Autisme. Face au manque d’IME spécialisés en troubles autistiques sévères, des établissements tirent la sonnette d’alarme…

L’institut médico-éducatif (IME) l’Éveil à Cormontreuil lance un appel à l’aide à l’ARS Grand Est, suite à l’accueil d’un petit autiste souffrant de troubles sévères.

L’organisme manque de structures adaptées et de moyens humains pour le prendre en charge comme il le doit.

Certains enfants aux troubles autistiques sévères ne sont pris en charge dans aucune structure marnaise faute de places, d'après plusieurs IME.

Tout a été décidé très vite par le juge des enfants début avril 2021. Après un incident où le petit Amine, alors âgé de 10 ans, s’est mis en danger lorsqu’il logeait chez sa mère, il a été décidé de le placer dans un organisme spécialisé près de Reims.

Le petit garçon souffre de troubles autistiques sévères et peut en cas de frustrations se montrer violent envers lui-même ou envers les autres. Allant même, une fois, jusqu’à se jeter par la fenêtre du premier étage.

Un enfant de 10 ans dans un service psychiatrique destiné aux adultes

Avant son placement, il a dû faire un passage en psychiatrie adulte. Ce qui désole Josselin Parenté et François Le Bœuf les responsables de l’association et de l’IME l’Éveil, où le petit garçon est désormais pris en charge.

Tout deux comprennent tout à fait pourquoi la Justice a dirigé Amine vers leur établissement, plus adapté qu’un service consacré aux adultes. Mais ils déplorent le manque de réaction de l’ARS à qui ils demandent de l’aide depuis plus d’un an, pour améliorer les structures et les rendre plus adaptées aux cas d’autismes sévères comme celui-ci.

Le seul établissement marnais ayant une section adaptée est l’IME des Papillons Blancs en Champagne. Dans cette section spécialisée en troubles autistiques, l’organisme peut recevoir 20 enfants encadrés par des personnels formés pour les accompagner au mieux. Une vingtaine d’autres enfants sont sur liste d’attente et espèrent pouvoir être pris en charge dans l’établissement. Il était donc impossible pour Amine d’y être placé.

En 24 heures, nous avons dû repenser et restructurer tout notre espace !

Josselin Parenté-Responsable de l’IME l’Éveil

Mais voilà, son arrivée à l’IME l’Éveil n’a pas été simple. « En 24 heures, nous avons dû repenser et restructurer tout notre espace. Comme Amine ne peut pas être placé à un étage, car cela représente un danger pour sa propre sécurité, il ne peut pas dormir dans les dortoirs. Nous avons donc réaménagé en urgence une chambre de l’infirmerie au rez-de-chaussée pour qu’il puisse y dormir. Nous avons dû condamner des fenêtres, doubler les murs, pour le protéger, transformer un espace de travail commun en espace individuel, adapter la cuisine pédagogique en lieu de prise de repas individuel et mettre en place des clôtures pour sécuriser la cour de récréation pendant ses sorties. »

Les changements ont été faits, d’après les responsables de l’IME, très rapidement. « Ils se sont améliorés avec le temps, en un an, nous avons bien sûr réfléchis à accueillir de manière optimale Amine. Mais notre structure n’est pas adaptée, elle manque d’espaces particuliers. Et nos manques se situent également au niveau du personnel qui n’est pas nécessairement formé pour s’occuper de lui comme il le faudrait. Par ailleurs, nos salariés, à force de se prendre des coups de sa part font marcher leur droit de retrait. Ce qui est logique ! Ils voient qu’aucune solution ne nous est apportée par les autorités compétentes, et ils ne sont pas devenus éducateurs pour ça ». 

« Nous avons donc des intérimaires qui changent régulièrement et qui ne savent pas s’occuper d’enfants atteints de tels troubles. Ils finissent eux aussi par être dépassés. Ce petit garçon a besoin d’un cadre extrêmement régulier. Contrairement aux autres enfants, il lui faut deux éducateurs par jour, de 7 à 14 heures et de 14 à 21 heures. Il lui faut des habitudes, des personnes précises. Aujourd’hui, un an après son arrivée, ce n’est plus le cas. »

Pas d’amélioration de l’état d’Amine

De plus, le week-end, l’établissement doit confier le petit garçon à sa mère aidée par des éducateurs extérieurs, ce qui provoque une rupture dans le suivi d’Amine qui perd ses repères. « Son psychiatre, qui est d’ailleurs celui de l’IME, ne constate pas d’amélioration de son état, ce qui ne nous surprend pas, puisqu’il n’est pas encadré comme il le devrait. Nous faisons de notre mieux, mais nous ne pouvons pas faire plus. C’est pour cette raison que nous avons contacté à nombreuses reprises l’ARS Grand Est, qui mis à part une petite somme d’argent à l’arrivée d’Amine, ne nous apporte pas de solution et ignore totalement les problématiques que nous rencontrons ici. »

Les responsables de l’IME de l’Éveil ont pu compter sur celui des Papillons Blancs en Champagne, Stéphane Fisse, qui a prêté certains de ses éducateurs spécialisés pour qu’ils puissent prendre en charge le petit garçon et les a conseillés sur les structures à mettre en place.

Quatre à cinq nouveaux cas d’autisme sévères qui sont détectés par an dans la Marne

Stéphane Fisse-Responsable de l’IME des Papillons Blancs en Champagne

Pour ce dernier, il y a un réel manque de structures adaptées dans la Marne. « Chaque année, en moyenne, nous avons quatre à cinq nouveaux cas d’autisme sévères qui sont détectés et que nous ne pouvons pas prendre en charge dans notre département. Il faut un local particulier avec de l’espace, des structures spécialisées qui accueillent les enfants 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Car, passé 16 heures, l’enfant n’est pas moins handicapé et les parents plus aptes à le prendre en charge. 

Ce qu’il nous faut, c’est une vraie structure avec des espaces de vies pensés pour des enfants qui ne peuvent parfois pas être au contact des autres et des personnels formés aux différentes singularités qu’impliquent les troubles autistiques sévères. Avec un vrai suivi médical. Sachant que nos établissements sont des instituts éducatifs en premier lieu et ne disposent donc pas de suivis médicaux nécessaires aux troubles sévères. À l’heure actuelle, il n’existe aucun établissement de la sorte dans le département et il serait important que cela change ! »

Une problématique nationale

Une problématique loin d’être réservée au seul département de la Marne. « C’est un problème majeur qui concerne l’ensemble du pays, confirme Danièle Langloys, présidente de l’association Autisme France. Il n’y a plus de créations de nouveaux IME pour les enfants depuis 2013, et aujourd’hui les temps d’attente oscillent entre 3 et 5 ans. C’est un problème que l’on a depuis 10 ans, on réclame des moyens mais on n’est pas entendu. On nous parle d’école inclusive, mais l’école n’a pas les moyens de prendre en charge ces enfants, il faudrait des investissements beaucoup plus importants de la part des pouvoirs publics.

De plus, dans ce cas, il y a aussi le problème des agréments. Très peu de structures possèdent les agréments pour pouvoir prendre en charge les cas d’autisme les plus sévères. »

En attendant, les deux IME marnais que nous avons interrogés tirent donc une nouvelle fois la sonnette d’alarme concernant ces cas sévères d’autisme et parlent même de « maltraitance des usagers » concernant la prise en charge actuelle de certains enfants, puisque les structures ne sont plus adaptées. Ils estiment ne pas leur apporter l’aide qu’ils doivent normalement donner.

Après un courrier à Arnaud Robinet, maire (Horizons) de Reims, un autre à Emmanuel et Brigitte Macron l’an dernier, les établissements comptent recontacter le président de la République fraîchement réélu pour lui demander de l’aide.

Source FR3.

Laval : deux futurs Ehpad à la pointe de la technologie, livraisons prévues début 2023…

Le chantier des deux futures Ehpad près du quartier Saint-Nicolas de Laval avancent bien.

Des établissements pour personnes âgées qui se veulent à la pointe de la technologie et qui accueilleront 264 résidents l’an prochain. 

Le futur Ehpad Jeanne Jugan de Laval

 

Ce lundi 21 mars, le centre hospitalier de Laval, aux côtés du conseil départemental de la Mayenne et la mairie de Laval, ont organisé une visite de chantier des Ehpad qui remplaceront les résidences Jeanne Jugan et Le Rocher-Fleuri. Les livraisons sont prévues pour le premier trimestre 2023.

Créations d’unités spécialisées

Ces résidences accueilleront chacune 132 personnes âgées. 24 places (contre 16 aujourd’hui) ont été créées dans une future Unité pour Personnes Âgées Désorientées (UPAD) qui seront réparties sur les deux sites. Il s’agit de résidents souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Ces structures prévoient aussi la création de 30 lits en Unités pour Personnes Handicapées Vieillissantes (UPHV), et la création d’un espace « snoezelen » avec une salle de stimulation sensorielle rassurante et sécurisée.

« Ce sont des établissements à la pointe. Nos personnels soignants vont pouvoir donner toute la mesure de leur professionnalisme et accueillir avec bienveillance et qualité les résidents qui font le choix de venir » déclare le directeur du centre hospitalier de Laval, Sébastien Tréguenard. Le coût total de ces deux investissements est estimé à 35.100.000 euros, dont plus de trois millions subventionnés par le conseil départemental de la Mayenne, et plus de deux millions d’euros de l’Agence Régionale de Santé.

Source FRANCE BLEU.

 

REPORTAGE. À 1 828 € par mois, cet Ehpad public ne rogne sur rien et cultive « l’humanitude »…

Peut-on vieillir heureux en maison de retraite ? Ce lundi 14 mars, sont attendus les rapports de l’Inspection générale des finances et des affaires sanitaires après la sortie du livre Les Fossoyeurs, qui dénonce un système à l’échelle d’un groupe leader mondial du secteur.

À l’Ehpad du Septier d’or, en Vendée, les soixante-six résidents bénéficient d’un confort et d’une prise en charge adaptée à leurs besoins, tout en profitant de tarifs de séjours abordables.

 

Le modèle des « Ehpad » est décrié, pourtant, la prise en charge du grand âge est un enjeu politique majeur des prochaines années. Et des établissements se battent pour un accueil digne. Comme au Septier d’Or, en Vendée.

Un nom de conte de fées. Le Septier d’or est « l’Ehpad » (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Treize-Septiers (Vendée). Un jardin, un bois, des ruches et bientôt des moutons entourent les bâtiments.

À côté du Septier d’Or, le Bois de l’île accueille des personnes en situation de handicap. Autour, des « petites maisons » hébergent des personnes plus autonomes. Avec un tarif à 1 828 € par mois (hors aides), l’établissement public de soixante-six résidents se classe parmi les moins chers mais ne rogne pas sur la qualité de l’accueil.

« Plus besoin de faire la popote »

À commencer par celle des assiettes. Le chef, Luc Guitton, y tient : « Du poisson frais deux jours par semaine. Des croissants ou brioche le dimanche. Et l’apéritif une fois par semaine. » Marie-Jo et Jeanne, 90 ans, approuvent. « Au moins ici, on n’a plus besoin de faire la popote ! » Le chef équilibre son budget « à l’année ».

Michael Orieux, directeur depuis 2020, fourmille d’idées, mais ne se plaint pas du manque de moyens. « Le financement des Ehpad est lié à l’ARS, le Département et les résidents. Si on se limite à ça, on est hypercontraints et ça veut dire qu’on n’a pas de possibilité d’amélioration. » Alors il innove. « On fait du portage de repas. » La lingerie de l’établissement propose « un service à domicile facturé. Ça ne va pas changer la face du monde mais ça permet de mettre du beurre dans les épinards. »

Il y a aussi une association, des tombolas organisées pour les fêtes de la maison de retraite, les partenariats avec les entreprises voisines… Des initiatives qui repoussent les limites budgétaires. « En 2021, on a emmené vingt-cinq résidents en séjour de cinq jours à la mer, avec autant d’accompagnants. C’est énormissime. »

De « l’équithérapie » qui ne dit pas son nom

Récemment, le directeur a passé un accord avec une écurie voisine qui élève des chevaux de compétition de saut d’obstacles. L’établissement parraine un poulain qui est venu rendre visite aux résidents.

« C’était incroyable, certains faisaient tout ce qu’il faut normalement éviter avec un cheval mais l’animal, dès qu’il sentait que c’était une personne fragile, il ne bougeait pas. » De « l’équithérapie » qui ne dit pas son nom et qui, surtout, ne coûte pas un centime à l’établissement. « On n’en aurait pas les moyens. »

Au Septier d’Or, le personnel n’a pas de blouse (sauf pour les soins) mais des tee-shirts, pour être dans un rapport « d’humain à humain », explique l’établissement.

Michaël Orieux appelle ça « démultiplier les forces ». Les personnels eux, sont polyvalents. « Sur ma feuille de paye, il y a marqué accueil, secrétariat, animation », explique Danie Sydaphasavanh. Ce matin-là, elle a aidé une résidente à enfiler son soutien-gorge et habillé un autre. Le pragmatisme plutôt que la fiche de poste, c’est « la philosophie » portée par la direction.

Ça dénoue les problèmes de planning. Et ça participe de « l’humanitude », le mantra de l’établissement qui encadre tous les gestes et donne lieu à des formations. Des façons de faire qui changent la vie.

L’agente d’accueil, raconte qu’un midi, appelée à la rescousse pour aider un résident Alzheimer à manger, celui-ci prononce le prénom de son épouse qu’il ne reconnaît plus forcément. « Quand elle est arrivée l’après-midi, je lui ai dit : « votre mari vous a réclamé aujourd’hui ». J’ai vu ses yeux pleins de larmes. »

Ce mardi-là, le Septier d’or dit un dernier adieu à Mme Fortin, 102 ans, la doyenne des résidents. Dans le hall, personnes âgées et personnel se tiennent au côté de la famille autour du cercueil. « Un moment important pour nous », insiste le directeur.

Jean-François embrasse Patricia Gautier, aide-soignante.

« Ici, c’est un exemple, tout est bien »

Son prédécesseur, Gérald de Biasio a fait le déplacement. Il théorise. « Que veulent les seniors ? Vivre chez eux. Les Ehpad doivent être des plateformes de services. Ensuite, il faut faire confiance aux directeurs qui doivent être évalués par une autorité de tutelle, une seule. » Tout un programme à quelques semaines de la présidentielle. « Tous les politiques doivent se poser la question de ce qu’ils voudraient devenir quand ils seront vieux. »

« Quand je ne pourrais plus marcher ou si j’ai un gros pépin de santé, je viendrai ici », répond Michel Lebœuf. Il n’est pas candidat à la présidentielle mais ancien maire de Treize-Septiers à l’origine de l’établissement. « Ici, c’est un exemple, tout est bien. »

« J’adore ce que je fais », confirme Mélanie Boismain, agente sociale polyvalente qui oublie de dire qu’elle est en train de structurer une section syndicale au sein de l’établissement. À quoi ça tient, une maison de retraite qui va bien ? « Si on n’a pas une direction humaine, on n’a rien. On le voit, celles qui n’adhèrent pas ne restent pas », estime-t-elle.

Dans l’appartement de Thérèse Mignon (à droite) en compagnie d’Agnès qui est stagiaire en animation.

Un sens aigu de la débrouillardise

Pour le directeur, l’équilibre trouvé est « fragile ». Il faut que « tout le monde porte le même projet : de l’organe délibérant qui donne les grands axes, la direction, les salariés mais aussi les familles et les résidents ». La difficulté ? « Faire adhérer tout le temps le personnel au projet pour qu’il ne retombe pas dans un fonctionnement administratif. »

À l’inverse, le Septier d’Or cultive un sens aigu de la débrouillardise. « Pendant le confinement, comme on ne savait pas à quoi s’attendre, j’étais allé voir les agriculteurs du coin pour savoir si on pouvait acheter une vache. » En cas de pénurie alimentaire. La vache est restée dans son pré mais le directeur était rassuré.

Source OUEST FRANCE.

Paris: La mairie du 19e et l’ARS saisies au sujet de l’insalubrité d’un institut médico-éducatif…

Ce mardi, un parent référent de l’IME Cerep-Phymentin a déposé des recours auprès la mairie du 19e arrondissement et de l’agence régionale de santé pour dénoncer l’insalubrité de l’établissement.

Paris: La mairie du 19e et l’ARS saisies au sujet de l'insalubrité d’un institut médico-éducatif...

 

  • Depuis 2018, l’Institut médico-éducatif Cerep-Phymentin subit des inondations et des fuites d’eau récurrentes. Situé dans le 19e arrondissement, l’établissement accueille 35 jeunes en situation de handicap.
  • Les interventions du bailleur, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), ne semblent pas résoudre le problème. De nombreux travaux ont été faits mais les fuites reprennent constamment.
  • Pour faire bouger les choses, un parent d’élève a déposé des recours auprès de la mairie du 19e arrondissement et de l’agence régionale de santé, ce mardi.

« C’est l’équivalent d’une baignoire d’eau qui tombe chaque jour du plafond », lance une psychologue de l’Institut médico-éducatif (IME) en désignant une fuite. Depuis 2018, l’IME Cerep-Phymentin, situé rue Adolphe-Mille, dans le 19e arrondissement de Paris, subit des infiltrations et inondations répétitives. Pour faire bouger les choses, Anne Devillers, parent d’élève, a déposé des recours ce mardi auprès de la mairie d’arrondissement, de l’agence régionale de santé (ARS) et de la Maison départementale des personnes handicapées. Contraint à la fermeture à plusieurs reprises, l’établissement compte encore trois fuites actives. Il accueille 35 jeunes en situation de handicap, âgés de 12 à 20 ans.

La cheffede service de l’IME, Chrystele Bouix-Esnard, a déjà déposé plusieurs recours auprès de la mairie et de l’ARS. Désemparée face à l’absence de solutions, elle a sollicité l’aide d’Anne Devillers. « Souvent les parents d’élèves ont plus de poids dans ce genre de situation », explique cette dernière. Elle a d’abord ouvert une pétition en faveur de la « protection des jeunes en situation de handicap » de l’IME, qui a recueilli 444 signatures. Désormais, elle demande l’aide des institutions.

Les jeunes affectés par la situation

« Cette situation est anxiogène pour le public qu’on accueille », explique la cheffe de service. L’IME s’occupe de jeunes présentant une déficience intellectuelle, atteints de troubles neurologiques, génétiques ou psychiques. « Ils ont besoin d’un rituel, de repères. Ces ruptures de la prise en charge ont vraiment un effet sur eux », explique Armelle Cadoret, médecin directeur de l’IME. Ils sont aidés par les soignants pour travailler sur leurs angoisses et leur relation à l’autre. « Quand ils ne peuvent pas venir à l’IME, certains se sentent abandonnés, ajoute-t-elle. C’est compliqué si l’environnement qui est censé les aider contribue à renforcer leurs angoisses. »

Dans les couloirs, murs et plafonds sont abîmés par les fuites d'eau récurrentes.

Souvent, les fuites d’eau se traduisent par un goutte-à-goutte constant, notamment dans la salle polyvalente de l’établissement. « C’est la salle où ils font des exercices de relaxation, cela les déconcentre considérablement », explique le docteur. Des conditions particulièrement déstabilisantes. « Pour des patients souffrant de graves troubles psychologiques, par exemple, le bruit de la goutte d’eau va le perturber parce qu’il va penser qu’il est lui-même la goutte d’eau, qu’il est en train de se liquéfier », explique Armelle Cadoret. « Un jour, il y en a même une qui a pris peur et s’est enfuie en courant parce qu’elle a cru que c’était un monstre », plaisante une adolescente de l’IME au sujet des bruits de canalisation.

Un nouveau rapport d’expert attendu

« On est à deux doigts de déclarer une insalubrité », confie la chef de service de l’établissement. En trois ans, elle a échangé une centaine de mails à ce sujet avec la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et la MAIF, son assureur. Plusieurs experts mandatés par la RIVP sont intervenus et l’établissement a été refait presque entièrement. « Pourtant les fuites finissent toujours par revenir, dénonce-t-elle. Les réparations ne sont pas pérennes. » L’adjointe au maire du 19e chargée de la réduction des risques, Séverine Guy, est venue constater ces fuites en décembre 2020. « Elle pense que c’est un problème structurel du bâtiment », rapporte Chrystèle Bouix Esnard.

De son côté, Stéphanie Vergnes, responsable de l’agence de la RIVP dans le 19e arrondissement, pense que les fuites ont diverses origines. « Je ne suis pas experte donc j’ai fait appel à une société spécialisée pour établir un bilan de la situation. » Ce mardi après-midi, un expert s’est donc rendu à l’IME. Il devrait délivrer un rapport sous 15 jours. « On entend tout à fait la colère et la lassitude de la Cerep qui subit incontestablement des sinistres, des fuites et des infiltrations depuis trois ans, affirme Stéphanie Vergnes. On espère pouvoir commencer des travaux dès qu’on aura les conclusions de l’expert. »

« La goutte d’eau qui fait déborder le vase »

Le contexte sanitaire n’arrange rien. Contraints de respecter les restrictions sanitaires, les soignants ne peuvent pas regrouper les jeunes dans un même atelier. Quand une salle est inondée, et qu’un atelier est annulé, les jeunes sont donc renvoyés chez eux. « Mais ils n’ont aucune autonomie, explique Anne Devillers. Il faut rester avec eux à la maison ou payer une nounou à chaque fois. Ce sont une quarantaine de jeunes, et autant de familles, qui sont en difficulté. »

Cette situation s’ajoute à la frustration grandissante du manque de reconnaissance de leur profession. Sur les 19 soignants de l’équipe, seulement deux ont accès à la prime du Ségur. Pour une raison inhabituelle, l’IME est de nouveau fermé ce mardi. « La moitié des éducateurs, dont moi-même, se sont déclarés grévistes pour protester », explique Chrystèle Bouix Esnard. La cheffe de service et le médecin directeur s’accordent pour dire que ces fuites, « vraiment, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. »

Source 20 MINUTES.

Maltraitances en Ehpad : cacophonie dans le suivi des alertes et des contrôles…

Le gouvernement ne donne pas de chiffres sur les signalements de mauvais traitements dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Il s’est pourtant doté dès 2004 d’outils pour faire remonter ces informations. 

Dans la salle commune d’un Ehpad de Kaysersberg (Haut-Rhin), en avril 2020.

 

Sur les 7 500 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) que compte la France, combien sont contrôlés chaque année ? « Je suis incapable de vous le dire comme ça », a reconnu Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, mardi 1er février sur France Inter.

Les révélations du livre Les Fossoyeurs (Fayard, 400 p., 22,90 euros), du journaliste indépendant Victor Castanet, sur les dérives au sein d’établissements de ce type du groupe Orpea, posent une question d’échelle. A quel point la maltraitance est-elle répandue ? Combien de potentielles victimes compte-t-on parmi les 700 000 personnes âgées en perte d’autonomie qui vivent en Ehpad ? Et de quels moyens les autorités sanitaires se dotent-elles pour les protéger ?

Sollicité par Le Monde, le gouvernement a refusé de communiquer tout élément chiffré pour répondre à ces questions. Impossible de savoir, donc, combien de cas de maltraitances en Ehpad remontent chaque année aux autorités sanitaires, ni combien de contrôles sont réalisés par celles-ci.

Officiellement, c’est la qualité des chiffres qui serait en cause. « Les données pour lesquelles vous nous sollicitez ne sont pas, à ce stade, suffisamment consolidées », plaide-t-on au cabinet de Brigitte Bourguignon. Mais notre enquête montre que l’Etat a multiplié les initiatives depuis vingt ans pour, précisément, être en mesure de livrer de telles statistiques. L’absence de telles données dans le débat public s’explique-t-elle par un manque de transparence ou par des carences dans le suivi des maltraitances en établissements ?

Les débuts de l’« ambitieux » projet Prisme ont été laborieux

L’Etat s’est doté dès 2004 d’outils pour recenser les signalements de maltraitances dans les établissements sociaux et médico-sociaux, Ehpad compris, et analyser les suites qui y sont données. Une base de données spécifique a été créée à ces fins, nommée Prisme (pour « prévention des risques, inspections, signalements des maltraitances en établissement »). Dès sa création, Prisme a été présenté comme un outil utile au ministère de la santé « à des fins de statistiques et de pilotage », tant sur les contrôles des établissements que sur les signalements de violences et maltraitances.

Ce projet est « ambitieux », mais ses débuts ont été laborieux, constate un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) en 2006. Prisme est alors « peu et difficilement utilisé » par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales, ancêtres des agences régionales de santé (ARS). Son utilisation varie fortement d’un département à l’autre : certains ne l’utilisent pas, d’autres n’y renseignent que des cas avérés de maltraitance lourde ou, à l’inverse, y notent la moindre réclamation. Difficile de tirer des conclusions nationales de ces données faute de pratiques uniformes dans leur saisie, estime l’IGAS.

Quatre circulaires ministérielles successives (en 2008, 2010, 2011 et 2014) ont ensuite poussé les ARS à remplir correctement la base de données. « Toute situation de maltraitance signalée dans le secteur médico-social et toute inspection réalisée (…) doivent être saisies », clarifie la dernière, publiée dix ans après la création de Prisme.

Depuis le 30 décembre 2015, les établissements ont l’obligation légale de signaler « tout dysfonctionnement grave dans leur gestion », ce qui inclut les situations de maltraitance. En outre, le logiciel Prisme a été remplacé par un nouveau portail de signalement, le SI-VSS, censé faciliter la tâche des ARS.

Des bilans statistiques ont pourtant été annoncés

Malgré tous ces efforts cumulés depuis 2004, l’Etat ne dispose donc toujours pas de chiffres fiables, affirme le cabinet de Brigitte Bourguignon. L’entourage de la ministre déléguée a refusé de répondre à nos questions précises sur les raisons de ce blocage, le sujet faisant « partie des enjeux abordés dans les annonces du gouvernement, qui interviendront d’ici à la fin février ». Mais il précise que l’Etat a « lancé en 2019 une étude de faisabilité pour mettre en place une nouvelle interface de signalement » à destination des établissements. Ce travail « se poursuit actuellement »… Les remontées d’incidents sont actuellement signalées par les Ehpad dans un simple fichier de traitement de texte. Consolider des informations au niveau national relève de la gageure.

« Je ne peux pas me prononcer sur ce sujet », a également éludé l’ancienne ministre des affaires sociales et de la santé (de 2012 à 2017) Marisol Touraine lorsque nous l’avons interrogée sur le sujet. La socialiste se souvient bien de la circulaire de 2014 clarifiant notamment l’utilisation du logiciel Prisme, qu’elle a signée. Mais « mon sujet de préoccupation à l’époque était qualitatif et pas quantitatif, développe-t-elle. J’avais déjà eu connaissance de situations difficiles dans des Ehpad en tant que présidente de conseil départemental [d’Indre-et-Loire, de 2011 à 2012]. Ce texte pose un cadre pour faciliter les remontées d’informations par les ARS, car la culture de transmission était inégale d’une structure à l’autre. »

Reste que la circulaire en question pose bien l’utilisation du logiciel Prisme comme « un enjeu de statistiques nationales », notamment pour réaliser un « bilan statistique national annuel ». Sollicité par Le Monde pour savoir si de tels bilans statistiques ont bien été réalisés par la suite, le ministère de la santé n’a pas donné suite.

La circulaire du ministère de la santé de 2014, à l’époque où Marisol Touraine était ministre, mentionne bien l’intérêt statistique des données du logiciel Prisme.

Le Défenseur des droits déplore également l’absence de données nationales sur le sujet dans un rapport de 2021. Pour les auteurs de ce rapport, un tel outil permettrait « d’évaluer, d’objectiver et de comparer les différentes situations de maltraitance ».

« La question, c’est de savoir sur quoi débouchent nos rapports »

Les différents groupes d’Ehpad interrogés, quant à eux, assurent qu’ils font remonter les problèmes dont ils ont connaissance. Certains freins ont pu être levés récemment. La direction de Korian, poids lourd du secteur en France, indique par exemple que « les alertes peuvent être réalisées de manière anonyme » dans ses établissements, depuis 2021. Le groupe Colisée insiste quant à lui sur sa « charte d’incitation à la déclaration des événements indésirables graves » et Orpea s’est doté d’une charte comparable.

En revanche, tous jugent les procédures de signalement trop complexes et plaident en faveur d’un système unique, et simplifié, pour les recenser. La transparence sur les données aurait également le mérite d’éclairer le travail des ARS. Parmi les éléments recensés par la base de données Prisme, puis par celle qui lui a succédé, on trouve en effet le suivi des contrôles réalisés en Ehpad, qu’ils soient consécutifs à des signalements ou inopinés. Dans les points qui doivent en principe y figurer, on trouve les suites données aux inspections. Or, pour Victor Castanet, le journaliste auteur du livre Les Fossoyeurs, les rapports des ARS n’ont que peu de conséquences sur la marche des groupes comme Orpea.

Ce constat est partagé par Marianne Pladys, consultante chez Scop Copas, responsable d’évaluations externes d’établissements – chaque établissement évalué l’est tous les sept ans. « Lors de nos évaluations, nous faisons remonter d’éventuels facteurs de risques aux ARS et à la direction des établissements. Il peut y avoir des faisceaux d’indicateurs qui alertent sur des situations à risque. C’est faux de dire qu’il n’y a pas de visite des Ehpad, la question serait plutôt de savoir sur quoi débouchent nos rapports. »

La directrice de l’ARS Ile-de-France, Amélie Verdier, a reconnu, mercredi 9 février à l’Assemblée nationale, que les sanctions sont plutôt rares, sans être inexistantes, citant notamment les huit injonctions et deux mises sous administration provisoire prononcées par ses services depuis 2018, sur les quelque 700 Ehpad de la région.

Source LE MONDE.

AUTISTES – Maltraitance, plaintes pour harcèlement, turn-over des salariés : l’institut Albert Calmette de Camiers dans le Pas-de-Calais en pleine tourmente…

L’Institut Départemental Albert Calmette de Camiers a reçu la visite de deux inspecteurs de l’ARS le 4 février.

Deux signalements de maltraitance avaient été formulés par deux mamans d’enfants autistes de cette structure.

Entrée de l'Idac de Camiers, juste au nord de la Canche, qui borde la station balnéaire bien connue du Touquet

 

L’Institut départemental Albert Calmette est un établissement public composé d’un secteur sanitaire (psychiatrie et pédopsychiatrie) et d’un secteur médico-social avec une Maison d’Accueil Spécialisée, un Institut Médico Educatif dont une section pour enfants autistes et un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes.

Selon les témoignages recueillis, tout commence en février 2015 avec l’envoi de lettres aux parents d’enfants polyhandicapés annonçant la transformation de l’IME en internat pour autistes. Pour les parents des autres enfants jusque-là pris en charge, il va falloir trouver une autre structure. Grosse frayeur relayée dans la presse, sans conséquence finalement.

Octobre 2015, une cadre de santé socio-éducative quitte l’institut, cinq cadres différents la remplaceront jusqu’à aujourd’hui. Ce serait alors le début d’un turn-over conséquent parmi les agents des différents services, déclare Cathy Van Den Eede, maman du jeune Rémi, autiste dans le groupe des 8 « grands » accueillis à l’IME.

Présidente du conseil de la vie sociale, instance consultative, qui fait la passerelle entre l’établissement et les parents d’enfants dans cette structure, Cathy ne comprend pas aujourd’hui comment l’institut a pu tourner, il y a quelques années, avec un psychologue absent 14 mois de la structure, un pédopsychiatre présent une journée par semaine pour 30 jeunes (ils sont également 8 autistes, dans le groupe des « petits » et d’autres enfants souffrant de handicaps). Et surtout, en fonctionnant dans le groupe des grands avec trois agents sur cinq non-spécifiquement formés pour encadrer des enfants autistes.

C’est un article des Echos du Touquet, du 9 février 2022, intitulé « Signalements pour maltraitance sur des enfants autistes » qui annonce que Cathy et une autre mère ont écrit à l’Agence Régionale de Santé pour signaler un changement de comportement de leurs enfants.

Insultes, agressions physiques envers ses parents, Rémi fait désormais des clés de bras, des croche-pieds. L’autre enfant ne supporte pas que l’on mette la main sur son ventre. « Rémi avait pourtant été très calme durant tout le confinement« , assure sa mère.

« Angoisses et crises réapparues »

Des témoignages comme celui-ci, le journal assure en avoir reçu de très nombreux depuis la parution du premier article, un autre suivra le 16 février qui rend compte des angoisses et crises des enfants réapparues alors qu’elles avaient cessé depuis plusieurs années, de traces d’hématomes, de la peur des hommes ou de retourner à l’IME.

« Je pense qu’il y a de gros dysfonctionnements et de la maltraitance« , explique Cathy Van Den Eede. « La difficulté, c’est que je ne les ai pas vus et que peu de personnes parlent ou alors sous couvert d’anonymat, par peur de représailles. Mais vous savez, reprend Cathy, ne pas dénoncer des maltraitances, c’est devenir complice« .

Alors Cathy a signalé les constats qu’elle avait effectués sur l’état de santé général de son fils. « Cela ne m’empêche pas de respecter la présomption d’innocence. Je l’ai d’ailleurs expliqué dans le courrier que j’ai fait à l’ARS« 

En 2016, deux plaintes de familles d’enfants autistes avaient été classées sans suite. Mais aujourd’hui, suite au signalement de Cathy, deux inspecteurs de l’ARS sont venus de façon inopinée, le 4 février. Leurs conclusions sont attendues d’ici quelques semaines.

Selon Cathy, depuis les deux premiers signalements, au moins quatre autres ont été déposés à l’ARS.

Par ailleurs, selon nos informations, trois plaintes pour harcèlement ont été déposées (en 2017 et 2018) par des salariés administratifs et soignant contre la direction.

Sollicité, le directeur Bruno Delattre, en poste depuis septembre 2014, a prévenu qu’il s’exprimerait dès réception du rapport de l’ARS, réception qui doit se faire dans les deux mois. « Je ne connais pour le moment pas l’identité des plaignants et la nature des maltraitances reprochées », nous a-t-il précisé par téléphone.

Source FR3.

Un centre pour enfants porteurs d’un handicap lourd menacé dans le Gard : l’appel à l’aide continue…

Un centre pour enfants porteur d’un handicap lourd est toujours menacé de fermeture.

Bilan.

La prise en charge globale au CEC.

 

Le Centre d’éducation conductive du Gard (CEC) prend en charge des enfants atteints d’un handicap lourd. Depuis fin janvier, personnel et parents adressent un appel à l’aide aux instances administratives, pour être soutenus financièrement.

Deux semaines après son lancement, une pétition adressée au Président de la République recense 12 000 signataires. Parmi eux figurent notamment Cécile Bois, interprète de Candice Renoir, Amal Couvreur, conseillère départementale, et Philippe Berta, député du Gard. Le Département, la Région et l’État ont été interpellés.

A lire aussi : Centre pour enfants porteurs d’un handicap rare menacé dans le Gard : l’actrice Cécile Bois scandalisée

Selon le bilan communiqué par le CEC, Emmanuel Macron s’est dit «  très attentif » aux préoccupations des familles et a signalé leur démarche à la préfète du Gard, ainsi qu’à la ministre chargée du Handicap, Sophie Cluzel. Dans son communiqué, le CEC pointe une grande mobilisation, mais aucune aide concrète.

Refus de financements de l’ARS

À ce jour, la structure, qui accueille une trentaine d’enfants par an, reçoit des subventions du conseil départemental, de la Caf et de la ville de Clarensac, où elle est basée. Ces aides cumulées ne représentent que 10 % du budget, selon la directrice Fanny Grau. Soutenue par des parents, élus et professionnels de la santé, elle note le refus de l’ARS d’accorder des financements.

Pourtant, le projet éducatif est vu comme inclusif et efficace par les familles, élus et professionnels de santé, tels le référent gardois de l’Alliance maladies rares Thierry Toupnot : « C’est une initiative portée par les familles, qui porte des fruits ! » En effet, le CEC répond à de nombreux critères fixés par la HAS pour la prise en charge des paralysés cérébraux, notamment sur l’accompagnement des aidants. Ces derniers s’inquiètent de l’avenir de leurs enfants, car, comme le confirme Dr Aurore Noraz, administratrice du centre, il n’y a pas de structure équivalente.

De nouveau contactée à ce sujet, l’ARS n’a pas répondu.

Source MIDI LIBRE.

TEMOIGNAGE : » Qu’ils soient publics ou privés, les EHPAD, il n’y en a pas un qui rattrape l’autre » selon la fille d’une résidente dans le Var…

Victor Castanet, auteur du livre-enquête Les Fossoyeurs, a causé une déflagration en dénonçant la maltraitance dans les EHPAD privés et les langues se délient.

La fille d’une résidente raconte son parcours du combattant pour faire valoir les droits de sa mère.

Monique a séjourné dans trois Ehpad du Var, sa fille pointe du doigt des dysfonctionnements. Image d'illustration.

 

Elle s’appelle Céline. Une jeune femme de 37 ans, varoise, juriste reconvertie en aide à domicile et accompagnante psychocorporelle. Elle livre son témoignage, forcément douloureux.

Sa mère, Monique, 77 ans aujourd’hui, souffre de la maladie d’Alzheimer. Le diagnostic est posé il y a une dizaine d’années. Elle a aussi des problèmes cardiaques, elle vit alors en région parisienne. Nous sommes en 2013. Elle changera de lieu de vie pour déménager près de sa fille, dans une résidence service, ces appartements conçus pour des personnes âgées autonomes qui veulent continuer à vivre de manière indépendante tout en bénéficiant d’un environnement sécurisé.

3 EHPAD, et à chaque fois les mêmes difficultés

C’est en 2016 que mère et fille conviennent qu’un hébergement un EHPAD est le plus adapté. Ce sera dans un établissement public du centre Var. Monique y restera un peu plus de deux ans.

« Je fais confiance au départ, mais je vois rapidement les capacités cognitives et la motricité de ma mère diminuer, il y a de grosses difficultés de communication avec les équipes, ma mère est victime d’agressions verbales et de menaces de la part d’un autre pensionnaire, mes mails restent sans réponse… »

Céline, fille d’une résidente

Céline, qui veut le mieux pour sa mère, fait venir des intervenants extérieurs pour la stimuler, et elle évoque la loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Elle impose la création d‘un projet d’accompagnement personnalisé dans les 6 mois suivant l’arrivée du pensionnaire.

« Le rôle des professionnels consiste, entre autres, à écouter, à entendre et/ou à aider la personne accueillie, à exprimer ses attentes et, si elle le désire, construire, avec elle, le cadre d’un accueil et d’un accompagnement singulier. L’ensemble des professionnels va devoir mettre en œuvre le projet personnalisé pour proposer un accompagnement de qualité respectueux et adapté à la singularité de chaque résident ».

Et le projet d’accompagnement, c’est-à-dire un projet personnalisé « feuille de route » pour les équipes médicales, elle explique qu’elle l’attend toujours. Elle constatera que sa mère prend alors au long cours un puissant neuroleptique prescrit par le médecin coordonnateur de l’établissement. Il ne correspond en rien aux ordonnances du médecin traitant. Elle enverra des courriers à l’ARS (Agence Régionale de Santé) et à l’Ordre des médecins. L’ARS reconnaîtra un « dysfonctionnement dans le circuit du médicament ».

Une éventration qui serait due à une malnutrition

Deuxième EHPAD, même constat. Nous sommes en janvier 2020 dans un établissement privé d’un grand groupe cette fois dans le centre Var. Là encore, pour Monique, pas de projet d’accompagnement, peu ou pas de dialogue avec la direction pour faire venir des intervenants extérieurs (kinésiologue, art thérapeute, sophrologue) et une très mauvaise nouvelle : elle souffre d’une éventration observée quand elle partira 11 mois plus tard, conséquence, selon son médecin traitant, d’une fonte musculaire suite à une malnutrition.

Désormais, depuis avril 2021, Monique réside dans un EHPAD privé familial. Cette fois encore, Céline constate qu’on donne à sa mère des médicaments sans l’informer et sans être en lien avec le médecin traitant. Une ergothérapeute qui veut rester anonyme intervient ponctuellement dans l’établissement car Monique, comme tous les patients Alzheimer, a besoin de stimulation pour la mémoire et les repères spatio-temporels.

« On parle de stimulation, d’autonomie. Or tout est fait pour que la personne ne progresse pas mais régresse. Il faut aller vite pour les repas, on confine Monique dans des espaces sécurisés, ce qui lui fait perdre encore plus d’autonomie. Il y a la maladie, certes, mais il y a aussi une perte importante dans la qualité de vie. »

Une ergothérapeute

 

Il n’y en a pas un qui rattrape l’autre

Conclusion : trois EHPAD, et beaucoup de dysfonctionnements.

« Le pire ? C’est le refus de faire les choses correctement. J’envoie les articles de loi sur les obligations des établissements, je leur demande juste de faire leur boulot. Il y a un manque de prise de responsabilité. Le projet d’accompagnement, ça date d’il y a 20 ans, ils ne savent pas ce que c’est. »

Céline, fille d’une résidente

Quant au coût, il va du simple au double,  entre 1700 et 3470 euros.

« On se sent impuissant, franchement. On a l’impression qu’on est juste bon à payer, et ce n’est pas parce que c’est plus cher que c’est mieux. »

Céline, fille d’une résidente

Céline l’affirme, elle ne désespère pas de trouver la perle rare. Un établissement où le dialogue serait ouvert. Pour établir un vrai projet pour sa mère, pour qu’elle conserve son autonomie, sa motricité et sa joie de vivre le plus longtemps possible.

Source FR3.

Ehpad : Quelles solutions pour mettre fin à la maltraitance des personnes âgées dans certains établissements ?…

SANTE – Les révélations du livre « Les Fossoyeurs » interrogent les acteurs du secteur et les pouvoirs publics sur les réformes à mettre en oeuvre dans les maisons de retraite.

Ehpad : Quelles solutions pour mettre fin à la maltraitance des personnes âgées dans certains établissements ?...

 

  • Dans son livre « Les Fossoyeurs », le journaliste Victor Castanet met directement en cause Orpea pour des situations de maltraitances. L’auteur y dénonce notamment l’obsession de la rentabilité au sein du groupe privé de maisons de retraite.
  • Joachim Tavares, ancien directeur d’Ehpad et fondateur de Papyhappy (entreprise spécialisée dans la recherche de logement pour senior) et Pascal Champvert, président de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), détaillent pour 20 Minutes les leviers à mettre en œuvre pour lutter contre les situations de maltraitances.
  • Tous deux estiment qu’une prise de conscience de l’État est nécessaire, tout comme un renforcement des moyens financiers alloués.

Comme un nouveau pavé dans la mare. La sortie l’ouvrage « Les Fossoyeurs » du journaliste indépendant Victor Castanet dévoile après trois ans d’enquête, les coulisses de certains établissements du groupe Orpea : carences de certains produits de santé et alimentaires, manque de soins administrés à certains résidents… Son travail vient étoffer la liste des signalements des associations et reportages télévisés déjà réalisés ces dernières années dans certains Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) français.

Dès la parution de bonnes feuilles dans Le Monde, la réaction du ministère de la Santé ne s’est pas fait attendre. « Pour que lumière soit faite sur les faits graves évoqués dans le livre de Victor Castanet, le directeur général d’Orpea a été convoqué dans les plus brefs délais , sur demande d’Olivier Véran. J’ai une pensée émue pour les résidents d’Ehpad, leurs familles et les professionnels », a assuré par le biais  d’un tweet Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie.

Le directeur général Orpea reçu par la ministre

Une enquête flash a également été demandée auprès de  l’ARS Ile-de-France. Contacté par 20 Minutes, le ministère a confirmé que la ministre était totalement « révoltée contre ces traitements qui sont dégradants et indignes, s’ils étaient avérés ». Le Conseil d’administration d’Orpea a depuis annoncé avoir pris la décision de faire appel à deux cabinets indépendants pour évaluer l’ensemble « des allégations rapportées ». Jean-Christophe Romersi, le directeur général du groupe, a été reçu le mardi 1er février par Brigitte Bourguignon.

A la suite de ces révélations, 20 Minutes fait le point avec Joachim Tavares, ancien directeur d’Ehpad et fondateur de Papyhappy (entreprise spécialisée dans la recherche de logement pour senior) et Pascal Champvert, président de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Quels sont aujourd’hui les différents leviers à disposition pour contrer la maltraitance dans certains Ehpad ?

Un système maltraitant ?

Pour Joachim Tavares, fondateur de Pappyhappy, ces révélations soulèvent « la problématique du système global de la prise en charge des personnes âgées ». Pour autant, il ne faut pas en faire une généralité transposable à tous les établissements, estime l’ancien directeur d’Ehpad. « Je pense qu’on ne prend pas le problème par le bon bout. On a de la facilité à taper sur des grands groupes comme Korian ou Orpea, mais c’est la profession et le secteur d’activité qui a besoin qu’on l’aide à s’améliorer. »

Un constat en partie partagé par Pascal Champvert, qui y voit un certain nombre de « maltraitances individuelles ». Néanmoins, pour le président de l’AD-PA, « une partie des choses qui sont révélées relèvent de la maltraitance systémique. C’est-à-dire que c’est l’ensemble du système qui est maltraitant ».

« L’État et les départements sont juges et parties »

Valérie Précresse a indiqué vouloir « radicalement » revoir le modèle des Ehpad et plaide pour la création d’un « référentiel obligatoire » pour tous les établissements. La candidate LR à la présidentielle souhaite que les conditions de vie quotidienne soient « strictement contrôlées », de la qualité de  l’alimentation​ et des soins à la taille des chambres, en passant par « le temps consacré individuellement à chaque résident par les soignants ».

Une meilleure prise en compte de ces signalements pourrait apparaître comme une solution simple et pérenne. D’après le directeur de l’AD-PA, un renforcement des contrôles n’aurait pas de sens sans une augmentation de la part de l’État des moyens humains et financiers et seulement s’ils sont effectués par des autorités indépendantes. « Dans ce cas-là, elles pourront vérifier ce que font l’État et les départements. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, puisqu’ils sont juges et parties. »

Une autorité indépendante pour assurer les contrôles ?

Car le financement des Ehpad, qu’ils soient publics ou privés, se divise en trois domaines : soins, dépendance et hébergement. Il repose en partie sur des fonds publics. Les dotations soins et dépendance sont financées respectivement à 100 % et 70 % par les administrations publiques. Or, dans plusieurs cas évoqués dans Les Fossoyeurs, « une partie de l’argent public qui devait être alloué au bénéfice des personnes âgées ne l’était pas », a affirmé Victor Castanet sur France Inter mardi. Le journaliste pointe également les responsabilités des agences régionales de santé (ARS) « qui, à bien des égards, ont failli à leurs missions premières : s’assurer de la bonne utilisation de l’argent public et, surtout, protéger nos aînés ».

Laurent Garcia, cadre infirmier et ancien d’Orpea, est le principal lanceur d’alerte dont les propos sont repris dans Les Fossoyeurs. Interrogé par France Info, il estime qu’il est nécessaire « qu’il y ait une autorité administrative indépendante qui puisse contrôler tous les Ehpad privés et publics ». Très engagé, il milite pour la création d’un Observatoire du grand âge (Ogra).

Problème de fond

D’après des informations transmises par les ARS au Défenseur des droits, le nombre de contrôles inopinés et d’inspections au cours des années de 2017 à 2019, variait entre trois et 50 par an, selon les régions. Dans un récent rapport de la défenseur des droits à propos des « droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad », cinq recommandations abordaient la maltraitance. L’une d’entre elles propose de mettre en place des observatoires régionaux afin de répondre aux signalements.

Joachim Tavares souligne également un manque d’action sur ce dossier. « Depuis plus de 20 ans, rien n’a été fait effectivement pour réfléchir à un nouveau système d’Ehpad et à un accompagnement. Les moyens humains à l’heure actuelle ne sont pas suffisants. »

Une feuille de route « Ephad » attendue

Pascal Champvert défend notamment la mise en œuvre d’un ratio de huit professionnels pour dix résidents. Outre les difficultés inhérentes aux manques de personnels soignants et qualifiés, « le vrai problème de fond, c’est qu’on est dans une société âgiste », souligne-t-il. Il estime qu’une prise de conscience est nécessaire, notamment de la part du monde politique et espère une prise de parole  d’Emmanuel Macron sur le sujet d’ici la fin de son mandat.

Source 20 MINUTES.

«Laissez des lits libres pour les cancers» : la colère des patients aux opérations déprogrammées…

Dans toute la France, des opérations se font déprogrammer, laissant de nombreux patients dans l’obscurité.

Depuis mi-décembre 2021, de nombreuses opérations chirurgicales et médicales sont déprogrammées en France.

 

Aujourd’hui, Titouan fête son 28e anniversaire, et à sa grande surprise, en famille. Si le jeune garçon n’est pas mécontent de pouvoir le passer en compagnie de ses proches, cette journée devait se dérouler d’une tout autre manière. Titouan devait subir une opération ce 6 janvier 2022. Mais, sans surprise, alors que le plan blanc venait d’être activé dans son hôpital à Strasbourg, il a reçu un appel la semaine dernière annulant son opération.

Déçu, le jeune homme, tétraplégique depuis huit ans et souffrant d’infection urinaire à répétition, attendait la pose d’un stent prostatique avec impatience. Une intervention chirurgicale qu’il qualifie comme «non urgente, mais quand même urgente», qui devra être reprogrammée.

Depuis mi-décembre, de nombreuses régions ont activé le plan blanc dans leurs hôpitaux, un dispositif d’urgence permettant la mobilisation de personnels supplémentaires pour faire face à l’afflux de cas de Covid-19. Des patients qui devaient subir un acte chirurgical ou médical voient alors leurs opérations être déprogrammées pour différentes raisons : soit par anticipation sur demande de l’Agence régionale de santé (ARS), soit par manque de personnels de santé ou de lits de réanimation disponibles. L’opération de Titouan a été déprogrammée sur demande de son ARS.

Actuellement, dans le département du Grand Est, 67,5% des lits de réanimation sont occupés par des patients malades de Covid-19, d’après les informations de Covid-Tracker. Une constatation qui provoque alors une colère chez le jeune homme, qui rejette la faute sur les non-vaccinés qui, pour lui, sont en partie la cause des annulations.

« Le problème n’est pas la saturation du Covid mais le manque de personnel médical. »

Ludivine, 41 ans, de l’Ain.

À des centaines de kilomètres, Ludivine, mère de trois enfants, est aussi en colère. Alors qu’elle devait également subir une hystérectomie totale – ablation de l’utérus -, une intervention qu’elle qualifie d’«opération de la dernière chance» liée à son endométriose, elle a reçu un appel de son hôpital dans l’Ain la semaine dernière, déprogrammant son intervention sur demande de l’ARS. «Tout était prévu depuis le mois de septembre : je m’étais préparée psychologiquement, j’avais fait toutes les analyses possibles, j’avais posé un mois d’arrêt après l’opération, et quelqu’un avait été embauché pour me remplacer. Et à quelques jours de l’opération, ça s’arrête comme ça», souffle-t-elle, avec une déception perceptible.

Toutefois, si elle est en colère, elle ne veut surtout pas faire un parallèle avec les malades du Covid qui «satureraient les hôpitaux». Pour elle, ce n’est pas une vérité dans son ensemble : «Avec les annulations, on imagine qu’il y a beaucoup de Covid en réanimation. Mais il y a le personnel médical qui manque, ceux qui sont en burn-out, ou cas contact, ou encore ceux qui ont le Covid-19. Le problème n’est pas la saturation du Covid mais le manque de personnel médical», tempête-t-elle.

Un constat soutenu par le docteur Alice Desbiolles dans un entretien accordé au Figaro , qui affirme que le réel problème à l’hôpital est structurel : «L’hôpital est sous-dimensionné et peu attractifs pour les soignants, en termes de salaires, de conditions de travail, de perte de sens pour son métier. Des lits pourtant disponibles à l’AP-HP ne sont pas ouverts du fait du départ de soignants», a-t-elle déclaré. «Dans tous les cas, la réalité, c’est qu’aujourd’hui, si on n’a pas le Covid, on n’est pas prioritaire», ajoute Ludivine.

Effectivement, de nombreux hôpitaux déprogramment des opérations sur demande de l’ARS, par anticipation. Mais d’autres le font car ils n’ont simplement pas le choix. C’est actuellement le cas des hôpitaux de Marseille, qui connaissent actuellement une saturation de Covid-19 de 112%. Magali, atteinte d’un cancer de la peau, devait se faire opérer le 5 janvier 2022, soit hier.

Contrairement à Titouan et Ludivine, Magali devait subir une intervention qualifiée d’«urgente», sous anesthésie générale, pour retirer des Kystes en lien avec son cancer. Pourtant, son intervention a été également déprogrammée : «La semaine dernière, l’hôpital m’a laissé un message confirmant l’annulation de mon opération, sans me donner de nouvelle date. Depuis, j’ai essayé de les joindre au téléphone 18 fois pour être exacte, et j’ai envoyé un mail. Je reste sans réponse aujourd’hui».

« Vous souhaitez garder votre liberté de ne pas vous faire vacciner, conservez alors votre liberté de ne pas aller en réanimation, et laissez des lits libres pour les cancers. »

Magali, la quarantaine, de Marseille.

Son opération a été déprogrammée car l’hôpital est passé en alerte 5 du plan blanc. Avec ce niveau, seules les opérations vitales sont maintenues. «Ils m’ont expliqué qu’une fois opérée, si je devais aller en réanimation, il n’y aurait ni lit ni médecin réanimateur disponibles», poursuit-elle. Son opération est alors considérée comme «non vitale». «Mais elle pourrait bien le devenir dans six mois si un cancer se développe», prévient-elle. Et cette fois, ce n’est pas un problème uniquement lié à une crise structurelle : 90% des lits de réanimation sont occupés par des non-vaccinés, ont fait savoir ce lundi 500 médecins de l’AP-HM dans une tribune publiée sur France Bleu, ce lundi.

Pour Magali, qui ne se définit pas comme «pro-vax», au contraire, c’est la goutte de trop. Alors qu’elle subit toutes ses opérations en anesthésie locale depuis deux ans, lui laissant des images traumatisantes en tête, il s’avère que faute de personnel disponible, cette fois-ci, l’opération locale n’était pas possible.

Ne pas pouvoir se faire opérer est «complètement injuste» : «Le vaccin est un devoir collectif, ce n’est plus son propre droit de liberté individuelle. Vous souhaitez garder votre liberté de ne pas vous faire vacciner, conservez alors votre liberté de ne pas aller en réanimation, et laissez des lits libres pour les cancers, pour que ces personnes puissent se faire opérer. Il faut aller au bout de son raisonnement, être logique et pragmatique», lance alors la quadragénaire.

Une question qui suscite actuellement de vifs débats au sein de la société savante. En effet, en début de semaine, le Docteur André Grimaldi, a créé la polémique en suggérant qu’il «serait bon de conseiller systématiquement à toute personne adulte refusant de se faire vacciner de rédiger des directives anticipées pour dire si elle souhaite ou non être réanimée en cas de forme grave de Covid». Une question déjà posée dans une tribune signée par 15 médecins dans le journal Le Monde, publiée fin décembre. Interrogée sur Europe 1, le Dr Alice Desbiolles affirme trouver «très bien» le fait que l’on «recommande à toute personne de faire ces directives anticipées, pour savoir si oui ou non une personne souhaiterait être réanimée en cas d’accident». Toutefois, elle ajoute que «ce n’est pas une question de statut vaccinal».

Source LE FIGARO.