Près de Nantes : en détention pour avoir agressé sans raison ses voisins handicapés…

Le prévenu, lui-même sous curatelle renforcée, a été condamné à 6 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes.

Les faits remontent à novembre 2021 à Vertou.

Près de Nantes : en détention pour avoir agressé sans raison ses voisins handicapés...

Le 10 novembre 2021, un homme de 65 ans était venu porter plainte à la gendarmerie de Vertou pour une « agression » survenue quatre jours plus tôt, dans sa résidence de la route de Clisson. L’accusé était son voisin. Ce dernier, à qui il n’avait « jamais parlé », avait « commencé à tambouriner » à ses volets pour se faire ouvrir avant de lui asséner « des coups de poing et des coups de pied« .

La victime, déjà handicapée de la jambe droite, n’avait pas été la seule à subir les foudres du prévenu : un autre voisin – qui lui « ne voit quasiment rien » et qui est comme le prévenu sous curatelle renforcée – avait lui aussi été « agressé« . Un téléviseur et un lecteur DVD lui appartenant avaient d’ailleurs été retrouvés chez le prévenu.

« Je suis propre et je fais du sport »

A l’audience, le prévenu n’a eu de cesse de couper la parole de la présidente en répétant qu’il n’était « pas là » le jour des faits. « En plus, c’est que des Cotorep », a ajouté ce bénéficiaire de l’Allocation adulte handicapé (AAH) pour mettre en doute la parole de ses voisins handicapés. « Je ne fume pas, je ne bois pas, je suis propre et je fais du sport », a-t-il aussi déclaré.

Pour ces « violences purement gratuites« , le procureur de la République avait requis neuf mois de prison ferme et un mandat de dépôt : l’agresseur présumé avait déjà été condamné dix fois par le passé. « Peut-être qu’il a une raison (ndlr. à ces violences) dans sa tête, mais en tout cas il ne la partage pas avec le tribunal », avait dit le représentant du ministère public.

Seule certitude, d’après le magistrat : un troisième voisin a dit avoir « vu » le prévenu « taper avec ses poings » sur la première victime. « C’est un garçon dangereux : le psychiatre a conclu à un très fort risque de réitération des faits, si ceux-là étaient avérés, au vu de son aplomb à les nier », en a déduit le procureur de la République.

Au tribunal, il reste muet sur ce qui a déclenché ses violences

Le prévenu avait aussi été décrit par le médecin comme un jeune « extrêmement bizarre par différents aspects » : le praticien se demandait si le « mystère » qu’il entretenait autour de son « parcours personnel », et notamment son nombre d’hospitalisations en psychiatrie, relevait d’une « tactique » revenant à « en dire le moins possible ».

La victime, déjà handicapée de la jambe droite, n’avait pas été la seule à subir les foudres du prévenu : un autre voisin – qui lui « ne voit quasiment rien » et qui est comme le prévenu sous curatelle renforcée – avait lui aussi été « agressé« . Un téléviseur et un lecteur DVD lui appartenant avaient d’ailleurs été retrouvés chez le prévenu.

Source ACTU.FR

Près d’Angers, un centre dentaire spécialisé dans l’accueil des personnes handicapées. Dans le secteur privé, il est unique en France…!

Dans le secteur privé, il est unique en France.

Le service d’odontologie, installé au sein de la clinique Saint-Léonard de Trélazé, près d’Angers (Maine-et-Loire), accueille des patients porteurs de tout handicap.

Avec beaucoup d’humanité.

Au centre d’odontologie installé à la clinique Saint-Léonard de Trélazé (Maine-et-Loire), quelque 2 500 patients en situation de handicap sont accueillis chaque année.

Julien a de magnifiques yeux bleus. Qui ne quittent pas un instant Sandra Zalinski et son assistante. Les deux femmes rivalisent de douceur pour amadouer ce jeune homme, emmailloté pour éviter qu’il ne bouge. Comme tous les patients accueillis au cabinet d’odontologie de la clinique Saint-Léonard, à Trélazé (Maine-et-Loire), Julien est porteur d’un handicap.

« Tu m’aides, s’il te plaît, Julien ? », insiste Sandra, en lui caressant le visage. Bercé par une musique apaisante, Julien obtempère, sous le regard attentif de Yann Léon, le moniteur éducateur de la maison d’accueil spécialisée qui l’accompagne ce jour-là. « C’est dommage que ce genre de service ne soit pas multiplié par dix dans toute la France », regrette-t-il.

« Apprendre les spécificités de chaque pathologie »

Adossé à une clinique – qui a remis à jour les locaux – ce centre d’odontologie est unique en France, dans le secteur privé (les centres hospitaliers qui forment les futurs dentistes peuvent proposer les mêmes soins). Il est né de la volonté et de l’engagement – y compris financier – de Sandra Zalinski et Laurence Williamson.

En plus de leurs six années de formation de chirurgien-dentiste, elles ont intégré l’internat pour se spécialiser dans la médecine bucco-dentaire. Sans compter de nombreux stages et formations annexes. « Il y a beaucoup de choses qui ne s’apprennent pas, et qui se vivent. Nous apprenons les spécificités de chaque pathologie », complète Laurence Williamson.

Ce patient est délicatement emmailloté pour éviter des mouvements brusques au moment où il va bénéficier de soins dentaires.

« Parfois, on est en échec de soins »

Patients autistes, trisomiques, atteints de troubles psychiatriques ou de malformations congénitales, d’un cancer ou de crises d’épilepsie – mais aussi personnes âgées dépendantes – sont soignés ici en « second recours ». C’est-à-dire quand un dentiste classique n’arrive pas à leur prodiguer des soins.

Dans les 550 m² inaugurés en octobre, tout a été pensé par l’architecte Nicolas Prevel et le personnel pour fluidifier la circulation des fauteuils et brancards. Et pour apaiser les patients.

Des écrans au-dessus des sièges, de la musique, des locaux spacieux, mais aussi du gaz hilarant ou de l’hypnose médicale, permettent « au temps de se distendre, d’apporter le calme, de rendre les choses plus légères ». Ce qui n’est pas toujours le cas : « On peut se faire mordre, ou taper. Parfois, on est en échec de soins », témoigne Sandra Zalinski.

Les locaux, spacieux, ont été aménagés pour apporter une forme d’apaisement.

« On est une vraie famille de jour »

L’arme fatale de ce service d’une grande humanité, c’est son personnel. « On est une vraie famille de jour », définit joliment Laurence Williamson. Une famille où l’on cultive la différence : l’une des quatre assistantes est atteinte de surdité, et Marie-Laure Ducottet, l’aide-dentaire – en charge de la stérilisation – est trisomique.

Marie-Laure Ducottet, aide-dentaire spécialisée dans la stérilisation, et le docteur Laurence Williamson.

« J’ai rencontré Laurence sur une plage. Je ne trouvais pas de travail, personne ne voulait de moi », témoigne Marie-Laure Ducottet. « Et moi, je ne trouvais personne pour la stérilisation », lui répond en écho Laurence Williamson. Cette petite famille est complétée par deux chirurgiens-dentistes généralistes, qui soignent les familles des patients.

Ce père, qui accompagne son enfant pour la première fois, loue la prise en charge « très conviviale et très humaine ». Christine Coutant, aide-soignante et accompagnatrice, apprécie cette équipe « extraordinaire. Ici, on se sent presque chez nous ».

Des patients venus de toute la France

Quelque 2 500 à 3 000 personnes handicapées ou âgées dépendantes sont accueillies chaque année au centre de Trélazé, en provenance principalement d’établissements spécialisés.

Une immense majorité est issue de la région des Pays de la Loire et des départements limitrophes. Le centre trélazéen rayonne jusqu’au Cotentin, la Drôme et même jusqu’à la Belgique – avec des patients issus d’un même Ehpad.

Source OUEST FRANCE.

La Nouvelle éco : Fanny Léal a trouvé dans la création de son entreprise une solution à son handicap…

Ne parvenant pas à trouver un emploi dans la maroquinerie en raison de son handicap, Fanny Léal, 23 ans, a créé à Neuvy-Pailloux son propre atelier de création et sa boutique en ligne.

Fanny Léal dans son atelier à Neuvy-Pailloux.

 

Fanny Léal a découvert la maroquinerie quand elle était au collège. En situation de handicap, elle a bénéficié de l’aide d’un secrétaire-scripteur au cours de ses études. Après un BEP, elle a obtenu en 2019 un bac pro maroquinerie au lycée Jean d’Alembert à Issoudun.

Pas de poste adapté

Son diplôme en poche, elle a postulé dans plusieurs entreprises de maroquinerie du département. Si la qualité de son travail a été reconnue, sa candidature n’a pas été retenue car jugée trop lente du fait de son handicap. Avec l’aide de ses parents, elle a alors créé en septembre 2020 sa propre entreprise, FL Création à Neuvy-Pailloux. “Fanny a une mémoire à court terme. Le risque était pour elle de perdre son savoir-faire si elle ne le mettait pas en pratique”, explique son père Sébastien.

Un ancien appentis près du domicile familial a entièrement été réaménagé afin de le transformer en un atelier d’une trentaine de mètres carrés. Plusieurs machines y ont été installées dont une piqueuse plate et une presse à chaud. Fanny Léal peut ainsi y travailler à son rythme. Elle y accueille aussi régulièrement des stagiaires du GRETA ou en seconde bac pro au lycée d’Alembert.

Une nouvelle machine à coudre

Quelques-uns des objets en cuir fabriqués par Fanny Léal.

Récemment, 2900 euros ont été collectés par le biais d’un financement participatif sur le site Kiss kiss bank bank. Avec cette somme, elle va pouvoir acheter une machine à coudre à canon qui va lui permettre de fabriquer des objets plus élaborés, plus fins.

Fanny Léal a constitué un catalogue où l’on trouve porte-chéquiers, sacs, sacoches, cartables, trousses, porte-clés, housses de PC, porte-cartes, etc. Elle l’enrichit régulièrement de nouveaux produits. Les ventes se font via son site internet. Les commandes sont expédiées ou à retirer sur place. Elle travaille aussi pour des particuliers ou des entreprises en réalisant des produits sur mesure et logotés. “Ce qui me plaît, c’est de faire des choses différentes”, explique la jeune femme.

Les débuts de son entreprise ont été marqués par la crise du Covid qui a entraîné l’annulation des marchés artisanaux ne lui offrant pas la possibilité de présenter ses produits et de se faire connaître.

Source FRANCE BLEU.

Accessibilité, confinement et réseaux sociaux : le handicap en question…

C’était l’un des grands absents de cette page électorale : le handicap ! On en parle ensemble avec notre tribu : Fred Ballard, Murielle Giordan, Fabien Emo et bien évidemment Willy Rovelli en direct de Fort Boyard où les tournages de l’été ont commencé ! 

Accessibilité, confinement et réseaux sociaux : le handicap en question.  Image d'illustration

 

L’accessibilité aux magasins : toujours un problème malgré la loi

Eliane fait partie de l’association APF France Handicap qui intervient dans divers lieux publics pour veiller à leur accessibilité : « Nous avons des figurines pour nous montrer si c’est accessible ou pas du tout, les efforts fournis ». L’accessibilité demeure un grand souci en France selon notre invitée : « Il y a des magasins où l’on est obligé de rester à la porte parce que des magasins n’ont rien depuis que la loi est sorti en 2005″. Des problèmes de coût, bien évidemment, mais aussi de volonté : « Il y a des magasins qui ne veulent rien faire. Il y a quelques années, on a fait le tour des magasins de Lorient, quand on nous a vu avec nos fauteuils, certains magasins nous ont fermé la porte ». 

Un témoignage bouleversant

Dans notre podcast, vous allez retrouver le témoignage de Eulalie. Maman de Jarrod, un jeune homme de 24 ans, autiste non-verbale aggravé. Elle revient sur comment la famille a vécu le confinementPerte de repères, peu d’aides extérieures, violence de la part de Jarrod : c’est un quotidien bouleversant et troublant de parents livrés à eux-mêmes. Aujourd’hui le jeune homme récupère. C’est un témoignage fort que nous raconte la maman et c’est à retrouver dans notre podcast

Aller au-delà des clichés !

C’est la mission que s’est fixé Arthur Baucheron au travers du réseau social Tiktok. Handicapé de naissance, il est depuis 17 ans dans un fauteuil roulant et pourtant il reste positif : « Moi je montre qu’on peut être un gars en fauteuil, un jeune qui profite de sa vie, qui voyage, qui sort avec ses amis,.. ». C’est le premier confinement qui va lui donner l’idée de montrer son quotidien sur le réseau social chinois : « Je montre la vie réelle ! Mes galères, sans me renfermer sur mon handicap ». Vous pouvez retrouver Arthur Baucheron dans vos librairies avec son livre Les roues sur Terre chez First Editions !

Vidéo, cliquez ici.

Source FRANCE BLEU.

La nouvelle éco : Origin’ailes, une application montpelliéraine pour les familles qui vivent avec l’autisme…

En octobre 2021, l’entreprise montpelliéraine Origin’ailes a lancé une application.

Son but est de mettre en relation les familles qui vivent avec un proche autiste et l’équipe de soignants qui les accompagne.

Une chronique en partenariat avec ToulÉco Montpellier.

L'application accompagne les familles qui vivent avec un proche autiste (image d'illustration)

 

La start-up montpelliéraine Origin’ailes, fondée en février 2020, a lancé, en octobre dernier, une application. Baptisée du nom de l’entreprise, elle vise à favoriser les échanges entre les familles qui vivent avec un proche autiste et les professionnels de santé qui les accompagnent. Une invention qui a valu, à l’entreprise, le prix du « Coup de cœur Espoir », décerné, en 2021, par la CCI de l’Hérault.

Comment soignants et familles peuvent-ils échanger, sur votre application ?

Il y a un fil d’actualités qui permet d’échanger rapidement sur les informations importantes de la journée. On peut envoyer des photos ou des vidéos. Et on peut facilement accéder à un annuaire téléphonique qui comprend l’ensemble des acteurs.

Pourquoi c’est important de faciliter les échanges entre tous ces acteurs ?

Ce qui est important, quand on prend en charge une personne avec autisme, c’est de pouvoir échanger rapidement sur les problématiques et les progrès, qu’il y a eus pendant la journée.. Aujourd’hui, tout ça se fait sous format papier. Ce sont des échanges avec des cahiers de transmission, avec des feuilles volantes qui se perdent… Et, parfois, on oublie de communiquer le petit détail qui va faire la différence

Quel genre de détail ?

Par exemple, le fait que l’enfant a passé une mauvaise nuit. Ça peut être important que la famille le dise à l’ensemble de son équipe car ça pourrait justifier ou expliquer le comportement que l’enfant va avoir, durant la matinée, dans sa prise en charge.

On pourrait dire que le manque de sommeil joue aussi à l’école pour les enfants qui ne sont pas autistes… Pourquoi est-ce d’autant plus important pour ceux qui sont autistes ?

Effectivement, quand on dort mal, on peut être irritable. Mais les personnes qui vivent avec un trouble du spectre autistique n’ont pas forcément les ressources pour relativiser et analyser leurs propres émotions. Si l’équipe le sait, elle peut s’adapter.

L'application Origin'ailes est disponible sur portable, tablette et ordinateur

Votre application propose aussi des ateliers pratiques. Qu’est-ce qu’on y trouve ?

Il y a plusieurs thématiques, par exemple, la communication. L’application va permettre d’enseigner différents outils qui permettent, à ceux qui ne peuvent parler, de communiquer. Et surtout, ils vont pouvoir choisir quel outil ils préfèrent. Par exemple, il y en a qui préfèrent une sorte de langage des signes ; d’autres, des classeurs d’images.

Vous avez aussi créé un podcast. Quel public touchez-vous ?

Les familles, avant tout. L’idée, c’était de leur donner la parole pour que d’autres puissent se dire : « Ok, je ne suis pas le seul à ressentir ça. » ou encore « Très bien, j’ai vécu ça moi aussi ». Et l’autre objectif, c’est de sensibiliser. D’ailleurs, dans la deuxième saison de notre podcast, on interviewe des professionnels de santé qui prennent en charge des personnes autistes.

Source FRANCE BLEU.

 

Tribunal de Meaux : Comment juger un jeune homme autiste, agresseur sexuel ?…

« J’aborde avec beaucoup d’humilité la complexité de cette affaire. »

Ces mots, prononcés par le procureur Éric de Valroger, illustrent la difficulté qu’a eue le tribunal de Meaux (Seine-et-Marne) pour juger Dimitri*, un autiste.

Il a agressé sexuellement des adolescentes et violenté son père.

Tribunal de Meaux : Comment juger un jeune homme autiste, agresseur sexuel ?...

 

C’est un homme à l’allure et au comportement de grand garçon. « Son âge mental est celui d’un enfant de 8 ans, bien qu’il en ait 22 », dit le psychiatre qui l’a expertisé. S’il s’exprime et raisonne comme un collégien, Dimitri a cependant la libido d’un adulte. Ses pulsions sexuelles, qu’il lui est devenu impossible de réfréner, l’ont conduit à agresser deux lycéennes dans le bus à Bailly-Romainvilliers le 28 novembre 2021, puis à Bussy-Saint-Georges le 10 janvier.

La première a subi des attouchements intimes. Quant à la seconde,  âgée de 14 ans, il s’est allongé sur elle pour la caresser.  Et lorsqu’il a été arrêté, son père a révélé que le 28 de ce même mois, Dimitri l’a frappé. Il comparaît donc pour trois chefs de prévention, les délits contre deux mineures et la violence sur ascendant.

Sa jambe droite, montée sur ressort, témoigne de sa grande nervosité. Il a passé cinq semaines en prison, craint d’y retourner. Mercredi 20 avril, son avocat Emmanuel Giordana a obtenu sa remise en liberté, que la chambre de l’instruction avait auparavant refusée. Les parents de Dimitri avaient promis à la présidente Teyssandier-Igna qu’ils veilleraient sur lui, que leur fils ne sortirait que dans le jardin jusqu’à son procès, fixé au 27 avril 2022. Ils ont tenu parole, et voici le jeune prévenu à la barre.

« Il est très traumatisé, replié sur lui-même »

Pull à col roulé noir, pantalon camel, Dimitri se tient droit, mains dans le dos, tel l’élève au tableau. Derrière lui, Léa* se serre contre sa maman. Elle est l’une des victimes d’agression sexuelle, qui l’a tant marquée qu’elle est prise en charge par un psychologue. Elle a 14 ans, et la seule raison de sa présence est « le désir de comprendre ».

Dimitri n’est pas capable d’expliquer ; il ne sait pas ce qui lui a pris. Alors ses parents approchent du micro et racontent le calvaire depuis que leur fils a été diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans. Le rejet par ses camarades, et plus tard par ses sœurs – la cadette de 12 ans « a constamment peur de lui, l’aînée refuse de lui parler ». Les multiples séances d’orthophonie, de psychothérapie, l’école de mécanique « où on a essayé de le brûler », puis l’établissement à Fontainebleau « où il était épuisé. Nous aurions été des parents maltraitants si nous l’y avions laissé ».

« Je l’ai gardé à la maison, je lui ai appris les tâches ménagères », confie sa mère. « Je cherche une institution, en vain. Il lui faut un endroit à lui, où il apprendra les codes sociaux et où il ne sera plus insulté. Car il a été trop insulté », souffle la femme élégante, fatiguée. Le père, qui ne souhaite pas revenir sur les coups reçus, parle du présent : « La Dépakine 500 matin et soir contre les troubles nerveux, une injection à diffusion lente tous les 56 jours pour limiter sa libido.

Depuis son incarcération, il est très traumatisé, replié sur lui-même. » Son épouse complète : « Dimitri a besoin de soins. Avant 2020, il n’avait jamais eu d’écart de conduite. Mais il a mal supporté les confinements. Ces deux dernières années ont été dures et compliquées. Je présente mes excuses aux jeunes filles pour les faits graves qu’elles ont subis. »

« Entendre les parents nous a permis de comprendre »

Léa a écouté attentivement le récit de cette famille et sa mère, à la barre, se fait l’écho de leurs sentiments partagés : « Ce qu’il a fait est inadmissible. Mais nous avons les réponses à nos questions. Entendre les parents nous a permis de comprendre que le jeune homme qui a agressé ma fille souffre d’un grave handicap. »

Désormais, elle hésite à se constituer partie civile : « Peut-être pourrait-il nous aider à payer le psychologue ? » La juge Teyssandier-Igna enregistre la modeste somme sollicitée : 520 euros. Prix des sept consultations pour aider Léa à se relever. Pas plus de dommages et intérêts demandés aux parents de Dimitri, des victimes. « Elles sont des deux côtés de la barre », conviendra le procureur Éric de Valroger.

Il introduit son réquisitoire en effectuant un détour par l’École nationale de la magistrature : « En ce moment, à l’ENM, sont corrigées les copies du dernier sujet soumis aux élèves magistrats : l’altération du discernement. Sujet difficile. » L’expert a mentionné une « pathologie aliénante » et « une altération du discernement sans abolition». « Il est donc responsable », dit le parquetier, avant d’exposer ses réserves.

Dimitri, assis, maîtrise cette fois difficilement sa jambe gauche. Il jette des regards fuyants vers Léa. A-t-il conscience du mal qu’il a fait ? Sans doute pas. Il a l’attitude d’un enfant surpris d’avoir mal agi. La jeune fille fixe le représentant de l’accusation au ton délicat, comme la présidente avant lui. Tout est feutré, en cette salle d’audience.

« Nous abordons ici le problème de l’autisme, poursuit M. de Valroger, y compris de la sexualité dans le monde du handicap. Les faits ne sont pas contestés, pas même les violences sur ascendant, néanmoins nous sommes confrontés à un coupable d’un genre particulier. » Il veut « l’empêcher de récidiver, mais comment ? L’univers carcéral n’est pas la solution pour un autiste ». Il requiert un suivi médico-judiciaire d’une durée de 10 ans et, en cas de non-respect, douze mois de prison ferme « en espérant ne pas en arriver là ».

« Ici, nous ne sommes pas loin de la justice réparatrice »

Me Emmanuel Giordana, en défense de Dimitri, remercie le tribunal pour « le temps consacré au dossier, indispensable pour la jeune fille et pour les parents. Ils ont souffert lorsque leur fils a été emprisonné, ils savaient la mesure inadaptée. Quand votre juridiction les a entendus le 20 avril, que le procureur a dit “la place d’un autiste n’est pas en prison” et que vous l’avez libéré, ils ont repris espoir. Ici, nous ne sommes pas loin de la justice réparatrice dont on parle souvent bien qu’elle en soit aux balbutiements ».

L’avocat du Barreau de Meaux a une attention pour chacun. Léa, sa mère, « très dignes » ; les parents « qui n’ont pas trahi votre confiance » et « les victimes potentielles à protéger d’une réitération des faits ». « Je plaide la responsabilité pénale, toutefois je vous conjure de privilégier une solution médicale et familiale. Ils vont organiser l’avenir de leur fils dans un cadre le plus protecteur possible pour la société et pour lui. » Me Giordana s’est également exprimé calmement, avec courtoisie, sans emphase.

La présidente et les juges assesseurs délibèrent 40 minutes. Ils considèrent finalement Dimitri « coupable mais pénalement irresponsable ». Le jeune homme est libre. Reçue dans sa constitution de partie civile, Léa percevra le remboursement de ses soins.

Les jambes de Dimitri ont cessé de trembler. Il rejoint ses parents et sa vie « compliquée ». La présidente salue individuellement le garçon, sa mère, son père, Léa et sa maman. Elle marque un long silence avant d’appeler le prévenu suivant.

*Prénoms modifiés

Source ACTU – JURIDIQUE.

DIJON – Un après-midi sportif autour du handicap…

« L’événement Entr’Raid permet de découvrir la pratique du sport adapté au travers de jeux sportifs et ludiques. »

Un après-midi sportif autour du handicap

 

C’est ce qu’affirment Marie Bauer, Chloé Claquin et Manon Durand, étudiantes en Staps à l’université de Bourgogne et organisatrices de la manifestation qui s’est déroulée vendredi 6 mai au lac Kir à Dijon.

Durant toute la journée, les trois étudiantes et 86 bénévoles ont accueilli une cinquantaine de personnes en situation de handicap afin de leur proposer des jeux sportifs adaptés. Entre biathlon, vélo électrique, tir à l’arc, kayak ou encore équitation, les participants ont pu, pour la plupart, découvrir un sport qui leur était jusqu’alors inconnu.

Pour les organisatrices, ce rendez-vous permet également de sensibiliser le grand public sur la question du handicap mental.

Source BIEN PUBLIC.

Au Havre, le Club nautique invite les nageurs en situation de handicap dans ses bassins le mercredi 11 mai…

Le club nautique havrais organsie une journée de découverte de la natation handisport.

Deux nageurs de haut niveau seront présents mercredi 11 mai 2022 pour promouvoir leur discipline.

David Smétanine est l’un des deux champions présents à cette opération découverte

 

Le Comité handisport 76 s’est associé au CNH (Club nautique havrais) pour promouvoir la natation handisport. Affilié à la Fédération française handisport, le club organise une journée de découverte mercredi 11 mai 2022 à partir de 9 h 30 devant le club situé au 31 boulevard Clemenceau. « Nous avons prévu des animations et les personnes intéressées pourront tester l’eau de cette piscine puisque deux lignes leur seront réservées », indique Alain Vitard, co-responsable de la section handisport au CNH et vice-président du comité départemental handisport 76.

Deux champions présents

« Nous avons aussi choisi de braquer les projecteurs sur deux champions paralympiques avec la présence exceptionnelle de David Smétanine, du Nautic club Alp 38, au palmarès impressionnant, avec deux titres paralympiques, trois titres de champion du monde et trois titres de champion d’Europe et qui sera membre de la commission des athlètes de Paris en 2024, détaille Alain Vitard. Quant au havrais Thierry Le Gloanic, qui s’entraîne au CNH, il a été, en autre, capitaine de l’équipe de France de natation handisport de 1989 à 1992, et peut se vanter d’un palmarès tout aussi brillant. Il comprend un titre de champion paralympique à Barcelone, et détient cinq titres de champion du monde et deux titres de champion d’Europe. »

Club nautique havrais, 31 boulevard Clemenceau.

Tél. 02 35 43 47 65.

Source PARIS NORMANDIE.

Handicap : de nouveaux droits pour les travailleurs des Esat…

En mars dernier, Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, présentait les dernières avancées dans la concrétisation du plan de transformation des Esat.

L’objectif : fluidifier le parcours professionnel des personnes en situation de handicap.

Décryptage.

Handicap : de nouveaux droits pour les travailleurs des ESAT

 

Connaissez-vous les Esat ?

Les établissements et services d’aide par le travail (Esat) sont des établissements médico-sociaux qui accompagnent les personnes en situation de handicap, physique ou psychique, notamment grâce au travail.

Un décret, en cours de publication, vient préciser les nouvelles mesures pour fluidifier le parcours professionnel des travailleurs d’Esat. Ce plan de transformation est la concrétisation du rapport sur les Esat de l’IGAS de 2020 et d’une grande concertation à laquelle avait pris part une centaine de parties prenantes, professionnels du secteur, organisations syndicales, dont la CFTC, et personnes en situation de handicap. L’objectif du plan : impulser une nouvelle dynamique en confortant la mission des Esat d’accompagnement des personnes dans une trajectoire professionnelle.

Pour la CFTC, ce plan de modernisation des Esat est porteur de plusieurs avancées :

  • il répond enfin à la demande des personnes en situation de handicap de bénéficier de davantage de droits et d’une plus grande capacité à décider ;
  • il réaffirme le soutien au modèle des Esat, acteurs médico-sociaux essentiels, dont le rôle est ainsi reconnu et conforté.

Parmi les mesures les plus transformatrices :

  1. La création de nouveaux droits alignés sur le droit du travail

Peu de personnes le savent, mais les personnes en situation de handicap travaillant pour un Esat ne sont pas considérées comme des « salarié(e)s » mais des « usagers ». Elles ne bénéficient donc pas d’un contrat de travail mais d’un contrat de soutien et d’aide par le travail. La concertation, qui a précédé cette réforme, a révélé que jusqu’à présent, les usagers des Esat n’avaient pas le droit à récupération ou paiement majoré des dimanches et jours fériés travaillés ! Idem pour les congés exceptionnels pour évènements familiaux, congés parentaux, enfant malade, etc. : des droits bien en dessous du minimum prévu dans le droit du travail et rarement actualisés.

  1. L’amélioration du droit d’expression et de participation à la gouvernance

Il existe déjà, dans les Esat, une instance qui vise à associer les usagers au fonctionnement des établissements sociaux et médico-sociaux : le conseil de la vie sociale (CVS) [défini par la loi du 2 mars 2002 et l’article L311-6 du code de l’action sociale et des familles, il est composé de représentants des résidents (i. e. les usagers), des familles et du personnel de l’établissement]. Le conseil de la vie sociale donne son avis et fait des propositions sur toutes les questions liées au fonctionnement de l’établissement : qualité des prestations, amélioration du cadre de vie et du quotidien des usagers… Mais bien qu’utile, le CVS ne bénéficie pas de véritable droit d’expression au sens du code du travail.

Dorénavant, les usagers des Esat pourront élire un délégué représentant les travailleurs sur des situations individuelles, avec formation obligatoire et 5 heures de délégation par mois. Le plan de transformation prévoit également la création d’une instance mixte (personnes accompagnées/personnel de l’établissement), qui sera compétente sur les sujets de qualité de vie au travail (QVT), d’hygiène et de sécurité et d’évaluation des risques professionnels.

En tant qu’organisation syndicale, la CFTC ne peut qu’être favorable à l’amélioration du droit d’expression des personnes accompagnées dans les Esat et de leur participation à la gouvernance de leur établissement.

  1. Renforcement de l’accompagnement et fluidification des parcours professionnels

S’agissant du renforcement de l’accompagnement et de la fluidification des parcours professionnels, le plan de transformation prévoit :

  • d’une part, de faciliter le passage des personnes travaillant en Esat vers l’exercice d’une activité professionnelle dans le milieu ordinaire, en leur permettant d’évoluer de l’Esat vers l’entreprise adaptée ou l’entreprise ordinaire « classique », sans qu’il ne soit besoin de repasser par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ;
  • d’autre part, de cumuler un temps partiel en Esat, en entreprise adaptée et en entreprise ordinaire « classique » et, si les conditions sont remplies, d’intégrer le « parcours renforcé en emploi », qui constitue l’une des modalités de sortie.

La CFTC, qui a activement contribué à la concertation sur les Esat, se réjouit de cette nouvelle dynamique, qui favorise et simplifie l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. L’organisation a en effet été consultée sur le projet de décret lui-même dans le cadre du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), où elle siège, mais également au niveau de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP), où elle siège également.

Bon à savoir

Le travailleur a droit à des allers-retours entre l’Esat, l’entreprise adaptée ou ordinaire, tout en continuant à bénéficier de l’accompagnement par l’Esat. Puis, quand il est prêt, c’est la prestation « emploi accompagné » qui prend le relais.

La CFTC considère donc que les « Établissements et services d’accompagnement par le travail » [nouveau nom donné aux Esat, afin d’affirmer leur mission d’accompagnement du projet professionnel des personnes] sont un dispositif clef pour développer la participation de chacun à la création de richesses via le travail. Le travail, valeur fondamentale pour la CFTC, est un univers d’épanouissement mais aussi parfois de conflits, de stress, de discriminations… C’est pourquoi l’État doit garantir à chaque personne en situation de handicap la possibilité de s’engager dans un parcours professionnel. Il s’agit, comme le préconise la devise de la CFTC, de faire du travail un droit pour tous.

Le plan de transformation des Esat en chiffre

  • – 1 500 Esat en France
  • – 120 000 personnes en situation de handicap accompagnées
  • – 15 millions d’euros mobilisés pour moderniser l’équipement des Esat et permettre l’évolution de leurs activités

Conditions d’accueil pour le travail en Esat

La personne handicapée qui souhaite intégrer un Esat doit remplir les conditions suivantes :

  • – être âgé de 16 ans ou plus ;
  • – être inapte à un poste au sein d’une entreprise ordinaire ou adaptée ;
  • – être inapte à l’exercice d’une activité professionnelle indépendante : cette inaptitude est constatée après évaluation de la capacité de travail de la personne handicapée, qui doit être inférieure à 1/3 de la capacité de travail d’une personne valide.

Source : Code de l’action sociale et des familles

Comment intégrer un Esat

Pour être admis dans un Esat :

  • – vous devez vous adresser à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de votre lieu de résidence ;
  • – votre demande sera transmise à la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Cette commission étudiera votre dossier et décidera de votre orientation vers le milieu protégé ;
  • – si vous êtes orienté vers un Esat, vous serez automatiquement reconnu comme travailleur handicapé.

Bon à savoir

Avant d’intégrer un Esat, il peut être opportun de le visiter afin de découvrir ses activités et mesurer si celles-ci correspondent bien à vos attentes.

Avant d’être admis définitivement, vous effectuerez une période d’essai de 6 mois pendant laquelle vous bénéficierez d’une rémunération garantie[1].

Source : Mon parcours handicap.fr

[1] Pour une activité à temps plein, le montant de cette rémunération est compris entre 55 % et 110 % du Smic, soit entre 5,50 € et 10,94 € de l’heure. Notons qu’en raison de l’inflation, le Smic a bénéficié d’une revalorisation de 2,65 % le 1er mai 2022.

Source CFTC.

Handicap et emploi en Europe : encore trop peu de données existent…

À l’occasion de la journée de l’Europe lundi 9 mai, l’association qui gère le fond d’insertion pour les personnes handicapées (Agefiph) dresse le bilan sur l’insertion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail.

Handicap et emploi en Europe : encore trop peu de données existent

 

En Europe, 51% des personnes en situation de handicap ont un emploi contre 75% des personnes sans handicap, selon la Commission européenne. Cependant si ce chiffre donne une indication globale, « il n’est pas totalement fiable », déclare Véronique Bustreel, la directrice innovation, évaluation et stratégie de l’Agefiph dans un entretien avec EURACTIV.

« La grande difficulté lorsqu’on parle d’emploi et de handicap en Europe, c’est d’accéder à de la donnée. Celle-ci est la seule qu’on ait, il n’y a pas d’antériorité. C’est l’une des premières données internationales, européennes et françaises », précise Mme Bustreel, qui a participé à la rédaction de la publication de l’Agefiph ‘Europe : l’emploi des personnes en situation de handicap’. 

Et pour cause : « Selon les pays en Europe, lorsqu’on parle de personnes en situation de handicap on ne parle pas forcément des mêmes personnes. Ce ne sont pas les mêmes règles ou les mêmes normes », ajoute-t-elle.

En France la loi de 2005, qui énonce le principe du droit à compensation du handicap, est jugée trop médicale et pas assez conforme à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, selon l’ONU.

« Les Pays-bas ont une vision plus large du handicap, comme ce que l’on qualifierait de handicap social en France », indique comme exemple Mme Brusteel.

Le système des quotas

Deux tiers des pays européens ont adopté le système de quotas, ce qui représente un « bon niveau », selon Stefan Tromel Spécialiste du handicap à l’Organisation internationale du travail (OIT). Ce système oblige tout employeur d’au moins 20 salariés à appliquer un taux d’embauche de 6% de personnes en situation de handicap.

Le problème se pose lorsqu’une personne est embauchée uniquement pour remplir les quotas. « Or, il faut penser à leur développement professionnel, à leurs compétences. », plaide M. Tromel au cours d’une entrevue avec EURACTIV.

Avant d’ajouter : « Un changement de mentalité est nécessaire. C’est la clé pour faire la différence. La bonne nouvelle c’est que beaucoup d’entreprises ont commencé à comprendre ça. »

Quotas ou non, le défi reste grand pour les petites et moyennes entreprises qui ne bénéficient pas des mêmes moyens que les grandes. « Il faut leur apporter l’assistance technique et financière », alerte M. Tromel.

Les pays du nord et l’Italie plus inclusifs

Malgré l’absence de données fiables, des études montrent que certains pays tirent leur épingle du jeu, à l’image des pays nordiques. La Suède, la Finlande et la Norvège, mais aussi l’Italie ont des taux d’accès à l’emploi relativement élevés ce qui s’explique notamment par « une culture ancrée de non-discrimination pour tous », selon Mme Bustreel.

A contrario, d’autres pays ont une culture « très paternaliste » et « protectrice » comme les pays de l’est, ce qui permet moins l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail.

Cependant « Il n’y a pas de bons ou de mauvais élèves, car on ne parle pas des mêmes situations de handicap, dans le même bain culturel ou économique. Il faut rester prudent », tient à rappeler Véronique Bustreel.

En revanche, avoir des statistiques précises sur les différents pays de l’UE permettrait de définir des stratégies efficaces en « s’accordant sur ce qui fonctionne mieux » et en « donnant des inflexions » si besoin est.

Il faudrait pour cela une définition commune aux 27 de la notion de travailleur en situation de handicap.

Stratégie européenne du handicap

Au niveau européen, il existe tout de même un projet commun : la stratégie européenne du handicap. Présentée en mars 2021 par la Commission, la stratégie relative aux droits de personnes handicapées 2021-2030 vise à garantir un accès aux droits fondamentaux aux personnes en situation de handicap ainsi qu’à développer l’accessibilité sur le continent.

« C’est une stratégie ambitieuse et intéressante, car elle vient porter des sujets essentiels pour les personnes en situation de handicap comme l’accessibilité, l’une des clés pour favoriser l’accès à l’emploi et développer une mobilité européenne », souligne Véronique Bustreel.

Mais la stratégie de la Commission présente une limite de taille : elle n’a pas de valeur législative, elle est seulement incitative. « C’est une façon d’amener un cap. Maintenant, les États membres et les institutions doivent se saisir de ce sujet et montrer leur volonté de promouvoir ensemble les droits des personnes en situation de handicap. », ajoute Mme Busteel.

La directrice innovation de l’Agefiph précise cependant qu’agir uniquement par la contrainte n’est pas forcément efficace et qu’il vaut mieux combiner les deux méthodes.

La pandémie de Covid a vu se développer le télétravail, ouvrant un nouveau champ de réflexion. « Attention à l’exclusion du monde du travail pour tous », prévient Mme Bustreel. S’il y a là une opportunité, il faut penser le télétravail et le négocier au niveau européen pour éviter les écueils du « trop ou pas assez ».

Même son de cloche pour M. Tromel : « C’est une option, mais pas une solution ». 

Si les États membres et l’Europe semblent vouloir créer un marché du travail plus ouvert aux personnes en situation de handicap, il reste encore de nombreux procès à faire.

« Un marché du travail inclusif – offrant des chances à tous et un travail de qualité – est notre objectif. Une action coordonnée au niveau tant national qu’européen sera indispensable pour atteindre ces objectifs », avait déclaré la commissaire à l’égalité Helena Dalli en mars dernier lors d’une conférence de la présidence française de l’UE. Affaire à suivre.

Source EURACTIV.