Juliette Taisne : « Le handicap n’arrête pas tout »…

Juliette Taisne, étudiante à AMOS Sport Business School Paris, revient pour SPORTMAG sur la journée de sensibilisation au handisport et handicap organisée le 22 avril dernier avec des élèves de sa classe.

Juliette Taisne : « Le handicap n’arrête pas tout »

 

Nous sommes dans une classe qui comporte une spécialité Evénementiel et dans le cadre de cette spécialité, nous devions organiser un événement. Nous nous sommes dit « Pourquoi pas organiser un événement handisport ? ». L’occasion était idéale, d’autant plus avec l’arrivée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Nous nous sommes directement tournés vers la Fédération Handisport car nous estimions que c’était eux qui pouvait nous amener le plus d’éléments pour l’organisation de cette journée. L’événement a eu lieu dans un complexe d’Urban Soccer dans le 13e arrondissement de Paris.

Le handisport récolte de nombreux trophées, notamment lors des derniers Jeux paralympiques et durant le championnat d’Europe de rugby-fauteuil à Paris qui a vu la France sacrée. C’est ce qui vous a convaincu d’organiser cette journée de sensibilisation ? 

Exactement. Ces différentes victoires nous ont poussé à organiser une journée découverte du handisport afin que les étudiants se rendent compte qu’il n’y a pas seulement que du sport « normal« . Les étudiants se sont aperçus qu’il était également possible de pratiquer une activite physique et sportive malgré un handicap. Il était aussi primordial pour nous de sensibiliser sur le sujet. Bien que l’on parle davantage du handisport, les étudiants ne connaissent pas tous les sports et cela se voit avec les Jeux paralympiques, notamment au niveau de l’audimat.

Etait-ce important pour vous de convier des para-athlètes ?

Oui, clairement. Proposer des ateliers handisports était une bonne chose à nos yeux. Ce qui l’était encore plus, c’était d’inviter des athlètes pour illustrer nos activités, expliquer les règles de leurs disciplines et aussi mettre en avant leur expérience car ces échanges captivent souvent les étudiants car ça va au-delà du sport. C’était important que l’on puisse recevoir des athlètes.

En plus de la dimension sportive, l’aspect social entre également en compte…

Absolument. Parler de ce que l’on peut faire ou non et montrer que le handicap n’arrête pas tout, qu’il est possible de faire plein de choses dont vivre avec.

Comment s’est découpée cette journée ?

Elle s’est découpée en deux parties et deux groupes d’étudiants qui ont alterné la journée durant les trois activités proposées. Des coachs et athlètes de volley-assis (Jérôme Dumas, Clinton Sediki, Corentin Roudaut et David Legallois, tous quatre issus du Paris Université Club) étaient dispatchés sur le terrain. Ils tournent dans la journée entre les initiations au volley-assis, basket-fauteuil et cécifoot.

Trois sports ont été présentés : le cécifoot, le basket-fauteuil et le volley-assis. Pourquoi avoir choisi ces sports ?

Le basket-fauteil a été choisi afin de montrer aux étudiants les sensations lorsqu’on se trouve dans un fauteuil. On a nous-mêmes essayé et on se rend compte que ce n’est pas si simple que cela d’avancer en étant assis, qui plus est avec un ballon.

Quant au volley-assis, il a été choisi pour montrer la complexité de se déplacer à même les mains et aussi pour lever les à-priori que peut contenir cette pratique.

Et le cécifoot, parce que les élèves apprécient énormément le football, et on peut de cette manière leur prouver qu’il est possible de pratiquer le foot malgré une déficience visuelle. Avec cette discipline, on voulait faire part de la difficulté de perdre ses repères quand on est atteint d’un handicap visuel.

Se retrouver en situation de handicap peut malheureusement arriver à tout le monde. Les étudiants se sont tous montrés volontaires et avaient tous envie d’essayer les disciplines. Nous sommes contentes de la façon dont s’est déroulée l’événement.

Quels ont été les retours sur cet événement de la part des étudiants ?

Les retours ont été bons. Les étudiants étaient ravis d’essayer de nombreux sports durant cette journée de sensibilisation au handisport. Notamment le basket-fauteuil, sport dans lequel bon nombre d’élèves m’ont confié avoir apprécié cette discipline. Nous avons débriefé en milieu de journée avec les étudiants avant de leur fournir un questionnaire de satisfaction à l’issue de la journée afin d’avoir leur avis sur la tenue de l’événement, l’organisation et s’ils ont aimé.

D’autres journées de sensibilisation au handicap seront-elles prévues à l’avenir ?

Nous aimerions bien organiser d’autres journées de ce genre. Les étudiants ont semblé ravis de l’événement et je pense que le personnel administratif, également présent au quasi-complet lors de la journée de sensibilisation au handicap, aura vraiment envie de renouveler l’expérience parce que ça lie bien les étudiants les uns entre les autres. Les membres de l’école désirent créer une équipe afin d’affronter les étudiants mais également découvrir d’autres disciplines du handisport. Ils ne connaissaient pas forcément les règles de certains handisports. Tout le monde peut découvrir quelque chose et c’est plutôt chouette.

Source SPORT MAG.

 

Trottoirs étroits, rues pavées : à Milly-la-Forêt, le parcours semé d’embûches des personnes en situation de handicap…

Se déplacer dans les rues de la commune relève du parcours du combattant pour les personnes en situation de handicap.

Visite de terrain avec l’Association Soutien déficiences visuelles et l’APF France Handicap.

Milly-la-Forêt, jeudi 14 avril 2022. En raison des trottoirs trop étroits et des pavés peu praticables, Fabienne et son accompagnateur sont obligés d'emprunter la chaussée. LP/Florian Garcia

 

En fauteuil, aidé d’un chien guide ou simplement avec une canne blanche, se déplacer dans les rues de Milly-la-Forêt lorsqu’on est en situation de handicap tourne vite au cauchemar. Chargée d’histoire, la commune tient son inestimable cachet de ses rues pavées, de sa halle médiévale et de ses terrasses de cafés qui grignotent l’espace public.

Mais ce charme, plébiscité par les valides, fait vivre un véritable enfer aux personnes handicapées. Afin de sensibiliser l’opinion publique à l’accessibilité des communes aux personnes en situation de handicap, deux associations ont organisé une déambulation dans les rues de la ville.

Pour cette expérience grandeur nature, l’Association Soutien Déficiences Visuelles (ASDV 91) et l’APF France Handicap ont donné rendez-vous à plusieurs de leurs membres, rue Pachau, à seulement quelques encâblures du centre-ville. Après une rapide présentation, le petit groupe se met en mouvement. À peine la rue traversée, un premier obstacle vient gâcher la fête.

« Le trottoir est trop étroit… On va aller sur la route, ce sera mieux », lance Fabienne à son accompagnateur qui pousse le fauteuil frôlé par les voitures.

Milly-la-Forêt, jeudi 14 avril 2022. A Milly-la-Forêt, les trottoirs sont étroits et pas adaptés au déplacement des personnes en fauteuil.

Sur le trottoir, l’expérience n’est guère plus concluante pour Patrice, déficient visuel de 73 ans. « Pour moi aussi le trottoir est trop étroit, appuie-t-il. Mon accompagnateur ne peut pas rester à côté de moi. Il est obligé de marcher sur la route. »

Cette marche, dangereuse pour l’accompagnateur, l’est également pour Patrice qui, pourtant, est bien sur le trottoir. « Il y a des obstacles en plein milieu, fait remarquer le septuagénaire en faisant référence à une poubelle, rue Saint-Pierre. Ce n’est vraiment pas évident. »


Au bout de la rue, Lydie Mimis, chargée de mission Accessibilité pour APF France Handicap, s’arrête brusquement. « Regardez, il n’y a pas de dévers pour descendre ou monter sur le trottoir. Comment font les fauteuils ? » Fabienne acquiesce : « Si je suis seule, je ne peux pas monter, conclut-elle. »

Autre problème, les passages piétons sont dépourvus de bande podotactile, ces revêtements en relief qui indique la fin du trottoir aux personnes malvoyantes. « Nous avons bien conscience que tous les aménagements ne sont pas possibles, poursuit Pascal Aubert, directeur territorial de l’APF France Handicap pour l’Essonne, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne. Mais il est possible de faire beaucoup mieux. »

Comment concilier accessibilité et patrimoine

Malgré les obstacles, le groupe parvient à regagner le centre-ville. Mais là encore, les embûches sont nombreuses. « À votre avis, comment font les personnes handicapées pour traverser la place, reprend la chargée de mission Accessibilité. Il faut slalomer entre les voitures. Et quand ils y arrivent, ils sont de nouveau confrontés à une marche de la hauteur d’un pavé.

C’est incroyable, les commerçants ont aménagé leur espace pour recevoir des fauteuils mais ces derniers ne peuvent même pas monter sur le trottoir. »

Milly-la-Forêt, jeudi 14 avril 2022. L'Association Soutien Déficiences Visuelles (ASDV 91) a organisé, avec l'APF France Handicap, une déambulation dans le centre de la commune afin de sensibiliser le public au déplacement des personnes en situation de handicap.

Contacté, le maire Patrice Sainsard (SE) reconnaît que concilier accessibilité et patrimoine n’est pas une mince affaire. « À Milly-la-Forêt, les trottoirs et les rues sont étroits, reconnaît-il. Si on élargit les trottoirs, les rues ne seront plus assez grandes. »

Toutefois, l’élu assure que les aménagements de voirie à venir « en tiendront compte ». « Nous allons également installer des bandes rugueuses pour les personnes malvoyantes et rallonger le circuit accessible aux fauteuils roulants qui se trouve devant la maison de retraite, poursuit Patrice Sainsard. Enfin, s’il faut agir en urgence sur un cas précis, nous essaierons de répondre à la demande. »

Source LE PARISIEN.

Son chien guide d’aveugle lui a sauvé la vie…

« Je lui fais entièrement confiance ». Reggae, un chien guide d’aveugle et Anna, une Vençoise malvoyante depuis 10 ans, sont désormais inséparables. 

Reggae est un golden retriever âgé de deux ans. Il est dressé pour être chien guide d'aveugle

 

Cette belle histoire, c’est France Bleu Azur qui vous la raconte. Anna est malvoyante et habite à Vence dans les Alpes-Maritimes. Il y a dix ans elle a perdu la vue progressivement à cause d’un glaucome.  Depuis quelques semaines, elle est accompagnée par un chien guide d’aveugle, Reggae, un golden retriever couleur caramel.

Une connexion parfaite

« Il apprend très vite. Pour lui c’est un jeu. Je peux lui demander de chercher une marche ou un stop. Il connait aussi sa droite et sa gauche », explique Anna. « Quand il arrive devant une porte : si elle est ouverte il entre. Si elle est fermée il met sa truffe au niveau de la poignée pour lui indiquer où elle est », ajoute Sandie, l’éducatrice qui a dressé Reggae.

Sérénité et protection

Quand un vélo frôle Anna, Reggae ralentit. Il s’arrête, la regarde et lui a même déjà sauvé la vie. « L’autre jour un camion est arrivé, enfin je pense que c’était un camion, et il m’a fait passer à côté. C’est lui qui m’a protégé », raconte Anna. Avant d’avoir Reggae elle utilisait une canne électronique mais ce chien a changé son quotidien et cette Vençoise confie qu’elle aurait du mal à s’en passer désormais. « Je lui fais totalement confiance. Un chien c’est fidèle. »

Reggae a été donné à Anna. Son éducation a été financée en partie par des dons effectués auprès de la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles.

Source FRANCE BLEU.

Cette invention pourrait révolutionner le quotidien des personnes malvoyantes…

Des chercheurs de l’Université de Munich, en Allemagne, ont mis au point un dispositif permettant aux personnes malvoyantes de se déplacer en évitant les obstacles.

Les lunettes 3D permettent de cartographier l’espace pour repérer les obstacles sur un parcours.

 

Aujourd’hui encore, la canne blanche reste la meilleure alliée des personnes malvoyantes pour se déplacer. Si elle permet de détecter les obstacles à proximité immédiate, en revanche, difficile de repérer les plus éloignés. Des chercheurs de l’Université de Munich, en Allemagne, ont développé un outil qui pourrait permettre de résoudre ce problème.

« Jusqu’ici, la plupart des systèmes échouaient à renvoyer les données tridimensionnelles en fonction des conditions lumineuses. Nous avons mis au point un dispositif qui utilise une caméra 3D, combinée à une manchette « haptique (1) ». Il a été testé sur un parcours dans des conditions de basse luminosité. Tous les utilisateurs ont réussi à terminer le circuit, améliorant même leur performance après plusieurs essais », explique les chercheurs dans un article publié en janvier.

La manchette « haptique » qui permet aux personnes malvoyantes de percevoir les vibrations.

Se déplacer en fonction de vibrations

Le prototype est composé de lunettes-caméra 3D, dont la vision est similaire aux casques de réalité virtuelle. Elles permettent de cartographier l’environnement du porteur. Puis, grâce à un algorithme informatique, les informations visuelles sont transmises sous forme de vibrations jusqu’à la manchette haptique. « L’image est échantillonnée sur un tableau divisé en cases, cinq par cinq. Chacun des éléments correspondant à une zone de vibration sur l’avant-bras », précise les inventeurs du dispositif.

Représentation de la vision cartographiée des lunettes correspondant aux vibrations.

Des vibrations plus ou moins puissantes, en fonction de la distance des obstacles et de leur répartition dans l’espace. « Un couloir étroit va générer des vibrations intenses sur chaque côté de la manchette, l’intensité diminuant quand le porteur se dirigera bien au centre de la zone », indique les chercheurs. Les utilisateurs pourront donc se déplacer suivant la sensibilité des tremblements.

Une invention qui pourrait révolutionner le quotidien de millions de personnes alors que près de 36 millions de personnes dans le monde sont aveugles, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé. En France, la Fédération nationale des aveugles de France estime que près d’1,7 million de personnes sont atteintes de troubles de la vision. Parmi lesquelles, 207 000 personnes aveugles et 932 000 malvoyants moyens.

(1) Qui concerne le sens du toucher.

Source OUEST FRANCE.

Incontournable en milieu scolaire, l’interface Pronote est « une barrière de plus » pour les non-voyants…

C’est le plus répandu des outils numériques utilisés dans les collèges et les lycées : Pronote comptabilise 17 millions d’utilisateurs.

Problème : l’interface n’est pas conçue pour être accessible aux déficients visuels.

Une association envisage un recours devant la justice. 

L'interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d'accéder aux notes des élèves et aux informations relatives à leur scolarité

L’interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d’accéder aux notes des élèves et aux informations relatives à leur scolarité 

Les confinements l’ont ancrée dans le quotidien des professeurs, des élèves et de leurs parents. L’interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d’accéder aux notes des enfants et aux informations relatives à leur scolarité. Sauf que l’outil n’est pas conçu pour être accessible aux déficients visuels. Ce qui pénalise une partie de la population en situation de handicap.

« La difficulté que je rencontre avec Pronote, c’est son manque d’accessibilité avec les lecteurs d’écran« , explique Yannick, mal-voyant, et père de deux lycéens. « Nous utilisons des logiciels qui nous permettent d’avoir toutes les informations qui sont écrites, vocalisées ou renvoyées vers une plage braille. Lorsque l’on est sur une plateforme, sur un téléphone ou sur un site web, l’idée est de récupérer des informations écrites.« Avec Pronote, même la première étape n’est pas possible sans aide : pour se connecter, il faut scanner un QR code et donc viser l’image.

« Dépendance »

Autre exemple donné par Yannick : « Si on veut contacter un professeur, il y a un tableau dans lequel on peut cliquer sur un nom. Là, c’est pareil, on ne peut pas cliquer sur le nom ou bien on n’est pas sûr du bon professeur auquel écrire. Cela nous met dans un état de dépendance vis-à-vis de nos enfants parce que, souvent, on passe par eux pour avoir des informations. » 

« Cela nous empêche de jouer notre rôle de parents. « 

Ses enfants n’ont pas de problème de vue, ils sont scolarisés dans un lycée qui utilise Pronote, comme la majorité des établissements. Mais ce papa avoue perdre le fil, surtout depuis le début de la crise sanitaire. Il ne peut plus suivre en autonomie la scolarité de ses enfants. « J’ai tendance à leur demander, donc s’ils ont envie de me donner les informations, ils me les donnent mais on peut très bien imaginer qu’ils n’aient pas envie de le faire, pour une mauvaise note par exemple. On est sur une relation de confiance avec eux mais on pourrait très bien se retrouver avec des enfants qui n’ont pas envie de dire des choses qui les concernent ou alors qui minimisent des informations jugées peu importantes. »

« Aujourd’hui les professeurs n’utilisent plus que ce type d’interface »

Gaétan et Anthony, les deux garçons de Yannick, sont en classes de seconde et de terminale cette année. Mais leur père est confronté au problème depuis leur entrée au collège. Selon les mises à jour du site, certaines fonctionnalités sont parfois accessibles, mais d’autres ne le sont plus. La généralisation de Pronote dans le quotidien des élèves et des enseignants depuis deux ans lui complique encore la tâche.

« Aujourd’hui les professeurs n’utilisent plus que ce type d’interface« , constate Yannick. « Quand vous leur demandez leur adresse mail pour pouvoir échanger, ils vous disent, non, il faut communiquer par Pronote. Cela nous met une barrière de plus, pour échanger sur le suivi de la scolarité de nos enfants. À l’heure où l’on dit qu’il faut que les parents s’investissent dans le suivi de leurs enfants, moi j’ai le sentiment que je ne peux pas le faire, à cause du manque d’accessibilité d’un outil qui est quand même utilisé par l’État et pour lequel on pourrait attendre quand même un minimum de prise en compte de tous les publics, d’autant qu’il y a des lois sur l’accessibilité numérique. »

Vers un recours en justice ?

Les sites de service public ont en effet l’obligation d’être lisibles par tous, ce qui n’est pas le cas de Pronote, qui est un site privé. Hervé Rihal, de l’association Accompagner, promouvoir, intégrer les déficients visuels (ApiDV) est lui même non-voyant et ancien professeur de droit public à l’université d’Angers. Il a saisi à deux reprises la secrétaire d’État aux personnes handicapées Sophie Cluzel, et envisage maintenant un recours devant le tribunal administratif de Paris.

« Un site internet, pour qu’il soit accessible pour nous, déficients visuels et surtout non-voyants, c’est un peu comme un escalier pour un handicapé moteur« , explique-t-il. « S’il y a un obstacle qui vous empêche d’y aller, vous ne pouvez pas y aller. C’est ce qui nous arrive avec Pronote. Les professeurs déficients visuels ne peuvent pas consulter Pronote et, surtout, ne peuvent pas rentrer de données, ce qui est un considérable préjudice pour eux et pour leurs élèves. C’est la même chose pour les parents déficients visuels qui ne peuvent pas contrôler les notes de leurs enfants et aussi pour les élèves qui ne peuvent pas vérifier les notes qu’ils ont obtenues. »

Source FRANCE INTER.

Une entreprise lyonnaise réconcilie handicap et informatique…

Un lyonnais a eu l’idée, pendant le confinement, de développer des formations et des outils informatiques adaptés aux publics handicapés.

L’idée est devenue l’entreprise Servatech.

L'entreprise prévoit de recruter au moins 7 personnes dans les prochaines semaines.

 

Les confinements ont parfois fait naître de bonnes idées. L’entreprise lyonnaise Servatech, lancée en octobre 2020, propose des formations et des outils informatiques adaptés aux personnes en situation de handicap. En décembre 2021, elle a remporté le programme Lyon Start-up, soutenu par la Métropole et la Région Auvergne Rhône-Alpes.

Née pendant le confinement

Nous sommes en octobre 2020, en plein confinement. Responsable commercial pour le groupe Fnac Darty, Valentin Delorge est chez lui, en chômage partiel. Il se questionne sur son avenir professionnel. « J’avais envie d’un travail avec davantage de sens, d’être réellement utile à la société. Et, à cette époque, ma sœur de 13 ans était également confinée avec moi et suivait ses cours à distance. Elle a une malformation de la main gauche depuis sa naissance et je voyais qu’elle avait des difficultés, car elle n’avait pas d’outils adaptés. Ça a été une révélation « , explique ce jeune homme de 24 ans.

« Réduire la fracture numérique »

En quelques semaines, Servatech est sur pied et se tourne vers deux activités : proposer des outils informatiques adaptés et des formations aux personnes en situation de handicap. « La moitié de ces personnes ont du mal à utiliser l’outil informatique. Il y a une vraie fracture numérique les concernant. Notre mission principale est donc de les rendre plus autonomes, d’être leur épaule. On propose à la fois des formations personnelles pour apprendre à créer des documents simples, rechercher des informations sur le net ou utiliser une messagerie électronique, mais aussi des formations plus spécifiques, en entreprises, pour être formé sur un logiciel précis », détaille Valentin Delorge.

12 millions de personnes concernées

Toutes les formations sont dispensées soit au domicile du client, soit au sein de son entreprise. « Nous accompagnons des personnes qui ont des troubles moteurs, une déficience auditive ou visuelle (…), soit potentiellement 12 millions de personnes en France. Certains de nos clients ne savaient pas allumer un ordinateur par exemple et aujourd’hui ils nous envoient des mails, font des appels visio avec leurs proches… J’ai vraiment l’impression que nous sommes utiles, que nous leur apportons quelque chose », se félicite le fondateur, qui constate une dynamique positive : alors qu’en juin 2021, cette jeune pousse comptait une trentaine de clients, elle accompagne aujourd’hui plus de 120 personnes. « En 2022, notre objectif est de poursuivre notre forte croissance et de recruter des formateurs dans toute la France pour être encore plus réactifs. Nous voulons aussi accompagner davantage les entreprises dans la gestion des travailleurs handicapés », espère-t-il.

Croissance prometteuse

Alors qu’il a démarré seul avec 5 000 euros, Valentin explique qu’en 2021, son entreprise est déjà rentable. Elle emploie 8 personnes en tout, et a réalisé un chiffre d’affaires de 100 000 euros pour sa première année d’activité. Et la course au développement semble bien lancée : « on voudrait recruter 7 personnes avant le mois d’avril, des formateurs, mais aussi des professionnels du marketing ou de la communication, pour se faire connaître », prévoit-il. Le financement des outils et formations proposés sont en partie pris en charge par divers organismes (comme le Compte Professionnel de Formation), ce qui facilite son développement. Une entreprise est née, et la petite soeur de Valentin a maintenant un outil adapté pour naviguer sur internet…

Source FR3.

Auxerre : un service pour mieux accompagner les enfants avec un handicap visuel…

L’inclusion des personnes en situation de handicap s’améliore dans l’Yonne pour les enfants et les jeunes malvoyants ou aveugles. 

L'inclusion des personnes en situation de handicap s'améliore dans l'Yonne pour les enfants et les jeunes malvoyants ou aveugles. . Carmela Boschet

 

Depuis deux ans, un S3AS , un service d’accompagnement à l’acquisition de l’autonomie et à la scolarisation, s’est installé à Auxerre. Il intervient auprès des enfants de 3 à 20 ans dans leur école et dans leur vie quotidienne pour les aider à s’épanouir. Un institut qui change la vie des familles concernées comme celle de Carmela. Julie Boschet sa maman, habite Val-de-Mercy et pendant des années, elle a du faire la  navette entre l’Yonne et l’Essonne pour accompagner sa fille aujourd’hui âgée de sept ans.

Un service d’accompagnement à l’acquisition de l’autonomie et à la scolarisation pour les enfants déficients visuels

Désormais, tout a changé. Carmela est scolarisée en milieu ordinaire, dans son village, et reçoit tout l’accompagnement nécessaire grâce au S3AS d’Auxerre. « Je me suis vraiment battue pour qu’elle aille à l’école même si c’est encore parfois difficile aujourd’hui sur certaines choses, on ne va pas se mentir car on manque de moyens. L’année dernière nous avons eu enfin une bande podotactile pour permettre à notre fille de se repérer dans la cour de récréation et de ne pas tomber.  Je suis bien consciente que ce n’est pas facile  pour les professeurs et les mairies de s’adapter mais le besoin existe donc il faut encourager le développement d’installations comme celle-ci ». 

Sept éducateurs, ergothérapeutes ou psychomotriciennes suivent Carmela tout au long de l’année

Sept éducateurs, ergothérapeutes ou psychomotriciennes suivent Carmela tout au long de l’année dans sa vie quotidienne dans un environnement normal. « Chaque jour de la semaine, elle a un rythme avec une psychomotricienne, une ergothérapeute qui vient à l’école et à la maison. Nous avons aussi une enseignante spécialisée en braille qui se déplace deux à trois fois par semaine à l’école. Nous avons une équipe incroyable. On revit » déclare, soulagée, Julie Boschet.

Car effectivement, selon Minerva Zenati, chef de service du S3AS, « l‘idée est de favoriser la vie de l’enfant dans son milieu habituel plutôt que d’adapter l’enfant à l’environnement ». Le S3AS à Auxerre s’occupe actuellement de dix enfants ou adolescents malvoyants ou aveugles. Aujourd’hui, une dizaine d’enfants bénéficient dans l’Yonne de ces actions, financées par l’Agence Régionale de Santé.

Source FRANCE BLEU.

Finistère. Elle lance un SOS pour trouver un logement adapté à sa mère en situation de handicap…

Nina a 20 ans et vit avec sa maman qui est en situation de handicap depuis mai 2021, à Landivisiau (Finistère).

Nina, 20 ans, dans sa maison de Landivisiau, inadaptée pour le handicap de sa maman, Laëtitia.

 

Leur logement n’est plus du tout conforme à leur situation et la jeune femme a lancé une bouteille à la mer pour trouver quelque chose d’adapté, ne voyant pas leur situation évoluer. Sa demande a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux.

« Je lance un SOS… », introduit Nina, dans son post Instagram. La jeune fille de 20 ans a vu l’état de sa maman, Laëtitia, se dégrader brutalement, à Landivisiau (Finistère). « En mai 2021, elle a perdu la vue progressivement. Jusqu’ici, elle vivait normalement », raconte la jeune femme.

Hospitalisée, sa mère apprend que ses nerfs optiques sont touchés de manière irréversible. « J’ai senti des fourmillements aux pieds, puis c’est remonté, souligne Laëtitia. Il y a quatre mois encore, je pouvais encore bouger. Mais là, c’est fini. » Aucun diagnostic ne correspond à ses douleurs. « En sortant de l’hôpital, personne ne s’est inquiété de notre situation », balbutie sa fille, Nina.

Coincée au premier étage

Diplômée dans l’accompagnement éducatif et social, elle met sa vie entre parenthèses, pour s’occuper de sa maman. Problème : leur maison ne convient plus. Laëtitia est coincée dans son lit médicalisé au premier étage, là où se trouve la salle de bains. Le rez-de-chaussée « est trop petit ». Et impossible de trouver un kiné localement. « Aucun ne veut se déplacer à domicile… »

La mairie de Landivisiau les a aidées dans leurs démarches, et la Maison départementale des personnes handicapées a reconnu la situation de handicap. Un dossier a été déposé à Finistère Habitat. Selon le bailleur social, une proposition leur a été faite à Landivisiau, ce que la famille dément. « Nous sommes attentifs à ces situations. On n’a pas beaucoup de rotations dans le parc immobilier en ce moment, mais nous allons les recontacter prochainement », souligne Finistère Habitat.

« On a juste besoin d’un endroit où un fauteuil peut passer pour être autonome », complète Laëtitia. « J’espère que les réseaux sociaux feront bouger les choses », ajoute sa fille. Sa bouteille à la mer virtuelle a été partagée plus de 21 000 fois.

Source OUEST FRANCE.

Manon Courtin transmet la guitare à des personnes handicapées au Pilier Rouge à Brest…

Une belle initiative en ce mois de janvier 2022, pour l’accès de la musique aux personnes en situation de handicap, avec des cours de musique donnés par une musicienne récemment installée en Finistère.

La guitariste Manon Courtin

 

La désormais Finistérienne Manon Courtin, chanteuse et guitariste venue du jazz (Iziak), des musiques traditionnelles latines et orientales (Quatuor Fawaz Baker), formée à Toulouse et récemment parisienne, propose aujourd’hui à Brest des cours de guitare à la MJC du Pilier Rouge (Rue Fleurus), adapté à tous.

Ce cours individuel pour enfant ou adulte a lieu le lundi pendant une 1/2 heure dans le créneau de 17h à 19h. Des séances adaptées qu’elle que soit le handicap : trouble de l’attention, autisme, DYS ou pour les malvoyants. Manon doit faire un vrai travail d’adaptation, un apprentissage basé sur l’écoute, la relation, les émotions. Une approche qu’elle a acquise auprès de l’association « Apte autisme », qui enseigne les arts aux personnes autistes.

Manon Courtin intervient aussi en ce mois de janvier et février auprès d’enfants en groupe, au sein de l’IME (Institut Médico-Educatif) Jean Perrin à Brest, dans le cadre du projet de l’association quimpéroise Aménote, créée avec des médecins, anesthésistes et musiciens, pour rendre la musique accessible à tous, comme c’est encore peu le cas dans les écoles de musique ou les conservatoires.

Source FRANCE BLEU.

Thiberville. Des ateliers pour sensibiliser les enfants au handicap…

Vendredi 3 décembre, l’école maternelle de Thiberville (Eure) organisait une journée de sensibilisation à différents handicaps auprès des enfants.

Les enfants ont pu pousser mais aussi faire manœuvrer un fauteuil roulant.

 

À l’école maternelle de Thiberville (Eure), vendredi 3 décembre, une journée destinée à la sensibilisation aux différents handicaps était organisée par la directrice de l’établissement Pascale Legoût. Durant quelques heures, les différentes sections ont pu se glisser dans la peau de personnes malvoyantes, malentendantes ou à mobilité réduite à travers plusieurs ateliers réalisés en petits groupes.

Comprendre les différences

Franchir des obstacles avec un bandeau sur les yeux, saisir des objets sans utiliser ses mains ou conduire seul un fauteuil roulant, prêté par la pharmacie Trivini de Thiberville : ce sont autant d’exercices déstabilisants auxquels ont dû faire face les maternelles. L’objectif ? Réussir à se mettre à la place des personnes en situation de handicap, afin de mieux les comprendre et ainsi pouvoir les aider et les accompagner.

« Il est important de montrer aux petits toutes les sortes de différences qu’ils vont pouvoir rencontrer, d’échanger autour de ces sujets. Nous évoquons aussi bien le handicap, comme aujourd’hui, que le racisme mais aussi les questions de genre, par exemple »

Guylaine Genêt Enseignante à l’école maternelle

Après s’être confrontés à certaines invalidités, les enfants ont reçu la visite d’Elsa, intervenante en langue des signes, venue leur apprendre quelques mots à répéter, avec les mains.

Les enfants ont pu se mettre dans la peau de personnes malvoyantes.

Si ces derniers possédaient déjà quelques bases après avoir appris une chanson avec leur maîtresse qu’ils ont chantée pour Amandine Gauthier et Brigitte Langlais, deux personnes malentendantes de naissance présentes lors de cette journée, les enfants ont également pu enrichir leur vocabulaire en assimilant les reproductions de « bonjour », « papa » ou « maman », et ont également appris plusieurs couleurs en musique, le tout en restant très attentifs et curieux.

« Cela est très important à leur âge de découvrir la langue des signes. Elle développe énormément la communication et permet de ne pas frustrer l’enfant, qui n’a pas forcément toujours le vocabulaire pour exprimer ce qu’il ressent », conclut Elsa.

Source ACTU.FR