Le chef de l’État attendu sur le handicap. Chat échaudé craint l’eau froide…!

Entre les deux tours, le président-candidat a promis la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés.

Les associations restent sur leurs gardes.

Le chef de l’État attendu sur le handicap

 

Chat échaudé craint l’eau froide. C’est avec circonspection que les associations de personnes handicapées ont accueilli le retournement de veste de dernière minute du candidat Macron sur la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés (AAH). « À dix jours du deuxième tour, le Collectif Handicaps veut y voir une ouverture, même s’il reste, d’une part, prudent sur le contenu de l’annonce et, d’autre part, lucide sur le timing dans lequel elle est faite », avait indiqué son président, Arnaud de Broca, au lendemain des promesses présidentielles.

Le 20 avril, lors du débat d’entre-deux-tours, Emmanuel Macron s’était dit « favorable à ce qu’on puisse corriger cet effet de bord (…) qui est que lorsqu’une personne avec l’allocation adultes handicapés se marie avec quelqu’un qui a beaucoup plus d’argent, elle la perd » . Le 15 avril, sur Franceinfo, il avait déjà indiqué qu’ « on doit bouger sur ce point », alors qu’il était le seul candidat à ne pas avoir prévu la mesure dans son programme. Son gouvernement s’était jusque-là opposé à ce que le versement de l’AAH, qui peut atteindre 900 euros, cesse d’être conditionné aux revenus du conjoint.

« S’assurer que les déclarations seront suivies d’effets »

« Les propositions de dernière minutes ne nous feront pas oublier le mépris qu’on s’est pris en pleine face ces cinq dernières années », a réagi le collectif handiféministe les Dévalideuses. Les déclarations du candidat Macron n’effaceront pas la manière dont la majorité parlementaire s’est opposée, à deux reprises, lors de débats houleux, à l’ensemble des autres groupes parlementaires qui soutenaient la déconjugalisation de l’AAH. La secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, avait alors argué que cette mesure était injuste car elle bénéficiait à tous, sans conditions de revenus. « Nous assumons le fait de donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin », avait-elle justifié.

« Nous serons présents pour nous assurer que la promesse électorale sera suivie d’effets très rapidement », a prévenu Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh). Au-delà de l’AAH, les associations, qui regrettent la place modeste prise par le handicap dans la campagne, comptent porter leurs revendications, comme l’aboutissement de la loi autonomie ou la mise en application de l’accessibilité. À la clé, l’amélioration de la vie de 12 millions de personnes et de leurs familles.

Source L’HUMANITE.

Saint-Jans-Cappel : en situation de handicap, ils ont voté comme des citoyens à part entière…

Ce dimanche, six résidents du foyer La Sapinière ont pu voter, renouant avec leur citoyenneté.

Un droit qui n’a été accordé aux personnes souffrant de handicap mental qu’en 2019.

Le droit de vote a été accordé en 2019 aux personnes souffrant de déficience mentale.

Le droit de vote a été accordé en 2019 aux personnes souffrant de déficience mentale.

Ce dimanche, salle Maurice-Flauw, ils étaient des citoyens à part entière, des citoyens comme les autres, à la différence près que deux éducatrices veillaient sur eux. Avant d’entrer, Anne-Sophie et Elisabeth se montraient contentes et impatientes de voter. « Nous avons relu les programmes simplifiés hier », précise Magali, l’une des accompagnatrices.

Dans la salle, les gestes sont hésitants comme pourraient l’être ceux d’électeurs occasionnels. En file indienne, Anne-Sophie, Michel, Marie-Pascale, Frédéric, Jannique et Elisabeth prennent une enveloppe et les bulletins des candidats. Tous ont participé à une simulation il y a quelques semaines dans une mairie de la métropole lilloise.

Magali et sa collègue en accompagnent quelques-uns sous l’isoloir comme la loi le leur permet, pour les rassurer dans ce nouvel apprentissage. Frédéric, très à l’aise, en profite pour sympathiser avec d’autres votants.

C’est le moment fatidique de se présenter devant les assesseurs : avec leur carte d’identité, ils sont invités à présenter leur enveloppe au-dessus de l’urne. Le « a voté » résonne comme une petite victoire, suivi par la signature du registre. Au bout d’une quinzaine de minutes, le petit groupe ressort. « Nous sommes fières de les avoir accompagnés pour exercer leur droit », confient les deux éducatrices. Tous avaient prévu de regarder ensemble la soirée électorale pour que ce droit prenne tout son sens.

Source LA VOIX DU NORD.

 

Allocation handicapés : les promesses de l’entre-deux tours de Macron !!!!…

Emmanuel Macron a annoncé ce matin sur France Info vouloir faire « bouger » les lignes de l’allocation adultes handicapés (AAH) afin que son montant ne soit plus dépendant des revenus du conjoint.

Des propos accueillis avec prudence par les associations.

Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi vouloir modifier le calcul de l'allocation handicap en fonction des revenus du conjoint

 

« Malgré les pétitions, Emmanuel MACRON, son gouvernement, ses élus à la LREM, ont entériné l’individualisation de l’AAH. Aujourd’hui, il aurait un semblant retour à un minimum d’humanité, de respect vis à vis du monde du handicap ? Qui peut y croire ???? »

LA REDACTION HANDICAP INFO.

Emmanuel Macron a promis ce vendredi de « bouger » sur l’individualisation de l’allocation adulte handicapés – c’est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du conjoint -, une évolution que son gouvernement et sa majorité ont rejetée plusieurs fois l’an dernier.

« On doit bouger sur ce point » , a-t-il déclaré sur franceinfo, en répondant à une jeune femme handicapée qui expliquait qu’elle allait perdre son allocation en se mariant et donc son indépendance financière. « Cela crée une situation aberrante pour les personnes en situation de handicap », a-t-il ajouté.

Des associations satisfaites de l’annonce mais prudentes

Le collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations, a salué vendredi l’annonce du candidat Macron. « La bonne nouvelle, c’est que le président semble ne plus être bloqué sur cette question », commente à l’AFP Stéphane Lenoir, le coordinateur du collectif. « Mais nous restons prudents, car son annonce est très vague », a-t-il ajouté, dans l’attente de précisions sur les modalités concrètes de cette évolution.

« Deux ans d’opposition du gouvernement, contre l’ensemble des partis politiques », puis « une ouverture à 10 jours du 2e tour » : « On aimerait y croire », commente le collectif sur Twitter.

Une piste rejetée précédemment

L’an dernier, 22 organisations et associations, dont APF France Handicap, avaient appelé Emmanuel Macron à « une réforme historique », pour « considérer cette allocation avant tout comme un revenu individuel d’existence ».

En octobre, la majorité avait rejeté l’individualisation de l’allocation adulte handicapé des personnes en couple, au terme d’un débat mouvementé, alors que de LR à LFI, l’opposition réclamait à l’unisson de la calculer sans tenir compte des revenus du conjoint. LREM jugeait cette mesure inéquitable car bénéficiant sans distinction aux modestes comme aux fortunés. « Nous assumons le fait de donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin », avait fait valoir Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées.

Une aide de 47 ans d’existence

Créée en 1975, l’AAH est destinée à compenser l’incapacité de travailler. D’un montant maximal de 904 euros mensuels, elle est versée sur critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270.000 en couple, pour une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros. La « déconjugalisation » de l’AAH représenterait environ 600 millions d’euros supplémentaires, selon une parlementaire de la majorité.

Source LES ECHOS.

Lucie Carrasco interpelle Emmanuel Macron sur son cas de personne en situation de handicap – 15/04 – Découvrez la Vidéo…

Lucie Carrasco, une créatrice de mode atteinte d’amyotrophie spinale, une maladie génétiqueneuromusculaire dégénérative qui la condamne à vivre en fauteuil roulant, a interpellé Emmanuel Macron sur les méandres de l’administration qui la privent de son allocation adulte handicapée, une fois qu’elle sera mariée.

Lucie Carrasco interpelle Emmanuel Macron sur son cas de personne en situation de handicap

 

Les détails avec elle, Lucie Carrasco, tétraplégique, militante pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap.

Voir la Vidéo, cliquez ici.

Source BFM. Vidéo

Présidentielle 2022 : Toutes les personnes handicapées ont le droit de vote…

Le droit de vote à toutes les personnes majeures souffrant d’une handicap mental est permis depuis 2019.

Présidentielle 2022 : Toutes les personnes handicapées ont le droit de vote

 

Les personnes handicapées ont, elles aussi, le droit d’exercer leur citoyenneté. D’après l’article L.62-2 du Code électoral, les bureaux de vote doivent disposer d’au moins un isoloir accessible aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant.

De la même manière, l’urne doit leur être accessible. Il revient au président du bureau de vote de prendre toute mesure utile pour simplifier le déroulé du vote autonome des personnes handicapées notamment pour ce premier tour de scrutin de l’élection présidentielle.

Ouverture du droit de vote aux personnes souffrant d’un handicap mental

Mais l’évolution la plus notable de ces dernières années est l’ouverture du droit de vote à toutes les personnes majeures souffrant d’un handicap mental. Jusqu’ici, ces personnes, généralement sous tutelle, étaient privées de leur droit de vote par une décision de justice. Mais l’article 11 de la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice a abrogé ladite décision, contenue dans l’article 5 du Code électoral. Désormais, ces personnes peuvent voter à condition de s’inscrire sur les listes électorales de leur commune selon la procédure régulière.

Le jour du vote, les officiers de police judiciaire peuvent se déplacer à la demande des personnes qui, en raison de maladies ou d’infirmité graves, ne peuvent manifestement pas se déplacer. Si elles veulent bénéficier de cette aide, une demande de déplacement à domicile doit être formulée par écrit et être accompagnée d’une simple attestation sur l’honneur indiquant que l’électeur est dans l’impossibilité manifeste de se déplacer.

Des professions de foi accompagnées d’un dispositif d’audiodescription.

Pour les personnes atteintes d’une infirmité physique certaine les mettant dans l’impossibilité d’introduire leur bulletin dans l’enveloppe et de glisser celle-ci dans l’urne, la possibilité de se faire aider physiquement pour voter existe. C’est l’article L.64 du Code électoral qui leur permet de se faire assister par un électeur de leur choix, ce dernier n’ayant pas nécessairement à être inscrit dans le même bureau de vote, ni dans la même commune. A noter toutefois qu’il ne peut s’agir de mandataires judiciaires à leur protection et des personnes les accueillant, intervenant ou les prenant en charge dans les établissements, qu’ils soient sociaux, médico-sociaux et sanitaires, ni des personnes travaillant à leur service. Cet électeur aidant est en droit de rentrer dans l’isoloir avec la personne qu’il aide, et peut introduire l’enveloppe dans l’urne à sa place.

De plus, si la personne handicapée n’est pas en mesure de signer seule la liste d’émargement, cet électeur peut signer à sa place avec la mention manuscrite « l’électeur ne peut signer lui-même », et ce toujours selon l’article 64 du Code électoral. Enfin, les professions de foi fournies par les candidats dans le cadre de l’élection présidentielle et des législatives sont généralement disponibles en ligne, sous format dématérialisé. Cette année, il est prévu que ces professions soient déposées en ligne dans un langage « facile à lire et à comprendre » et accompagnées d’un dispositif d’audiodescription.

Source 20 MINUTES.

Présidentielle : avec #MaVoixCompte2022, les Français en situation de handicap mental interpellent les candidats et formulent 15 propositions…

Leur but : aider les personnes en situation de fragilité mentale à exercer leur droit de vote.

Plus d’un millier de personnes ont participé à cette opération qui aura duré neuf mois.

résidentielle : avec #MaVoixCompte2022, les Français en situation de handicap mental interpellent les candidats et formulent 15 propositions

 

Les Français en situation de handicap mental ou souffrant de troubles cognitifs interpellent les candidats à la présidentielle et formulent quinze propositions dans cet entre-deux tours, indique le Cercle Vulnérabilités et Société à l’origine de l’opération #MaVoixCompte2022. Le but est d’aider les personnes en situation de fragilité mentale (handicap, troubles cognitifs, maladie neurodégénérative, troubles du vieillissement, etc.) à exercer leur droit de vote. Ils sont deux millions à être concernés.

Quinze propositions-clés, issues d’ateliers composés de personnes en situation de fragilité mentale, ont été envoyées aux équipes de campagne des candidats à l’Élysée afin de faire entendre leur voix. Ces propositions concernent cinq thèmes : la santé et l’économie ; la liberté et la sécurité ; l’écologie et le réchauffement climatique ; la coopération entre les générations ; la citoyenneté.

Quelles sont les propositions ?

En matière de santé et d’économie, le think thank propose notamment de lutter contre les déserts médicaux par la suppression du numerus clausus pour les concours de médecine et de pharmacie, mais aussi le développement des maisons de santé avec l’appui des mairies. Autre proposition pour garantir l’accès aux soins : réduire les délais de rendez-vous, organiser le transport vers les lieux de soins, mais aussi renforcer les actions d’éducation, de prévention et de soin pour les personnes précaires, et au-delà, envisager la santé mentale comme une grande cause nationale.

Pour la liberté et la sécurité, plusieurs propositions ont été faites, dont la garantie du respect des choix autour des actes du quotidien (douches, repas, participation aux animations, hospitalisation), celle de l’inclusion dès l’école maternelle et la lutte contre les discriminations et la sanction des stigmatisations. Et enfin, la gratuité des transports en commun ou les aménagements des trottoirs pour les personnes à mobilité réduite.

Enfin, du côté de la citoyenneté, le groupe de réflexion propose de faciliter les conditions d’accès au vote pour tous, en aidant à l’acheminement des personnes et en démultipliant les canaux ou moyens d’accéder au vote. Mais aussi d’inscrire le vote comme un devoir citoyen, allant jusqu’à le rendre obligatoire, aux côtés d’autres mesures telles que le service militaire ou civique.

Plus d’un millier de participants

L’opération « Ma Voix Compte 2022 » a duré neuf mois et près d’un millier de personnes en situation de handicap mental ou souffrant de troubles cognitifs y ont participé. Des ateliers et des débats ont eu lieu lors du « Grand débat national » de 2019, puis pendant les élections municipales de 2020, et enfin entre mai 2021 et mars 2022.

Les personnes ayant participé sont des adultes, résident dans une institution (Ehpad, MAS, foyer d’accueil…) vivent avec un handicap mental (cognitif, psychique) ou une déficience intellectuelle, une affection ou une maladie chronique ayant un impact mental (neurologiques, psychiatriques…), ce sont des personnes âgées affectées par une diminution de leurs capacités cérébrales, etc. Dans chaque établissement, un premier atelier a généralement porté sur les élections, le droit de vote et l’intérêt de l’utiliser. Un second atelier a porté sur une thématique choisie par les participants et sur la construction collective de propositions.

Source FRANCE INFO.

Handicap – Elections : de belles intentions et de lourdes discriminations…

La France accuse un grand retard dans le respect des droits des personnes handicapées.

Les candidates et candidats à la présidentielle ne dérogent pas beaucoup à l’approche française du handicap, médicale et paternaliste, qui exclut et discrimine.

Handicap - Elections : de belles intentions et de lourdes discriminations...

 

Des enfants handicapés qui voient se fermer les portes de la cantine scolaire ou de la crèche en raison de leur état de santé ; la lauréate d’un concours de la fonction publique à laquelle on refuse des conditions de travail compatibles avec son handicap visuel : ce sont des exemples des discriminations qui ont justifié l’intervention de la Défenseure des droits, Claire Hédon, en 2020, et qu’elle raconte dans son rapport annuel. Un quart des sollicitations de la Défenseure des droits concerne le handicap.

En 2021, le Comité des droits des personnes handicapées, placé auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU), a dressé un portrait plus sombre encore du faible respect par la France de la convention relative aux droits des personnes handicapées. Les « aspects positifs » tiennent en une demi-page. Ce sont quelques mesures prises depuis la ratification de la convention par la France en 2010 : la collecte et la publication de données sur l’accessibilité des transports ; la reconnaissance du droit de vote des personnes handicapées sous tutelle ; l’obligation, devenue un peu plus effective, de proposer des aménagements raisonnables dans l’emploi aux personnes handicapées.

Sur 20 autres pages, le comité déroule ses « préoccupations ». En premier lieu, la France n’a rien changé à ses « lois et politiques fondées sur le modèle médical ou une vision paternaliste du handicap ».

La définition française du handicap, dans la loi du 11 février 2005, persiste à mettre en avant sa nécessaire « prévention », note le comité, ainsi que la recherche et les traitements pour limiter les incapacités, « y compris des handicaps psychosociaux et de l’autisme ». Si, en France, le handicap doit être ainsi traité, dans l’espoir de le limiter, c’est parce qu’il est toujours « associé à des stéréotypes négatifs ».

Une conception du handicap

Le comité défend au contraire « une nouvelle conception du handicap », vu comme une « construction sociale » : « Les personnes handicapées sont donc en situation d’exclusion, non pas en raison de leurs déficiences personnelles, mais à cause des obstacles qu’elles rencontrent dans la société. »

En France, des lois et politiques fondées sur le modèle médical ou une vision paternaliste du handicap.

Comité des droits des personnes handicapées

Or, tout est organisé en France pour maintenir la personne handicapée en marge de la société, puisque prédomine un modèle de « prise en charge médicosociale », « qui perpétue le placement systématique des personnes handicapées en institution », dans une forme de ségrégation. Le comité relève aussi que les droits des personnes handicapées sont principalement défendus par des associations qui sont avant tout des gestionnaires d’établissements médicosociaux, qui ont donc tout intérêt à maintenir les personnes handicapées dans ces établissements.

Cette vision paternaliste du handicap, le candidat Éric Zemmour (Reconquête) l’a condensée en une déclaration, le 14 janvier dernier, à Honnecourt-sur-Escaut (Nord), devant des enseignants acquis à sa cause. Il a souhaité que les enfants handicapés scolarisés soient renvoyés dans « des établissements spécialisés qui s’en occupent. Sauf les gens qui sont légèrement handicapés évidemment, qui peuvent entrer dans la classe. Mais pour le reste, l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants, et à ces enfants-là qui sont, les pauvres, complètement dépassés par les autres ».

Voilà un condensé de ce « validisme » – cette « conviction des personnes valides que leur absence de handicap et/ou leur bonne santé leur confère une position plus enviable et même supérieure à celle des personnes handicapées » – contre lequel luttent des militant·es handicapé·es, raconte Caroline Boudet dans Mediapart.

Des candidats font un pas vers ces militantes et militants anti-validistes et cette « nouvelle conception du handicap » défendue par le Comité des droits des personnes handicapées. Pour Jean-Luc Mélenchon (Union populaire), le handicap n’est « ni une maladie ni un mal que l’on soigne. Le handicap est une situation ». Par « une politique interministérielle », il veut « lutter contre les obstacles environnementaux, c’est-à-dire culturels, sociaux, législatifs, réglementaires, et architecturaux afin de favoriser l’accès des personnes en situation de handicap aux droits généraux de tout·e citoyen·ne ».

Côté communistes, Fabien Roussel s’engage au « respect de la convention internationale des droits des personnes handicapées » et pour des « politiques publiques du handicap à visée émancipatrice ».

Marine Le Pen (rassemblement national – RN) est la plus ambitieuse : elle veut faire de la lutte contre les discriminations du fait du handicap « un principe constitutionnel ». Elle modifierait pour cela l’article 1er de la Constitution : la République ne devrait plus assurer « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », mais « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap ». Les personnes handicapées pourraient ainsi lever plus facilement les obstacles dans leur accès au logement, à l’emploi, au crédit bancaire ou aux transports publics, argumente Marine Le Pen. Une habile manière d’habiller « un programme brutal, profondément xénophobe et autoritaire, qui mettrait la France au ban des démocraties européennes », rappelle Lucie Delaporte.

Un consensus sur les AESH

L’urgence de faciliter l’accès à l’école des enfants handicapés fait consensus parmi tous les candidats et candidates. Valérie Pécresse (Les Républicains – LR) rappelle que 11 000 enfants handicapés ne sont toujours pas scolarisés en milieu ordinaire, quand l’Italie ou la Suède parviennent à y accueillir tous les enfants. Elle promet de « scolariser les enfants handicapés en milieu ordinaire jusqu’à la fin du lycée », mais avec toujours le même bémol : « chaque fois que c’est possible ».

Les candidates et les candidats promettent d’augmenter le nombre d’accompagnant·es d’élèves en situation de handicap (AESH). La plupart veulent aussi améliorer les contrats et les salaires de ces contractuel·les précaires, qui étaient encore en grève mardi 5 avril. Le président-candidat (La République en marche – LREM) Emmanuel Macron s’engage à créer des « contrats de 35 heures » qui pourraient s’étendre au-delà du temps scolaire, « à la cantine, pendant les vacances ». Anne Hidalgo (Parti socialiste – PS) veut elle aussi « sortir de la précarité » les AESH. L’écologiste Yannick Jadot, le communiste Fabien Roussel et l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon promettent d’intégrer les AESH dans la fonction publique.

Aucun ne revient cependant sur la scolarisation des enfants handicapés dans des classes à part, les unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis), qui, pour le Comité des droits des personnes handicapées, « perpétuent la stigmatisation et l’exclusion ». Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel veulent même développer les classes Ulis et y limiter à dix le nombre d’élèves. En Italie, pourtant, tous les enfants handicapés sont intégrés dans des classes ordinaires, de la maternelle au lycée.

L’accessibilité est l’autre grand dossier qui fait consensus. Marine Le Pen peut facilement se moquer du métro parisien : seule la ligne 14 est équipée d’ascenseurs ou de portes suffisamment larges pour les personnes à mobilité réduite (mais deux lignes de RER et de nombreux bus sont accessibles). Très ambitieux, et probablement pas très réaliste, Emmanuel Macron fixe comme objectif la « parfaite accessibilité des Jeux olympiques 2024 » à Paris et dans sa proche banlieue. Il propose aussi de décliner « MaPrimeRenov’ » en créant « MaPrimeAdapt » pour aider les personnes âgées et handicapées à adapter leur logement. Anne Hidalgo promet quant à elle « l’accessibilité universelle ». Plus précis et ambitieux, Yannick Jadot veut créer une « Agence nationale de l’accessibilité universelle » qui doit garantir l’accessibilité à tous les services publics grâce à des pouvoirs de contrôle et de sanction. Jean Luc-Mélenchon veut garantir « l’accessibilité partout », en particulier dans « tous les logements neufs ». Fabien Roussel qualifie de « scélérate » la loi Elan. Il vise ainsi le gouvernement qui, en 2018 , a abaissé à 20 % – au lieu de 100 % – le quota de logements neufs accessibles.

Les candidats du RN et des Verts ont en commun de vouloir lutter contre le chômage des personnes handicapées – qui est de 14 %, contre 8 % en population générale –, notamment en imposant le respect de la loi sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH). Marine Le Pen veut aussi développer les entreprises adaptées et l’apprentissage pour les personnes handicapées.

Yannick Jadot est le seul candidat à s’attaquer aux « institutions » médicosociales françaises, dénoncées par le Comité des droits des personnes handicapées: il veut entamer « la sortie progressive du système institutionnel qui entraîne une forme de ségrégation sociale ». Il s’engage aussi à renforcer les contrôles dans les établissements et services d’aides par le travail (Esat), et à y appliquer le droit du travail, en particulier la rémunération au Smic. À terme, il envisage l’« extinction progressive » des Esat, au profit de l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail. Jean-Luc Mélenchon promet lui aussi d’« améliorer les conditions de travail » en Esat et d’y porter le salaire au niveau du Smic.

Toutes et tous pour déconjugaliser l’AAH, sauf Emmanuel Macron

Le quinquennat a été marqué par une vive polémique autour de l’allocation adulte handicapé (AAH). Le versement de cette allocation de 919 euros prend aujourd’hui en compte les revenus du conjoint ou de la conjointe. Le gouvernement s’est opposé à une proposition de loi centriste qui proposait d’individualiser l’AAH.

Les candidates et candidats reprennent presque tous cette proposition. En plus de l’individualiser, la plupart veulent revaloriser l’AAH : à 1 000 euros pour Marine Le Pen, jusqu’au Smic pour Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, détaille le site Handicap.fr, qui a creusé les propositions de nombreux candidats en les interrogeant.

Sur l’AAH, Emmanuel Macron se contente de son bilan : il rappelle l’avoir valorisée de 100 euros sur le quinquennat. Et il persiste et signe, en refusant l’individualisation de l’AAH, comme l’a expliqué la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, au nom du président-candidat : cette allocation sociale doit être accordée comme « toutes les autres, c’est-à-dire que quand on est en couple, on prend les revenus du couple, comme pour le revenu de solidarité active [RSA], comme pour l’AAH, comme pour l’allocation de solidarité aux personnes âgées [Aspa] ».

Le président-candidat oppose une fin de non-recevoir à cette revendication ancienne des personnes handicapées qui, lorsqu’elles ne peuvent pas travailler, ne veulent pas dépendre des revenus de leur conjoint·e. Le paternalisme a décidément la peau dure.

Source MEDIAPART.

Présidentielle 2022 : les personnes handicapées mentales votent pour la toute première fois…

Le 10 avril 2022 sera le premier tour de l’élection présidentielle. Parmi les nouveaux électeurs, des personnes handicapées mentales.

Ce sont 80 000 personnes concernées en France.

Le 10 avril 2022 sera le premier tour de l’élection présidentielle. Parmi les nouveaux électeurs, des personnes handicapées mentales. Ce sont 80 000 personnes concernées en France.

 

« Les personnes inscrites sur les listes électorales ont une carte d’électeur », c’est ainsi que débute le cours d’initiation à l’élection présidentielle. Carte électorale à la main et programme sous les yeux, tous les supports ont été adaptés pour les accompagner au mieux dans cet acte symbolique.

Aujourd’hui, on a décidé de simplifier chaque programme des douze candidats. L’idée n’est pas de donner notre avis, mais de simplifier pour que ce soit compréhensible pour tous » explique l’accompagnateur.

Un accès au vote récent

C’est depuis le 23 mars 2019, que la réforme pour la justice a abrogé L.5 du code électoral pour les personnes souffrant d’un handicap mental. Chaque majeur en tutelle a désormais le droit d’effectuer une demande d’inscription sur les listes électorales de leur commune selon la même procédure que les autres électeurs.

Ce sont désormais 80 000 personnes souffrant d’un handicap mental qui pourront le 10 avril prochain faire entendre leur voix, à une élection présidentielle.

Source FR3.

REPORTAGE. À 1 828 € par mois, cet Ehpad public ne rogne sur rien et cultive « l’humanitude »…

Peut-on vieillir heureux en maison de retraite ? Ce lundi 14 mars, sont attendus les rapports de l’Inspection générale des finances et des affaires sanitaires après la sortie du livre Les Fossoyeurs, qui dénonce un système à l’échelle d’un groupe leader mondial du secteur.

À l’Ehpad du Septier d’or, en Vendée, les soixante-six résidents bénéficient d’un confort et d’une prise en charge adaptée à leurs besoins, tout en profitant de tarifs de séjours abordables.

 

Le modèle des « Ehpad » est décrié, pourtant, la prise en charge du grand âge est un enjeu politique majeur des prochaines années. Et des établissements se battent pour un accueil digne. Comme au Septier d’Or, en Vendée.

Un nom de conte de fées. Le Septier d’or est « l’Ehpad » (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Treize-Septiers (Vendée). Un jardin, un bois, des ruches et bientôt des moutons entourent les bâtiments.

À côté du Septier d’Or, le Bois de l’île accueille des personnes en situation de handicap. Autour, des « petites maisons » hébergent des personnes plus autonomes. Avec un tarif à 1 828 € par mois (hors aides), l’établissement public de soixante-six résidents se classe parmi les moins chers mais ne rogne pas sur la qualité de l’accueil.

« Plus besoin de faire la popote »

À commencer par celle des assiettes. Le chef, Luc Guitton, y tient : « Du poisson frais deux jours par semaine. Des croissants ou brioche le dimanche. Et l’apéritif une fois par semaine. » Marie-Jo et Jeanne, 90 ans, approuvent. « Au moins ici, on n’a plus besoin de faire la popote ! » Le chef équilibre son budget « à l’année ».

Michael Orieux, directeur depuis 2020, fourmille d’idées, mais ne se plaint pas du manque de moyens. « Le financement des Ehpad est lié à l’ARS, le Département et les résidents. Si on se limite à ça, on est hypercontraints et ça veut dire qu’on n’a pas de possibilité d’amélioration. » Alors il innove. « On fait du portage de repas. » La lingerie de l’établissement propose « un service à domicile facturé. Ça ne va pas changer la face du monde mais ça permet de mettre du beurre dans les épinards. »

Il y a aussi une association, des tombolas organisées pour les fêtes de la maison de retraite, les partenariats avec les entreprises voisines… Des initiatives qui repoussent les limites budgétaires. « En 2021, on a emmené vingt-cinq résidents en séjour de cinq jours à la mer, avec autant d’accompagnants. C’est énormissime. »

De « l’équithérapie » qui ne dit pas son nom

Récemment, le directeur a passé un accord avec une écurie voisine qui élève des chevaux de compétition de saut d’obstacles. L’établissement parraine un poulain qui est venu rendre visite aux résidents.

« C’était incroyable, certains faisaient tout ce qu’il faut normalement éviter avec un cheval mais l’animal, dès qu’il sentait que c’était une personne fragile, il ne bougeait pas. » De « l’équithérapie » qui ne dit pas son nom et qui, surtout, ne coûte pas un centime à l’établissement. « On n’en aurait pas les moyens. »

Au Septier d’Or, le personnel n’a pas de blouse (sauf pour les soins) mais des tee-shirts, pour être dans un rapport « d’humain à humain », explique l’établissement.

Michaël Orieux appelle ça « démultiplier les forces ». Les personnels eux, sont polyvalents. « Sur ma feuille de paye, il y a marqué accueil, secrétariat, animation », explique Danie Sydaphasavanh. Ce matin-là, elle a aidé une résidente à enfiler son soutien-gorge et habillé un autre. Le pragmatisme plutôt que la fiche de poste, c’est « la philosophie » portée par la direction.

Ça dénoue les problèmes de planning. Et ça participe de « l’humanitude », le mantra de l’établissement qui encadre tous les gestes et donne lieu à des formations. Des façons de faire qui changent la vie.

L’agente d’accueil, raconte qu’un midi, appelée à la rescousse pour aider un résident Alzheimer à manger, celui-ci prononce le prénom de son épouse qu’il ne reconnaît plus forcément. « Quand elle est arrivée l’après-midi, je lui ai dit : « votre mari vous a réclamé aujourd’hui ». J’ai vu ses yeux pleins de larmes. »

Ce mardi-là, le Septier d’or dit un dernier adieu à Mme Fortin, 102 ans, la doyenne des résidents. Dans le hall, personnes âgées et personnel se tiennent au côté de la famille autour du cercueil. « Un moment important pour nous », insiste le directeur.

Jean-François embrasse Patricia Gautier, aide-soignante.

« Ici, c’est un exemple, tout est bien »

Son prédécesseur, Gérald de Biasio a fait le déplacement. Il théorise. « Que veulent les seniors ? Vivre chez eux. Les Ehpad doivent être des plateformes de services. Ensuite, il faut faire confiance aux directeurs qui doivent être évalués par une autorité de tutelle, une seule. » Tout un programme à quelques semaines de la présidentielle. « Tous les politiques doivent se poser la question de ce qu’ils voudraient devenir quand ils seront vieux. »

« Quand je ne pourrais plus marcher ou si j’ai un gros pépin de santé, je viendrai ici », répond Michel Lebœuf. Il n’est pas candidat à la présidentielle mais ancien maire de Treize-Septiers à l’origine de l’établissement. « Ici, c’est un exemple, tout est bien. »

« J’adore ce que je fais », confirme Mélanie Boismain, agente sociale polyvalente qui oublie de dire qu’elle est en train de structurer une section syndicale au sein de l’établissement. À quoi ça tient, une maison de retraite qui va bien ? « Si on n’a pas une direction humaine, on n’a rien. On le voit, celles qui n’adhèrent pas ne restent pas », estime-t-elle.

Dans l’appartement de Thérèse Mignon (à droite) en compagnie d’Agnès qui est stagiaire en animation.

Un sens aigu de la débrouillardise

Pour le directeur, l’équilibre trouvé est « fragile ». Il faut que « tout le monde porte le même projet : de l’organe délibérant qui donne les grands axes, la direction, les salariés mais aussi les familles et les résidents ». La difficulté ? « Faire adhérer tout le temps le personnel au projet pour qu’il ne retombe pas dans un fonctionnement administratif. »

À l’inverse, le Septier d’Or cultive un sens aigu de la débrouillardise. « Pendant le confinement, comme on ne savait pas à quoi s’attendre, j’étais allé voir les agriculteurs du coin pour savoir si on pouvait acheter une vache. » En cas de pénurie alimentaire. La vache est restée dans son pré mais le directeur était rassuré.

Source OUEST FRANCE.

Maltraitance dans les Ehpad : le plan du gouvernement pour renforcer les contrôles…

Contrôle des 7 500 Ehpad d’ici deux ans, plateforme en ligne pour signaler les situations de maltraitance, transparence des établissements renforcée…

Suite au scandale Orpea, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour renforcer la qualité de l’accompagnement des personnes âgées dans les Ehpad. 

Maltraitance dans les Ehpad : le plan du gouvernement pour renforcer les contrôles

 

Restaurer la confiance. Six semaines après les révélations du livre-enquête « Les Fossoyeurs » du journaliste Victor Castanet sur les mauvais traitements subis par des résidents d’Ehpad du groupe privé Orpea, le gouvernement a décidé de renforcer les contrôles et la transparence dans les Ehpad. En déplacement dans une maison de retraite publique de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, ont présenté, mardi 8 mars, une quinzaine de mesures destinées à « améliorer la qualité d’accompagnement et ­favoriser la bientraitance dans ces établissements». En voici les principales.

Contrôle des 7 500 Ehpad d’ici 2 ans

« Un vaste plan de contrôle des Ehpad sera déployé à partir d’aujourd’hui, pour que chacun des 7 500 Ehpad que compte notre pays soit inspecté d’ici deux ans », a déclaré Olivier Véran. Actuellement, seulement 10 % des établissements sont contrôlés en moyenne chaque année. Ces enquêtes, menées par les Agences régionales de santé (ARS), en lien avec les conseils départementaux, cibleront en priorité les Ehpad ayant fait l’objet de signalements récents. Pour y parvenir, les moyens humains des ARS dédiés aux contrôles seront renforcés, avec l’embauche de 150 équivalents temps plein (ETP) pérennes.

Une plateforme en ligne pour signaler les maltraitances

Le dispositif de signalements des maltraitances par les familles, les résidents et les professionnels sera également renforcé. D’ici 2023, une plateforme pour les signaler sera mise en ligne et la visibilité et les moyens d’action du 3977, le numéro dédié à lutter contre les maltraitances envers les personnes âgées et les adultes en situation de handicap, seront renforcés. Une campagne de communication nationale permettra de mieux le faire connaître et une enveloppe d’un million d’euros supplémentaire lui sera octroyée. Les personnels des Ehpad seront, par ailleurs, mieux formés à la bientraitance, ainsi qu’au repérage et au signalement des situations de maltraitance.

10 nouveaux indicateurs pour informer les familles

Afin de renforcer la transparence envers les résidents et les familles, les établissements devront dorénavant publier chaque année sur le site de référencement des Ehpad, Pour-les-personnes-agees.gouv.fr, dix nouveaux indicateurs : le taux d’encadrement, le taux de rotation des personnels, le taux d’absentéisme, le profil des chambres (double/simple), le budget quotidien pour les repas par personne, la présence d’une infirmière de nuit et d’un médecin coordonnateur, les partenariats avec un réseau de santé (gériatrique, de soins palliatifs, etc.), la date de la dernière évaluation de la qualité de l’établissement, le plateau technique (présence d’une salle de stimulation sensorielle, balnéothérapie, etc.) et le nombre de places habilitées à l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Les Ehpad devront aussi réaliser et publier chaque année une enquête de satisfaction.

En parallèle, un nouveau référentiel national d’évaluation favorisant la bientraitance, bâti par la Haute autorité de santé (HAS), servira de base aux évaluations externes à partir de septembre prochain. Le but est d’« engager tous les établissements dans une démarche de qualité ».

Mieux réguler les pratiques tarifaires

En parallèle, les obligations des établissements en matière de transparence de leurs contrats, contrôlées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), seront renforcées pour éviter les pratiques tarifaires abusives.

Faciliter la médiation pour résoudre les conflits

Le gouvernement compte aussi faciliter le recours à la médiation afin de mieux prévenir les conflits entre familles, résidents et établissements.

Si ces mesures concernent l’ensemble des établissements (publics, privés non lucratifs ou commerciaux), une attention particulière sera portée à la comptabilité des Ehpad des groupes privés commerciaux. Afin de mieux prévenir les abus, les règles comptables et budgétaires que ces établissements doivent respectées seront renforcées.

Reste à savoir quand seront mises en place ces mesures. Pour certaines, il faudra attendre le prochain quinquennat puisqu’elles nécessitent de passer par une loi. D’autres devraient entrer en vigueur d’ici deux mois, d’après Capital.

Source DOSSIER FAMILIAL.