Handicap : de nouveaux droits pour les travailleurs des Esat…

En mars dernier, Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, présentait les dernières avancées dans la concrétisation du plan de transformation des Esat.

L’objectif : fluidifier le parcours professionnel des personnes en situation de handicap.

Décryptage.

Handicap : de nouveaux droits pour les travailleurs des ESAT

 

Connaissez-vous les Esat ?

Les établissements et services d’aide par le travail (Esat) sont des établissements médico-sociaux qui accompagnent les personnes en situation de handicap, physique ou psychique, notamment grâce au travail.

Un décret, en cours de publication, vient préciser les nouvelles mesures pour fluidifier le parcours professionnel des travailleurs d’Esat. Ce plan de transformation est la concrétisation du rapport sur les Esat de l’IGAS de 2020 et d’une grande concertation à laquelle avait pris part une centaine de parties prenantes, professionnels du secteur, organisations syndicales, dont la CFTC, et personnes en situation de handicap. L’objectif du plan : impulser une nouvelle dynamique en confortant la mission des Esat d’accompagnement des personnes dans une trajectoire professionnelle.

Pour la CFTC, ce plan de modernisation des Esat est porteur de plusieurs avancées :

  • il répond enfin à la demande des personnes en situation de handicap de bénéficier de davantage de droits et d’une plus grande capacité à décider ;
  • il réaffirme le soutien au modèle des Esat, acteurs médico-sociaux essentiels, dont le rôle est ainsi reconnu et conforté.

Parmi les mesures les plus transformatrices :

  1. La création de nouveaux droits alignés sur le droit du travail

Peu de personnes le savent, mais les personnes en situation de handicap travaillant pour un Esat ne sont pas considérées comme des « salarié(e)s » mais des « usagers ». Elles ne bénéficient donc pas d’un contrat de travail mais d’un contrat de soutien et d’aide par le travail. La concertation, qui a précédé cette réforme, a révélé que jusqu’à présent, les usagers des Esat n’avaient pas le droit à récupération ou paiement majoré des dimanches et jours fériés travaillés ! Idem pour les congés exceptionnels pour évènements familiaux, congés parentaux, enfant malade, etc. : des droits bien en dessous du minimum prévu dans le droit du travail et rarement actualisés.

  1. L’amélioration du droit d’expression et de participation à la gouvernance

Il existe déjà, dans les Esat, une instance qui vise à associer les usagers au fonctionnement des établissements sociaux et médico-sociaux : le conseil de la vie sociale (CVS) [défini par la loi du 2 mars 2002 et l’article L311-6 du code de l’action sociale et des familles, il est composé de représentants des résidents (i. e. les usagers), des familles et du personnel de l’établissement]. Le conseil de la vie sociale donne son avis et fait des propositions sur toutes les questions liées au fonctionnement de l’établissement : qualité des prestations, amélioration du cadre de vie et du quotidien des usagers… Mais bien qu’utile, le CVS ne bénéficie pas de véritable droit d’expression au sens du code du travail.

Dorénavant, les usagers des Esat pourront élire un délégué représentant les travailleurs sur des situations individuelles, avec formation obligatoire et 5 heures de délégation par mois. Le plan de transformation prévoit également la création d’une instance mixte (personnes accompagnées/personnel de l’établissement), qui sera compétente sur les sujets de qualité de vie au travail (QVT), d’hygiène et de sécurité et d’évaluation des risques professionnels.

En tant qu’organisation syndicale, la CFTC ne peut qu’être favorable à l’amélioration du droit d’expression des personnes accompagnées dans les Esat et de leur participation à la gouvernance de leur établissement.

  1. Renforcement de l’accompagnement et fluidification des parcours professionnels

S’agissant du renforcement de l’accompagnement et de la fluidification des parcours professionnels, le plan de transformation prévoit :

  • d’une part, de faciliter le passage des personnes travaillant en Esat vers l’exercice d’une activité professionnelle dans le milieu ordinaire, en leur permettant d’évoluer de l’Esat vers l’entreprise adaptée ou l’entreprise ordinaire « classique », sans qu’il ne soit besoin de repasser par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ;
  • d’autre part, de cumuler un temps partiel en Esat, en entreprise adaptée et en entreprise ordinaire « classique » et, si les conditions sont remplies, d’intégrer le « parcours renforcé en emploi », qui constitue l’une des modalités de sortie.

La CFTC, qui a activement contribué à la concertation sur les Esat, se réjouit de cette nouvelle dynamique, qui favorise et simplifie l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. L’organisation a en effet été consultée sur le projet de décret lui-même dans le cadre du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), où elle siège, mais également au niveau de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP), où elle siège également.

Bon à savoir

Le travailleur a droit à des allers-retours entre l’Esat, l’entreprise adaptée ou ordinaire, tout en continuant à bénéficier de l’accompagnement par l’Esat. Puis, quand il est prêt, c’est la prestation « emploi accompagné » qui prend le relais.

La CFTC considère donc que les « Établissements et services d’accompagnement par le travail » [nouveau nom donné aux Esat, afin d’affirmer leur mission d’accompagnement du projet professionnel des personnes] sont un dispositif clef pour développer la participation de chacun à la création de richesses via le travail. Le travail, valeur fondamentale pour la CFTC, est un univers d’épanouissement mais aussi parfois de conflits, de stress, de discriminations… C’est pourquoi l’État doit garantir à chaque personne en situation de handicap la possibilité de s’engager dans un parcours professionnel. Il s’agit, comme le préconise la devise de la CFTC, de faire du travail un droit pour tous.

Le plan de transformation des Esat en chiffre

  • – 1 500 Esat en France
  • – 120 000 personnes en situation de handicap accompagnées
  • – 15 millions d’euros mobilisés pour moderniser l’équipement des Esat et permettre l’évolution de leurs activités

Conditions d’accueil pour le travail en Esat

La personne handicapée qui souhaite intégrer un Esat doit remplir les conditions suivantes :

  • – être âgé de 16 ans ou plus ;
  • – être inapte à un poste au sein d’une entreprise ordinaire ou adaptée ;
  • – être inapte à l’exercice d’une activité professionnelle indépendante : cette inaptitude est constatée après évaluation de la capacité de travail de la personne handicapée, qui doit être inférieure à 1/3 de la capacité de travail d’une personne valide.

Source : Code de l’action sociale et des familles

Comment intégrer un Esat

Pour être admis dans un Esat :

  • – vous devez vous adresser à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de votre lieu de résidence ;
  • – votre demande sera transmise à la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Cette commission étudiera votre dossier et décidera de votre orientation vers le milieu protégé ;
  • – si vous êtes orienté vers un Esat, vous serez automatiquement reconnu comme travailleur handicapé.

Bon à savoir

Avant d’intégrer un Esat, il peut être opportun de le visiter afin de découvrir ses activités et mesurer si celles-ci correspondent bien à vos attentes.

Avant d’être admis définitivement, vous effectuerez une période d’essai de 6 mois pendant laquelle vous bénéficierez d’une rémunération garantie[1].

Source : Mon parcours handicap.fr

[1] Pour une activité à temps plein, le montant de cette rémunération est compris entre 55 % et 110 % du Smic, soit entre 5,50 € et 10,94 € de l’heure. Notons qu’en raison de l’inflation, le Smic a bénéficié d’une revalorisation de 2,65 % le 1er mai 2022.

Source CFTC.

Maladie d’Alzheimer : la culinothérapie pour soulager les patients et leurs aidants…

A Montpellier, l’association France Alzheimer organise des ateliers de cuisine pour les couples « aidants-aidés ».

Une façon de briser la solitude mais aussi de stimuler le cerveau. 

À Montpellier, l’association France Alzheimer organise des ateliers de culinothérapie

 

Quand les goûts et les saveurs réveillent les souvenirs. A l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, zoom sur la culinothérapie : des ateliers de cuisine pour stimuler le cerveau.

« Aujourd’hui, on va préparer une entrée et un plat, d’abord une quenelle de chèvre aux fleurs comestibles puis des ballotines de volaille », annonce le chef, Pierre Nail, devant ses fourneaux de l’ESAT La bulle bleue à Montpellier. Face à lui, trois couples « aidants-aidés ». Ils ont entre 75 et 85 ans et se battent au quotidien contre cette maladie neurodégénérative qui touche plus d’1,2 millions en France.

Les ateliers sont encadrés par une psychologue et un ergothérapeute

Les ateliers sont encadrés par une psychologue et un ergothérapeute

« Rappeler la fonction d’une fourchette ou d’un couteau »

Penché sur sa planche à découper, Michel émince les champignons avec beaucoup de précision. L’enjeu pour nous « c’est d’arriver à ce qu’il s’implique dans quelque chose », commente Dany en guidant son mari qui est malade.

« Peu importe si c’est bien fait ou non. Le simple fait qu’il s’intéresse à une tâche et qu’il fasse des efforts, c’est déjà énorme! »

Car à la maison, faire la cuisine, c’est plus compliqué, voire impossible : « chez nous, le temps est multiplié par deux, l’incompréhension est multipliée par deux. On pense pour deux, on fait pour deux », confie cette femme élégante dans un sourire.

Lors des ateliers de culinothérapie, les patients Alzheimer sont accompagnés par un ergothérapeute qui les aide à être autonome dans leurs gestes. « Un des syndromes de la maladies reste les troubles dits exécutifs. Les patients éprouvent des difficultés de planification, d’organisation car leur mémoire de travail est altérée », explique Alexandre Delarse qui est venu avec une sacoche pleine d’accessoires. « Pour les aider, il faut mettre en place des petites astuces. Les guider par la parole, utiliser des repères colorés pour rappeler la fonction par exemple d’une fourchette ou d’un couteau », poursuit l’ergothérapeute.

Les outils de l’ergothérapeute pour aider les malades à réaliser certains gestes devenus difficiles. Parmi eux, un dé à couper et un couteau à bascule

Les outils de l’ergothérapeute pour aider les malades à réaliser certains gestes devenus difficiles. Parmi eux, un dé à couper et un couteau à bascule

Mais ces techniques rencontrent parfois leurs limites, en fonction du stade avancé ou non de la maladie. De l’autre côté de la cuisine, Françoise voit bien que son mari Roger a du mal à rester en place. « C’est compliqué pour lui de rester concentré pendant deux heures. Là, il se promène pendant qu’on apprend à faire des ballotines. Il y a un manque de motivation, peut-être aussi une stratégie d’évitement, la peur d’être mis en difficulté », s’interroge cette aidante. « C’est pas facile pour lui, quand on n’a pas de mémoire, on n’a pas de passé et on n’a pas de futur ».

« Des rapprochements se font, grâce aux odeurs, aux sensations »

Et pourtant au cours de l’après-midi, le passé de cet ancien professeur de maths ressurgit, des souvenirs de sa jeunesse. « Je me souviens quand j’étais à la fac de ces repas qu’on prenait entre amis, du vin aussi… », raconte le septuagénaire à la psychologue qui encadre l’atelier.

« Visiblement, il y a des rapprochements qui se font, grâce aux odeurs, aux sensations, aux couleurs », commente la psy Mélanie Arnould-Roques, qui travaille pour l’association France Alzheimer Hérault. « C’est l’un des objectifs de ces ateliers :  stimuler les sens pour aider les personnes à retrouver des souvenirs anciens préservés par la maladie. » Des souvenirs comme des madeleines de Proust et qui remontent à la surface sans crier gare. Pour garder une trace de cet après-midi gastronomique, Françoise prend en photo les plats concoctés : « on essaiera de les refaire à la maison ».

Le chef a choisi de travailler avec des fleurs comestibles, une touche de couleur qui peut faire émerger des souvenirs

Le chef a choisi de travailler avec des fleurs comestibles, une touche de couleur qui peut faire émerger des souvenirs

Source FRANCE INTER.

 

 

Handicap: controverse autour des établissements d’aide par le travail…

Leurs « agents de production » perçoivent moins que le Smic: le statut des Esat, ces établissements proposant une activité professionnelle aux adultes handicapés, donne lieu à des « abus », dénonce un livre-enquête, quand le gouvernement met en avant les « nouveaux droits » accordés à ces travailleurs.

Handicap: controverse autour des établissements d'aide par le travail

Une femme assemble un Bleuet de France, symbole de mémoire et de solidarité aux anciens combattants, victimes de guerre, veuves et orphelins dans un Esat à Creuzier-le-Neuf dans l’Allier, le 10 octobre 2014,

Quelque 120.000 personnes handicapées en France travaillent en « milieu protégé » dans 1.500 établissements et services d’aide par le travail (Esat). Elles y assemblent par exemple des composants ou emballent des produits, tout en bénéficiant d’un « soutien médico-social et éducatif en vue de favoriser leur épanouissement », selon les textes officiels.

Cependant pour le journaliste indépendant Thibault Petit, qui a enquêté sur ce secteur, ces établissements « créent structurellement de l’abus »: dans son livre « Handicap à vendre », paru en février aux éditions Les Arènes, il décrit comment certains Esat, pour répondre au mieux aux commandes de leurs clients, imposent des cadences « parfois difficiles à tenir » à leurs agents, qui travaillent 35 heures par semaine pour environ 60% du Smic – dont la majeure partie payée par l’Etat.

Certes, les travailleurs perçoivent en complément l’allocation pour adulte handicapé (AAH), mais celle-ci est ajustée à leur revenu du travail, si bien que les directeurs ne voient pas d’intérêt à augmenter leur rémunération, résume l’auteur. Or, pour le calcul de la retraite ou pour souscrire un emprunt à la banque, seule la rémunération versée par l’Esat est prise en compte, souligne-t-il.

Au final, « on est handicapé (…) quand ça les arrange, mais quand il faut bosser, on ne l’est plus. Faut savoir », s’agace Jérôme, travailleur en Esat dans le Gard, cité dans le livre.

Pour augmenter la productivité, accuse par ailleurs M. Petit, certains gestionnaires sélectionnent leurs travailleurs, au point d’évincer ceux dont le handicap serait trop lourd. « C’est faux: nous ne pouvons pas choisir les personnes qui viennent travailler chez nous », répond à l’AFP Serge Widawski, le directeur général de APF France Handicap, qui gère 53 Esat et « entreprises adaptées » en France.

– « Rapprocher les droits » –

L’ouvrage a suscité la colère de l’Association nationale des directeurs et cadres d’Esat, qui y a vu un « brûlot sans nuance » à la « bile culpabilisatrice ».

Un employé d'un ESAT prépare des sacs d'accueil en matière recyclée pour la conférence sur le climat COP21, le 11 novembre 2015 à Charlieu dans la Loire (AFP/Archives - JEFF PACHOUD)

Un employé d’un ESAT prépare des sacs d’accueil en matière recyclée pour la conférence sur le climat COP21, le 11 novembre 2015 à Charlieu dans la Loire (AFP/Archives – JEFF PACHOUD)

De son côté la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a relevé que l’auteur n’avait visité qu’un « faible nombre » d’établissements. Sur le fond, souligne Mme Cluzel auprès de l’AFP, le gouvernement vient justement de présenter un « plan de transformation » des ESAT, dont l’élaboration a commencé il y a plus d’un an – soit bien avant la parution du livre.

Il s’agit de « rapprocher les droits » des travailleurs en Esat de ceux des salariés ordinaires, tout en « sécurisant leur parcours », développe-t-elle. L’enjeu est aussi de faire en sorte que ces établissements spécialisés deviennent « de vrais tremplins » pour les personnes handicapées qui souhaiteraient basculer vers le monde du travail classique, une mobilité actuellement très rare.

Pour ce faire, les personnes concernées pourront désormais cumuler temps partiel en Esat et en entreprise ordinaire. Et celles qui quittent leur Esat pour un emploi salarié pourront, si cette nouvelle expérience se passe mal, retrouver automatiquement leur place en établissement.

Sans les intégrer formellement au Code du travail, la réforme confère aux travailleurs en Esat certains droits dont ils étaient privés jusqu’à présent: ils pourront toucher la « prime inflation » du gouvernement, éliront des délégués du personnel, verront leurs congés exceptionnels alignés sur le droit commun, et l’établissement devra leur payer une mutuelle.

« C’est un premier pas bienvenu, mais il en faudrait d’autres », commente Caroline Jouret Jemmali, du syndicat UNTHI, qui défend les travailleurs « handicapés et invalides ». « Certains Esat font très bien leur travail. Mais d’autres ne pensent qu’à la production et oublient la formation, l’accompagnement adapté », selon la syndicaliste.

Pour l’UNTHI, le statut actuel des travailleurs en Esat devrait être limité dans le temps, car l’établissement « est censé accompagner les personnes vers l’emploi, et pas les cloîtrer pendant 20 ans en les empêchant de faire des projets ». Au bout de cinq ans, si la personne « ne veut pas ou ne se sent pas prête à travailler en entreprise ordinaire, il faudrait augmenter son indemnité, et l’embaucher dans l’Esat avec un vrai CDI », propose Mme Jouret Jemmali.

Source CHALLENGES.

 

ESAT : « Derrière le discours aseptisé, un management sans état d’âme » selon Thibault Petit…

Thibault Petit, journaliste indépendant, auteur de « Handicap à vendre » aux éditions Les Arènes invité de France Bleu Gard Lozère.

ESAT : "Derrière le discours aseptisé, un management sans état d'âme" selon Thibault Petit. illustration

 

Après les Ehpad privés, le scandale des ESAT (établissement et service d’aide par le travail) ? C’est la thèse de Thibault Petit qui publie (à compter de ce jeudi dans toutes les bonnes librairies) un livre au titre évocateur : « Handicap à vendre ». Il est l’invité de France Bleu Gard Lozère à 7h45.

Une enquête de six ans dans divers ESAT dont un en Cévennes, l’ESAT Les Gardons à Salindres. Il y a recueilli le témoignage de Sébastien qui y a été accueilli et vit à Saint-Ambroix dans le Gard. Selon l’auteur, les ex-CAT communiquent beaucoup, « mais derrière le discours aseptisé, un management sans état d’âme« , même si certains, reconnait Thibault Petit, « bricoleurs de l’humain, tentent d’améliorer la situation« .

Source FRANCE BLEU.

« Handicap à vendre », le livre-enquête du journaliste mayennais Thibault Petit sur le monde des ESAT. Un autre scandale ?…

Dans « Handicap à vendre » aux éditions Les Arènes, le journaliste mayennais Thibault Petit dévoile les coulisses du monde des ESAT, les établissements d’aide par le travail.

Il a enquêté partout en France pendant six ans.

"Handicap à vendre", le livre-enquête du journaliste mayennais Thibault Petit sur le monde des ESAT. Illustration

« Plus de 120 000 Français travaillent sans dépendre du code du travail.

Ils gagnent une moitié de SMIC. » Pourquoi ?

Qui s’en soucie ?

Quels contrôles ?

UN NOUVEAU SCANDALE ?? La Rédaction HANDICAP INFO.

Des impératifs de productivité, des cadences à respecter, des gens sous payés et qui sont en dehors du code du travail… Thibault Petit a pénétré dans le monde méconnu des ESAT, ces centres d’aide par le travail. Des établissements qui font travailler des personnes handicapées. Et ce qu’il met au jour dans son livre « Handicap à vendre » est édifiant : « J’ai découvert d’abord des travailleurs handicapés qui étaient en grande souffrance car on leur demande de travailler beaucoup alors qu’ils sont considérés comme non adaptés au monde du travail et c’est pour cela qu’ils ont été dirigés vers ces établissements. Il y a aussi leur statut, celui d’usager, pas de syndicat, pas de prud’homme, pas de salaire minimum. »

Les ESAT sont devenus des entreprises

Thibault Petit a pénétré à visage découvert dans les établissements : « Moi je me suis d’abord intéressé aux personnes handicapées parce qu’on ne les entend jamais, il y a beaucoup de gens qui parlent pour eux, les associations, les porte-paroles, mais eux on ne les entend pas. Je suis allé dans ces ESAT avec un regard assez naïf, je leur disais ‘montrez-moi ce que vous faites c’est super !’ Ils ont été d’une grande franchise avec moi, leur discours c’était de dire regardez c’est magnifique, _on travaille comme une entreprise classique_, c’est cette contradiction qui m’a intéressée entre d’un côté des gestionnaires et des associations qui disent ‘on fonctionne comme une entreprise ordinaire’ et de l’autre un statut d’usager qui est hors code du travail. »

« Handicap à vendre », le livre-enquête de Thibault Petit, est paru aux éditions Les Arènes.

Une formation au permis de conduire adaptée aux handicaps à Villeneuve-lès-Maguelone…

L’ESAT des Compagnons de Maguelone à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) et l’auto-école Clé de Route proposent une nouvelle formation permettant aux personnes en situation de handicap de passer leurs permis dans des conditions adaptées. 

Les compagnons de Maguelone

PLUS D’INFORMATION : Permis de conduire – Permis de conduire handicap

Passer son permis est une grande étape qui demande beaucoup de concentration et de maîtrise. Ce n’est pas un apprentissage facile, surtout quand on a un handicap, même si il est léger. Les Compagnons de Maguelone et l’auto-école de Montpellier Clé de Route sont conscients des difficultés que ça peut représenter pour une personne en situation de handicap. En travaillant ensemble elles facilitent l’apprentissage nécessaire à une insertion professionnelle.

La nouvelle formation donne l’opportunité à 16 Compagnons (sur 117) de passer le code et le permis dans des conditions qui leur conviennent. Michelle Lornier, enseignante de la conduite et de la sécurité routière, accorde beaucoup d’attention aux Compagnons et à leurs difficultés, sa façon de travailler avec eux dans les séances de code ne cesse d’évoluer. L’association s’occupe de fournir le matériel, des tablettes ont été distribuées aux élèves. Pour ce qui est de la formation à la conduite, ils verront ça en temps et en heure selon les disponibilités de l’auto-école et les retours des Compagnons.

« Je me donne un an pour passer code et permis. »

La demande a été faite par les Compagnons, qui sont souvent salariés dans des entreprises, et contraints de faire du covoiturage. Ils considèrent le permis comme un gage de liberté mais surtout d’indépendance. C’est une formation qui va les aider dans la vie professionnelle.

Source FRANCE BLEU.

Handicap : en Seine-Maritime, le foyer du Pré de la Bataille multiplie les initiatives inédites…

Cartes de vœux 100% locales et coworking unique en France, l’inclusion est une réalité dans cet établissement ou service d’aide (Esat) près de Rouen.

Michel comme ses camarades a dû apprendre à se servir du pistocolle. / #PRESSE30

 

Un Établissement ou services d’aide par le travail (Esat) n’est pas un lieu clos et austère où sont enfermées des personnes en situation de handicap. Voilà le leitmotiv quotidien de l’Esat du Pré de la Bataille. Dans les quinze établissements répartis en Seine-Maritime, les 900 travailleurs handicapés multiplient les missions dans le câblage électrique, le conditionnement, les espaces vers, la blanchisserie, la confiserie, la couture ou encore depuis quelques semaines, la rénovation de mobilier et d’objets recyclés. À Saint-Étienne-du-Rouvray (proche de Rouen), ils se sont lancés aussi deux nouveaux challenges : la confection de cartes de vœux 100 % locales en sous-traitance et l’ouverture d’un coworking unique en France.

Comme chaque année, la ville de Saint-Étienne-du-Rouvray va souhaiter ses vœux à travers une carte originale, imaginée par le service communication et illustrée par l’artiste rouennais Arnaud Nebbache. La municipalité a confié l’impression à l’entreprise locale Iropa avec pour consigne de voir si l’Esat pouvait réaliser le montage manuel des 17000 unités dans le laps de temps nécessaires : « la contrainte était le délai de deux semaines et demie. Au premier abord, ce n’était pas évident pour les ouvriers, car il fallait utiliser un pistocolle. On a fait des essais et on s’est engagé. Au fur et à mesure, ils ont pris la cadence du collage, du pliage et du conditionnement des documents. Nous avons respecté les délais avec une quinzaine de personnes », indique Jessica Serres la monitrice principale d’atelier.

Mission accomplie

Une opération qui semble anodine pour l’association, mais non ! « C’était important que nous répondions présents pour cette opération 100 % locale. C’est valorisant pour nos employés dont 40 % habitent dans la commune. Certains ont déjà reçu chez eux le fruit de leur travail. Cela avait donc du sens, car ils voient le cheminement, les notions de cadence. Ici, le coût n’était pas le plus important. C’est avant tout une belle opération d’inclusion, de mise en avant du handicap qui entre dans tous les foyers pour les fêtes » complète Isabelle Briet la responsable du site.

Et ce n’est pas une première, cette volonté de se démarquer en faveur du handicap. Après un grand retard dû à la crise sanitaire, l’Esat du Pré de la Bataille a ouvert Inwork, un coworking inclusif unique en France avec de grandes salles de réunion, cinq bureaux privatisables, un Mail avec des postes de travail et des cabines d’isolement. Labellisé Tiers-lieu, « comme nous allons chez nos clients, l’idée est de les faire venir au sein de l’Esat. C’est gratuit s’ils signent notre charte et s’ils s’engagent à une interaction avec nous, à donner un peu de leur temps. Cela crée des liens. C’est l’esprit pour notre petite communauté » détaille Isabelle Briet. Bien entendu, le site n’est pas fermé aux autres. Là, sur réservation sur le site, il faut payer les espaces et les consommations.

Source LE PARISIEN.

Éloignés par le handicap, ils se fiancent pour se rapprocher malgré la distance…

À 64 ans, Frédéric, retraité de l’ESAT, s’est fiancé avec sa compagne le 10 décembre. Lui vit à Vesoul, dans une résidence relevant de l’habitat autonome avec accompagnement, elle, dans un foyer à Gray.

Éloignés par le handicap, c’est pour « se rapprocher » d’une autre façon que le couple s’est fiancé.

Éloignés par le handicap, ils se fiancent pour se rapprocher malgré la distance

 

Il attend avec impatience de revoir son « petit bébé ». Son départ pour Gray, le temps d’une journée, est programmé la semaine prochaine, mais il tarde déjà à Frédéric Clochey de passer à nouveau du temps avec sa compagne, Chloé (*). Cette dernière est d’ailleurs, depuis le 10 décembre, plus qu’une compagne, puisqu’elle et Frédéric se sont fiancés.

Ce jour-là – « c’était un vendredi » – Frédéric a pris un taxi pour Gray, un duo d’alliances dans la poche, pour officialiser, en quelque sorte, le couple qu’il forme depuis trois ans avec Chloé. Une histoire a priori banale, qui ne l’est pas tout à fait, en réalité, pour les deux tourtereaux. Tous deux en situation de handicap, Frédéric et Chloé se sont rencontrés à Besançon, au cours d’un séjour d’été organisé par une structure spécialisée dans les séjours pour personnes déficientes intellectuelles. « Chloé a fait le premier pas », se souvient Frédéric. « Et moi, le dernier », glisse-t-il dans un sourire. Le couple a ainsi tenu toutes ces années, malgré la distance qui les sépare.

Une vie de couple par intermittence

Frédéric, 64 ans, retraité de l’ESAT à Vesoul, vit depuis avril 2016 dans un appartement de la résidence Bellevue, à Vesoul, un habitat autonome avec accompagnement , géré par le groupe associatif Handy’Up (ex Adapei) et Eliad. Chloé, sa compagne âgée de 53 ans et rendue moins autonome par des problèmes de santé, vit en foyer à Gray. Le couple ne peut envisager de partager le même toit. « Quand elle vient ici, il faut l’aider », éclaire Frédéric. « Au vu de la situation de Chloé, il paraît compliqué qu’elle vive à Bellevue, dans la mesure où il faut une certaine autonomie pour intégrer la résidence », traduit Nadine Lacroix, animatrice et coordinatrice du dispositif habitat inclusif pour Handy’Up. Les liens ont néanmoins tenu, grâce à des rencontres organisées tous les 15 jours, une fois chez l’un, une fois chez l’autre. Et des échanges téléphoniques, chaque soir ou presque, à la même heure.

Engagement

« Je pense que ces fiançailles étaient le moyen de se rapprocher, malgré la situation et la distance », analyse Nadine Lacroix, qui a accompagné Frédéric dans ce projet pas tout à fait comme les autres. « À l’origine, Frédéric souhaitait se marier. Mais cela paraissait compliqué car le mariage suppose de vivre sous le même toit. » Raison pour laquelle le couple en est resté au stade des fiançailles. Mais s’il n’y a pas eu démarches officielles en mairie donc, la décision n’a pour autant pas été prise à la légère, d’autant que les deux intéressés sont sous tutelle, l’un et l’autre : « Frédéric a échangé avec sa tutrice, avec la psychologue ». Par la suite, Nadine a accompagné le couple dans le choix des alliances, dans une bijouterie, dans les démarches pour les gravures. « Frédéric s’est aussi acheté de beaux vêtements, en vue du rendez-vous à Gray, nous avons cherché un restaurant pour le jour J, aussi. »

Une journée soigneusement préparée, attendue de longue date, qui est sûrement passée trop vite au goût des deux intéressés. Un mariage comme un autre, finalement…

(*) Le prénom a été modifié, conformément à la volonté de la compagne de Frédéric de ne pas apparaître dans l’article.

Source EST REPUBLICAIN.

HANDICAP – Le handiwashing ou la diversité mise en scène…

Mises en avant dans les campagnes de publicité, les personnes handicapées peinent à trouver du travail en France.

HANDICAP - Le handiwashing ou la diversité mise en scène...

 

Entre le marketing et la réalité, l’écart est souvent important. Pour la cause environnementale, cela s’appelle le greenwashing, pour les personnes handicapées, on parle de handiwashing. Ce mot valise désigne les sociétés qui s’achètent une image de marque en vantant l’inclusion dans leurs effectifs, quand en interne peu de mesures sont effectivement mises en place.

« On est d’abord vu comme des personnes handicapées avant d’être considérées comme des employées », lâche Céline Extenso, co-fondatrice des Dévalideuses, une association handi-féministe. Ce double-discours des marques, elle le nomme, elle, « la pornographie de l’inspiration ». « Partout on nous parle de sensibiliser au handicap, de leçons de vie ou autre. Ce qui est déshumanisant à souhait. De plus, si l’on travaille moins que les personnes valides, c’est aussi parce que l’on ne nous laisse pas de place. » Un constat qui se vérifie en entreprise mais aussi dans l’accès aux études, les deux étant intimement liés : une personne sur cinq (19%) bénéficiant de la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) est au chômage, et seulement 36 % des demandeurs d’emploi en situation de handicap ont un niveau équivalent ou supérieur au bac, contre 53 % pour l’ensemble de la population.

Manque de candidats qualifiés et recours à la sous-traitance

A ce jour, les entreprises de plus de 20 salariés doivent avoir 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs. Une loi peu appliquée et dont les sanctions sont peu dissuasives, à en croire les associations. La Dares estime que dans les faits le taux français oscille autour de 3,5%.

Parmi les sociétés sous la barre des 6%, se trouve Nature et Découvertes. La seule entreprise qui a accepté de répondre à 20 Minutes. En 2018, la société embauchait 1,7% de personnes en situation de handicap, explique la firme. Depuis, Nature et Découvertes a lancé une classe d’alternants pour former 7 nouveaux vendeurs en Ile-de-France ainsi qu’une série d’actions pour tenter de parler du handicap en interne voire même inciter les travailleurs à se déclarer en situation de handicap s’ils le sont.

Mesures prises chez Nature et Découvertes

La firme emploie, à ce jour, 34 personnes en situation de handicap en France, soit 3,6% de leur effectif total, et continue, en parallèle, de faire appel à des Esats. Ces établissements ou services d’aide par le travail sont des structures médico-sociales où les personnes en situation de handicap sont payées entre 55 à 110 % du SMIC. A ce jour, environ 120.000 travailleurs sont répartis dans 1.400 Esat en France, selon les chiffres de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Point important, le recours à la sous-traitance auprès d’entreprises du secteur adapté donne droit à une déduction sur la contribution Agefiph/Fiphfp. Cette « taxe » sanctionne toutes les sociétés de plus de 20 salariés qui comptent moins des 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs.

Sylvain Delagneau, directeur de l’Esat Les Robinsons du Plessis-Robinson, raconte que cette structure n’a pas pour finalité le travail mais l’accompagnement et que « les personnes qui sont en Esat ont un taux de handicap trop fort et elles ne trouveraient pas d’emplois en dehors ». Ce qu’explique aussi l’Igas : « l’accès aux Esat est réservé aux personnes […] n’étant pas en mesure, momentanément ou durablement, de travailler dans une entreprise ordinaire ou dans une entreprise adaptée, ou d’exercer une activité professionnelle indépendante, et dont la productivité est inférieure au tiers de celle d’une personne valide. »

Source 20 MINUTES.

LYON : un marché de Noël met à l’honneur les travailleurs en situation de handicap…

Profiter des fêtes de fin d’année pour transmettre aux consommateurs des réflexes plus responsables et solidaires. C’est le pari des « Halles Inclusives », ce nouveau marché de Noël, organisé à Lyon le samedi 18 décembre.

Il ne propose que des produits fabriqués par des travailleurs en situation de handicap.

Première édition des "Halles Inclusives" le samedi 18 décembre à Lyon

 

Alors que les marchés de Noël illuminent toutes les villes de France, à Lyon, les « Halles Inclusives » proposent une version plus solidaire ce samedi 18 décembre, au Centre des Congrès. Du vin, des bijoux, des bougies, des vêtements, les produits sont ceux que l’on trouve classiquement dans les évènements de ce genre, mais derrière les stands : des travailleurs en situation de handicap.

Imaginé par l’association « Prête-moi tes ailes » qui accompagne les familles avec des personnes en situation de handicap, le projet a émergé pendant le confinement. L’objectif, c’est de sensibiliser le grand public et de mettre en lumière le savoir-faire de ces professionnels porteur d’un handicap cognitif, moteur ou sensoriel.

« C’est nécessaire, pour plusieurs raisons : d’abord ce ne sont pas les travailleurs que l’on voit le plus et ensuite on a encore tendance à penser que le travail réalisé par les personnes en situation de handicap, c’est un « petit » travail ou de la manutention, alors qu’ils font en fait du travail haut de gamme et de très belle qualité, on le voit aujourd’hui », explique Clotilde Jenoudet-Henrion, présidente de Prête-moi tes ailes.

Une vitrine pour des entreprises vertueuses

En France, plus de 150 000 personnes en situation de handicap travaillent aujourd’hui dans des secteurs adaptés, soit au sein d’ESAT (Établissements et services d’aide par le travail) soit dans des entreprises adaptées (qui comptent un pourcentage de travailleurs porteurs d’un handicap) et ce, dans plus de 200 filières différentes.

« Historiquement, beaucoup de travailleurs handicapés travaillent dans des ESAT, c’est à dire des ateliers et les produits sont ensuite revendus par des entreprises qui y accolent leurs noms, on ne sait donc pas que cela a été produit par des personnes en situation de handicap »,

raconte Clotilde Jenoudet-Henrion.

Une journée de terrain mais aussi de rencontres avec le consommateur. « Les choses ont déjà beaucoup progressé, mais certains ont encore des regards surpris, interpellés ou déstabilisés. Ce genre de salon contribue à faire évoluer et changer les regards, à normaliser ces travailleurs en situation de handicap ». Pour l’entrepreneur, qui emploi 6 personnes en situation de handicap, c’est aussi un véritable vitrine.

D’où la volonté de faire sortir ces travailleurs de l’ombre et de leur proposer une rencontre avec le public. C’est le cas de Nicolas, jeune travailleur en situation de handicap chez Capucine et Gaston, traiteur lyonnais. D’ordinaire, il est derrière les fourneaux. Aujourd’hui, c’est derrière un stand qu’il propose, avec son employeur, toute une gamme de plats bio en bocaux stérilisés. « Ce marché, c’est un moyen de se faire connaître et pour nos jeunes, d’être en contact avec le public, d’apprendre à expliquer, renseigner, compter. On est sur de la pratique avec de l’apprentissage sur le terrain », témoigne Jean-Christophe Guidollet, fondateur de Capucine et Gaston.

« Cela permet de faire connaître nos actions, de sensibiliser les gens. C’est une manière de dire, il y a des gens, des structures, des hommes et des femmes, comme les autres, qui œuvrent au quotidien pour que les choses changent, et on va vous les présenter sur une journée »

Jean-Christophe Guidollet

Un tremplin pour le travail handicapé

Une vitrine pour la trentaine d’exposants et un tremplin pour les travailleurs. Car les personnes en situation de handicap peinent souvent aujourd’hui à trouver du travail et le recours à la sous-traitance dans les secteurs protégés et adaptés gagne encore à être connue. « Il y a de plus en plus d’entreprises qui font du beau travail, qui intègrent vraiment les travailleurs en situation de handicap dans leurs équipes et pour qui se n’est pas juste un chiffre dans les statistiques. On voulait aussi mettre en lumière ces entreprises là » explique Clotilde Jenoudet-Henrion.

Car dans certaines filières, le recours au travail handicapé pourrait être une solution. C’est le cas par exemple des métiers de bouche, comme le pointe le fondateur du traiteur Capucine et Gaston. «On est sur des métiers à fort besoin humain, qui ne sont pas mécanisables et qui nécessitent de l’Homme, et on est aussi sur des secteurs en tension ».

La promotion d’un commerce responsable et solidaire

Et pour le client, c’est de 100% gagnant, parce qu’en plus d’être équitable et solidaire, ce marché de Noël est aussi éco-responsable. Tous les exposants viennent de la région et proposent des produits faits en Auvergne-Rhône-Alpes. « On est dans une période où l’on a besoin de donner du sens aux choses, et ce qu’on propose aujourd’hui, c’est une nouvelle façon de consommer. La plupart de ces entreprises ou entrepreneurs n’ont pas encore de boutiques en ligne, et là, ça permet de faire marcher un circuit à la court, c’est à dire local et artisanal, mais aussi vertueux et solidaire» conclue Clotilde Jenoudet-Henrion.

Source FR3.