Déserts médicaux : Médecin de campagne, Jacques renonce à prendre sa retraite faute de successeur. Vidéo…

Si plusieurs candidats à la présidentielle 2022 ont évoqué la problématique de la désertification médicale, c’est qu’elle concerne encore des millions de Français.

Déserts médicaux : Médecin de campagne, Jacques renonce à prendre sa retraite faute de successeur

 

L’exemple de Jacques, médecin d’un petit village breton depuis 1976, en est hélas la parfaite illustration : ne trouvant aucun successeur, le vieux « toubib » a dû renoncer à prendre une retraite pourtant bien méritée…

« Être médecin, ça n’est pas être garagiste ! »

« Je ne peux pas abandonner les patients qui m’ont toujours fait confiance, confirme le médecin. Ils seraient obligés de faire des kilomètres pour en trouver un autre ! ». Selon l’Assurance maladie, l’absence de « renouvellement » dans de nombreux départements ruraux priverait actuellement 6,3 millions de Français de médecin traitant.

« Les jeunes ont peur, souligne Jacques. Ils voudraient être  » fonctionnarisés « , exercer à plusieurs pour pouvoir avoir des loisirs etc. Mais être médecin, c’est pas être garagiste ! Il faut être dévoué et y passer beaucoup, beaucoup de temps ».

Découvrez son quotidien et la reconnaissance de ses patients dans cette vidéo de Brut.

Source 20 MINUTES.

Au CHU de Montpellier, des groupes de paroles pour apprendre à vivre avec la maladie…

Arthrose, diabète, Alzheimer… pour près de 70 maladies, le CHU de Montpellier propose des cursus d’éducation thérapeutique du patient.

Des malades se réunissent autour de soignants pour apprendre à mieux gérer leur pathologie, et aussi la dédramatiser.

Assia Diani a participé au programme dédié à la sclérose en plaques

 

Il y a deux ans, Assia Diani était « au fond du trou ». Tout juste remise d’un très grave accident de la route, elle découvre qu’elle développe une sclérose en plaques. Une maladie qu’elle appréhende bien mieux depuis sa participation à un groupe de parole du CHU de Montpellier. Un parcours appelé « éducation thérapeutique du patient ».

« L’éducation thérapeutique du patient ça consiste à acquérir des connaissances qui permettent au patient de mieux gérer sa maladie chez lui, au quotidien » – Xavier de la Tribonnière

68 maladies chroniques bénéficient aujourd’hui de cette prise en charge. Elle concerne, par exemple le diabète, l’arthrose, Alzheimer, l’asthme ou les addictions. Pour toutes ces maladies de long court, les patients peuvent rejoindre un groupe de parole animé par des soignants.

« L’éducation thérapeutique du patient ça consiste à acquérir des connaissances qui permettent au patient de mieux gérer sa maladie chez lui, au quotidien », explique le professeur Xavier de la Tribonnière, le coordinateur du programme. Ces ateliers gratuits, basés sur le volontariat, abordent aussi bien l’aspect médical (la prise du traitement, les bons gestes, etc.) que paramédical. A commencer par l’acceptation de soi et de sa maladie.

Le CHU de Montpellier précurseur

En dix ans d’existence, le programme a permis d’accompagner près de 4.000 malades à Montpellier. Il s’est également étoffé, à raison de 7 nouveaux parcours ouverts chaque année. Pour poursuivre dans cette direction, le CHU vient de mettre en place une campagne d’affichage intitulée « Je suis grand malade, et alors ? »

Xavier de la Tribonnière, médecin coordinateur du programme.

Un dispositif présenté comme « innovant » et « personnalisé » par Xavier de la Tribonnière, le médecin coordinateur du programme. Selon lui, tout l’enjeu est de « transférer des compétences au patient ». C’est à dire le rendre plus autonome grâce aux conseils de soignants, tout en faisant tomber les tabous liés à la maladie.

Reprendre le contrôle sur la maladie

Après un an et demi de suivi, Assia Diani dit s’être « totalement révélée » lors du cursus d’éducation thérapeutique du patient. D’abord sur le plan médical : « Ça m’a permis de déconstruire certaines croyances sur la maladie, notamment des fausses informations que j’avais pu lire sur internet », explique la trentenaire originaire de Perpignan.

S’ajoute à cela l’acceptation de la maladie : « J’ai quand même un corps balafré après ma vingtaine d’opérations. Des cicatrices un peu partout. Je n’avais plus d’intimité, j’avais même du mal à entretenir une relation amoureuse parce que je faisais un refus de mon corps. J’ai même pris rendez-vous chez tous les tatoueurs de Perpignan pour camoufler ces cicatrices. Mais grâce aux groupes de parole, aux rencontres que j’ai pu faire, j’ai changé de regard. Finalement, je ne me suis jamais faite tatouer, et je n’ai jamais autant aimé mon corps qu’aujourd’hui.« 

Assia Diani veut aujourd’hui passer le témoin. Elle est devenue « patiente experte » c’est-à-dire qu’elle a suivi une formation pour coanimer à son tour des ateliers sur la sclérose en plaques.

Source FRANCE BLEU.

Une « simple » injection, réparant les lésions graves de la moelle épinière, bientôt testée chez l’Homme…

Chaque année dans le monde, entre 250 000 et 500 000 personnes subissent des lésions de la moelle épinière. Pendant des décennies, les scientifiques ont cherché des traitements efficaces pour restaurer la moelle épinière, souvent avec peu de succès.

Une « simple » injection, réparant les lésions graves de la moelle épinière, bientôt testée chez l’Homme

 

Récemment, de nouvelles recherches, menées par des scientifiques de l’Université Northwestern, ont abouti à une innovation qui porte l’espoir d’un traitement réparateur : une injection utilisant des ​« molécules dansantes » pour réparer le tissu rachidien et inverser la paralysie. Nous vous en parlions déjà en novembre 2021, mais aujourd’hui une demande d’autorisation auprès de la FDA (États-Unis) va être faite pour commencer les essais cliniques. Retour sur une révolution médicale.

La moelle épinière, faisceau de nerfs transmettant des messages entre le cerveau et le reste du corps pour le mouvement et les sensations, descend à travers un canal au centre des vertèbres. La lésion médullaire aiguë (SCI) est due à une blessure traumatique qui ecchymose, déchire partiellement ou complètement la moelle épinière. Ces lésions sont une cause fréquente d’invalidité permanente et de décès chez les enfants et les adultes. Les symptômes peuvent varier considérablement.

En effet, l’emplacement de la blessure sur la moelle épinière détermine quelle partie du corps est touchée et la gravité des symptômes. Généralement, on admet que plus la blessure se situe en haut sur la moelle épinière, plus les symptômes sont importants. Par exemple, une blessure au cou, aux premières et deuxièmes vertèbres de la colonne vertébrale ou aux vertèbres mi-cervicales affecte les muscles respiratoires et la capacité à respirer. Une blessure inférieure, dans les vertèbres lombaires, peut affecter le contrôle nerveux et musculaire de la vessie, de l’intestin et des jambes.

Dans leur majorité, ces lésions sont dues à des causes évitables, comme les accidents de la circulation, les chutes ou la violence. Malheureusement, il n’existe actuellement aucun moyen de réparer une moelle épinière endommagée ou meurtrie. Une intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour évaluer la moelle épinière blessée, stabiliser la colonne vertébrale fracturée, relâcher la pression de la zone blessée et gérer toute autre blessure pouvant résulter de l’accident.

Néanmoins, de premiers essais prometteurs chez la souris pourraient permettre l’avènement d’un traitement de ces lésions et donc d’inverser la paralysie chez l’Homme, selon une étude publiée récemment dans Science. Ces travaux sont menés par une équipe de l’Université Northwestern de Chicago.

Prouesses techniques et molécules « dansantes »

En novembre 2021, nous vous rapportions que le traitement avait fait ses preuves chez les souris, ayant retrouvé leur capacité à marcher quatre semaines après une seule injection du nouveau traitement expérimental. Ce dernier contient des molécules modifiées permettant de créer des nanofibres. Une partie essentielle de cette recherche a été menée à l’Advanced Photon Source (APS) — installation du Bureau des sciences du Département américain de l’énergie (DOE) au Laboratoire national d’Argonne. Là, les scientifiques ont utilisé des faisceaux de rayons X ultra-brillants pour étudier la structure des molécules modifiées et la façon dont elles se comportaient ensemble dans une solution injectable.

C’est ainsi qu’injectées sous forme liquide, les molécules se sont associées, dans la solution, pour former de minuscules structures, les nanofibres, entourant la moelle épinière. Les chercheurs ont découvert que le mouvement des molécules dans les nanofibres pouvait être contrôlé en modifiant leur structure chimique.

Or, il s’est avéré que les molécules qui se déplaçaient le plus, étaient plus susceptibles d’être repérées par un récepteur cellulaire. Ce dernier active la régénérescence des autres cellules de la moelle épinière et induit donc la réparation des neurones endommagés. C’est ainsi que les scientifiques, travaillant sous rayons X ultra-brillants, ont pu sélectionner les molécules les plus dynamiques, pour le traitement le plus efficace par la suite.

Stupp, directeur et fondateur du Simpson Querrey Institute for BioNanotechnology de l’université de Northwestern, déclare dans un communiqué : « Les récepteurs des neurones et d’autres cellules se déplacent constamment. L’innovation clé de notre recherche, qui n’a jamais été réalisée auparavant, est de contrôler le mouvement collectif de plus de 100 000 molécules au sein de nos nanofibres. En faisant bouger les molécules […] elles sont capables de se connecter plus efficacement aux récepteurs ».

Steven Weigand, scientifique de l’Université de Northwestern et auteur de l’étude, explique : « L’APS est un outil important pour ce type de recherche. Sans l’APS, vous devriez être plus restrictif sur les échantillons que vous pouvez analyser, et vous risquez de manquer ce qui est important ». En effet, les chercheurs peuvent observer simultanément des molécules sur une large gamme d’échelles, allant de centaines de nanomètres à moins de 10. Notons, pour l’échelle, qu’une feuille de papier a une épaisseur d’environ 100 000 nanomètres.

Plusieurs types de lésions traitées

Chez la souris, ce nouveau traitement a réparé les lésions de la moelle épinière de cinq manières : (1) les extensions sectionnées des neurones (axones) se sont régénérées ; (2) il y a eu une diminution significative du tissu cicatriciel, donc moins d’obstacles à la régénération et à la réparation ; (3) la myéline — couche isolante d’axones essentielle à la transmission efficace des signaux électriques — s’est reformée autour des cellules ; (4) des vaisseaux sanguins se sont formés pour fournir des nutriments aux cellules sur le site de la blessure ; et (5) plus de motoneurones ont survécu.

image rayons x lesion moelle epiniere

Une fois la thérapie terminée, les matériaux se biodégradent en nutriments pour les cellules dans les 12 semaines, puis disparaissent du corps sans effets secondaires notables, selon les auteurs de l’étude. Ces résultats nécessitent d’être reproduits chez l’Homme.

Une demande d’essai clinique pleine d’espoir

Près de 300 000 personnes aux États-Unis vivent avec une lésion de la moelle épinière, selon le National Spinal Cord Injury Statistical Center. Moins de 3% des personnes atteintes d’une lésion totale de la moelle épinière récupèrent les fonctions physiques de base. De plus, environ 30% sont à nouveau hospitalisés, au moins une fois au cours d’une année, après la blessure initiale, ce qui entraîne des millions de dollars en soins de santé, à vie, par patient.

D’ailleurs, l’OMS estime que 20 à 30% des personnes souffrant de lésions médullaires présentent des signes cliniques importants de dépression qui, à son tour, peut avoir des répercussions négatives sur l’état fonctionnel et la santé en général.

De surcroît, l’espérance de vie des personnes atteintes de lésions médullaires est nettement inférieure à celle des personnes sans lésions médullaires et ne s’est pas améliorée depuis les années 1980. Selon l’OMS, le risque de mortalité est maximal au cours de la première année suivant la survenue de la lésion et reste élevé par rapport au reste de la population.

Les personnes atteintes ont une probabilité deux à cinq fois plus grande de décéder prématurément que les autres. Même si on ne dispose pas d’estimations fiables de la prévalence mondiale, l’OMS évalue que l’incidence annuelle mondiale va de 40 à 80 cas par million d’habitants. Jusqu’à 90% de ces cas sont dus à des causes traumatiques, bien que la proportion des lésions d’origine non traumatique semble croître (maladies des motoneurones telle que la sclérose latérale amyotrophique ; myélopathies ; maladies dégénératives, etc.).

Stupp déclare : « Actuellement, il n’y a pas de traitement qui déclenche la régénération de la moelle épinière. Je voulais faire une différence sur les résultats des lésions de la moelle épinière et m’attaquer à ce problème, étant donné l’impact énorme qu’il pourrait avoir sur la vie des patients. De plus, une nouvelle science pour traiter les lésions de la moelle épinière pourrait avoir un impact sur les stratégies pour les maladies neurodégénératives et les accidents vasculaires cérébraux ».

L’équipe de recherche prévoit de demander l’approbation de la Food and Drug Administration des États-Unis pour que le traitement puisse être utilisé chez l’homme. Stupp conclut : « Notre recherche vise à trouver une thérapie qui peut empêcher les individus de se retrouver paralysés après un traumatisme majeur ou une maladie ».

Source TRUSTMYSCIENCE.

 

Fin de vie : un expert confirme la décision de l’hôpital Ballanger de ne plus réanimer Jean-Claude…

Le médecin désigné par le tribunal administratif, dans le cadre d’une procédure opposant la famille d’un habitant de Bondy aux équipes médicales d’Aulnay-sous-Bois, conclut à la validité de la limitation ou de l’arrêt des traitement en cas de rechute du patient.

Bondy, le 2 mars. Jean-Claude Seknagi (sur les photos), le père d'Ilan (à gauche) et l'époux de Nicole, est hospitalisé depuis plusieurs mois. Il ne devrait pas être réanimé si son état de santé venait à se dégrader, au grand dam de sa famille. LP/A.A.

 

Cette décision, la famille de Jean-Claude Seknagi, un patient du centre hospitalier intercommunal (CHI) Robert-Ballanger, à Aulnay-sous-Bois, la redoutait. Le médecin expert missionné le 24 février par le tribunal administratif de Montreuil vient de rendre son rapport. Ses conclusions vont dans le sens des réanimateurs de l’hôpital, lesquels ont décidé de ne pas procéder à une réanimation active de cet homme de 70 ans si son état de santé venait à se dégrader.

Depuis des semaines, parents et personnel soignant s’opposent, à travers une procédure judiciaire, sur le sort de cet habitant de Bondy, admis il y a deux mois au CHI en raison d’une escarre au sacrum et d’infections à répétition. « Scandalisé » par cette décision de limitation ou arrêt des traitements ― une « LAT » dans le jargon médical ―, Ilan Seknagi, l’un des fils de Jean-Claude, a lancé une pétition pour « le droit de vivre » de son père. Le texte a recueilli près de 10 000 signatures.

Dans ses conclusions, le médecin expert estime qu’« aucun traitement curatif objectif ne peut être proposé à ce jour. (…) Dans ce contexte, la poursuite des soins actifs ne peut être qualifiée que d’obstination thérapeutique. » Plus loin, l’auteur du rapport rappelle qu’« aucun patient à travers le monde, dans la même situation que M. Seknagi, n’a réussi à sortir et vivre après une aussi longue période de séjour en réanimation, avec intubation‐ventilation et un nombre de polypathologies aussi important. »

Des examens complémentaires « à but compassionnel »

Pour apaiser la « souffrance » des enfants et de l’épouse du patient, le médecin expert préconise de procéder à trois examens complémentaires, réalisables à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (XIIIe). « La préconisation de ces examens, dont le principe est accepté par l’ensemble des parties, est à but exclusivement compassionnel vis-à-vis de la famille », souligne-t-il, au figuré comme au propre.

Dans les 23 pages du rapport, il s’agit de la seule phrase en gras à avoir été soulignée. « On ne comprend pas très bien car il écrit que ces examens sont effectués à titre compassionnel, mais qu’ils pourraient être décisifs si les résultats sont bons », réagit Ilan Seknagi.

« S’il existe un potentiel de récupération significatif sur le plan neurologique, la réanimation telle qu’elle est pratiquée jusqu’au jour de l’expertise (le 1er mars) peut être poursuivie et dès que l’état neurologique le permettra, Monsieur pourra être transféré dans un autre établissement : un tétraplégique n’a pas besoin de rester en réanimation », ajoute le médecin expert.

Le tribunal administratif doit désormais fixer une nouvelle audience pour faire connaître sa décision, qui s’appuiera sur le rapport précité. « Les médecins ne sont pas capables de dire ce qui va tuer mon père, insiste Ilan Seknagi. Aujourd’hui, rien ne justifie l’arrêt des soins. »

Source LE PARISIEN.

Désert médical. Comment réduire la pénurie de soignants, à la ville comme à la campagne…

Echange d’expérience et de propositions pour lutter contre la pénurie de soignants en Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans les zones rurales comme dans les grandes agglomérations, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins ou encore des infirmiers. C’est ce phénomène, de plus en plus répandu, que l’on appelle « le désert médical »

 

Autour de la table, un médecin généraliste lyonnais, un infirmier libéral dans la Loire, une élue départementale dans l’Ain et un responsable d’association de patients en lutte dans l’Allier.

La santé, c’est un sujet essentiel pour les français. Selon l’Agence régionale de santé, les dépenses de santé des habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont avoisiné  les 23 milliards d’euros en 2015. Ce qui représente tout de même 11,6% des dépenses nationales, et pas moins de 2935 euros par personne.

Et pourtant, dans cette région, dans les zones rurales comme dans les grandes agglomérations, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins ou encore des infirmiers. C’est ce phénomène, de plus en plus répandu, que l’on appelle « le désert médical ». Il fait désormais partie des thèmes de la campagne présidentielle. Sur le terrain, les soignants, les patients et les élus locaux sont déjà très impactés.

Profession : infirmier libéral

Mathieu Ferlay, 33 ans, est infirmier libéral dans la Loire, au Chambon-Feugerolles. Avant cela, il a travaillé dans les hôpitaux « Pas très longtemps, en raison des problèmes de gestion des équipes, ce que je trouvais trop compliqué » précise-t-il. Il a également fait beaucoup d’intérim pour gagner une polyvalence dans sa pratique. Dès qu’il a pu, il a cumulé une expérience en Ehpad et des remplacements en tant qu’infirmier sur le terrain.

Aujourd’hui, son quotidien est fait de visites et de soins à domicile. « On fait très peu de soins au cabinet. On va principalement au domicile des gens pour faire toutes sortes de soins, de la simple injection jusqu’à des soins un peu plus complexes, comme des perfusions. Une prise en charge plus globale, avec des soins d’hygiène, de confort… » Il effectue jusqu’à 50 visites par jour, cinq jours par semaine. « On commence vers 5h45 le matin, pour finir vers 21h avec une petite coupure d’une heure ou deux. »

Il soigne majoritairement des personnes âgées. « Elles ont principalement des difficultés pour se déplacer, souffrant de maladies chroniques, comme des personnes diabétiques. » Pour les rencontrer, il effectue de nombreux kilomètres dans la Vallée de l’Ondaine… jusqu’à 150 kilomètres par jour. « Ca fait des journées intensives. On a eu un étudiant, récemment. Au bout d’une journée, il m’a dit qu’il avait l’impression que plusieurs jours s’étaient écoulés » raconte-t-il, en souriant.

Malgré cette charge, Mathieu a la passion de son métier. Il l’a notamment démontré le 31 décembre 2021. Ce matin-là, en sortant d’une visite, il s’est fait très violemment agressé par deux individus qui ont tenté de lui voler sa voiture. Malgré les importantes blessures, il pense alors d’abord… à contacter une collègue pour s’assurer qu’elle pourra faire sa tournée à sa place, avant de se rendre à l’hôpital, et ensuite de porter plainte. « J’ai pensé à tout mon travail qui attendait. Je ne pouvais pas tout laisser comme ça », confirme-t-il.

Un attachement à sa profession qu’il revendique, même si il implique, pour ces professionnels, une vie sociale parfois compliquée. « Je vis correctement, mais c’est parce que je travaille énormément. J’ai deux enfants, mais ma compagne travaille à temps partiel. Lorsqu’on a fondé le cabinet, je collaborais avec une amie. Elle a dû s’arrêter parce qu’elle s’est séparée de son mari, alors qu’ils avaient un enfant. Ce n’était plus possible, car elle ne voyait plus son enfant. »

Ce métier est intéressant, varié. Il a un sens. On se sent utile

 

Mathieu n’est pas du genre à se plaindre. « Je parviens à profiter de mes enfants lorsque l’on a, quelquefois, des semaines un peu plus légères », balaye-t-il. « On a quand même des liens privilégiés avec nos patients. Pour certains, on va jusqu’à trois fois par jour chez eux. Ce métier est intéressant, varié. Il a un sens. On se sent utile. Quand je me lève le matin, je sais que c’est important que je le fasse. »

Médecin généraliste dans un quartier populaire

Le docteur Florence Lapica est médecin-généraliste dans le 8ème arrondissement de Lyon. Elle exerce dans une maison pluridisciplinaire, en zone urbaine, dans un quartier populaire, proche du boulevard périphérique. « On alterne des consultations de bébés, des femmes enceintes, des personnes âgées. On a un métier passionnant. Je pense que l’on apporte beaucoup aux patients, mais qu’ils nous apportent, eux-aussi, énormément, sur le plan humain. » C’est tout de même une charge importante. « On a à la fois les décisions médicales et aussi beaucoup de prise en charge médico-sociale. Ça signifie qu’il faut s’assurer, presque systématiquement, que le patient va pouvoir, par exemple, aller faire sa prise de sang, se rendre à l’hôpital. »

Elle a évidemment fait ce choix de devenir soignant au plus près du terrain, en cœur de ville, en cabinet. « Par rapport à l’hôpital, ce sont des enjeux différents. Les parents ne viennent pas nous voir dans les mêmes conditions. C’est vraiment la médecine de proximité. C’est se demander comment, avec les patients, dans leur milieu de vie, avec tout ce qui leur arrive à côté, on peut mettre en place leurs traitements. Parfois, on ne peut pas. D’autres fois, d’autres problèmes de santé surviennent. Il faut parvenir à adapter tout ça, en fonction de la vie des gens. »

Plus on est en lien entre soignants, plus on parvient à nous aider nous-même

 

Cette généraliste compose, elle-aussi, autant qu’elle le peut sa vocation prenante, avec une vie personnelle équilibrée. « J’ai pu un peu organiser mes semaines. Le lundi, je fais surtout des visites au domicile, puis dans les maisons de retraite. Ce qui me permet de finir un peu plus tôt ce jour-là. Mais en général, je commence à 8h et je finis à 20h. » Travailler dans une maison de santé lui apporte une forme de soutien. « Cela soulage de pouvoir échanger entre nous, avec les pharmaciens, les infirmiers, les kinés, la psychologue, les orthophonistes. Je crois que c’est encore plus riche dans un quartier comme le nôtre, où il y a des difficultés sociales, de l’addictologie à l’alcool, parfois la drogue. Plus on est en lien entre soignants, plus on parvient à nous aider nous-même, mais aussi à aider nos patients », témoigne Florence Lapica.

Aucun des deux n’envisage de changer de carrière. « Pour l’instant, je ne me pose pas la question », répond Mathieu Ferlay, infirmier. « Cela ne fait que cinq ans que je me suis installé. Donc je ne me pose pas cette question. Je suis bien dans ce que je fais. D’ailleurs, j’ai dû prendre un arrêt suite à ce fait divers. Au bout de dix jours, je l’avoue, ça me manquait. Le rythme me manquait. »

Un patient… de longue date

Habitant à Vaux, près de Montluçon, dans l’Allier, Patrick Aufrère est atteint, depuis l’âge de 18 ans, de diabète de Type1. Durant de longues années, il se bat au sein d’association pour dénoncer le manque de soignants dans les zones rurales, notamment. Il est aujourd’hui membre de l’Association des citoyens en lutte contre les déserts médicaux.

Pour lui, connaître son médecin ou son infirmier, ce n’est évidemment pas anodin. « C’est vraiment important. Avec plus de quarante ans de vie avec une maladie chronique, je veux dire que je pense que le patient doit être un vrai partenaire de ses soignants, et vice-versa. Personnellement, j’ai dû me prendre en charge très jeune. Je me considère acteur de ma santé. A condition que les personnels médicaux soient faciles à trouver, on doit éviter de graves complications. Tous les ans, il y a un parcours de soins à effectuer, avec le cardiologue, le diabétologue, si on le trouve… ce qui est touchant, c’est lorsque ces professionnels de santé me disent : on a plus rien à vous apprendre, vous savez tout. »

Là où je suis, on avait deux médecins. Maintenant, seulement un

 

Durant ces longues années, Patrick a connu de nombreux généralistes. Vivant d’abord en ville à Montluçon –fortement impactée par les déserts médicaux-, il a ensuite changé de secteur. « Automatiquement, comme la Sécurité sociale l’exige, il faut trouver les médecins traitants, et c’est très compliqué aujourd’hui. Même pour moi, qui suis suivi. Là où je suis, on avait deux médecins. Maintenant, seulement un. »

11% de Français sans médecin traitant

Le problème prend de l’ampleur. Le 15 mars dernier, le quotidien Le Monde l’a encore largement confirmé dans une grande enquête. Selon ce journal, pas moins de 11% de la population se retrouve aujourd’hui sans médecin traitant. Ce qui correspond à 6.3 millions de personnes. On recense également 3.8 millions de français installés dans un territoire sous doté en médecine de proximité.

En Auvergne-Rhône-Alpes, le département de l’Ain est un exemple flagrant. On y dénombre en moyenne 6.4 généralistes pour 10 000 habitants (contre 9 pour les français). Le problème n’est pas le département. Au contraire. Particulièrement attractif, à proximité de Lyon, Macon, Genève, l’Ain est même victime de son succès, et compte pas moins de 6000 nouveaux habitants par an.

Désert médical dans l'Ain

Sauf que… le nombre de médecins ne suit pas. « Comme dans tous les départements, les départs en retraite ne sont pas pourvus. La moitié de nos médecins ont plus de 55 ans. Donc on n’est pas sur une phase où cela va s’améliorer », confirme Martine Tabouret, qui assume la vice-présidence du département et surtout une délégation consacrée entièrement à ce sujet, devenu une priorité départementale. « On est même à 15% de nos habitants sans médecin traitant. Et même jusqu’à 30% sur le bassin burgien ou vers Oyonnax. »

Pour s’en sortir, la collectivité met les moyens, en débloquant 5.3 millions d’euros. Et pourtant, il ne s’agit nullement d’une compétence départementale. « Vous savez, un élu départemental est à proximité des gens, et les rencontre souvent. Et on se fait interpeller. Quand on est élu sur certaines communes, on voit les cabinets qui se ferment parce que les médecins partent en retraite, et leur cabinet n’est pas repris. Il y a même des maisons de santé pluridisciplinaires dans lesquelles il n’y a pas de médecin. Donc ça interpelle.»

Même si vous avez un médecin traitant, vous le contactez. Comme ils sont rares et surbookés, vous obtenez un rendez-vous dans les quinze jours

 

La situation se tend. L’impatience provoque même des incivilités. « Quand vous avez une pathologie, telle qu’une otite, par exemple, c’est assez banal. Mais cela vous fait souffrir. Même si vous avez un médecin traitant, vous le contactez. Comme ils sont rares et surbookés, vous obtenez un rendez-vous dans les quinze jours. Alors, c’est avec le premier interlocuteur que vous avez face à vous que votre colère, à un moment, finit par s’exprimer. Cela peut être le pharmacien, la secrétaire médicale du cabinet… ce genre d’incivilité est compréhensible car il traduit le désarroi de la population », témoigne l’élue.

Désert des villes, désert des champs

Oubliez rapidement cette association d’idée, un peu facile : le désert médical n’est pas réservé aux zones rurales. Les centres-villes n’y échappent pas. Comme le confirme Florence Lapica, qui exerce dans le 8ème arrondissement de Lyon. « Tous les jours, des patients appellent au cabinet et cherchent des médecins-traitants. Notre secrétaire a des appels de ce type quotidiennement », raconte la soignante. « Parfois, on craque quand même. Quand les gens sont très proches du cabinet, par exemple. On essaye de prendre en priorité les familles de notre quartier. Pour les visites, c’est même pire. On a de nombreuses personnes âgées, en situation de handicap depuis pas très longtemps, qui cherchent des médecins capables de venir à leur domicile, et c’est très compliqué. »

L’une des solutions est probablement le regroupement en maisons de santé

 

En ville aussi, on constate de nombreux départs en retraite de médecins qui ne trouvent pas de repreneurs. « Beaucoup de confrères étaient installés dans des appartements isolés et non-accessibles. Désormais, il y a forcément une restructuration de tous ces cabinets. L’une des solutions est probablement le regroupement en maisons de santé. » Mais cela ne suffit pas toujours. « Depuis 2019, on s’est beaucoup agrandit. Malgré cela, les nouveaux médecins ont été surbookés complètement en 3 mois. 3500 patients, qui n’avaient pas de médecin traitant, sont arrivés rapidement. »

Dans la Loire, le problème est également très présent. Sur un total de près de 763 000 habitants, on compte un peu moins de 700 médecins. 9000 ligériens vivent également dans un désert médical. Mathieu Ferlay, infirmier au Chambon-Feugerolles, connaît un peu cette situation. « On a eu deux départs de médecins qui n’ont pas été remplacés. Sur ma tournée, j’ai constaté qu’un tiers de ma patientèle n’a pas de médecin dans la ville. Du côté infirmiers, c’est plus fluide. Le zonage imposé par l’Assurance-maladie n’autorise plus d’installation sur toute la vallée de l’Ondaine. Il est extrêmement rare que l’on refuse des patients. »

Le manque de médecins pose problème au quotidien et, sans doute, davantage en période de crise, comme celle du Covid, ces dernières années. «  On vaccinait seulement les populations les plus fragiles. Ceux qui avaient du mal à se rendre dans les centres de vaccination. Ils avaient, aussi, besoin d’être rassurés auprès de nous », témoigne Florence Lapica, médecin à Lyon.

Les patients alertent depuis des années

Le problème des déserts médicaux inquiète les patients depuis longtemps. Dans l’Allier, Patrick Aufrère a lancé, dès 2011, avec une association locale, un projet de véhicule itinérant. « On allait au début de toutes les populations. On a commencé à avoir des petites aides. Ce véhicule permettait de récolter les avis de tous types de patients, autant dans les quartiers dit prioritaires que dans les zones rurales. Déjà, les gens témoignaient de leurs difficultés à trouver des médecins, et pas seulement des généralistes. Le problème est aussi cruel concernant les spécialistes

Certains sont obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour voir des praticiens

 

Pour ces habitants, le sentiment d’être laissés à l’abandon ne date pas d’hier. Cela crée des peurs. Celle de ne pas trouver de soins en cas d’urgence, ou encore de subir une rupture de suivi. « Cela peut vite être catastrophique. Alors certains sont obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour voir des praticiens, et surtout de le prévoir. Malheureusement, le Covid a aggravé cette situation. Et on a pu constater une réelle surmortalité, liée à la cartographie d’un département comme le nôtre. »

Contraindre ou inciter ?

Face à la pénurie de soignants de proximité, l’Etat agit. Par le biais des agences régionales de santé, un plan a été mis en place, comprenant de multiples mesures pour pallier, au mieux, à ces carences. « L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a engagé de nombreuses actions, en particulier dans les territoires fragiles » nous explique-t-on dans une vidéo. « Avec l’Assurance-maladie, elle propose de nombreuses mesures incitatives pour encourager les médecins à s’y installer. Des aides financières, des stages, et un nouveau dispositif qui donne la possibilité au généraliste d’exercer comme salarié, afin de bénéficier de congés payés et de mieux gérer leurs horaires. En clair, d’allier vie professionnelle et vie personnelle. »

Mais l’une des mesures les plus réclamées, notamment par l’Association des citoyens en lutte contre les déserts médicaux, est la contrainte. C’est aussi une proposition très présente dans le programme de nombreux candidats à l’élection présidentielle. Pourquoi ne pas obliger les médecins, et notamment les nouveaux formés à s’installer prioritairement dans les zones où le besoin est impérieux ? « Fausse bonne idée », estime le syndicat MG France, soutenu par l’actuel gouvernement.

Le docteur Florence Lapica, vice-présidente de MG France, estime que cela serait inefficace. « Aujourd’hui, on est dans une réelle pénurie dans tous les domaines, y compris la salariat dans les PMI, les Ehpads, les services d’urgence…Si on met en place une contrainte à l’installation en libéral, les médecins resteront salariés. On nous attend de partout, dans toutes les villes, les campagnes. La contrainte va nous éloigner du libéral. » Elle estime que l’offre est trop importante. « On en reçoit tous les jours. Moi, qui suis installée en cabinet, on cherche à me débaucher pour aller travailler en salariat. On risque donc de déshabiller la médecine libérale. »

Certains programmes électoraux proposent tout de même de contraindre les jeunes à finir leurs études dans les déserts médicaux, en échange de soutiens financiers. « Mais ils ne sont pas si jeunes que ça », répond Florence Lapica. « Quand on termine nos études, on a 27 ou 28 ans. Quand j’ai terminé mon internat, j’avais deux bébés. On m’aurait forcée à aller quelque part ? On ne parle pas de jeunes de 20 ans qui débutent leurs années de médecine. Quand on finit notre internat, quasiment la moitié des internes ont déjà une situation de famille. »

Le médecin reçoit même le soutien de l’infirmier. Mathieu Ferlay ne dit pas autre chose. « Je partage son avis. Il en manque partout, des médecins. Et des candidats, je pense qu’il y en a. Est-ce que la solution ne serait pas plutôt la formation ? »

Accompagner financièrement les internes

Dans l’Ain, on privilégie notamment les incitations financières. « Pour le moment, on apporte des aides aux internes. On soutient ceux qui viennent faire un stage dans le département. En espérant qu’ils feront le choix de rester. » explique la vice-présidente du département. Et ça semble fonctionner « C’est très humain, on s’installe plus volontiers dans un lieu que l’on connaît déjà un peu », souligne le docteur Lapica.

Nous n’avons pas les moyens d’imposer quoi que ce soit

Martine Tabouret, Vice-présidente de l’Ain

L’Ain va plus loin en finançant davantage les années d’internat en contrepartie d’un engagement d’installation minimum de quelques années. « On se dit que s’ils restent deux ou trois ans, peut-être feront ils leur vie sur le territoire ? » sourit Martine Tabouret « On essaye de travailler sur toutes les pistes incitatives car nous n’avons pas les moyens d’imposer quoi que ce soit. »

Moi je le vis très mal, et je ne suis pas le seul. Au bout d’un moment, ce n’est plus possible

Patrick Aufrère, Association des citoyens en lutte contre les déserts médicaux

Pour parvenir à attirer les nouvelles installations, la nécessité du maintien –ou du retour- des services publics est nécessaire. C’est ce que rappellent les syndicats de médecins. « On voit bien que dans les quartiers populaires, les services public se désengagent. Si on s’y retrouve tout seul, c’est vrai que l’on ne restera plus. Le service public doit rester engagé aussi. Et dans les campagnes, c’est pareil. »

Face à ces arguments, Patrick Aufrère fait la comparaison avec d’autres corps de métiers. « On a eu des échanges avec les pharmaciens, les policiers, les gendarmes. Ils n’ont pas le choix de leur implantation. » Il rappelle que les déserts médicaux constituent une rupture d’égalité territoriale et une inégalité d’accès aux soins. « Et pourtant, le principe d’égalité figure dans la Déclaration des droits de l’homme. »

Il parle avec son cœur. « Moi je le vis très mal, et je ne suis pas le seul. Au bout d’un moment, ce n’est plus possible. Lorsqu’on a rencontré les représentants des candidats à la présidentielle, on leur a rappelé qu’on ne pourra pas attendre dix ans de plus. Il y a une urgence sanitaire. Nous, on compte saisir les candidats aux législatives, car c’est eux qui vont décider. » Le combat se poursuit, même, encore en janvier dernier, une proposition de loi d’urgence sanitaire a été rejetée à l’Assemblée nationale.

Une meilleure collaboration entre infirmiers et médecins

Pendant ce temps, les initiatives diverses se multiplient. Dans l’Ain on a installé plusieurs cabines de consultation à distance (voir la vidéo ci-dessous). D’autres solutions sont testées. Parmi elles, la collaboration entre médecins et infirmiers. « On se rend compte qu’on peut, sans doute, voir moins souvent certains patients et être relayés par les infirmiers, dans un parcours de soins bien organisé », explique le docteur Lapica, en faisant référence notamment aux IPA (Infirmiers en pratique avancée).

Ces derniers sont formés davantage et se chargent du suivi des maladies chroniques. « Ils ont un droit de prescription étendu. Mais c’est vraiment tout récent. Cela a été créé en 2018 et ils sortent doucement des formations. C’est juste une spécialisation. Leur rôle est différent et ils doivent trouver leur place », confirme Mathieu Ferlay.

Dans l’Ain, cette idée de collaboration séduit. « On a ce projet de développer des binômes médecins-infirmiers. L’ensemble serait accompagné d’une mallette de télémédecine. Les mesures sont faites par l’infirmier, qui gère le dialogue avec le médecin. On y gagne un contact avec le patient, et cela permettrait au médecin de faire davantage de consultations », détaille Martine Tabouret. « A condition de ne pas mettre tout dans le même sac. Le diagnostic doit rester une compétence du médecin. Mais je pense tout de même que l’infirmier a l’habitude de voir si le patient n’est pas comme d’habitude et alerter. A mon avis, on peut étendre ce système » ajoute le docteur Lapica.

En attendant, on développe la formation. « On a beaucoup travaillé avec l’Université Lyon1 pour avoir une première année de médecine. Nous allons ouvrir 50 places à Bourg-en-Bresse à la rentrée de septembre 2022, dans les mêmes conditions que les étudiants lyonnais. Et le département financera le tutorat afin d’assurer une égalité de chances aux étudiants burgiens et lyonnais », annonce la vice-présidente de l’Ain.

Autant d’efforts suffiront-ils pour soulager suffisamment les attentes et les craintes des patients ? Ils répondent autant que possible à un problème urgent.

A priori, la modification, durant l’actuel mandat, du Numérus Clausus –devenu Numerus apertus en 2020- devrait permettre, à plus long terme, de parvenir à endiguer ce fléau. Cette évolution législative doit en effet augmenter leur nombre de 20% dans les 10 à 15 prochaines années.

C’est aussi une question de patience…

Source FR3.

Handicap : « Les cabinets médicaux ne sont pas du tout accessibles », dénonce un couple de niçois…

Patrick et Michèle Touchot vivent en fauteuil roulant et dénoncent le manque d’équipements pour les personnes handicapés dans les cabinets médicaux de Nice.

Un frein énorme selon eux dans l’accès aux soins.

Ce couple de niçois lutte pour une meilleure accessibilité des lieux de soins.

 

Pour les personnes en situation de handicap se soigner est souvent un véritable casse-tête. Un couple de niçois en situation de handicap le constate tous les jours, Patrick et Michèle Touchot luttent pour un meilleur accès aux soins. Ils vivent tous les deux en fauteuil roulant et dès qu’ils doivent aller chez le médecin, c’est toujours la même histoire, « les cabinets médicaux ne sont pas du tout accessibles », dénonce Patrick.

À chaque fois selon le Niçois, « il y a toujours soit des marches, soit la porte d’entrée qui est trop étroite, soit l’ascenseur qui ne convient pas ». Du coup, Patrick et Michèle n’ont pas d’autre choix que d’aller à l’hôpital, mais « quand on va à l’hôpital les délais des rendez-vous, c’est entre un mois et six mois. »

« On a la double peine. »

Un frein dans l’accès aux soins d’autant plus problématique que les besoins sont importants pour les personnes handicapées. « On a la double peine, on cumule les problèmes de santé des personnes handicapés et des personnes valides », estime Patrick Touchot. « On est assis 24 heures sur 24. La colonne vertébrale en prend un coup, la peau aussi. C’est des choses supplémentaires qui arrivent à beaucoup de personnes en fauteuil roulant lorsqu’elles atteignent la soixantaine », remarque-t-il.

À cela, s’ajoute le problème du coût des équipements. 15.000 euros pour acheter un fauteuil électrique, la sécurité sociale ne prend en charge qu’une petite partie, « 3.600 euros » selon Patrick. Pour le reste, il faut se débrouiller. « Il faut trouver des financements, avoir une bonne mutuelle, pour pouvoir se payer un fauteuil tous les cinq ans parce qu’au bout de cinq ans, ils sont foutus », raconte Patrick. « C’est un budget que l’on prévoit tous les mois et qui est très conséquent pour être sûrs que l’on ne va pas se faire avoir », complète Michèle.

Autant de problèmes qu’ils dénoncent sur les réseaux sociaux avec leur association Accessible pour Tous et ils comptent bien faire bouger les lignes.

Source FRANCE BLEU.

Comment bien préparer l’entrée en Ehpad de son parent ? …

Le départ d’une personne âgée en maison de retraite s’avère souvent douloureux pour elle et pour sa famille.

Nos conseils pour aborder ce moment de vie le mieux possible. 

Comment bien préparer l'entrée en Ehpad de son parent ?

 

Engager une discussion avec la personne âgée

Questionner la personne sur la manière dont elle envisage ses vieux jours, sa dépendance, est rarement chose facile. Mais « tant qu’elle a la capacité de prendre des décisions, il faut l’associer au choix », explique Raphaël Chauveau-Deslandes, coordinateur de France Alzheimer Maine-et-Loire. Plus la personne intégrera un établissement ou une résidence autonomie tôt, plus elle s’y adaptera facilement et mieux elle organisera sa vie dans ce nouveau domicile. En revanche, un tel projet réalisé à la dernière minute risque d’être très mal vécu, voire rejeté par le parent.

Notre conseil  : il est préférable d’engager cette discussion avec tous les membres de la famille. L’objectif est de ne pas concentrer la responsabilité sur un seul aidant.

Contacter son médecin traitant

C’est la première démarche à effectuer avant de se renseigner auprès des établissements. Elle permet d’intégrer le médecin généraliste dans la réflexion familiale. Ce dernier fournira un certificat médical succinct concernant la perte d’autonomie de la personne.

Notre conseil  : laissez le médecin évaluer la pertinence d’une admission en établissement. Cela permettra de recueillir son point de vue et son soutien, ce qui préservera, a priori, la relation affective que vous entretenez avec la personne âgée.

Faire appel à un réseau de professionnels du grand âge

En plus du médecin traitant, il est essentiel de s’entourer de professionnels compétents. En cas de réactions émotionnelles légitimes de la personne âgée et de sa famille, ils sauront objectiver la situation et proposer des solutions. Les Clic (centres locaux d’information et de coordination gérontologique), forts de leur réseau de conseillers, sont là vous pour soutenir partout en France. Pour trouver le vôtre, consultez l’annuaire des points d’information locaux sur le site Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Notre conseil  : ne vous focalisez pas seulement sur la dénomination « Clic » car ces derniers portent parfois d’autres noms tout en répondant aux mêmes missions : centre autonomie, point émeraude, maison des solidarités, etc. Il existe ainsi près de 600 structures en France capables d’apporter une aide personnalisée.

Demander l’aide personnalisée à l’autonomie (APA)

C’est la première formalité administrative à entreprendre. Il n’existe pas de formulaire standard national. Le document peut être retiré au conseil départemental, au CCAS (centre communal d’action sociale) ou à la mairie. Il doit ensuite être envoyé au conseil départemental. Vous devrez y mentionner l’état civil de la personne âgée et ses revenus et y joindre l’avis du médecin.

Notre conseil  : ne vous limitez pas à demander l’APA. Votre parent peut bénéficier le cas échéant d’autres aides, comme l’aide personnalisée au logement (APL), l’aide sociale à l’hébergement (ASH), ou une réduction fiscale (lire encadré p. 55).

Répertorier les établissements et analyser leur offre

En matière d’établissements pour personnes âgées dépendantes, le premier qui vient à l’esprit est l’Ehpad (établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes). Mais il en existe bien d’autres, qui offrent différentes prestations :

  • les résidences autonomie sont des ensembles de logements pour personnes âgées associées à des services collectifs, commerces et transports ;
  • les résidences services offrent les mêmes prestations, mais dans le secteur privé ;
  • les centres d’accueil de jour sont une bonne transition avant l’entrée en établissement. Structures autonomes ou rattachées à un Ehpad, ces centres accueillent la personne âgée dépendante pendant la journée avec une variété d’activités.

Moins connues, les solutions d’accueil familial constituent une alternative intéressante à l’hébergement en établissement. Les accueillants familiaux, agréés, font partager leur vie de famille. Ils proposent une présence stimulante et un accompagnement personnalisé.

Pour accéder à l’ensemble de l’offre d’établissements de votre département, consultez le portail officiel  : Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Notre conseil : questionnez votre parent sur ses besoins et ses désirs, cela vous aidera à sélectionner les structures les plus adaptées à sa personne.

« Le rôle des enfants n’est pas de décider pour leur parent »

L’avis de Romain Gizolme, directeur de l’AD-PA, l’association des directeurs au service des personnes âgées

Si le parent ne se rend pas compte qu’il est dépendant et refuse de quitter son logement pour aller en Ehpad, il est essentiel de faire appel à des professionnels pour sortir de l’affect, du cercle familial et prendre du recul. Les enfants restent des enfants. Leur rôle n’est pas de décider pour leur parent, mais de lui apporter un maximum d’informations pour l’éclairer. En cas de difficultés avec le parent proche, les Clic peuvent servir de ressource tierce. La personne âgée dépendante a une réaction de défense légitime si elle n’a pas le choix. Discuter avec elle, expliquer la situation, montrer les différentes possibilités qui se présentent à elle, visiter ensemble l’établissement permettent de lui redonner un sentiment de maîtrise de sa vie.

Déposer une demande dans chaque établissement sélectionné

Anticiper de plusieurs mois, voire d’une année, une entrée en établissement permet de le choisir. Déposer plusieurs demandes multiplie également les chances d’obtenir une place.

Notre conseil  : ne vous contentez pas de déposer un dossier dans chaque établissement visé. Rencontrez les directions des maisons de retraite et rappelez-les régulièrement.

Visiter l’Ehpad avec la personne âgée

Une fois le dossier accepté et l’entretien avec la direction réalisé, le moment est venu de visiter les établissements sélectionnés avec votre proche. Et de commencer à vous projeter. Profitez-en pour discuter avec le personnel pour sentir l’atmosphère du lieu. Dans l’idéal, visitez au moins deux ou trois établissements afin que la personne choisisse sa future habitation et éprouve ainsi un sentiment de liberté, requis pour accepter ce type de situation.

Notre conseil : lors de ces visites, laissez votre parent s’exprimer sur ses désirs et ses besoins, afin qu’il soit mieux entendu. Il doit prendre conscience des avantages que lui procurera le départ de son domicile : personnel présent, rupture de la solitude, animations, etc. De votre côté, plus votre parent sera impliqué, moins vous serez animé par un sentiment de culpabilité lors de son entrée.

Préparer sa future chambre

Avant l’intégration de la personne dans l’établissement, il est judicieux de choisir soigneusement avec elle les meubles et les effets personnels qu’elle gardera dans sa future chambre. Quelle décoration, quels objets, quelles photos accrocher au mur… que souhaite-t-elle emporter ?

Notre conseil : lors de la visite de la chambre, vérifiez, mètre à l’appui, que les meubles puissent y trouver leur place.

« Ma mère souhaite toujours rentrer chez elle »

Le témoignage de Didier P., aidant familial, 65 ans.

Ma mère souffre de la maladie d’Alzheimer. Elle a un fort caractère et ne voulait pas quitter sa maison.« Plus tard, plus tard ! », disait-elle toujours en souriant. À Noël dernier, son infirmière m’a convoqué : je mettais ma mère en danger en la laissant chez elle. Alors, j’ai appelé son médecin qui a rédigé un courrier pour la maison de retraite. Ma femme en a cherché une et l’a trouvée. Lorsque j’ai dit à ma mère que nous avions trouvé un établissement près de chez nous, elle a piqué une crise. Le lendemain matin, on a fait ses valises ensemble. Pendant ses trois premiers jours en maison de retraite, elle s’est rebellée, elle a tout cassé. La directrice l’a transférée à l’hôpital en unité fermée, pendant trois semaines, pour observation. Ma mère est revenue ensuite à l’Ehpad, mais en unité fermée. Aujourd’hui, après six mois, elle veut toujours rentrer chez elle. Elle dit aussi qu’elle mange bien, s’est fait un ami et trouve les gens gentils. Je vais la voir plusieurs fois par semaine.

Organiser une période d’adaptation

Le déménagement de son habitation, avec tous ses souvenirs, à un autre domicile, cette fois collectif, est parfois traumatisant. D’où l’importance d’une période d’adaptation en douceur. Par exemple, vous passez voir votre parent tous les jours pendant les deux premières semaines, en lui précisant bien que c’est une transition, puis vous espacez vos visites. Les premiers temps, n’hésitez pas à sortir de l’établissement ensemble dans le jardin ou ailleurs pour vous promener et explorer les environs. Repérez les éventuelles « personnes-ressources » pour votre parent, comme une aide-soignante sympathique ou un résident avec qui il pourrait se lier. Et entretenez-vous avec l’infirmière coordinatrice et les aides-soignantes sur l’histoire, les goûts et les centres d’intérêt de la personne. Plus le personnel la comprendra, plus les activités seront adaptées.

Notre conseil : vous avez intérêt à passer le relais à l’établissement pour vous préserver ! « Certes, l’Ehpad n’est pas le lieu idéal toujours en phase avec ce qu’espèrent les familles en matière d’accompagnement, remarque Raphaël Chauveau Deslandes, de France Alzheimer Maine-et-Loire. Mais si les proches soutiennent leur parent dans cette transition, ils lui apporteront un réel mieux-être. »

Les aides publiques à solliciter

  • L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est déterminée en fonction du degré de dépendance de la personne (de GIR 1 à GIR 4 selon la grille nationale nommée AGGIR *) et de ses revenus. Cette aide s’applique sur le tarif « dépendance » de la facture.

Il existe deux autres allocations dont l’octroi est soumis aux revenus de la personne.

  • L’aide sociale à l’hébergement (ASH), versée par le conseil départemental directement à l’établissement en complément des frais réglés par la personne. Attention, elle est récupérable sur la succession, dans la limite de l’actif net de la succession.
  • L’aide au logement (APL), qui est déduite de la partie « hébergement » de la facture de l’établissement.

Ces trois aides peuvent se cumuler.

  • Pour les personnes imposables, une réduction fiscale est possible. Elle équivaut à 25 % des sommes versées pour l’hébergement et la dépendance pendant l’année, retenues dans la limite de 10 000 euros. Soit un maximum de 2 500 euros applicables pendant l’année de la déclaration.

* Autonomie-gérontologie-groupe iso ressources.

Source DOSSIER FAMILIAL.

Pour les femmes en situation de handicap, le suivi gynécologique fait défaut. Plus de 40% des femmes handicapées n’ont pas de suivi gynécologique…

Les visites chez le gynécologue sont souvent une source de stress.

Mais pour les femmes handicapées, ces consultations sont encore plus compliquées, ce qui les décourage d’aller se faire soigner.

Pour les femmes en situation de handicap, le suivi gynécologique fait défaut

Plus de 40% des femmes handicapées n’ont pas de suivi gynécologique.

Craintes de part et d’autre de la table d’examen, manque de matériel adapté ou de praticiens disponibles : les femmes handicapées vont moins chez le gynécologue que les valides. Selon une étude menée en 2017 par l’Agence régionale de santé d’Île-de-France (ARS), seulement 58 % des femmes en situation de handicap disaient avoir un suivi gynécologique, contre 77 % des femmes en général.

Pourquoi une telle différence ? Les concernées évoquent en premier lieu le manque d’accessibilité des cabinets de gynécologie. Les préjugés qu’elles subissent concernant leur vie affective et sexuelle jouent aussi un rôle important dans leur décision de renoncer aux soins gynécologiques.

« C’est comme si ces personnes étaient asexuées », lâche Chantal Etienne, présidente de l’antenne en Charente de l’Adapei, association qui gère des structures médico-sociales pour les handicapés. À l’âge de la première visite chez le gynéco, les proches de la jeune femme handicapée doivent l’inciter à cette visite, en abordant le sujet et en l’amenant chez le praticien, souligne Chantal Etienne.

Impératif sanitaire

Avoir un suivi gynécologique est un impératif sanitaire. « Les études montrent que les femmes en situation de handicap développent davantage de cancers, parce que les dépistages se font trop tard », constate Frédérique Perrotte, sage-femme à Paris.

Pour lever les obstacles entre les femmes et le circuit de soins, Sabrina Hedhili, elle aussi sage-femme, et Catherine Ray-Quinio, médecin, ont lancé en 2018 le dispositif « Handigynéco » : un réseau de sages-femmes qui interviennent directement en établissements médico-sociaux (EMS), des structures dédiées aux handicapés et où l’accessibilité est donc plus adaptée. Des ateliers sur la vie affective et sexuelle sont aussi proposés en plus du suivi gynécologique.

Médecins débordés ou mal formés

Lorsqu’elles ont lancé « Handigynéco », les fondatrices ont fait face à une difficulté de taille : le recrutement de praticiens formés aux consultations pour la patientèle handicapée.

« Ou les professionnels ne savent pas faire, ou ils n’ont pas le temps. Il faut une heure pour examiner une femme en situation de handicap. En une heure, le praticien peut consulter trois ou quatre patientes » valides, explique Sabrina Hedhili.

Un temps « long » nécessaire pour les examens mais surtout pour les échanges sur la vie affective et sexuelle de la patiente, qui a peu l’occasion de le faire ailleurs.

Des réticences existent également du côté des patientes, qui sont plus souvent orientées « vers des sages-femmes plutôt que des gynécologues, et elles ont l’impression que les sages-femmes sont moins crédibles », explique Chantal Etienne.

Consultations blanches

Autre obstacle à ce suivi pourtant essentiel : certaines femmes en situation de handicap doivent être aidées lors de la consultation. « Une infirmière ou une aide-soignante peut assister au rendez-vous ou aider la patiente à se déshabiller mais cela reste très intrusif », regrette la présidente de l’Adapei Charente.

Pour lever les réticences, les professionnelles de santé appellent à créer des groupes d’échanges sur les vies sexuelles et affectives avec des psychologues, ou à développer des « consultations blanches ». Ces rendez-vous avec un gynécologue, sans examen physique, permettent une première prise de contact, une mise en confiance des patientes et une attention plus particulière à leur vie affective et sexuelle. Le praticien et la patiente abordent notamment le sujet de la sexualité, « puis les questions de la violence et du consentement », raconte Frédérique Perrotte.

Ce type d’échanges avec un médecin ou une sage-femme ont permis de dresser un bilan des agressions dont ont été victimes les personnes hébergées en établissement médico-social. Et le constat est lourd : 25 % des femmes en situation de handicap ont déclaré avoir subi des violences sexuelles, selon les données recueillies lors de 434 consultations menées dans le cadre du dispositif « Handigynéco ».

Source ELLE.

 

Ces implants posés sur la colonne vertébrale permettent à des paraplégiques de marcher à nouveau. Vidéo..!…

Paraplégique depuis un accident de moto il y a quatre ans, le patient a pu monter des escaliers par ses propres moyens.

Ces implants posés sur la colonne vertébrale permettent à des paraplégiques de marcher à nouveau...

 

Un implant mis au point par deux chercheurs a permis à un homme paralysé au niveau de la colonne vertébrale de pouvoir marcher à nouveau. Les détails de cette avancée majeure ont été donnés dans une étude parue ce lundi dans la revue Nature Medicine.

Les travaux de Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch ont ainsi permis à Michel Roccati, paraplégique depuis 2017 après un accident de moto, de se lever et marcher. Le patient a, pour cela, subi une opération chirurgicale au cours de laquelle des sondes ont été placées au niveau de sa colonne vertébrale, rapporte Numerama.

Les sondes stimulent la région de la moelle épinière

Les sondes ont ensuite été connectées à un logiciel capable d’envoyer une stimulation électrique dans ces implants spinaux pour stimuler une région spécifique de la moelle épinière. Les sondes « peuvent moduler les neurones qui régulent des groupes de muscles spécifiques », explique Grégoire Courtine. « En contrôlant ces implants, nous pouvons activer la moelle épinière comme le ferait naturellement le cerveau pour que le patient se tienne debout, marche, nage ou fasse du vélo, par exemple. »

Ce dispositif s’appuie sur « l’imitation de la nature » en reproduisant l’activation habituelle des neurones. Le logiciel utilisé repose sur l’intelligence artificielle (IA). Le patient contrôle lui-même les implants grâce à une tablette fixée sur un déambulateur. Les signaux sont envoyés à un pacemaker situé dans l’abdomen puis transmis aux sondes vertébrales.

Pour marcher, le patient doit ainsi appuyer sur différents boutons. Michel Roccati a suivi un entraînement afin de réussir à utiliser ce dispositif pour monter un escalier. Avec ce test en situation réelle, les chercheurs estiment que leur système ouvre « une voie réaliste » pour permettre à des personnes paraplégiques de recouvrer une partie de leur mobilité.

 

 

Accusé d’avoir fraudé pour 1,3 millions d’euros la CPAM, la justice le condamne à rembourser… 352 euros…

Jugé par le tribunal correctionnel de Toulouse pour une supposée escroquerie à 1,3 millions d’euros, un ancien infirmier libéral est condamné à rembourser 352 euros « soit 0,02% du préjudice reproché » fait remarquer son avocat.

Le palais de justice de Toulouse

 

À Toulouse, l’ancien gérant du centre infirmier de Saint-Alban près du Grand-rond a été reconnu coupable d’escroquerie et condamné à neuf mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Toulouse. La condamnation a été rendue dès l’issue de l’audience jeudi dernier, mais on ne l’apprend que maintenant.

Accusé par la CPAM 31 d’avoir organisé une fraude à hauteur « très exactement d’1,319 millions d’euros« , cet homme aujourd’hui âgé de 57 ans s’en sort avec une minuscule somme à rembourser à la Sécurité sociale : seulement 352 euros. Bien sûr, « il ne fera pas appel » fait remarquer son avocat maître Nicolas Raynaud De Lage.

La procédure, débutée en 2013, aura duré près de 10 ans et finalement, la montagne a accouché d’une souris. L’avocat de la défense a fait le calcul : son client est condamné à rembourser 0,02% du préjudice évoqué.

Le cabinet était spécialisé en soins psychiatriques. Il est désormais fermé.

Source FRANCE BLEU.