Avec cette appli, les enfants sourds peuvent apprendre à lire plus facilement…

La marque Huawei propose aux enfants sourds ou malentendants de pouvoir apprendre à lire avec des livres traduits en langue des signes, via son application StorySign.

Avec cette appli, les enfants sourds peuvent apprendre à lire plus facilement

 

Pour certains enfants, apprendre à lire n’est pas une partie de plaisir. Mais ceux qui sont sourds ou malentendants doivent, en plus, relever un obstacle supplémentaire.

Pour les aider dans leur apprentissage de la lecture, la marque Huawei a développé une appli gratuite, StorySign, qui traduit des livres en langue des signes française (LSF) et américaine (ASL).

Lancée en décembre 2018 sur Android, elle est disponible depuis le 23 septembre 2019 également sur iOS, en 13 langues, avec de nouveaux livres proposés. Pour le moment, seulement cinq sont disponibles, à savoir :

  • Où est Spot, mon petit chien ?, Eric Hill, Nathan.
  • Un peu perdu, Chris Haughton, éditions Thierry Magnier.
  • Oh Non, George ! Chris Haughton, éditions Thierry Magnier.
  • Il y a un dragon dans ce livre, Tom Fletcher, éditions Milan.
  • Au lit, Petite Licorne !, Rhiannon Fielding, éditions Gründ.

Comment ça marche ?

L’appli vise à faciliter le quotidien de « 32 millions d’enfants sourds à travers la planète atteints d’une surdité sévère ou profonde », pour qui l’apprentissage de la lecture « peut représenter un défi de taille », avance la marque chinoise Huawei sur son site Internet.

En tenant le téléphone, application ouverte, un avatar nommé Star signe l’histoire qui y est racontée. L’application identifie chaque mot signé en le mettant en surbrillance, en bleu. Un moyen pour l’enfant sourd d’apprendre à identifier les mots. Et donc apprendre à lire.

Sourd ou malentendant ?
Selon Surdi-Info, le centre national d’information sur la surdité, une personne est considérée comme sourde si elle est née sans rien entendre, ou bien si elle a perdu son audition avant l’acquisition de la parole, dans la petite enfance. Il existe différents degrés de surdité (légère, moyenne, sévère, profonde, totale).
Une personne est dite malentendante lorsqu’elle présente des déficiences auditives « légères ou moyennes voire sévères, sans préjuger de l’âge d’apparition de la surdité ».Selon une étude quantitative sur le handicap auditif, il y avait en 2014, 216 000 personnes âgées entre 6 à 25 ans scolarisées alors qu’elles présentent « des limitations fonctionnelles auditives moyennes à totales », y compris avec une perte auditive faible (inférieure à 40 db).
En France, le nombre de personnes présentant un trouble de l’audition est estimé à 10 millions. Chaque année, près de 1000 enfants naissent sourds ou sont dépistés avant leur deux ans, soit l’équivalent de 700 enfants par an.

Un manque de ressources

Pour les besoins de l’application, la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF) a apporté son expertise à Huawei. Une collaboration dont se réjouit Ronit Laquerrière-Leven, vice-présidente de la FNSF, qui constate que les enfants souffrant de ce handicap n’ont en général « pas les ressources suffisantes » pour apprendre la lecture dans de bonnes conditions.

Les méthodes pour l’acquisition du français ne sont pas adaptées et les enseignants font avec les moyens du bord.

Pourtant la vice-présidente explique que pour des enfants sourds, « leur langue naturelle, c’est la langue des signes, le français est une deuxième langue ».

Le manque de méthodes adaptées, c’est aussi ce que déplore Mélanie Hamm. L’enseignante en sciences de l’éducation à Strasbourg, malentendante de naissance, explique :

Un enfant sourd ou malentendant qui arrive à l’école doit malheureusement s’attendre à rencontrer un très grand nombre de problèmes : qui l’accueille ? dans quelle langue ? qui va l’accompagner ? qui va lui traduire ce que dit l’enseignant ? comment va-t-il suivre les cours ? avec quelles aides ? Et l’enseignant ? est-il prêt à s’occuper de lui ? Il reste encore beaucoup à faire…

Quelle scolarité pour les enfants sourds ou malentendants dans l’Education nationale ?
Dans le Code de l’éducation, l’article L. 112-3 pose le principe « de la liberté de choix entre une communication bilingue (langue des signes et langue française) et une communication en langue française ».
Pour accompagner au mieux l’élève dans ses choix et parce que « les élèves sourds, comme les autres élèves, ont un droit fondamental à l’éducation », l’Education nationale a établi un parcours de formation du jeune sourd, qui propose, en fonction des cas, soit une scolarisation en classe ordinaire (avec ou sans accompagnement spécifique), soit un parcours en classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), ou alors une scolarisation en unité d’enseignement dans un établissement médico-social (UE), ou en pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS).

Un niveau de pratique « très bas »

Auteure d’ouvrages et d’une thèse de doctorat sur le sujet, Mélanie Hamm se remémore sa propre expérience, auprès de son frère jumeau, entendant :

Nous étions toujours ensemble l’un à côté de l’autre. Sur les bancs de l’école, je ne comprenais pas ce que disait l’enseignant, mais je copiais sur mon frère et je prenais ses cahiers de travail pour réviser les leçons. C’est ainsi que j’ai tracé mon chemin.

La spécialiste rappelle que la langue des signes est reconnue comme langue à part entière depuis la loi du 11 février 2005. Pourtant, « s’il y a un effort d’acceptation de cette langue dans les écoles « spécialisées », les enseignants qui se « dévouent » à leur éducation n’ont pas toujours une bonne pratique », regrette-t-elle.

Le niveau de la plupart de ces écoles reste toujours très bas, ce qui fait que les élèves sourds ou malentendants les plus adroits – et souvent les plus privilégiés d’un point de vue socioculturel – finissent par entrer dans une école ordinaire, malgré les difficultés que cela représente pour eux.

Limites de l’appli

Si Mélanie Hamm reconnaît que Storysign, comme une autre appli, Inclood, peut avoir son utilité pour disposer d’un large « accès à des contes et des histoires traduits en langue des signes », elle pointe du doigt une limite :

Encore faut-il que les enfants sourds soient signeurs, ce qui n’est pas forcément le cas. Ce sont des outils formidables favorisant l’activité de la lecture, mais pas l’activité d’écriture, ni par conséquent l’apprentissage de l’écriture et de la lecture.

Or, la jeune femme le rappelle : « l’activité d’écriture a un rôle crucial dans l’apprentissage du langage chez les sourds. Celle-ci apparaît, très souvent, comme la grande oubliée dans l’enseignement et la vie de tous les jours ».

Infos pratiques : 
L’application peut être téléchargée gratuitement sur Google Play, Apple App Store ou Huawei AppGallery.

Source ACTU.FR

Thiberville. Des ateliers pour sensibiliser les enfants au handicap…

Vendredi 3 décembre, l’école maternelle de Thiberville (Eure) organisait une journée de sensibilisation à différents handicaps auprès des enfants.

Les enfants ont pu pousser mais aussi faire manœuvrer un fauteuil roulant.

 

À l’école maternelle de Thiberville (Eure), vendredi 3 décembre, une journée destinée à la sensibilisation aux différents handicaps était organisée par la directrice de l’établissement Pascale Legoût. Durant quelques heures, les différentes sections ont pu se glisser dans la peau de personnes malvoyantes, malentendantes ou à mobilité réduite à travers plusieurs ateliers réalisés en petits groupes.

Comprendre les différences

Franchir des obstacles avec un bandeau sur les yeux, saisir des objets sans utiliser ses mains ou conduire seul un fauteuil roulant, prêté par la pharmacie Trivini de Thiberville : ce sont autant d’exercices déstabilisants auxquels ont dû faire face les maternelles. L’objectif ? Réussir à se mettre à la place des personnes en situation de handicap, afin de mieux les comprendre et ainsi pouvoir les aider et les accompagner.

« Il est important de montrer aux petits toutes les sortes de différences qu’ils vont pouvoir rencontrer, d’échanger autour de ces sujets. Nous évoquons aussi bien le handicap, comme aujourd’hui, que le racisme mais aussi les questions de genre, par exemple »

Guylaine Genêt Enseignante à l’école maternelle

Après s’être confrontés à certaines invalidités, les enfants ont reçu la visite d’Elsa, intervenante en langue des signes, venue leur apprendre quelques mots à répéter, avec les mains.

Les enfants ont pu se mettre dans la peau de personnes malvoyantes.

Si ces derniers possédaient déjà quelques bases après avoir appris une chanson avec leur maîtresse qu’ils ont chantée pour Amandine Gauthier et Brigitte Langlais, deux personnes malentendantes de naissance présentes lors de cette journée, les enfants ont également pu enrichir leur vocabulaire en assimilant les reproductions de « bonjour », « papa » ou « maman », et ont également appris plusieurs couleurs en musique, le tout en restant très attentifs et curieux.

« Cela est très important à leur âge de découvrir la langue des signes. Elle développe énormément la communication et permet de ne pas frustrer l’enfant, qui n’a pas forcément toujours le vocabulaire pour exprimer ce qu’il ressent », conclut Elsa.

Source ACTU.FR