Haute-Corse : d’importants retards dans le paiement de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ?…

En Haute-Corse, une centaine de bénéficiaires se plaint de ne rien avoir perçu de la part de la caisse d’allocations familiales, depuis parfois plusieurs mois, leur allocation aux adultes handicapés.

Ce que l’organisme conteste. 

Haute-Corse : d'importants retards dans le paiement de l’allocation aux adultes handicapés ? © Christian Giugliano / FTVIASTELLA

Damien est un accidenté de la vie. Il a été renversé par une voiture il y a quelques années, puis a contracté une grave maladie dont il est actuellement en rémission.

Il dit ne plus percevoir de pension de la caisse d’allocations familiales (Caf) depuis 22 mois. Un manque à gagner qu’il estime à 30 000 euros.

Une situation invivable pour ce père de famille de trois enfants. « Le poids mental d’être handicapé et d’avoir un souci pour avancer mentalement dans le futur est lourd. Mais les enfants ne doivent pas en pâtir. Nous faisons éponge, on emmagasine tout et je ne peux pas me permettre de leur faire ressentir quoi que ce soit. J’espère que ce cauchemar va se terminer », livre-t-il.

80 membres de l’association espoir autisme corse se plaignent également de retard de paiement de la part de Caf. C’est le cas de Nonce Giacomoni qui gère l’association. « On nous dit qu’à la Caf, il y a 30 % de personnes en arrêt maladie. On nous dit que l’on n’arrive pas à traiter tous les dossiers, quand on demande un rendez-vous, il faut le prendre sur internet. On ne peut pas se rendre à la Caf comme on se rend à la sécurité sociale, prendre un ticket et attendre », souligne-t-il.

« Il n’y a pas de retard particulier »

Qu’en est-il précisément ? À la Caf de Bastia, Jonathan Willot, le directeur intérimaire, fait part de son étonnement. « À ce jour, il n’y a pas de retard particulier observé. Les services s’impliquent pour traiter au plus vite tous les dossiers et notamment les dossiers de minimas sociaux. Cette situation que vous m’apprenez, on va investiguer pour pouvoir lever au plus vite des blocages éventuels », indique-t-il.

Source FR3.

Oui, le gouvernement économise bien sur le handicap…!!!!!!

Sous couvert de «rationaliser» et en changeant les règles de la revalorisation des prestations, le gouvernement met un coup de canif dans le porte-monnaie d’une partie des personnes les plus lourdement handicapées.

  Oui, le gouvernement économise bien sur le handicap

C’est un autre coup de rabot niché dans le projet de loi de finances pour 2019. Sous couvert de «rationaliser les prestations complémentaires à l’allocation aux adultes handicapés» (AAH), le gouvernement supprime le «complément de ressources», l’une des deux aides complémentaires possibles pour les personnes qui ont un taux d’incapacité au moins égal à 80%. Les plus lourdement handicapées, donc.

Cette prestation, de 179 euros par mois, disparaîtra au 1er janvier 2019 pour les nouveaux allocataires, elle continuera d’exister pendant dix ans pour les bénéficiaires actuels (6% des allocataires de l’AAH, soit environ 60 000 personnes en 2016). Bon prince, le gouvernement laisse tout de même aux nouveaux allocataires l’autre aide complémentaire qui existe : la «majoration pour la vie autonome» (MVA), de 104 euros par mois.

Une fin programmée

«La coexistence de deux compléments, qui ne peuvent se cumuler, nuit à la lisibilité de l’AAH, est-il justifié à l’article 83 du projet de loi de finances. Les différences limitées qui existent entre les conditions et les modalités d’attribution [de ces deux compléments, ndlr] sont sources de complexité»… et aussi d’économies. Car une fois le calcul fait, pour ceux qui auraient pu prétendre au «complément de ressources», ce sera quand même 75 euros de moins que prévu.

Cette fin programmée du complément de ressources avait, certes, été annoncée par le gouvernement, suscitant l’indignation de l’APF France Handicap. C’était en septembre 2017, à l’issue du premier comité interministériel du handicap : «Les deux compléments de ressources de l’AAH seront fusionnés en un seul, comme prévu initialement par la loi de 2005», était-il expliqué alors dans le dossier de presse. Une «rationalisation» qui se concrétise donc à l’occasion de ce budget. Ce n’est pas la première fois que Bercy cherche à faire des économies sur l’AAH où la dépense publique (8,5 milliards d’euros) ne cesse d’augmenter depuis quarante ans.

Une revalorisation qui fait perdre de l’argent

Cette radinerie vient s’ajouter à celle révélée jeudi par Libération. Certes, comme promis par Emmanuel Macron, l’AAH sera revalorisée de 40 euros supplémentaires au 1er novembre 2019 après une première augmentation prévue au 1er novembre de cette année, portant le plafond de cette prestation à 900 euros l’an prochain, «soit une hausse totale de 11% par rapport à son montant actuel», insiste le gouvernement dans le dossier de presse du projet de loi de financement de la Sécurité sociale communiqué mardi. «Cet effort, estimé à plus de 2 milliards d’euros cumulés d’ici à 2022, bénéficiera à l’ensemble des allocataires de l’AAH (soit plus d’1,1 million de personnes).» Sauf qu’en regardant le projet de loi de finances en détail, on découvre que la traditionnelle revalorisation indexée sur la hausse des prix, laquelle intervient au printemps, disparaît en 2019. Pour 2020, cette revalorisation est déjà fixée par avance : elle sera de 0,3% comme pour d’autres allocations (logement, famille) et pour les pensions de retraite.

Sauf qu’avec une inflation aujourd’hui estimée par l’Insee à +1,6% à la fin de l’année 2018, la revalorisation classique (dès avril) aurait été de 13,7 euros par mois pour une personne recevant l’AAH à taux plein. Le gouvernement prévoit bien 40 euros de plus par mois mais… à partir de novembre. Du coup, en 2019, un bénéficiaire à taux plein totalisera, certes, 80 euros supplémentaires à la fin de l’année. Si le gouvernement n’avait rien changé, ce même bénéficiaire aurait eu 120 euros d’augmentation. Pendant la campagne présidentielle, le candidat Macron avait fait du handicap l’une des priorités de son quinquennat.

Source LIBERATION.