Comment Jennifer a vu son allocation handicapé fondre parce qu’elle s’est mise en couple…

C’est le constat amer de Jennifer. En situation de handicap, cette jeune quadragénaire a vu son allocation adulte handicapé fondre après s’être mise en couple.

Elle se retrouve dépendante des revenus de son compagnon.

Victime d’un accident de la route en 2002, Jennifer a des difficultés à marcher et est « globalement ralentie » comme elle le dit elle-même. Difficile de trouver un emploi dans ces conditions, la jeune quadragénaire perçoit pendant des années presque 700 euros d’allocation aux adultes handicapés (AAH). Mais au mois de janvier 2019, son montant diminue soudainement à 319 euros. Une baisse liée à son installation avec son compagnon dans une maison en Seine-et-Marne : « On est arrivés ici en novembre 2018. J’ai déclaré un changement de situation à la CAF, en leur disant que j’étais en couple. »  

Le montant de l’allocation dépend, en effet, des revenus du couple (elle est supprimée au dessus d’un seuil de 19 548€ de revenus/an). Dans le cas de Jennifer, elle a été diminuée de moitié car son compagnon, Sébastien, gagne un peu plus de 2 000 euros par mois. « On se retrouve dans une situation qui devient précaire. _Quand on s’est mis ensemble, on avait mon salaire plus son allocation, cela nous permettait de vivre correctement, on faisait quelques sorties. Là on ne fait plus rien_. On ne peut plus » déplore ce salarié dans l’informatique.

« Je vis à ses crochets. Alors qu’on est ni mariés, ni pacsés. On a aucun contrat qui nous lie. »

Un critère d’attribution incompréhensible pour Jennifer : « L’allocation c’est pour l’autonomie des personnes handicapées. Pourquoi en se mettant en couple on devient dépendant du conjoint ? » interroge-t-elle. Jennifer regrette même de s’être déclaré en couple :  « Je n’ai plus d’autonomie financière, je n’ai plus rien. Autant vivre chacun chez soi. »

Jennifer ne touche plus rien depuis deux mois

Une situation qui a empiré ces derniers mois. Jennifer a en effet commencé une petite activité à la maison au mois de décembre : elle confectionne des supports publicitaires. Un petit boulot « pour s’occuper » qui lui a rapporté 9 euros au mois de décembre « pour 1 000 unités produites » mais dont elle n’avait pas anticipé les conséquences. La CAF a considéré cette activité comme un retour à l’emploi et lui a totalement supprimé son AAH depuis le mois de janvier. Le couple a envoyé un courrier en espérant qu’une régularisation en leur faveur aura lieu dans les prochaines semaines.

La suppression du critère d’attribution de l’allocation adulte handicapé en fonction des revenus du conjoint est un sujet de revendication récurent pour les associations. Dans son plaidoyer pour les femmes en situation de handicap, l’APF France handicap estime que « Cette dépendance financière inadmissible ne permet pas la liberté de choix du lieu et du mode de vie, fait renoncer aux soins, vulnérabilise est susceptible d’engendrer des violences et, en tout cas, une précarité qui a évidemment un fort impact sur la vie quotidienne et parfois la met en danger« .

Mi-février, les députés ont adopté, contre l’avis du gouvernement, une proposition de loi en faveur de l’individualisation de l’AAH. Le débat avait tourné en faveur des députés de l’opposition en pleine polémique sur le congé de deuil d’un enfant où un manque d’humanité avait alors été reproché aux députés de la majorité. Mais la proposition de loi portée par le groupe Libertés et Territoires a peu de chance d’être adoptée définitivement.

Source FRANCE INTER.

Amputé d’une jambe, privé d’une partie de son allocation handicap, un Périgourdin manifeste…

Amputé d’une jambe, cet habitant de Dordogne réclame le réajustement de sa pension.

Amputé d’une jambe, privé d’une partie de son allocation handicap, un Périgourdin manifeste

« Je vais disjoncter. Soit je vais boire un café, soit je mets un coup de boule. » Les mots sont forts et témoignent d’un ras-le-bol, celui de Didier Rudeau. Âgé de 58 ans, cet habitant de Varaignes en Dordogne stationne tous les jours devant le siège périgourdin de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Dordogne et Lot-et-Garonne, depuis lundi 2 mars, pour avoir des « renseignements ».

Demande d’explications

Amputé en novembre 2017 de la jambe droite, il touche chaque mois 900 euros d’allocation adulte handicapé (AAH) et de pension d’invalidité cumulées. Or, depuis novembre 2019, son allocation serait descendue à 139 euros mensuels.

Le quinquagénaire qui n’a « plus de sous », espère avoir un rendez-vous pour obtenir des « explications » sur le versement de ses pensions d’invalidité et d’allocation : « Je veux des réponses, mes 900 euros par mois et basta ! » Il n’a vu « personne » pour le moment. Depuis un an et demi, il sollicite un rendez-vous avec le médecin conseil. Il n’a pas eu de réponses.

Secret professionnel

Contactée, la MSA a bien identifié la situation de Didier Rudeau. L’organisme assure que son cas est en « cours de règlement ». Ce dernier tente de « trouver des solutions », mais ne peut pas en dire plus en raison du « secret professionnel ». De son côté, Didier Rudeau affirme qu’il viendra « tous les matins » tant qu’il aura « un peu de gasoil ».

Source SUD OUEST.

En Bourgogne-Franche-Comté, 40 000 personnes en situation de handicap ont des ressources insuffisantes… Vidéo…

Le 5 mars dernier, ce devait être une grande journée de mobilisation nationale pour les personnes en situation de handicap.

Elles vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Les associations alertent le gouvernement.

Rencontré en Côte-d'Or, Jean-François confie que le montant de son AAH (allocation adulte handicapé) ne suffit plus aujourd'hui à couvrir toutes ses dépenses. / © D. Iberrakene - France 3 Bourgogne

Jean-François a 52 ans et vit à Plombières-les-Dijon, en Côte-d’Or. Il est atteint de la sclérose en plaques. C’est une maladie dégénérative qui atteint son système nerveux. Aujourd’hui, il ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant. Lui qui était auparavant professeur de sport est aujourd’hui privé de ses jambes. Il ne peut donc plus travailler. Mais comment subvenir à ses besoins quand on est en situation de handicap et dans l’impossibilité de pouvoir travailler ?

Ses seules ressources sont des allocations qui lui rapportent à peine 1 000 euros par mois. Les allocations pour adulte handicapé ne suffisent plus aujourd’hui. Jean-François doit payer son loyer, les charges du logement. Mais il y a aussi l’entretien du fauteuil, le transport et tout le matériel lié au handicap.

La situation est pesante. Jean-François est père de trois enfants. Alors s’il s’autorise des extras, c’est uniquement pour eux.

En Bourgogne-Franche-Comté, 40 000 personnes vivent actuellement de l’allocation adulte handicapé…

…soit 900 euros par mois depuis novembre dernier. Même si l’allocation a été augmentée, le montant est toujours inférieur au seuil de pauvreté : 1 041 euros.

APF France Handicap, l’association des paralysés de France, alerte aujourd’hui le gouvernement. Le Président de la République, Emmanuel Macron, s’était d’ailleurs engagé le 11 février dernier lors de son allocution à la Conférence nationale du handicap, à ce que chacun puisse avoir une vie digne et libre.
APF France Handicap insiste : de très nombreuses personnes en situation de handicap ne peuvent plus travailler ou sont obligés de réduire considérablement leur temps de travail.

Quel est le message d’APF France Handicap ?

Pour l’association des paralysés de France, la dignité et la liberté des personnes en situation de handicap, c’est :

  • Ne plus vivre sous le seuil de pauvreté
  • Ne plus être dépendante financièrement de son conjoint/sa conjointe

L’association revendique aussi :

  • La création d’un revenu individuel d’existence, dès 18 ans
  • La suppression de la prise en compte des ressources du conjoint/de la conjointe dans le calcul de l’AAH (allocation pour adulte handicapé).

Pour Jean-François et les autres français dans sa situation, pouvoir vivre dignement #CestLaBase.

– Jean-François, 52 ans, à Plombières-les-Dijon
– Florence Lecomte de l’association APF France Handicap, à Longvic

Source FR3.

Emmanuel Macron n’a pas totalement convaincu le monde du handicap…

Ecole, diagnostic, allocation, retraite…

Le président de la République a fait des annonces mardi 11 février, à mi-mandat, lors d’une conférence nationale sur le handicap, qui touche 12 millions de Français.

Certaines mesures sont appréciées, mais toutes les associations ne sont pas convaincues que le quotidien des handicapés va en être amélioré.

En France, douze millions de personnes sont en situation de handicap.

« Le chemin n’est pas terminé », a admis ce mardi 11 février 2020 Emmanuel Macron concernant l’amélioration de la vie des 12 millions de personnes handicapées en France. Devant 500 personnes (associations, chefs d’entreprises, élus…) invitées à l’Élysée pour cette conférence nationale sur le handicap, il a salué les actions engagées par son gouvernement et annoncé une série de mesures applicables d’ici la fin de son mandat.

Aucun élève sans solution

C’était déjà la promesse du gouvernement à la rentrée 2019, or 8 000 enfants n’avaient pas d’accompagnant pour leur scolarité (AESH) à la rentrée dernière (contre 15 000 en 2018). Il n’empêche. Emmanuel Macron a redit ce mardi qu’« aucun enfant ne sera sans solution de scolarisation en septembre prochain. Le 8 000 doit passer à zéro. On ne doit rien lâcher. » Il a ainsi annoncé l’embauche de 11 500 AESH supplémentaires d’ici à 2022 et « un contrat digne » pour ces professionnels trop souvent à temps partiel et payés au Smic. « Nous devons travailler à leur stabilisation pour leur donner au moins 35 heures par semaine. » Jusque-là inexistant, un module sur le handicap sera aussi intégré dans la formation initiale des professeurs de l’Éducation nationale dès septembre.

Elargir le diagnostic de l’autisme et des troubles du comportement

Existant pour les enfants de moins de 6 ans, le forfait précoce du diagnostic de l’autisme et de sa prise en charge (ergothérapeute, psychologue…), sans reste à charge pour les familles, sera étendu aux enfants jusqu’à 12 ans et aux troubles dys (dyslexie, dyspraxie…) à compter de 2021. Une maison de l’autisme, lieu de ressources pour les familles et les professionnels, sera aussi créée.

Un numéro unique

Pour éviter la « montagne administrative » et « l’errance de guichet en guichet », un numéro de téléphone (le 360) dédié à l’appui des adultes et enfants handicapés sera mis en place en 2021. Il sera relayé par 400 équipes locales qui seront créées d’ici à 2022. Emmanuel Macron, conscient qu’il y a « trop de différences » selon les départements, souhaite aussi associer les Maisons France service, afin de définir un lieu unique d’accès. Concernant, le temps de traitement des dossiers, très variables selon les territoires (de 2 à 8 mois pour une réponse de l’AAH), le Président a affirmé qu’au 1er janvier 2021, « aucune demande ne doit être traitée en plus de trois mois ».

Pour Jean-Luc Duval, du collectif Citoyen handicap (celui qui monte dans les grues pour réclamer des accompagnants scolaires), ces mesures ne changeront rien au quotidien des personnes handicapées. Il ne croit pas au numéro unique : Nous avons l’habitude de ceux qui ne répondent plus : Aide handicap école, ceux des maisons du handicap…

1 000 places supplémentaires

Afin d’éviter les exils vers la Belgique, 1 000 places supplémentaires seront créées dans les établissements spécialisés dans trois régions prioritaires (Île-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est), en plus des 2 500 places déjà programmées pour 2021-2022 sur tout le territoire. Son objectif ? Il ne souhaite « d’ici fin 2021, plus aucun départ contraint vers l’étranger » et veut permettre des retours vers la France.

Pas touche à l’allocation adulte handicapée

Le président a affirmé clairement que l’allocation adulte handicapée (AAH), actuellement versée à 1,2 million de personnes, ne serait pas « diluée » dans le futur revenu universel d’activité (RUA). Le RUA doit fusionner plusieurs allocations : RSA, prime d’activité, allocations logement. Une réponse à l’inquiétude d’associations qui avaient claqué la porte des négociations sur le RUA, la semaine dernière, pour marquer leur refus de voir l’AAH intégrée dans ce dispositif. Cette clarification sur l’AAH a été saluée par Alain Rochon, de l’APF France handicap, qui pointe toutefois l’absence de chiffre sur les financements.

Pari sur l’apprentissage

D’ici à 2021, 10 000 places en apprentissage seront réservées aux personnes handicapées. L’idée est d’atteindre le cap de 6 % de recrutement de personnes handicapées. Aujourd’hui, il n’est qu’à 3,5 %.

Retraite anticipée garantie

Dans le cadre du système universel, la retraite anticipée à partir de 55 ans sera simplifiée pour les travailleurs handicapés, qui pourront bénéficier d’une bonification de points. Emmanuel Macron s’est aussi dit favorable à une retraite progressive dès 55 ans pour les travailleurs handicapés et à une majoration spécifique pour la retraite des parents d’enfants handicapés. Enfin, les congés de proches aidants ouvriront des droits.

Réactions : des satisfactions et des déceptions

Regroupant 48 associations, le collectif Handicaps a salué l’humilité dans le bilan des actions passées et des engagements qui répondent pour certaines d’entre elles aux attentes. Néanmoins, il pointe le manque de débats. On a beaucoup entendu parler les ministres et les associations étaient juste là pour applaudir, regrette Jean-Louis Garcia, président de l’Apajh, premier mouvement regroupant tous les handicaps. Dénonçant des discussions difficiles avec la secrétaire d’État Sophie Cluzel et son mépris, il est satisfait du discours ferme et engagé du Président.

Mais davantage de mesures concrètes étaient sans doute attendues. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam (Union de familles de handicapés psychiques), est en colère. Elle déplore que lors de la conférence, il n’y ait pas eu un mot sur le handicap psychique, qui touche trois millions de personnes. Il est grand temps de rendre visible le handicap lié aux troubles bipolaires, aux troubles obsessionnels compulsifs, à la schizophrénie…

Source OUEST FRANCE.

Une mesure sur le revenu des personnes handicapées adoptée contre l’avis du gouvernement…

Le gouvernement n’était pas favorable à cette mesure, qui concerne l’individualisation de l’Allocation adulte handicapé.

Une mesure sur le revenu des personnes handicapées adoptée contre l'avis du gouvernement.... Yannick Favennec-Becot, le 8 novembre 2019 à l'Assemblée.

Le calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH) ne prendra désormais plus en compte les revenus du conjoint. Jeudi soir à l’Assemblée, les députés ont adopté cette proposition de loi contre l’avis du gouvernement et de la majorité, alors que l’épisode récent du congé pour deuil d’enfant plane encore sur l’hémicycle.

Le texte aborde également la prestation de compensation du handicap, et relève l’âge maximum pour en bénéficier à 65 ans. Le texte a été adopté par 44 voix contre 31 en première lecture. Les « marcheurs » et les élus MoDem, pourtant en majorité, ont été mis en minorité au moment du vote sur cette proposition de groupe Libertés et Territoires. Quatre « marcheurs » et une élue MoDem se sont joints aux voix favorables, les députés UDI-Agir apportant aussi leur soutien. Le débat a été vif, plusieurs élus faisant allusion au refus des députés LREM d’allonger le congé de deuil après la perte d’un enfant, qui avait poussé Emmanuel Macron à intervenir.

« Flagrant-délit d’inhumanité »

« Vous avez la possibilité de l’humanité », a martelé François Ruffin, s’adressant à la majorité. « Vous serez seuls dans cet hémicycle et dans le pays », a-t-il prévenu. « Vous êtes pris en flagrant délit d’inhumanité une fois de plus », a ajouté Jean-Luc Mélenchon, là où le LR Aurélien Pradié a fustigé une majorité qui n’apprenait pas « de ses erreurs ». La « marcheuse » Anne-Christine Lang a répliqué, demandant aux députés Insoumis et LR de « garder leurs leçons d’humanité », les accusant de faire « croire aux associations (de personnes en situation de handicap) qu’on pouvait raser gratis ».

A quelques minutes du vote, une suspension de séance a été demandée par les « marcheurs », Jean-Luc Mélenchon y voyant une tentative de « changer le rapport de force ». Plusieurs rappels au règlement ont suivi. La proposition de loi portée par le député Libertés et Territoires Yannick Favennec Becot, avait pour objet « diverses mesures sociales » envers les personnes hébergées en EHPAD ou en situation de handicap.

Tentative de renvoi de la ministre

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel a assuré que pour le gouvernement, « la priorité était donnée au handicap », au lendemain de la conclusion de la conférence nationale du handicap. Elle a rappelé que l’AAH avait bénéficié de deux revalorisations depuis le début du quinquennat, et qu’elle était déjà « quasi-individualisée ». « Arrêtez de dire que nous n’avons rien fait », a répété la ministre.

Elle a renvoyé en vain à l’examen du projet de loi « grand âge et autonomie », d’ici à l’été 2020, dont le « cadre global » devrait permettre d’aborder les sujets évoqués, et a souligné les avancées faites par le gouvernement. « Nous ne sommes pas insensibles à la question » s’est défendue la MoDem Nadia Essayan, plaidant pour ce « cadre général ».

Peu après, l’Assemblée avait également adopté à l’unanimité et avec le soutien cette fois du gouvernement une autre proposition du groupe Libertés et Territoires, qui doit permettre d’améliorer l’indemnisation des victimes d’infractions graves (viol, enlèvement, réduction en esclavage…), en revoyant la rédaction d’un article du code de procédure pénale qui était « source de contentieux ».

Source 20 MINUTES.

La Cour des comptes critique le mode d’attribution de l’allocation adulte handicapé (AAH)…

La Cour des comptes dresse un jugement sévère sur la manière dont est attribuée l’allocation adulte handicapée. APF France Handicap s’insurge contre un rapport « à charge ».

L’allocation adulte handicapé compte 1,2 million de bénéficiaires.

La procédure d’attribution de l’allocation adulte handicapé (AAH), dont le coût a explosé de 70 % en dix ans, manque de « critères objectifs », est trop disparate d’un département à l’autre, et ne permet pas suffisamment de détecter d’éventuelles fraudes, pointe un rapport de la Cour des comptes publié lundi.

Devenue « le deuxième minimum social en France », avec 1,2 million de bénéficiaires, l’AAH est entièrement financée par l’État mais celui-ci n’a qu’un « droit de regard très limité, voire inexistant » sur son mode d’attribution, déplorent les sages.

La Cour des comptes observe notamment que, depuis une loi de 2005, le handicap n’est plus défini comme « une incapacité objectivable à partir d’un diagnostic médical », et que de ce fait il est difficile, voire impossible « de dégager des critères objectifs pour caractériser la situation individuelle des demandeurs ».

« Risque de fraude »

En résulte, selon les auteurs du rapport, une « grande disparité » dans les taux d’attributions de l’AAH en fonction du département de résidence des demandeurs, ce qui « pose un problème d’équité territoriale et d’égal accès aux droits ».

En outre, le grand nombre de dossiers de demandes soumis aux maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) a conduit à un processus de décision « industrialisé ».

Les demandeurs présentent, à l’appui de leur dossier, un formulaire médical rempli par un médecin qu’ils ont « librement choisi », et les vérifications de ces données par les MDPH sont « rares, voire exceptionnelles ». Cette situation « présente un risque en termes de fraude », puisqu’elle ne permet pas de détecter « certificats de complaisance, faux dossiers (ou) fausses déclarations », pointe la Cour des comptes.

« L’AAH est de ce point de vue sensiblement moins pilotée, suivie et contrôlée que les autres minima sociaux, notamment le RSA », observent les rapporteurs, qui recommandent notamment l’instauration « a minima » d’une « contre-visite médicale obligatoire avant toute première attribution de l’AAH ».

APF France Handicap dénonce un rapport « à charge »

La Cour suggère également de conditionner l’octroi de l’AAH-2 (allouée aux personnes dont l’incapacité est évaluée entre 50 % et 80 % et qui sont considérées comme éloignées de l’emploi) à une « prise en charge médico-sociale adaptée, quand celle-ci est possible », et à un entretien préalable « d’évaluation de l’employabilité ».

Contactée par l’AFP, l’association APF France Handicap s’est insurgée contre un rapport « à charge », relevant d’une « logique comptable » et qui « jette la suspicion sur les bénéficiaires ».

« Ce qui nous inquiète, c’est que l’on veut renvoyer les allocataires de l’AAH vers l’emploi, alors que 80 % ne peuvent pas travailler » du fait de leur handicap, a commenté Carole Salères, de l’APF.

Versée sous condition de ressources, l’AAH a été revalorisée début novembre. Son montant est de 900 € par mois pour une personne seule.

Source OUEST FRANCE.

Les travailleurs des établissements adaptés dénoncent leur faible salaire… Pas reconnus comme salariés mais comme usagers !

Les travailleurs handicapés en environnement adapté gagnent souvent moins que le Smic.

Les travailleurs en Esat ne sont pas reconnus comme salariés mais comme usagers !

Les travailleurs en Esat ne sont pas reconnus comme salariés mais comme usagers.

  • Plus de 119.000 personnes en situation de handicap travaillent en Esat.
  • L’emploi est garanti mais souvent moins bien rémunéré que le Smic.
  • Les Esat, soumis à la concurrence, cherchent de plus en plus à garder leurs employés, malgré cette rémunération peu attractive.

Depuis quinze ans, Christiane colle des étiquettes sur des outils de bricolage trente-cinq heures par semaine, pour 600€ par mois. Souffrant d’un handicap moteur, elle travaille dans un établissement et service d’aide par le travail (Esat). A son salaire s’ajoute l’allocation aux adultes handicapés (AAH) de 575 euros mensuels, mais les fins de mois sont difficiles. « Ça me révolte ! On travaille autant qu’en milieu ordinaire », dénonce-t-elle.

En France, plus de 119.000 personnes autistes, malvoyantes ou en fauteuil roulant exercent en Esat un emploi dans un environnement adapté, selon un rapport de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, l’Agefiph, paru en 2018. Elles travaillent souvent en sous-traitance pour des entreprises classiques, soumises depuis 2005 à l’obligation d’emploi d’au moins 6 % de salariés handicapés.

Des établissements « transitoires »

Pour ne pas payer d’amende, ces dernières préfèrent confier des tâches à ces structures, sans embaucher directement une personne avec un handicap. L’emploi est certes garanti en Esat, mais il n’est rémunéré qu’entre 55 et 110 % du Smic. Ces faibles salaires s’expliquent d’abord par le statut de ces établissements, non reconnus comme entreprises. Les travailleurs y sont de simples usagers.

« La rémunération est basée sur les versements réalisés par les Esat et sur des aides délivrées par l’Etat », explique Valérie Viné Vallin, universitaire spécialiste des questions d’emploi et de handicap. « Ce sont des lieux transitoires qui doivent permettre aux personnes handicapées de s’insérer dans la vie publique. » Depuis la loi de 2005, « les textes poussent en faveur d’une société plus inclusive », développe Valérie Viné Vallin. Pour elle, le but des faibles rémunérations est bien de « ne pas inciter à rester en Esat ».

Pas d’augmentation prévue

Pourtant, tous les usagers ne rejoignent pas le milieu ordinaire, « par peur de se confronter à la société civile », affirme Valérie Viné Vallin. Ces dernières années, ces structures ont aussi évolué vers un modèle plus compétitif, ce qui les pousse à garder leur main-d’œuvre. « Les personnes qui y travaillent développent des compétences. En cas de départ, ça fait un manque à gagner », explique la chercheuse.

Si les associations réclament depuis longtemps un meilleur salaire pour les personnes en Esat, aucune hausse n’est prévue. L’AAH a en revanche été revalorisée de 40 euros par mois le 1er novembre dernier, passant à 900 euros maximum. Une petite amélioration, mais pas de quoi bouleverser le quotidien des travailleurs handicapés.

Source 20 MINUTES.

Menu végétarien, AAH, indemnisation chômage, mutuelle à 1 €… Ce qui change au 1er novembre…

Indemnisation chômage après une démission, mutuelle à 1 €, revalorisation des retraites et l’allocation handicapée, menu végétarien à l’école…

Voici les principaux changements qui auront lieu à partir de ce vendredi 1er novembre.

De la maternelle au lycée, tous les restaurants scolaires devront proposer au moins un menu végétarien par semaine.

L’allocation aux adultes handicapés à 900 € par mois

Le gouvernement s’est engagé à revaloriser progressivement l’Allocation aux adultes handicapés (AAH). Cette aide financière aux personnes en situation de handicap était de 810 € par mois en 2017. Après une première revalorisation de 50 € en 2018, elle est une nouvelle fois revalorisée de 40 € au 1er novembre pour passer à 900 € par mois.

L’assurance chômage en cas de démission

À partir du 1er novembre, en cas de démission, les salariés ayant au moins 5 ans d’ancienneté dans leur entreprise pourront bénéficier de l’assurance chômage pour réaliser un projet professionnel. Les travailleurs indépendants pourront également toucher, sous certaines conditions, une indemnisation de 800 € par mois pendant 6 mois, sans cotisation supplémentaire.

Un menu végétarien par semaine dans les cantines

De la maternelle au lycée, tous les restaurants scolaires devront proposer au moins un menu végétarien par semaine. Ce menu pourra comporter des œufs ou des produits laitiers mais il sera obligatoirement sans viande, ni poisson, crustacés et fruits de mer. Conformément à la loi Egalim, cette expérimentation durera deux ans.

Les pensions de retraite complémentaire du privé revalorisé

Les anciens salariés du privé vont voir leur pension de retraite complémentaire Agirc-Arrco revalorisée de 1 %. En somme, la valeur de service du point de retraite a été définie à 1,2714 € et celle d’achat du point à 17,3982 €.

Une complémentaire santé unique à moins de 1 € par jour

La couverture maladie universelle et l’aide au paiement de la complémentaire, des dispositifs destinés aux plus démunis, fusionnent et changent de nom pour devenir la Complémentaire santé solidaire (CSS). Cette aide unique permettre aux bénéficiaires de ne pas payer : les dépenses de santé chez le médecin, le dentiste, le kinésithérapeute, l’infirmier, le pharmacien ou à l’hôpital ; la plupart des lunettes et des prothèses dentaires et auditives ; les dépassements chez les médecins.

Quelque 200 000 personnes supplémentaires devraient profiter de cette complémentaire qui, selon leurs ressources, ne leur coûtera rien ou alors moins de 1 € par jour et par personne.

Le début de la trêve hivernale

Là aussi, c’est une tradition. Du 1er novembre jusqu’au 30 mars, aucune expulsion locative ne pourra avoir lieu.

Source OUEST FRANCE.

Handicap : 67.500 allocataires de l’AAH en couple exclus de la revalorisation…!!!!!

Le secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées a reconnu ce mercredi qu’environ 67.500 personnes handicapées en couple, sur 1,2 million de bénéficiaires, ne profiteront pas de la revalorisation exceptionnelle de l’allocation adulte handicapé (AAH), qui interviendra le 1er novembre.

Le plafond de ressources pour prétendre à cette allocation a été abaissé.

Handicap : 67.500 allocataires de l'AAH en couple exclus de la revalorisation

Quelque 67.500 personnes handicapées en couple, sur 1,2 million de bénéficiaires, ne profiteront pas de la revalorisation exceptionnelle de l’allocation adulte handicapé (AAH), qui interviendra le 1er novembre, a reconnu ce mercredi le secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées. Le décret officialisant la promesse de campagne d’Emmanuel Macron de porter l’AAH de 860 à 900 euros par mois (montant maximal pour une personne seule) a été publié dimanche au « Journal officiel ». Mais parallèlement à la revalorisation, ce décret abaisse le plafond de ressources des personnes en couple pouvant prétendre à cette allocation.

Versée sous conditions de ressources, cette allocation est perçue, selon le secrétariat d’Etat, par 1,2 million de personnes handicapées, dont 270.000 sont en couple, ont précisé les services de Sophie Cluzel dans un communiqué. « Si le bénéficiaire dispose de ressources personnelles ou s’il peut compter sur le soutien financier des autres membres de son foyer, la priorité doit être donnée à la mobilisation préalable de ces ressources », ont-ils expliqué.

« Ils ne seront pas pour autant perdants, leur allocation restant stable »

Selon les calculs du secrétariat d’Etat, 1,1 million de bénéficiaires, soit 90 % des allocataires, « bénéficieront à plein de la revalorisation ». Parmi eux, 60 % des bénéficiaires en couple, soit 162.000 personnes. Sur les 40 % des bénéficiaires en couple restant, 15 % bénéficieront également d’une revalorisation mais inférieure, « car liée à leur niveau de ressources », et 25 %, soit 67.500 personnes, ne bénéficieront pas de la revalorisation. « Ils ne seront pas pour autant perdants, leur allocation restant stable », est-il précisé dans le communiqué.

Pour éviter de nouvelles démarches administratives, le passage de l’AAH à la retraite sera automatique à partir du 1er juillet 2020 pour toute personne ayant atteint l’âge légal de départ, 62 ans, annonce par ailleurs le secrétariat d’Etat.

Source LES ECHOS.

Le gouvernement confirme une revalorisation de 40 euros de l’allocation adulte handicapé en novembre…

La secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a fait cette annonce auprès du « Parisien », lundi.

Le gouvernement confirme une revalorisation de 40 euros de l'allocation adulte handicapé en novembre

C’était une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron. L’allocation adulte handicapé (AAH), déjà revalorisée à 860 euros mensuels en novembre, augmentera de 40 euros au 1er novembre 2019, a confirmé la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, auprès du Parisien, lundi 6 mai.

« Ce gain de 90 euros mensuels en deux ans est une avancée énorme pour près de 1,1 million de personnes » touchant l’allocation en France, a estimé la secrétaire d’Etat, dans un entretien au quotidien publié lundi soir. Sophie Cluzel précise que la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’AAH, régulièrement critiquée, sera rediscutée à l’occasion de « l’ouverture du chantier phare du revenu universel d’activité ». 

La revalorisation de l’allocation adulte handicapé était l’un des engagements phares d’Emmanuel Macron sur le sujet du handicap, lors de la campagne présidentielle de 2017. Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait ensuite annoncé, en septembre 2017, la revalorisation à 860 euros de l’AAH en novembre 2018, puis une deuxième augmentation un an plus tard, en novembre 2019, pour atteindre un montant de 900 euros mensuels.

Plus d’un million de personnes perçoit l’allocation

Comme le rappelle Le Parisien, 12 millions de personnes vivent aujourd’hui avec un handicap en France, dont 1,1 million touche l’allocation adulte handicapé. Selon le deuxième baromètre France Handicap de la confiance, que le journal révèle, près de neuf personnes handicapées sur dix – 89% – « n’ont pas confiance dans le gouvernement pour mieux prendre en compte leur situation ». Presque autant – 87% – pensent notamment « qu’il n’y aura pas d’amélioration dans l’accessibilité aux transports ». 

Pour 43% des personnes interrogées, leur situation personnelle s’est dégradée, et 51% estiment qu’elle n’a pas connu d’évolution. 82% confient connaître des difficultés financières, et 68% estiment que la première revalorisation de l’allocation adulte handicapé, en novembre dernier, n’a « rien changé » dans leur quotidien.

Source FRANCE INFO.