Les étudiants architectes se mobilisent pour les adultes en situation de handicap…

La 14e édition du concours d’idées CNSA Lieux de vie collectifs & autonomie, organisé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), invite les étudiants en architecture à concevoir un lieu de vie inclusif et innovant à destination des adultes en situation de handicap.

Les étudiants architectes se mobilisent pour les adultes en situation de handicap

Le concours d’idées CNSA Lieux de vie collectifs & autonomie, organisé avec le soutien du CCAH et parrainé par le ministère de la Culture, fait appel chaque année à la créativité des étudiants en architecture pour imaginer les lieux de vie collectifs de demain sur la base d’un cahier des charges.

Cette année, les étudiants sont amenés à concevoir un habitat tenant compte des spécificités liées au handicap, tout en s’adaptant à ses occupants et à leurs projets de vie sociale et professionnelle. Ils sont encouragés à s’associer à des étudiants en médecine, soins infirmiers, travail social, paysage ou design pour mieux identifier les besoins d’aménagement des résidents, mais également des professionnels du domaine médico-social.

Les étudiants peuvent retirer leur dossier de candidature, le règlement et le cahier des charges sur le site de la CNSA, et ont jusqu’au 3 mai 2021 pour déposer leur projet.

Source Widoobiz.

Paris : une famille, dont deux handicapés, expulsée de chez elle par le Vatican ?…

L’Église catholique, propriétaire d’immobilier dans la capitale, aurait prié une femme de 60 ans de quitter son domicile, alors qu’elle vivait avec son frère et sa sœur, tous deux handicapés.

Malgré une situation très précaire, une fratrie aurait été expulsé de son appartement du VIIe arrondissement de Paris, pour des loyers impayés. Le propriétaire de la bâtisse : le Vatican, qui détient plusieurs biens dans la capitale.

Comme expliqué à l’antenne de RTL, la sexagénaire qui louait cet appartement de 160 mètres carrés y vivait depuis 1962, avec ses parents, décédés depuis, son frère et sa sœur. Ces deux derniers sont handicapés, l’un physiquement, l’autre mentalement.

« Je n’ai pas pu assurer ces loyers, j’ai des personnes malades à charge (…) J’aurais préféré qu’ils soient un peu plus compréhensifs« , déclarait-elle fin juillet 2019, alors que les loyers de 3.700 euros par mois n’étaient plus réglés et que la société gestionnaire réclamait à l’époque la somme de 110.000 euros.

Selon France Bleu, la menace d’expulsion se serait concrétisée. Après un départ forcé, la famille, qui a demandé un relogement à plusieurs reprises, aurait été envoyée dans un appart-hôtel de Villejuif (Val-de-Marne).

Contacté, le Vatican aurait indiqué que cette décision émanait de Sporidex, la société qui s’occupe de ses biens à Paris. Une fausse excuse, selon l’avocat des expulsés, qui note que celle-ci appartient entièrement à l’Église.

Source RTL.

 

A Vertou, près de Nantes, les locataires d’un immeuble sont sans ascenseur depuis 19 mois…! Certains locataires sont pourtant handicapés…

Depuis février 2019, les habitants d’un immeuble comprenant un rez-de-chaussée et trois étages n’ont plus d’ascenseur.

Ils ont beau appeler la société, un bailleur social de Loire-Atlantique, ils ne savent toujours pas quand il sera réparé.

Certains locataires sont pourtant handicapés.

Marie-Thérèse Fraquet est handicapée. Elle habite au deuxième étage de cet immeuble qui est sans ascenseur depuis 19 mois.

Marie-Thérèse sort de la chemise cartonnée rose le dossier qu’elle a constitué. Lettres au bailleur, courriers recommandés, constat d’huissier… Avec d’autres locataires de l’immeuble, elle a notamment signé une pétition exigeant que l’ascenseur soit réparé.

Lassés de ne recevoir aucune réponse satisfaisante, ils ont fixé une date butoir. Ils ne paieront plus leur loyer si l’ascenseur n’est pas réparé d’ici le 20 septembre.

Voilà 19 mois, que les habitants des étages de cet immeuble de Vertou sont contraints de prendre les escaliers. Certes, il n’y a qu’un rez-de-chaussée et trois étages mais Marie-Thérèse est handicapée par des opérations successives des hanches et un accident. D’autres locataires ont des enfants en bas âge et sont obligés de descendre les escaliers avec les plus petits dans la poussette.

Lyzzie, qui habite elle aussi au deuxième, a deux enfants. Elle doit prendre la poussette dans ses bras avec le petit dernier sanglé pour descendre.

« C’est la galère souffle-t-elle, la poussette, les courses… »

Un couple croisé dans le hall d’entrée, près de l’escalier, commence à chercher ailleurs. Ils habitent au troisième. Ils n’en peuvent plus. Eux aussi ont un tout petit.

En 2015 déjà des malfaçons

Marie-Thérèse bénéficie de la solidarité de ses voisins qui lui montent ses courses mais cela fait trop longtemps que ça dure. Alors, elle a pris les choses en main et s’est faite la porte-parole des habitants.

Elle avait déjà haussé le ton lorsque, peu de temps après avoir emménagé dans cet immeuble alors récent en 2015, elle avait obtenu que les nombreuses infiltrations d’eau soient réparées. Cela avait débouché sur des mois de travaux qui avaient contraint certains à déménager momentanément.

voir le reportage réalisé en 2015 sur les malfaçons dans ce même immeuble

Marie-Thérèse vit dans un T3 avec son compagnon Michel, qui souffre du diabète. « On (Atlantique Habitations) nous a proposé de nous trouver un autre logement, dit-elle, mais ils nous proposent une maison avec un étage. C’est comme ici. Et puis ici, on a tout sous la main, commerces, bus… » Alors elle ne veut pas partir.

Comme les autres locataires, elle voudrait qu’on répare cet ascenseur pour lequel tous continuent de payer des charges, même si « un geste commercial » a été fait par le bailleur qui leur a octroyé 80 euros de remboursement. Pour 19 mois de galère.

« Quand l’ascenseur est tombé en panne, raconte Marie-Thérèse,  j’avais peur de prendre l’escalier, de tomber, c’est mon compagnon qui m’aide. »

Un constat d’huissier

Le constat fait par l’huissier sollicité par les locataires est accablant. Daté du 11 août 2020, photos à l’appui, il confirme : « l’ascenseur ne fonctionne pas. À droite de la porte, il est affiché « ascenseur à l’arrêt », en dessous « date prévisionnelle de remise en service :   » Pas de date.

« Je note encore, précise le procès-verbal que nous nous sommes procuré, à gauche de la porte, la présence d’une affichette autocollante avec la mention « service de dépannage 08 … ». J’ai appelé ce numéro en déclinant mes nom, prénoms et qualité et la raison de mon appel. Mon interlocutrice m’a déclaré transmettre ma demande au service compétent, sans préciser de date d’intervention prévisible. »

L’huissier de justice poursuit son PV en notant d’autres dysfonctionnements comme la fermeture électromagnétique de la porte d’entrée qui ne fonctionne pas non plus. « La porte reste donc ouverte » constate-t-il.

« Le bâtiment a été livré le 6 août 2012, se souvient Marie-Thérèse, il est encore sous la garantie décennale. » Alors, elle ne comprend pas pourquoi rien ne se passe.

Dans un courrier, Atlantique Habitations informe les locataires que, suite à des problèmes sur les portes, elle a fait faire un diagnostic et deux expertises qui ont conduit à la mise à l’arrêt de l’ascenseur.

« A ce jour, dit le courrier daté du 22 août 2019, notre expert est en attente de devis pour la remise en état de votre ascenseur et nous n’avons pas de date à vous communiquer quant à la remise en fonctionnement de cet appareil. »

C’était il y a plus d’un an…

Une réponse d’Atlantique Habitations

Ce mercredi 9 septembre, Atlantique Habitations nous a fait savoir dans un mail que « Le début des travaux est programmé mi-octobre, pour une remise en service prévisionnelle de l’ascenseur fin décembre 2020. »

Le bailleur explique ce retard par la longueur de la procédure. La décision de mettre l’ascenseur à l’arrêt faisait suite au constat d’un défaut important « Il ne s’agit pas de problématiques techniques liées à l’ascenseur, mais d’un problème structurel complexe de la trémie ascenseur. » précise le courrier du bailleur.

« Courant 2019 explique-t-il, Atlantique Habitations a réalisé les démarches dans les délais réglementaires auprès de toutes les parties prenantes, notamment l’assurance et le certificateur de l’ascenseur, dans l’objectif de remplacer l’ascenseur existant et de sécuriser son fonctionnement. Après consultation des prestataires en capacité de réaliser les travaux, la commande définitive a été passée en juillet 2020, dès validation du dossier par l’assurance. »

Une nouvelle remise sur les charges sera accordée au locataires.

Source FR3.

Rennes : Atteint de trisomie 21, Louis découvre l’autonomie dans sa colocation…

Le jeune homme occupe un appartement en habitat inclusif, une offre alternative pour les personnes dépendantes qui se développe un peu partout comme à Rennes.

Rennes : Atteint de trisomie 21, Louis découvre l’autonomie dans sa colocation

  • L’offre d’habitat inclusif se développe un peu partout pour les personnes dépendantes.
  • A Rennes, Louis, atteint de trisomie 21, partage un grand appartement avec deux autres personnes porteuses d’un handicap cognitif.
  • Cette alternative à l’hébergement en institution permet aux personnes handicapées de gagner en autonomie.

Sa passion pour le football est visible sur les murs de sa chambre où sont accrochés des posters de Messi et de Mbappé. A 26 ans, Louis n’est pas peu fier de nous faire découvrir son chez-lui. Cela fait un an que le jeune homme, atteint de trisomie 21, a emménagé dans un grand appartement de 200 m² situé dans le quartier de la Courrouze au sud-ouest de Rennes. Il le partage avec deux autres locataires, porteurs eux aussi d’un handicap cognitif. Ses parents ne sont jamais non plus très loin puisqu’ils disposent d’une chambre indépendante au sein de la colocation.

C’est le bailleur Espacil Habitat qui est derrière ce projet d’habitat inclusif, une offre alternative à l’hébergement en institution qui se développe un peu partout en France. « Cela lui permet d’acquérir de l’autonomie sans être seul », indiquent Dominique et Michel, les parents de Louis. Ces derniers hébergeaient auparavant leur fils chez eux. Mais les années passant, ils ont envisagé de lui trouver une place dans un foyer spécialisé. « Mais ce n’est pas facile de trouver une place », reconnaît le père du jeune homme. « Surtout que Louis n’avait pas forcément envie de quitter la maison », sourit sa maman.

Les tâches quotidiennes partagées entre colocataires

Ayant eu vent de ce projet d’habitat inclusif, ils ont alors sauté sur l’occasion. « Cela nous semblait la solution la plus adaptée pour Louis, indique Dominique. Cela lui permet de vivre une vie presque normale sans que l’on soit très loin ». Travaillant toute la semaine dans un établissement et service d’aide par le travail, Louis partage chaque soir les tâches quotidiennes avec ses colocataires, gagnant ainsi en autonomie. « Il n’est pas encore autonome dans les transports mais cela peut-être une phase de transition avant d’imaginer un jour qu’il s’installe dans son propre logement », estime la maman du jeune homme.

Dans un mois, trois nouvelles personnes porteuses d’un handicap cognitif découvriront elles aussi les joies de la colocation avec un nouvel appartement inclusif qui sera mis en service, toujours par Espacil Habitat, dans le quartier de la Mabilais à Rennes.

Source 20 MINUTES.

Tétraplégique, elle se bat pour se loger: «J’ai toujours payé mon loyer, je ne fais pas l’aumône»…

À 49 ans, Flore Chesné, tétraplégique, doit déménager de sa maison d’Orvault, près de Nantes.

Sa propriétaire est décédée en mars et la demeure a été mise en vente. Seulement, trouver un logement relève du parcours du combattant pour les personnes handicapées.

Tétraplégique, Flore Chesné doit se battre pour trouver un logement.

La raison ? Le décès de sa propriétaire et la mise en vente de la maison qu’elle occupe. « Pour le moment, je suis protégée par mon bail, reconnaît la mère de famille. Mais il s’arrête en octobre 2021. » Alors pourquoi s’en inquiéter si tôt ? Parce que trouver un logement, pour une personne tétraplégique, représente un obstacle quasi insurmontable.

En quatre mois de recherches quotidiennes, Flore Chesné n’a même pas dégoté une visite. « Honnêtement, ça commence à peser psychologiquement », avoue la quadragénaire. Elle a pourtant multiplié les démarches administratives. Appels aux offices HLM, lettres aux mairies des alentours, contacts auprès d’associations. « J’ai même interpellé le président de la République », poursuit l’Orvaltaise. Sans succès.

La mairie d’Orvault a bien reçu sa demande. Mais elle se trouve démunie. « La Ville n’a pas toutes les compétences en matière de logement, rappelle Bernard Couraud, directeur général adjoint à la cohésion sociale. On peut seulement proposer des noms aux bailleurs. Cela prend entre dix-huit et vingt mois pour trouver un appartement. Et dans cette situation précise, nous n’avons aucun logement qui pourrait correspondre. »

En pratique, il existe environ 290 logements pour les personnes à mobilité réduite dans le giron de Nantes métropole habitat. Et parmi eux, quatre seulement sont adaptés à la tétraplégie. « Tous sont d’ailleurs habités », constate le bailleur social.

Source OUEST FRANCE.

Vingt-sept logements inclusifs prévus à Vierzon à l’horizon 2022-2023….

Un projet de construction de logements pour des personnes en situation de handicap, rue Mozart à Vierzon, est porté par Résidences comme toit.

Ce projet devrait voir le jour à l’horizon 2022-2023.

Vingt-sept logements inclusifs prévus à Vierzon à l'horizon 2022-2023

Proposer une alternative au logement en milieu familial ou en établissement médico-social pour les personnes en situation de handicap, c’est l’objectif de Résidences comme toit, groupe d’investisseurs privés dont la société Terralia immobilier s’implante à Vierzon.

Basé dans le Grand-Est, ce groupe immobilier se lance un défi : construire des résidences services d’une vingtaine d’appartements meublés, adaptés et domotisés, associées à un service à la personne disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Et à Vierzon, le projet est en route. En octobre 2019, le conseil municipal a validé la vente d’un terrain de 3.550 mètres carrés, rue Mozart, face à l’école maternelle Puits-Berteau, pour un montant de 88.750 euros hors taxes.

Pour le choix du terrain, il fallait répondre au cahier des charges du label Habitat et handicap de Résidences comme toit, avec un accès immédiat au transport, aux commerces, au sport, avec des trottoirs libres d’accès larges en bon état, etc.

« Nos locataires doivent pouvoir être autonomes dans leurs logements mais aussi à l’extérieur, explique Valérie Mellé, directrice France Nord de Résidences comme toit. La municipalité de Vierzon a répondu favorablement à notre proposition d’implantation en nous proposant un terrain communal qui correspondait parfaitement à notre label, Notre projet a tout de suite intéressé la commune. »

Vierzon est, ainsi, la deuxième ville, en France, à démarrer ce projet de résidence pour des personnes en situation de handicap physique et troubles associés. Mais à Vierzon, « il sera, également, possible de louer quelques appartements pour le handicap mental qui nécessite une veille bienveillante car cela correspond à une demande et à un véritable besoin exprimé par le département du Cher et la Maison départementale des personnes handicapées », ajoute l’entreprise.

« Les travaux commenceront au premier trimestre 2021 »

La structure est, aussi, en contact avec d’autres communes de la région Centre-Val-de-Loire et projette une trentaine de résidences de ce type sur la moitié nord de la France.

Dans la deuxième ville du Cher, le permis de construire a été déposé et obtenu. « Les travaux commenceront au premier trimestre 2021 pour une durée de dix-huit à vingt-quatre mois », souligne Valérie Mellé.

Pour ce projet, « c’est toute une équipe pluridisciplinaire, composée d’ergothérapeute, ingénieurs, architecte, décoratrice d’intérieur, médecin et promoteur, qui a souhaité apporter une solution au problème crucial de logement des personnes en situation de handicap. C’est un projet ambitieux et innovant de logement inclusif », ajoute la directrice. Un travail collaboratif qui se fait, également, « avec l’ensemble des parties prenantes telles que les assistantes sociales, associations de patients, associations sportives, les centres de rééducation fonctionnelle, les communes, les collectivités départementales et les MDPH, et les institutions ».

Ce projet immobilier, de plusieurs millions d’euros, va permettre de créer vingt-sept logements (T2, T2 + et T3) allant de 41 à 56 mètres carrés, avec des baux de droit commun. Tous ces logements qui ne sont pas sociaux, « seront accessibles aux étudiants, aux personnes en activités ou pas, aux couples, aux familles. Nous souhaitons de la mixité dans la résidence », indique Valérie Mellé.

Pour cela, Résidences comme toit rencontrent tous les locataires intéressés et travaillent avec eux sur leur projet de vie. « C’est pourquoi la domotique de chaque appartement sera adaptée à son locataire. On rencontre la personne et on prépare la domotique », ajoute la directrice.

La société n’a pas encore lancé la phase de réservation des logements mais est en train de construire un appartement témoin dans le Grand-Est et va proposer des visites virtuelles en ligne.

Yassine Azoug
yassine.azoug@centrefrance.com

Pratique. Renseignements au www.residences-commetoit.fr

Fracture sociale française : toutes les fragilités ne se valent pas (Handicap, Santé, logement,…)…

Une récente étude du Crédoc a identifié six fragilités chez les Français (handicap et santé dégradée, précarité professionnelle, difficultés de logement, pauvreté monétaire, relégation territoriale, isolement et solitude. L’étude aboutie à concerner les deux tiers de la population française.

Les études de ce type ne vous paraissent-elles pas créer une certaine culture de la victimisation ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur la résilience globale de nos sociétés ?

Laurent Chalard : Oui et non. Oui, dans le sens qu’affirmer que les deux tiers de la population française souffrent d’au moins une fragilité sous-entendrait que la majorité des français ont raison d’être mécontents de leur situation actuelle et donc d’adopter une position victimaire par rapport à la société. Ce type d’études, qui ne met en avant que le côté négatif des choses, vient donc conforter l’idée, bien ancrée parmi nos concitoyens, que toutes leurs revendications sont parfaitement légitimes, y compris si, parfois, elles relèvent plus du maintien de privilèges corporatistes, une spécificité hexagonale, que d’autre chose. Non, dans le sens que pour qu’il puisse exister un débat public serein, il est nécessaire de faire régulièrement des études sur ce qui ne va pas au sein de notre société. Le problème n’est donc pas tant que ce type d’études existe que la manière dont sont présentés les résultats, mettant en avant principalement ce qui ne va pas et faisant l’impasse sur ce qui va. Cependant, cela correspond à la mentalité de notre pays, les français ayant réputation d’être râleurs !

Concernant la résilience globale de nos sociétés, ce type d’études nous apprend que l’incertitude est de moins en moins supportée par nos concitoyens dans une société que l’on veut sans « risques », quel que soit le domaine : sanitaire, financier, sentimental… Dans un pays, où presque plus personne n’a vécu en temps de guerre ou n’a connu la faim, l’habitude de vivre dans une société d’abondance fait que le moindre problème est perçu de manière catastrophique, ce qui augure mal de la résilience de nos sociétés si, par mésaventure, le futur nous réservait des crises d’ampleur bien plus grande que celles que nous connaissons depuis plusieurs décennies.

Cette étude ne pêche-t-elle pas dans l’éventail très large de sa méthodologie ? Pourtant sur plusieurs sujets pointés par le CREDOC on peut considérer que les choses vont mieux aujourd’hui qu’hier ?

Le problème de cette étude n’est pas tant la méthodologie, qui se veut large dans l’optique de percevoir l’ensemble des fragilités qu’un individu peut rencontrer au cours de sa vie, un choix qui peut pleinement se justifier, mais plutôt le fait qu’il n’y ait aucun élément de comparaison dans le temps permettant de déterminer si les choses allaient mieux auparavant ou moins bien. En effet, si l’on effectuait une analyse des mêmes indicateurs de fragilité sur la longue durée, l’interprétation serait probablement sensiblement différente. Il est très probable que la même étude réalisée un siècle en arrière aurait montré que moins de 10 % de la population ne souffrait d’aucune fragilité, à une époque où les riches et les classes moyennes supérieures étaient peu nombreux et pas en aussi bonne santé que de nos jours (la tuberculose frappait dans tous les milieux !). A cette époque, la quasi-totalité des français souffraient d’au moins une fragilité, et la majorité de la population de plusieurs d’entre elles. En conséquence, une analyse rétrospective conduirait à analyser différemment les résultats en mettant l’accent sur le fait que la part de la population française qui vit sans aucune fragilité a augmenté dans le temps, ce qui est positif, mais demeure minoritaire dans la population, ce qui n’est pas satisfaisant par rapport à un idéal à atteindre.

Effectivement, il y a plusieurs sujets parmi ceux pointés par l’étude du CREDOC où les choses vont mieux aujourd’hui qu’hier. Le premier est la santé. L’espérance de vie en bonne santé n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui grâce aux progrès de la médecine. Pendant la majorité de l’histoire humaine, la vie n’était qu’une souffrance perpétuelle, l’homme étant accablé par les maladies. Il suffit de relire les poètes du Moyen-Age pour se rendre compte du calvaire quotidien qu’enduraient les populations de l’époque. Vivre signifiait souffrir, d’où le succès du christianisme ! Ce n’est que depuis le XX° siècle que l’homme a la chance de pouvoir vivre sans douleur pendant une grande partie de sa vie. Le second sujet pour lequel la situation actuelle s’est grandement améliorée est la pauvreté. En effet, par le passé, la pauvreté en France était absolue, entendue comme le fait qu’une part non négligeable de la population n’arrivait pas à assouvir ses besoins primaires : se nourrir, s’habiller, se loger. Or, à notre époque, sauf quelques regrettables exceptions (sans abris et étrangers sans papiers), la pauvreté est relative, c’est-à-dire que les populations sont pauvres par rapport aux revenus jugés nécessaires pour bénéficier d’un niveau de vie à peu près correct. Nos pauvres arrivent donc à assurer leurs besoins primaires, mais ne peuvent se permettre plus.

Cette polarisation sur des fragilités supposées n’aboutit-elle pas à dévier une partie de l’attention sur les fragilités véritables qui mériteraient une attention particulière ?

Le problème est surtout l’absence de hiérarchisation entre les différentes fragilités que peuvent rencontrer les individus au cours de leur vie en fonction de l’âge. Par exemple, être sans emploi lorsque l’on entre dans la vie active, alors que l’on est encore dépendant financièrement de ses parents, ne signifie pas la même chose que de l’être à plus de 40 ans avec plusieurs enfants à charge. De même, ne pas être propriétaire occupant de son logement lorsque l’on est étudiant n’a pas la même signification que lorsque l’on est un retraité. Par définition, les jeunes combinent beaucoup plus de fragilités que leurs aînés, mais ils bénéficient, en règle générale, d’un appui financier certain de leurs parents (voire de leurs grands-parents) qui leur assure, malgré tout, un train de vie correct.

Finalement, à notre avis, l’analyse des fragilités ne doit pas tant se faire de manière sectorielle que suivant une logique géographique, car il ressort aujourd’hui, que les inégalités sont très fortement territorialisées, certains espaces concentrant toutes les fragilités : déficit d’emploi, moins bon état de santé, part plus élevée des pauvres, logements insalubres…

Source ATLANTICO.

Rochefort : une locataire expulsée à cause de son handicap…!

Une propriétaire a exigé que sa locataire handicapée « dégage » de la résidence, au prétexte qu’elle abîmait le hall d’entrée avec son fauteuil roulant.

Rochefort : une locataire expulsée à cause de son handicap

Comme chaque année, Evelyne (1) avait pris une location à Rochefort pour ses trois semaines de cure début février. Mais ce séjour lui a réservé une très mauvaise surprise. Parce qu’elle est en fauteuil électrique roulant, sa propriétaire l’a d’abord accusée « d’abîmer le hall d’entrée » de l’immeuble. Avant de carrément lui demander de plier bagage. C’était pourtant la deuxième année qu’elle occupait l’appartement de la Résidence Colbert et l’an passé, il n’y avait eu aucun problème.

La bailleuresse prétend que la résidence « n’est pas faite » pour les fauteuils. Pourtant, selon Evelyne, « l’immeuble est équipé d’une rampe d’accès et d’un ascenseur aux normes ». L’agence immobilière confirme que le bâtiment « est parfaitement accessible aux personnes handicapées ». Malgré tout, la propriétaire insiste. Evelyne a beau montrer que son fauteuil ne dégrade pas le hall, rien n’y fait. « On était dans l’incompréhension totale de cette réaction », confie la locataire.

La propriétaire a même refusé que le couple déménage dans un appartement de la même résidence, en disant qu’elle devait « dégager ». Relogés par l’agence, Evelyne et son mari ont donc atterri dans un autre immeuble. « On s’est retrouvé à décamper un samedi soir en urgence », raconte Evelyne, abasourdie. Sous le choc, elle et son mari ont rencontré le défenseur des droits, avant d’aller porter plainte pour discrimination au handicap.

Pour cette habitante des Sables-d’Olonne, l’expulsion a été une expérience traumatisante :

« La propriétaire a eu des mots très durs. Pour elle, je n’étais pas réellement handicapée car je peux parfois marcher avec des cannes »

Evelyne est atteinte, depuis plusieurs années, d’une maladie auto-immune qui l’empêche en partie de marcher et lui provoque des douleurs violentes. De ce fait, elle est reconnue invalide à plus de 80 %.

Dans la loi, refuser à une personne en perte d’autonomie un lieu ou un service est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

(1) Le prénom a été changé

Source SUD OUEST.

Emmanuel Macron n’a pas totalement convaincu le monde du handicap…

Ecole, diagnostic, allocation, retraite…

Le président de la République a fait des annonces mardi 11 février, à mi-mandat, lors d’une conférence nationale sur le handicap, qui touche 12 millions de Français.

Certaines mesures sont appréciées, mais toutes les associations ne sont pas convaincues que le quotidien des handicapés va en être amélioré.

En France, douze millions de personnes sont en situation de handicap.

« Le chemin n’est pas terminé », a admis ce mardi 11 février 2020 Emmanuel Macron concernant l’amélioration de la vie des 12 millions de personnes handicapées en France. Devant 500 personnes (associations, chefs d’entreprises, élus…) invitées à l’Élysée pour cette conférence nationale sur le handicap, il a salué les actions engagées par son gouvernement et annoncé une série de mesures applicables d’ici la fin de son mandat.

Aucun élève sans solution

C’était déjà la promesse du gouvernement à la rentrée 2019, or 8 000 enfants n’avaient pas d’accompagnant pour leur scolarité (AESH) à la rentrée dernière (contre 15 000 en 2018). Il n’empêche. Emmanuel Macron a redit ce mardi qu’« aucun enfant ne sera sans solution de scolarisation en septembre prochain. Le 8 000 doit passer à zéro. On ne doit rien lâcher. » Il a ainsi annoncé l’embauche de 11 500 AESH supplémentaires d’ici à 2022 et « un contrat digne » pour ces professionnels trop souvent à temps partiel et payés au Smic. « Nous devons travailler à leur stabilisation pour leur donner au moins 35 heures par semaine. » Jusque-là inexistant, un module sur le handicap sera aussi intégré dans la formation initiale des professeurs de l’Éducation nationale dès septembre.

Elargir le diagnostic de l’autisme et des troubles du comportement

Existant pour les enfants de moins de 6 ans, le forfait précoce du diagnostic de l’autisme et de sa prise en charge (ergothérapeute, psychologue…), sans reste à charge pour les familles, sera étendu aux enfants jusqu’à 12 ans et aux troubles dys (dyslexie, dyspraxie…) à compter de 2021. Une maison de l’autisme, lieu de ressources pour les familles et les professionnels, sera aussi créée.

Un numéro unique

Pour éviter la « montagne administrative » et « l’errance de guichet en guichet », un numéro de téléphone (le 360) dédié à l’appui des adultes et enfants handicapés sera mis en place en 2021. Il sera relayé par 400 équipes locales qui seront créées d’ici à 2022. Emmanuel Macron, conscient qu’il y a « trop de différences » selon les départements, souhaite aussi associer les Maisons France service, afin de définir un lieu unique d’accès. Concernant, le temps de traitement des dossiers, très variables selon les territoires (de 2 à 8 mois pour une réponse de l’AAH), le Président a affirmé qu’au 1er janvier 2021, « aucune demande ne doit être traitée en plus de trois mois ».

Pour Jean-Luc Duval, du collectif Citoyen handicap (celui qui monte dans les grues pour réclamer des accompagnants scolaires), ces mesures ne changeront rien au quotidien des personnes handicapées. Il ne croit pas au numéro unique : Nous avons l’habitude de ceux qui ne répondent plus : Aide handicap école, ceux des maisons du handicap…

1 000 places supplémentaires

Afin d’éviter les exils vers la Belgique, 1 000 places supplémentaires seront créées dans les établissements spécialisés dans trois régions prioritaires (Île-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est), en plus des 2 500 places déjà programmées pour 2021-2022 sur tout le territoire. Son objectif ? Il ne souhaite « d’ici fin 2021, plus aucun départ contraint vers l’étranger » et veut permettre des retours vers la France.

Pas touche à l’allocation adulte handicapée

Le président a affirmé clairement que l’allocation adulte handicapée (AAH), actuellement versée à 1,2 million de personnes, ne serait pas « diluée » dans le futur revenu universel d’activité (RUA). Le RUA doit fusionner plusieurs allocations : RSA, prime d’activité, allocations logement. Une réponse à l’inquiétude d’associations qui avaient claqué la porte des négociations sur le RUA, la semaine dernière, pour marquer leur refus de voir l’AAH intégrée dans ce dispositif. Cette clarification sur l’AAH a été saluée par Alain Rochon, de l’APF France handicap, qui pointe toutefois l’absence de chiffre sur les financements.

Pari sur l’apprentissage

D’ici à 2021, 10 000 places en apprentissage seront réservées aux personnes handicapées. L’idée est d’atteindre le cap de 6 % de recrutement de personnes handicapées. Aujourd’hui, il n’est qu’à 3,5 %.

Retraite anticipée garantie

Dans le cadre du système universel, la retraite anticipée à partir de 55 ans sera simplifiée pour les travailleurs handicapés, qui pourront bénéficier d’une bonification de points. Emmanuel Macron s’est aussi dit favorable à une retraite progressive dès 55 ans pour les travailleurs handicapés et à une majoration spécifique pour la retraite des parents d’enfants handicapés. Enfin, les congés de proches aidants ouvriront des droits.

Réactions : des satisfactions et des déceptions

Regroupant 48 associations, le collectif Handicaps a salué l’humilité dans le bilan des actions passées et des engagements qui répondent pour certaines d’entre elles aux attentes. Néanmoins, il pointe le manque de débats. On a beaucoup entendu parler les ministres et les associations étaient juste là pour applaudir, regrette Jean-Louis Garcia, président de l’Apajh, premier mouvement regroupant tous les handicaps. Dénonçant des discussions difficiles avec la secrétaire d’État Sophie Cluzel et son mépris, il est satisfait du discours ferme et engagé du Président.

Mais davantage de mesures concrètes étaient sans doute attendues. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam (Union de familles de handicapés psychiques), est en colère. Elle déplore que lors de la conférence, il n’y ait pas eu un mot sur le handicap psychique, qui touche trois millions de personnes. Il est grand temps de rendre visible le handicap lié aux troubles bipolaires, aux troubles obsessionnels compulsifs, à la schizophrénie…

Source OUEST FRANCE.

A Jarnages, étudiants et seniors vont habiter sous le même toit…

A Jarnages une résidence intergénérationnelle de sept logements est en projet dans le centre-bourg.

La moitié sera occupée par des personnes âgées ou handicapées, l’autre par des étudiants.

Ils profiteront de loyers à petit prix en échange d’un coup de mains à leurs aînés.

A Jarnages, étudiants et seniors vont habiter sous le même toit. Les bâtiments qui vont être rénovés à Jarnages.

Permettre aux personnes âgées ou handicapées de rester chez elles, et en même temps offrir des logements peu chers aux étudiants : c’est le but de la future résidence intergénérationnelle de Jarnages (Creuse). Les travaux viennent de débuter, elle devrait ouvrir l’an prochain en plein centre-bourg, à côté de l’église.

En tout, sept logements vont être créés : quatre pour des jeunes – étudiants et apprentis – trois, au rez-de-chaussée, pour des personnes âgées. Trois bâtiments, jusqu’à présent inoccupés, vont pour cela être rénovés.

Rampes d’accès, portes automatiques et douche sans marche

A l’intérieur, tout a été pensé pour faciliter la vie des personnes à mobilité réduite : portes qui s’ouvrent toutes seules, lumières automatiques, douche sans marche et avec un siège, toilettes avec des barres de maintien, etc. « On travaille aussi sur l’installation d’un rail au plafond pour amener la personne directement de la chambre à la salle de bain sans l’asseoir sur un fauteuil », ajoute l’architecte Cécile Ripp Massendari, de l’agence Spirale 23 à Guéret.

La vue d'un des futurs appartements.

Une charte entre les locataires pour favoriser l’entraide

La particularité de cette résidence intergénérationnelle réside dans une charte signée entre tous les locataires : « Les jeunes n’auront pas à faire le ménage mais devront être bienveillants, ramener le pain ou le journal. L’intérêt de ce projet est justement de montrer qu’on peut mélanger au cœur d’un village toutes sortes de populations », sourit l’architecte.

Cette charte est la contrepartie de loyers très modérés pour les étudiants, explique le maire de Jarnages Vincent Turpinat :

Avec les aides au logement, les loyers ne coûteront quasiment rien et les charges seront faibles, mais en contrepartie les jeunes devront rendre des petites services. Par exemple aider la dame du dessous en fauteuil roulant qui a sa télévision déréglée, aller boire un café avec elle s’il fait beau, etc. L’idée est de recréer le bon voisinage qui existait autrefois dans la société.

Cette résidence intergénérationnelle résulte d’un appel à projet de la région Nouvelle Aquitaine. Le projet porté par Creuse Confluence, avec des aides de la région, du département, de l’État et de la fondation de la Fédération française du bâtiment, coûte 900 000 euros hors taxes.

Source FRANCE BLEU.