Mulhouse : « Je préfère être soignée à domicile, c’est mieux pour mon moral », témoigne Annick…

Le maintien à domicile est plébiscité à 90% par les personnes âgées. Elles peuvent rester chez elles et disposer de prestations de santé.

Toutefois dans le Haut-Rhin , les demandes sont fortes et le réseau APA manque de personnel.

Il lance un appel à candidatures la semaine prochaine. 

Annick reçoit régulièrement la visite d'aides soignantes et d'infirmières chez elle à Mulhouse

 

Le maintien à domicile est plébiscité à 90% par les personnes âgées. Cela aux personnes qui ne sont pas dans la grande dépendance de rester chez elles. Elles sont accompagnées par des infirmières, mais aussi des aides soignantes , pour faire la toilette, du ménage, des courses. Il y a aussi le portage des repas à domicile.

Mieux pour le moral

Dans le Haut-Rhin, le réseau APA permet à près de 10.000 personnes de rester à domicile. C’est le cas à Mulhouse pour Annick. Elle a de gros problèmes pulmonaires et est paralysée d’une jambe. Elle reçoit régulièrement la visite des infirmières et des aides-soignantes. « C’est pour la toilette, vider la poche à urine, mais aussi le lever que j’interviens. Nous prenons aussi un café et on discute un peu » précise Sarah, son aide-soignante.

Rester à domicile, c’est précieux pour Annick :  » J’étais avant à l’EHPAD, mais c’était long, j’attendais que ça se passe. Mais l’ambiance était bonne. Je préfère rester chez moi. Je suis rassurée, je sais aussi où les objets se trouvent. C’est bon pour le moral. En plus je suis reliée avec les pompiers en cas de chute. » 

Recrutement de personnel dans le Haut-Rhin

Rester à domicile, cela est aussi moins coûteux :  » Les solutions en EHPAD restent indispensables pour des personnes en fin de vie ou très dépendantes. Aujourd’hui en moyenne dans le Haut-Rhin, un EHPAD, nous sommes autour de 2.000 euros par mois de coût. Sur du soutien et de l’accompagnement à domicile, c’est presque moitié moins, » explique Matthieu Domas, le directeur général du réseau APA.

Les demandes sont fortes en maintien à domicile. Le réseau APA va lancer dès la semaine prochaine une campagne de recrutement pour des postes d’aides soignants, infirmières. Il faudrait une cinquantaine de personnes en plus dans le Haut-Rhin. 

Où ? A Altkirch (Quartier Plessier – Avenue 8ème Régiment de Hussards), Colmar (197 Avenue d’Alsace), Mulhouse (75 allées Gluck), Munster (11 Rue Saint-Grégoire), Ribeauville (1 avenue du Général de Gaulle), Saint-Louis (80 Rue de Mulhouse), Soultz (Rouffach & Guebwiller, 20 rue du Mal de Lattre de Tassigny), Vieux-Thann (30 Rue du Général de Gaulle) et Wittenheim (7 Rue d’Ensisheim).

Source FRANCE BLEU.

 

Seniors : Tout comprendre à l’hébergement temporaire…

VIE PRATIQUE – En France, 96 % des hommes et 93 % des femmes de plus de 65 ans vivent à domicile, selon l’Insee. En cas de besoin, ces seniors peuvent être accueillis de façon ponctuelle dans une structure d’hébergement temporaire.

Où aller ?

Pour combien de temps ?

Seniors : Tout comprendre à l'hébergement temporaire

 

Pour la majorité de la population, vieillir chez soi reste une priorité. Avec ou sans aide à domicile, seul ou en partageant un  logement avec un proche, il est plus aisé de garder ses habitudes et ses repères lorsqu’on évolue dans un environnement familier. Mais il arrive que certains seniors doivent quitter leur lieu de vie momentanément. Se met alors en place un hébergement temporaire.

Pourquoi devoir quitter son domicile ?

En France, 80 % des seniors vivant à domicile et qui ont besoin d’aide dans les tâches quotidiennes la reçoivent d’un proche. Ces soutiens familiaux sont les « aidants ». Néanmoins, s’occuper tous les jours ou presque d’une personne dépendante peut se révéler complexe et épuisant pour un non professionnel. Souvent dépassé physiquement et moralement, le proche peut alors s’accorder des temps de récupération en bénéficiant du droit au répit *, qui permet de financer un hébergement temporaire pour le senior. Dans d’autres cas, l’aidant peut lui-même rencontrer des difficultés, de santé par exemple, et se faire hospitaliser. Là encore, il sera donc possible de recourir à une structure d’accueil pour le suppléer auprès de la personne âgée.

Ce type de dispositif provisoire peut également être utilisé lorsque les professionnels doivent s’absenter. En effet, pendant l’été, les aides à domicile ou les aides ménagères prennent leurs vacances et sont très rarement remplacées. Il faut alors trouver une solution momentanée adaptée.

Par ailleurs, ce n’est pas toujours le manque de personnel ou de proches qui est à déplorer mais parfois simplement des problèmes liés au logement. Si votre habitat doit subir des travaux de rénovation ou que vous avez une panne de chauffage en plein hiver, il faudra ainsi vous reloger de façon transitoire.

Enfin, l’hébergement temporaire peut être une première étape avant l’entrée définitive en maison de retraite, afin de découvrir et tester l’établissement et de s’y acclimater progressivement.

En temps utile et dans un lieu adapté

Changer de lieu de vie, même pour une courte durée, n’est pas anodin car les repères et les habitudes peuvent s’en trouver bousculés. Heureusement, il existe différentes structures, adaptées à l’état de chacun. On parle souvent des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui proposent justement des places dédiées à l’accueil temporaire. Durant leur séjour, les seniors peuvent alors continuer de recevoir la visite d’intervenants, comme les libéraux ou les SSIAD (services de soins infirmiers à domicile), et sont aussi pris en charge par le personnel soignant sur place. Ils jouissent des mêmes prestations que les résidents permanents, à savoir la restauration, le ménage ou encore les animations. De quoi répondre aux besoins de la personne, tout en lui apportant un cadre de vie sécurisé.

Si un suivi médicalisé n’est pas nécessaire, vous pouvez avoir recours aux résidences autonomie (constituées de logements privatifs) ou aux résidences services (se rapprochant davantage d’une offre commerciale que d’une offre sociale) qui disposent elles aussi de places réservées aux séjours temporaires. Des centres d’accueil existent également, ces derniers n’étant pas affiliés à un établissement d’hébergement permanent. Enfin, une dernière solution – la plus souvent plébiscitée – est possible : être hébergé par un membre de sa famille.

Comme son nom l’indique, l’hébergement temporaire est dans tous les cas un dispositif éphémère. Vous pourrez en bénéficier de façon ponctuelle (le temps de quelques jours) ou régulière (par exemple une semaine tous les deux mois), durant une longue période en continu ou sur une période courte mais répétée.

Combien ça coûte ?

Un hébergement temporaire peut vite revenir cher. Heureusement, il existe de nombreuses aides pour diminuer la facture. Versée par le département, l’allocation personnalisée d’autonomie (dite APA) peut notamment servir à payer une partie de ce séjour.

Les communes prévoient souvent elles aussi une enveloppe dédiée à ce type de dispositif, sans oublier la caisse de retraite qui peut apporter une aide financière à une personne non éligible à l’APA. L’aide sociale à l’hébergement temporaire (ASH) est également une solution avantageuse. Sous réserve de respecter les conditions de ressources du conseil départemental, une aide pécuniaire peut ainsi vous être accordée, notamment en cas de situation d’urgence.

Enfin, les familles peuvent s’appuyer sur le droit au répit. Créé en 2015 par la loi d’Adaptation de la société au vieillissement, ce dispositif permet aux proches aidants de se reposer ou de se dégager du temps en prenant en charge, sous certaines limites, le coût d’un accueil de jour ou de nuit, d’un hébergement temporaire ou encore d’un relais à domicile. Il peut être activé, sous conditions, quand le plafond du plan d’aide APA de la personne aidée est atteint.
On l’aura compris, il existe un panel d’aides et de lieux de résidence pour se sentir – le temps d’un week-end ou plus – presque comme chez soi.

Les adresses utiles

Pour tout savoir sur l’hébergement temporaire et les aides financières dont le droit au répit, n’hésitez pas à consulter le portail officiel mis en place par l’État : Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.
Vous pouvez également obtenir des informations sur l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et l’aide sociale à l’hébergement temporaire (ASH) sur les pages dédiées du site Service-public.fr. Enfin, pensez aussi à vous renseigner sur les soutiens de votre caisse de retraite sur Lassuranceretraite.fr

Source 20 MINUTES.

Comment bien préparer l’entrée en Ehpad de son parent ? …

Le départ d’une personne âgée en maison de retraite s’avère souvent douloureux pour elle et pour sa famille.

Nos conseils pour aborder ce moment de vie le mieux possible. 

Comment bien préparer l'entrée en Ehpad de son parent ?

 

Engager une discussion avec la personne âgée

Questionner la personne sur la manière dont elle envisage ses vieux jours, sa dépendance, est rarement chose facile. Mais « tant qu’elle a la capacité de prendre des décisions, il faut l’associer au choix », explique Raphaël Chauveau-Deslandes, coordinateur de France Alzheimer Maine-et-Loire. Plus la personne intégrera un établissement ou une résidence autonomie tôt, plus elle s’y adaptera facilement et mieux elle organisera sa vie dans ce nouveau domicile. En revanche, un tel projet réalisé à la dernière minute risque d’être très mal vécu, voire rejeté par le parent.

Notre conseil  : il est préférable d’engager cette discussion avec tous les membres de la famille. L’objectif est de ne pas concentrer la responsabilité sur un seul aidant.

Contacter son médecin traitant

C’est la première démarche à effectuer avant de se renseigner auprès des établissements. Elle permet d’intégrer le médecin généraliste dans la réflexion familiale. Ce dernier fournira un certificat médical succinct concernant la perte d’autonomie de la personne.

Notre conseil  : laissez le médecin évaluer la pertinence d’une admission en établissement. Cela permettra de recueillir son point de vue et son soutien, ce qui préservera, a priori, la relation affective que vous entretenez avec la personne âgée.

Faire appel à un réseau de professionnels du grand âge

En plus du médecin traitant, il est essentiel de s’entourer de professionnels compétents. En cas de réactions émotionnelles légitimes de la personne âgée et de sa famille, ils sauront objectiver la situation et proposer des solutions. Les Clic (centres locaux d’information et de coordination gérontologique), forts de leur réseau de conseillers, sont là vous pour soutenir partout en France. Pour trouver le vôtre, consultez l’annuaire des points d’information locaux sur le site Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Notre conseil  : ne vous focalisez pas seulement sur la dénomination « Clic » car ces derniers portent parfois d’autres noms tout en répondant aux mêmes missions : centre autonomie, point émeraude, maison des solidarités, etc. Il existe ainsi près de 600 structures en France capables d’apporter une aide personnalisée.

Demander l’aide personnalisée à l’autonomie (APA)

C’est la première formalité administrative à entreprendre. Il n’existe pas de formulaire standard national. Le document peut être retiré au conseil départemental, au CCAS (centre communal d’action sociale) ou à la mairie. Il doit ensuite être envoyé au conseil départemental. Vous devrez y mentionner l’état civil de la personne âgée et ses revenus et y joindre l’avis du médecin.

Notre conseil  : ne vous limitez pas à demander l’APA. Votre parent peut bénéficier le cas échéant d’autres aides, comme l’aide personnalisée au logement (APL), l’aide sociale à l’hébergement (ASH), ou une réduction fiscale (lire encadré p. 55).

Répertorier les établissements et analyser leur offre

En matière d’établissements pour personnes âgées dépendantes, le premier qui vient à l’esprit est l’Ehpad (établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes). Mais il en existe bien d’autres, qui offrent différentes prestations :

  • les résidences autonomie sont des ensembles de logements pour personnes âgées associées à des services collectifs, commerces et transports ;
  • les résidences services offrent les mêmes prestations, mais dans le secteur privé ;
  • les centres d’accueil de jour sont une bonne transition avant l’entrée en établissement. Structures autonomes ou rattachées à un Ehpad, ces centres accueillent la personne âgée dépendante pendant la journée avec une variété d’activités.

Moins connues, les solutions d’accueil familial constituent une alternative intéressante à l’hébergement en établissement. Les accueillants familiaux, agréés, font partager leur vie de famille. Ils proposent une présence stimulante et un accompagnement personnalisé.

Pour accéder à l’ensemble de l’offre d’établissements de votre département, consultez le portail officiel  : Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Notre conseil : questionnez votre parent sur ses besoins et ses désirs, cela vous aidera à sélectionner les structures les plus adaptées à sa personne.

« Le rôle des enfants n’est pas de décider pour leur parent »

L’avis de Romain Gizolme, directeur de l’AD-PA, l’association des directeurs au service des personnes âgées

Si le parent ne se rend pas compte qu’il est dépendant et refuse de quitter son logement pour aller en Ehpad, il est essentiel de faire appel à des professionnels pour sortir de l’affect, du cercle familial et prendre du recul. Les enfants restent des enfants. Leur rôle n’est pas de décider pour leur parent, mais de lui apporter un maximum d’informations pour l’éclairer. En cas de difficultés avec le parent proche, les Clic peuvent servir de ressource tierce. La personne âgée dépendante a une réaction de défense légitime si elle n’a pas le choix. Discuter avec elle, expliquer la situation, montrer les différentes possibilités qui se présentent à elle, visiter ensemble l’établissement permettent de lui redonner un sentiment de maîtrise de sa vie.

Déposer une demande dans chaque établissement sélectionné

Anticiper de plusieurs mois, voire d’une année, une entrée en établissement permet de le choisir. Déposer plusieurs demandes multiplie également les chances d’obtenir une place.

Notre conseil  : ne vous contentez pas de déposer un dossier dans chaque établissement visé. Rencontrez les directions des maisons de retraite et rappelez-les régulièrement.

Visiter l’Ehpad avec la personne âgée

Une fois le dossier accepté et l’entretien avec la direction réalisé, le moment est venu de visiter les établissements sélectionnés avec votre proche. Et de commencer à vous projeter. Profitez-en pour discuter avec le personnel pour sentir l’atmosphère du lieu. Dans l’idéal, visitez au moins deux ou trois établissements afin que la personne choisisse sa future habitation et éprouve ainsi un sentiment de liberté, requis pour accepter ce type de situation.

Notre conseil : lors de ces visites, laissez votre parent s’exprimer sur ses désirs et ses besoins, afin qu’il soit mieux entendu. Il doit prendre conscience des avantages que lui procurera le départ de son domicile : personnel présent, rupture de la solitude, animations, etc. De votre côté, plus votre parent sera impliqué, moins vous serez animé par un sentiment de culpabilité lors de son entrée.

Préparer sa future chambre

Avant l’intégration de la personne dans l’établissement, il est judicieux de choisir soigneusement avec elle les meubles et les effets personnels qu’elle gardera dans sa future chambre. Quelle décoration, quels objets, quelles photos accrocher au mur… que souhaite-t-elle emporter ?

Notre conseil : lors de la visite de la chambre, vérifiez, mètre à l’appui, que les meubles puissent y trouver leur place.

« Ma mère souhaite toujours rentrer chez elle »

Le témoignage de Didier P., aidant familial, 65 ans.

Ma mère souffre de la maladie d’Alzheimer. Elle a un fort caractère et ne voulait pas quitter sa maison.« Plus tard, plus tard ! », disait-elle toujours en souriant. À Noël dernier, son infirmière m’a convoqué : je mettais ma mère en danger en la laissant chez elle. Alors, j’ai appelé son médecin qui a rédigé un courrier pour la maison de retraite. Ma femme en a cherché une et l’a trouvée. Lorsque j’ai dit à ma mère que nous avions trouvé un établissement près de chez nous, elle a piqué une crise. Le lendemain matin, on a fait ses valises ensemble. Pendant ses trois premiers jours en maison de retraite, elle s’est rebellée, elle a tout cassé. La directrice l’a transférée à l’hôpital en unité fermée, pendant trois semaines, pour observation. Ma mère est revenue ensuite à l’Ehpad, mais en unité fermée. Aujourd’hui, après six mois, elle veut toujours rentrer chez elle. Elle dit aussi qu’elle mange bien, s’est fait un ami et trouve les gens gentils. Je vais la voir plusieurs fois par semaine.

Organiser une période d’adaptation

Le déménagement de son habitation, avec tous ses souvenirs, à un autre domicile, cette fois collectif, est parfois traumatisant. D’où l’importance d’une période d’adaptation en douceur. Par exemple, vous passez voir votre parent tous les jours pendant les deux premières semaines, en lui précisant bien que c’est une transition, puis vous espacez vos visites. Les premiers temps, n’hésitez pas à sortir de l’établissement ensemble dans le jardin ou ailleurs pour vous promener et explorer les environs. Repérez les éventuelles « personnes-ressources » pour votre parent, comme une aide-soignante sympathique ou un résident avec qui il pourrait se lier. Et entretenez-vous avec l’infirmière coordinatrice et les aides-soignantes sur l’histoire, les goûts et les centres d’intérêt de la personne. Plus le personnel la comprendra, plus les activités seront adaptées.

Notre conseil : vous avez intérêt à passer le relais à l’établissement pour vous préserver ! « Certes, l’Ehpad n’est pas le lieu idéal toujours en phase avec ce qu’espèrent les familles en matière d’accompagnement, remarque Raphaël Chauveau Deslandes, de France Alzheimer Maine-et-Loire. Mais si les proches soutiennent leur parent dans cette transition, ils lui apporteront un réel mieux-être. »

Les aides publiques à solliciter

  • L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est déterminée en fonction du degré de dépendance de la personne (de GIR 1 à GIR 4 selon la grille nationale nommée AGGIR *) et de ses revenus. Cette aide s’applique sur le tarif « dépendance » de la facture.

Il existe deux autres allocations dont l’octroi est soumis aux revenus de la personne.

  • L’aide sociale à l’hébergement (ASH), versée par le conseil départemental directement à l’établissement en complément des frais réglés par la personne. Attention, elle est récupérable sur la succession, dans la limite de l’actif net de la succession.
  • L’aide au logement (APL), qui est déduite de la partie « hébergement » de la facture de l’établissement.

Ces trois aides peuvent se cumuler.

  • Pour les personnes imposables, une réduction fiscale est possible. Elle équivaut à 25 % des sommes versées pour l’hébergement et la dépendance pendant l’année, retenues dans la limite de 10 000 euros. Soit un maximum de 2 500 euros applicables pendant l’année de la déclaration.

* Autonomie-gérontologie-groupe iso ressources.

Source DOSSIER FAMILIAL.

Handicap : déconjugalisation de l’AAH, « accessibilité universelle », scolarité… ce que proposent les candidats à la présidentielle…

Public Sénat s’est penché sur les programmes des principaux candidats à la présidentielle en matière d’autonomie financière, d’accompagnement, de scolarisation et d’insertion professionnelle des personnes porteuses d’un handicap.

Handicap : déconjugalisation de l’AAH, « accessibilité universelle », scolarité… ce que proposent les candidats à la présidentielle

 

Le Collectif handicaps, qui regroupe 51 associations représentatives des personnes en situation de handicap, fait passer son grand oral aux principaux candidats à la présidentielle. Ce jeudi 3 mars, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, et l’écologiste Yannick Jadot, étaient invités dans un live Youtube à détailler le volet handicap de leurs programmes respectifs (en vérité une séquence enregistrée un peu à l’avance, en raison de l’actualité internationale). Une seconde session est prévue le 14 mars. Le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo ont déjà confirmé leur présence, indique le collectif.

L’occasion pour Public Sénat de passer au crible les promesses de campagne des uns et des autres sur le sujet. Signalons un point commun à la quasi-totalité des projets : la déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) – les oppositions ayant fait de cette mesure un angle d’attaque récurrent de la politique sociale et familiale d’Emmanuel Macron -, et que certains tendent à faire évoluer vers un revenu universel d’existence.

Fabien Roussel

Le candidat communiste veut déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH) dès les « trois premiers mois » de son arrivée au pouvoir. L’AAH est versée aux personnes souffrant d’un taux d’incapacité d’au moins 80 %, mais son calcul prend actuellement en compte les revenus du conjoint. Fabien Roussel veut également mettre en place un « revenu d’existence » destiné à ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de leur handicap. Il souhaite revaloriser la prestation de compensation du handicap (CPH), ainsi que l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA), et leur adjoindre la possibilité d’une troisième aide financière, baptisée « prestation universelle d’autonomie ».

Le candidat souhaite également créer un « grand service public de l’autonomie », afin de lutter contre les inégalités dans les territoires. Son programme annonce un renforcement des obligations légales des entreprises en matière d’embauches de personnes porteuses de handicap, mais sans donner de chiffres. Il propose de rétablir l’obligation d’adaptabilité des logements neufs, mesure votée sous Jacques Chirac mais abrogée au début du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Enfin, le député du Nord entend faire rentrer les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans la fonction publique.

Jean-Luc Mélenchon

Avec une vingtaine de pages consacrées à ce sujet, le programme du fondateur de La France insoumise est l’un des plus détaillés sur la question du handicap. Il contient un important volet consacré à la prévention, avec un renforcement du suivi médical des grossesses et différentes mesures pour réduire le risque d’accident du travail.

Il souhaite la création d’un nouveau service public destiné à l’accompagnement des élèves en situation de handicap, le renforcement des capacités d’accueil dans les classes spécialisées ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), mais aussi développer les cursus spécifiques (enseignement de la langue des signes, du braille, etc.) pour garantir l’accès au savoir et à la formation. La mise en place d’un centre d’orientation départemental devra soutenir les travailleurs confrontés à un handicap dans leur recherche d’emploi.

Jean-Luc Mélenchon souhaite la création d’un véritable statut d’aidant familial, et la prise en charge par l’Assurance maladie des frais de psychomotricien, d’ergothérapeute et de psychologue, mais aussi « de tous les équipements nécessaires à la vie quotidienne ». Il propose lui aussi une déconjugalisation de l’AAH, et l’alignement de son montant sur le Smic. Le député des Bouches-du-Rhône souhaite revenir aux 100 % de logements accessibles dans les nouvelles constructions, et promet une accessibilité totale dans les transports publics.

Anne Hidalgo

La maire de Paris a fait de « l’accessibilité universelle » le thème fort de ses propositions sur le handicap. « Je continuerai à œuvrer pour l’accessibilité universelle, en m’attaquant à tous les sujets : logements, transports, services, culture, sport, etc. », explique son programme, sans plus de précisions. Comme la plupart de ses concurrents à l’investiture suprême, Anne Hidalgo est favorable à la déconjugalisation de l’AAH et à la mise en place d’un statut « pérenne » pour les AESH.

Alors qu’elle entend augmenter de 130 000 sur dix ans le nombre de places en crèche, elle souhaite que les établissements puissent offrir une meilleure prise en charge des enfants handicapés.

Yannick Jadot

L’écologiste se fait également le promoteur d’une « accessibilité universelle », à travers la création d’une agence dédiée « pour garantir l’accessibilité à tous les services publics, aux transports, aux technologies de l’information et de la communication, généraliser les traductions en Français Facile à Lire et à Comprendre (FALC), les repères visuels et sensoriels, renforcer l’égalité réelle à l’accès au numérique. » Cet organisme sera également en mesure d’infliger des sanctions en cas de non-respect de la législation.

L’individualisation de l’AAH fait aussi partie des mesures fortes de son programme. Il souhaite notamment revaloriser la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

Yannick Jadot veut renforcer les contrôles dans les Établissement et services d’aide par le travail (ESAT), couplés à une amélioration des rémunérations au niveau du Smic. Le salaire des aides à domicile sera également revu à la hausse, en intégrant les temps de trajet, qui devront être pris en compte par les employeurs.

Valérie Pécresse

La candidate des Républicains a fait du handicap l’un des principaux piliers du volet social de son programme. Sans surprise, elle se prononce également pour une déconjugalisation immédiate de l’AAH. Elle propose que les personnes en situation de handicap puissent toucher, en plus de cette aide, la pension de retraite du dernier parent survivant à son décès.

Lors de son grand oral devant le collectif handicap, ce jeudi 3 mars, Valérie Pécresse s’est exprimée en faveur d’une nouvelle « grande loi sur le handicap qui promeut l’accessibilité universelle », un principe qu’elle souhaite voir « fixé dans le marbre ». Pour la présidente de la région Île-de-France, les départements doivent être pleinement en charge de la politique du handicap, avec une vigie à l’échelon national pour prévenir les disparités d’un territoire à l’autre.

Concernant l’inclusion des enfants en situation de handicap en milieu scolaire, Valérie Pécresse a évoqué lors d’un déplacement dans le Lot, mi-janvier, l’éventualité d’un « deuxième enseignant » par classe. Surtout, elle souhaite conférer un vrai statut aux AESH pour leur donner des perspectives de carrière, mais aussi aux aidants familiaux, afin qu’il puisse notamment bénéficier d’un aménagement de leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant handicapé ou d’un aîné en situation de dépendance.

Marine Le Pen

Outre la déconjugalisation de l’AAH, les propositions portées par Marine Le Pen sur la question du handicap se focalisent essentiellement sur la revalorisation du statut des aidants. Elle propose d’allonger la durée de congé du proche aidant à douze mois avec différents paliers de couverture des pertes salariales selon les revenus de la personne. Elle souhaite également créer une indemnité spécifique de 300 euros par mois pour toute personne qui choisit de s’installer chez un proche en situation de dépendance ou de l’accueillir chez elle.

Concernant l’éducation, la présidente du Rassemblement national veut lancer à son arrivée au pouvoir « un grand plan sur l’accès à la scolarité pour les enfants touchés par le handicap ».

Nicolas Dupont-Aignan

Le fondateur de Debout La France évoque lui aussi la déconjugalisation de l’AAH, doublée d’une revalorisation de 160 euros pour que cette aide se maintienne au-dessus du seuil de pauvreté. Il souhaite accorder une part fiscale complète aux familles ayant à charge au moins un enfant en situation de handicap.

Nicolas Dupont-Aignan veut rendre effective la loi de 1987 qui fixe à 6 % le taux de personnes en situation de handicap dans les entreprises. Il propose également des exonérations de cotisations pour les sociétés qui embauchent un salarié avec un taux d’incapacité supérieur à 50 %.

Il entend garantir la prise en charge des enfants handicapés par l’Éducation nationale, mais propose aussi de renforcer le nombre de places dans les structures spécialisées.

Éric Zemmour

La polémique soulevée en début d’année par les propos d’Éric Zemmour sur l’inclusion des enfants porteurs de handicap en milieu scolaire a mis en lumière certains vides, au niveau social et familial, de son programme présidentiel, dont le principal cheval de bataille – pour ne pas dire le seul – reste la lutte contre l’immigration et l’islamisme. Le 14 janvier, en marge d’un déplacement dans le Nord, le fondateur de Reconquête avait en effet dénoncé « l’obsession de l’inclusion » des enfants en situation de handicap, estimant qu’ils devaient être placés dans des établissements spécialisés. Dans une vidéo postée sur Youtube le lendemain, Éric Zemmour a semblé rétropédaler, assurant que son intention première était d’attirer l’attention sur le manque de structures spécifiques. Il y évoque sa volonté de renforcer pour les familles « les solutions alternatives à l’école ».

Et Emmanuel Macron ?

En février 2020, quelques semaines avant le premier confinement, le président de la République avait annoncé une batterie de mesures pour les personnes en situation de handicap, à l’occasion des 15 ans de la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Parmi elles : le développement de l’école inclusive, le renforcement de l’attractivité du métier d’AESH, avec un objectif de 11 500 recrutements d’ici 2022, la création d’un numéro de téléphone unique pour les familles à la recherche d’un accompagnement ou d’une place dans un établissement, et une aide financière spécifique pour des parents dont le handicap nécessite le soutien d’une tierce personne pour élever leurs enfants.

Concernant l’allocation aux adultes handicapés, l’exécutif s’est systématiquement opposé à sa déconjugalisation, estimant qu’elle risquait de créer un précédent, conduisant à la remise en question du principe de solidarité familial qui détermine en France le calcul des minimas sociaux.

Source PUBLIC SENAT.

En Haute-Loire, les colocations pour personnes âgées se développent et sont une alternative aux Ehpad…

La Haute-Loire compte désormais une dizaine de colocations pour séniors, retardant d’autant l’entrée dans des structures d’accueil plus médicalisées que sont les Ehpad.

Pourtant l’administration a encore du mal à les reconnaitre et les occupants de ces maisons ne bénéficient pas de toutes les aides financières.

La Maison Buissonnière accueille des personnes âgées seules en colocation.

 

La sortie du livre « Les fossoyeurs » le 26 janvier 2022 dans lequel le journaliste Victor Castanet dénonce les pratiques et dérives mises en place dans certains Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes a mis en exergue la question de l’accueil des séniors. Pour les personnes en perte d’autonomie qui ont besoin d’une prise en charge, c’est une nécessité.

Mais pour celles qui sont dans une période intermédiaire, qui ne peuvent rester seules chez elles mais n’ont pas recours à cet accompagnement médical, la colocation pour séniors est une nouvelle proposition qui connait un certain succès. En deux ans à peine, une dizaine de maisons de ce type a ouvert en Haute-Loire, une des dernières créées se situe en plein centre d’Yssingeaux. Cinq dames âgées de 88 à 93 ans y vivent sous le même toit.

Avant d’être invités à entrer dans la Maison Buissonnière, on croise une des colocataires, Fernande Morisson, qui revient de la boulangerie où elle est allée chercher le pain du jour pour toute la maison : « Là j’ai l’infirmière le matin et après je peux partir, mais il faut être là à l’heure des repas ce qui est tout à fait normal. Ici, tout de suite, ça m’a plu ! ». C’est bientôt l’heure du repas, préparé en commun avec Guillaume Chastel, le maître de maison.

Pourtant il ne déjeunera pas avec les colocataires car il veut que cela reste un moment privilégié qu’elles partagent entre elles : « Elles ne sont pas seules et l’idée c’est qu’on est là pour les aider dans le quotidien, le ménage, le repassage et surtout la nourriture, parce que c’est ce qu’elles aiment, c’est le moment où elles se rassemblent ».

Ne pas rester seules

Elles sont même 6 à table aujourd’hui, il y a Marinette Jardin, une voisine : « Je suis veuve, je mangeais très mal. J’habite juste à côté, à 15 mètres à peine alors on m’a proposé de venir de temps en temps. Moi ça me permet de parler parce que je ne vois personne et ça m’oblige aussi à très bien manger et à m’habiller parce que parfois toute seule, il y avait des jours où je restais en robe de chambre. Et parfois je viens aussi quand il y  a une activité. Ça me fait un bien fou. Je viendrais là dans quelques temps car j’ai des problèmes d’équilibre ».

Quant à Mairie Moulin, elle habite ici depuis 2 ans : « J’étais la première, j’ai vu construire cette maison alors j’ai dit : si j’en ai besoin, j’irai là. Ce n’est pas un hôpital, c’est une petite maison, ça me plaisait. On n’est pas seul c’est sûr, mais ma maison était trop grande ».

Pour Jacques, un de ses neuf enfants : « Pour nous elle ira dans une structure comme un Ehpad que le jour où elle sera obligée d’y aller. Aussi longtemps qu’elle peut l’éviter, elle n’ira pas. C’est vraiment la formule tampon entre rester à la maison et l’obligation de soins quotidiens, contraignants qui sont dans un Ehpad qui feront qu’aussi longtemps qu’elle pourra rester autonome, elle restera dans une structure comme celle-ci et celle-ci lui va très bien ».

Une coloc’ presque comme une autre Guillaume Chastel, qui organise la vie de la maison, assisté par deux salariés. « On fait des colocations étudiantes et bien là c’est des colocations pour personnes âgées et l’intégration des mamies se passe très bien » dit-il. « On a de la demande mais c’est vrai qu’aujourd’hui, on aimerait que ça rentre dans les mœurs c’est à dire que ce n’est pas encore connu de tout le monde. Les personnes pensent essentiellement à l’Ehpad mais c’est vrai qu’entre le domicile et l’Ehpad, il y a encore une petite marge de manœuvre où elles peuvent intégrer une colocation pour séniors comme ici et retarder cette entrée en Ehpad ».

« Elles sont vivantes car elles participent à la vie de la maison »

Guillaume Chastel, maître de la Maison Buissonnière

Précurseur, il constate que la formule connait un réel succès, les colocations pour séniors sont de moins en moins un phénomène anecdotique : « Ça se développe de plus en plus et je trouve ça intéressant, c’est-à-dire c’est un bon compromis avant l’entrée en Ehpad. L’Ehpad, il y en a besoin forcément, mais pour des personnes qui ne peuvent pas rester chez elles, qui ont besoin d’être médicalisées. Ici, elles ont leur infirmière, leur kiné comme si elles étaient chez elles, mais en colocation et partagent la maison. Une grande maison où toutes les pièces sont chauffées plutôt que chez elles où elles ne chaufferaient qu’une pièce, on mutualise les coûts. C’est intéressant pour elles ».

L’administration à la traine

Tout serait formidable dans ce tableau, pourtant la nouveauté a pris de court les administrations, qui ne reconnaissent pas encore totalement ce mode d’habitation pour les personnes âgées. Pour l’instant, les colocataires ne peuvent pas toucher l’APA, l’allocation destinée à les aider à régler certaines dépenses liées à la perte progressive de leur autonomie dans la vie quotidienne. Ce que déplore Guillaume Chastel : « Pour l’instant ce n’est pas reconnu. Aujourd’hui l’APA, c’est de l’Aide Personnalisée à l’Autonomie, pour chaque personne. Mais il y a ici des communs, des salons, salles à manger, des terrasses, la cuisine alors oui quand on fait le ménage ce n’est pas personnalisé. Pour l’instant les colocations, c’est nouveau, il faut que l’administration se mette en route, la case n’existe pas. Maison individuelle, ça existe, Ehpad, ça existe et entre les deux il y a la colocation et cette case doit exister le plus rapidement possible car je trouve que les mamies sont bien dans cette forme d’habitat ».

Par son développement, ce système de partage d’habitat adapté au grand âge prouve pourtant son intérêt, d’autant qu’il s’articule autour de mécanismes plutôt simples : « Financièrement, les personnes louent une maison en commun. Il y a une partie loyer, il y a une partie charges, une partie nourriture qui est intégrée ;  comme dans une colocation quand on part en vacances on va mettre chacun de l’argent et il y a la partie services à la personne : ménage, repassage, entretien de la maison qui donne droit à un crédit d’impôts sur cette partie-là. Ça couvre également la téléassistance pour la nuit. Ça coûte 600 €, avec le crédit d’impôts ça revient à 300 €. En gros elles sont nourries, logées, blanchies pour 1330 € de reste à charge. L’APA permettrait la prise en charge d’une partie des services à la personne ».

Le département, « compétent pour mettre en œuvre toute aide ou action relative à la prévention ou à la prise en charge des situations de fragilité, au développement social, à l’accueil des jeunes enfants et à l’autonomie des personnes » comme l’indique l’article L3211-1 du code général des collectivités territoriales dit « réfléchir à une dérogation pour ce type de colocation pour personnes âgées » et l’Etat est en train de mettre en place une aide à la vie partagée, mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour en Haute-Loire.

Source FR3.

 

Affaire Orpea : Financement, logistique… Comment organiser le maintien à domicile d’une personne âgée pour éviter l’Ehpad ?…

DEPENDANCE – Au-delà du scandale des Ehpad Orpea, le désir de bien vieillir chez soi anime depuis longtemps les personnes âgées en perte d’autonomie.

Affaire Orpea : Financement, logistique... Comment organiser le maintien à domicile d'une personne âgée pour éviter l'Ehpad ?...

 

  • Manque de soins, manque de couches, manque de qualité des repas : les révélations concernant les Ehpad du groupe Orpea mettent de nouveau en lumière les dysfonctionnements importants qui peuvent exister au sein des établissements pour personnes âgées dépendantes.
  • Pour les séniors, le maintien à domicile est le moyen de bien vieillir, dans le confort de sa maison, mais en cas de perte d’autonomie, il est nécessaire de mettre en place un accompagnement dédié.
  • Avec quelques aménagements et des aides humaines, perte d’autonomie et maintien à domicile ne sont pas incompatibles.

« Jamais je ne pourrais placer ma mère en Ehpad. Pour moi, ce serait la mettre dans un mouroir. » Pour Esther comme pour de nombreux Français, l’installation d’un parent en Ehpad ne doit être que la solution de dernier recours, lorsque le degré de dépendance ne permet plus de rester à son domicile. Un avis partagé par la majorité des personnes âgées, animées d’une volonté farouche de rester chez elles, dans le confort du cocon où elles ont vécu en autonomie des décennies durant. Et forcément, le scandale des Ehpad Orpea ne fait que renforcer la défiance à l’égard de ces établissements, tout comme le désir des séniors de bien vieillir à la maison.

Mais en cas de perte d’autonomie, quand l’état de santé ne permet plus d’accomplir les tâches du quotidien et que des soins sont nécessaires, la dépendance est-elle encore compatible avec le maintien à domicile ? Avec quelques aménagements et le déploiement d’une aide humaine, c’est tout à fait possible. Et sans y laisser sa chemise, grâce à des dispositifs d’accompagnement. Pour les premiers concernés et leurs proches, c’est une solution plébiscitée.

Adapter l’aménagement du domicile à la perte d’autonomie

Quand la maladie neurodégénérative de sa mère a évolué d’un cran, Esther, jeune quadra parisienne, a pris toutes ses dispositions pour lui permettre de rester chez elle, en province. « Pour concilier sa perte d’autonomie avec le maintien à domicile, la première chose a été d’adapter son logement à ses besoins. Elle a quitté sa maison à étage pour un appartement de plain-pied, et tout près des commerces pour qu’elle puisse faire de petites courses à pied en toute autonomie, vu qu’elle ne peut plus conduire. Et chez elle, exit la baignoire et les risques de chute associés, je lui ai fait installer une douche à l’italienne avec un siège et des rampes. J’ai aussi fait refaire les sols en privilégiant des lames en PCV, poursuit-elle. Non seulement c’est moins douloureux que du parquet ou du carrelage en cas de chute, mais en cas d’incontinence, c’est aussi très facile à nettoyer pour les proches ou les aides à domicile. J’ai aussi installé des interrupteurs lumineux et des ampoules à détecteurs de mouvement qui s’allument automatiquement : des petites précautions qui ne coûtent pas cher ».

Douche de plain-pied, lit médicalisé ou encore rampe d’accès, il existe « des solutions pratiques et faciles à appliquer pour améliorer la qualité de vie dans le logement et favoriser l’autonomie », indique le service d’évaluation de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) du conseil départemental d’Indre-et-Loire. Et lorsque le logement n’est pas de plain-pied, un monte escalier peut également être recommandé lorsque la chambre et les sanitaires se trouvent à l’étage.

Assurer présence, soins et logistique grâce à des aides humaines

Autre étape indispensable pour compenser la perte d’autonomie : mettre en place un accompagnement humain pour toutes les tâches que la personne âgée dépendante ne peut plus accomplir seule. Et les besoins à couvrir peuvent être larges : ménage, courses, préparation des repas… mais aussi lever et coucher, toilette ou encore soins infirmiers. « Ma mère a une aide quotidienne, pour prendre sa douche et veiller à ce qu’elle prenne bien ses médicaments », détaille la jeune femme, qui vit à 300 km de sa mère, mais qui peut compter sur sa famille proche. « Sa sœur vit à seulement 15 minutes, elle vient la voir, lui fait des courses et l’accompagne à ses rendez-vous médicaux ».

Et « pour le bien-être comme pour la stimulation intellectuelle et physique, c’est important, quand l’état de santé le permet, de veiller à ce que son parent ait des interactions, des activités, conseille Esther. J’ai inscrit ma mère à un club de tricot, ça peut paraître bête, mais ça lui fait beaucoup de bien : elle voit du monde, et se sent utile et valorisée en tricotant de superbes pulls et écharpes pour la famille ».

Assurer la sécurité à distance

Mais quand on ne vit pas près de son parent dépendant, le risque de chute ou de tout autre accident domestique ou de santé est source de crainte. Pour rassurer tout le monde, des dispositifs permettent d’assurer la sécurité de son proche parent à distance. Ainsi, il existe des bips à porter en pendentif, que l’on peut activer en cas de chute et ainsi déclencher l’envoi de secours. Ou encore des bracelets détecteurs de chutes et malaises, munis de capteurs qui analysent l’activité biométrique de son porteur. D’autres font aussi le choix d’équiper le logement de leur parent d’un système de vidéosurveillance.

Esther, qui a en commun avec sa maman d’être une geek, a trouvé l’objet parfait pour se rassurer tout en s’assurant d’emporter l’adhésion de sa mère. « Le bip était une option intéressante mais elle m’a dit : « je ne veux pas de ce truc de vieux ». Ce n’était même pas la peine d’insister, alors je lui ai offert une montre connectée dernier cri, celle de la marque à la pomme, qui propose un tas de fonctionnalités santé très performantes. Elle a un détecteur de chute : si ma mère tombe, la montre lui demande si elle va bien, et si elle ne répond pas, elle déclenche l’envoi de secours avec transmission des coordonnées GPS. Elle peut aussi réaliser un électrocardiogramme et envoyer une alarme en cas d’arythmie ou de tachycardie, et comme elle a aussi des soucis cardiaques, ce n’est pas négligeable ! Et a aussi un podomètre intégré, qui permet de voir si elle pratique suffisamment d’activité physique douce. Et toutes ces données, j’y ai accès et suis en mesure de les transmettre au besoin à son médecin. Pour moi qui suis à distance, c’est un soulagement ».

Des démarches pour bénéficier d’une prise en charge financière

Mais entre les aménagements et l’accompagnement au quotidien, le maintien à domicile a un coût que tous les séniors ne sont pas en mesure de supporter. Pour faire face à ces dépenses, il est possible de bénéficier d’aides financières. « Quand il a fallu mettre tout ça en place pour ma mère, j’ai déposé un dossier d’allocation personnalisée d’autonomie (APA) auprès du département, qui est la collectivité en charge de ces aides financières au maintien à domicile des personnes dépendantes », explique Esther. Des aides accessibles selon des critères d’éligibilité, de ressources, et en fonction des besoins de la personne. « Quelqu’un est venu chez ma mère, a visité son logement, a évalué ses revenus, ainsi que ses besoins au regard de sa pathologie, afin d’évaluer son GIR : c’est une grille qui détermine le niveau de perte d’autonomie. Ces éléments ont permis de déterminer un programme d’aide personnalisé indiquant le nombre d’heures d’aide à domicile et les soins infirmiers dont ma mère avait besoin, et l’aide financière à laquelle elle pouvait prétendre. Ensuite, j’ai pu contacter des associations d’aide à domicile pour mettre tout ça en place ».

« Le système fiscal intervient aussi par le biais d’un crédit d’impôt à hauteur de 50 % des dépenses, avec un plafond de 12.000 euros », précise la Fédération des Services à la Personne et de Proximité (Fédésap). « Ma mère en a bénéficié pour l’installation de sa salle de bains », confirme Esther. Mais la jeune femme le sait, « un jour, elle ne sera plus en capacité de vivre seule, alors je la prendrai chez moi. Ma volonté et la sienne, c’est qu’elle n’aille jamais en Ehpad, où on compte les couches et le fric. Pour ce cas de figure, je vendrai certainement son appartement pour acquérir un logement dans lequel elle pourrait vivre avec ma famille et moi. Mais tout le monde n’a pas cette possibilité, et cela génère des inégalités. A quand un plan gouvernemental ambitieux pour accompagner le maintien à domicile de nos aînés ? Ça devrait être un enjeu de la campagne présidentielle ! »

Source 20 MINUTES.

Seniors : Une famille d’accueil plutôt que la maison de retraite ?… Où se renseigner ?

VIE PRATIQUE – Les familles d’accueil pour personnes âgées sont une option pour les seniors qui aspirent à une certaine sécurité sans pour autant sacrifier leur autonomie.

Les familles d'accueil pour personnes âgées permettent de lutter contre la solitude, tout en conservant son indépendance.

Les familles d’accueil pour personnes âgées permettent de lutter contre la solitude, tout en conservant son indépendance.

Entre les difficultés propres à leur condition et le manque de disponibilité des proches, vivre seul peut être vécu comme un triste destin pour les seniors. Si certains apprécient la sécurité et le confort des maisons de retraite, d’autres déplorent leurs règles de vie trop strictes et leur cadre parfois peu convivial. Les familles d’accueil pour personnes âgées proposent alors une solution intermédiaire.

L’alliance de la sécurité et de la liberté

Ces structures sont une option pour un senior ou un couple autonome, dont l’état de santé ne nécessite pas un environnement médicalisé. Cet hébergement peut être temporaire ou permanent, à temps complet ou partiel, selon les besoins du demandeur.

Le principal avantage de cette solution est d’offrir une grande liberté au pensionnaire. En effet, le « locataire » âgé a la possibilité d’aller et venir à sa guise, sans contrainte horaire. Il s’engage simplement à prendre part à la vie quotidienne du foyer d’accueil, notamment en partageant ses repas avec ses hôtes et en participant aux sorties collectives.

Un encadrement strict pour les accueillants

Les familles d’accueil doivent obtenir un agrément délivré pour cinq ans par le conseil départemental, au terme d’une enquête qui doit déterminer si elles répondent bel et bien aux conditions matérielles nécessaires à la prise en charge d’une personne vulnérable.

En pratique, il est impératif de proposer une chambre individuelle de 9 m2 minimum pour un hôte unique, contre 16 m2 pour un couple, ainsi que des commodités privées, afin de garantir l’intimité de la personne accueillie, et un libre accès aux pièces communes du logement. Les accueillants sont également tenus de lui fournir le gîte, le couvert et la blanchisserie.

Plus largement, les hébergeurs doivent veiller au confort et au bien-être de leur pensionnaire âgé, quitte à lui venir en aide pour la réalisation de tâches quotidiennes. Afin de s’en assurer, un suivi médico-social est d’ailleurs réalisé par les services départementaux durant toute la durée de l’hébergement.

Statut et rémunération de l’accueillant

L’accueillant peut être salarié d’une structure – Ehpad, association, institut médico-social, municipalité – ou directement rémunéré par la personne logée. Dans les deux cas, il fait l’objet d’un contrat de travail et bénéficie des mêmes droits que n’importe quel employé : congés payés, arrêts maladie, couverture sociale…

Compte tenu de la diversité des situations, il est difficile de définir le salaire moyen d’une famille d’accueil. Celui-ci dépend d’une multitude de facteurs tels que le nombre et la nature des services rendus, le montant des frais d’hébergement, la présence d’un handicap et le loyer estimé pour la location de la chambre et la jouissance des lieux. Néanmoins, certaines aides publiques dédiées au public senior peuvent alléger la facture, telles que l’allocation personnalisée d’autonomie à domicile (APA), les aides au logement ou encore l’aide sociale à l’hébergement (ASH).

Où se renseigner ?

Différentes associations permettent aux seniors de trouver des accueillants familiaux et aux ménages de savoir s’ils peuvent être candidats à ce type de prestation :

  • Famidac.fr : la structure propose une carte interactive des accueillants et un simulateur de coût pour ce type d’hébergement.
  • France accueil familial : elle informe sur la législation en vigueur et met en contact avec des associations susceptibles d’aider dans ses démarches. Rendez-vous sur Franceaf.fr.
  • Fédération nationale des aidants et accueillants familiaux : le site Fnaaf.org permet lui aussi de trouver des familles d’accueil et de se renseigner sur cette formule.

Source 20 MINUTES.