« Ça suffit ! » : le handicap, grand absent de la présidentielle ?…

Insertion professionnelle, niveau de vie, scolarité, accessibilité…

Les lois défilent, les gouvernements de même.

Mais pour APF France Handicap, le compte n’y est pas.

« Ça suffit ! » : le handicap, grand absent de la présidentielle ?

 

Une journée de mobilisation nationale est organisée le 9 mars, à un mois du top départ de l’élection présidentielle. La Moselle s’y veut aux avant-postes.

« On est sur la paille… Ça suffit ! » Détresse et ras-le-bol percutent le slogan retenu par APF France Handicap, dépositaire d’un appel à une manifestation nationale programmée le mercredi 9 mars. La date n’a pas été choisie au doigt mouillé. Elle coïncide avec la réunion, à Strasbourg, des ministres européens en charge du handicap en marge de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Plus qu’un symbole, à un mois tout rond du premier round de l’élection présidentielle.

« Ce que nous souhaitons, c’est attirer l’attention sur des revendications que nous portons depuis belle lurette. Et que les candidats ne nous oublient pas. Jusqu’ici, la campagne ne s’intéresse pas aux questions essentielles pour les Français. Elle ne vise que des thématiques médiatiques, comme l’immigration. Et aucune de ces thématiques n’a trait au handicap », s’inquiète Raúl Morales La Mura, responsable interrégional des actions associatives au sein de cette structure fondée en 1933. APF France Handicap revendique un total de 20 000 adhérents et 30 000 usagers.

« Un problème culturel »

Si seules trois millions d’entre elles disposent d’une reconnaissance administrative, l’association établit à douze millions le contingent de personnes en situation de handicap dans l’Hexagone. « Ce qui fait du handicap un enjeu sociétal, insiste Raúl Morales La Mura. C’est le moment de faire entendre que notre cause ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap, mais l’ensemble de la population. »

Un cri d’alarme d’autant plus urgent et d’autant plus brûlant, constate Suzanne Barbenson, représentante départementale d’APF France Handicap, qu’en dépit des textes de loi engagés comme des promesses griffonnées en bout de table, un certain « immobilisme » prévaut au fil des années. Le copieux dossier de l’emploi, ainsi. « En 2018, une modification de la loi sur le travail prônait l’accompagnement par, et de l’emploi. Quatre ans plus tard, on en est au même point. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est deux fois plus élevé que celui des personnes valides. S’il n’y a pas de recul, en tout cas il n’y a pas d’avancées », pointe Raúl Morales La Mura.

« Ça suffit ! » : le handicap, grand absent de la présidentielle ?

Quant aux obligations faites, à partir de 1987, aux établissements de 20 salariés et plus d’employer au minimum 6 % de collaborateurs handicapés, elles peinent à être suivies d’irréprochabilité. « On n’a jamais dépassé les 4 %, regrette Suzanne Barbenson. Des entreprises préfèrent verser une compensation financière à l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées, ndlr). Et cela concerne aussi bien le privé que le public.

Certaines administrations ne montrent pas l’exemple. » En cause : « Un problème culturel, diagnostique son collègue Raúl Morales La Mura. Le handicap renvoie à une fragilité, il y a une discrimination dès le départ. L’APF n’a de cesse de sensibiliser sur le sujet. Pour autant, ce n’est pas suffisant pour franchir des paliers supplémentaires. Nous avons besoin d’une parole politique forte. »

Besoin de traductions concrètes, puissantes, également. Les transports ? Là aussi, des textes de 1975 et de 2005 établissent un certain nombre de cases à cocher. En matière d’accessibilité comme de transport à la demande. Des territoires s’y emploient. D’autres déserteraient. « En Moselle-Est, par exemple, à l’exception de Sarreguemines c’est le néant », désigne Suzanne Barbenson. « La problématique n’est pas vue dans sa globalité, analyse Raúl Morales La Mura.

Si je ne peux pas me rendre d’un point A à un point B, même au sein d’une même région, comment apporter mes compétences à la société ? Les déplacements demandent toute une mise en œuvre. Cette complication du quotidien contribue à “invisibiliser” les personnes en situation de handicap. »

Comment, aussi, croire en l’égalité des chances, interroge APF France Handicap, quand le concept d’école inclusive tremble à ce point sur ses bases – et l’on n’évoque même pas, ici, les provocations outrancières du candidat Éric Zemmour en la matière ? Dans la mire de Suzanne Barbenson, « un manque de formation » des auxiliaires de vie scolaire (AVS) ainsi qu’un maillage territorial déficient, à ses dires. « Or, tant qu’il n’y a pas d’AVS pour lui, le gamin ne va pas à l’école », illustre Raúl Morales La Mura. Une fatalité ? À en croire les deux responsables associatifs, des contre-modèles existent. En Scandinavie, situent-ils, ainsi qu’« en Italie, où les enseignants sont formés à l’accueil d’élèves en situation de handicap. Leur parcours comporte cette “expertise” ».

« Un travail quotidien »

Chilien d’origine, Raúl Morales La Mura s’en amuse avec une dose d’amertume : dans « son » pays, « le métro est accessible aux personnes en situation de handicap. Ce sont pourtant les Français qui l’ont construit. Alors pourquoi n’est-ce pas le cas à Paris, à Marseille, à Lyon ? Paris, on nous répondrait que le métro est ancien. Mais Marseille ? Mais Lyon ? » Autant de questionnements laissés sans réponse. Et autant de chevaux de bataille enfourchés par APF France Handicap, littéralement vent debout. En ce mois de février, l’association vient de rendre publique, au plan national, la première édition de l’Observatoire des droits.

L’un des enjeux de ce document de synthèse dont s’est emparé le ministère de la Santé et des Solidarités : l’effectivité des droits. Celle-ci souffrant de trous béants dans la raquette. « Il est nécessaire notamment de clarifier l’information relative aux droits des personnes, simplifier les démarches administratives et les voies de recours, généraliser l’approche de “l’aller vers” pour éviter le non-recours aux droits, reconnaître le droit à l’erreur », écrit ainsi Pascale Ribes, présidente d’APF France Handicap. « Nous avons un travail d’information au quotidien », relève Suzanne Barbenson. Ainsi qu’un rôle de caisse de résonance. Pour le Grand Est, c’est à Metz, place de Chambre, à partir de 14 h, qu’est prévu le rassemblement dans le cadre de la journée nationale du 9 mars. Avec des élus dans les rangs ?

Source LA SEMAINE.

Fabien Delplace : « J’ai une formation dans le domaine du handicap »…

Le musicien conjugue sa vie professionnelle d’AVS à la musique.

Fabien Delplace a plusieurs cordes à son arc. Il est AVS (auxiliaire de vie sociale), animateur musical et auteur-compositeur-interprète.

 

Fabien Delplace sera en concert solo le jeudi 5 novembre.

 

Quelles sont les étapes de ce parcours très diversifié ?

J’ai toujours été attiré par la musique. Jeune, j’écrivais des poèmes, des histoires fantastiques et plus tard des chansons. Je voulais les mettre en musique, mais je n’ai trouvé personne qui a accepté donc je m’y suis mis. J’ai fait des études à l’école fondée par Eddie Francisque, Racine des arts, à Paris dont je suis originaire. Je me suis formé comme chanteur et guitariste, puis comme coach d’expression vocale et artistique. Si ce mot a une consonance anglaise il est pourtant tiré du mot français cocher, celui qui dirige l’attelage. En 2011, j’ai aussi fait une formation d’intervenant musical dans le domaine du handicap. En parallèle mon expérience d’AVS m’a conduit à un poste d’animateur titulaire auprès des enfants à la mairie de Paris. Travailler avec des enfants, est l’un des plus beaux métiers du monde.

Comment avez-vous découvert Uzès ?

En 2011 je me suis occupé d’une personne en fauteuil roulant à Aigaliers pendant un an. Je me suis lié d’amitié avec sa famille et je suis souvent revenu dans la région, jusqu’à décider de sauter le pas, quitter mon CDI et Paris pour m’installer ici et faire de la musique. C’était juste avant le Covid.

Sur Uzès, une année à animer un atelier à l’Université populaire, la création d’une école de musique mobile, et quoi d’autre ?

Je fais partie du groupe de musique Gard’n’Groove, ambiance musicale funk disco pour animer des soirées festives. J’organise des stages de chant au moins une fois par mois à Saint-Chaptes au studio d’enregistrement et de répétitions de Corentin Ravel, Ravel’Prod. Je propose également du coaching vocal pour adultes. Je fais partie du groupe Tribute to Radiohead avec des musiciens montpelliérains et nîmois. Jeudi 5 novembre, je serai en concert solo avec mes compositions à la nouvelle cave à vins d’Uzès, Le Piège.

Vous écrivez vos chansons en français ou en anglais ?

Les deux ! Ma culture musicale est anglo-saxonne, Led Zeppelin, Pink Floyd, mais j’écris aussi des textes en français où je peux utiliser images et métaphores. En anglais, je me sers de phrases assez simples qui touchent directement ce que je veux dire. Je m’attache alors davantage aux sonorités, à la fréquence et aux vibrations que la mélodie apporte.

Quels sont les thèmes que vous abordez ?

L’amour, la liberté et comment trouver sa place.

Correspondant Midi Libre : 06 88 24 22 19

Source MIDI LIBRE.

À Boos, le combat d’une mère avant la rentrée en seconde de son fils autiste…

Sabrina Langlet, habitante de Boos, se bat depuis le début de l’été pour se voir attribuer la prise en charge d’un transport adapté pour son fils, Léo, atteint d’autisme.

Il entre en seconde et son handicap ne lui permet pas de prendre le bus pour aller au lycée.

Mais les réponses sont négatives.

Léo et sa mère Sabrina, mobilisée depuis le début de l'été pour trouver une AVS à son fils et une prise en charge en transport adapté pour la rentrée. .

 

Avant chaque rentrée scolaire, c’est une question qui revient tout le temps : comment les enfants handicapés vont-ils être accompagnés ? Souvent, les parents sont obligés de se battre pendant plusieurs semaines pour avoir une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire). C’est le cas de Sabrina Langlet, habitante de Boos, près de Rouen.

Son fils de 16 ans, Léo, est atteint d’autisme et rentre en seconde en septembre. Il n’a toujours pas d’AVS, mais surtout, il va se retrouver obligé de prendre le bus pour aller au lycée, alors que son handicap l’en empêche.

« On a rempli un dossier, pour qu’il bénéficie d’un transport adapté pour aller au lycée, pour qu’il ne prenne pas le bus. Mais la MDPH a refusé, en me disant qu’il était suffisamment autonome. Sauf que personne n’est jamais venu le rencontrer », s’insurge Sabrina Langlet, qui précise que Léo n’est pas autonome, il souffre d’hyperacousie et d’anxiété, ne supporte ni le bruit, ni les imprévus. 

« Tout le monde se renvoie la balle »

La maman, qui a arrêté de travailler depuis 10 ans pour gérer toutes les démarches administratives, se bat donc depuis début juillet pour trouver une solution. « La MDPH dit que c’est au Département de gérer et le Département dit que c’est à la MDPH, tout le monde se revoie la balle ! C’est aberrant », explique-t-elle.

Si on ne leur propose pas de solution, Sabrina Langlet sera obligée de prendre le bus avec son fils, matin et soir, mais il sera tout de même anxieux. « Je ne me sens pas capable de prendre les transports en commun, il y a beaucoup de monde et surtout beaucoup de bruit », confie Léo. C’est donc un stress en plus dans cette rentrée déjà pleine de changements. 

Pour le moment, l’adolescent qui avait la même auxiliaire de vie scolaire au collège, ne sait pas s’il aura une AVS au lycée et n’a donc encore rencontré personne.

« Je suis très énervée, j’en veux au Gouvernement »

« L’inclusion des personnes en situation de handicap constitue une des priorités du quinquennat », avait déclaré le Premier ministre Edouard Philippe en juillet 2017. Mais Sabrina Langlet n’est pas de cet avis.

« Ça fait 10 ans que je me bats, et ça va continuer. À chaque rentrée, c’est pareil pour les parents d’enfants handicapés. Côté administratif, c’est aberrant. Franchement, je suis très énervée. _J’en veux au Gouvernement qui avait promis que ce serait une cause nationale, et finalement, rien ne change_« , témoigne-t-elle.

Source FRANCE BLEU.

La surdité, handicap invisible : « On ne se rend pas compte à quel point cela peut être un calvaire »…

Nées malentendantes, Inès et Léa, originaires de Saint-Pierre-Église (Manche), nous racontent leurs difficultés quotidiennes.

Un calvaire parfois quand on a 16 et 19 ans…

Malendendantes de naissance, Léa et Inès, ici avec leur mère Isabelle, ont dû se rendre à Caen pour recevoir une éducation spécialisée au lycée.

 

Inès et Léa Morin-Colas, respectivement âgées de 16 et 19 ans, sont atteintes d’une surdité bilatérale progressive, maladie génétique. Cela signifie que leur audition, déjà d’une capacité de 60 % appareillée ,et 40 % sans appareil, risque de continuer à diminuer durant leur vie, voire de disparaître complètement.

Victimes de ce « handicap invisible », ces jeunes femmes de la Manche ont choisi de témoigner :

« Les gens ne se rendent pas compte à quel point cela peut être un calvaire. »

Inès et Léa

Les masques, « une catastrophe »

Léa a été appareillée dès l’âge de 3 ans.

« La première chose que ma fille m’a dite quand elle l’a mis, c’est : « Maman, les oiseaux chantent ! »

Isabelle Maman d’Inès et Léa

Cet appareil auditif coûte une fortune pour le petit budget familial : 4 000 €, remboursé 600 € par la mutuelle avant 20 ans, puis 200 €. Mais sans cet objet, impossible d’entendre l’environnement, les voitures, et même les conversations.

Il leur a fallu apprendre à lire sur les lèvres comme complément. Alors avec les masques, « c’est une catastrophe ».

Le matin, les deux sœurs ne peuvent pas entendre leur réveil. « Je le mets sous mon oreiller, il me réveille en vibrant et en faisant de la lumière », indique Léa. À leur domicile de Saint-Pierre-Église, les alarmes incendies sont toutes lumineuses et en réseau, sinon elles n’entendraient rien en cas d’urgence.

Harcelées au collège

Ce handicap a entraîné des complications durant leur scolarité, et notamment dans leur relation aux autres élèves. Léa confie avoir été harcelée au collège.

« Certains profitaient de ma surdité pour m’insulter, m’appelaient « la sourde » ou me disaient que je faisais semblant. Mais c’est surtout le regard des autres qui est compliqué. »

Léa

Pour ne rien arranger, « parfois les professeurs oubliaient la surdité ».

C’est seulement arrivées au lycée que la situation a pu s’améliorer. Mais il leur a fallu partir près de Caen, dans un lycée proposant une unité Ulis pour sourds ou malentendants. « Il n’y a pas ça dans la Manche. » Là, elles reçoivent le soutien d’un AVS (auxiliaires de vie scolaire), qui leur permet de suivre un parcours classique en apportant un soutien spécifique à leur handicap.

« On ne demande pas le bout du monde »

En plus de ce support, s’ajoutent quelques petits dispositifs « qui nous aident grandement ». Que ce soit l’installation de boucles magnétiques au théâtre, ou un dispositif Bluetooth relié à leurs appareils leur permettant d’écouter de la musique ou d’appeler leurs copines avec leurs téléphones. Ces mêmes copines qui font l’effort d’apprendre la langue des signes.

Car Inès et Léa ne bénéficient pas d’autres aides sociales mais, surtout, n’ont pas de carte d’invalidité.

« On ne demande pas le bout du monde ! Pas d’argent ! Juste une carte qui leur permettrait d’être identifiées facilement comme souffrant d’un handicap. »

Isabelle
Mais malgré toutes les commissions passées à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) depuis des années, rien. Cette carte leur permettrait pourtant « de justifier à tout moment qu’elles ont un handicap. Aujourd’hui, il peut se passer n’importe quoi d’urgent, elles ne peuvent pas le justifier ! »

Source LA PRESSE DE LA MANCHE.

Côtes-d’Armor. Ils réclament des accompagnants pour les élèves en situation de handicap…

Une cinquantaine de personnes s’est réunie ce mardi 23 février 2021, devant la préfecture de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), pour demander le recrutement immédiat d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

64 élèves scolarisés dans le département seraient en attente d’un AESH.

Le préfet a ensuite reçu une délégation de syndicalistes, associations, représentants de parents d’élèves et des AESH.

Rassemblement pour le recrutement immédiat des AESH devant la préfecture des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc.

 

Ils sont accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), professeurs, représentants syndicaux et parents d’élèves (1) et se sont retrouvés, ce mardi 23 février 2021, à 15 heures, devant la préfecture des Côtes-d’Armor à Saint-Brieuc.

 64 élèves scolarisés dans le département attendraient la nomination d’un AESH. C’est une situation inacceptable. Les droits des enfants doivent être respectés. Sans cette aide humaine, l’enfant est mis en difficulté, il prend du retard et risque le décrochage scolaire , ​explique Stéphane Rabiniaux, enseignant au lycée et secrétaire départemental du syndicat CGT Educ’action.

Des recrutements et une meilleure reconnaissance

Un peu plus loin, il y a Juliette Duchesne, AESH de 51 ans. « Je suis aussi ici pour que notre métier soit mieux reconnu et que nos conditions de salaire soient meilleures ​, indique l’accompagnatrice.

Virginie Sauvage est venue défendre devant la préfecture de Saint-Brieuc les droits de son fils et des autres enfants privés d’AESH.

« Privé d’AESH depuis septembre, faute de budget »

Pancarte au cou, Virginie Sauvage est venue défendre les droits de son fils. Il est écrit : Clément, 6 ans, sans AESH. L’inclusion est un droit, pas une valeur. La valeur monétaire, le budget, sont des mots qui résonnent ici dans de nombreuses bouches.  Mon fils devrait avoir une AESH depuis septembre. Depuis la rentrée, il est privé d’AESH et donc de ses droits. L’inspection académique nous explique qu’ils ne peuvent pas embaucher car ils n’auraient pas le budget. Il faut qu’ils débloquent le budget sans quoi nous devrons saisir le tribunal administratif »,souligne cette maman de 39 ans. ​

Le préfet et le secrétaire général de l’inspection académique de Saint-Brieuc ont ensuite reçu une délégation, pendant une heure. Après l’échange, un des représentants syndicaux indiquait  qu’aucune mesure concrète n’aurait été prise et que les contraintes budgétaires seraient une des explications principales au manque d’AESH ».

(1) Unions départementales CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA-Éducation 22, des associations ALMA 22, APEDYS 22, Autisme 22, FCPE 22, des parents d’élèves et des AESH.

Source OUEST FRANCE.

À Marseille, une petite fille en situation de handicap, privée d’auxiliaire de vie scolaire…

Marilou 9 ans, n’a toujours pas reçu l’aide d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) depuis près d’un an alors que son dossier a été validé par la Maison départementale des personnes handicapées.

Une situation qui plonge sa mère dans la détresse.

Karen Gervais et sa fille Marilou.

Vous êtes mon dernier espoir, je n’ai plus que vous » lâche Karen Gervais, la maman de Marilou alors qu’elle nous décrit sa peine d’une colère froide. En 2019, elle apprend que sa fille est atteinte d’une maladie neuropathique et décide donc de faire une demande d’auxiliaire de vie scolaire (AVS) auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour que son enfant puisse suivre une scolarité plus normale. Son dossier est accepté, et depuis, rien du tout. À part la continuation d’un train de vie de galères pour la famille. « Je ne sais plus vers qui me retourner… Je ne peux plus travailler, je suis arrêtée pour dépression. L’école veut bien la garder mais elle n’est pas obligée de le faire », explique la maman.

Pas de cantine, ni de garderie non plus

Car si l’établissement accepte de garder la petite en classe, il n’en va pas de même concernant la garderie du matin ou les repas à la cantine le midi. « Elle n’est pas prise en charge car elle n’a pas d’AVS. C’est le serpent qui se mord la queue. Je suis obligé de l’amener à 8h15, de revenir la chercher à 11h45, de la ramener à 13h30 et revenir encore à 16h30. Comment est-ce que je peux reprendre une vie normale ? »

Si son dossier a bien été accepté par la MDPH, la mise en exécution du protocole revient à l’Éducation nationale et l’académie d’Aix-Marseille dans le cas de Marilou. « Ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre d’histoires… » souffle une fonctionnaire de la MDPH. « Les parents nous appellent souvent pour nous dire qu’ils n’ont pas d’AVS, mais nous n’y pouvons malheureusement rien » conclut-elle. Si le problème semble fâcheusement ordinaire, la question reste tout de même entière : que faire et pourquoi cela bloque-t-il ?

Du côté du rectorat, on se risque à une première explication assez bancale. « Le problème c’est qu’aujourd’hui il y a une mutualisation des heures dans différents établissements. Cela ne concerne plus un seul établissement ou un enfant. Une même AVS s’occupe de plusieurs enfants et, des fois, elle ne peut pas effectuer toutes les heures auquel l’enfant à droit. » Sauf que la famille Gervais n’a pas bénéficié d’une seule minute d’accompagnement, la vérité, plus gênante, se trouverait-elle ailleurs ? « Concrètement sur le cas de cette dame et sa petite, l’AVS qui devait s’occuper d’elle est en arrêt maladie, et on ne peut que subir la situation, c’est malheureux mais elle n’a pas eu de chance, c’est un concours de circonstances. On ne peut qu’attendre que cette personne revienne travailler… »

Source LA MARSEILLAISE.

Alsace : une association de parents aide au recrutement d’assistants de vie scolaire (AVS)…

Chaque année de nombreux parents d’enfants en situation de handicap se demandent si leur enfant aura un assistant de vie scolaire à la rentrée.

A Brumath, dans le Bas-Rhin, une association de parents a décidé de lancer un appel à candidatures, pour donner un coup de pouce au recrutement.

Qui aidera Eve à la rentrée ? Joëlle Suss cherche dans son réseau des mamans intéressées par le métier d'assistant de vie scolaire (avs) pour la rentrée 2020

Chaque année, c’est le dilemme pour certains parents : leur dossier sera-t-il accepté par la Maison départementale des handicapés (MDPH)? Et si le handicap de leur enfant est reconnu, aura-t-il droit à un assistant de vie scolaire (AVS) ? Chaque étape met parfois plusieurs mois, et le parcours  n’est pas simple pour ces familles.

La présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves du Bas-Rhin (FCPE) de Brumath, Joëlle Suss, a décidé de leur donner un coup de main. Il y a trois ans, elle avait bénévolement aidé au recrutement d’AVS (officiellement appelés désormais AESH, accompagnants des élèves en situation de handicap). Grâce à son réseau de parents d’élèves sur Brumath et ses environs, et via Facebook, elle a aidé à trouver des candidats. Cette année, elle a réactivé son réseau une nouvelle fois, dès qu’elle a su qu’il manquait beaucoup d’AVS dans son secteur.

Joëlle Suss a lancé un appel à candidature le 1er juillet dans ce post Facebook, partagé 54 fois.

Depuis, elle a été contactée par beaucoup de personnes. Elle a aussi fait marcher le bouche-à-oreille, parmi les parents d’élèves qu’elle cotoie. « J’ai un grand réseau de parents, et parfois ça intéresse une maman, qui souhaite retravailler tout en restant disponible pour ses enfants. Ce genre de postes correspond très bien à ces mamans, et ce ne sont pas forcément des personnes qui vont s’inscrire à Pôle Emploi. » Le salaire est de 700 euros à 900 euros maximum, puisque ce sont sont des contrats de 24 à 28 heures par semaine généralement.

Le référents AVS du secteur concerné reçoit finalement les candidatures et organise les entretiens d’embauches pour l’académie de Strasbourg. Le niveau bac est requis, et une formation est prévue. Chaque année, 2000 à 3000 AVS sont recrutés dans les écoles, collèges et lycées du Bas-Rhin. Mais de nombreux enfants doivent finalement être déscolarisés par manque d’AVS ou continuent leur scolarité dans des conditions difficiles, qui peut les mener à l’échec.

Eve a 11 ans, elle passe en 6e en septembre prochain. « Elle est multi-dys« , explique Marion Lasbroas, sa maman : elle cumule dyslexie, dysgraphie, dysorthographie et dyscalculie, un handicap reconnu depuis décembre 2019. « Elle n’a pas pu avoir une AVS en cours d’année, alors que pourtant elle y avait droit. On espère vraiment que pour son passage au collège, elle en aura un. Heureusement, sa maîtresse de CM2 a été très à l’écoute de ses problèmes, elle s’est même formée pour pouvoir comprendre son handicap et l’aider. Grâce à elle, Eve aime apprendre et n’a pas été dégoûtée de l’école, l’année s’est très bien passée. »

Marion Lasbroas espère que sa grande fille pourra avoir une AVS à la rentrée

Au quotidien, une page d’exercices de français se passe ainsi : Marion aide sa fille à comprendre et à bien lire les questions. Puis, Eve écrit les réponses. Au bout de quelques lignes, la petite fille tend le crayon à sa maman pour qu’elle continue d’écrire à sa place. Elle lit ensuite chaque question et y répond à l’oral, et Marion écrit les réponses sous sa dictée, en s’assurant bien qu’elle a compris et qu’elle connaît l’orthographe des mots.

Eve parle sans problème de son handicap. Elle est heureuse d’aller au collège et elle espère qu’elle pourra compter sur une AVS pour l’aider. « Parfois j’ai mal aux mains, et même si je fais des étirement ça peut rester pendant 20 minutes« , explique-t-elle. « Quand je regarde les phrases à écrire, on dirait une montagne pour moi, donc c’est assez dur. Et pour la lecture, je dois d’abord lire dans ma tête, avant de lire à voix haute. Mais personne ne connaît ma technique, donc la prof ne comprend pas et passe à un autre élève. »

Une AVS pourrait prendre en note ses réponses et l’aider à se concentrer sur ses apprentissages. Eve est aussi en train d’apprendre à taper sur un clavier d’ordinateur, ce qui pourrait l’aider dans quelques années pour la prise de note. L’aide d’une AVS permet à certains de ces enfants d’accéder à l’autonomie en fin de scolarité.

Pour devenir AVS, sur Brumath ou environ, n’hésitez pas à contacter Joëlle Suss, FCPE : joelle.suss@fcpebrumath.fr. D’autre associations de parents d’élèves se mobilisent aussi pour relayer l’appel à candidature.

Source FR3.

« Julie ne peut pas avancer aussi vite que ses camarades » : pour les élèves handicapés, l’école à la maison vire au casse-tête…

Depuis la fermeture des établissements scolaires, pour cause d’épidémie de coronavirus, les parents d’élèves handicapés se retrouvent seuls avec leurs enfants, avec souvent des ressources scolaires inadaptées.

L'école à la maison concerne tous les élèves français depuis le 16 mars.

Depuis la fermeture de tous les établissements scolaires le 16 mars, pour ralentir la propagation du Covid-19, tous les élèves français suivent un enseignement à distance. L’école à la maison n’est souvent pas une situation facile pour les enfants comme pour les parents. Et c’est encore plus le cas pour les enfants handicapés, qui bénéficiaient à l’école d’un accompagnement spécifique, notamment avec des auxiliaires de vie scolaire (AVS).

Pour Christine et sa fille de 11 ans, Julie, qui souffre d’importants troubles de l’apprentissage, l’école à la maison c’est un défi quotidien. L’accompagnant qui aide normalement Julie n’est plus là, et les cours à distance ne sont pas adaptés. « Quand elle est en classe, Julie a des polycopiés particuliers, plus espacés, avec des lettres plus grosses, explique Christine. Là ce n’est pas du tout le cas, elle reçoit les mêmes cours que les autres enfants en termes de forme. Julie est très inquiète, elle voit qu’elle ne peut pas avancer aussi vite que ses camarades. »

Plus de prise en charge par des spécialistes

Pour les handicaps plus lourds, c’est la prise en charge par les professionnels qui manque vraiment. Caroline s’inquiète pour sa fille Louise, 5 ans, atteinte de trisomie 21. « En temps normal, Louise a deux séances d’orthophonie par semaine, une séance de psychomotricité et une séance de kinésithérapie, détaille sa mère. Évidemment, les professionnels ne peuvent pas travailler en ce moment, donc on essaie à la maison de faire des petits jeux mais c’est très compliqué. Les séances peuvent vite virer à des moments de frustration, de colère de part et d’autre. »

Et Caroline s’interroge déjà sur le retour en classe, car il faudra du temps à Louise pour se réadapter après cette longue pause. Le conseil scientifique a préconisé mardi 24 mars un confinement d’une durée de 5 à 6 semaines, qui durerait jusque fin avril-début mai.

Source FRANCE INFO.