Loir-et-Cher : la voie de l’apprentissage, un format idéal pour professionnaliser les personnes handicapées…

Après des années d’échec scolaire, Dorian a retrouvé le goût d’apprendre en décrochant une alternance au garage Bellanger (Loir-et-Cher).

En situation de handicap, le jeune homme de 16 ans bénéficie d’un suivi adapté grâce à Cap Emploi, structure financée par l’Agefiph.

 

A 16 ans, Dorian, en situation de handicap, a trouvé une alternance dans un garage à Vendôme (Loir-et-Cher).

« C’est un vrai parcours du combattant à chaque fois. Quand on voit Dorian, on ne se doute pas de son handicap, alors c’est compliqué pour certains de comprendre ou même d’y croire. Seulement il existe plein de handicaps différents et tout autant de façon de les gérer. »

Un élève incompris

Déjà tout petit, Dorian est un bébé très tonique et ressent tout plus intensément que les autres enfants de son âge : la tristesse, la douleur, l’amour ou la colère. Mais tout s’accélère quand il rentre au CP. « C’était chaotique. Il était incapable de tenir en place, il ne retenait aucune leçon et était agressif vis-à-vis des qui se moquaient de lui« , témoigne sa mère Fany.

Pour les professeurs de Dorian, c’est simplement un élève turbulent et mal éduqué. « A l’époque, on ne connaissait pas beaucoup de choses sur le handicap et on en parlait très peu« , rappelle Fany.

Mais après quelques tests, une orthophoniste pose enfin le diagnostic. Dorian est dyslexique, dysorthographique, hyperactif et détient des problèmes cognitifs qui l’empêchent de retenir les informations.

« Dans notre pays, si on ne rentre pas dans le moule et qu’on est différent, tout est plus compliqué. »

Fany, mère de Dorian

Dès lors, sa mère entame toutes les démarches auprès de l’Education nationale et de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) : « Il faut s’y prendre des mois à l’avance, que ce soit pour les dossiers ou les rendez-vous avec les professionnels de santé. »

Du CP à la 3e, Dorian est accompagné par plusieurs auxiliaires de vie scolaire (AVS). Mais les moqueries continuent. Les professeurs ne savent pas comment gérer la situation et le jeune homme est obligé de changer plusieurs fois d’école. « Dans notre pays, si on ne rentre pas dans le moule et qu’on est différent, tout est plus compliqué« , dénonce Fany.

Pour Dorian c’en est trop. Il veut travailler. Mais à 14 ans, le choix est assez réduit. Il se tourne alors vers une maison familiale rurale (MFR) qui lui permet de faire ses années de 4e et de 3e tout en faisant des stages en entreprise.

La mécanique automobile, une vocation

C’est lors d’une de ces semaines de stage que Dorian rencontre Damien, gérant du garage Bellanger à Vendôme (Loir-et-Cher) : « Au début c’était un peu compliqué, mais petit à petit Dorian a pris ses marques et nous aussi. Il est poli, serviable, appliqué et volontaire« , explique-t-il.

Alors quand Dorian explique à Damien sa volonté de faire un CAP en mécanique automobile, c’est tout naturellement que le patron accepte de le reprendre dans son garage. Mais pour cela, le jeune homme doit trouver un établissement d’enseignement et une nouvelle assistante. « En choisissant le CAP, Dorian est devenu un employé et n’avait donc plus le droit à une AVS« , précise Fany.

Perdue, la mère se tourne vers Christophe Payelle, conseiller à Cap Emploi Loir-et-Cher, spécialisé dans l’accompagnement des personnes handicapées en contrat de professionnalisation ou d’alternance : « Nous faisons le lien entre l’école, l’apprenti et l’entreprise. Nous construisons avec eux un projet professionnel adapté et nous assurons un suivi continu auprès de tous ces acteurs« , explique-t-il.

C’est ainsi que Dorian a pu intégrer le centre de formation d’apprentis (CFA) de Blois et poursuivre son alternance au garage Bellanger. Tout ça avec l’assistance d’Hélène, sa nouvelle auxiliaire de vie, subventionnée par l’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).

« Après des années de combat à l’école, Dorian m’expliquait qu’avec le CFA et son alternance, c’était la première fois qu’il était heureux d’apprendre« , se réjouit Christophe Payelle.

« Sur le marché de l’emploi, les places vont être encore plus chères et les employeurs n’auront pas la patience d’embaucher des personnes handicapées. »

Fany, mère de Dorian

Mais avec la crise sanitaire, Fany s’inquiète pour l’avenir professionnel de son fils : « L’année dernière, il n’a eu que deux semaines d’école, sur douze initialement prévues. Il a commencé sa deuxième année avec beaucoup de retard. Sur le marché de l’emploi, les places vont être encore plus chères et les employeurs n’auront pas la patience d’embaucher des personnes handicapées. »

Pour l’heure, Dorian continue de travailler au garage et ce, malgré le confinement. Il nettoie et prépare les véhicules d’occasion sous le regard bienveillant du chef d’atelier.

De son côté, Fany a déjà pris de l’avance et a entamé une procédure pour que son fils puisse redoubler et valider son diplôme : « Il a travaillé tellement dur depuis des années que je fais tout pour qu’il puisse aller au bout. Pour qu’enfin il puisse prouver à tous ceux qui ne croyaient pas en lui qu’il est capable de trouver un emploi comme tout le monde. »

Source FR3.

Nouvelle éco : ISAGRI, une entreprise qui se bat pour l’embauche de salariés en situation de handicap…

La Nouvelle éco vous emmène chez ISAGRI, entreprise beauvaisienne qui se bat pour l’embauche de personnes en situation de handicap.

Elle conçoit des logiciels informatiques pour l’agriculture ou la comptabilité.

Elle vient de signer une convention avec un fond d’insertion des personnes handicapées.

L'entreprise ISAGRI se fixe comme objectif d'embaucher en CDI dix personnes en situation de handicap par an.

L’insertion des personnes en situation de handicap, c’est dans l’ADN de l’entreprise ISAGRI. Depuis longtemps, elle se bat pour l’insertion de salariés reconnus comme travailleurs handicapés. Elle vient de signer une convention avec l’Agefiph, l’association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées, pour continuer son combat pour l’emploi. La mission de l’Agefiph est de favoriser l’insertion, le maintien et l’évolution professionnelle des salariés handicapés dans les entreprises du secteur privé. La Nouvelle éco vous fait découvrir avec France Bleu Picardie comment l’entreprise ISAGRI, dont le siège est basé à Beauvais (Oise), se bat pour l’embauche de personnes en situation de handicap.

Embauche de salariés handicapés : dans l’ADN d’ISAGRI

En passant un entretien chez ISAGRI Jean-Philippe Levillain, ancien militaire reconverti dans l’informatique en situation de handicap ne s’attendait pas à un accueil… normal. « Il n’y a pas eu de blanc quand j’ai annoncé ma situation de travailleur handicapé, se souvient-il, on m’a juste posé une question : « est-ce que vous avez besoin de matériel spécialisé? », j’ai trouvé ça assez bluffant quand même! »

Grâce à la signature de la convention avec l'Agefiph, l'entreprise ISAGRI va recevoir des aides financières pour multiplier ses actions en faveur de l'inclusion des salariés handicapés.

Depuis 2 ans, le directeur de projet fait partie de l’équipe d’ambassadeurs handicap de l’entreprise. « Etre ambassadeur handicap c’est être un relais entre les personnes qui sont peut-être en situation de handicap ou de maladie et l’entreprise, explique Jean-Philippe Levillain, ça libère la parole des salariés. Et j’accompagne aussi les managers. L’an dernier une personne qui avait un cancer lourd est venue me voir et j’ai vu aussi son manager. On a échangé librement autour d’un café, sans galon, c’est important. Et ça s’est fait naturellement, je trouve que c’est très valorisant! »

Mais 1,2% seulement de travailleurs en situation de handicap

Mais sur ses 2200 collaborateurs, 27 salariés seulement sont en situation de handicap (1,2%). L’entreprise ISAGRI est encore loin des 6% légaux de travailleurs handicapés. « Non nous ne sommes pas dans les clous, mais c’est un chiffre qui n’est pas facile à atteindre malgré notre volonté très forte, regrette Pascal Chevalier, directeur général d’Isagri. Il faut trouver les personnes qui correspondent au profil des postes que l’on a et depuis au moins 20 ans on met beaucoup d’énergie à le faire mais ça reste compliqué« .

C’est important que les collaborateurs soient en confiance », Lydia Duval, DRH d’ISAGRI

Bien souvent, les salariés ne dévoilent pas leur handicap comme l’explique Lydia Duval, responsable des ressources humaines en charge de la mission handicap dans l’entreprise : « Nous avons même des collaborateurs qui sont là depuis plusieurs années, qui n’ont jamais osé en parler ou faire le pas, déplore Lydia Duval. Hier par exemple, j’ai reçu un appel d’un salarié qui m’a avoué être en situation de handicap depuis des années. Ça m’a permis de comprendre son déroulement de carrière. Il suffit parfois de pas grand chose pour que les salariés se sentent bien. Un petit frigo par exemple sur un bureau pour les salariés diabétiques qui ont besoin de stocker de l’insuline. C’est important pour nous que les collaborateurs soient en confiance » estime la DRH.

Objectif : dix embauches de travailleurs handicapés par an

Alors pour réussir à embaucher, l’entreprise multiplie des actions en interne et en externe. Elle a par exemple accompagné un salarié diabétique à faire un trek sur le Mont Blanc ou contribué à créer une équipe de rugby fauteuil. La signature de la convention avec l’Agefiph, l’organisme qui vient en aide aux entreprises pour accueillir des salariés handicapés, est un véritable encouragement pour l’entreprise : « c’est un signe à mener des actions et c’est aussi un encouragement financier à avoir encore plus d’ambitions pour les actions que l’on mène! » se réjouit Pascal Chevalier, le directeur général d’ISAGRI. D’autant que l’Agefiph n’a signé que deux conventions dans l’Oise : avec ISAGRI et avec le parc Astérix en… 2005!

Cette convention est un encouragement à avoir encore plus d’ambitions! » Pascal Chevalier, directeur général d’ISAGRI

Sur les 500 000 salariés en situation de handicap en France, 55 000 habitent dans la région Hauts-de-France, avec la particularité qu’ici, ce sont des travailleurs handicapés plus jeunes. « Le handicap est souvent le handicap acquis au cours de la vie au travail, une sociologie de 45/50 ans et plus, explique Yvan Talpaert, délégué régional d’Agefiph Hauts-de-France. Ça veut dire qu’il nous faut aussi déplacer ici le curseur pour accompagner ce public plus jeune« .

Chaque année, la société ISAGRI embauche environ 150 personnes en CDI, souvent des premiers emplois. Parmi eux, l’entreprise se fixe l’objectif d’intégrer dix travailleurs handicapés par an.

Source FRANCE BLEU.

Des aides pour maintenir l’emploi des travailleurs handicapés pendant le confinement… Détail…

Pendant et après la crise sanitaire, les travailleurs en situation de handicap risquent d’être les premiers licenciés.

L’Agefiph, association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, débloque 23 millions d’euros pour favoriser le maintien de leur emploi. 

Des aides pour maintenir l'emploi des travailleurs handicapés pendant le confinement. Image d'illustration/ © Philippe Lavieille/ Le Parisien / Maxppp

Arnaud Lévêque est le délégué régional de l’Agefiph en Centre-Val de Loire. Il est très inquiet pour l’emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises privées.

« La plupart des personnes en situation de handicap travaillent dans des petites et moyennes entreprises. On craint que beaucoup de ces entreprises ne repartent pas après la crise. Quand on sait que le taux de chômage des travailleurs en situation de handicap était de 18% avant la crise. Ils ont deux fois plus de risques de rester demandeurs d’emploi.  » 

Les travailleurs en situation de handicap ont deux fois plus de risques de rester demandeurs d’emploi ou d’être licenciés pendant et après la crise sanitaire.

23 millions d’euros d’aide mobilisés

Face à la crise sanitaire et économique, l’Agefiph a décidé d’adapter son offre de financement pour soutenir les entreprises qui emploient des travailleurs en situation de handicap ainsi que les salariés pour favoriser le maintien de leur emploi.

Au niveau national, l’Agefiph mobilise 23 millions d’euros à travers 10 mesures exceptionnelles.

Qu’est-ce que l’Agefiph ?

L’Agefiph est l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées. À ce titre, elle gère le fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (FIPH).

Ce fonds est alimenté par les contributions versées par les entreprises de 20 salariés et plus n’atteignant pas le taux d’emploi légal de 6 % des travailleurs handicapés. Il permet de financer des aides, des prestations et des services mis en œuvre au quotidien sur le terrain, que ce soit pour accompagner les personnes handicapées ou les employeurs.

En région Centre-Val de Loire, 3285 entreprises sont assujetties à l’OETH ( Obligation d’emploi des travailleurs handicapés) . Elles ont versé en 2019 un peu plus de 9 millions d’euros.

Quelques exemples des mesures exceptionnelles pour faire face à la crise sanitaire

  • Un aide de 1000 euros pour favoriser le télétravail : « Si une entreprise privée est contrainte de prendre des mesures de télétravail, la personne en situation de handicap n’a peut-être pas l’équipement nécessaire chez elle. On va accorder une aide qui va jusqu’à 1000 euros pour que la personne poursuive son activité « , explique Arnaud Lévêque, le délégué régional de l’Agefiph en Centre Val-de-Loire
  • Un forfait de 200 euros par jour pour l’hébergement, les repas et les transports : « Certaines personnes travaillent dans des entreprises essentielles à la nation. C’est le cas notamment des salariés en grande distribution ou des agents de nettoyage. L’Agefiph leur propose 200 euros par jour pour financer leurs déplacements en voiture faute de transports en commun, leurs repas et leur hébergement s’ils doivent dormir à l’hôtel près de leur lieu de travail. « 
  • Un aide de 1500 euros pour les créateurs d’entreprise : « Beaucoup de travailleurs en situation de handicap ont créé leur entreprise, faute d’avoir trouvé un emploi adapté. Nous leur octroyons une aide de 1500 euros pour passer ce cap difficile s’ils ont créé leur activité dans les trois dernières années. »
  • 10 heures d’accompagnement pour la sortie de crise : « La sortie de crise sera difficile pour les créateurs d’entreprise. Nous leur offrons 10 heures d’accompagnement pour les aider à relancer ou à réorienter leur activité.«  
  • Une aide de 500 euros pour s’équiper en matériel informatique afin de poursuivre une formation : « Parmi les missions de l’Agefiph, la formation des personnes en situation de handicap est primordiale. Ceux qui avaient commencé une formation avant la pandémie pourront la poursuivre à distance. S’ils n’ont pas le matériel informatique nécessaire, nous débloquons une aide de 500 euros. » 
  • Le report du prélèvement de l’obligation d’emploi des personnes en situation de handicap. Normalement l’obligation d’emploi est prélevée au mois de mars. Il s’agit de ce que paient les entreprises privées de plus de 20 salariés qui emploient moins de 6% de travailleurs en situation de handicap. Le prélévement a été reporté au mois de juin. Cela représente 100 millions d’euros au niveau national chaque année avec 120 000 entreprises contribuantes.

Comment bénéficier de ces aides ? 

Pour bénéficier des aides, les entrepreneurs et les salariés peuvent contacter l’Agefiph par mail :

www.agefiph.fr
ou
centre@agefiph.asso.fr

Une cellule d’écoute psychologique pour les travailleurs en situation de handicap :

Depuis ce lundi 20 avril 2020, l’Agefiph a ouvert une cellule d’écoute psychologique pour les travailleurs en situation de handicap. «  Le confinement est un facteur de stress pour nos publics. Avec cette cellule d’écoute, ils peuvent parler à un psychologue clinicien spécialisé et solliciter une aide « , explique Arnaud Lévêque de l’Agefiph Centre Val-de-Loire.

Le numéro pour la cellule d’écoute de l’Agefiph est :
0800 11 10 09  du lundi au dimanche de 9 h à 18h.

Source FR3.