Tetraplégique, coincé chez lui en Creuse, Gabriel appelle aux dons pour acheter une voiture adaptée…

A 31 ans, Gabriel aimerait être autonome malgré son handicap.

Il a besoin d’une voiture adaptée à son fauteuil, que les aides ne permettent pas de financer entièrement.

Ce jeune habitant d’Ahun lance donc une cagnotte, la deuxième en deux ans.

Gabriel, 31 ans, passe beaucoup de temps à promener son chien autour de chez lui mais ne peut s'éloigner sans voiture adaptée à son handicap.

 

Les roues du fauteuil roulant de Gabriel, 31 ans, sont couvertes de terre. Ce Creusois tétraplégique passe beaucoup de temps dehors à se promener autour de sa maison à Ahun avec son chien. Mais impossible d’aller très loin sans voiture. Il aurait besoin d’un fourgon adapté à son handicap, mais les aides sont loin d’être suffisantes. Il lance donc un appel aux dons, le deuxième en deux ans.

Grâce à la MDPH (maison départementale pour les personnes handicapées), il peut toucher jusqu’à 10.000 euros pour financer cet achat. Sauf que le véhicule dont il a besoin coûte 45.000 euros d’occasion, et 60.000 euros neuf. « Ça me dérange de demander une deuxième fois de l’aide, j’ai l’impression de quémander, mais j’ai retourné le problème dans tous les sens, pour l’instant je n’ai pas le choix », soupire-t-il. Sa compagne étant en CDD et lui sans emploi, les banques sont frileuses pour prêter.

Retrouver son autonomie

En économisant, il pourrait peut-être s’offrir sa voiture adaptée d’ici plusieurs années, mais le temps est long quand on est coincé chez soi : « Je suis toujours obligé de demander à ma compagne de me conduire, or je déteste demander, j’aime bien tout faire tout seul. » Sa fille de quatre ans demande à son papa de l’emmener à l’école ; pour l’instant, c’est impossible. « J’aimerais bien faire les courses ou chercher le pain, aider ma compagne qui est obligée de faire beaucoup de choses. »

Atteint depuis sa naissance d’un angiome situé au niveau de la moelle épinière, Gabriel est devenu tétraplégique du jour au lendemain, à 28 ans. C’est son entourage qui l’a convaincu de lancer cette deuxième cagnotte.

Le premier appel aux dons lui avait permis de récolter 17.000 euros. Il ne s’attendait pas à une telle générosité et remercie tous ses donateurs, car grâce à cet argent il a pu rentrer chez lui après sa longue rééducation à Noth. Le chantier a coûté en tout 70.000 euros. Sa maison est désormais adaptée à son handicap : une salle de bain et une chambre au rez-de-chaussée et des portes coulissantes qui permettent à son fauteuil de passer.

Pour aider Gabriel, il faut aller sur le site de la Cagnotte des proches via ce lien.

Source FRANCE BLEU.

 

Ancien rugbyman devenu tétraplégique, Tony Moggio a créé un porte-biberon adapté à son handicap…

INVENTIONDepuis son accident de rugby en 2010, Tony Moggio diversifie ses activités. Papa depuis l’an dernier, le Haut-Garonnais a imaginé un porte-biberon adapté à sa tétraplégie.

Ancien rugbyman devenu tétraplégique, Tony Moggio a créé un porte-biberon adapté à son handicap

 

  • Entre un défi sportif et un nouveau livre, Tony Moggio s’est lancé dans la conception d’un porte-biberon adapté à son handicap.
  • L’ancien rugbyman, aujourd’hui tétraplégique, lui a donné le nom de son fils Gianni, né en juillet 2020.
  • Tony Moggio a aussi créé une ligne de vêtements.

On connaissait Tony Moggio écrivain, conférencier ou auteur d’exploits sportifs, comme la traversée du golfe de Saint-Tropez en juin 2019. L’ancien rugbyman de 35 ans, tétraplégique depuis 2010 et un accident en mêlée, a ajouté une nouvelle corde à son arc : il est désormais inventeur. Le Haut-Garonnais a activement participé à la conception d’un porte-biberon adapté, baptisé « Gianni », du nom de son premier enfant, né en juillet dernier.

« Bien avant sa naissance, j’avais fait des recherches sur Internet pour voir s’il existait un produit pour des tétraplégiques ou des personnes ayant des défaillances au niveau des mains, explique Tony Moggio. Je peux bouger les bras, mais je n’ai pas la motricité des doigts et je ne peux donc pas serrer, faire la pince. Déjà que je ne peux pas changer les couches de mon fils ou lui donner le bain en sécurité, je voulais au moins pouvoir lui donner le biberon. »

La poignée a donné du fil à retordre

Faute de trouver l’accessoire approprié, l’ex-talonneur a décidé de le créer. « J’ai demandé à ma couturière, qui me fait les pantalons sur mesure, de fabriquer la housse, détaille-t-il. Mon partenaire Albatros France [spécialisé dans l’appareillage orthopédique], basé à Agen, m’a fait une poignée ergonomique. » Sur le papier, tout à l’air simple. Dans la réalité… « La poignée imaginée initialement était fixée à la housse. Quand Gianni a grandi, je n’arrivais plus à suivre son mouvement. »

L'ancien rugbyman Tony Moggio sur la place du Capitole, à Toulouse.

Au bout d’une dizaine de prototypes, le produit fini, 100 % Sud-Ouest, propose une poignée amovible, car en partie « déclipsable ». « C’est une fierté de donner le biberon à Gianni, de le sentir s’endormir contre moi, témoigne Tony Moggio. Ce porte-biberon est adapté à mon handicap, mais aussi aux personnes souffrant d’arthrose aux mains ou encore à certains hémiplégiques. »

Cette nouveauté est disponible depuis ce lundi sur la boutique en ligne de l’ancien rugbyman, lancée en même temps que les vêtements de la ligne « Phénix », qui s’adressent à tous mais « mettent en avant des personnes avec des profils atypiques, en situation de handicap physique ou trisomiques ».

Le trentenaire hyperactif ne compte pas se reposer tout de suite. Le 29 avril, il publiera son troisième livre, centré sur le développement personnel et intitulé Si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier. Puis il sera temps de prendre de l’altitude, pour préparer son prochain défi, programmé en janvier-février 2022 si le Covid-19 est d’accord : l’ascension du Mont Blanc.

Source 20 MINUTES.

Crise sanitaire et handicap : l’information en santé enfin accessible à tous… La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap…

« Quand les enjeux du handicap avancent, c’est toute la société qui progresse. » C’est ainsi que débute le dossier de presse du Comité interministériel du handicap datant du 16 novembre dernier.

La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap.

 

Si la crise sanitaire a révélé les difficultés d’accès à l’information en santé des personnes vivant avec un handicap ou éloignées du système de soins (personnes non francophones, précaires…), elle a aussi été un catalyseur de solutions innovantes au service de tous grâce au travail collaboratif des associations et des pouvoirs publics.

Une mobilisation sans précédent au service des plus fragiles

Seulement quelques jours après que le premier confinement ait été décidé en mars, l’Alliance Internationale pour les personnes en situation de handicap (IDA) publiait dix recommandations, notamment sur la nécessité d’informer les personnes en situation de handicap et de former les personnels de santé à l’accueil de ces patients aux besoins particuliers. Pourquoi ? Parce que mieux comprendre la santé, c’est avoir moins peur, être davantage coopérant et au final être acteur de sa santé.

« Une information accessible est le prérequis à l’auto-détermination, c’est-à-dire à la capacité d’une personne à prendre des décisions qui la concernent. En cas d’opposition de la part des professionnels ou des organisations, la personne doit pouvoir faire valoir ses droits à l’auto-détermination grâce à l’accompagnement collectif par les pairs qui est un vecteur d’émancipation. » détaille Karen Buttin, personne autiste*.

Par la suite, les acteurs de la santé et du médico-social, notamment les associations, ont fait preuve d’une extraordinaire créativité et réactivité pour produire des outils de communication et des guides de recommandations. Impossible ici d’être exhaustif aux vues de la profusion des initiatives ; citons par exemple les ressources utiles recommandées par les associations nationales comme APF France Handicap ou Santé Publique France mais aussi les associations régionales comme le CREAI Ile-de-France en collaboration avec l’ARS Ile-de-France et le CReHPsy Pays-de-La-Loire.

« Le rôle de notre association, en temps de crise sanitaire, est entre autres de proposer une information fiable, accessible à tous, transparente et honnête aux personnes en situation de handicap et à leurs proches, afin qu’elles restent actrices de leur santé et en capacité de donner un consentement libre et éclairé. » explique Marie-Catherine Time, représentante Régionale APF France handicap Auvergne-Rhône-Alpes.

Mentionnons aussi les outils de notre association CoActis Santé, engagée pour l’accès à la santé pour tous, comme le poster SantéBD pour expliquer le test PCR avec des images et des mots simples et les fiches-conseils HandiConnect pour guider les professionnels de santé dans l’accueil de patients en situation de handicap, en particulier la fiche-conseils « Comment communiquer avec une personne sourde/malentendante ? ».

L’engagement de l’Etat

Les efforts soutenus de l’État, en particulier du Secrétariat d’Etat en charge des Personnes handicapées, méritent d’être soulignés : transcription des documents officiels en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), discours systématiquement traduits en langue des signes et vélotypie, production, entre autres, d’un guide pour mieux vivre le confinement avec un enfant autiste par la Délégation Interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement et de la plateforme solidaires-handicaps.fr pour recenser les initiatives solidaires… La nécessité d’adopter des réflexes d’accessibilité dans notre société a été mise en lumière, notamment lorsque le port du masque a été rendu obligatoire, empêchant la lecture labiale chez les personnes sourdes qui la pratiquent.

Au final, il paraît légitime de penser que la pandémie de COVID-19 aura été un révélateur de la capacité d’adaptation et de la résilience des acteurs de la santé, du handicap, du médico-social et de la solidarité. Ne nous arrêtons pas là et utilisons ces outils comme des preuves de concept pour continuer à oeuvrer ensemble en faveur d’une société plus inclusive où l’information en santé est accessible à tous et où les professionnels de santé sont formés à l’accueil de patients vivant avec un handicap. Car ce qui est fait pour les plus vulnérables de notre société est utile à tous.

* Karen Buttin est membre de Personnes autistes pour une auto-détermination responsable et innovante (PAARI), du conseil d’administration d’Handi-Voice, think tank d’auto-représentants qu’elle représente à la Commission santé, bien-être et bientraitance du CNCPH et au Conseil scientifique de l’Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations (ARAPI), ainsi que facilitatrice-chercheuse à CapDroits qui est une démarche scientifique et citoyenne.

Source ECONOMIE MATIN.

Nantes : A Saint-Jacques, le nouveau centre dédié au grand handicap veut devenir une référence européenne…

Le centre de médecine physique et de réadaptation du CHU, qui doit être intégralement reconstruit d’ici à 2023, a inauguré une partie de ses locaux.

Nantes : A Saint-Jacques, le nouveau centre dédié au grand handicap veut devenir une référence européenne

 

Plus grand, plus lumineux, et surtout beaucoup plus moderne. Après deux ans et demi de travaux sur le site de l’hôpital Saint-Jacques à Nantes, le centre de médecine physique et de réadaptation, dédié au grand handicap, a franchi une étape importante.

Jeudi, il a officiellement inauguré une partie de ses nouveaux locaux, dont un plateau technique de rééducation et de réadaptation (kinésithérapie, ergothérapie, balnéothérapie, salle de sports…) deux fois plus grand, permettant la prise en charge de 140 patients en simultané par 70 professionnels de santé. L’objectif du CHU est que ce pôle, déjà reconnu au niveau national, devienne une fois reconstruit « un établissement de référence sur le plan européen ».

Le professeur Brigitte Perrouin Verbe et la maire de Nantes Johanna Rolland visitent les nouveaux locaux

Un budget de 63 millions d’euros

Spécialisé dans la prise en charge des blessés graves du système nerveux et atteints de lésions cérébrales et de la moelle épinière graves, l’établissement suit 10.000 patients par an dont Philippe Pozzo di Borgo (cet homme tétraplégique dont l’histoire a inspiré le film Intouchables), qui est le parrain de ce nouvel établissement.

Ce centre, qui s’étalera sur plus de 22.000 m2 une fois entièrement sorti de terre en 2023, met l’accent sur la création de lieux de vie, l’amélioration des conditions hôtelières et une « accessibilité universelle » des patients à l’ensemble du bâtiment notamment grâce à des applications permettant de contrôler éclairage, climatisation ou ascenseur à distance. Budget total de l’opération : 63 millions d’euros.

Source 20 MINUTES.

Journée des aidants : « Je n’arrive plus à faire face », l’épuisement de Joëlle, en Savoie…

Joëlle Audouin s’occupe de son mari hémiplégique depuis des années.

La Savoyarde de La Rochette attend beaucoup du congé indemnisé pour les aidants qui est entré en vigueur la semaine dernière.

Journée des aidants. Illustration aidants familiaux.

Joëlle Audouin s’occupe de son mari hémiplégique depuis des années. La Savoyarde de La Rochette attend beaucoup du congé indemnisé pour les aidants qui est entré en vigueur la semaine dernière. Le gouvernement a donné un coup de pouce : un congé indemnisé pour les aidants, d’une durée maximum de trois mois, fractionné, et pouvant être renouvelé jusqu’à un an. La mesure avait été approuvée en octobre 2019 par l’Assemblée Nationale.

Épuisement et arrêt maladie

En France, ils sont 8 à 11 millions à s’occuper d’une personne handicapée, malade ou âgée et près d’un aidant sur deux est salarié. Joëlle Audouin en fait partie, cadre de santé savoyarde de Bourneuve, près de La Rochette, elle travaille tous les jours à Grenoble. « J’ai des journées de 12 heures de travail, je pars à 6 heures 30 le matin, je rentre il est 18 heures 30 et ensuite je dois m’occuper de mon mari« , explique-t-elle. « Il a des auxiliaires de vie la semaine, mais elles ne viennent pas assez longtemps, le reste du temps il est très seul« .

« Je suis en arrêt maladie depuis le 22 septembre, j’ai consulté mon médecin du travail qui m’a dit qu’il faudrait peut-être baisser ma quantité de travail, me mettre à 80 %. » – Joëlle Audouin, aidante

Joëlle Audouin est épuisée : « Je fais des insomnies, je suis très irritable, et je n’arrive plus à faire face à ma charge de travail« , souligne-t-elle.

« 43 à 52 euros par jour, c’est très insuffisant

Alors forcément, le congé pour les aidants, ça la réjouit : « Ça va vraiment faire une bouffée d’oxygène pour tous ceux qui vivent des moments difficiles« , affirme-t-elle. Le congé est indemnisé à hauteur d’environ 43 euros par jour pour les personnes vivant en couple et de 52 euros par jour pour une personne seule. Mais pour Olivier Morice, délégué général del’association Je T’aide, c’est très loin d’être suffisant. « En France on considère que le seuil de pauvreté est juste au dessus des 1000 euros, avec 43 euros vous êtes en deçà du seuil de pauvreté. Comment gérer la situation quand on aide, que l’on doit payer ses propres frais et les soins et les restes à charges pour la personne accompagnée ?« , explique-t-il.

« On doit vraiment débourser de sa poche quand on aide son proche. Donc cette rémunération est vraiment symbolique mais elle ne permet pas de vivre, ni de survivre. » – Olivier Morice, délégué général de l’association Je T’aide

Selon les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé, en 2030 un actif sur quatre sera un aidant. En Savoie, l’association Accueil Savoie Handicap organise ce mardi 6 octobre une journée de mobilisation numérique pour les aidants. Plusieurs ateliers comme la sophrologie ou des tables-rondes et des ateliers d’écriture sont organisées. Tout le programme est disponible sur le site ash73.com.

Source FRANCE BLEU.

Tétraplégique, elle se bat pour se loger: «J’ai toujours payé mon loyer, je ne fais pas l’aumône»…

À 49 ans, Flore Chesné, tétraplégique, doit déménager de sa maison d’Orvault, près de Nantes.

Sa propriétaire est décédée en mars et la demeure a été mise en vente. Seulement, trouver un logement relève du parcours du combattant pour les personnes handicapées.

Tétraplégique, Flore Chesné doit se battre pour trouver un logement.

La raison ? Le décès de sa propriétaire et la mise en vente de la maison qu’elle occupe. « Pour le moment, je suis protégée par mon bail, reconnaît la mère de famille. Mais il s’arrête en octobre 2021. » Alors pourquoi s’en inquiéter si tôt ? Parce que trouver un logement, pour une personne tétraplégique, représente un obstacle quasi insurmontable.

En quatre mois de recherches quotidiennes, Flore Chesné n’a même pas dégoté une visite. « Honnêtement, ça commence à peser psychologiquement », avoue la quadragénaire. Elle a pourtant multiplié les démarches administratives. Appels aux offices HLM, lettres aux mairies des alentours, contacts auprès d’associations. « J’ai même interpellé le président de la République », poursuit l’Orvaltaise. Sans succès.

La mairie d’Orvault a bien reçu sa demande. Mais elle se trouve démunie. « La Ville n’a pas toutes les compétences en matière de logement, rappelle Bernard Couraud, directeur général adjoint à la cohésion sociale. On peut seulement proposer des noms aux bailleurs. Cela prend entre dix-huit et vingt mois pour trouver un appartement. Et dans cette situation précise, nous n’avons aucun logement qui pourrait correspondre. »

En pratique, il existe environ 290 logements pour les personnes à mobilité réduite dans le giron de Nantes métropole habitat. Et parmi eux, quatre seulement sont adaptés à la tétraplégie. « Tous sont d’ailleurs habités », constate le bailleur social.

Source OUEST FRANCE.