La maladie de Parkinson, un handicap peu reconnu !…

A mesure que cette pathologie neurodégénérative progresse, elle devient de plus en plus handicapante, car elle provoque une perte d’autonomie. C’est pourquoi certains patients sont contraints d’arrêter de travailler.

Mais à ce jour, la maladie de Parkinson est une affection progressivement invalidante peu reconnue.

Plusieurs malades rencontrent des difficultés pour faire valoir leurs droits, selon l’association France Parkinson.

La maladie de Parkinson, un handicap peu reconnu !

 

L’ESSENTIEL
  • L’enquête a été menée auprès de 3.579 adultes atteintes de la maladie de Parkinson, dont 3.087 patients et 492 aidants.
  • 30 % des malades interrogés disposent de la reconnaissance de handicap.

La maladie de Parkinson constitue la deuxième cause de handicap moteur après les accidents vasculaires cérébraux. Pourtant, 70 % des personnes souffrant de cette affection neurodégénérative depuis plus de dix ans ne bénéficient pas d’une reconnaissance de handicap. C’est ce qu’a révélé une enquête, réalisée par Opinionway pour l’association de patients France Parkinson, présentée le 24 mars lors d’une conférence de presse.

« Si cette reconnaissance n’est pas nécessaire dans les premières années de la maladie, le caractère neurodégénératif de la pathologie induit nécessairement une perte d’autonomie à terme », a indiqué l’association. Selon France Parkinson, cinq facteurs peuvent expliquer cette absence de reconnaissance, sans toutefois la justifier.

1 / La limite d’âge pour la reconnaissance de handicap

L’association précise que la limite d’âge à 60 ans exclut d’emblée les adultes qui ont été diagnostiqués après 60 ans. « Ces dernières ne pourront plus obtenir le statut de personne handicapée octroyée par la Maison départementale des personnes handicapées. On parle ensuite d’une perte d’autonomie liée à la vieillesse, alors que l’apparition du handicap n’est en rien corrélée à l’âge de la personne », peut-on lire dans le sondage.

2 / Aucune systématisation des démarches

L’enquête révèle que le caractère évolutif de la perte d’autonomie empêche toute systématisation de démarches. Contrairement à un handicap lié à un AVC, à un accident de la route ou à une affection neuro-développementale qui survient immédiatement, l’apparition du handicap lié à la maladie de Parkinson se fait de manière progressive mais aussi aléatoire, en fonction de l’efficacité des traitements ou encore du degré d’atteinte de la pathologie.

3 / La complexité des démarches administratives

Les démarches pour faire valoir les droits des patients souffrant de cette affection neurodégénérative sont complexes sur le plan administratif. D’après l’association, les malades n’ont pas forcément de repères dans le champ du handicap et du médico-social en général.

4 / Le déni de la maladie par les patients

« Il existe chez certains malades une forme de déni, l’acceptation du handicap équivalant pour eux à une forme de renoncement à lutter contre la maladie. Cela les empêche d’entamer les démarches administratives souvent longues qui sont nécessaires pour la reconnaissance du handicap », explique France Parkinson.

5 / Des pratiques différentes d’un département à l’autre

Le sondage spécifie que les pratiques de la Maison départementale des personnes handicapées peuvent varier d’un département à l’autre. Résultat : plusieurs demandeurs rencontrent des difficultés pour faire valoir leurs droits auprès de cet organisme, selon leur lieu de résidence.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Comment bien préparer l’entrée en Ehpad de son parent ? …

Le départ d’une personne âgée en maison de retraite s’avère souvent douloureux pour elle et pour sa famille.

Nos conseils pour aborder ce moment de vie le mieux possible. 

Comment bien préparer l'entrée en Ehpad de son parent ?

 

Engager une discussion avec la personne âgée

Questionner la personne sur la manière dont elle envisage ses vieux jours, sa dépendance, est rarement chose facile. Mais « tant qu’elle a la capacité de prendre des décisions, il faut l’associer au choix », explique Raphaël Chauveau-Deslandes, coordinateur de France Alzheimer Maine-et-Loire. Plus la personne intégrera un établissement ou une résidence autonomie tôt, plus elle s’y adaptera facilement et mieux elle organisera sa vie dans ce nouveau domicile. En revanche, un tel projet réalisé à la dernière minute risque d’être très mal vécu, voire rejeté par le parent.

Notre conseil  : il est préférable d’engager cette discussion avec tous les membres de la famille. L’objectif est de ne pas concentrer la responsabilité sur un seul aidant.

Contacter son médecin traitant

C’est la première démarche à effectuer avant de se renseigner auprès des établissements. Elle permet d’intégrer le médecin généraliste dans la réflexion familiale. Ce dernier fournira un certificat médical succinct concernant la perte d’autonomie de la personne.

Notre conseil  : laissez le médecin évaluer la pertinence d’une admission en établissement. Cela permettra de recueillir son point de vue et son soutien, ce qui préservera, a priori, la relation affective que vous entretenez avec la personne âgée.

Faire appel à un réseau de professionnels du grand âge

En plus du médecin traitant, il est essentiel de s’entourer de professionnels compétents. En cas de réactions émotionnelles légitimes de la personne âgée et de sa famille, ils sauront objectiver la situation et proposer des solutions. Les Clic (centres locaux d’information et de coordination gérontologique), forts de leur réseau de conseillers, sont là vous pour soutenir partout en France. Pour trouver le vôtre, consultez l’annuaire des points d’information locaux sur le site Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Notre conseil  : ne vous focalisez pas seulement sur la dénomination « Clic » car ces derniers portent parfois d’autres noms tout en répondant aux mêmes missions : centre autonomie, point émeraude, maison des solidarités, etc. Il existe ainsi près de 600 structures en France capables d’apporter une aide personnalisée.

Demander l’aide personnalisée à l’autonomie (APA)

C’est la première formalité administrative à entreprendre. Il n’existe pas de formulaire standard national. Le document peut être retiré au conseil départemental, au CCAS (centre communal d’action sociale) ou à la mairie. Il doit ensuite être envoyé au conseil départemental. Vous devrez y mentionner l’état civil de la personne âgée et ses revenus et y joindre l’avis du médecin.

Notre conseil  : ne vous limitez pas à demander l’APA. Votre parent peut bénéficier le cas échéant d’autres aides, comme l’aide personnalisée au logement (APL), l’aide sociale à l’hébergement (ASH), ou une réduction fiscale (lire encadré p. 55).

Répertorier les établissements et analyser leur offre

En matière d’établissements pour personnes âgées dépendantes, le premier qui vient à l’esprit est l’Ehpad (établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes). Mais il en existe bien d’autres, qui offrent différentes prestations :

  • les résidences autonomie sont des ensembles de logements pour personnes âgées associées à des services collectifs, commerces et transports ;
  • les résidences services offrent les mêmes prestations, mais dans le secteur privé ;
  • les centres d’accueil de jour sont une bonne transition avant l’entrée en établissement. Structures autonomes ou rattachées à un Ehpad, ces centres accueillent la personne âgée dépendante pendant la journée avec une variété d’activités.

Moins connues, les solutions d’accueil familial constituent une alternative intéressante à l’hébergement en établissement. Les accueillants familiaux, agréés, font partager leur vie de famille. Ils proposent une présence stimulante et un accompagnement personnalisé.

Pour accéder à l’ensemble de l’offre d’établissements de votre département, consultez le portail officiel  : Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Notre conseil : questionnez votre parent sur ses besoins et ses désirs, cela vous aidera à sélectionner les structures les plus adaptées à sa personne.

« Le rôle des enfants n’est pas de décider pour leur parent »

L’avis de Romain Gizolme, directeur de l’AD-PA, l’association des directeurs au service des personnes âgées

Si le parent ne se rend pas compte qu’il est dépendant et refuse de quitter son logement pour aller en Ehpad, il est essentiel de faire appel à des professionnels pour sortir de l’affect, du cercle familial et prendre du recul. Les enfants restent des enfants. Leur rôle n’est pas de décider pour leur parent, mais de lui apporter un maximum d’informations pour l’éclairer. En cas de difficultés avec le parent proche, les Clic peuvent servir de ressource tierce. La personne âgée dépendante a une réaction de défense légitime si elle n’a pas le choix. Discuter avec elle, expliquer la situation, montrer les différentes possibilités qui se présentent à elle, visiter ensemble l’établissement permettent de lui redonner un sentiment de maîtrise de sa vie.

Déposer une demande dans chaque établissement sélectionné

Anticiper de plusieurs mois, voire d’une année, une entrée en établissement permet de le choisir. Déposer plusieurs demandes multiplie également les chances d’obtenir une place.

Notre conseil  : ne vous contentez pas de déposer un dossier dans chaque établissement visé. Rencontrez les directions des maisons de retraite et rappelez-les régulièrement.

Visiter l’Ehpad avec la personne âgée

Une fois le dossier accepté et l’entretien avec la direction réalisé, le moment est venu de visiter les établissements sélectionnés avec votre proche. Et de commencer à vous projeter. Profitez-en pour discuter avec le personnel pour sentir l’atmosphère du lieu. Dans l’idéal, visitez au moins deux ou trois établissements afin que la personne choisisse sa future habitation et éprouve ainsi un sentiment de liberté, requis pour accepter ce type de situation.

Notre conseil : lors de ces visites, laissez votre parent s’exprimer sur ses désirs et ses besoins, afin qu’il soit mieux entendu. Il doit prendre conscience des avantages que lui procurera le départ de son domicile : personnel présent, rupture de la solitude, animations, etc. De votre côté, plus votre parent sera impliqué, moins vous serez animé par un sentiment de culpabilité lors de son entrée.

Préparer sa future chambre

Avant l’intégration de la personne dans l’établissement, il est judicieux de choisir soigneusement avec elle les meubles et les effets personnels qu’elle gardera dans sa future chambre. Quelle décoration, quels objets, quelles photos accrocher au mur… que souhaite-t-elle emporter ?

Notre conseil : lors de la visite de la chambre, vérifiez, mètre à l’appui, que les meubles puissent y trouver leur place.

« Ma mère souhaite toujours rentrer chez elle »

Le témoignage de Didier P., aidant familial, 65 ans.

Ma mère souffre de la maladie d’Alzheimer. Elle a un fort caractère et ne voulait pas quitter sa maison.« Plus tard, plus tard ! », disait-elle toujours en souriant. À Noël dernier, son infirmière m’a convoqué : je mettais ma mère en danger en la laissant chez elle. Alors, j’ai appelé son médecin qui a rédigé un courrier pour la maison de retraite. Ma femme en a cherché une et l’a trouvée. Lorsque j’ai dit à ma mère que nous avions trouvé un établissement près de chez nous, elle a piqué une crise. Le lendemain matin, on a fait ses valises ensemble. Pendant ses trois premiers jours en maison de retraite, elle s’est rebellée, elle a tout cassé. La directrice l’a transférée à l’hôpital en unité fermée, pendant trois semaines, pour observation. Ma mère est revenue ensuite à l’Ehpad, mais en unité fermée. Aujourd’hui, après six mois, elle veut toujours rentrer chez elle. Elle dit aussi qu’elle mange bien, s’est fait un ami et trouve les gens gentils. Je vais la voir plusieurs fois par semaine.

Organiser une période d’adaptation

Le déménagement de son habitation, avec tous ses souvenirs, à un autre domicile, cette fois collectif, est parfois traumatisant. D’où l’importance d’une période d’adaptation en douceur. Par exemple, vous passez voir votre parent tous les jours pendant les deux premières semaines, en lui précisant bien que c’est une transition, puis vous espacez vos visites. Les premiers temps, n’hésitez pas à sortir de l’établissement ensemble dans le jardin ou ailleurs pour vous promener et explorer les environs. Repérez les éventuelles « personnes-ressources » pour votre parent, comme une aide-soignante sympathique ou un résident avec qui il pourrait se lier. Et entretenez-vous avec l’infirmière coordinatrice et les aides-soignantes sur l’histoire, les goûts et les centres d’intérêt de la personne. Plus le personnel la comprendra, plus les activités seront adaptées.

Notre conseil : vous avez intérêt à passer le relais à l’établissement pour vous préserver ! « Certes, l’Ehpad n’est pas le lieu idéal toujours en phase avec ce qu’espèrent les familles en matière d’accompagnement, remarque Raphaël Chauveau Deslandes, de France Alzheimer Maine-et-Loire. Mais si les proches soutiennent leur parent dans cette transition, ils lui apporteront un réel mieux-être. »

Les aides publiques à solliciter

  • L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est déterminée en fonction du degré de dépendance de la personne (de GIR 1 à GIR 4 selon la grille nationale nommée AGGIR *) et de ses revenus. Cette aide s’applique sur le tarif « dépendance » de la facture.

Il existe deux autres allocations dont l’octroi est soumis aux revenus de la personne.

  • L’aide sociale à l’hébergement (ASH), versée par le conseil départemental directement à l’établissement en complément des frais réglés par la personne. Attention, elle est récupérable sur la succession, dans la limite de l’actif net de la succession.
  • L’aide au logement (APL), qui est déduite de la partie « hébergement » de la facture de l’établissement.

Ces trois aides peuvent se cumuler.

  • Pour les personnes imposables, une réduction fiscale est possible. Elle équivaut à 25 % des sommes versées pour l’hébergement et la dépendance pendant l’année, retenues dans la limite de 10 000 euros. Soit un maximum de 2 500 euros applicables pendant l’année de la déclaration.

* Autonomie-gérontologie-groupe iso ressources.

Source DOSSIER FAMILIAL.

Voici l’âge à partir duquel le cerveau commencerait à décliner, selon la science. Vidéo…

Non, le cerveau ne décline pas dès que l’on a passé la vingtaine.

Voici l’âge à partir duquel le cerveau commencerait à décliner, selon la science...

 

Une équipe de chercheurs allemands a récemment mis en évidence que notre capacité à réfléchir plus ou moins vite ne diminuait pas avant l’âge de 60 ans. Précisions avec Thomas Boraud, directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives de l’université de Bordeaux.

Plus on vieillit, plus notre cerveau ralentit. Ce cliché, communément accepté par la communauté scientifique et le grand public, est remis en cause par une nouvelle étude scientifique, portant sur plus d’un million de participants, publiée le 17 février 2022 dans la revue Nature Human Behaviour, rapporte le quotidien anglais The Guardian. Des chercheurs de l’université de Heidelberg, en Allemagne, y établissent que la capacité de l’être humain à réfléchir plus ou moins vite ne diminuait pas avant l’âge de 60 ans, et non à partir de 20 ans comme différentes études l’avaient avancé par le passé.

Une découverte « encourageante »

Vidéo, cliquez ici.

« Notre découverte est encourageante, car nos résultats montrent que les niveaux moyens du temps de réaction de notre cerveau, dans des contextes exigeant des décisions rapides et contraintes, ne diminuent que relativement tard dans la vie », précise dans The Guardian le Dr Mischa von Krause, de l’Institut de psychologie de l’université de Heidelberg, auteur principal de l’étude.

« Nos résultats indiquent que le ralentissement du temps de réaction commence dès l’âge de 20 ans, soulignent les chercheurs dans leur étude, citée également par le journal britannique The Independent. Mais ce ralentissement est attribuable à une plus grande prudence dans la prise de décision et à des processus non-décisionnels plus lents, plutôt qu’à des différences de vitesse mentale », écrivent-ils.

Et, ajoutent-ils, ce n’est « qu’après l’âge de 60 ans environ que les sujets commencent à présenter un déclin négatif accéléré lié à l’âge ».

Plus d’un million de participants

En tout, 1 185 882 volontaires, âgés de 10 à 80 ans, ont participé à l’étude, réalisée en ligne. Les participants ont répondu à différentes questions, puis ont classé une suite de mots dans deux catégories : l’une positive et l’autre négative. Tous avaient pour thématique les préjugés sociétaux, notamment portant sur le sexe et la race.

« C’est assez inédit comme résultat, nous confirme Thomas Boraud, directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives de l’université de Bordeaux. Il y a une réelle nouveauté, notamment sur l’échantillon proposé par l’étude, plus d’un million de personnes c’est énorme ! La méthode est aussi nouvelle, car c’est de la science participative, qui est un peu à la mode ces derniers temps. »

Prévenir les maladies dégénératives

Thomas Boraud, qui est aussi directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), estime que ces résultats pourraient dans un futur plus ou moins proche être utilisés pour mieux prévenir les risques de maladies dégénératives du cerveau.

« Dans une finalité purement médicale, cette étude est intéressante, souligne-t-il, car si l’on arrivait à faire chez des patients des tests montrant qu’ils ont un ralentissement psychomoteur, tout en mettant en évidence que leur temps de réaction mentale a augmenté par rapport à des sujets du même âge, cela pourrait permettre de révéler un signe précoce de la maladie d’Alzheimer, de démence et éventuellement de Parkinson. »

Source OUEST FRANCE.

Covid: la forte mortalité dans les Ehpad aggravée par le manque de personnel, selon la Cour des comptes…

34.000 personnes sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021.

Une mortalité importante qui révélait, avant même le scandale Orpea, des difficultés structurelles du secteur.

L'âge moyen des résidents en Ehpad était de 86 ans et six mois en 2015.

Sur les 600.000 personnes résidant dans l’un des 7500 établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), près de 34.000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Un lourd bilan humain qui ne s’explique pas uniquement par la fragilité des résidents, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel 2022 publié mercredi, mais résulte également de difficultés structurelles. On peut en lister au moins trois.

D’une part, alors que les personnes accueillies sont de plus en plus âgées – la proportion des plus de 90 ans est passée de 29% à 35% entre 2015 et 2019 -, les médecins représentent moins de 1% des 377.000 équivalents temps plein que comptent les Ehpad. Si tous les établissements doivent normalement disposer d’un médecin coordonnateur, 32% n’en déclaraient aucun en 2015, et un quart fonctionnait avec des temps de présence inférieurs aux seuils.

D’autre part, les établissements font face à de fortes tensions sur le personnel, qui ont pénalisé la qualité de la prise en charge. Le taux d’absentéisme se situait en 2019 autour de 20%, selon la Cour, et l’instabilité des équipes rend difficile la formation et la montée en compétences du personnel.

Ainsi, la rotation annuelle des infirmiers était montée jusqu’à 83 % en 2017 dans l’Ehpad de La Filature à Mulhouse. À l’Ehpad Maison bleue de Villeneuve-lez-Avignon, en 2019, près de 159 personnes distinctes travaillant le jour se sont succédé, pour un effectif théorique de 40 personnes – avec un taux de rotation de 50 % pour les infirmiers et de 38 % pour les aides-soignants. Compte tenu des difficultés à recruter des aides-soignants, nombre d’entre eux sont remplacés par des personnels «faisant fonction» d’aides-soignants, bien qu’ils ne disposent pas des diplômes nécessaires.

Enfin, les bâtiments sont parfois inadaptés. Ainsi, 15% des Ehpad sont installés dans des bâtiments de plus de trente ans et leur configuration architecturale n’a pas toujours permis la mise en place de zones Covid-19 séparées, ni l’isolement des résidents atteints par la maladie. Seuls 45 % des Ehpad sont à même de ne proposer que des chambres individuelles, affirme la Cour. Enfin, à l’exception de ceux faisant partie d’établissements de santé, ils ne sont pas équipés de systèmes de distribution de gaz médicaux, notamment d’oxygène.

Face à la crise, les pouvoirs publics ont consenti «un effort financier pérenne considérable» souligne la Cour: compensation des pertes de recettes, couverture des dépenses liées à la pandémie, prise en charge par l’Assurance maladie (soit 1,7 milliard d’euros en 2020) de la «prime Covid» allouée aux personnels, revalorisations salariales du «Ségur de la Santé» allant de 10% à 15% (soit un coût de plus de 2,2 milliards d’euros en 2022). À cela s’ajoutent des investissements importants pour la rénovation de l’immobilier (1,5 milliard sur 4 ans) et le numérique (600 millions d’euros).

Au-delà de cet effort financier pour renforcer l’attractivité des métiers, il convient encore d’améliorer les conditions de travail des personnels: formation, évolution des carrières, prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles etc. D’autre part, il faut éviter les Ehpad isolés et pour cela favoriser leur insertion dans un réseau : adossement à un hôpital ou à un groupe, afin de permettre une mutualisation des ressources.

Source LE FIGARO.

Cantal : le seul centre en France dédié à la maladie de Parkinson ferme ses portes faute de personnel…

Installé à Ydes, dans le Cantal, ce centre unique en France, dédié aux malades parkinsoniens, a dû fermer ses portes à cause du manque de personnel soignant.

Une fermeture que les soignants et les patients espèrent provisoire.

L'unité Parkinson d'Ydes, dans le Cantal, ferme ces portes ce 2 février 2022 faute de personnel.

 

Le centre Parkinson d’Ydes dans le Cantal était un lieu unique, dédié à l’accueil de patients atteints de la maladie de Parkinson, la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France après Alzheimer. Ce centre, extension du service de soins de longue durée du Centre Hospitalier de Mauriac, accueillait des malades venus de toute la France qui trouvaient là un accompagnement et des traitements personnalisés. Mais il doit aujourd’hui fermer ses portes. Les deux derniers résidents quittent les lieux aujourd’hui, 2 février.

Le centre Parkinson d’Ydes avait ouvert en 2012 et comprenait une petite unité de 12 lits. La plupart des résidents étaient là pour un long séjour avec une équipe de médecins qui venait les voir une fois par semaine. Cette unité permettait de répondre aux besoins de malades Parkinson trop dépendants pour rester à la maison et pas assez atteints pour être hospitalisés.

Un « accueil spécialisé » plutôt que l’hôpital

« Cette unité Parkinson, tous nos résidents et toutes nos familles nous ont dit qu’ils aimeraient en voir une près de chez eux, confie la docteure Pauline Brethomé, responsable de l’unité. Ces patients, qui souhaitent encore rester à domicile mais qui, malheureusement, évoluent dans leur maladie, ont besoin de solutions d’accueil spécialisées parce que, pour prendre en charge les malades parkinsoniens, il faut du temps, il faut des acteurs de santé qui sont formés à cette maladie très complexe. »

L’agence régionale de santé du Cantal  avait déjà annoncé la fermeture du centre d’Ydes l’an dernier, à cause de la baisse du nombre de résidents. Mais c’est le départ de deux infirmiers, qui n’ont pas été remplacés, qui a conduit à cette fermeture « provisoire ». Un collectif se bat pour que le centre Parkinson d’Ydes puisse rouvrir un jour. Une pétition a été lancée sur change.org et a récolté jusqu’ici plus de 4.800 signatures.

Source FRANCE BLEU.

L’« eye tracking » pour détecter les symptômes de Parkinson jusqu’à 5 ans à l’avance…

Développée par P3Lab, une startup européenne, cette méthode pourrait aider au diagnostic précoce de nombreuses maladies neurologiques.

L'« eye tracking » pour détecter les symptômes de Parkinson jusqu’à 5 ans à l’avance

 

« L’OMS considère les désordres d’ordre neurologique comme la plus grande menace sur la santé publique », informe Antoine Pouppez, fondateur de la start-up P3Lab. Aujourd’hui, ces troubles concernent 130 millions d’Européens. Cela représente sept millions de nouveaux cas et neuf millions de morts chaque année.

P3Lab a pour mission de propager une solution d’eye tracking appelée NeuroClues. Son but ? Aider à diagnostiquer des maladies neurologiques telles que Parkinson, la sclérose en plaques, les lésions cérébrales traumatiques ou encore Alzheimer. Celles-ci affectent collectivement 3 % des populations européennes et nord-américaines.

Grâce à NeuroClues, les neurologues pourront quantifier instantanément leur examen clinique tout en supprimant le besoin d’examens complémentaires. Une fois déposé au niveau des yeux du patient, ce masque électronique permet de diminuer de plusieurs mois le délai d’obtention d’un diagnostic et de détecter cinq ans à l’avance des symptômes spécifiques tels que le blocage de la marche.

Des diagnostics tardifs

Le diagnostic représente la plus grande problématique des maladies neurologiques. « Cela est dû à la plasticité de notre cerveau, explique Antoine Pouppez. Lorsqu’un de vos neurones meurt, le cerveau arrive à trouver des alternatives et des chemins pour contourner ce neurone et donc maintenir l’activité du cerveau sans avoir d’impact ».

Le problème intervient si la cause de cette dégénérescence est une maladie neurologique. Comme la plasticité du cerveau masque les effets de la maladie, « les gens viennent chez le neurologue trop tard, lorsque la maladie est déjà trop installée, regrette le fondateur. Le challenge est d’arriver à détecter de la façon la plus précoce possible les maladies neurologiques ».

Pour cela, P3Lab se concentre sur les yeux, qui bougent de façon continue. « Nous faisons plus de mouvement d’œil au cours de notre vie que de battement de cœur » illustre Antoine Pouppez. Il s’agit du mouvement le plus rapide du corps humain, « allant jusqu’à 600 degrés par seconde, avec des accélérations de 35.000 degrés par second ». Un mouvement étudié scientifiquement depuis de nombreuses années.

Les yeux comme détecteurs de maladies

« On sait depuis les années 1960 que les mouvements oculaires permettent de façon causale d’établir un lien entre ce que l’on observe sur le mouvement et les atteintes du système neveu central », explique Pierre Daye, autre fondateur de P3Lab. Certaines zones du système nerveux central influencent le contrôle et la coordination du mouvement oculaire. Depuis les années 1960, les chercheurs savent aussi comparer les mouvements oculaires. Ceux effectués par des personnes saines ne sont pas les mêmes que ceux des personnes atteintes Parkinson ou d’autres formes de maladies neurologiques.

L’« eye tracking » ou oculométrie permet de détecter ces maladies très tôt. Cette science visant à étudier le mouvement de l’œil est la base de NeuroClues, l’outil développé par P3Lab.

Accompagner les praticiens

NeuroClues est conçu pour répondre aux besoins des praticiens. Il s’intègre dans la pratique courante des médecins grâce à un logiciel et une solution d’ « eye tracking » portable qui effectue des mesures et des analyses en quelques minutes.

Des capteurs et des processeurs FPGA sont à la base du design des cartes électroniques, des interfaces et des connexions. « En fait, nous avons créé un PC avec un processeur spécifique et des webcams personnalisées avec des capteurs d’image », vulgarise Pierre Daye. Les quatre briques de l’appareil NeuroClues sont les capteurs, les caméras, l’unité logique (FPGA) et l’hardware. Quant au contrôle de l’appareil, P3Lab a développé une application disponible sur Windows, Mac et Androïd.

P3Lab a pour volonté « d’amener cette solution de diagnostic connue dans la recherche, dans la pratique du clinicien pour l’appliquer dans le diagnostic des maladies neurologiques ». Les maladies neurologiques, telles que la commotion, la sclérose en plaques, l’Alzheimer ou encore le syndrome parkinsonien, affectent 3 % de la population pour lesquels « l’eye tracking a une valeur », illustre Antoine Pouppez.

Réduire le temps de diagnostic

Cet outil représente un changement de paradigme dans le diagnostic du syndrome de Parkinson. Il permet de quantifier instantanément l’examen clinique du neurologue, tout en supprimant le besoin d’examens complémentaires. Sa technologie diminue ainsi de plusieurs mois le temps d’attente du patient pour obtenir un diagnostic. Plus précisément, NeuroClues détecte, plusieurs années à l’avance, des symptômes spécifiques comme le blocage de la marche.

Dans le futur, P3Lab voudrait développer un deuxième appareil destiné aux généralistes. Basé sur la même technologie, cet outil servirait à étudier les mouvements oculaires du patient de façon « ultra-simple » pour pouvoir le rediriger rapidement vers un neurologue si nécessaire.

Une certification médicale

En comparaison avec ce qui existe déjà sur le marché, NeuroClues va être certifié comme « medical device ». « Il pourra donc être utilisé dans une pratique courante de médecine sans nécéssiter des documents administratifs de vérification d’éthique » traduit Pierre Daye.

Ce mois-ci P3Lab annonce la réussite de sa levée de fonds de 4,2 millions d’euros menée par Invest. BW, l’américain Graph Ventures, Artwall, des Operator Angels. La Région Wallonne (DGO6 et Novalia) soutient également la start-up. Actuellement, P3Lab construit un réseau de collaborations internationales en Europe et aux États-Unis.

 

Le Département des Landes donne la parole aux aidants…

Le Conseil Départemental des Landes propose aux accompagnants de personnes en perte d’autonomie de remplir un questionnaire en ligne.

Ceci afin de participer à la construction de la politique landaise d’aide aux aidants.

Les aidants ont jusqu'au 5 décembre pour répondre au questionnaire

Le Département des Landes met en œuvre une politique d’aide aux aidants pour soutenir les personnes qui accompagnent au quotidien un proche ou un membre de leur famille en situation de perte d’autonomie (liée à l’âge, au handicap ou à la maladie). Afin de mieux savoir comment accompagner et soutenir ces aidants, le Conseil Départemental recueille leur témoignage. Il leur propose de remplir un questionnaire en ligne. Les réponses, entièrement anonymes, seront ensuite traitées par un cabinet indépendant (cabinet Mazars), et serviront au Département pour construire sa stratégie d’aide aux aidants.

Jusqu’au 5 décembre pour répondre

Si vous êtes intéressé pour participer, il faut répondre avant le 5 décembre. Le temps de réponse est estimé à 10 minutes maximum. Pour ceux qui souhaitent développer leur propos, il sera également possible de bénéficier d’un entretien individuel complémentaire.

Plus d’informations sur landes.fr

Source FRANCE BLEU.

Parkinson, Alzheimer, épilepsie : un « cheval de Troie » pour faire passer le traitement dans le cerveau…

En utilisant des nanoparticules, une équipe de chercheurs a découvert comment mieux administrer des médicaments contre la sclérose en plaques, Parkinson et Alzheimer.

Des maladies jusqu’ici difficiles à traiter en raison de la barrière hémato-encéphalique qui entoure et protège le cerveau.

Parkinson, Alzheimer, épilepsie : un « cheval de Troie » pour faire passer le traitement dans le cerveau

 

La sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou encore l’épilepsie ont pour point commun d’être des maladies du système nerveux central, où sont traitées les informations et d’où partent les commandes motrices vers le reste de notre organisme. Ces maladies ont aussi pour point commun d’être difficiles à traiter en raison de la barrière hémato-encéphalique qui entoure et protège le cerveau. Les composés neuroprotecteurs peinent alors à atteindre leur cible et donc à être efficaces.

En menant leur étude sur des souris vivantes, y compris des souris éveillées, une équipe de chercheurs de l’université de Copenhague a peut-être trouvé un moyen de contourner les parois imperméables de la barrière hémato-encéphalique pour permettre l’administration de médicaments au cerveau.

Dans Nature Communication, ils expliquent avoir étudié des vésicules artificielles nanoparticulaires appelées liposomes pour transporter les médicaments jusqu’au cerveau.

« Avant cette étude, la communauté n’avait aucune idée de ce qui se passait dans la barrière hémato-encéphalique du cerveau vivant, et pourquoi certaines nanoparticules traversaient et d’autres pas. À cet égard, la barrière hémato-encéphalique était une ‘boîte noire’ où les événements entre l’administration du médicament et sa détection dans le cerveau restaient obscurs. On se demandait même si l’entrée des nanoparticules dans le cerveau était possible. Avec notre article, nous apportons maintenant une preuve directe de l’entrée des nanoparticules dans le cerveau et décrivons pourquoi, quand et où cela se produit », explique le professeur adjoint Krzysztof Kucharz, du département des neurosciences.

Administrer par les gros vaisseaux plutôt que par les capillaires

À l’aide de l’imagerie à deux photons, les chercheurs ont commencé par déconstruire la barrière hémato-encéphalique afin de comprendre comment les nanoparticules porteuses de médicaments peuvent la franchir. « Nous avons surveillé l’entrée des nanoparticules dans le cerveau à chaque étape du processus, fournissant ainsi des connaissances précieuses pour la conception de futurs médicaments. Plus précisément, nous montrons quels segments vasculaires sont les plus efficaces à cibler avec les nanoparticules pour permettre leur entrée dans le cerveau », détaille Krzysztof Kucharz.

Les chercheurs ont ainsi réussi à obtenir une image complète du parcours des nanoparticules à travers la barrière hémato-encéphalique. En marquant les particules avec des molécules fluorescentes, ils ont pu observer comment les nanoparticules circulent dans la circulation sanguine, comment elles s’associent au fil du temps à l’endothélium (la couche de cellules épithéliales qui tapisse l’intérieur des parois du cœur et des vaisseaux).

Surtout, les chercheurs ont pu constater que les vaisseaux cérébraux traitent les nanoparticules différemment, permettant ou rejetant l’accès des nanoparticules au tissu cérébral en fonction du type de vaisseau. Par exemple, Il est plus facile pour les nanoparticules de pénétrer dans le cerveau au niveau des gros vaisseaux qu’au niveau des petits vaisseaux capillaires, comme on le pensait jusqu’ici.

« Nos résultats remettent en question l’idée reçue selon laquelle les capillaires constituent le principal lieu de transport des nanoparticules vers le cerveau. Ce sont plutôt les veinules qui devraient être ciblées pour une administration efficace des nanoparticules au cerveau », conclut Krzysztof Kucharz.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Rhône : des lycéens « champions du monde de robotique » aident les malades de Parkinson à remarcher…

L’équipe Robo’ Lyon du lycée Notre-Dame-de-Bellegarde, à Neuville-sur-Saône, a remporté la finale de la FIRST (ligue américaine de Robotique).

Ils ont inventé une ceinture pour que les malades atteints de Parkinson puissent marcher.

L'équipe Robo' Lyon du lycée notre dame de bellegarde de Neuville sur Saône a remporté la finale de la FIRST (ligue américaine de Robotique). Ils ont inventé une ceinture pour que les malades atteints de Parkinson puissent marcher.

 

« Ma motivation au tout début c’était d’aider mon grand-père qui souffre depuis 22 ans de la maladie de Parkinson ». Victor Gros a réussi son pari. Avec l’équipe Robo’ Lyon du lycée Notre-Dame-de-Bellegarde de Neuville-sur-Saône (Rhône), il a remporté pour la première fois la finale de la FIRST (ligue américaine de robotique) grâce à leur ceinture intelligente facilitant la marche des personnes atteintes de cette maladie dégénérative. 6000 équipes du monde entier étaient en compétition.

Une ceinture pour permettre aux malades atteints de Parkinson de marcher

Cet équipement vise à aider les malades atteints de freezing, « une immobilité soudaine qui peut durer quelques secondes ou quelques minutes. Les pieds restent collés au sol, la personne piétine et ne peut pas transférer le poids de son corps sur une jambe pour avancer » Victor précise : « Avec Parkinson, il faut que le cerveau ait un obstacle, un stimuli visuel pour qu’il se dise : attention, je vais rencontrer un obstacle, il faut que j’avance mon pied ». L’invention de Robo Lyon palie le problème en projetant un laser sur le sol ce qui permet à la personne d’avancer.

Pénélope, 15 ans, passionnée de robotique, a les yeux qui brillent.  « A notre petite échelle, c’est incroyable de pouvoir aider autant de gens dans le monde qui souffrent de cette maladie ». La ceinture a été développée en coopération avec l’hôpital neurologique et neurochirurgical Pierre Wertheimer des HCL et le CHU de Lille. Il s’agit maintenant de fabriquer le premier prototype pour le soumettre à des tests afin de l’améliorer. L’équipe a l’ambition de mener le projet à terme avec ses partenaires pour le mettre à disposition des malades.

Le talent et l’enthousiasme de ces jeunes chercheurs en herbe sont des bons indicateurs pour le « fameux monde de demain ».
Robo’Lyon fonctionne sur le modèle d’une PME. Les 24 élèves consacrent du temps aux différentes phases de leur projet sur leur temps libre (recherche, financement, management) aidés de 8 mentors. Ils ont été les premiers Français à participer à la compétition de Robotique First en 2015. Cette année, la finale mondiale ciblait l’innovation sociale et médicale. 20 équipes concouraient.

Source FR3.

INSERM – Une étude dénonce le lien entre les pesticides et six maladies graves…

Selon l’Inserm français, il existe une «présomption forte» entre l’utilisation de phytosanitaires et l’apparition de certains cancers et troubles du cerveau.

Une étude de l’Inserm publiée mercredi met en évidence un lien très possible entre l’utilisation professionnelle des pesticides (comme ici en Argentine) et l’apparition de maladies comme le cancer de la prostate ou les myélomes multiples.

 

Les pesticides à nouveau pointés du doigt: il existe une «présomption forte» de lien entre l’exposition professionnelle à ces produits et six maladies graves, dont certains cancers et des troubles du cerveau, selon une vaste expertise française publiée mercredi.

Les six pathologies sont trois types de cancer (prostate, lymphomes non hodgkiniens, myélomes multiples), la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs et la BPCO (une maladie respiratoire évolutive), selon l’expertise réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Pour les quatre premières, la «présomption forte» de lien avec l’exposition professionnelle à certains pesticides avait déjà été mise en évidence lors d’une précédente expertise de l’Inserm, en 2013.

À la lumière des dernières connaissances scientifiques, cette liste passe de quatre maladies à six: troubles cognitifs (altération des fonctions cérébrales telles que la mémoire ou le raisonnement, pouvant évoluer vers la démence) et BPCO s’y ajoutent dans la mise à jour du rapport, dévoilée mercredi par l’organisme de recherche public.

Pour cela, l’Inserm n’a pas réalisé de mesures, mais a analysé l’ensemble de la littérature scientifique existante, soit quelque 5300 résultats d’études.

«L’objectif est d’aider les décideurs» politiques, a expliqué l’un des responsables de l’Inserm, Laurent Fleury, lors d’une visioconférence.

Pour autant, les experts ne font pas de recommandations. «Aller plus loin sur ce qu’il faut recommander n’est pas notre métier ni notre objectif», a souligné l’une des expertes, Isabelle Baldi.

«Il est plus que temps pour le gouvernement d’agir vraiment pour une réduction forte de l’usage des pesticides», réagit François Veillerette, porte-parole de l’ONG Générations Futures, dans un communiqué.

Le terme «pesticides» regroupe l’ensemble des produits utilisés pour lutter contre les espèces végétales indésirables (herbicides) et les nuisibles (insecticides et fongicides). Ils sont majoritairement utilisés dans l’agriculture mais on les retrouve partout dans l’environnement (air, poussières, denrées alimentaires…).

Sur 17 pesticides analysés dans l’expertise, 11 sont associés à au moins deux effets toxicologiques parmi les trois étudiés: le stress oxydant, la mitotoxicité – la toxicité pour les mitochondries, structures qui permettent la respiration des cellules – et l’action sur le système immunitaire.

Agriculteurs particulièrement à risque de faire une BPCO

Les connaissances scientifiques ont parfois évolué depuis 2013. C’est le cas pour les troubles cognitifs: on passe de «présomption moyenne» à «présomption forte» de lien avec «l’exposition aux pesticides, principalement des organophosphorés, chez les agriculteurs».

Pour les «riverains de zones agricoles ou la population générale», pris en compte par «les études les plus récentes», l’expertise conclut «à une présomption moyenne».

La nouvelle expertise prend en compte la santé respiratoire, contrairement à la précédente: «Une présomption forte entre l’exposition professionnelle aux pesticides et la survenue de bronchopneumopathie chronique obstructive (ndlr: la «toux du fumeur») et de bronchite chronique est établie.»

Apparition de leucémies aiguës lors d’une exposition in utero

Par ailleurs, l’Inserm confirme que «la grossesse et la petite enfance sont d’une plus grande vulnérabilité face à la présence d’un événement ou agent toxique».

Chez l’enfant, l’Inserm évoque une «présomption forte» de lien entre les «leucémies aiguës» et l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse. Même l’exposition du père semble parfois pouvoir jouer: il existe une «présomption moyenne» pour la «leucémie aiguë lymphoblastique» de l’enfant «en cas d’exposition professionnelle» du père «en période préconceptionnelle».

Pour les tumeurs du cerveau et de la moelle épinière, l’expertise conclut à une «présomption forte d’un lien» avec l’exposition professionnelle des parents avant la naissance.

Glyphosate et lymphomes

Même niveau de présomption pour le lien entre l’exposition de la mère aux pesticides pendant la grossesse et «les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant», ou encore «des troubles du comportement tels que l’anxiété».

Enfin, l’expertise met un coup de projecteur sur plusieurs substances particulièrement médiatiques. Tout d’abord, le glyphosate, concluant «à l’existence d’un risque accru de lymphomes non hodgkiniens avec une présomption moyenne de lien».

Ensuite, la chlordécone, longtemps utilisée aux Antilles et aujourd’hui interdite. L’expertise confirme une «présomption forte d’un lien entre l’exposition à la chlordécone de la population générale et le risque de survenue de cancer de la prostate».

«La grande majorité des substances pour lesquelles il y a des liens qui ont été trouvés ne sont plus autorisées en France, pour des usages agricoles en tout cas», a réagi Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP, qui regroupe des producteurs de produits phytosanitaires.

Source LE MATIN.