Dans ce village normand de 62 habitants, la maire non-voyante siège dans sa propre maison…

​Maire du village de Gerrots, dans le Calvados, Sylvie Pesnel a toujours le sourire aux lèvres. Non-voyante depuis 2012, elle dit avoir appris l’humilité, mais aussi développé l’écoute…

Et ses électeurs le lui rendent bien.

Dans ce village normand de 62 habitants, la maire non-voyante siège dans sa propre maison

 

Une longue rade conduit à la mairie de Gerrots (Calvados). Labour d’un côté, jeunes bêtes de l’autre… La commune est rurale à n’en pas douter. Pas de pancarte pour annoncer les frontières… « Sans bourg, pas de panneaux », sourit Sylvie Pesnel, première magistrate d’une commune normande de « 62 âmes » où les sept conseillers sont en majorité des femmes.

« Il n’y avait pas vraiment de candidats, et mon beau-père, qui était maire depuis quarante-neuf ans, était un peu dépassé par l’informatique… » Le mari ne voulait pas continuer la dynastie engagée par son grand-père alors elle a dit oui. « J’étais personnel administratif dans l’Éducation nationale alors, forcément, l’informatique je connaissais. »

La mairie n’a jamais bougé

Elle est élue en 2008 et comme elle et son mari partagent la maison familiale du beau-père depuis 2001, date à laquelle il rachète le corps de ferme manoir, la mairie reste là où elle est… « On met la photo du président sur le rebord de la cheminée, et c’est notre salle de conseil, le salon c’est le secrétariat ! » sourit Sylvie Pesnel.

Elle explique : « Gerrots n’a jamais eu de mairie car, en 1914, la commune a préféré investir dans l’aide aux familles victimes de la guerre plutôt que dans une mairie. » Un petit parking est aménagé dans cette cour augeronne typique et la mairie est ouverte une fois par semaine, le mardi après-midi.

En 2012, coup de théâtre personnel. La très dynamique maire de Gerrots connaît la maladie. Une maladie auto-immune… La vascularité touche son nerf optique. « Je ne dormais plus, je faisais trop de choses, mon corps a dit stop, ça suffit. » La résilience d’aujourd’hui n’était pas de mise alors, « en trois mois j’ai été aveugle ».

Trois mois de cauchemar, suivis d’une grave dépression. « La mairie m’a aidée à passer le cap. Cette activité d’élue m’a permis de m’en sortir… Ma secrétaire de mairie a été une alliée précieuse » , ne cache pas celle qui fait aujourd’hui l’admiration de tous. « Cela a été très difficile, il me fallait faire le deuil de mon ancienne vie. » Quatre mois de rééducation à Paris pour réapprendre l’autonomie n’y suffiront pas : « Il m’a fallu trois ans et demi pour reprendre goût à la vie. »

Sylvie Pesnel s’amuse des regards qu’elle ressent encore se détourner d’elle… « Je comprends la difficulté. La première fois que je suis retournée au conseil communautaire, personne n’a osé s’asseoir près de moi. » Elle en rit aujourd’hui, et elle prend les devants : en assemblée plénière, lors de conseil renouvelé, elle explique son handicap.

Patience, humilité et acceptation

« La maladie m’a appris l’humilité et la patience. » Des qualités que n’avait pas l’hyperactive : « Travail, enfants, maison, vie associative, vie professionnelle et mairie ! » La charge mentale s’est allégée par la force des choses. « Je ne peux pas tout faire, mais pour les prises de décision, les projets… je n’en manque pas. »

Son mari, premier adjoint, est ses yeux sur les chantiers de la petite commune prospère grâce à ses pylônes d’EDF. « À l’époque, on ne demandait pas notre avis, aujourd’hui ce ne serait pas pareil », dit-elle. Puis, ajoute, avec un fatalisme souriant : « Cela ne voudrait pas dire que notre avis serait pris en compte ! »

Elle est heureuse de ce que sont devenus l’église du village et ses abords. « Vous avez vu, c’est beau ! » s’amuse-t-elle. Elle a le projet de l’ouvrir plus souvent pour des rendez-vous culturels. Elle aimerait aussi que la motte castrale, aujourd’hui à l’abandon de son propriétaire, vienne dans le giron municipal pour devenir une attraction touristique.

L’occasion de saluer le travail intercommunal de l’office de tourisme de Normandie Cabourg Pays d’Auge : « On a plus de touristes qu’avant », reconnaît celle qui aurait préféré se marier avec Cambremer et rejoindre la communauté de communes de Pont-l’Évêque. « On n’a pas eu le choix… » Elle fait avec, sans amertume, la maladie lui a appris cela aussi. L’acceptation.

Source OUEST FRANCE.

 

L’accueil du handicap en entreprise par l’exemple…

Pour la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, Cap emploi et Pôle emploi ont invité Éric Laviolette, malvoyant, à témoigner.

Guillaume Dudoigt (à gauche) et Éric Laviolette qui présente son parcours.

 

Dans le cadre de la 25e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, Guillaume Dudoigt (Cap emploi) et Alice Camus (Pôle emploi) étaient les organisateurs d’une matinée de rencontre, vendredi 19 novembre à Civray. Ils avaient réuni des demandeurs d’emploi handicapés et les personnes qui les accompagnent dans une table ronde.

L’idée était de faire la promotion de l’apprentissage en alternance ce qui permet d’acquérir une expérience et une formation. Ces atouts seront par la suite un tremplin pour l’emploi.
« Me confronter à la réalité pour ne plus dépendre des autres » Plutôt que de prêcher la bonne parole, les organisateurs se sont appuyés sur l’exemple d’Éric Laviolette, malvoyant, venu présenté son parcours, sa démarche de reconstruction et sa réussite. Éric est actuellement en BTS en alternance à la résidence autonomie des Coudrais à Civray comme assistant de direction et prouve ainsi que l’insertion c’est possible.

Il explique son parcours sans minimiser les obstacles, les doutes, les phases de deuil et d’acceptation qui bouleversent le quotidien et l’équilibre familial. En 2015, Éric est victime d’un grave accident qui lui laisse un handicap visuel très important. « Lorsque je suis enfin en capacité d’envisager un avenir, dit-il, il me faut accepter les limites, me confronter à la réalité pour ne plus dépendre des autres. »
Sa mobilité devient alors problématique, lui qui habite un village de campagne doit déménager à Civray. Il est accepté dans des stages en collectivité territoriale, en entreprise.

« Est-ce que je vais donner une bonne image dans l’entreprise, est ce que je vais assurer un travail correct et suffisant ? » Ses employeurs sont unanimes, le handicap n’enlève pas les compétences. Ces aménagements mènent à la réflexion et les autres employés peuvent en bénéficier. À 50 ans il décroche donc cette formation en alternance en deux ans, il fait passer le message à l’assistance « l’âge et la maturité peuvent être une force à la disposition de l’employeur. »

« J’ai eu la chance ou la malchance de rencontrer Guillaume Dudoigt », plaisante-t-il pour souligner l’importance de l’accompagnement et l’intervention de nombreux organismes qui lèvent un à un tous les obstacles.

Source LA NOUVELLE REPUBLIQUE.

Son livre sur le handicap à l’école…

Maurice Marqués, habitant de Mauzé-sur-le-Mignon, vient d’écrire un livre consacré à la prise en charge du handicap en milieu scolaire.

Son livre sur le handicap à l’école... Maurice Marqués.

 

Originaire de Béziers, il a commencé sa carrière au centre de Chizé comme électronicien pour les biologistes en 1969, après ses études de docteur ès  sciences, avant de devenir chef de projet chez Philips.

Il en avait tiré son premier livre, Évaluation des projets industriels, suivi d’un autre consacré aux sujets de société, Thérapie de choc pour une société injuste.
Son dernier essai, Le handicap à l’école, vient du constat de l’auteur que, dans les écoles, les intervenants extérieurs viennent, en plus des enseignants, pour détecter les enfants en difficulté de handicap intellectuel ou autre et voir comment les aider.

Des demandes sont faites entre enseignants et parents à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), des équipes pluridisciplinaires sont chargées d’évaluer les besoins. En 2017, il y avait près de 390.000 enfants en France qui souffraient de surdité, de troubles visuels, de handicaps moteurs et de différentes déficiences, indique Maurice Marqués.

Il destine son livre, édité chez « Connaissances et savoirs », aux parents concernés en détaillant les différents organismes, associations, professionnels, financements pour les soins, maisons d’accueil et foyers d’hébergement. L’écrivain y rassemble les informations et conseils utiles afin de mieux comprendre ce qu’est le handicap en milieu scolaire. Il souhaite aider à mieux appréhender la prise en charge des élèves handicapés et aider les familles face aux difficultés rencontrées.

Renseignements : m.a.marques@wanadoo.fr

Source LA NOUVELLE REPUBLIQUE.

Épargne handicap: qui est concerné, et quelles sont les modalités d’obtention ? Les avantages particuliers ?…

L’épargne handicap est un contrat destiné aux personnes handicapées uniquement et leur permet de bénéficier de conditions avantageuses.

Découvrez les modalités de ce contrat…

Epargne-handicap-comment-faire ?

 

L’épargne handicap est un dispositif uniquement destiné aux personnes en situation de handicap. Ce contrat peut être souscrit par la personne elle-même ou assistée par son accompagnant légal si cela est nécessaire. Cependant, toutes les personnes handicapées ne peuvent pas prétendre à ce type de contrat. En effet, il faut être dans l’incapacité de travailler dans des conditions normales. Ceci implique d’avoir des revenus bas par rapport à une personne qui n’est pas en situation de handicap. L’épargne est un droit essentiel cher aux Français qui ont massivement utilisé les comptes d’épargne depuis le début de la pandémie. Des solutions d’épargne plus audacieuse et plus rémunératrice sont d’ailleurs de plus en plus sollicitées. Un dispositif pour les personnes en situation de handicap était donc très attendu et nécessaire. Peu connue, l’épargne handicap gagnerait pourtant à l’être davantage.

Comment souscrire à l’épargne handicap?

L’épargne handicap va de pair avec un contrat d’assurance-vie. L’épargne handicap s’active uniquement si le bénéficiaire du contrat souscrit pour une durée minimale de six mois. Pour pouvoir bénéficier de ce type de prestation, la personne handicapée doit fournir des justificatifs tels que la carte d’invalidité, l’AAH ou autre… Grâce à cela, la personne en situation de handicap a des garanties spécifiques qui ne sont habituellement pas comprises dans un contrat d’assurance-vie classique.

Du point de vue de la loi, le handicap est avéré lorsqu’il empêche d’accéder à une activité professionnelle de façon totalement valide. L’invalidité est d’au moins 80% pour être reconnue par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). Le souscripteur doit également être âgé d’au moins 16 ans. Il est intéressant de noter que même si l’épargne handicap n’est pas souscrite au moment de la création du contrat d’assurance-vie, le contractant peut à tout moment la mettre en place dès lors qu’il était éligible au moment où il a souscrit.

Quels sont les avantages d’ajouter l’option épargne handicap à un contrat d’assurance-vie?

Ils sont tout d’abord de nature fiscale. En effet, les fonds placés en épargne handicap bénéficient d’une réduction d’impôt pouvant couvrir jusqu’à 25% des sommes investies dans la limite de 1.525 euros. Les personnes en situation de handicap qui sont parents voient le montant être majoré de 300 euros par enfant à charge. Autre avantage notoire, par rapport à une assurance-vie classique, il n’y a pas de prélèvements sociaux sur les intérêts.

Si les Français sont de plus en plus nombreux à chercher des astuces pour réussir à épargner, ce n’est pas un hasard. L’épargne est un moyen simple et sûr de faire fructifier son argent. Avec l’épargne handicap, vous avez une grande liberté dans le choix de placement. Plusieurs options vous seront proposées, sicav, actions, placement immobilier… à vous de définir le ratio bénéfice/risque qui vous correspond le mieux et ainsi faire fructifier vos revenus.

Sources VALEURS ACTUELLES.

Des sneakers marquées en braille pour changer le regard sur le handicap…

La marque Caval poursuit sa collaboration de longue date avec Handicap International sur le thème de l’inclusion avec une nouvelle collection de sneakers engagées.

La marque Caval s'associe à Handicap International et au street-artist The Blind pour créer une paire de sneakers intégrant du braille.

 

Le duo s’est associé au street-artist The Blind pour créer deux paires de sneakers intégrant du braille, invitant hommes et femmes à s’engager pour l’inclusion des personnes handicapées.

Comme son nom l’indique, l’inclusion vise à casser certains stéréotypes qui ont longtemps laissé de côté celles et ceux qui ne rentraient pas dans les cases définies par la société. On le voit depuis plusieurs mois, ces stéréotypes se brisent doucement et sûrement au fur et à mesure que les voix s’élèvent pour les dénoncer, la Gen Z en tête, obligeant certains acteurs de l’industrie à se réinventer. C’est le cas dans la mode avec des collections qui se veulent aujourd’hui accessibles au plus grand nombre, que ce soit en termes de taille, de genre, de culture, ou de handicap.

La marque Caval s’engage depuis plusieurs années déjà à concevoir des produits que l’on qualifie aujourd’hui d’inclusifs. En témoignent ses baskets dépareillées, ou plus précisément asymétriques, justement conçues pour mettre en lumière, magnifier, les différences. Aujourd’hui, la griffe renouvelle son partenariat avec Handicap International, pour sensibiliser le public à l’inclusion des personnes handicapées. En collaboration avec le street-artist The Blind, dont les œuvres sont toutes réalisées en braille, elle a imaginé deux paires de sneakers dotées d’une semelle marquée en braille pour mettre en avant les mots « Humanité » et « Inclusion ».

« La paire est un appel à changer de regard sur le handicap, fil rouge créatif de The Blind. (…) Cette collaboration a pour objectif de collecter des dons pour Handicap International », souligne la marque dans un communiqué. Et pour cause, 40 euros seront reversés à Handicap International pour chaque paire vendue, soit l’intégralité des bénéfices générés par la collection.

Fabriquée en Europe, la collab’ se décline en deux modèles, total look noir pour le premier avec un marquage blanc en braille, tandis que le second se pare de bleu et de blanc. Le tout est conçu – pour ne rien gâcher – à partir de matières recyclées ou éco-responsables, et ce jusqu’au bout des lacets. Les deux paires de sneakers sont proposées au prix de 149 euros.

Source LA DEPECHE.

Quand le handicap dope l’innovation : le cas de Rogervoice pour faciliter les communications téléphoniques…

Olivier Jeannel a lancé l’application Rogervoice pour faciliter les communications téléphoniques pour les personnes sourdes ou malentendantes.

Disponible en plusieurs langues, toutes les conversations sont automatiquement sous-titrées avec l’application.

 

Par la suite, Olivier Jeannel décide d’élargir l’offre de Rogervoice aux personnes sourdaveugles dont la conversation est retranscrite sur une interface en braille et la réponse vocalisée. La vocalisation des propos permet également à des personnes avec des troubles de la parole (mutisme, aphasie, bégaiement, etc.) de faciliter leurs appels. Zoom sur cette belle aventure entrepreneuriale où handicap, créativité et détermination sont source d’innovation.

Retour sur la genèse du projet

Olivier Jeannel est sourd profond depuis l’âge de 2 ans. Pour communiquer, il porte un appareil auditif et pratique la lecture labiale, mais rencontrait des problèmes pour avoir des conversations téléphoniques. « Le téléphone n’a pas de lèvres », rappelle-t-il avec malice. Il s’intéresse alors aux technologies de reconnaissance vocale qui connaissent une évolution considérable, notamment avec l’intelligence artificielle, qui permet de proposer des services sur mesure, selon les besoins. Le projet Rogervoice est en marche. Il entreprend tout de suite de passer à l’étude de faisabilité pour tester et valider la capacité de la reconnaissance vocale à transcrire une conversation sans faute ni délai. « Il fallait avant tout tester et avec ma surdité, j’étais à même de comprendre les attentes », souligne-t-il. Les premiers essais étant concluants, une campagne de financement est lancée pour réunir les fonds nécessaires et faire connaître plus largement le projet. Preuve de l’intérêt pour une telle solution, la campagne permet de collecter le double de la somme initialement fixée et de développer la première version de l’application.

 

Olivier Jeannel

Un succès qui encourage l’entrepreneuriat et l’inclusion

Rogervoice rencontre un vif succès avec pas moins de 2 millions d’appels rendus accessibles et le soutien de l’ensemble des opérateurs téléphoniques pour lancer et gérer, depuis 2018, l’accessibilité de leur offre de téléphonie pour tous leurs clients. Mais plus que des chiffres, ce qui touche Olivier Jeannel, ce sont les nombreux témoignages reçus qui témoignent de la pertinence de la solution. « Soulagement, liberté… Beaucoup d’utilisateurs nous remercient car Rogervoice leur permet de ne pas être dépendant des autres et donc d’avoir une vie personnelle et professionnelle plus épanouie » se réjouit-il. L’application satisfait les particuliers mais aussi les entreprises, qui peuvent favoriser l’inclusion de collaborateurs sourds ou malentendants.
L’équipe Rogervoice compte quatre personnes sourdes qui utilisent aussi l’application dans le cadre de leur travail, que ce soit pour des conversations téléphoniques ou des réunions en visio. « C’est là où le numérique, qui peut parfois être excluant pour les personnes en situation de handicap, se révèle un formidable levier d’inclusion avec le développement de solutions simples et innovantes pour leur faciliter le quotidien », explique-t-il.
Pour les entreprises, ce type d’innovation permet également de penser et concevoir différemment leurs produits et leurs services, en profitant de l’expérience de profils divers. Pour Olivier Jeannel, cette diversité doit d’ailleurs être perçue comme un avantage et encourager l’entrepreneuriat.

Source ORANGE.

Prendre le large malgré un handicap visuel ? C’est possible avec SARA…

Déficient visuel, Olivier Ducruix est un passionné de navigation, source d’épanouissement et de liberté. Pour partager cette sensation, il a créé avec Mathieu Simonnet, l’application SARA (Sail And Race Audioguide) qui permet aux personnes malvoyantes ou aveugles de naviguer en – presque – toute autonomie.

 

SARA ou la liberté de naviguer

« Le voilier est le seul véhicule que l’on peut piloter sans voir car les plans d’eau sont suffisamment vastes », explique Olivier Ducruix, déficient visuel. À condition de pouvoir être accompagné d’un voyant, ou mieux d’une application qui fournirait toutes les informations relatives à la glisse du bateau, son cap, sa vitesse.

C’est toute l’ambition de SARA, l’application qu’Olivier Ducruix a co-créé avec Mathieu Simonnet, président de l’association Orion qui a déjà travaillé sur un projet d’outil d’aide à la navigation pour les personnes déficientes visuelles.
Le concept naît en 2009 de leur rencontre sur un plan d’eau. L’idée de SARA est déjà là mais il n’existe pas encore de technologie suffisamment évoluée pour la concrétiser. La première version de l’application attendra 2016, pour la régate. Développée au sein du centre de compétences en accessibilité (CCA) numérique d’Orange et en partenariat avec la Fédération Française de Voile, SARA donne vocalement toutes les informations relatives à la position de départ, au parcours et à l’avancée du bateau. « Les voyants qui participaient à une course les yeux bandés ont avoué avoir découvert des sensations inédites liées à la glisse sur l’eau », se réjouit Olivier Ducruix. L’application est un succès et deux ans plus tard sort la version croisière qui délivre les mêmes fonctionnalités et peut être connectée avec les instruments de bord. Avec cette version croisière, Olivier et Mathieu ont remporté un appel à projets de l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV).

Depuis mai 2021, l’application est disponible gratuitement sur l’Apple Store en plusieurs langues : français, anglais, espagnol, italien et bientôt japonais.

En outre, cette application pourrait être utilisée dans le cadre d’autres pratiques sportives (aviron, paddle, kayak). Olivier Ducruix a d’ailleurs reçu plusieurs sollicitations venues du monde entier. Une ouverture vers des perspectives plus larges…

Olivier Ducruix et Mathieu Simonnet

L’implication d’Orange sur les questions d’accessibilité numérique

« Depuis le lancement du projet, Orange a été un vrai moteur pour sa concrétisation », explique Olivier Ducruix. Alors salarié du Groupe, il bénéficie d’une part des conseils informatiques et ergonomiques du CCA numérique et de la DSI, et, d’autre part, de moyens techniques pour tester la solution in situ sur les bateaux en navigation. De plus, la Fondation Orange a contribué au financement de SARA. Un projet gagnant-gagnant puisqu’en s’y associant, Orange a profité de la créativité d’Olivier Ducruix et revisité sa conception de l’innovation et de collaboration notamment en matière de numérique inclusif.
Les sites et les applications devraient toutes respecter les règles d’accessibilité telles que définies par les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG). Olivier intervient d’ailleurs pour le compte du CCA numérique afin de sensibiliser les ingénieurs et les développeurs à la nécessité de s’adapter aux handicaps et de penser accessibilité. Orange lui a aussi permis d’être détaché à l’UNADEV au service du projet Cécivoile qui veut faire découvrir la voile aux personnes atteintes d’une déficience visuelle.

Selon Olivier Ducruix, le handicap ne doit pas être un prétexte pour innover : le seul échec étant de ne pas essayer. Même si la route est compliquée, le travail en équipe permet d’avancer car la faiblesse de l’un peut être le point fort d’un autre. C’est aussi cela, la diversité.

Source ORANGE.

7 chaînes YouTube qui sensibilisent au handicap en toute sincérité… 7 Vidéos…

Lorsqu’on pousse les portes de YouTube, on tombe dans une spirale envoûtante. On enchaîne les tutoriels, on se délecte devant des recettes, on s’inspire des dernières tendances mode…

7 chaînes YouTube qui sensibilisent au handicap en toute sincérité... 7 Vidéos...

 

Mais au milieu de ce brouhaha virtuel, certaines voix hissent le drapeau de la tolérance. Dans cette caverne d’Ali Baba 2.0, ces youtubeur·euse·s bienveillants s’apparentent à des pierres précieuses d’une grande rareté. Pour les dénicher, il suffit de taper les bons mots clefs. Sur YouTube, le handicap est leur cheval de bataille et il.elle.s entendent bien mettre K.O les idées préconçues.

12 millions de personnes en situation de handicap

Malentendant, malvoyant, autiste asperger, tétraplégique… tou.te.s muni.e.s de leur signature et de leur particularité, il.elle.s prouvent que le handicap est loin d’être un frein. L’an dernier, la France comptait près de 12 millions de personnes en situation de handicap. Sous-représenté.e.s dans la sphère publique, il.elle.s restent volontairement laissé.e.s dans l’ombre. Mais YouTube est devenu un terrain de jeu favorable pour leur donner de la résonance.

Armé.e d’une grande éloquence et d’une énergie débordante, ces as de la vidéo jonglent avec les mots et transforment les « maux » pour les rendre plus beaux. Aux antipodes des discours dramatiques que les médias adoptent, ces vidéos résonnent comme des hymnes à la vie. Prenez une belle dose d’optimisme.

1 – Mélanie Deaf : l’art de démystifier la surdité

Avec ses 65 900 abonné.e.s au compteur, Mélanie est l’incarnation même de la positivité. Avec son visage solaire et son sourire angélique, sur YouTube elle désamorce les idées préconçues qui entourent le handicap et notamment la surdité. Elle-même sourde de naissance, elle apprend la langue des signes (LSF) à l’âge de 16 ans. Pour la jeune Normande, c’est une révélation : elle veut propulser sa carrière dans cette voix et devenir professeure de LSF.

C’est principalement pour se débarrasser de cette phrase « Une personne sourde est forcément muette », qu’elle a créé sa chaîne « Mélanie Deaf ». À travers des vidéos pédagogiques et sur un ton presque amical, elle détache ces étiquettes qui lui collent à la peau. Avec les internautes, elle partage des moments de son quotidien, cocasses et drôles, mais aussi des détails plus poignants sur sa vie personnelle comme le harcèlement.

2 – Zaroule : croquer la vie à pleine dent en fauteuil roulant

Isabelle, connue sous le pseudo comique « Zaroule » est une femme pleine de vie, toujours à la conquête de nouvelles aventures. Née avec un Spina Bifida, une malformation de la colonne vertébrale, elle n’hésite cependant pas à se lancer dans des activités pimentées. La Québecquoise dynamique affiche toujours un sourire communicatif dans ses vidéos.

Relativiser, profiter et savourer chaque instant… un crédo omniprésent dans chaque contenu. Malgré son handicap, elle prouve que rien n’est impossible. Tantôt au sport d’hiver, en kayak, en randonnée, au camping… avec son allié à quatre roues, elle tord le cou aux clichés. Sa chaîne est un condensé de joie et d’optimisme.

3 – Just One Hand : le gamer à la main d’argent

Flavien Gelly s’est créé une identité virtuelle à son image : sincère et bienveillante. Atteint d’une atrophie congénitale du bras, cet as de la manette partage sa passion pour les jeux vidéo. Son handicap ne l’empêche pas de multiplier les parties et c’est ce qu’il prouve sur YouTube. Cependant, il regrette le manque de matériel adapté pour les gamers dans la même situation que lui. La route vers le progrès est encore longue. En lançant « Just One Hand » sur YouTube, il ouvre donc le dialogue et raconte ses expériences personnelles face aux jeux et aux consoles.

Le jeune homme donne des clefs pour appréhender le jeu de façon décomplexée. Il lève aussi le voile sur d’autres formes de handicap en parlant de surdité par exemple. Porte-voix des personnes rendues invisibles par la société, il mêle pédagogie et expérimentation. Plus récemment, il a publié des capsules vidéos remplies d’humanité qui mettent en relation e-sport et handicap.

4 – La vie ordinaire d’une personne de petite taille : 1m30 de bonne humeur

Sur fond d’humour et d’autodérision, Bernard appréhende le handicap sereinement. Né avec une achondroplasie, maladie génétique qui se manifeste par une « petite carrure », le quarantenaire a transformé sa particularité physique en emblème de caractère. Il mesure 1m30 et par le biais de ses vidéos décontractées, le youtubeur lyonnais nous rappelle que chaque être humain est unique. La normalité est un mythe.

Pour délier les paroles et enfin mettre en lumière les questions que tout le monde se pose, mais que personne n’ose prononcer à haute voix, Bernard se met à nu et se confie sans filtre. « Comment fais-tu pour retirer de l’argent au distributeur automatique ? », « Comment fais-tu pour conduire ? », « Tu arrives à t’habiller ailleurs que dans le rayon enfant ? »… autant d’interrogations « atypiques » qui trônent dans l’esprit des internautes. Au fond, Bernard éduque les mentalités et met un « stop » devant les préjugés.

5 – Vivien apprendre à écouter : une chaîne pour se faire entendre

Vivien, trentenaire, tient les rênes de cette chaîne YouTube, presque d’utilité publique tant elle est enrichissante. Sourd de naissance, Vivien n’a pas appris la langue des signes, mais l’oralité. Un parcours qui dénote aux yeux du grand public. Pourtant, comme il l’explique dans sa première vidéo : « Un sourd peut aussi parler, signer, lire sur les lèvres… Il peut aussi utiliser plein de moyens de communication pour se faire comprendre ». Dans cette logique, l’éducateur spécialisé multiplie les vidéos explicatives pour que les internautes posent un regard plus juste sur ce handicap.

Sa chaîne est un vivier d’informations utiles. Le youtubeur explore des thèmes variés : dans « Allô, ici un sourd à l’appareil », il donne des renseignements sur l’appareil auditif. Dans « Un sourd, pas un idiot », il explique ainsi aux entendants les sons et tonalités que les personnes sourdes perçoivent mal.

6 – Vivre avec : le poids des maux en vidéo

La cohabitation d’un jeune homme qui vit avec le Syndrome d’Ehlers Danlos : c’est le fil rouge de la chaîne « Vivre avec ». Après des années d’errance médicale, Matthieu, a découvert cette maladie chronique à l’âge de 16 ans. Il s’agit d’une maladie génétique rare qui touche le tissu conjonctif et provoque une anomalie du collagène.

Des douleurs articulaires, une grande fatigue, une peau fragile… les répercussions sur le corps et l’esprit sont nombreuses. Pourtant, Matthieu a longtemps souffert du regard méprisant de ses camarades. « T’es juste un peu fatigué », « Il n’y a pas de quoi en faire des tonnes, tu pourrais faire des efforts »… une minimisation qui pèse sur Matthieu. Pour lui, YouTube fait ainsi office de défouloir où il peut s’exprimer en toute liberté. Son but ? Éveiller les esprits sur cette forme de handicap encore méconnue.

7 – Fashioneyesta : la mode sous un nouveau jour

Malvoyante de naissance, Emily Davidson se lance sur YouTube pour prouver que la mode peut s’apprécier par le biais de nos quatre autres sens. Munie d’une douceur inégalable, la jeune femme fait tomber les préjugés sur les déficients visuels. Aussi, selon elle, la vue n’est que secondaire dans l’achat d’un vêtement, ce qui compte ce sont toutes les sensations qu’il procure. La youtubeuse explique également que cette forme de handicap n’est pas une barrière au style et que la mode peut s’apprécier sous toutes ses coutures.

De fil en aiguille, on devine son quotidien presque poétique. On sent l’odeur du cuir, les couleurs qui glissent sous les doigts, la finesse des broderies… Avec un brin d’humour, elle donne aussi des conseils pour mieux appréhender le handicap. « À quoi ça ressemble d’avoir ses règles quand on est malvoyant ? », « Comment un malvoyant utilise-t-il les nouvelles technologies »… Des thématiques aussi originales que salutaires.

De nombreux autres profils ingénieux et admirables mettent sur YouTube à plat les tabous qui planent encore au-dessus du handicap. En appuyant sur « play », on reçoit une bonne piqûre de rappel. Ainsi, grâce à ces chaînes YouTube, les « invisibles » sortent de l’ombre et tous les pans du handicap sont décortiqués.

 

Genève: une Maison de l’autonomie pour faciliter la vie du handicap…

Genève regroupe en un seul lieu les prestations destinées aux personnes souffrant de handicap.

La Maison de l’autonomie accueille huit associations, dont Pro Infirmis.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

 

Genève a inauguré sa première Maison de l’autonomie dans le quartier de Pont-Rouge. Destinée aux personnes en situation de handicap physique ou psychique, elle se situe dans l’ancien bâtiment de la poste et des douanes des Ports-Francs. Elle réunit 8 associations, dont Pro Infirmis, Handisport ou encore « Un brin créatif » qui propose des activités artistiques. La Maison de l’autonomie devient ainsi le plus important pôle de prestations facilement accessible aux personnes handicapées du canton. Une situation destinée à créer des synergies, selon la Directrice de Pro Infirmis, Véronique Piatti Bretton.

La construction de la Maison de l’autonomie a été rendue possible grâce aux Ports-Francs et à des donateurs privés. Pour Ntsoli Hermann, qui se déplace en chaise roulante, la Maison de l’autonomie va lui changer la vie.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

L’immeuble a été conçu pour accueillir tous types de handicap. Pour les personnes malvoyantes, le sol a été marqué comme l’explique l’architecte chef de projet Luigi Corrado.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

Parmi les huit associations, Handisport qui propose des activités sportives, Un brin créatif qui propose des activités créatives ou encore Yolo Factory, un coaching spécialisé dans la réinsertion des personnes souffrant de handicap. Mais aussi le Service de relève aux proches-aidants ou encore L’AGIS qui se charge de recruter des bénévoles.

Au coeur de la cité

La Maison de l’autonomie se trouve au coeur d’un futur quartier, celui de la Praille-Acacias-Vernet. Indispensable pour la Directrice de Pro Infirmis, Véronique Piatti Bretton.

Des salles de réunion sont à disposition des usagers mais elles peuvent aussi être louées par les personnes externes au lieu. Ce qui devrait favoriser les échanges.

La grande salle fait 130 m2 et peut accueillir 100 personnes. Elle est modulable.

Source RADIO LAC. CH

Handicap : Vocaléo, l’appli qui « fait parler » les objets vise le BtoB …

Destinée en priorité aux malvoyants, l’application mobile reliée à des puces NFC permet d’associer des messages vocaux à des objets ou des lieux.

Les deux entrepreneuses à l’origine du projet veulent commercialiser le dispositif auprès des entreprises et des services publics.

visuel application vocaleo

 

La technologie de communication sans contact ne sert pas qu’à payer avec sa carte bleue. Preuve en est, la nouvelle application mobile qui facilite la vie des malvoyants, commercialisée par deux jeunes entrepreneuses, Marion Thièrion et Marion Dufrenne.

Vocaléo permet en effet d’associer un enregistrement vocal personnalisé à un lieu ou à un objet grâce à des mini-puces NFC adhésives. On peut imaginer par exemple une puce appliquée sur une boîte de médicament. En approchant son smartphone du produit se déclenche alors un message vocal détaillant la posologie et les contre-indications.

15.000 euros d’investissement

Disponible gratuitement sur les appstores depuis janvier 2021, l’application a été téléchargée par environ 350 personnes. La jeune pousse lyonnaise fondée en août 2020 espère atteindre environ 1.000 utilisateurs d’ici à la fin de l’année. Des déficients visuels ou leurs proches aidants. Un objectif prudent comparé au marché potentiel constitué de 1,7 million de malvoyants en France.

« Le principal poste d’investissement de l’entreprise a été le développement et la maintenance de l’application, environ 15.000 euros », précise Marion Dufrenne, elle-même fille de malvoyant, qui a rencontré son associée sur les bancs de Sup de Pub Lyon (groupe INSEEC). Le développeur indépendant qui a épaulé les cofondatrices sera rétribué grâce aux premières recettes tirées des ventes de puces NFC. Compatibles uniquement avec l’application, ces balises réutilisables sont disponibles sur le site Web de la start-up ou directement depuis l’application (14,99 euros le pack de 10).

Une clientèle d’entreprises

Mais le modèle économique du dispositif ne repose pas uniquement sur la vente de puces aux particuliers. Pour rendre viable l’activité, Vocaléo cible les entreprises et les collectivités locales dont les commandes atteignent de plus gros volumes. Son premier client professionnel, Les Compagnons du Bonsaï, utilise les puces pour expliquer au client, par message vocal l’histoire de l’arbre et donner des conseils d’entretien.

La jeune pousse est également en discussion avec un laboratoire pharmaceutique qui pourrait se servir du dispositif pour des produits destinés à des malvoyants. En parallèle, les entrepreneuses discutent avec une chaîne d’hôtels qui inséreraient les puces dans les supports d’informations que l’on peut trouver à la réception ou dans les chambres.

La sphère publique représente également une cible prometteuse. « Des mairies pourraient placer des puces NFC à l’accueil ou sur des bulletins d’informations pour donner aux usagers malvoyants des indications sur les horaires et l’accessibilité des différents services », explique Marion Thièrion. En réalité, l’utilisation de Vocaléo serait « déclinable à l’infini », poursuit l’entrepreneuse. Et de citer en exemple des marques de produits alimentaires qui intégreraient le dispositif pour communiquer sur la composition des recettes ou la présence d’allergènes.

Source LES ECHOS DES ENTREPRENEURS.