Paris: La mairie du 19e et l’ARS saisies au sujet de l’insalubrité d’un institut médico-éducatif…

Ce mardi, un parent référent de l’IME Cerep-Phymentin a déposé des recours auprès la mairie du 19e arrondissement et de l’agence régionale de santé pour dénoncer l’insalubrité de l’établissement.

Paris: La mairie du 19e et l’ARS saisies au sujet de l'insalubrité d’un institut médico-éducatif...

 

  • Depuis 2018, l’Institut médico-éducatif Cerep-Phymentin subit des inondations et des fuites d’eau récurrentes. Situé dans le 19e arrondissement, l’établissement accueille 35 jeunes en situation de handicap.
  • Les interventions du bailleur, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), ne semblent pas résoudre le problème. De nombreux travaux ont été faits mais les fuites reprennent constamment.
  • Pour faire bouger les choses, un parent d’élève a déposé des recours auprès de la mairie du 19e arrondissement et de l’agence régionale de santé, ce mardi.

« C’est l’équivalent d’une baignoire d’eau qui tombe chaque jour du plafond », lance une psychologue de l’Institut médico-éducatif (IME) en désignant une fuite. Depuis 2018, l’IME Cerep-Phymentin, situé rue Adolphe-Mille, dans le 19e arrondissement de Paris, subit des infiltrations et inondations répétitives. Pour faire bouger les choses, Anne Devillers, parent d’élève, a déposé des recours ce mardi auprès de la mairie d’arrondissement, de l’agence régionale de santé (ARS) et de la Maison départementale des personnes handicapées. Contraint à la fermeture à plusieurs reprises, l’établissement compte encore trois fuites actives. Il accueille 35 jeunes en situation de handicap, âgés de 12 à 20 ans.

La cheffede service de l’IME, Chrystele Bouix-Esnard, a déjà déposé plusieurs recours auprès de la mairie et de l’ARS. Désemparée face à l’absence de solutions, elle a sollicité l’aide d’Anne Devillers. « Souvent les parents d’élèves ont plus de poids dans ce genre de situation », explique cette dernière. Elle a d’abord ouvert une pétition en faveur de la « protection des jeunes en situation de handicap » de l’IME, qui a recueilli 444 signatures. Désormais, elle demande l’aide des institutions.

Les jeunes affectés par la situation

« Cette situation est anxiogène pour le public qu’on accueille », explique la cheffe de service. L’IME s’occupe de jeunes présentant une déficience intellectuelle, atteints de troubles neurologiques, génétiques ou psychiques. « Ils ont besoin d’un rituel, de repères. Ces ruptures de la prise en charge ont vraiment un effet sur eux », explique Armelle Cadoret, médecin directeur de l’IME. Ils sont aidés par les soignants pour travailler sur leurs angoisses et leur relation à l’autre. « Quand ils ne peuvent pas venir à l’IME, certains se sentent abandonnés, ajoute-t-elle. C’est compliqué si l’environnement qui est censé les aider contribue à renforcer leurs angoisses. »

Dans les couloirs, murs et plafonds sont abîmés par les fuites d'eau récurrentes.

Souvent, les fuites d’eau se traduisent par un goutte-à-goutte constant, notamment dans la salle polyvalente de l’établissement. « C’est la salle où ils font des exercices de relaxation, cela les déconcentre considérablement », explique le docteur. Des conditions particulièrement déstabilisantes. « Pour des patients souffrant de graves troubles psychologiques, par exemple, le bruit de la goutte d’eau va le perturber parce qu’il va penser qu’il est lui-même la goutte d’eau, qu’il est en train de se liquéfier », explique Armelle Cadoret. « Un jour, il y en a même une qui a pris peur et s’est enfuie en courant parce qu’elle a cru que c’était un monstre », plaisante une adolescente de l’IME au sujet des bruits de canalisation.

Un nouveau rapport d’expert attendu

« On est à deux doigts de déclarer une insalubrité », confie la chef de service de l’établissement. En trois ans, elle a échangé une centaine de mails à ce sujet avec la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et la MAIF, son assureur. Plusieurs experts mandatés par la RIVP sont intervenus et l’établissement a été refait presque entièrement. « Pourtant les fuites finissent toujours par revenir, dénonce-t-elle. Les réparations ne sont pas pérennes. » L’adjointe au maire du 19e chargée de la réduction des risques, Séverine Guy, est venue constater ces fuites en décembre 2020. « Elle pense que c’est un problème structurel du bâtiment », rapporte Chrystèle Bouix Esnard.

De son côté, Stéphanie Vergnes, responsable de l’agence de la RIVP dans le 19e arrondissement, pense que les fuites ont diverses origines. « Je ne suis pas experte donc j’ai fait appel à une société spécialisée pour établir un bilan de la situation. » Ce mardi après-midi, un expert s’est donc rendu à l’IME. Il devrait délivrer un rapport sous 15 jours. « On entend tout à fait la colère et la lassitude de la Cerep qui subit incontestablement des sinistres, des fuites et des infiltrations depuis trois ans, affirme Stéphanie Vergnes. On espère pouvoir commencer des travaux dès qu’on aura les conclusions de l’expert. »

« La goutte d’eau qui fait déborder le vase »

Le contexte sanitaire n’arrange rien. Contraints de respecter les restrictions sanitaires, les soignants ne peuvent pas regrouper les jeunes dans un même atelier. Quand une salle est inondée, et qu’un atelier est annulé, les jeunes sont donc renvoyés chez eux. « Mais ils n’ont aucune autonomie, explique Anne Devillers. Il faut rester avec eux à la maison ou payer une nounou à chaque fois. Ce sont une quarantaine de jeunes, et autant de familles, qui sont en difficulté. »

Cette situation s’ajoute à la frustration grandissante du manque de reconnaissance de leur profession. Sur les 19 soignants de l’équipe, seulement deux ont accès à la prime du Ségur. Pour une raison inhabituelle, l’IME est de nouveau fermé ce mardi. « La moitié des éducateurs, dont moi-même, se sont déclarés grévistes pour protester », explique Chrystèle Bouix Esnard. La cheffe de service et le médecin directeur s’accordent pour dire que ces fuites, « vraiment, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. »

Source 20 MINUTES.

Genève: une Maison de l’autonomie pour faciliter la vie du handicap…

Genève regroupe en un seul lieu les prestations destinées aux personnes souffrant de handicap.

La Maison de l’autonomie accueille huit associations, dont Pro Infirmis.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

 

Genève a inauguré sa première Maison de l’autonomie dans le quartier de Pont-Rouge. Destinée aux personnes en situation de handicap physique ou psychique, elle se situe dans l’ancien bâtiment de la poste et des douanes des Ports-Francs. Elle réunit 8 associations, dont Pro Infirmis, Handisport ou encore « Un brin créatif » qui propose des activités artistiques. La Maison de l’autonomie devient ainsi le plus important pôle de prestations facilement accessible aux personnes handicapées du canton. Une situation destinée à créer des synergies, selon la Directrice de Pro Infirmis, Véronique Piatti Bretton.

La construction de la Maison de l’autonomie a été rendue possible grâce aux Ports-Francs et à des donateurs privés. Pour Ntsoli Hermann, qui se déplace en chaise roulante, la Maison de l’autonomie va lui changer la vie.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

L’immeuble a été conçu pour accueillir tous types de handicap. Pour les personnes malvoyantes, le sol a été marqué comme l’explique l’architecte chef de projet Luigi Corrado.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

Parmi les huit associations, Handisport qui propose des activités sportives, Un brin créatif qui propose des activités créatives ou encore Yolo Factory, un coaching spécialisé dans la réinsertion des personnes souffrant de handicap. Mais aussi le Service de relève aux proches-aidants ou encore L’AGIS qui se charge de recruter des bénévoles.

Au coeur de la cité

La Maison de l’autonomie se trouve au coeur d’un futur quartier, celui de la Praille-Acacias-Vernet. Indispensable pour la Directrice de Pro Infirmis, Véronique Piatti Bretton.

Des salles de réunion sont à disposition des usagers mais elles peuvent aussi être louées par les personnes externes au lieu. Ce qui devrait favoriser les échanges.

La grande salle fait 130 m2 et peut accueillir 100 personnes. Elle est modulable.

Source RADIO LAC. CH

Bordeaux : « Cela m’aide à aller vers les autres », le succès d’un habitat partagé pour de jeunes adultes autistes…

SOCIAL Depuis un an, de jeunes adultes porteurs d’autisme se relaient dans un appartement partagé qui leur permet d’avancer vers davantage d’autonomie.

Bordeaux : « Cela m’aide à aller vers les autres », le succès d’un habitat partagé pour de jeunes adultes autistes

 

  • L’association ARI, soutenue par le département de la Gironde, gère un appartement partagé à Bordeaux, dans lequel neuf jeunes adultes autistes se relaient.
  • Ils y apprennent à se connaître depuis un an en partageant des activités et des sorties.
  • L’objectif est de les accompagner vers une plus grande autonomie avec, en 2024, un emménagement dans des logements individuels d’une résidence en construction.

« Dans ma vie, j’ai été beaucoup isolée donc cela m’aide à aller vers les autres et à avoir un contact avec eux », explique Mathilde, 21 ans. Elle et huit autres jeunes adultes autistes fréquentent un appartement partagé, géré par l’ Association pour la Réadaptation et l’Intégration (ARI), à Bordeaux et soutenu par le département. Situé dans le centre historique, ce bel appartement qui comporte deux chambres, ressemble à une colocation très organisée. Un tableau pour la répartition des tâches ménagères est installé à l’entrée de la cuisine et des indications sont disposées un peu partout, pour que les jeunes aient le maximum de repères.

Mathilde, 21 ans, fréquente le logement partagé pour les personnes porteuses d'autisme et piloté par l'association ARI.

 

« Ils partagent des centres d’intérêt »

L’appartement est occupé par neuf jeunes qui s’y relaient depuis un an. Mathilde y passe un à deux après-midi par semaine. Elle a déjà son propre appartement à Cestas où elle réside la semaine et retourne voir ses parents le week-end. « J’ai une passion pour le foot et quand il y a un match, je reste dormir », explique pour sa part Léo, 24 ans, qui vit chez ses parents et apprécie de s’être « fait des amis », grâce à ce logement partagé.

« Les interactions sociales chez les autistes restent quand même quelque chose de particulier, relève David Gimel-Servan, animateur coordinateur sur le projet habitat inclusif. Le but c’est de prendre le temps qu’ils apprennent à se connaître, en se servant du jeu, d’une soirée à thèmes, de repas, etc. Au bout d’un an, les jeunes partagent des centres d’intérêt et s’organisent eux-mêmes des après-midi ensemble. » Il est présent au quotidien pour les aider à structurer leur semaine et à s’organiser pour les tâches ménagères et, il fait aussi le lien avec leurs éducateurs, chargés de leur suivi médico-social.

Leur propre logement en 2024

Ce projet expérimental doit permettre à ces jeunes d’être le plus autonomes possible à l’avenir. « L’idée c’est qu’en 2024, ils aient chacun leur appartement dans un ensemble résidentiel en construction qui s’appelle le petit Bruges et qui sera construit notamment par Mésolia, bailleur social », explique Dominique Espagnet-Veloso, directeur général de l’association ARI.

Le projet immobilier comporte huit logements T1 indépendants et un neuvième avec une vocation de convivialité pour que les jeunes s’entraident et s’organisent une vie sociale. On comprend alors tout l’intérêt qu’il y a à ce qu’ils se connaissent et sympathisent avant d’y emménager. « L’idée est que ces jeunes demain ne vivent pas dans des établissements mais en logements individuels, avec le plus d’autonomie possible », souligne le directeur de l’ARI.

Un modèle à suivre

Le département soutient « une trentaine de projets d’habitat partagé, beaucoup autour de la cérébro-lésions », fait valoir Sébastien Saint Pasteur, président de la commission handicap et inclusion au département de la Gironde. « Nous sortons du modèle qui consistait à estimer que les personnes en situation de handicap devaient être dans des lieux dédiés mais qui ne soient pas forcément intégrés dans la société, là nous sommes en contraire dans une logique d’inclusion », analyse Jean-Luc Gleyze, le président du conseil départemental.

L’intégration de ces jeunes passe aussi par l’emploi et là aussi ils sont dans une dynamique positive. « J’ai fini une formation pour être animateur-soigneur assistant équitation, et cette semaine je fais un stage dans une association A cœur et à crin. A l’issue du stage, elle verra si elle peut me prendre en service civique ou pas », explique fièrement Mathilde. Titulaire d’un CAP aide à la personne, Léo a lui déposé sa candidature pour travailler dans un établissement et service d’aide par le travail (ESAT), en blanchisserie.

Source 20 MINUTES.

 

Fougères. Un projet d’habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap va voir le jour…

S’il existe des exemples au niveau national, les programmes d’habitats inclusifs sont rares dans la région.

Cet établissement novateur va permettre aux personnes en situation de handicap, de vivre aux côtés de familles « valides ».

Le projet d’habitat inclusif va se situer au niveau du nouveau quartier de La Placardière, à Fougères (Ille-et-Vilaine). Il sera près des moyens de transport « de façon à assurer le plus d’autonomie possible pour les habitants et favoriser les déplacements en circulation douce. »

 

Un nouveau projet d’habitat inclusif va être construit à Fougères (Ille-et-Vilaine). L’originalité de ce programme ? Mêler des personnes en situation de handicap avec d’autres familles « valides ». Autre singularité : l’établissement s’adressera non pas à un seul, mais à tout type de handicaps.

Quand a commencé ce projet ?

À l’initiative d’un couple fougerais, un petit collectif s’est constitué depuis 2014 pour lancer un programme d’habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap. Le collectif a été soutenu au fil du temps par différentes associations fougeraises : Droit de cité, familles actives, la MAIA, ou encore, par les services communaux.

Et après ?

L’association Le Parc, qui mène une action d’intérêt général au bénéfice d’enfants et d’adultes en situation de handicap, s’est engagée, avec le constructeur Néotoa, auprès du collectif de parents d’enfants en situation de handicap à monter à Fougères, un habitat inclusif adossé à un habitat partagé. Le terrain sera, quant à lui, mis à disposition par la ville de Fougères.

En quoi consiste ce projet d’habitat inclusif ?

L’idée est de coupler un habitat pour six personnes en situation de handicap, et un habitat participatif regroupant cinq à six familles qui souhaitent s’engager dans une démarche citoyenne pour concevoir ensemble leur lieu de vie.

Ainsi, des espaces communs seront partagés entre les personnes valides et en situation de handicap. « L’objectif est d’accoler l’habitat inclusif à un habitat partagé, décrit Gilles Denis, directeur de plusieurs établissements de l’association Le Parc, qui sera en charge du projet.

Pourquoi est-ce un programme innovant ?

Ces logements seront accessibles à tout type de handicaps (moteur, sensoriel ou encore psychique) de façon à ne pas créer d’exclusion.

Si ce type de structure existe depuis dix ans au niveau national, comme le souligne Gilles Denis, en revanche, il y en a très peu au niveau régional.

Elle permettra aux personnes en situation de handicap d’avoir accès à des logements, plutôt que de vivre dans des foyers. Et concernera en particulier, des personnes autonomes, souvent des travailleurs d’Esat (Établissement et service d’aide par le travail), qui ont une autonomie et qui leur permet de ne pas avoir de présence la nuit mais de pouvoir alerter. »

Quand et où sera construit cet habitat ?

Le projet pourrait être construit d’ici deux ans ou deux ans et demi, indique Gilles Denis. Il sera situé au niveau du nouveau quartier de La Placardière, à Fougères. L’habitat inclusif sera l’un des derniers à sortir de terre. Il sera proche des commerces et des moyens de transport de façon à assurer le plus d’autonomie possible pour les habitants et favoriser les déplacements en circulation douce.

Comment aider à l’élaboration du projet ?

Une réunion publique aurait dû avoir lieu pour que des personnes en situation de handicap et/ou leurs proches puissent élaborer avec l’association Le Parc un premier cahier des charges pour le constructeur Néotoa. Le contexte sanitaire ne le permettant pas, pour participer, il suffit de contacter l’association Le parc (Perrine Obonsawin, directrice générale au 02 99 94 86 70).

Source OUEST FRANCE.

 

LURE – 70 – Myopathe, il cherche en vain un logement adapté…

La maladie le cloue au lit. Depuis deux ans, Maxime Garnier ne peut quitter sa chambre.

Ses proches voudraient pouvoir le déplacer au salon ou sur la terrasse.

Mais l’exiguïté de l’appartement ne le permet pas.

Ils lancent un appel pour trouver un logement plus grand.

Myopathe, il cherche en vain un logement adapté

Confiné depuis deux ans dans sa chambre. Au mur un grand poster de Bob Marley et des photos de sorties avec ses amis. Mais c’était dans le monde d’avant. Avant que son état ne s’aggrave. Maxime Garnier est atteint de myopathie de Duchenne.

« Je suis presque tout le temps à ses côtés. Je me fais remplacer quelques heures pour aller faire des courses »

Une pathologie qui entraîne une dystrophie musculaire. L’évolution de la maladie est inexorable. À l’adolescence, s’est retrouvé en fauteuil roulant. Il souffre de graves troubles cardiaques et est sous assistance respiratoire. En 2018, son état de santé s’est aggravé. Il n’a plus quitté sa chambre et ne peut se déplacer en fauteuil roulant. « Il ne se lève plus à cause d’une dégénérescence neuromusculaire. C’est la galère », soupire Isabelle Garnier, sa mère qui est également son aidante. « Je suis presque tout le temps à ses côtés. Je me fais remplacer quelques heures pour aller faire des courses ».

« En tant qu’aidante, je n’ai pas beaucoup cotisé »

Le logement qu’elle loue n’est plus adapté. Les portes sont trop étroites pour laisser passer le lit. « Quand nous avons déménagé, il a fallu porter Maxime pour le mettre dans sa chambre après avoir installé le lit ». Elle voudrait déménager et a même envisagé d’acheter un logement ou lui construire un logement adapté. Baptiste, son autre fils et des amis voulaient lancer une cagnotte pour lui venir en aide. Mais Isabelle Garnier a renoncé à son projet faute de ressources suffisantes. « Je serai bientôt à la retraite et je toucherai à peine 400 €. En tant qu’aidante, je n’ai pas beaucoup cotisé ».

« On voudrait qu’il puisse quitter sa chambre pour aller au salon ou sur la terrasse »

Elle cherche à louer un logement de plain-pied avec au moins trois chambres. Dont une grande pour Maxime afin de faciliter les soins. « J’aimerais trouver plutôt à la campagne ». Maxime fête ce mercredi ses 32 ans. Depuis son lit, il est relié aux autres grâce à un ordinateur à commande oculaire. Une fenêtre sur ce monde qu’il n’entrevoit plus que par sa fenêtre. « Le net lui apporte une interaction sociale », souligne Bastien Ferretti, un ami d’enfance. « Mais on voudrait qu’il puisse quitter sa chambre pour aller au salon ou sur la terrasse ».

Si vous avez un logement à louer, vous pouvez contacter Maxime au 06 45 70 39 49.

Source EST REPUBLICAIN.

Changer de regard sur le handicap pour une meilleure inclusion des personnes handicapées…

L’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap reste difficile.

La crise du Covid pourrait encore aggraver cette situation, craint Consuelo Bénicourt, directrice RSE chez Sopra Steria.

Elle fait le point sur la situation et révèle les pistes à suivre.

Changer de regard sur le handicap pour une meilleure inclusion des personnes handicapées

 

12 millions : c’est le nombre de personnes touchées par un handicap en France, soit près de 20 % de la population française (1). Le handicap est une cause importante d’exclusion dans la société comme dans l’entreprise, malgré les avancées législatives. Plus de 30 ans après le vote de la loi de 1987 en faveur de l’emploi des personnes handicapées et l’instauration – entre autres – de l’obligation pour les entreprises d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés (2), le bilan reste mitigé. Le taux de chômage des actifs reconnus handicapés (18 %) (3) est aujourd’hui plus du double de la moyenne nationale, tandis que le taux de travailleurs handicapés dans le secteur privé atteint à peine 4 % (3,8 %) (4). Éducation, accès aux infrastructures ou encore insertion professionnelle, force est de constater qu’il reste encore du chemin à parcourir et la crise sanitaire que nous vivons ne fait qu’accentuer ce constat d’exclusion.

La Covid-19 : accélératrice des difficultés pour les personnes en situation de handicap

Inégalités en matière d’accès à l’emploi et au logement, sous-représentation, difficultés d’accessibilité : tandis que le handicap concerne près d’1 Français sur 6, de nombreux progrès restent à faire pour garantir le respect des droits fondamentaux et l’autonomie.

Il ne fait aujourd’hui aucun doute que la Covid-19 accentue les difficultés et inquiète à juste titre les personnes en situation de handicap. En effet, selon un sondage IFOP pour l’AGEFIPH réalisé en juin dernier (5), 48 % des personnes en situation de handicap se disent inquiètes à l’idée de perdre leur emploi dans les mois à venir, 41 % des demandeurs d’emploi en situation de handicap affirment avoir été concernés par le report ou l’annulation d’une formation et 16 % par l’interruption d’un contrat court.

A ces inquiétudes s’ajoutent le bouleversement du quotidien : le port du masque isole les personnes sourdes ou malentendantes, les personnes aveugles ou malvoyantes sont privées du sens du toucher, … Il est urgent que les entreprises adaptent les outils de travail de leurs salariés tout en tenant compte de leur handicap dans les modalités de l’exercice professionnel. Il en va de même pour l’accès à l’enseignement, alors que de nombreux élèves et étudiants en situation de handicap n’ont pas pu suivre leur scolarité pendant plusieurs mois.

Faciliter l’accès à l’enseignement supérieur pour contribuer à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap

Dans le secteur du numérique, le principal frein au recrutement est le manque de candidats diplômés de l’enseignement supérieur, puisque 80 % des personnes en situation de handicap ont un niveau d’étude inférieur au baccalauréat.

Pourtant, les initiatives pour améliorer l’accès des jeunes en situation de handicap à l’enseignement supérieur ne manquent pas. En attestent les annonces du gouvernement en février 2020, qui souhaite notamment mettre l’accent sur le développement de l’apprentissage et les dispositifs d’accompagnement scolaire pour faciliter leur orientation. Sans oublier les programmes de bourses : alors que l’accès aux études supérieures engendre déjà des frais importants, auxquels s’ajoutent ceux liés à la compensation du handicap, ces aides favorisent l’autonomie et l’indépendance des étudiants en situation de handicap et permettent une meilleure prise en charge de leurs besoins spécifiques.

Si le gouvernement a fait du handicap et de l’insertion professionnelle des personnes handicapées une cause nationale, force est de constater que la crise sanitaire renforce les difficultés sur le plan scolaire. Prenons l’exemple de l’enseignement à distance : les universités ont dû adapter les outils de visioconférence et effectuer des transcriptions pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent suivre les cours en ligne.

Déconstruire les stéréotypes

Le handicap est bien souvent circonscrit aux déficiences physiques et motrices, et représenté par un seul et même élément, le fauteuil roulant. Pourtant, l’AGEFIPH (6) précise que moins de 5 % des personnes touchées par une déficience motrice se déplacent en fauteuil roulant. Cette perception du handicap contribue à forger une représentation sociale plus que partielle, comme l’illustrent les films « Intouchables » et, plus récemment, « Hors-normes ». Autre exemple parmi tant d’autres : pourquoi les stationnements réservés sont-ils uniquement symbolisés par un pictogramme dépeignant un fauteuil roulant ? Il devient urgent de déconstruire ces stéréotypes. Les médias, mais aussi le monde de la culture dans son ensemble, ont un rôle à jouer.

Enfin, dans le monde de l’entreprise, il est important de mettre en œuvre des initiatives permettant de lutter contre ces stéréotypes, à l’externe comme en interne, pour faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap. A l’externe, cela peut se traduire par des programmes de soutien scolaire, la participation à des rencontres ou encore le soutien de challenges étudiants. En interne, il est important d’accompagner les managers et les équipes, ou encore de proposer des sessions de e-learning, et de prendre en considération les difficultés supplémentaires liées à la crise sanitaire.

Le gouvernement et les entreprises ont déjà beaucoup œuvré pour une meilleure représentation des personnes handicapées. C’est une dynamique positive qu’il nous faut accélérer, surtout face à la situation inédite que nous vivons : les médias et la société civile doivent jouer leur rôle et partager une vision du handicap plus réaliste pour contribuer à déconstruire les stéréotypes et faire prendre conscience des difficultés supplémentaires qu’engendrent la crise sanitaire.

Plus que jamais, l’inclusion doit être une priorité et le numérique en est un véritable accélérateur : à nous, entreprises, d’accompagner et de soutenir l’innovation. Collectivement, agissons pour faciliter l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées et construire un monde d’après inclusif.

Consuelo Bénicourt, Directrice RSE chez Sopra Steria

Les avis d’experts sont publiés sous l’entière responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction de L’Usine nouvelle.


(3)Taux de chômage des personnes handicapées en 2018 (Source : Agefiph.fr, Chiffres-clés juin 2019)

(4)Taux d’emploi direct 1 de personnes handicapées en 2016 dans les entreprises privées (Source : Agefiph.fr, Chiffres-clés juin 2019)

(6) AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées)

Source L’USINE NOUVELLE.

Habitat inclusif et handicap : le choix de la liberté… Vidéo.

L’Association Départementale de Parents et Amis de Personnes Handicapées mentales (ADAPEI) de la Creuse porte depuis un an un projet d’habitats inclusifs.

Cela permet à des personnes handicapées, de quitter le giron familial pour vivre seules, mais jamais isolés, dans des appartements.

Autonomes mais jamais isolés.

 

Victor Tournaud, 18 ans, est élève en terminale STMG au lycée d’Aubusson. Depuis le 18 décembre dernier, il vit seul dans un appartement de 55m² du centre-ville.

Presque banal, si ce n’est que Victor est autiste, atteint du syndrome d’Asperger. C’est lui qui a voulu quitter la maison familiale, un choix qu’il ne regrette absolument pas : « Je m’en sors bien globalement, je sais me faire à manger, la vaisselle, j’assure mon ménage. Je me rend à l’école tous les jours pour suivre mes études. J’ai besoin d’aide pour des tâches complexes ou qui demandent beaucoup d’énergie, mais dans l’ensemble je me débrouille seul. »

Avec sa maman, dès qu’ils ont entendu parler de ce projet d’habitat inclusif, porté par l’ADAPEI de Creuse, ils ont postulé.

Certes, le loyer et les charges sont de près de 500€, il y a bien sûr des aides, mais la maman de Victor est elle aussi ravie, sidérée des progrès réalisés par son fils en à peine un mois : « C’est hyper positif, déjà un mieux-être pour lui, parce qu’il se sent beaucoup mieux qu’à la maison, il peut vivre à son rythme. Il est beaucoup plus apaisé, il peut se ressourcer parce qu’ici c’est le silence et il en a vraiment besoin. Et puis c’est très positif aussi au niveau de son autonomie. »

Particularité de ces habitats inclusifs : aussi bien à Aubusson qu’à Guéret, il y a au cœur des résidence un appartement supplémentaire, commun à tous.

Ainsi à Guéret, quand les jeunes mariés Leatitia et Fabrice d’un côté, et Jean-Jacques de l’autre, veulent se retrouver, ils viennent là, pour un repas, des ateliers ou des discussions, avec leur animatrice. Cela, pour lutter contre l’isolement.

« L’appart collectif permet de se retrouver, on arrive là on boit un café, on programme ce qu’on va faire sur la semaine, on change des choses si on a envie de les changer, ça permet de garder toujours du lien sociale. » Explique Charlotte Poiret, animatrice Habitat Inclusif ADAPEI Guéret.

L’ADAPEI de la Creuse espère pouvoir proposer 18 appartements de ce type, d’ici la fin de l’année 2021.

Source FR3.

 

Le coup de gueule d’une mère varoise à la recherche d’un appartement pour son fils handicapé à Bayonne… « On ne loue pas à des handicapés » !

C’est un combat de plus à mener pour une mère varoise et son fils handicapé de 30 ans : trouver un logement à Bayonne afin qu’il puisse commencer à travailler.

Il a une promesse d’embauche, mais agences comme particuliers refusent de lui louer un logement, malgré des garanties financières.

Maxime se bat quotidiennement pour retrouver une vie "normale"

 

Le coup de gueule et la révolte d’une mère de famille varoise et de son fils, handicapé suite à un très grave accident de la route il y a six ans. Accident qui a laissé Maxime, aujourd’hui âgé de 30 ans avec d’importantes séquelles imposant le recours à un fauteuil roulant. Alors qu’une entreprise a fait confiance au jeune homme et lui a donné un emploi à Bayonne, Florence Perret ne trouve pas de logement. « Le handicap les rebute » indique t-elle. Si cette maman accepte de parler aujourd’hui, c’est pour aider son fils, mais aussi pour changer la vision de la société sur le handicap. Afin que tous les handicapés aient une chance.

Après six ans d’un pénible combat quotidien pour sa reconstruction physique, Maxime est prêt désormais à retrouver une vie active. Promesse d’embauche à la main dans un restaurant de Bayonne, sa maman s’active depuis le mois d’août pour trouver désormais un logement. Mais c’est une nouvelle bataille qui est engagée.

« On ne loue pas à des handicapés »

Plus de quatre mois qu’elle essaye de trouver un T2 avec ascenseur à Bayonne. Agences, particuliers, une cinquantaine d’annonces épluchées. Et à chaque fois la même réponse négative. « On a l’impression qu’on est dans un combat permanent, que ce soit pour l’habitat, le matériel ou l’accès. Et avoir accès à l’habitat, c’est la fin du monde. Mission impossible. Une agence m’a même clairement répondu qu’elle ne louait pas aux handicapés » témoigne Florence Perret.

Pourtant, Maxime dispose de toutes les garanties pour honorer le paiement de son loyer. Son mi-temps, sa pension, et même deux ou trois garants. « J’ai même proposé de payer quatre mois d’avance de loyer pour rassurer les propriétaires » raconte la maman, qui explique se battre pour son fils mais aussi pour tous les autres handicapés.

« C’est une chance d’un nouveau départ »

Face à toutes ces réponses négatives, ces portes qui se ferment, Florence Perret s’interroge : « Comment ne pas tendre la main à quelqu’un qui peut redémarrer dans la vie après six ans de combat, et même si les combats ne sont pas finis. C’est juste pour retrouver une autonomie. Pourquoi est-ce qu’on ne leur donne pas le droit de vivre comme tout le monde ? Cet appartement pour lui, c’est une chance de nouveau départ« , conclut-elle.

Source FRANCE BLEU.

TÉMOIGNAGE. En raison de son handicap, on lui refuse le transfert de son nom sur le bail…

On refuse à Antoine le transfert de son nom sur le bail en raison de son handicap.

Il a alors saisi le Défenseur des droits. Délégué à la Direction des quartiers Nord-Est à Rennes, Khaled Drider témoigne.

Son nom sur le bail lui a été refusé car il est handicapé (photo d’illustration).

 

Khaled Drider est délégué à la Direction des quartiers nord-est à Rennes. Il a été contacté par Antoine, handicapé, qui souhaitait obtenir un changement de nom sur son bail. Témoignage :

« Après l’abandon du domicile familial par sa compagne qui était titulaire du bail, Antoine, très lourdement handicapé, souhaitait effectuer le changement de nom sur son bail, sans y parvenir. Désespéré, il a pris rendez-vous avec moi par téléphone, ne pouvant se déplacer.

Au cours de notre entretien, Antoine m’a expliqué tous les détails de sa situation. Il avait contacté l’agence immobilière pour effectuer le changement de titulaire du bail, mais cette dernière n’avait pas accédé à sa demande. L’agence lui avait expliqué que, compte tenu de son handicap, il devrait se tourner vers une structure adaptée, plus conforme à sa situation, plutôt que de rester dans son logement actuel.

Se voyant dans une impasse, il m’a demandé si je pouvais intervenir. J’ai alors décidé de m’adresser par courrier à l’agence. Je leur ai expliqué que la situation d’Antoine justifiait un changement de nom sur le bail de ce logement qu’il occupait depuis plus d’un an et que, ne pas accéder à une telle demande, pourrait être constitutif d’une discrimination en raison de son handicap.

Après l’envoi de mon courrier, Antoine a été contacté par l’agence qui a procédé au changement de nom de titulaire du bail. »

Si comme Antoine, vous pensez avoir été victime d’une discrimination liée à votre handicap, le Défenseur des droits vous aide à mieux comprendre vos droits et vous oriente dans vos démarches. Contactez gratuitement un des délégués de votre département, proche de chez vous (www.defenseurdesdroits.fr, rubrique saisir).

Source OUEST FRANCE.

 

 

 

Le Mans. Amputé à une jambe, il milite pour améliorer le quotidien des personnes handicapées…

Vice-président de la CNL 72 (Confédération nationale du logement), le Manceau Michel Provost demande que les bailleurs sociaux construisent plus de logements adaptés aux personnes handicapées.

Il salue par ailleurs le travail de l’Arche et invite des mécènes à venir en aide à ce centre d’hospitalisation.

 

Michel Provost, vice-président de la CNL 72.

Fin 2019, il y a environ un an, Michel Provost n’avait pas vraiment le moral. Et pour cause. Victime d’artérite, il devait alors être amputé de la partie inférieure de la jambe droite. Le retraité manceau qui est bénévole et même vice-président de la CNL 72 (Confédération nationale du logement) depuis plusieurs années accuse logiquement le coup. Mais son expérience d’hospitalisation à l’Arche de Saint-Saturnin va lui faire retrouver le sourire.

J’ai trouvé dans ce centre la force de remonter la pente, grâce à la solidarité qui s’installe entre les patients, mais également grâce aux équipes professionnelles. Le personnel est très compétent à tous les niveaux […]. Tout est pensé pour permettre aux patients une progression salutaire, les équipements sont au top, les équipes d’animation sont très à l’écoute et se battent pour remonter le moral des patients.

L’importance du repas

Seul point faible selon lui : la restauration. L’homme de 68 ans raconte à ce sujet une anecdote. Un jour, on nous a servi un plat de nouilles brûlé. Je l’ai pris en photo puis j’ai envoyé un mail au directeur en disant que c’était inadmissible. Deux jours plus tard, le militant dans l’âme est reçu par le directeur qui concède que des améliorations sont possibles, à condition d’avoir plus de finances.

Michel Provost s’est alors promis de sensibiliser le maximum de personnes à ce problème. L’Arche fonctionne grâce aux allocations de la sécurité sociale et aux dons. Ces dons sont nécessaires et j’invite les mécènes, les banques, à faire un effort pour les aider. Ne serait-ce que pour permettre l’amélioration des repas. Pour les patients traumatisés ou désespérés, il faut savoir que l’instant du repas est très important.

« Construire plus de logements adaptés »

Mais Michel Provost n’oublie pas la casquette de bénévole à la CNL qu’il a reprise cette année. Celui qui seconde le président Joël Bigot est également membre du conseil d’administration du bailleur social Le Mans métropole habitat où il représente les habitants. C’est également lui qui anime la page Facebook de la CNL72.

Et de l’avis de Michel Provost, on peut mieux faire en matière d’habitat adapté. Les bailleurs sociaux devraient construire plus de logements adaptés. Devenir handicapé peut briser une vie, il faut être conscient de cela.

Et à défaut de logements spécifiques, des aménagements peuvent être faits au cas par cas. Mon appartement n’est pas un logement spécifique mais il me convient très bien. Il a juste fallu quelques petits aménagements. Selon les handicaps, il suffit parfois de voir les problèmes ergonomiques qui se posent.

Avec la CNL72, Michel Provost se tient en tout cas à disposition des habitants qui ont besoin d’aide sur les questions de handicap et plus largement de logement. La CNL peut aider les personnes handicapées, les gens peuvent nous appeler, note-t-il tout en rappelant que sa fédération milite aussi pour la préservation du pouvoir d’achat et l’amélioration de la vie quotidienne.

Pour contacter la CNL 72 : cnl72@wanadoo.fr ; ou @cnl72 sur Facebook

Pour contacter Michel Provost : michel.provost720@gmail.com ; 07 70 25 57 44.

Source OUEST FRANCE.