité, de faire des enquêtes environnementales qui nous permettent de comprendre l’origine des cancers ? » La sociologue Annie Thébaud-Mony croit comprendre pourquoi « il n’y a pas une volonté politique d’aller sur le terrain des risques industriels » : « Il est évident que le patronat et les lobbies industriels freinent des quatre fers pour toute réglementation sur les produits toxiques ».

Pour le docteur Jean-François Corty, il est clair que « des lobbies industriels ont d’énormes difficultés à assumer le fait que leurs produits sont potentiellement cancérigènes. Ces industriels, produisent un tas de données, pour diluer les connaissances et faire en sorte qu’on s’éloigne des sujets de fond ».

D’ailleurs, les deux Giscop du Vaucluse et de Seine-Saint-Denis ont souvent mis en avant leur « difficulté à obtenir des financements ».

« Les moyens qu’on a pu mettre sur le Covid montrent qu’on peut arriver à des choses extraordinaires en matière de santé publique, analyse le docteur Corty. Il y a un combat autour de cette réalité qui peut-être va créer des tensions entre les enjeux sanitaires et les enjeux économiques, mais il faut le mener parce que c’est inacceptable. »

Source ACTU.FR

TÉMOIGNAGE. Christiane est la maman d’un jeune autiste : « C’est une bataille permanente »…

Mère d’un jeune homme autiste à Cherbourg, Christiane est satisfaite de l’heure silencieuse en place dans les grandes surfaces.

Un premier pas dans une société « en retard ».

Tristan, le fils de Christiane, souffre d'autisme.

 

C’est un premier pas dans la reconnaissance pour laquelle Christiane se bat depuis tant d’années pour son fils Tristan, âgé aujourd’hui de 27 ans, et souffrant d’un autisme lourd.

« C’est une excellente initiative, le début de l’acceptation de la différence. On accorde une importance aux personnes autistes, en reconnaissant le fait qu’ils ont le droit d’être là », estime cette Cherbourgeoise, au sujet de l’heure silencieuse mise en place dans le magasin Carrefour du centre commercial des Eleis à Cherbourg (Manche) en ce début d’année 2022.

Tous les jours de 16 heures à 17 heures, y compris le samedi, la luminosité est baissée, la musique, les annonces micro et la radio coupées. Les appareils de nettoyage sont également laissés au placard durant ce laps de temps.

C’est une goutte d’eau dans la mer, mais cette heure silencieuse lui rendra les courses plus agréables, ce sera un peu moins perturbant.

Un blocage psychologique au départ

Les premiers symptômes se sont manifestés chez Tristan vers 2 ans et demi, après le départ de son père. « Au départ, les médecins évoquaient un blocage psychologique, il parlait peu. L’autisme a été détecté vers 12 ans. »

Aujourd’hui, Tristan souffre de sévères troubles du langage, avec des difficultés pour s’exprimer.

Il ne peut pas vivre sans aide et est incapable de sortir seul.

Interne dans un foyer occupationnel d’accueil dans la Hague (il rentre chaque week-end au domicile familial), Tristan ne perçoit pas le monde de la même manière que le commun des mortels.

Il a une ouïe très développée. Il entend tout, les bruits viennent de partout. Il voit tout aussi. Quand un truc change dans une pièce, celui ne lui échappe pas.

« Et puis il est très ponctuel », souffle Christiane, à qui il a l’habitude de « parler très fort en répétant plusieurs fois le même mot ». « Quand il était jeune, je voulais qu’il parle. Maintenant, il m’arrive d’avoir envie que Tristan se taise. »

1 à 2 % de la population mondiale touchée

Selon l’Institut Pasteur, 1 à 2% de la population pourrait être atteinte de troubles du spectre autistique (TSA). « Ces troubles se manifestent tôt dans la vie de l’enfant, avant l’âge de 36 mois, et peuvent avoir des conséquences sévères sur leur intégration sociale et scolaire. Les symptômes de l’autisme étant très variables d’un individu à l’autre, on parle de spectre autistique plutôt que d’autisme afin de prendre en compte leur hétérogénéité. », souligne l’Institut. Les garçons sont plus souvent concernés par ce diagnostic, « dans une fréquence 4 à 8 fois supérieure à celle observée chez les filles ». De plus, « la probabilité d’avoir un enfant avec TSA est 10 à 20 fois plus élevée dans les familles où les parents ont déjà eu un enfant autiste ».

« Deux grands critères » sont diagnostiqués : « Celui des déficits de la communication et des interactions sociales et celui des comportements et des intérêts ou activités restreintes ou stéréotypées ».

Décrit pour la première fois au début des années 1940 par deux psychiatres, comme le rappelle l’Institut Pasteur, l’autisme est lié à de multiples symptômes. Un patient peut ainsi souffrir de « champs d’activités / d’intérêts restreints », des « difficultés à s’intégrer socialement » avec une « préférence pour la solitude », un « évitement du contact visuel », une « difficulté à comprendre/déceler les sentiments d’autrui », une « tendance à répéter des syllabes, mots ou expressions stéréotypées », des « comportements répétitifs » ou encore une « difficulté à s’adapter aux changements de routine ».

Plusieurs facteurs sont associés aux troubles de l’autisme. Outre « la prise de certains médicaments pendant la grossesse » et « certaines infections virales », comme facteurs environnementaux, « la plus grande contribution est génétique ». « Plus de 200 gènes ont déjà été associés aux TSA et de nouveaux gènes sont identifiés régulièrement », relève l’Institut Pasteur.

Ce dernier note, par ailleurs, qu’il n’existe pour l’instant aucun traitement médicamenteux permettant de soigner l’autisme. « La prise en charge des TSA est uniquement symptomatique et passe actuellement par des stratégies thérapeutiques non médicamenteuses personnalisées. » Citons notamment la rééducation orthophonique, la psychoéducation ou encore la rééducation psychomotrice. De nombreux essais thérapeutiques sont actuellement menés.

Véritable « calendrier ambulant », le jeune homme qui « n’aime pas le bruit » possède une mémoire impressionnante. Encore plus quand il s’agit de musique, qui le passionne énormément. « Cela l’apaise », sourit sa mère.

« Une bataille permanente »

Tristan, suivi notamment par des éducateurs qui se « donnent pleinement », un psychiatre, une aide à domicile ou encore une infirmière, peut également devenir agressif lorsqu’il perd ses repères ou qu’il y a trop de bruit.

En faisant les courses par exemple, les gens un peu trop bruyants comme les enfants qui crient peuvent le perturber.

Une agressivité qui a déjà fait terriblement peur à Christiane, le jour où Tristan s’en est pris physiquement à elle et son conjoint. « Il a fallu plusieurs mois avant qu’il puisse revenir. »

Du propre aveu de cette dernière, être parent d’un enfant atteint d’un tel handicap est « une bataille permanente ».

Il faut se battre pour tout, que ce soit pour obtenir un logement décent, pour son parcours scolaire ou pour qu’il puisse avoir des soins convenables.

Pointé du doigt sur la plage

Récemment, Christiane avait par exemple pris l’initiative de faire venir des professionnels pour former l’équipe d’un foyer occupationnel d’accueil à la prise en charge d’adultes autistes.

Avec d’autres parents d’enfants autistes, j’avais aussi débarqué au conseil départemental pour obtenir des places supplémentaires dans un IME. Dans les hôpitaux, le personnel est déjà tellement débordé que je me demande comment ils peuvent trouver le temps de s’occuper d’un patient autiste.

Mais le pire de tout, le « plus désagréable », c’est le regard des autres. « Être fixé quand on sort, c’est ce qui blesse le plus. On vit dans une société qui a un retard au niveau du handicap. D’une manière générale, il y a clairement un manque de considération et de tolérance. Beaucoup de gens n’ont pas d’empathie. » Un voisin de plage pointant du doigt Tristan pour qu’il s’éloigne, agrémenté d’un petit « pschitt » sortant de sa bouche par exemple.

Des séances dédiées au cinéma ?

Christiane l’affirme : le handicap endurcit.

J’ai aménagé ma vie autour du handicap de Tristan. Mes quatre autres enfants en font les frais. Je n’arrête pas de me demander ce que deviendrait Tristan si je n’étais plus là. J’ai développé un instinct de surprotection.

Si elle se satisfait de la mise en place de l’heure silencieuse, à Carrefour comme dans de nombreuses autres grandes surfaces, Christiane aimerait voir d’autres initiatives de ce style se développer. « Lorsque je vais au cinéma avec Tristan, il est gênant pour les autres spectateurs car il parle toujours avec moi. Ce serait une bonne idée, je pense, d’aménager une séance dédiée aux personnes handicapées. Idem à la piscine, où il existe déjà d’ailleurs des créneaux pour le public scolaire. »

Le parcours du combattant ne fait que commencer.

Source ACTU.FR

La nouvelle éco : Origin’ailes, une application montpelliéraine pour les familles qui vivent avec l’autisme…

En octobre 2021, l’entreprise montpelliéraine Origin’ailes a lancé une application.

Son but est de mettre en relation les familles qui vivent avec un proche autiste et l’équipe de soignants qui les accompagne.

Une chronique en partenariat avec ToulÉco Montpellier.

L'application accompagne les familles qui vivent avec un proche autiste (image d'illustration)

 

La start-up montpelliéraine Origin’ailes, fondée en février 2020, a lancé, en octobre dernier, une application. Baptisée du nom de l’entreprise, elle vise à favoriser les échanges entre les familles qui vivent avec un proche autiste et les professionnels de santé qui les accompagnent. Une invention qui a valu, à l’entreprise, le prix du « Coup de cœur Espoir », décerné, en 2021, par la CCI de l’Hérault.

Comment soignants et familles peuvent-ils échanger, sur votre application ?

Il y a un fil d’actualités qui permet d’échanger rapidement sur les informations importantes de la journée. On peut envoyer des photos ou des vidéos. Et on peut facilement accéder à un annuaire téléphonique qui comprend l’ensemble des acteurs.

Pourquoi c’est important de faciliter les échanges entre tous ces acteurs ?

Ce qui est important, quand on prend en charge une personne avec autisme, c’est de pouvoir échanger rapidement sur les problématiques et les progrès, qu’il y a eus pendant la journée.. Aujourd’hui, tout ça se fait sous format papier. Ce sont des échanges avec des cahiers de transmission, avec des feuilles volantes qui se perdent… Et, parfois, on oublie de communiquer le petit détail qui va faire la différence

Quel genre de détail ?

Par exemple, le fait que l’enfant a passé une mauvaise nuit. Ça peut être important que la famille le dise à l’ensemble de son équipe car ça pourrait justifier ou expliquer le comportement que l’enfant va avoir, durant la matinée, dans sa prise en charge.

On pourrait dire que le manque de sommeil joue aussi à l’école pour les enfants qui ne sont pas autistes… Pourquoi est-ce d’autant plus important pour ceux qui sont autistes ?

Effectivement, quand on dort mal, on peut être irritable. Mais les personnes qui vivent avec un trouble du spectre autistique n’ont pas forcément les ressources pour relativiser et analyser leurs propres émotions. Si l’équipe le sait, elle peut s’adapter.

L'application Origin'ailes est disponible sur portable, tablette et ordinateur

Votre application propose aussi des ateliers pratiques. Qu’est-ce qu’on y trouve ?

Il y a plusieurs thématiques, par exemple, la communication. L’application va permettre d’enseigner différents outils qui permettent, à ceux qui ne peuvent parler, de communiquer. Et surtout, ils vont pouvoir choisir quel outil ils préfèrent. Par exemple, il y en a qui préfèrent une sorte de langage des signes ; d’autres, des classeurs d’images.

Vous avez aussi créé un podcast. Quel public touchez-vous ?

Les familles, avant tout. L’idée, c’était de leur donner la parole pour que d’autres puissent se dire : « Ok, je ne suis pas le seul à ressentir ça. » ou encore « Très bien, j’ai vécu ça moi aussi ». Et l’autre objectif, c’est de sensibiliser. D’ailleurs, dans la deuxième saison de notre podcast, on interviewe des professionnels de santé qui prennent en charge des personnes autistes.

Source FRANCE BLEU.