Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac… Ce qui change au 1er mai…!

Pour faire face à l’inflation mais aussi pour sortir du régime d’exception instauré pendant l’épidémie de Covid, l’entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.

Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai...!

 

Augmentation automatique du Smic

Le Smic va bénéficier d’une augmentation automatique de 2,65% en début de mois. Une disposition prévue par le Code du travail dès lors que l’indice des prix à la consommation connaît une hausse de plus de 2% par rapport à son niveau au moment de l’établissement du dernier montant du Smic. Or, l’Insee, qui publie cet indice, a relevé une augmentation des prix à la consommation de 2,65% en mars par rapport à la période à laquelle le dernier montant du Smic a été établi.

Cette hausse correspond à une augmentation de 33 euros nets par mois. Le Smic atteindra ainsi 1645,58 euros bruts mensuels (1302,64 euros nets) pour 35 heures de travail hebdomadaires. Le Smic horaire brut passera de 10,57 à 10,85 euros. À Mayotte, où le salaire minimal est différent en raison du statut institutionnel de l’île, le Smic horaire brut est porté de 7,98 à 8,19 euros, soit un montant mensuel brut de 1242,15 euros.

De manière similaire, l’indice minimum de traitement des agents publics va être relevé au niveau du Smic afin d’éviter que la rémunération de certains fonctionnaires ne passe sous le niveau du salaire minimum. À partir du 1er mai prochain, le minimum de traitement dans la fonction publique passera donc de 1607,31 à 1 649,48 euros bruts mensuels pour un temps plein. Suivant l’augmentation du Smic, la rémunération minimale des personnes en contrat professionnel et des alternants augmentera aussi de 2,65% le 1er mai prochain.

Hausse des prestations sociales

Les prestations versées par les Caisses des allocations familiales (Caf) seront aussi revalorisées de 1,8% le 1er mai. Cette hausse concernera donc le revenu de solidarité active (RSA), les allocations familiales, l’allocation de base pour jeunes enfants, la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE), l’allocation de rentrée scolaire, le complément de mode de garde, la prime d’activité. En outre, le relèvement de l’Allocation adulte handicapée (AAH) de 903,60 à 919,86 euros, décidé en avril, sera effectif à partir du versement de début mai.

Variations du prix du tabac

Les Douanes françaises ont également mis à jour pour le mois de mai les prix de vente au détail du tabac. À compter du 1er mai, les prix de certains paquets vont fluctuer. De nombreux paquets connaîtront une baisse de leur prix de 10 centimes, comme par exemple ceux des marques Rothmans et Vogue. D’autres paquets verront leur prix augmenter, comme ceux de la marque Winston, qui seront 10 centimes plus chers. La liste exhaustive des évolutions des prix peut être consultée sur la nomenclature des Douanes françaises.

Fin de certains dispositifs d’exception pour la lutte contre le Covid-19 en entreprise

Le début du mois de mai marquera également la fin de certains dispositifs dérogatoires mis en place en entreprise pour faciliter la lutte contre l’épidémie de Covid-19. La loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, adoptée en janvier dernier, offrait la possibilité de reporter certaines visites médicales auprès des services de santé au travail afin de permettre à ces services de se mobiliser dans la campagne de vaccination contre le virus. Ainsi, il était possible dans les entreprises de repousser à une date ultérieure la visite d’information et de prévention (VIP) périodique ainsi que l’examen médical d’aptitude périodique. À partir de ce 1er mai, ce régime d’exception prendra fin et les services de santé au travail ne pourront plus repousser les visites obligatoires.

De même, afin de faciliter la distanciation sociale entre les salariés pendant l’épidémie, le ministère du Travail avait autorisé les entreprises à ouvrir des emplacements de restauration supplémentaires, et ce même si ces emplacements ne disposaient pas de tous les équipements et dispositifs réglementaires. Ce régime d’exception en entreprise prendra également fin le 1er mai.

Source LE FIGARO.

Le chef de l’État attendu sur le handicap. Chat échaudé craint l’eau froide…!

Entre les deux tours, le président-candidat a promis la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés.

Les associations restent sur leurs gardes.

Le chef de l’État attendu sur le handicap

 

Chat échaudé craint l’eau froide. C’est avec circonspection que les associations de personnes handicapées ont accueilli le retournement de veste de dernière minute du candidat Macron sur la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés (AAH). « À dix jours du deuxième tour, le Collectif Handicaps veut y voir une ouverture, même s’il reste, d’une part, prudent sur le contenu de l’annonce et, d’autre part, lucide sur le timing dans lequel elle est faite », avait indiqué son président, Arnaud de Broca, au lendemain des promesses présidentielles.

Le 20 avril, lors du débat d’entre-deux-tours, Emmanuel Macron s’était dit « favorable à ce qu’on puisse corriger cet effet de bord (…) qui est que lorsqu’une personne avec l’allocation adultes handicapés se marie avec quelqu’un qui a beaucoup plus d’argent, elle la perd » . Le 15 avril, sur Franceinfo, il avait déjà indiqué qu’ « on doit bouger sur ce point », alors qu’il était le seul candidat à ne pas avoir prévu la mesure dans son programme. Son gouvernement s’était jusque-là opposé à ce que le versement de l’AAH, qui peut atteindre 900 euros, cesse d’être conditionné aux revenus du conjoint.

« S’assurer que les déclarations seront suivies d’effets »

« Les propositions de dernière minutes ne nous feront pas oublier le mépris qu’on s’est pris en pleine face ces cinq dernières années », a réagi le collectif handiféministe les Dévalideuses. Les déclarations du candidat Macron n’effaceront pas la manière dont la majorité parlementaire s’est opposée, à deux reprises, lors de débats houleux, à l’ensemble des autres groupes parlementaires qui soutenaient la déconjugalisation de l’AAH. La secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, avait alors argué que cette mesure était injuste car elle bénéficiait à tous, sans conditions de revenus. « Nous assumons le fait de donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin », avait-elle justifié.

« Nous serons présents pour nous assurer que la promesse électorale sera suivie d’effets très rapidement », a prévenu Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh). Au-delà de l’AAH, les associations, qui regrettent la place modeste prise par le handicap dans la campagne, comptent porter leurs revendications, comme l’aboutissement de la loi autonomie ou la mise en application de l’accessibilité. À la clé, l’amélioration de la vie de 12 millions de personnes et de leurs familles.

Source L’HUMANITE.

Allocation handicapés : les promesses de l’entre-deux tours de Macron !!!!…

Emmanuel Macron a annoncé ce matin sur France Info vouloir faire « bouger » les lignes de l’allocation adultes handicapés (AAH) afin que son montant ne soit plus dépendant des revenus du conjoint.

Des propos accueillis avec prudence par les associations.

Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi vouloir modifier le calcul de l'allocation handicap en fonction des revenus du conjoint

 

« Malgré les pétitions, Emmanuel MACRON, son gouvernement, ses élus à la LREM, ont entériné l’individualisation de l’AAH. Aujourd’hui, il aurait un semblant retour à un minimum d’humanité, de respect vis à vis du monde du handicap ? Qui peut y croire ???? »

LA REDACTION HANDICAP INFO.

Emmanuel Macron a promis ce vendredi de « bouger » sur l’individualisation de l’allocation adulte handicapés – c’est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du conjoint -, une évolution que son gouvernement et sa majorité ont rejetée plusieurs fois l’an dernier.

« On doit bouger sur ce point » , a-t-il déclaré sur franceinfo, en répondant à une jeune femme handicapée qui expliquait qu’elle allait perdre son allocation en se mariant et donc son indépendance financière. « Cela crée une situation aberrante pour les personnes en situation de handicap », a-t-il ajouté.

Des associations satisfaites de l’annonce mais prudentes

Le collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations, a salué vendredi l’annonce du candidat Macron. « La bonne nouvelle, c’est que le président semble ne plus être bloqué sur cette question », commente à l’AFP Stéphane Lenoir, le coordinateur du collectif. « Mais nous restons prudents, car son annonce est très vague », a-t-il ajouté, dans l’attente de précisions sur les modalités concrètes de cette évolution.

« Deux ans d’opposition du gouvernement, contre l’ensemble des partis politiques », puis « une ouverture à 10 jours du 2e tour » : « On aimerait y croire », commente le collectif sur Twitter.

Une piste rejetée précédemment

L’an dernier, 22 organisations et associations, dont APF France Handicap, avaient appelé Emmanuel Macron à « une réforme historique », pour « considérer cette allocation avant tout comme un revenu individuel d’existence ».

En octobre, la majorité avait rejeté l’individualisation de l’allocation adulte handicapé des personnes en couple, au terme d’un débat mouvementé, alors que de LR à LFI, l’opposition réclamait à l’unisson de la calculer sans tenir compte des revenus du conjoint. LREM jugeait cette mesure inéquitable car bénéficiant sans distinction aux modestes comme aux fortunés. « Nous assumons le fait de donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin », avait fait valoir Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées.

Une aide de 47 ans d’existence

Créée en 1975, l’AAH est destinée à compenser l’incapacité de travailler. D’un montant maximal de 904 euros mensuels, elle est versée sur critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270.000 en couple, pour une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros. La « déconjugalisation » de l’AAH représenterait environ 600 millions d’euros supplémentaires, selon une parlementaire de la majorité.

Source LES ECHOS.

AAH : l’allocation aux adultes handicapés passe à 919,86 € par mois en avril 2022…

L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) à taux plein est revalorisée de 1,8 % au 1er avril 2022.

Attribué sans que les bénéficiaires n’aient à faire des démarches, le nouveau montant sera versé dès le mois de mai prochain.

Hausse de la AAH

 

16,26 euros de plus par mois pour les bénéficiaires. C’est le supplément que reçoivent désormais les bénéficiaires de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH). À partir du 1er avril 2022, le montant maximal de cette prestation pour une personne seule ne disposant d’aucune ressource passe à 919,86 euros par mois, contre 903,60 en 2021. Attribué automatiquement, le nouveau montant sera versé dès le mois de mai prochain.

Cette hausse de 1,8 % s’appliquant automatiquement, les bénéficiaires n’ont donc aucune démarche particulière à effectuer.

Plusieurs conditions exigées

Pour profiter de l’AAH, il faut justifier d’un taux d’incapacité d’au moins 80 % ou compris entre 50 % et 79 %, en cas de restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi causée par le handicap. La demande d’allocation doit être formulée auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

Les ressources du bénéficiaire (revenus 2020) ne doivent pas dépasser les plafonds suivants : 10 843,20 € pour les célibataires ou 19 626,19 € pour les couples. Ces montants sont majorés de 5 421,60 € par enfant à charge.

Mise en place d’un abattement sur les revenus du conjoint des bénéficiaires de l’AAH

Malgré l’opposition de nombreuses associations, comme APF France handicap, Aides, Unafam et Unapei, les revenus du conjoint (marié, pacsé ou concubin) des titulaires de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) continuent d’être pris en compte dans le calcul de cette prestation.

Toutefois, la loi de finances pour 2022 a instauré un abattement forfaitaire sur les revenus des personnes vivant en couple.

Source LE PARTICULIER.

Miss Handi France 2022, Pauline Pariost, est de Bourgogne : « je veux faire changer le regard sur le handicap »…

La Saône-et-Loirienne Pauline Pariost a réalisé l’un de ses rêves : être sacrée Miss Handi France, pour être l’une des ambassadrices des personnes en situation de handicap.

Pauline Pariost, Miss Handi France 2022

 

Nous l’avions rencontrée quelques jours avant l’élection, dans les studios de France 3 Bourgogne. Pauline Pariost nous racontait ses espoirs et ses objectifs (« montrer que l’on peut être miss malgré le handicap »), elle qui n’était alors « que » la représentante de la Bourgogne-Franche-Comté. Trois défilés et un concours plus tard, la Bourguignonne porte désormais l’écharpe et le diadème de Miss Handi France. L’élection a eu lieu ce samedi 19 mars 2022, à Narbonne.

Cette couronne de Miss Handi France 2022, c’est une fierté pour celle qui est originaire du Tournugeois, d’Ozenay précisément, et qui vit à Dijon. « Je ne réalise toujours pas !« , nous écrit-elle. Ce concours m’a permis de me libérer, de prendre de l’assurance et de la confiance en moi« . Pauline Pariost est atteinte d’une maladie génétique rare, l’ataxie de Friedrich, qui se manifeste par des troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements, et qui la cloue sur un fauteuil roulant.

Ambassadrice des personnes en situation de handicap

Le concours de Miss Handi France est né en 2013, avec « la volonté d’aider dans le cheminement vers l’acceptation de soi : être handi ne doit pas être synonyme de rejet, dénigrement ou culpabilisation », affirment les organisateurs sur leur page Facebook.

En tant que Miss Handi France, « une nouvelle étape« , Pauline Pariost aimerait à présent « se rendre sur le plateau du Téléthon, pour faire changer le regard sur le handicap et montrer aux autres filles que c’est possible« .

« Je ne peux même pas sortir de chez moi car les portes sont trop lourdes. C’est inacceptable »

Pauline Pariost

Miss Handi France 2022

La Dijonnaise souhaiterait également s’investir dans l’accessibilité des lieux publics et des logements. « Je vis aujourd’hui à Dijon dans un bâtiment récent construit en 2020 avec des logements « accessibles », seulement je ne peux même pas sortir seule de chez moi car les portes de mon immeuble sont trop lourdes. A notre époque, je trouve ça inacceptable ».

Pour Pauline Pariost, cette élection est aussi l’occasion de faire passer des messages politiques, à moins d’un mois de la présidentielle. Elle nous disait ainsi que le futur président de la République devait revenir sur le principe de la « déconjugalisation » de l’AAH, l’allocation adulte handicapé, dont le montant diminue si les revenus du conjoint dépassent 1020 euros par mois.

La nouvelle Miss Handi France souhaiterait enfin trouver des partenaires pour l’accompagner, « que ce soit pour mes coiffures, le maquillage, mes tenues et accessoires vestimentaires. J’aimerais participer à des défilés, faire des shootings photos, mais par-dessus tout j’adorerais promouvoir une collection de robes de mariées destinées aux femmes en fauteuil roulant« . Si vous pouvez l’aider, n’hésitez pas à contacter Pauline via sa page Facebook.

Source FR3.

 

« Le handicap n’enlève ni la beauté, ni l’intelligence » : découvrez Mister et Miss Handi Bourgogne-Franche-Comté…

Le concours Mister et Miss Handi France se tiendra samedi 19 mars à Narbonne (Aude). Rémi Della-Stella et Pauline Parisot, Mister et Miss Handi Bourgogne-Franche-Comté, participeront au concours dans l’objectif de remporter le titre national.

Rémi Della-Stella et Pauline Parisot, Mister et Miss Handi BFC.

 

Les prochains Mister et Miss Handi France seront-ils originaires de Bourgogne-Franche-Comté ? C’est ce qu’espèrent Rémi Della-Stella et Pauline Parisot, originaires de Besançon et des environs de Tournus. Élus Mister et Miss Handi BCF, respectivement en septembre et octobre 2021, ils se rendront tous deux à Narbonne samedi 19 mars pour tenter de décrocher le titre national.

Au programme, une chorégraphie suivie d’un défilé en tenue de ville, en maillot de bain ainsi qu’en tenue de soirée. L’occasion pour les candidats de montrer qu’on peut être miss « même en ayant un handicap« .

« D’ailleurs, le passage en maillot de bain est une innovation de cette année« , s’enthousiasme Rémi Della-Stella. « L’idée, c’était de prouver qu’on peut défiler comme ça malgré notre condition. »

Défendre des valeurs d’inclusion et de bienveillance

Le jeune homme de 22 ans, qui a grandi à Vesoul (Haute-Saône), est atteint de diplégie spastique. Cette forme de paralysie cérébrale atteint principalement les enfants nés prématurément.

Rémi Della-Stella, Mister Handi BFC, sur le plateau de l'émission Vous êtes formidables du 16 mars.

« Je suis né à sept mois« , confirme-t-il. « C’est lié à des complications pendant la grossesse et l’accouchement. Chez moi, ça se caractérise surtout quand je marche, je boîte. »

Un handicap qui lui permet de vivre essentiellement normalement, avec quelques adaptations nécessaires pour le sport par exemple. Les complications, pour lui, se situent surtout dans les relations sociales.

« Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas être amis ou sortir avec quelqu’un qui a un handicap. C’est comme si ça nous enlaidissait, nous retirait nos qualités. »

Rémi Della-Stella, Mister Handi BFC

Grâce à son titre, le jeune homme espère pouvoir attirer l’attention sur la condition des personnes en situation de handicap afin de faire changer les mentalités. « J’aimerais beaucoup devenir mannequin, pour justement prouver que le handicap n’enlève ni la beauté, ni le charisme, ni l’intelligence« , conclut-il. « Mes valeurs : l’empathie, la fraternité, l’altruisme. »

Des revendications politiques

À moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, le handicap est aussi un sujet politique, en témoignent les propos tenus mi-janvier par l’un des candidats. Et du côté des principaux concernés, on retrouve une requête bien spécifique.

« Le futur président doit être pour la déconjugalisation [de l’allocation adulte handicapé]« , revendique Pauline Parisot.

Pauline Parisot, sur le plateau de l'émission Vous êtes formidables du 16 mars.

Cette allocation, abrégée en A.A.H., est versée selon des critères médicaux et sociaux pour compenser l’incapacité de travailler. Elle s’élève à 903,60 euros par mois, mais son montant diminue dès que les revenus du conjoint dépassent 1020 euros par mois.

« Je n’habite pas avec mon copain parce que sinon je n’ai plus de revenus. »

Pauline Parisot, Miss Handi BFC

Pour celle qui est atteinte d’une maladie génétique qui la cloue dans un fauteuil roulant, il est essentiel que cette règle discriminatoire soit abrogée. Un avis partagé par son homologue masculin, qui attend lui « un plan social contre la discrimination« .

Vous pourrez retrouver Rémi Della-Stella et Pauline Parisot dans l’émission Vous êtes formidables, présentée par Pascal Gervaize, mercredi 16 mars à 9 heures.

Source FR3.

 

À Orléans, les personnes en situation de handicap interpellent les candidats à la présidentielle…

Une manifestation s’est tenue ce mercredi 9 mars dans l’après-midi, sur la place du Martroi.

L’association APF France handicap demande aux prétendants à l’Élysée de faire et de proposer plus.

Les bénévoles de l'association APF France handicap ont fait de la sensibilisation, place du Martroi à Orléans.

 

Les chiffres ne trompent pas. 94% des personnes handicapées considèrent que la thématique du handicap est trop peu présente de la campagne présidentielle actuelle. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’Ifop pour l’association APF France handicap au mois de janvier. Pour crier leur colère, nombre de personnes handicapées se sont retrouvées ce mercredi 9 mars pour une manifestation place du Martroi, à Orléans.

Une manifestation organisée le même jour que la conférence qui réunit à Paris les 27 ministres en charge du handicap de l’Union européenne. Une trentaine de rassemblements du même type quadrillent le territoire. Leur but : « Interpeller les candidates et les candidats et dénoncer les multiples situations de discriminations« , explique un communiqué de l’association.

Paroles, paroles

À Orléans, les délégations APF de toute la région sont venues, pour se faire entendre. « On n’est pas assez écoutés« , estime Françoise Norguet. Arrivée de Blois, elle dit sentir un fossé entre sa vie quotidienne et le discours politique qui dit s’engager sur la question du handicap. « Paroles, paroles, comme on dit, ajoute-t-elle. On nous promet, mais il n’y a pas vraiment d’actions mises en place. »

L’association dénonce notamment le refus de la majorité de déconjugaliser l’AAH, l’allocation adulte handicapé. Une allocation dont la conséquence varie en fonction des revenus du conjoint du bénéficiaire. La déconjugalisation était présente dans la proposition de loi portant diverses mesures de justice sociale, signée de députés des groupes Libertés et territoires, MoDem, UDI et Agir notamment. Une mesure à laquelle le gouvernement a privilégié un abattement de 5 000 euros sur les revenus du conjoint du bénéficiaire.

« Emmanuel Macron avait dit qu’il ferait du handicap sa priorité, mais à part des effets d’annonce, on n’a pas vu grand chose s’améliorer« , assène Annie Seznec, représentante pour le Loiret et le Centre-Val de Loire d’APF France handicap. Selon elle, il reste beaucoup de chemin à parcourir, ne serait-ce que dans l’application des lois déjà en place sur les thèmes de « l’accessibilité, de la santé, de l’emploi, ou de la scolarisation des enfants« . « Société inclusive, c’est un beau mot, un bel espoir« , reconnait-elle. Seulement, elle estime qu’il n’y a « pas les moyens nécessaires » pour passer de la case espoir à la case amélioration concrète de la qualité de vie.

Maintenant ou jamais

Raphaël Gaufilet, lui, n’hésite pas à parler de « discriminations« . Malvoyant et handicapé moteur de naissance, il vit à Bourges, où « c’est une catastrophe au niveau accessibilité, transports, logements, santé… ne serait-ce qu’accéder à un cabinet« , raconte-t-il :

« Tous les jours, je rencontre des difficultés. »

Raphaël Gaufilet

Il considère que les personnes en situation de handicap sont aujourd’hui « au pied du mur« , d’où la nécessité de manifester et d’interpeller les candidats à la présidentielle. « C’est maintenant ou jamais« , confirme Annie Seznec, qui espère « alerter l’opinion publique et les candidats« .

Le poids du vote

À l’heure actuelle selon Le Monde, seuls deux prétendants à l’Élysée n’ont pas exprimé de propositions sur le handicap : Philippe Poutou et… Emmanuel Macron. Les autres échelonnent des propositions plus ou moins concrètes pour l’inclusion et les allocations des personnes handicapées. Jean-Luc Mélenchon souhaite par exemple permettre aux préfets d’imposer des travaux d’accessibilité. Une valeur que Fabien Roussel souhaite inscrire dans la constitution. Valérie Pécresse, elle, souhaite durcir l’obligation d’emploi de personnes en situation de handicap, et renforcer les contrôles en entreprises. Tous se disent favorable à une déconjugalisation de l’AAH. Seul Eric Zemmour se démarque, ayant déclaré vouloir sortir de « l’obsession de l’inclusion » à l’école pour privilégier des établissements spécialisés.

Sans le dire vraiment, les manifestants espèrent faire du chantage aux candidats, pour acquérir de nouvelles avancées sur leurs conditions de vie. « Il faut leur dire qu’en France, il y a 23 millions de personnes en situation de handicap et d’aidants, explique Annie Seznec. Et on est aussi des citoyens qui allons voter. » En tout, une centaine de personnes avaient répondu à l’appel de l’association place du Martroi. S’ils se disent « inaudibles et invisibles » dans les médias et en politique, il ont au moins fait du bruit ce mercredi à Orléans.

Source FR3.

Elections présidentielles. Les personnes handicapées veulent faire entendre leurs voix…

Entre 150 et 200 personnes ont manifesté dans Rennes, comme dans la matinée à Quimper , répondant à un appel national de l’Association des Paralysés de France, pour réclamer davantage de considération, en s’adressant notamment aux candidats à l’élection présidentielle.

Dans la manifestation à Rennes pour la reconnaissance de personnes handicapées

 

« C’est une belle concentration de fauteuil ! » Avec son fauteuil électrique, Charlotte suit le cortège dans les rues de Rennes. Une déambulation de personnes handicapées, d’aidants et de salariés de l’entreprise Assia, qui intervient dans les soins et le maintien à domicile.

Il y a quelques jours, la jeune femme de 29 ans a témoigné d’une situation « qui commence à être compliquée« . Faute d’une tournée d’un service de nuit, elle est contrainte de se coucher à 18 heures. « Je suis dans un état de dépendance qui ne permet pas, une fois que je suis couchée à 18h, de me relever pour aller aux toilettes » explique-t-elle.

« Depuis au moins quinze jours, je suis obligée de dormir dans mon fauteuil » raconte Charlotte, qui ne peut se résoudre à faire une croix sur toute vie sociale. « Je n’ai que ça, puisque je n’ai pas d’activité professionnelle« .

A ses côtés, Sandra Body acquiesce. Elle connait bien Charlotte et sa situation. « Cela fait trois mois que l’on cherche des salariés pour la nuit, comme pour le jour du reste, et l’on a pas réussi » explique la directrice du pôle intervention à domicile d’Assia, « on a donc dû annuler la tournée de nuit qui permettait à Charlotte d’avoir une vie sociale« .

« Ce métier là, ce n’est pas un métier, c’est une vocation »

Charlotte

Une difficulté de recrutement qui, outre les horaires atypiques qui rendent la vie de famille compliquée, tient à un manque de reconnaissance « sociétal » selon Sandra Body, et à « une rémunération, qui même si elle tend à s’améliorer, ne répond pas aux besoins des salariés qui eux-mêmes se précarisent de plus en plus« .

Faire entendre sa voix

A la fin du parcours, quelques centaines de mètres dans les rues de Rennes, l’Association des Paralysés de France organisera des prises de paroles. Charlotte y prendra part, pour donner corps aux revendications de 23 millions de personnes. « 12 millions de personnes handicapées, et 11 millions d’aidants » détaille Cécile Cottebrune Desbats, la directrice territoriale des actions associatives de APF France Handicap.

Ce sont également 23 millions de voix. Des personnes qui veulent être reconnues comme citoyens à part entière, et qui aujourd’hui, à Rennes comme ailleurs en France, interpellent les candidats à l’élection présidentielle.

On y évoquera le montant de l’allocation adultes handicapés, mais aussi les délais de traitements des dossiers, ainsi que la question de la « déconjugalisation » de l’allocation, une revendication de longue date.

Source FR3.

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet…

Si le thème de l’inclusion du handicap a été porté avec force pendant cinq ans, de nombreux sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance. 

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet...(photo d’illustration)

 

Le candidat Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les inégalités subies par les personnes en situation de handicap une de ses priorités en 2017, avec une ambitieuse liste de promesses. Cinq ans après, il est possible de dresser un bilan de l’action de l’exécutif pour une meilleure intégration des quelque 12 millions de personnes concernées.

Si ce thème a été porté avec force pendant cinq ans, plusieurs sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance, tandis que d’autres, imprévus, ont émergé sans toujours satisfaire le monde du handicap. Ecole, emploi, logement, aidants… : le point sur les grands dossiers du quinquennat.

Ce qui était promis et a été (en partie) tenu

  • Renforcer le droit au travail

Emmanuel Macron, candidat, s’était engagé à « favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées » s’il était élu. Au bout de cinq ans, cette promesse n’est que partiellement tenue.

L’effort de l’Etat en faveur de l’emploi des personnes handicapées durant le quinquennat s’est confirmé en passant à près de 1,8 milliard d’euros en 2020, contre 1,7 milliard d’euros en 2017. Les mesures d’aide à l’embauche (4 000 euros pour chaque handicapé employé) et de soutien à l’apprentissage des travailleurs handicapés ont été particulièrement saluées par les acteurs du secteur.

Toutefois, le taux d’emploi et le taux de chômage des travailleurs handicapés n’ont pas significativement évolué en cinq ans : « Les baisses du chômage doivent être analysées avec prudence car elles résultent notamment d’un fort recul de personnes sans emploi en recherche active d’emploi, lié aux restrictions de déplacement suite à la crise Covid », analyse l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), l’organisme chargé de collecter et de redistribuer les pénalités infligées aux entreprises qui ne respectent pas le quota de recrutement de 6 % de personnes handicapées dans leurs effectifs.

En revanche, le taux de chômage de longue durée (plus d’un an) s’est clairement aggravé. « Les derniers chiffres montrent que lorsque les personnes en situation de handicap sont au chômage, elles y restent durablement, sans perspective de retour sur le marché du travail. La crise Covid a aggravé le phénomène, avec une progression vertigineuse de la durée moyenne d’inscription », décrit APF France handicap.

Les personnes handicapées davantage touchées par le chômage de longue durée


Quant à l’emploi accompagné, dispositif phare de l’exécutif, où un conseiller fait le lien entre l’employeur et l’employé, il ne bénéficie qu’à 6 000 personnes : « Il faut le temps que les accompagnateurs soient formés », justifie la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

  • Améliorer l’intégration scolaire

Quelque 70 000 enfants, souvent les plus lourdement handicapés, sont dans des établissements spécialisés médico-sociaux. Parallèlement, 400 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans l’école ordinaire (un nombre en hausse de 19 % depuis 2017) avec 125 000 accompagnants (en hausse de 35 %).

Interrogée sur le nombre d’enfants qui ne trouveraient pas de solution, Sophie Cluzel rétorque : « Les associations parlent de 20 000 enfants, mais il s’agirait plutôt de 300 à 400 enfants. Certains sont sur liste d’attente pour un établissement mais ils ont un accompagnement à la maison. »

Bel effort, mais peut mieux faire, jugent les spécialistes : « A chaque rentrée, la scolarisation demeure un leurre pour un certain nombre d’élèves, qui restent encore sans moyens de compensation, sans école ou avec un nombre limité d’heures d’enseignement », regrette Arnaud de Broca, président de Collectif Handicaps. En cause, le manque de formation et la précarité des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Ces accompagnants, en contrat précaire, recrutés à temps partiel, peuvent accompagner plusieurs élèves handicapés par jour dans différents lieux. Ils perçoivent un salaire de 700 euros net par mois en moyenne. Ils n’ont que soixante heures de formation initiale quand leurs collègues italiens, par exemple, bénéficient de deux ans et demi d’apprentissage.

  • Faciliter les démarches administratives

Qu’il s’agisse de la vie quotidienne, de la scolarité ou de l’insertion professionnelle, la prise en charge administrative est assurée par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces structures locales déterminent le taux d’incapacité des personnes et instruisent chaque année, pour 1,7 million de bénéficiaires, quelque 4,5 millions de demandes d’aides, qu’elles soient financières, matérielles ou humaines.

Emmanuel Macron, qui s’était engagé à faciliter les démarches administratives des personnes handicapées, s’est davantage concentré sur la rapidité de traitement des dossiers (très différente d’un département à l’autre) que sur le « référent facilement accessible » mentionné dans son programme – un numéro vert a toutefois été mis en place.

Ainsi, la durée moyenne de traitement d’un dossier était de 4,4 mois au troisième trimestre 2021 contre 4,6 mois en 2019. La durée moyenne de traitement d’un dossier est encore supérieure à six mois dans quatorze départements, alors qu’elle est inférieure à quatre mois dans quarante-sept départements, souligne le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

D’autres mesures visaient à faciliter les démarches : l’allongement de la durée maximale d’attribution de cinq à dix ans de certains droits (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, allocation compensatrice…) et l’octroi des droits à vie pour les personnes dont le handicap est irréversible, comme la trisomie ou une amputation.

  • Donner de l’aide aux aidants

« Nous favoriserons les périodes de répit pour les aidants », promettait Emmanuel Macron. Une promesse une nouvelle fois partiellement tenue : la prise en compte de la situation des personnes aidantes (qui sont environ 8 millions) dans le calcul de l’âge de départ à la retraite a été repoussée avec la réforme de l’ensemble du système de retraite qui devait la contenir.

Le « chèque bilan santé-social » qui devait leur être proposé n’a pas non plus vu le jour. Une plate-forme d’accompagnement s’appuyant sur des équipes de professionnels (Assist’aidant) a bien été créée, mais elle n’opère pour le moment qu’à Paris et en Indre-et-Loire.

En revanche, les aidants en activité peuvent désormais bénéficier d’une indemnisation du congé pris pour aider un proche : l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) ou de présence parentale (AJPP), pour les parents d’enfants handicapés, qui a été revalorisée à 58,59 euros par jour depuis le 1er janvier. Toutefois, sa durée est limitée à soixante-six jours. « Cette indemnisation empêchera-t-elle le recours aux arrêts maladie ? Cela reste à voir… », note APF France handicap. A l’image des autres associations, elle salue en revanche la défiscalisation du dédommagement que peut verser l’aidé à l’aidant.

  • Améliorer la protection des majeurs sous tutelle

La France compte entre 800 000 et un million de personnes majeures protégées par une mesure de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice. Environ la moitié d’entre elles s’appuient sur leur famille – les autres dépendent de professionnels qui suivent jusqu’à soixante personnes chacun.

« Nous améliorerons la protection juridique des majeurs sous tutelle afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits. Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes », affirmait Emmanuel Macron en 2017. Cinq ans plus tard, cette promesse n’a été que partiellement tenue : la loi de programmation et de réforme pour la justice de 2019 a permis aux tuteurs de toucher à des comptes bancaires ou de procéder à des opérations médicales importantes sans autorisation du juge. Les majeurs protégés ont retrouvé le droit de vote et peuvent également se marier, se pacser ou divorcer à condition d’informer la personne chargée de leur protection et que celle-ci ne s’y oppose pas.

Pas d’amélioration toutefois pour les professionnels chargés des majeurs protégés : les tuteurs et curateurs professionnels réclament ainsi une hausse de près de 20 % des fonds publics qui leur sont alloués pour rendre le métier plus attractif et augmenter leurs effectifs. « Il faut repenser leur métier », répond la secrétaire d’Etat, qui préconise plus d’autonomie et moins de protection.

Ce qui était promis et a été oublié

  • Améliorer l’accessibilité du logement

Des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ont des problèmes d’accessibilité au logement, faute d’aménagements de larges portes, couloirs, salles de bains et toilettes où doit pouvoir manœuvrer un fauteuil roulant…

En 2018, la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a douché leurs attentes en ramenant de 100 % à 20 % la part des logements neufs devant être obligatoirement accessibles aux personnes handicapées – trop de normes découragerait la construction de ce type de biens.

Les défenseurs de cette mesure soulignaient en outre que les 100 % évoqués cachaient une importante exception, puisque les logements dans des bâtiments inférieurs à quatre étages sans ascenseur étaient dispensés de normes pour handicapés, sauf au rez-de-chaussée. Le décret rendant obligatoire l’installation d’un ascenseur dès que le bâtiment atteint trois étages va donc mécaniquement étendre à beaucoup plus d’immeubles l’application des normes handicapés. Mais, pour les acteurs du monde du handicap, cette mesure ne compensera pas, tant s’en faut, le quota des 20 %.

  • Favoriser l’accessibilité

Selon la déléguée ministérielle à l’accessibilité, 350 000 établissements recevant du public (ERP) seraient accessibles et 700 000 en sont au début des démarches (les délais de mise en conformité ont été reportés à 2024 au moins). Un effort a été réalisé pour les bâtiments publics comme les écoles ou les mairies, mais les commerces, les restaurants et les transports présentent encore un retard conséquent : malgré de nombreuses initiatives, le métro reste très peu accessible, les arrêts de bus sont rarement aménagés, et moins d’un tiers des gares ferroviaires nationales sont adaptées.

« Les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre », regrette Fabienne Jégu, conseillère auprès de la Défenseure des droits.

Quant à l’accessibilité de l’information politique et citoyenne (obligatoire pour tous les services publics depuis 2012), elle reste largement incomplète : en octobre 2021, 20 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français prenaient en compte l’accessibilité, en ayant préalablement diminué les exigences pour la définir.

Ce qui n’était pas prévu

  • Refuser la déconjugalisation des AAH

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

  • Stopper l’exil belge

Le problème du manque de places d’accueil en France et du choix fait pour plusieurs milliers de handicapés (7 000 adultes et 1 500 enfants environ) de s’exiler en Belgique n’est pas nouveau. Mais l’exécutif actuel a fait le choix radical d’un moratoire. Concrètement, Paris et Bruxelles se sont mis d’accord pour qu’il n’y ait plus de nouvelles places créées pour les Français, et ces derniers ne seront pas aidés financièrement s’ils décident de partir. Ceux qui sont déjà installés en Belgique continueront toutefois de bénéficier d’une prise en charge.

« Deux mille cinq cents solutions nouvelles sont installées ou programmées en France pour prévenir les départs non souhaités des personnes en situation de handicap en Belgique », a annoncé le secrétariat d’Etat au handicap le 2 février : 1 600 en Ile-de-France, 630 dans les Hauts-de-France et 270 dans le Grand Est.

Cette décision n’a pas complètement satisfait les associations, dont l’Unapei (fédération d’associations de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles), qui se dit très attachée au « libre choix de la personne », notamment pour celles qui résident à proximité de la frontière. Sa vice-présidente, Coryne Husse, rappelle par ailleurs que si ces trois régions sont principalement concernées par les départs, « le manque de solutions est un phénomène global sur tout le territoire ».

Source LE MONDE.

Handicap : déconjugalisation de l’AAH, « accessibilité universelle », scolarité… ce que proposent les candidats à la présidentielle…

Public Sénat s’est penché sur les programmes des principaux candidats à la présidentielle en matière d’autonomie financière, d’accompagnement, de scolarisation et d’insertion professionnelle des personnes porteuses d’un handicap.

Handicap : déconjugalisation de l’AAH, « accessibilité universelle », scolarité… ce que proposent les candidats à la présidentielle

 

Le Collectif handicaps, qui regroupe 51 associations représentatives des personnes en situation de handicap, fait passer son grand oral aux principaux candidats à la présidentielle. Ce jeudi 3 mars, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, et l’écologiste Yannick Jadot, étaient invités dans un live Youtube à détailler le volet handicap de leurs programmes respectifs (en vérité une séquence enregistrée un peu à l’avance, en raison de l’actualité internationale). Une seconde session est prévue le 14 mars. Le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo ont déjà confirmé leur présence, indique le collectif.

L’occasion pour Public Sénat de passer au crible les promesses de campagne des uns et des autres sur le sujet. Signalons un point commun à la quasi-totalité des projets : la déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) – les oppositions ayant fait de cette mesure un angle d’attaque récurrent de la politique sociale et familiale d’Emmanuel Macron -, et que certains tendent à faire évoluer vers un revenu universel d’existence.

Fabien Roussel

Le candidat communiste veut déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH) dès les « trois premiers mois » de son arrivée au pouvoir. L’AAH est versée aux personnes souffrant d’un taux d’incapacité d’au moins 80 %, mais son calcul prend actuellement en compte les revenus du conjoint. Fabien Roussel veut également mettre en place un « revenu d’existence » destiné à ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de leur handicap. Il souhaite revaloriser la prestation de compensation du handicap (CPH), ainsi que l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA), et leur adjoindre la possibilité d’une troisième aide financière, baptisée « prestation universelle d’autonomie ».

Le candidat souhaite également créer un « grand service public de l’autonomie », afin de lutter contre les inégalités dans les territoires. Son programme annonce un renforcement des obligations légales des entreprises en matière d’embauches de personnes porteuses de handicap, mais sans donner de chiffres. Il propose de rétablir l’obligation d’adaptabilité des logements neufs, mesure votée sous Jacques Chirac mais abrogée au début du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Enfin, le député du Nord entend faire rentrer les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans la fonction publique.

Jean-Luc Mélenchon

Avec une vingtaine de pages consacrées à ce sujet, le programme du fondateur de La France insoumise est l’un des plus détaillés sur la question du handicap. Il contient un important volet consacré à la prévention, avec un renforcement du suivi médical des grossesses et différentes mesures pour réduire le risque d’accident du travail.

Il souhaite la création d’un nouveau service public destiné à l’accompagnement des élèves en situation de handicap, le renforcement des capacités d’accueil dans les classes spécialisées ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), mais aussi développer les cursus spécifiques (enseignement de la langue des signes, du braille, etc.) pour garantir l’accès au savoir et à la formation. La mise en place d’un centre d’orientation départemental devra soutenir les travailleurs confrontés à un handicap dans leur recherche d’emploi.

Jean-Luc Mélenchon souhaite la création d’un véritable statut d’aidant familial, et la prise en charge par l’Assurance maladie des frais de psychomotricien, d’ergothérapeute et de psychologue, mais aussi « de tous les équipements nécessaires à la vie quotidienne ». Il propose lui aussi une déconjugalisation de l’AAH, et l’alignement de son montant sur le Smic. Le député des Bouches-du-Rhône souhaite revenir aux 100 % de logements accessibles dans les nouvelles constructions, et promet une accessibilité totale dans les transports publics.

Anne Hidalgo

La maire de Paris a fait de « l’accessibilité universelle » le thème fort de ses propositions sur le handicap. « Je continuerai à œuvrer pour l’accessibilité universelle, en m’attaquant à tous les sujets : logements, transports, services, culture, sport, etc. », explique son programme, sans plus de précisions. Comme la plupart de ses concurrents à l’investiture suprême, Anne Hidalgo est favorable à la déconjugalisation de l’AAH et à la mise en place d’un statut « pérenne » pour les AESH.

Alors qu’elle entend augmenter de 130 000 sur dix ans le nombre de places en crèche, elle souhaite que les établissements puissent offrir une meilleure prise en charge des enfants handicapés.

Yannick Jadot

L’écologiste se fait également le promoteur d’une « accessibilité universelle », à travers la création d’une agence dédiée « pour garantir l’accessibilité à tous les services publics, aux transports, aux technologies de l’information et de la communication, généraliser les traductions en Français Facile à Lire et à Comprendre (FALC), les repères visuels et sensoriels, renforcer l’égalité réelle à l’accès au numérique. » Cet organisme sera également en mesure d’infliger des sanctions en cas de non-respect de la législation.

L’individualisation de l’AAH fait aussi partie des mesures fortes de son programme. Il souhaite notamment revaloriser la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

Yannick Jadot veut renforcer les contrôles dans les Établissement et services d’aide par le travail (ESAT), couplés à une amélioration des rémunérations au niveau du Smic. Le salaire des aides à domicile sera également revu à la hausse, en intégrant les temps de trajet, qui devront être pris en compte par les employeurs.

Valérie Pécresse

La candidate des Républicains a fait du handicap l’un des principaux piliers du volet social de son programme. Sans surprise, elle se prononce également pour une déconjugalisation immédiate de l’AAH. Elle propose que les personnes en situation de handicap puissent toucher, en plus de cette aide, la pension de retraite du dernier parent survivant à son décès.

Lors de son grand oral devant le collectif handicap, ce jeudi 3 mars, Valérie Pécresse s’est exprimée en faveur d’une nouvelle « grande loi sur le handicap qui promeut l’accessibilité universelle », un principe qu’elle souhaite voir « fixé dans le marbre ». Pour la présidente de la région Île-de-France, les départements doivent être pleinement en charge de la politique du handicap, avec une vigie à l’échelon national pour prévenir les disparités d’un territoire à l’autre.

Concernant l’inclusion des enfants en situation de handicap en milieu scolaire, Valérie Pécresse a évoqué lors d’un déplacement dans le Lot, mi-janvier, l’éventualité d’un « deuxième enseignant » par classe. Surtout, elle souhaite conférer un vrai statut aux AESH pour leur donner des perspectives de carrière, mais aussi aux aidants familiaux, afin qu’il puisse notamment bénéficier d’un aménagement de leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant handicapé ou d’un aîné en situation de dépendance.

Marine Le Pen

Outre la déconjugalisation de l’AAH, les propositions portées par Marine Le Pen sur la question du handicap se focalisent essentiellement sur la revalorisation du statut des aidants. Elle propose d’allonger la durée de congé du proche aidant à douze mois avec différents paliers de couverture des pertes salariales selon les revenus de la personne. Elle souhaite également créer une indemnité spécifique de 300 euros par mois pour toute personne qui choisit de s’installer chez un proche en situation de dépendance ou de l’accueillir chez elle.

Concernant l’éducation, la présidente du Rassemblement national veut lancer à son arrivée au pouvoir « un grand plan sur l’accès à la scolarité pour les enfants touchés par le handicap ».

Nicolas Dupont-Aignan

Le fondateur de Debout La France évoque lui aussi la déconjugalisation de l’AAH, doublée d’une revalorisation de 160 euros pour que cette aide se maintienne au-dessus du seuil de pauvreté. Il souhaite accorder une part fiscale complète aux familles ayant à charge au moins un enfant en situation de handicap.

Nicolas Dupont-Aignan veut rendre effective la loi de 1987 qui fixe à 6 % le taux de personnes en situation de handicap dans les entreprises. Il propose également des exonérations de cotisations pour les sociétés qui embauchent un salarié avec un taux d’incapacité supérieur à 50 %.

Il entend garantir la prise en charge des enfants handicapés par l’Éducation nationale, mais propose aussi de renforcer le nombre de places dans les structures spécialisées.

Éric Zemmour

La polémique soulevée en début d’année par les propos d’Éric Zemmour sur l’inclusion des enfants porteurs de handicap en milieu scolaire a mis en lumière certains vides, au niveau social et familial, de son programme présidentiel, dont le principal cheval de bataille – pour ne pas dire le seul – reste la lutte contre l’immigration et l’islamisme. Le 14 janvier, en marge d’un déplacement dans le Nord, le fondateur de Reconquête avait en effet dénoncé « l’obsession de l’inclusion » des enfants en situation de handicap, estimant qu’ils devaient être placés dans des établissements spécialisés. Dans une vidéo postée sur Youtube le lendemain, Éric Zemmour a semblé rétropédaler, assurant que son intention première était d’attirer l’attention sur le manque de structures spécifiques. Il y évoque sa volonté de renforcer pour les familles « les solutions alternatives à l’école ».

Et Emmanuel Macron ?

En février 2020, quelques semaines avant le premier confinement, le président de la République avait annoncé une batterie de mesures pour les personnes en situation de handicap, à l’occasion des 15 ans de la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Parmi elles : le développement de l’école inclusive, le renforcement de l’attractivité du métier d’AESH, avec un objectif de 11 500 recrutements d’ici 2022, la création d’un numéro de téléphone unique pour les familles à la recherche d’un accompagnement ou d’une place dans un établissement, et une aide financière spécifique pour des parents dont le handicap nécessite le soutien d’une tierce personne pour élever leurs enfants.

Concernant l’allocation aux adultes handicapés, l’exécutif s’est systématiquement opposé à sa déconjugalisation, estimant qu’elle risquait de créer un précédent, conduisant à la remise en question du principe de solidarité familial qui détermine en France le calcul des minimas sociaux.

Source PUBLIC SENAT.