Handicap et emploi en Europe : encore trop peu de données existent…

À l’occasion de la journée de l’Europe lundi 9 mai, l’association qui gère le fond d’insertion pour les personnes handicapées (Agefiph) dresse le bilan sur l’insertion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail.

Handicap et emploi en Europe : encore trop peu de données existent

 

En Europe, 51% des personnes en situation de handicap ont un emploi contre 75% des personnes sans handicap, selon la Commission européenne. Cependant si ce chiffre donne une indication globale, « il n’est pas totalement fiable », déclare Véronique Bustreel, la directrice innovation, évaluation et stratégie de l’Agefiph dans un entretien avec EURACTIV.

« La grande difficulté lorsqu’on parle d’emploi et de handicap en Europe, c’est d’accéder à de la donnée. Celle-ci est la seule qu’on ait, il n’y a pas d’antériorité. C’est l’une des premières données internationales, européennes et françaises », précise Mme Bustreel, qui a participé à la rédaction de la publication de l’Agefiph ‘Europe : l’emploi des personnes en situation de handicap’. 

Et pour cause : « Selon les pays en Europe, lorsqu’on parle de personnes en situation de handicap on ne parle pas forcément des mêmes personnes. Ce ne sont pas les mêmes règles ou les mêmes normes », ajoute-t-elle.

En France la loi de 2005, qui énonce le principe du droit à compensation du handicap, est jugée trop médicale et pas assez conforme à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, selon l’ONU.

« Les Pays-bas ont une vision plus large du handicap, comme ce que l’on qualifierait de handicap social en France », indique comme exemple Mme Brusteel.

Le système des quotas

Deux tiers des pays européens ont adopté le système de quotas, ce qui représente un « bon niveau », selon Stefan Tromel Spécialiste du handicap à l’Organisation internationale du travail (OIT). Ce système oblige tout employeur d’au moins 20 salariés à appliquer un taux d’embauche de 6% de personnes en situation de handicap.

Le problème se pose lorsqu’une personne est embauchée uniquement pour remplir les quotas. « Or, il faut penser à leur développement professionnel, à leurs compétences. », plaide M. Tromel au cours d’une entrevue avec EURACTIV.

Avant d’ajouter : « Un changement de mentalité est nécessaire. C’est la clé pour faire la différence. La bonne nouvelle c’est que beaucoup d’entreprises ont commencé à comprendre ça. »

Quotas ou non, le défi reste grand pour les petites et moyennes entreprises qui ne bénéficient pas des mêmes moyens que les grandes. « Il faut leur apporter l’assistance technique et financière », alerte M. Tromel.

Les pays du nord et l’Italie plus inclusifs

Malgré l’absence de données fiables, des études montrent que certains pays tirent leur épingle du jeu, à l’image des pays nordiques. La Suède, la Finlande et la Norvège, mais aussi l’Italie ont des taux d’accès à l’emploi relativement élevés ce qui s’explique notamment par « une culture ancrée de non-discrimination pour tous », selon Mme Bustreel.

A contrario, d’autres pays ont une culture « très paternaliste » et « protectrice » comme les pays de l’est, ce qui permet moins l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail.

Cependant « Il n’y a pas de bons ou de mauvais élèves, car on ne parle pas des mêmes situations de handicap, dans le même bain culturel ou économique. Il faut rester prudent », tient à rappeler Véronique Bustreel.

En revanche, avoir des statistiques précises sur les différents pays de l’UE permettrait de définir des stratégies efficaces en « s’accordant sur ce qui fonctionne mieux » et en « donnant des inflexions » si besoin est.

Il faudrait pour cela une définition commune aux 27 de la notion de travailleur en situation de handicap.

Stratégie européenne du handicap

Au niveau européen, il existe tout de même un projet commun : la stratégie européenne du handicap. Présentée en mars 2021 par la Commission, la stratégie relative aux droits de personnes handicapées 2021-2030 vise à garantir un accès aux droits fondamentaux aux personnes en situation de handicap ainsi qu’à développer l’accessibilité sur le continent.

« C’est une stratégie ambitieuse et intéressante, car elle vient porter des sujets essentiels pour les personnes en situation de handicap comme l’accessibilité, l’une des clés pour favoriser l’accès à l’emploi et développer une mobilité européenne », souligne Véronique Bustreel.

Mais la stratégie de la Commission présente une limite de taille : elle n’a pas de valeur législative, elle est seulement incitative. « C’est une façon d’amener un cap. Maintenant, les États membres et les institutions doivent se saisir de ce sujet et montrer leur volonté de promouvoir ensemble les droits des personnes en situation de handicap. », ajoute Mme Busteel.

La directrice innovation de l’Agefiph précise cependant qu’agir uniquement par la contrainte n’est pas forcément efficace et qu’il vaut mieux combiner les deux méthodes.

La pandémie de Covid a vu se développer le télétravail, ouvrant un nouveau champ de réflexion. « Attention à l’exclusion du monde du travail pour tous », prévient Mme Bustreel. S’il y a là une opportunité, il faut penser le télétravail et le négocier au niveau européen pour éviter les écueils du « trop ou pas assez ».

Même son de cloche pour M. Tromel : « C’est une option, mais pas une solution ». 

Si les États membres et l’Europe semblent vouloir créer un marché du travail plus ouvert aux personnes en situation de handicap, il reste encore de nombreux procès à faire.

« Un marché du travail inclusif – offrant des chances à tous et un travail de qualité – est notre objectif. Une action coordonnée au niveau tant national qu’européen sera indispensable pour atteindre ces objectifs », avait déclaré la commissaire à l’égalité Helena Dalli en mars dernier lors d’une conférence de la présidence française de l’UE. Affaire à suivre.

Source EURACTIV.

 

La Ressource Handicap Formation, au service de l’inclusion en formation…

La Ressource Handicap Formation, un service imaginé par l’Agefiph, s’adresse aussi bien aux personnes en situation de handicap qu’aux organismes de formation et aux CFA (centre de formation d’apprentis).

Son objectif : favoriser l’accessibilité des dispositifs de formation professionnelles continue ou en apprentissage.

La Ressource Handicap Formation, au service de l’inclusion en formation

 

Déployée nationalement, la Ressource Handicap Formation (RHF) imaginée par l’Agefiph est portée en Normandie par le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Alternance Formation Emploi des Personnes Handicapées (ALFEPH) historiquement spécialisé dans l’accompagnement d’alternants en situation de handicap.

La RHF, pour les personnes en situation de handicap

Concrètement, la ressource handicap formation, qu’est-ce que c’est ?

La RHF contribue à renforcer l’égalité des chances dans l’accessibilité des formations. Elle assure une meilleure prise en compte de la diversité des besoins des apprenants et permet aux formations professionnelles d’être davantage inclusives.

La Ressource Handicap Formation peut être mobilisée pour :

Les alternants (contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage)

  • Les demandeurs d’emploiLes salariés en emploi

Des publics qui vont entrer en formation ou qui ont déjà démarré une formation, quels que soient le type et la durée de la formation et quel que soit le handicap de la personne.

La RHF, pour les acteurs de la formation

Depuis 2019, la RHF imaginée par l’Agefiph est là pour aider, en fédérant tous les acteurs qu’il est nécessaire de mobiliser sur la situation et en construisant avec eux les réponses à mettre en œuvre pour sécuriser un parcours de formation. Ce service vient donc en appui des professionnels sur le terrain, pour des situations qui nécessitent un regard croisé et une complémentarité des compétences pour permettre la réussite de ce parcours.

En outre, des sessions de présentation de la RHF sont organisées par l’Agefiph à destination des professionnels de l’emploi et de la formation. Elles sont complémentaires aux actions menées par le CARIF OREF Normandie :

  • Animation du réseau des référents handicap (nommés pour être à l’écoute et prendre en compte les besoins des personnes dans les organismes de formation et les CFA)
  • Actions de professionnalisation parmi lesquelles figurent une action « socle de base » pour ces référents handicap.

L’accessibilité, la clé de l’inclusion

Depuis janvier 2022, les organismes de formation doivent être certifiés « Qualiopi », un référentiel qualité qui intègre la question du handicap et de l’accessibilité des établissements aux personnes en situation de handicap. Un point d’ancrage qui favorise une réflexion plus profonde sur le sujet.

La RHF peut conseiller et accompagner ces structures à développer et améliorer leur politique d’accueil des personnes en situation de handicap.

Sponsorisé par L’agefip.

Source PARIS NORMANDIE.

A Bagnols-sur-Cèze, Handiwork, ce trait d’union entre recruteurs et travailleurs handicapés…

Cet organisme de formation basé à Bagnols-sur-Cèze s’est vu décerner récemment le prix d’activateur de recrutement et d’accès à l’emploi, distinction accordée par l’Agefiph.

Lionel Satouf et Jean-Baptiste Honorin, directeur et PDG de Handiwork.

 

Créée en 2017 à Bagnols-sur-Cèze, la société Handiwork est spécialisée dans la formation, le recrutement et l’intégration en entreprise des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, le taux de chômage des travailleurs handicapés est le double de celui des autres demandeurs d’emploi », déclare le pédégé d’Handiwork, Jean-Baptiste Honorin.

L’entreprise bagnolaise a donc élaboré un dispositif « innovant et opérationnel ». Il s’articule en cinq phases : validation des besoins d’embauches d’un recruteur et recherche de profil ; immersion en entreprise ; formation à la maîtrise des gestes techniques en situation réelle de travail ; intégration et autonomisation du travailleur ; validation du recrutement ou de la mise à disposition des personnes.

« À partir de la fiche de poste, on travaille avec les services publics de l’emploi, explique Jean-Baptiste Honorin. Il faut savoir que 85 % des personnes en situation de handicap ne nécessitent pas une adaptation de poste. » Depuis le lancement du dispositif, près de 300 stagiaires ont été formés en Occitanie et Paca (Provence Alpes Côte d’Azur.

Cet organisme de formation basé à Bagnols-sur-Cèze s’est vu décerner récemment le prix d’activateur de recrutement et d’accès à l’emploi, distinction accordée par l’Agefiph.

L’entreprise bagnolaise a donc élaboré un dispositif « innovant et opérationnel ». Il s’articule en cinq phases : validation des besoins d’embauches d’un recruteur et recherche de profil ; immersion en entreprise ; formation à la maîtrise des gestes techniques en situation réelle de travail ; intégration et autonomisation du travailleur ; validation du recrutement ou de la mise à disposition des personnes.

« À partir de la fiche de poste, on travaille avec les services publics de l’emploi, explique Jean-Baptiste Honorin. Il faut savoir que 85 % des personnes en situation de handicap ne nécessitent pas une adaptation de poste. » Depuis le lancement du dispositif, près de 300 stagiaires ont été formés en Occitanie et Paca (Provence Alpes Côte d’Azur).

« Plus de la moitié d’entre eux ont été embauchés en fin de parcours. » Pour ce déploiement, Handiwork a travaillé avec 60 entreprises différentes « dans lesquelles on est allé avec un groupe de cinq stagiaires ». Les formateurs d’Handiwork se déplacent donc dans les entreprises.

L’activité se fait de façon délocalisée. L’organisme a obtenu récemment le prix d’activateur de recrutement et d’accès à l’emploi qui est une récompense nationale décernée par l’Agefiph (1). « C’est une distinction très importante dans le secteur du handicap », se réjouit le pédégé d’Handiwork.

Clairement, ce prix vaut reconnaissance pour l’entreprise bagnolaise. « Il y a beaucoup de dispositifs d’accompagnement de personnes en situation de handicap sur la partie médicale ou sociale. En revanche, il y a très peu, voire pas du tout, de démarche d’aide à la transmission des compétences au travailleur handicapé candidat à un poste en entreprise. »

Les formateurs d’Handiwork vont sur le terrain transmettre les savoir-faire nécessaires à l’exercice d’un métier. « On travaille beaucoup avec la grande distribution, la logistique ou la restauration rapide. On est dans des métiers où il n’y a pas vraiment besoin de diplôme. La compétence pure suffit à trouver un emploi. »

Huit semaines

Le dispositif d’accompagnement s’étale sur une période de huit à neuf semaines à temps plein. Il peut aussi s’agir d’une demi-journée par semaine pendant toute l’année. Ce programme sensibilise aussi les équipes dans les entreprises afin de favoriser l’intégration des personnes handicapées.

Handiwork est financée par la Région Occitanie, Pôle Emploi, AGEFIPH, DDEETS 34, DREETS, OPCOmmerce, OPCO AKTO et AG2R.

(1) Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

Source MIDI LIBRE.

 

 

L’Agefiph œuvre pour l’inclusion des personnes en situation de handicap…

Au sein de l’une des agences Pôle Emploi du Havre, l’Agefiph a accompagné et financé l’adaptation de poste de Marie-Céline Herrou, passionnée par les ressources humaines et aujourd’hui conseillère Pôle Emploi.

L’Agefiph œuvre pour l’inclusion des personnes en situation de handicap

 

Après une formation d’assistante en ressources humaines, Marie-Céline Herrou intègre les services RH de plusieurs grands noms de l’intérim. Pour chacune de ces expériences professionnelles, l’Agefiph a été sollicitée, permettant d’adapter ses différents postes à son handicap visuel.

L’Agefiph, partenaire de confiance

En 2019, lorsque Marie-Céline Herrou s’installe au Havre, elle est suivie par Bénédicte Leroy de Cap Emploi. La conseillère sollicite régulièrement l’Agefiph, un partenaire de confiance qui propose :

. Des aides multiples (formation, adaptation de poste…)

  • Un service pour l’accompagnement dans l’emploi des personnes en situation de handicap

Pour mieux comprendre le handicap et les besoins de Marie-Céline Herrou, Bénédicte Leroy a d’abord opté pour un bilan mené par le service interrégional d’appui pour adultes déficients visuels, partenaire de l’Agefiph. Une étape clé qui permet une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans l’emploi.

L’adaptation, clé de l’inclusion

Pendant son accompagnement par Cap Emploi, Marie-Céline Herrou décide de s’intéresser particulièrement à :

. La locomotion avec un chien guide

  • Les logiciels dotés d’une synthèse vocale

Deux leviers pour maximiser ses chances d’accéder à un emploi. D’ailleurs, après avoir suivi le processus classique de recrutement de Pôle Emploi, la jeune femme intègre une agence du Havre en 2021.

Pendant 6 mois, elle est accompagnée et formée au logiciel à commande vocale développé par Pôle Emploi et l’ensemble des applicatifs métiers. Avant sa prise de poste, des actions de sensibilisation au handicap visuel sont menées auprès de ses futurs collègues et de l’équipe de direction. Quelques aménagements sont aussi réalisés pour permettre à Marie-Céline Herrou de se déplacer en toute sécurité.

Le Services d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés (SAMETH) est également intervenu pour répondre aux questions de l’équipe et les informer du comportement à adopter avec Ohana, le chien de Marie-Céline Herrou.

Construire des parcours professionnels

La présence discrète de ce compagnon à quatre pattes est un vecteur de sympathie et d’apaisement pour toute l’équipe. D’après Mathilde Sénéchal, directrice de l’agence, l’arrivée de Marie-Céline a créé une vraie dynamique de groupe autour du handicap et montré que c’est possible pour une entreprise. Elle est reconnue pour ses qualités humaines et l’expertise avec laquelle elle accompagne les 250 demandeurs d’emploi dont elle a la charge.

Parmi eux, beaucoup sont en situation de handicap. Forte d’un parcours exemplaire, Marie-Céline Herrou les encourage à construire leur propre chemin professionnel. Selon elle, avec de la motivation et une adaptation de poste, tout est possible pour les personnes en situation de handicap. Une conviction viscéralement partagée par l’Agefiph.

Source PARIS NORMANDIE.

« Ça suffit ! » : le handicap, grand absent de la présidentielle ?…

Insertion professionnelle, niveau de vie, scolarité, accessibilité…

Les lois défilent, les gouvernements de même.

Mais pour APF France Handicap, le compte n’y est pas.

« Ça suffit ! » : le handicap, grand absent de la présidentielle ?

 

Une journée de mobilisation nationale est organisée le 9 mars, à un mois du top départ de l’élection présidentielle. La Moselle s’y veut aux avant-postes.

« On est sur la paille… Ça suffit ! » Détresse et ras-le-bol percutent le slogan retenu par APF France Handicap, dépositaire d’un appel à une manifestation nationale programmée le mercredi 9 mars. La date n’a pas été choisie au doigt mouillé. Elle coïncide avec la réunion, à Strasbourg, des ministres européens en charge du handicap en marge de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Plus qu’un symbole, à un mois tout rond du premier round de l’élection présidentielle.

« Ce que nous souhaitons, c’est attirer l’attention sur des revendications que nous portons depuis belle lurette. Et que les candidats ne nous oublient pas. Jusqu’ici, la campagne ne s’intéresse pas aux questions essentielles pour les Français. Elle ne vise que des thématiques médiatiques, comme l’immigration. Et aucune de ces thématiques n’a trait au handicap », s’inquiète Raúl Morales La Mura, responsable interrégional des actions associatives au sein de cette structure fondée en 1933. APF France Handicap revendique un total de 20 000 adhérents et 30 000 usagers.

« Un problème culturel »

Si seules trois millions d’entre elles disposent d’une reconnaissance administrative, l’association établit à douze millions le contingent de personnes en situation de handicap dans l’Hexagone. « Ce qui fait du handicap un enjeu sociétal, insiste Raúl Morales La Mura. C’est le moment de faire entendre que notre cause ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap, mais l’ensemble de la population. »

Un cri d’alarme d’autant plus urgent et d’autant plus brûlant, constate Suzanne Barbenson, représentante départementale d’APF France Handicap, qu’en dépit des textes de loi engagés comme des promesses griffonnées en bout de table, un certain « immobilisme » prévaut au fil des années. Le copieux dossier de l’emploi, ainsi. « En 2018, une modification de la loi sur le travail prônait l’accompagnement par, et de l’emploi. Quatre ans plus tard, on en est au même point. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est deux fois plus élevé que celui des personnes valides. S’il n’y a pas de recul, en tout cas il n’y a pas d’avancées », pointe Raúl Morales La Mura.

« Ça suffit ! » : le handicap, grand absent de la présidentielle ?

Quant aux obligations faites, à partir de 1987, aux établissements de 20 salariés et plus d’employer au minimum 6 % de collaborateurs handicapés, elles peinent à être suivies d’irréprochabilité. « On n’a jamais dépassé les 4 %, regrette Suzanne Barbenson. Des entreprises préfèrent verser une compensation financière à l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées, ndlr). Et cela concerne aussi bien le privé que le public.

Certaines administrations ne montrent pas l’exemple. » En cause : « Un problème culturel, diagnostique son collègue Raúl Morales La Mura. Le handicap renvoie à une fragilité, il y a une discrimination dès le départ. L’APF n’a de cesse de sensibiliser sur le sujet. Pour autant, ce n’est pas suffisant pour franchir des paliers supplémentaires. Nous avons besoin d’une parole politique forte. »

Besoin de traductions concrètes, puissantes, également. Les transports ? Là aussi, des textes de 1975 et de 2005 établissent un certain nombre de cases à cocher. En matière d’accessibilité comme de transport à la demande. Des territoires s’y emploient. D’autres déserteraient. « En Moselle-Est, par exemple, à l’exception de Sarreguemines c’est le néant », désigne Suzanne Barbenson. « La problématique n’est pas vue dans sa globalité, analyse Raúl Morales La Mura.

Si je ne peux pas me rendre d’un point A à un point B, même au sein d’une même région, comment apporter mes compétences à la société ? Les déplacements demandent toute une mise en œuvre. Cette complication du quotidien contribue à “invisibiliser” les personnes en situation de handicap. »

Comment, aussi, croire en l’égalité des chances, interroge APF France Handicap, quand le concept d’école inclusive tremble à ce point sur ses bases – et l’on n’évoque même pas, ici, les provocations outrancières du candidat Éric Zemmour en la matière ? Dans la mire de Suzanne Barbenson, « un manque de formation » des auxiliaires de vie scolaire (AVS) ainsi qu’un maillage territorial déficient, à ses dires. « Or, tant qu’il n’y a pas d’AVS pour lui, le gamin ne va pas à l’école », illustre Raúl Morales La Mura. Une fatalité ? À en croire les deux responsables associatifs, des contre-modèles existent. En Scandinavie, situent-ils, ainsi qu’« en Italie, où les enseignants sont formés à l’accueil d’élèves en situation de handicap. Leur parcours comporte cette “expertise” ».

« Un travail quotidien »

Chilien d’origine, Raúl Morales La Mura s’en amuse avec une dose d’amertume : dans « son » pays, « le métro est accessible aux personnes en situation de handicap. Ce sont pourtant les Français qui l’ont construit. Alors pourquoi n’est-ce pas le cas à Paris, à Marseille, à Lyon ? Paris, on nous répondrait que le métro est ancien. Mais Marseille ? Mais Lyon ? » Autant de questionnements laissés sans réponse. Et autant de chevaux de bataille enfourchés par APF France Handicap, littéralement vent debout. En ce mois de février, l’association vient de rendre publique, au plan national, la première édition de l’Observatoire des droits.

L’un des enjeux de ce document de synthèse dont s’est emparé le ministère de la Santé et des Solidarités : l’effectivité des droits. Celle-ci souffrant de trous béants dans la raquette. « Il est nécessaire notamment de clarifier l’information relative aux droits des personnes, simplifier les démarches administratives et les voies de recours, généraliser l’approche de “l’aller vers” pour éviter le non-recours aux droits, reconnaître le droit à l’erreur », écrit ainsi Pascale Ribes, présidente d’APF France Handicap. « Nous avons un travail d’information au quotidien », relève Suzanne Barbenson. Ainsi qu’un rôle de caisse de résonance. Pour le Grand Est, c’est à Metz, place de Chambre, à partir de 14 h, qu’est prévu le rassemblement dans le cadre de la journée nationale du 9 mars. Avec des élus dans les rangs ?

Source LA SEMAINE.

HANDICAP – Le handiwashing ou la diversité mise en scène…

Mises en avant dans les campagnes de publicité, les personnes handicapées peinent à trouver du travail en France.

HANDICAP - Le handiwashing ou la diversité mise en scène...

 

Entre le marketing et la réalité, l’écart est souvent important. Pour la cause environnementale, cela s’appelle le greenwashing, pour les personnes handicapées, on parle de handiwashing. Ce mot valise désigne les sociétés qui s’achètent une image de marque en vantant l’inclusion dans leurs effectifs, quand en interne peu de mesures sont effectivement mises en place.

« On est d’abord vu comme des personnes handicapées avant d’être considérées comme des employées », lâche Céline Extenso, co-fondatrice des Dévalideuses, une association handi-féministe. Ce double-discours des marques, elle le nomme, elle, « la pornographie de l’inspiration ». « Partout on nous parle de sensibiliser au handicap, de leçons de vie ou autre. Ce qui est déshumanisant à souhait. De plus, si l’on travaille moins que les personnes valides, c’est aussi parce que l’on ne nous laisse pas de place. » Un constat qui se vérifie en entreprise mais aussi dans l’accès aux études, les deux étant intimement liés : une personne sur cinq (19%) bénéficiant de la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) est au chômage, et seulement 36 % des demandeurs d’emploi en situation de handicap ont un niveau équivalent ou supérieur au bac, contre 53 % pour l’ensemble de la population.

Manque de candidats qualifiés et recours à la sous-traitance

A ce jour, les entreprises de plus de 20 salariés doivent avoir 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs. Une loi peu appliquée et dont les sanctions sont peu dissuasives, à en croire les associations. La Dares estime que dans les faits le taux français oscille autour de 3,5%.

Parmi les sociétés sous la barre des 6%, se trouve Nature et Découvertes. La seule entreprise qui a accepté de répondre à 20 Minutes. En 2018, la société embauchait 1,7% de personnes en situation de handicap, explique la firme. Depuis, Nature et Découvertes a lancé une classe d’alternants pour former 7 nouveaux vendeurs en Ile-de-France ainsi qu’une série d’actions pour tenter de parler du handicap en interne voire même inciter les travailleurs à se déclarer en situation de handicap s’ils le sont.

Mesures prises chez Nature et Découvertes

La firme emploie, à ce jour, 34 personnes en situation de handicap en France, soit 3,6% de leur effectif total, et continue, en parallèle, de faire appel à des Esats. Ces établissements ou services d’aide par le travail sont des structures médico-sociales où les personnes en situation de handicap sont payées entre 55 à 110 % du SMIC. A ce jour, environ 120.000 travailleurs sont répartis dans 1.400 Esat en France, selon les chiffres de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Point important, le recours à la sous-traitance auprès d’entreprises du secteur adapté donne droit à une déduction sur la contribution Agefiph/Fiphfp. Cette « taxe » sanctionne toutes les sociétés de plus de 20 salariés qui comptent moins des 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs.

Sylvain Delagneau, directeur de l’Esat Les Robinsons du Plessis-Robinson, raconte que cette structure n’a pas pour finalité le travail mais l’accompagnement et que « les personnes qui sont en Esat ont un taux de handicap trop fort et elles ne trouveraient pas d’emplois en dehors ». Ce qu’explique aussi l’Igas : « l’accès aux Esat est réservé aux personnes […] n’étant pas en mesure, momentanément ou durablement, de travailler dans une entreprise ordinaire ou dans une entreprise adaptée, ou d’exercer une activité professionnelle indépendante, et dont la productivité est inférieure au tiers de celle d’une personne valide. »

Source 20 MINUTES.

Emploi des personnes handicapées : les entreprises limousines font mieux que la moyenne nationale…

C’est en ce moment la 25ème semaine européenne Emploi-Handicap, destinée à favoriser l’emploi personnes handicapées.

Il y a encore beaucoup à faire, a expliqué ce jeudi matin Christelle Peyre, Déléguée Régionale adjointe à l’Agefiph Nouvelle-Aquitaine.

Elle était l’invitée de France Bleu Limousin.

Christelle Peyre, déléguée Régionale adjointe à l'Agefiph Nouvelle-Aquitaine

 

C’est en ce moment la 25ème semaine européenne Emploi-Handicap, destinée à favoriser le recrutement des personnes handicapées. Il y a encore beaucoup à faire, a expliqué ce jeudi matin Christelle Peyre, Déléguée Régionale adjointe à l’Agefiph Nouvelle-Aquitaine. L’Agefiph, c’est l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

Le Limousin plutôt bon élève

Invitée de France Bleu Limousin, Christelle Peyre a effectivement confirmé « qu’on constate aujourd’hui une durée plus longue de chômage pour les personnes en situations de handicap, mais les choses progressent« , a-t-elle précisé « notamment en Limousin, désormais en Corrèze neuf entreprises de plus de vingt salariés sur dix emploient au moins une personne en situation de handicap, et c’est 86% des entreprises en Haute-Vienne, et c’est mieux que la moyenne nationale« , a-t-elle dit.

Pourquoi est-ce malgré tout toujours plus difficile d’être recruté lorsqu’on est en situation de handicap ?  « Tout d’abord certaines entreprises ont simplement peur de mal faire », explique Christelle Peyre, « elles ne savent pas comment aborder le sujet avec des candidats, comment poser les bonnes questions et on est là pour les accompagner« , a-t-elle martelé. « Les entreprises ne sont pas seules, et pas seulement au recrutement mais aussi sur la durée », car le handicap peut apparaître aussi au fil d’une carrière. « Une personne sur deux sera concernée par le handicap durant sa vie professionnelle » a conclu la Déléguée Régionale adjointe à l’Agefiph Nouvelle-Aquitaine.

Source FRANCE BLEU.

« Le fait d’être en situation de handicap multiplie par trois le risque de discrimination au travail »…

Pour Fabienne Jégu, conseillère experte Handicap auprès de la Défenseure des droits, la situation professionnelle des personnes handicapées reste préoccupante en France, malgré une dynamique à l’œuvre. 

« Le fait d’être en situation de handicap multiplie par trois le risque de discrimination au travail »...

 

Pour les personnes en situation de handicap, la route vers l’emploi est semée d’obstacles, voire totalement obstruée, comme le décrypte Fabienne Jégu, conseillère experte Handicap auprès de la Défenseure des droits (DDD). Cette autorité indépendante a été désignée par le gouvernement pour veiller à l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH) des Nations unies de 2006, ratifiée par la France et entrée en vigueur dans le droit national en 2010.

Quel est votre regard sur la situation de l’emploi des personnes en situation de handicap ?

Depuis bientôt cinq ans, le handicap est le premier motif de saisine de la Défenseure des droits en matière de discrimination, et l’emploi le premier domaine dans lequel s’exercent ces discriminations. D’après notre baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi réalisé chaque année avec l’Organisation internationale du travail (OIT), le fait d’être en situation de handicap ou de souffrir de maladies chroniques multiplie par trois le risque de discrimination au travail.

Le faible niveau de qualification des personnes handicapées constitue le principal frein à leur accès à l’emploi. Et, lorsqu’elles arrivent à décrocher un emploi, elles sont le plus souvent cantonnées à des postes sous-qualifiés et rencontrent des obstacles pour progresser. Environ 80 % des saisines que nous recevons concernent l’évolution de carrière et le maintien dans l’emploi. La plupart de ces situations soulèvent la question de l’effectivité des aménagements raisonnables.

C’est-à-dire ?

Depuis 2005, la loi impose à tous les employeurs, quel que soit leur effectif, de prendre au cas par cas, des mesures d’aménagement pour permettre aux personnes handicapées d’accéder à un emploi, de le conserver, de l’exercer ou d’y progresser. Si l’employeur refuse de prendre ces mesures sans justifier qu’elles constituent une charge disproportionnée, il y a discrimination. Nos saisines révèlent que cette obligation reste mal connue des employeurs et donc mal respectée.

Nous avons été saisis, par exemple, du refus d’un employeur de respecter les préconisations du médecin du travail concernant les aménagements de poste d’un travailleur handicapé. Avec pour conséquence, l’aggravation de son handicap qui a mené à son inaptitude et, au final, à son licenciement. Le droit du travail oblige les employeurs à reclasser le salarié reconnu inapte. Or, l’employeur qui licencie un travailleur handicapé sans avoir mobilisé les dispositifs susceptibles de le maintenir en emploi est considéré comme n’ayant pas respecté son obligation de reclassement. Dans ce cas, le licenciement est considéré par le juge comme discriminatoire, donc nul.

Quels sont les autres freins à l’emploi ?

L’accessibilité est une condition essentielle à l’inclusion des personnes handicapées. Pourtant elle est encore loin d’être effective dans la plupart des domaines. Ainsi, les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public (ERP) ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre. Les transports sont également loin d’être tous accessibles. Et, désormais, il suffit, pour être dans les règles, d’aménager quelques points d’arrêt pour être en phase avec la loi.

D’une manière générale, la France accuse depuis de nombreuses années un retard important en matière d’accessibilité et, à ce jour, le bilan reste très inquiétant. Les objectifs et les échéances fixés par les lois successives ne sont pas respectés. Pire, la France continue aujourd’hui de construire et de produire des biens et des services inaccessibles, mettant ainsi en péril l’égal accès aux droits fondamentaux des personnes handicapées pour les années à venir.

Par exemple, depuis la loi ELAN de 2018, seulement 20 % des logements neufs doivent être accessibles dès leur construction, les autres devant simplement être évolutifs. Par ailleurs, de l’aveu même du gouvernement, seulement 16 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français sont accessibles à ce jour.

Le Comité des Nations unies reproche à la France d’avoir une approche trop médicale du handicap et pas assez centrée sur les droits de l’homme, qu’est-ce que cela signifie, et quelles en sont les conséquences ?

La Convention se fixe comme objectif de garantir aux personnes handicapées « la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes libertés fondamentales ». Elle considère que le handicap est le résultat de l’interaction entre, d’un côté, les incapacités de la personne – elle ne peut pas marcher, car elle est paraplégique, par exemple – et, de l’autre côté, les obstacles environnementaux – l’absence d’ascenseurs dans le métro empêche la personne de se rendre au travail. Les barrières environnementales, y compris comportementales, sont donc clairement identifiées comme étant des obstacles sur lesquels il convient d’agir, au même titre que sur les incapacités, pour garantir la participation effective des personnes handicapées.

Si l’on se contente de donner une aide technique à la personne, elle ne pourra pas pour autant se déplacer en toute autonomie si son environnement reste inaccessible. En France, la définition du handicap introduite par la loi de 2005 impute aux seules déficiences et incapacités de la personne la cause de ses limitations d’activité et et de ses restrictions de participation. Cette approche a pour conséquence de n’agir sur les barrières environnementales que de façon secondaire, ce qui est inadapté.

Au-delà des freins évoqués, quel regard porte la Défenseure des droits sur les politiques publiques en matière d’emploi et de handicap ?

En France, l’emploi est un axe majeur des politiques du handicap. Beaucoup d’efforts sont faits, une dynamique est à l’œuvre. Pourtant, la situation de l’emploi des personnes handicapées reste préoccupante. Leur taux de chômage est deux fois plus élevé, leur durée de chômage plus longue, et leur taux de retour à l’emploi plus faible. Plus globalement, l’absence de données homogènes et fiables sur le handicap au niveau national est patente. C’est regrettable : comment bien piloter ce que l’on ne mesure pas ou très mal ?

Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre d’un partenariat avec l’Agefiph.

Source LE MONDE.

Jeune mayennais en situation de handicap, Dimitri raconte son parcours face à l’emploi…

A l’occasion de la 25e édition de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, rencontre avec Dimitri, un jeune en situation de handicap qui va signer un CDI.

Dimitri Besnard travaille dans un élevage caprin.

 

La 25e édition de la SEEPH (Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées), qui se déroule du lundi 15 au dimanche 21 novembre 2021, est dédiée à la jeunesse en situation de handicap face à l’emploi. Dimitri Besnard est un jeune Mayennais qui, accompagné par Ladapt de Pontmain, a décroché un CDI.

Chez un éleveur caprin

Dimitri Besnard, originaire de Lignières-Orgères, a 29 ans. Le jeune homme souffre d’un handicap qui se manifeste par des tremblements peut-être liés à des troubles neurologiques. Ce handicap n’a pas entaché sa motivation, son souhait ayant toujours été d’évoluer dans un monde professionnel classique.

« J’ai fait ma 6e et ma 5e au collège. Après j’ai été 6 ans à Hérouville-Saint-Clair, à l’IEM (institut d’éducation motrice), et je suis arrivé à l’Esat de Pontmain en menuiserie le 1er novembre 2010. »

Des problèmes de dos vont un peu freiner son élan.

« Mais je n’ai pas lâché ! »

Ladapt, qui avait été contactée par un éleveur caprin de Pontmain ayant des besoins sur son exploitation, lui propose un stage en mars 2016. Dimitri Besnard ne le sait pas encore mais cet éleveur, Vincent Bourdon, deviendra son employeur. Un CDI devrait être signé au plus tard le 1er mai 2022.

Il forme les remplaçants

Le bilan de son 1er stage a été « très positif ». « Après, on a lancé une mise à disposition », explique Dimitri Besnard qui assurait alors « la préparation de la salle de traite, la traite, le nettoyage », de 7h à 9h.  Le reste de la journée, il retournait en menuiserie. L’arrivée du jeune homme sur l’exploitation n’a demandé aucun aménagement spécifique à l’employeur :

« On a juste évalué de manière commune avec l’exploitant le niveau de fatigabilité de M. Besnard et donc un temps de travail qui lui permette de poursuivre cette activité professionnelle. On a aussi mis en place des outils sur support informatique pour qu’il soit beaucoup plus autonome sur son poste et notamment sur tout ce qui va être transmission » d’informations.

Nicolas Reconneille Chargé de soutien et chargé d’insertion professionnelle à Ladapt

Ladapt a ouvert une section hors les murs le 1er janvier 2020. Depuis cette date, Dimitri intervient uniquement sur l’exploitation et peut, si besoin, la gérer seul, « sauf la partie administrative ».  Il forme même les personnes qui viennent en remplacement.

« C’est vraiment le bras droit de l’exploitant. »

Nicolas Reconneille

Afin de pouvoir conduire les télescopiques et le tracteur, Dimitri va aussi partir en formation pour passer son permis Caces. Nicolas Reconneille admet que certaines entreprises ont encore de nombreux freins.

« Mais de mon point de vue, les aides financières sont l’un des premiers leviers, ainsi que l’accompagnement médico-social en entreprise. Le fait d’avoir une personne qui peut intervenir dans l’entreprise a un côté rassurant et sécurisant pour les équipes de travail et les managers. »

Nicolas Reconneille

Il rappelle que Ladapt accompagne des personnes « dans un projet réaliste et réalisable du côté de l’employé et aussi de l’employeur. Il y a toujours des solutions dès lors qu’il y a des bonnes volontés des deux côtés ».

Pour Dimitri, le CDI, « c’était un rêve inatteignable à l’époque. C’est un aboutissement en soi ».

Des événements organisés

Tout au long de cette semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, des évènements sont organisés sur l’ensemble du département de La Mayenne, afin de mettre en lumière des actions en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap, mais aussi pour sensibiliser différents publics à la thématique du handicap en milieu professionnel.

Ce rendez-vous 2021 mobilise tous les acteurs locaux de l’insertion des personnes en situation de handicap.

Le site de Ladapt de Pontmain (association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) ouvrira ses portes. Cap Emploi 53 et la mission locale 53 proposeront quatre ateliers de confiance en soi et de valorisation des compétences avec un bilan final (sur inscriptions au 02 43 56 66 63). Un Handicafé sera organisé par Id’ées Interim pour favoriser les rencontres employeurs et demandeurs d’emploi en situation de handicap (inscription au 02 43 12 25 35), ainsi qu’un petit-déjeuner Entreprises à Ladapt de Pontmain avec le témoignage d’un entrepreneur local sur son expérience avec l’Esat.

Des ateliers rencontres avec les référents handicap auront aussi lieu sur le site de l’Urma 53 afin d’échanger sur l’accueil des apprenants en situation de handicap, sans oublier les actions en faveur de l’apprentissage de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées) et du FIPHFP (fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique).

Source ACTU / LE COURRIER DE LA MAYENNE.

Une recherche d’emploi plus longue et compliquée pour les jeunes en situation de handicap…

Si les jeunes en situation de handicap partagent les mêmes aspirations que l’ensemble des jeunes, ils restent confrontés à des discriminations et des freins à l’embauche importants. 

Le travail est considéré comme une condition de réussite de la vie personnelle pour 84% des jeunes en situation de handicap.

 

Quelques semaines avant le lancement de la 25e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’ Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (AGEFIPH) a mené une enquête avec l’Ifop sur les conditions d’accès à l’emploi des jeunes en situation de handicap et les représentations du handicap au travail chez les jeunes.

Une jeunesse impliquée dans le monde du travail

L’accès à l’emploi représente un élément déterminant pour l’inclusion des jeunes en situation de handicap dans la société. Le travail apparaît en effet comme une condition de réussite de la vie personnelle pour 84% des répondants. Toute une série de facteurs sont pris en compte dans le choix des offres ou des entreprises comme la localisation géographique (68%) ou bien la question de l’équilibre vie personnelle / vie professionnelle (65%).

Éric Blanchet, président de LADAPT, association engagée pour la citoyenneté des personnes handicapées, relève des avancées notables en faveur de l’insertion professionnelle et salue le rôle central joué par les associations pour permettre un accompagnement vers l’emploi. « Il faut permettre à la jeunesse d’avoir le choix dans la vie et de trouver une place dans la société. Le parcours vers l’emploi commence à se structurer. Notre responsabilité c’est de soutenir et d’accompagner ces jeunes », explique-t-il.

Néanmoins, ces derniers sont prêts à faire des concessions, notamment financières, pour décrocher un emploi. La question de la rémunération représente un élément déterminant pour seulement 36% des répondants, soit sept points de moins que pour les autres.

Un difficile accès à l’emploi

L’accès à l’emploi se révèle particulièrement long pour les jeunes en situation de handicap. L’enquête montre que leur dernière recherche a duré en moyenne près de 7,6 mois, soit presque deux fois plus longtemps que l’ensemble des jeunes. Plus de la moitié des répondants déclare que la recherche d’emploi a été compliquée.

Parmi les problématiques, celle du nombre d’offres correspondant au profil du candidat dans sa région ou bien dans son secteur, mais aussi le manque d’information sur les entreprises qui recrutent dans leur secteur.

Les jeunes dissimulent leur handicap

Parler du handicap dans la sphère professionnelle est-il un sujet tabou ? 57% des répondants ont tendance à évoquer les besoins spécifiques liés à leur handicap aux recruteurs et seulement un tiers des jeunes consentent à indiquer leur situation dans le CV. De plus, 71% des jeunes handicapés craignent de rencontrer des difficultés d’intégration lors de leur arrivée dans l’entreprise.

« Il est important que les jeunes osent parler de leur handicap et de leurs besoins, c’est un enjeu majeur. Il faut qu’on améliore l’accompagnement dans l’entreprise », avance Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées.

Adéquation entre le poste occupé et le profil

Si la recherche d’emploi est définitivement plus compliquée, 84% des jeunes handicapés affirment que leur poste actuel est en adéquation avec leur niveau de qualification (6 points de plus que la jeunesse en général) mais aussi leur projet professionnel.

« Ces résultats sont très encourageants. Quand les jeunes poussent la porte de l’entreprise, ils se sentent bien. Mais il faut encore travailler sur la mobilité et leur dire que c’est possible », poursuit Sophie Cluzel.

Un accompagnement vers le premier emploi

Tremplin Handicap accompagne des lycéens et étudiants tout au long de leur parcours d’études jusqu’à leur premier emploi. Christian Grapin, directeur de l’association, fait également le constat que l’insertion professionnelle n’est pas une mince affaire. « Pendant les études, ils rencontrent énormément de difficultés à trouver un stage ou une alternance. Cette première confrontation avec le monde professionnel ne les encourage pas à persévérer. »

L’association bénéficie d’un réseau de plus de 150 entreprises partenaires. Mais il arrive que les jeunes postulent dans d’autres entreprises et ne parlent pas systématiquement des aménagements dont ils ont besoin. « Ils ne veulent pas être plus fragilisés qu’ils ne le sont déjà et vont tout faire pour ne pas être stigmatisé. Tant que la société ne montrera pas qu’elle est en capacité d’écouter, la personne handicapée se taira. »

Source L’ETUDIANT.