Présidentielle 2022 : « On ne voit pas le bout du tunnel »… Les associations de personnes handicapées interpellent les candidats…

Les associations de défense des personnes handicapées espèrent que les candidats à l’Elysée reprendront leurs revendications, alors que le secteur fait face à une hémorragie de soignants.

Présidentielle 2022 : « On ne voit pas le bout du tunnel »… Les associations de personnes handicapées interpellent les candidats

 

  • Jeudi, Jean Castex réunit le dernier comité interministériel du handicap.
  • Alors que le secteur du handicap souffre encore davantage qu’avant la crise sanitaire de manque de personnels, les associations montent au créneau pour demander plus de moyens.
  • A trois mois de l’élection présidentielle, elles espèrent surtout que leurs préoccupations vont s’inviter dans la campagne.

Un ultimatum ? Ce mardi, le collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations nationales représentatives des personnes en situation de handicap et leur famille a donné de la voix à trois mois de l’élection présidentielle.

Lors d’une conférence de presse, il a d’abord tiré un bilan du quiquennat Macron, puis listé ses demandes les plus urgentes pour le prochain locataire de l’Elysée. Le collectif invite d’ailleurs toutes les candidates et candidats les 3 et 15 mars, à participer à un « grand oral » en visio. Histoire d’imposer leurs préoccupations dans une campagne présidentielle pauvre en débats sur les sujets sociaux.

Bilan en demi-teinte

« Ce gouvernement aime bien l’autosatisfaction », tacle Arnaud de Broca, président du collectif Handicaps. Mais si beaucoup de chantiers ont été ouverts, tous n’ont pas abouti à une amélioration des conditions de vie des personnes handicapées. Et les associations de s’appuyer sur des exemples concrets : « l’allocation pour adulte handicapé (AAH) a été revalorisée [passant de 808 en 2017 à 903 € en 2022], mais le complément de ressources (pour les personnes qui touchent l’AAH et ne peuvent pas travailler) a été supprimé [en décembre 2019], illustre Arnaud de Broca. Le gouvernement s’est refusé à individualiser l’AAH (c’est-à-dire qu’elle soit décorrélée des ressources du conjoint). Sur l’éducation, des efforts ont été faits, mais on a encore des milliers d’enfants qui ne sont pas scolarisés. Un statut d’ accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) a été créé, mais il est très précaire et insuffisant. »

Tous les acteurs du handicap tirent aussi la sonnette d’alarme depuis quelques mois : les établissements recevant des enfants et adultes handicapés manquent de bras. Au point que certains doivent fermer des services… Comme le centre médico-éducatif Les Mésanges à La Motte-Servolex en Savoie, où Loris, un jeune homme polyhandicapé de 20 ans, passe ses semaines. Sa mère, Véronique Davallet-Pin, a voulu témoigner de son inquiétude face à la vague de départs dans cet établissement. Maman et en parallèle, AESH depuis onze ans, elle est « des deux côtés de la barrière du mépris », résume-t-elle. Avec le collectif de parents « A bout de souffle », elle organise des manifestations, sollicite les députés, « mais on ne voit pas le bout du tunnel ». Sa crainte ? Que l’institution spécialisée, dans laquelle Loris passe cinq jours et trois nuits par semaine, ferme. « Jusqu’à cet automne, ça résistait. Mais sur l’épuisement des mois de lutte contre le Covid-19 s’est ajoutée l’obligation vaccinale des soignants… Les professionnels s’en vont les uns après les autres. Je ne fais pas de politique, je vois juste l’étendue des dégâts. »

Des structures très fragilisées par la crise

Selon ces associations, la situation serait « inédite », selon les mots de Luc Gateau président de l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales). « Les maisons d’accueil spécialisées ont vu leurs capacités diminuer faute de soignants et d’éducateurs. Un baromètre fait état de 30.000 postes vacants, soit 5 % des professionnels du secteur. »

Conséquences ? Certaines structures, pour rester ouvertes, font appel à des vacataires. « Mais donner à manger à des enfants qui ont des troubles de la déglutition, ça ne s’improvise pas, s’agace Luc Gateau. Il faut une réaction. » Et le président de l’Unapei de saluer tout de même la décision, tardive, sur la question du Ségur. En effet, quand le gouvernement a annoncé en juillet 2020 la revalorisation de 183 euros net par mois pour les paramédicaux des Ehpad, hôpitaux publics et privés, les soignants du médico-social financé par les départements en étaient exclus. Mais le 8 novembre 2021, Jean Castex annonce que la revalorisation sera étendue aux 20.000 salariés « oubliés du Ségur ». Reste que beaucoup de ces paramédicaux avaient déjà quitté le navire du médico-social, écœurés. « On attend encore des réponses concrètes sur les métiers du social jeudi », insiste Arnaud de Broca. En effet, Jean Castex réunit jeudi les acteurs du secteur pour le dernier Comité interministériel du Handicap (CIH). L’occasion de faire des annonces sur les métiers du social ? Ce serait étonnant à trois mois des élections.

Le collectif a donc publié cinq propositions prioritaires. La première concerne, sans surprise, les moyens : « la branche autonomie a été adoptée, mais ce n’est qu’une coquille vide, tranche Arnaud de Broca. Il faut entre 10 et 12 milliards supplémentaires pour financer une politique du handicap conforme à nos attentes. » Deuxième exigence : l’inscription dans la Constitution de l’accessibilité dans toutes ces formes pour tous types de handicap. « Cela aurait évité par exemple, que ce gouvernement décide de réduire le nombre de logements neufs accessibles aux personnes handicapées à 20 % au lieu de 100 % », pointe Arnaud de Broca.

« On attend les candidats, les troisièmes couteaux ça ne nous intéresse pas ! »

Le troisième point fait écho au témoignage des familles : « Il faut garantir la qualité de l’accompagnement des personnes handicapées en établissements, mais aussi à domicile ». Le collectif demande aussi « un revenu d’existence pour les adultes handicapés qui ne peuvent pas travailler, ce que ne sont pas l’AAH ou les pensions d’invalidité ». Dernière proposition : « Renforcer la participation des personnes handicapées à la définition de la politique publique ». Pourtant, ce gouvernement a réuni un Comité interministériel du handicap tous les six mois, de nombreuses rencontres sur le sujet… « Les visios se sont enchaînées, mais ce n’est pas ça qui fait une concertation, balaie Arnaud de Broca. Nous n’avons pas eu l’impression d’être traités comme des partenaires. »

A voir si ces ambitieuses demandes trouveront écho les 3 et 15 mars, rendez-vous qui sert de signal de l’intérêt, ou non, des prétendants à l’Elysée. Le collectif assure avoir reçu quelques réponses positives. « On attend les candidats, les troisièmes couteaux ça ne nous intéresse pas !, prévient son président. Peut-être que les candidats pourront s’intéresser aux 12 millions de personnes [touchées par un handicap]… et autant d’électeurs. »

Source 20 MINUTES.

Handicap : de nouvelles règles pour l’attribution de l’AAH. Nouvel abattement…

Parmi les mesures actées par la loi de finances pour 2022, figure la réforme du calcul de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) avec l’instauration d’un abattement forfaitaire sur les revenus des personnes vivant en couple.

Handicap : de nouvelles règles pour l'attribution de l'AAH. Nouvel abattement...

Malgré l’opposition de nombreuses associations, comme APF France handicap, Aides, Unafam et Unapei, les revenus du conjoint (marié, pacsé ou concubin) des titulaires de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) continueront d’être pris en compte dans le calcul de cette prestation. Toutefois, la loi de finances pour 2022 vient d’instaurer de nouvelles règles pour les allocations dues à partir de janvier 2022.

Un nouvel abattement

Désormais, les revenus perçus par l’époux, le concubin ou le partenaire de Pacs qui ne bénéficie pas de l’AAH font l’objet d’un abattement forfaitaire. Son montant varie selon la situation du bénéficiaire de l’allocation.

Lorsque le titulaire ne perçoit aucun revenu d’activité professionnelle ou est admis dans un établissement ou un service d’aide par le travail, l’abattement s’élève à 5 000 €, auxquels s’ajoute une somme de 1 400 € pour chaque enfant à charge. Dès lors que le bénéficiaire touche un salaire, la condition de ressources est appréciée au regard de revenus perçus au cours d’un trimestre de référence. Dans ce cas, l’abattement retenu est égal à 1 250 € pour les revenus du conjoint et 350 € pour chaque enfant.

Auparavant, la déduction était de 20 % (c’est-à-dire que seuls 80 % étaient pris en compte dans le calcul de l’allocation). En clair, si le conjoint touchait un revenu de 20 000 €, ses revenus n’étaient pris en compte que dans la limite de 16 000 €.

Rappelons que depuis le 1er avril 2021, l’AAH (Allocation aux adultes handicapés) à taux plein pour une personne seule et sans ressources s’élève désormais à 903,60 euros.

L’abattement s’applique sur les revenus d’activités commerciales, artisanales, libérales ou agricoles, mais également sur les traitements et les salaires, les pensions, les rentes viagères à titre gratuit, les rémunérations des gérants et associés de sociétés ainsi que les sommes perçues dans le cadre d’un contrat de soutien et d’aide par le travail.

Le taux de non-recours à l’AAH pour une incapacité supérieure à 60 %

En janvier 2022, plus d’un million d’allocataires de l’Allocation Adultes Handicapés sont recensés. Selon une étude du site internet Mes Allocs.fr, expert en aides financières 100 % en ligne, le taux non-recours moyen à l’AAH est de 61 %.

Par ailleurs, les bénéficiaires de prestations sociales, dont l’AAH, à partir du 20 janvier 2022 sont éligibles à l’indemnité inflation d’un montant de 100 euros.

Source LE PARTICULIER.

AAH 2022 : modification du mode de calcul. Des réponses à vos questions….

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) assure un revenu minimum fixe aux personnes dépassant un certain niveau de handicap. Son montant dépend du niveau de ressources du demandeur.

En 2022, le calcul intègre un abattement sur les ressources du conjoint.

L'allocation aux adultes handicapés (AAH) assure un revenu minimum fixe aux personnes dépassant un certain niveau de handicap.

 

Le projet de loi de finance de 2022 institue une modification dans le calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) : un abattement forfaitaire de 5 000 euros est appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

L’allocation aux adultes handicapés, également connue sous son acronyme AAH, est une aide financière qui permet d’assurer un revenu minimal aux personnes en situation de handicap. Pour la toucher, plusieurs critères sont pris en compte : taux d’incapacité, âge, lieu de résidence ou encore ressources. L’AAH peut être cumulée avec d’autres aides.

Quel est le montant de l’allocation adulte handicapé ?

Le montant maximal de l’AAH est de 903,60 euros. Le montant de l’allocation effectivement perçu varie avec les ressources du bénéficiaire (voir le calcul), l’AAH vient alors compléter les revenus pour atteindre au maximum le montant maximal de l’allocation.

Quelles sont les conditions pour toucher l’AAH ?

L’AAH est attribuée aux personnes atteintes d’un taux d’incapacité permanente de 80% ou plus. Les personnes ayant un handicap de 50% à 79% peuvent en bénéficier à condition d’avoir été reconnues comme ayant une restriction substantielle et durable d’accès à un emploi par la la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). En d’autres termes, le demandeur rencontre des difficultés importantes d’accès à l’emploi ne pouvant être compensées notamment par des mesures d’aménagement de poste de travail, et ces difficultés sont prévues pour durer au moins un an à partir du dépôt de la demande. Seules les personnes habitant de façon permanente en France ou possédant un titre de séjour peuvent prétendre à l’AAH.

Le demandeur doit être âgé d’au moins 20 ans, ou au moins 16 ans pour un jeune qui n’est plus considéré à la charge de ses parents pour le bénéfice des prestations familiales. Si le demandeur souffre d’un handicap allant de 50% à 79%, il a droit à l’AAH jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite.

Le demandeur de l’AAH doit également respecter des conditions de ressources pour en bénéficier. Ci-dessous, les plafonds de revenus annuels à ne pas dépasser en fonction de la situation familiale.

Plafond de ressources pour bénéficier de l’AAH
Nombre d’enfants à charge au sens des prestations familiales Vous vivez seul Vous vivez en couple
0 10 843,2 € 19 626,19 €
1 16 264,8 € 25 047,79 €
2 21 686,4 € 30 469,39 €
3 27 108 € 35 890,99 €
4 32 429,6 € 41 312,59 €

Quelles sont les ressources prises en compte pour le calcul de l’AAH ?

Les ressources prises en compte pour le calcul de l’allocation adultes handicapés correspondent à l’ensemble des revenus nets catégoriels de l’année N-2 (soit l’année 2020 pour les demandes effectuées en 2022).

Calcul de l’AAH

L’AAH est versée en prenant compte des ressources perçues par le demandeur et son conjoint, concubin ou pacsé retenues pour l’établissement de l’impôt sur le revenu. Si le demandeur ne perçoit pas de revenus d’activité, l’AAH vient compléter ces ressources pour atteindre le montant maximum.

Si le demandeur reçoit un revenu d’activité, le montant de l’AAH sera calculé en fonction d’une partie de ces revenus. Dans ce cas, le montant sera calculé selon la formule suivante : AAH mensuelle = (plafond de ressources . ressources du ménage)/12. Cependant, quand le demandeur reprend une activité rémunéré, durant les six premiers mois, les revenus ne seront pas pris en compte dans le calcul.

Le plafond pour percevoir l’AAH est actuellement fixé à 10 843,2 euros pour une personne seule sans personne à charge. Ce plafond est majoré de 5 421,6 euros par enfant à charge. Si le demandeur ne touche aucun revenu, il recevra le montant maximal de l’AAH.

L’AAH pour un couple

Si vous êtes en couple et que vous souhaitez recevoir l’AAH, les revenus de votre conjoint sera pris en compte. Dans ce cas, le plafond pour percevoir l’allocation sera relevé à 19 626,19 euros. Ce plafond est aussi majoré de 5 421,6 euros par enfant à charge. Cependant, à compter de 2022, un abattement forfaitaire de 5 000 euros est appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

Cependant, une pétition lancé en septembre 2020 ayant rassemblé près de 90 000 signatures demande de revoir les conditions d’attribution de l’AAH, en ne prenant en compte que les revenus de la personne handicapée et non ceux du conjoint. En janvier 2021, le Sénat a nommé un rapporteur pour réfléchir à un projet de loi sur l’évolution de l’AAH, qui pourrait revenir sur ces conditions d’attribution. Un projet de loi a finalement été débattu et rejeté par le Parlement, sur l’indication du gouvernement qui s’oppose à cette « décongugalisation » de l’AAH. Cependant, des actions sont toujours en cours.

La Caf et l’AAH

Pour bénéficier de cette aide, il faut en premier lieu s’adresser à la maison départementale des personnes handicapées. Son rôle est d’instruire le dossier puis de le transmettre à la CAF ou à la MSA (si la personne concernée relève du régime agricole). Ce n’est pas la maison départementale qui s’occupe de verser les aides financières.

La prime d’activité et l’AAH

La prime d’activité est une aide sociale qui est entrée en application le 1er janvier 2016. Elle fusionne le RSA socle et la prime pour l’emploi. Les bénéficiaires de l’AAH qui exercent une activité professionnelle peuvent demander à bénéficier de la prime d’activité à compter du 5 juillet 2016. Elle est versée dans un délai de 10 jours avec effet rétroactif au 1er janvier 2017.

Le RSA et l’AAH

Si les conditions requises (qui dépendent de votre situation personnelle) sont remplies, il est tout à fait possible de cumuler AAH et RSA (mais pas l’intégralité des deux montants). Le montant du RSA est déduit de celui de l’AAH. A vous de faire la simulation et d’opter pour la situation financièrement la plus avantageuse.

L’AAH et la retraite

Depuis le 1er janvier 2017, les personnes bénéficiaires de l’AAH partant à la retraite peuvent continuer à percevoir cette aide si leur taux d’incapacité est d’au moins 80%. Cela permet d’éviter un transfert de dossier qui peut induire une perte financière pour le bénéficiaire. Un arrêté publié au Journal Officiel le 1er février 2017 confirme cette décision.

L’AAH en cas de reprise d’un travail

L’AAH peut être cumulée pendant six mois en cas de reprise d’activité sans que les revenus n’interfèrent dans le calcul. Ensuite, ces revenus sont pris en compte dans le calcul de l’allocation après un abattement à hauteur de 80% pour les revenus d’activités inférieurs à 30% du Smic, et de 40% de l’AAH pour les revenus supérieurs à 30% du Smic.

Le cumul avec l’AAH

La majoration pour la vie autonome peut également être versée en complément de l’AAH à condition de percevoir l’AAH à taux plein (ou en complément d’une retraite, d’une pension d’invalidité ou d’une rente accident du travail,) , d’avoir un taux d’incapacité d’au moins 80%, de percevoir une aide au logement pour un logement indépendant et de ne pas percevoir de revenu d’activité à caractère professionnel propre. Les mêmes conditions s’appliquent au cumul de l’AAH et du complément de ressources, dans les cas où le handicap entraîne une capacité de travail inférieure à 5%. Cependant, le complément de ressources a été supprimé au 1er décembre 2019, mais les personnes qui le percevaient déjà peuvent continuer de le percevoir durant les dix prochaines années à condition de toujours remplir les critères.

Le renouvellement de l’AAH

Si votre taux d’incapacité est supérieur à 80% et que votre handicap n’est pas susceptible d’évoluer, l’AAH vous est attribuée sans limitation de durée. Si vous avez un taux d’incapacité entre 50 et 79%, l’AAH vous est versée pendant  1 ou 2 ans. Cette durée peut atteindre 5 ans si votre handicap n’est pas susceptible d’évoluer.

Vers une réforme de l’AAH ?

Votée une première fois par l’Assemblée nationale en février 2020, puis par le Sénat en mars 2021, une proposition de loi portant sur diverses mesures sociales, notamment sur les conditions d’attribution de l’Allocation adulte handicapé, est débattue à l’Assemblée nationale. L’article 3 de cette proposition de loi vient d’être adopté.

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a en effet demandé un vote bloqué pour cet article, qui concerne l’AAH. Le principe : au lieu d’examiner une loi article par article, avec les amendements liés, l’Assemblée doit se prononcer sur l’intégralité du texte (ou une partie si le gouvernement le préfère), ne prenant en compte que les amendements proposés ou approuvés par le gouvernement.

Initialement, cet article proposait de déconjugaliser l’AAH : en clair, les revenus du conjoint ne seraient plus pris en compte pour calculer les droits à cette aide. Une mesure qui n’obtenait pas les faveurs du gouvernement. Pour Stéphane Peu, l’un des députés PCF qui portait cette mesure, il s’agissait de « reconnaître la situation pleine et entière des personnes en situation de handicap en lui donnant un caractère individuel et autonome ».

Cette disposition a été supprimée de la proposition de loi en commission par des députés LREM et Modem avant son passage en deuxième lecture à l’Assemblée, au profit d’une forfaitisation de l’abattement sur les revenus du conjoint (actuellement de 20%) à hauteur de 5 000 euros. Lors de l’examen en seconde lecture à l’Assemblée, des députés ont déposé des amendements pour rétablir la mesure sur la déconjugalisation de l’aide, mais ces derniers n’ont pas eu le temps d’être adoptés. La mesure sur la déconjugalisation de l’aide ne figure donc pas dans l’article 3 de cette proposition de loi qui vient d’être voté. Le texte adopté par l’Assemblée Nationale étant différent de celui voté par le Sénat, celui-ci va devoir de nouveau l’examiner pour procéder à un nouveau vote.

Source JOURNAL DU NET.

AAH 2022 : montant, conditions, cumul…

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) assure un revenu minimum fixe aux personnes dépassant un certain niveau de handicap.

Son montant dépend du niveau de ressources du demandeur.

Une réforme pourrait modifier les conditions d’attribution. 

AAH 2022 : montant, conditions, cumul...

 

L’allocation aux adultes handicapés, également connue sous son acronyme AAH, est une aide financière qui permet d’assurer un revenu minimal aux personnes en situation de handicap. Pour la toucher, plusieurs critères sont pris en compte : taux d’incapacité, âge, lieu de résidence ou encore ressources. L’AAH peut être cumulée avec d’autres aides.Quel est le montant de l’allocation adulte handicapé ?

Quel est le montant de l’allocation adulte handicapé ?

Le montant maximal de l’AAH est de 903,60 euros. Le montant de l’allocation effectivement perçu varie avec les ressources du bénéficiaire (voir le calcul), l’AAH vient alors compléter les revenus pour atteindre au maximum le montant maximal de l’allocation.

Quelles sont les conditions pour toucher l’AAH ?

L’AAH est attribuée aux personnes atteintes d’un taux d’incapacité permanente de 80% ou plus. Les personnes ayant un handicap de 50% à 79% peuvent en bénéficier à condition d’avoir été reconnues comme ayant une restriction substantielle et durable d’accès à un emploi par la la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). En d’autres termes, le demandeur rencontre des difficultés importantes d’accès à l’emploi ne pouvant être compensées notamment par des mesures d’aménagement de poste de travail, et ces difficultés sont prévues pour durer au moins un an à partir du dépôt de la demande. Seules les personnes habitant de façon permanente en France ou possédant un titre de séjour peuvent prétendre à l’AAH.

Le demandeur doit être âgé d’au moins 20 ans, ou au moins 16 ans pour un jeune qui n’est plus considéré à la charge de ses parents pour le bénéfice des prestations familiales. Si le demandeur souffre d’un handicap allant de 50% à 79%, il a droit à l’AAH jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite.

Le demandeur de l’AAH doit également respecter des conditions de ressources pour en bénéficier. Ci-dessous, les plafonds de revenus annuels à ne pas dépasser en fonction de la situation familiale.

Source JDN.

Plafond de ressources pour bénéficier de l’AAH
Nombre d’enfants à charge au sens des prestations familiales Vous vivez seul Vous vivez en couple
0 10 843,2 € 19 626,19 €
1 16 264,8 € 25 047,79 €
2 21 686,4 € 30 469,39 €
3 27 108 € 35 890,99 €
4 32 429,6 € 41 312,59 €

« Il faut être riche pour être une personne handicapée », Floriane Vintras !…

Floriane Vintras est sur le plateau du journal de France 3 Rhône-Alpes à l’occasion de l’opération nationale « Duo Day ».

La jeune femme a co-présenté l’édition régionale du 19/20 avec Bérangère Bourgeot le jeudi 18 novembre 2021.

Floriane Vintras : "Je vis avec le handicap depuis 30 ans. Mais le handicap ne nous définit pas !"

 

Lorsqu’elle a reçu l’appel du rédacteur en chef de France 3 Rhône-Alpes lui proposant de participer à la présentation du journal régional le temps d’un numéro, Floriane Vintras a cru à une plaisanterie. « J’ai d’abord pensé que c’était une blague. Mais je me suis dit pourquoi pas, ça me plait de relever des défis. Présenter le JT, ce n’est pas rien ».

A quelques heures du journal, la jeune femme confie qu’elle est un peu stressée – normal –  même si elle commence à avoir l’habitude des invitations sur les plateaux de télévision.  

« Nous, on galère toute l’année… »

Energique, souriante et hyperactive, Floriane souffre d’une paraplégie incomplète. Elle se déplace en fauteuil roulant depuis l’âge de 6 ans. Douleurs et fatigue font partie du quotidien de cette jeune femme de 31 ans atteinte de deux maladies chroniques. Cette expérience de co-présentation du journal régional est une nouvelle occasion pour la Lyonnaise d’aider à faire changer le regard sur le handicap. L’expérience s’inscrit aussi dans le cadre de la Semaine Européenne de l’Emploi des Personnes Handicapées. Un rendez-vous qui a pour objectif de lever certaines idées reçues, les aprioris. Il permet surtout d’organiser des rencontres entre personnes porteuses de handicap et employeurs. L’initiative louable mais éphémère. Ce qui ne manque pas de faire sortir de ses gonds cette jeune femme au caractère bien trempé.

« Il faudrait que cela dure dans le temps et non seulement une semaine. On galère toute l’année, et pas seulement pendant une semaine. On n’existe pas qu’une semaine, » martèle Floriane. Et Floriane se trouve encore « trop polie » face à cet état de fait. Elle reconnait cependant qu’en 30 ans les choses ont évolué positivement.

Dans le cadre de cette opération, Floriane a participé à la campagne des spots « Voyons d’abord la personne avant son handicap ».

Floriane dans le spot « Le rencard ».

https://youtu.be/Tw-M699aaBM

« On se bat tout le temps, pour l’emploi, pour la santé, pour le logement ! »

Floriane Vintras

« On galère pour obtenir des aides et pour se payer un fauteuil roulant, » tempête la jeune femme. « Heureusement, mon entourage m’aide et je suis tenace, » confie Floriane. Elle finit pas lâcher une petite phrase lourde de sens: « Il faut être riche pour être handicapé. On est loin de l’image renvoyée par le film Intouchables – que j’adore, mais qui ne reflète pas la réalité pour la majorité des personnes qui vivent avec un handicap. Le personnage du film a de l’argent, il peut payer du personnel, du matériel, une voiture adaptée, des frais médicaux. Il habite dans un grand appartement…etc « . Lorsqu’un fauteuil roulant coûte entre 6.000 et 10.000 euros, l’aide de 500 euros paraît bien dérisoire, voire ridicule. « Le fauteuil, c’est nos chaussures, on ne peut pas s’en passer, » rappelle Floriane. Evidence qui a encore du mal à faire son chemin.

 

Difficile aussi de ne pas évoquer la contrainte du logement, souvent méconnue, encore plus complexe pour les personnes en fauteuil roulant. La question de l’accessibilité n’est qu’une partie du problème. Celle du prix du mètre carré qui flambe en ville est souvent ignorée. Or impossible de vivre en fauteuil roulant dans un espace de moins de 25 m². Pour Floriane, qui a vécu deux ans en région parisienne, cette contrainte rimait avec un appartement de 35 m² pour un loyer dépassant les 1000 euros. Difficile lorsque l’on connaît aujourd’hui les problèmes d’accès à l’emploi que rencontrent les personnes handicapées.

Floriane Vintras vit aujourd’hui dans l’agglomération lyonnaise où elle a décroché un emploi, dans une entreprise liée au domaine du handicap. Elle est responsable d’un pôle de communication digitale chez Ergoconcept, société spécialisée dans la conception de fauteuils électriques et pliables.

Et Floriane rappelle qu’aujourd’hui en France, l’Allocation Adulte Handicapé est inférieure au Smic. En 2018 déjà, l’APF France handicap rappelait que plus de 2 millions de personnes en situation de handicap vivaient sous le seuil de pauvreté. La crise Covid n’a guère contribué à améliorer la situation.

Quant aux démarches administratives pour obtenir les aides, elles relèvent le plus souvent du parcours du combattant pour des personnes déjà fragiles. « Il m’a fallu un an pour obtenir une aide-ménagère, » confie Floriane. « On ne devrait pas avoir à demander, » estime la jeune femme.

« Je vis avec le handicap depuis 30 ans. Mais le handicap ne nous définit pas ! »

Floriane Vintras

Des emplois trop souvent limités au secteur du handicap

Aujourd’hui, la jeune femme aimerait que les entreprises s’engagent davantage pour l’emploi des personnes handicapées, que ces dernières ne se voient pas confinées à des emplois dans l’univers du handicap. « En entreprise, on voit peu de personnes en fauteuil roulant. Il reste encore beaucoup de travail à faire avec les managers, » explique Floriane. Crainte d’avoir à réaliser des aménagements de poste trop coûteux ? Peur de l’absentéisme du salarié pour des raisons médicales ?

Pourtant Floriane l’assure, les personnes handicapées ont souvent de redoutables capacités d’adaptation : « Je pense que notre cerveau réfléchit deux fois plus à comment nous pouvons contourner certaines choses ou situations afin de pouvoir nous en sortir ou pour pouvoir y arriver seul, » écrit-elle sur son compte Instagram @floriane.vnt. « C’est pour cela que nous avons cette charge mentale quotidienne, mais c’est aussi pour cela que nous pouvons être compétents et un atout dans le monde du travail puisque nous sommes sans arrêt en train de chercher des alternatives pour trouver des solutions ».

 

Faire tomber les préjugés…

Influenceuse dans le domaine du handicap, elle est en effet très présente sur le réseau social Instagram, suivie par plusieurs milliers d’abonnés. A travers ses publications et ses vidéos pédagogiques ou humoristiques, la trentenaire s’adresse à des personnes handicapées ou aux aidants. Une fenêtre ouverte sur un monde inconnu. Saviez-vous par exemple que la jeune femme effectue entre 20 et 25 transferts par jour ?

« J’essaie de remotiver les personnes qui viennent d’avoir un accident, leur dire qu’il y a une vie après l’hôpital, ce que certains ne pensaient plus possible. »

Floriane Vintras

Avec ses publications, Floriane espère contribuer à faire tomber quelques préjugés mais la France a encore un long chemin à faire. Floriane qui a fait plusieurs séjours aux Etats-Unis pointe du doigt la différence de regard sur le handicap Outre-Atlantique : « Aux Etats-Unis, personne ne bloque sur nous dans la rue, les équipements sont plus adaptés. Et il est normal de rendre accessible les équipements et les locaux publics ». A Paris, la jeune femme confie ne jamais avoir osé prendre les transports en commun, faute de stations accessibles dans le métro. « Pour les rares stations accessibles, on a toujours la peur de se retrouver devant un ascenseur en panne, » confie la jeune femme. « Pourtant tout un chacun peut se trouver confronté un jour à un problème de mobilité, avec des béquilles ou même avec une poussette ! »

Comment faire évoluer le regard sur le monde du handicap ? Et si les prochains Jeux Olympiques qui se tiendront à Paris en 2024 offraient une belle occasion de faire avancer les choses ? « Et pourquoi ne pas faire la cérémonie de clôture des jeux olympiques APRÈS les paralympiques ? » avance Floriane. Pourquoi pas ?

Source FR3.

Allocation adultes handicapés : une mauvaise nouvelle… Non à la « déconjugalisation » de l’Allocation adultes handicapés avant une compensation à venir pour les particuliers…!

L’Assemblée nationale a de nouveau dit non à la déconjugalisation de l’Allocation adultes handicapés ce jeudi 2 décembre.

Contre cette mesure depuis le départ, le gouvernement propose plutôt de relever les plafonds de l’attribution de cette aide.

Allocation adultes handicapés : une mauvaise nouvelle... avant une compensation à venir pour les particuliers...

 

Le scénario se répète.

En troisième lecture à l’Assemblée nationale, la proposition de loi portant diverses mesures de justice sociale a été adoptée dans la soirée ce jeudi 2 décembre, mais sans la mesure de déconjugalisation de l’Allocation adultes handicapés (AAH). Il s’agit, pour attribuer l’AAH, de ne plus prendre en compte les revenus du conjoint. Depuis le départ la majorité refuse cette mesure car elle estime que, si elle était prise, il faudrait que ce même principe soit adopté pour tous les minima sociaux comme le revenu de solidarité active (RSA).

“La solidarité nationale doit s’articuler avec la solidarité familiale, a argumenté Sophie Cluzel, secrétaire d’État, chargée des personnes handicapées à l’occasion du débat dans l’hémicycle. Comme tout minimum social tel que le RSA ou le minimum vieillesse, l’AAH est fondée sur la solidarité nationale et la solidarité entre époux”, ajoute-t-elle.

“Mais l’AAH n’est pas un minimum social, plaide de son côté la députée du groupe Libertés et territoires, Jeanine Dubié, l’une des rapporteurs du texte. L’AAH est un revenu de substitution destiné à des personnes qui, en raison de leur handicap, ne peuvent pas exercer une activité professionnelle. C’était l’occasion de le dire une fois pour toutes”, regrette l’élue.

Le texte n’est pas pour autant abandonné, il doit de nouveau faire la navette au Sénat pour une troisième lecture. Mais le Parlement s’arrêtant de débattre en février prochain en raison de l’élection présidentielle, il y a peu de chance que l’étude de ce texte trouve sa place dans le calendrier. Il risque donc de venir grossir la liste des propositions de loi qui se sont perdues dans le débat parlementaire.

Si la déconjugalisation n’est pas adoptée cela ne veut pas dire pour autant qu’aucune mesure n’a été prise concernant l’AAH. Une autre réforme, celle-là portée par le gouvernement, est encore à l’étude dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2022, toujours en débat au Parlement. Un article du texte prévoit en effet de rehausser l’abattement appliqué au revenu du conjoint de l’allocataire de l’AAH. Il permet à un plus grand nombre de personnes de percevoir l’AAH à taux plein.

Aujourd’hui, pour déterminer le montant de l’AAH un abattement de 20 % est appliqué sur les revenus du conjoint, quel que soit le niveau de ses ressources. Le nouveau mode de calcul figurant dans le PLF propose, à compter du 1er janvier 2022 de mettre en place un abattement fixe de 5.000 euros. L’abattement serait majoré de 1.100 euros par enfant.

Aujourd’hui, un allocataire de l’AAH perçoit cette allocation à taux plein si les revenus de son conjoint ne dépassent pas 1.020 euros net par mois, un chiffre qui passerait donc à 1.260 euros pour un couple sans enfant. “Ce sont la moitié des bénéficiaires de l’AAH en couple, soit 120.000 personnes qui verront leur pouvoir d’achat augmenter”, a argué dans l’hémicycle Sophie Cluzel.

Cet investissement de 185 millions d’euros, doit permettre à 60 % des allocataires de l’AAH vivant en couple de percevoir l’allocation à taux plein contre 45 % aujourd’hui.

Source CAPITAL.FR

Handicap : une réforme pour améliorer l’autonomie des personnes handicapées…

Sophie Cluzel est en Sarthe ce lundi. La secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées vient présenter une réforme des aides techniques mise en place par le gouvernement.

Son objectif : faciliter des démarches et améliorer l’autonomie des bénéficiaires de ces aides.

Sophie Cluzel, Secrétaire d'Etat en charge des personnes en situation de handicap

 

« Bénéficier d’une aide technique adaptée au projet de vie de la personne relève du parcours du combattant« . C’est Olivier Véran, le ministre de la santé qui le dit.  Sophie Cluzel le reconnait, les personnes souffrant d’un handicap ont parfois du mal à s’y retrouver dans les aides qui leur sont allouées.  C’est pourquoi  » cette réforme a pour but de leur faciliter la vie » explique la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées .

Pour y parvenir, le gouvernement veut déployer des équipes locales dans les régions pour orienter les bénéficiaires dans cette jungle administrative.  » Pour simplifier le parcours de l’usager, des ergothérapeutes vont évaluer les besoins, proposer les différentes aides techniques et surtout s’assurer qu’elles sont bien prise en charge« . Car acquérir un fauteuil roulant ou un déambulateur coûte cher. Et même si la Sécurité sociale prend en charge une partie du coût, le bénéficiaire doit parfois mettre la main à la poche. « Il faut diminuer le reste à charge qui est très important« .  Car ces aides sont loin d’être un luxe. Elles doivent améliorer l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. « Avoir du matériel adapté, c’est être capable de surmonter les obstacles du quotidien » rappelle Olivier Véran.

Sophie Cluzel attendue au tournant

Mais la venue de la secrétaire d’Etat est aussi l’occasion pour certaines personnes de manifester leur colère à propos du mode de calcul de l’allocation adulte handicapé. Depuis 1975, les associations se battent pour que cette aide ne tienne pas compte des revenus du couple mais uniquement de ceux du bénéficiaire. Ce qui permettrait là aussi aux personnes handicapées de ne pas dépendre financièrement de leurs conjoints.

Stéphanie Simon souffre depuis 17 ans d’une maladie neuro-musculaire qui l’empêche de travailler. En compensation, elle percevait, chaque mois, jusqu’à cet été,  904 euros d’allocation adulte handicapé. Mais depuis que ses deux enfants ne sont plus à charge, cette aide a fondue puisqu’elle ne touche plus que 29 euros par mois. Car son époux travail ( il touche 1.800 euros par mois) et son revenu est pris en compte dans le calcul.

« Je me restreint au maximum, il faut que je demande à chaque fois si je peux faire un achat, je suis obligée de réclamer comme une enfant« , raconte celle qui est aussi la représentante en Sarthe d’APF France handicap. Elle souhaite donc que les députés de la majorité ne s’opposent pas à cette réforme de justice sociale selon elle.

« Cette allocation adulte handicapé est un minima social qui existe depuis plus de 30 ans, qui est calculé comme tous les minima sociaux sur le revenu des conjoints » répond Sophie Cluzel au micro de France Bleu Maine. La secrétaire d’Etat explique que d’autres aides existent pour garantir l’indépendance financière des personnes handicapées.  » C’est la prestation de compensation du handicap dont nous avons justement augmenté le plafond. Plus de 120.000 personnes en couple vont voir leurs allocations adultes handicapés remonter en moyenne de 120 à 150 euros » se défend la ministre.

Source FRANCE BLEU.

Pau : Sylvain, l’étudiant en situation de handicap, gardera finalement son allocation à taux plein…

L’étudiant palois souffrant de problèmes de dos ne peut prétendre ni à une bourse, ni au chômage, et son allocation adulte handicapé devait être drastiquement réduite.

La CAF l’a informé ce vendredi qu’elle maintenait ses droits.

Pau : Sylvain, l’étudiant en situation de handicap, gardera finalement son allocation à taux plein

 

« Votre droit AAH (allocation adulte handicapé) est revu depuis octobre 2021. En effet, nous tenons compte de votre cessation d’activité depuis décembre 2020 sans revenu de remplacement. Vous bénéficiez donc d’un droit AAH taux plein. » C’est par un mail de la Caisse d’allocations familiales, reçu ce vendredi 26 novembre dans l’après-midi, que Sylvain a appris avec bonheur qu’il continuerait à bénéficier de l’aide mensuelle de 903 euros, et non d’une aide réduite à 360 euros comme il le lui avait été annoncé fin septembre.

Zone grise

En effet, étudiant en formation continue à l’université de Pau (capacité en droit), il ne pouvait prétendre à une bourse, ni au chômage puisqu’il a travaillé auparavant dans un Esat (établissement d’aide par le travail), où l’on ne cotise pas pour ce droit. Un symbole de la « zone grise » des aides sociales.

« Nous avons gagné. Ma situation va être régularisée. Je vous remercie infiniment pour votre confiance, votre soutien, votre écoute et votre aide. Cette victoire c’est notre victoire ! », a écrit ce vendredi Sylvain dans un mail adressé à la déléguée au Défenseur des droits, à l’assistante sociale de l’Université de Pau et aux personnes l’ayant soutenu.

Source SUD OUEST.

Handicap et habitat. A Rennes, Imène et Ercan privés d’un logement faute d’assurance pour leur prêt…

Imène et Ercan, tous les deux en situation de handicap ont souhaité s’investir dans un projet d’habitat participatif à Rennes et acheter un logement pour y vivre avec leur fils.

Alors qu’un appartement les attend, les assurances refusent d’assurer leur prêt. 

Ercan et Imène devant le logement dans lequel ils veulent habiter mais pour l'instant la banque ne leur accorde pas le prêt car Imène ne trouve pas d'assurance pour la couvrir

 

« C’est un projet humain, avec des valeurs d’entraide, de vivre ensemble, d’écologie, de mixité ». Voilà comment Ercan résume l’habitat participatif de la Bara-K à Rennes, qu’il veut intégrer avec sa compagne Imène et leur fils de 5 ans. Sauf que pour l’instant, l’appartement qu’ils devaient occuper est vide, alors que tous les autres habitants ont pu s’installer comme prévu fin juin.

Imène et Ercan ne peuvent y accéder sans avoir un prêt immobilier, inaccessible aujourd’hui car ils n’arrivent pas à trouver une assurance.

« C’est un dossier compliqué, on ne rentre pas dans les cases »

Imène

Imène et Ercan se déplacent en fauteuil roulant. En 2017, lors du lancement du projet, ils font appel à un courtier en banque. Ce dernier estime qu’ils sont en capacité de supporter un prêt, avec l’AHH (allocation adulte handicapée) dont ils bénéficient tous les mois. Pour donner un peu plus de poids à leur demande, il conseille tout de même au couple de se constituer un apport. « C’est ce que nous avons fait. En quatre ans, nous avons mis 16 000 euros de côté », explique Imène.

En octobre 2020, la banque d’Imène accepte le dossier et donne un pré-accord. Mais là tout se complique, il faut forcément une assurance. Ercan se voit assuré sans difficulté, sans surcoût. Imène, elle, voit se fermer toutes les portes à cause de sa maladie neuro-musculaire. « Parfois on me dit non direct, juste en lisant un mot dans mon questionnaire médical. On ne me pose pas plus de questions. Je n’ai jamais été vue par un expert. Je sais que d’autres personnes ayant la même maladie que moi ont déjà pu accéder à un prêt. Je ne comprends pas ». L’assurance pourrait être totalement imputée à Ercan mais la banque refuse.

« Il faut soit être riche, soit être en bonne santé »

Ercan

Pour l’instant, la situation d’Ercan et Imène est bloquée. Les habitants de la Bara-K se mobilisent pourtant autour d’eux. Certains ont même voulu se porter caution. Aiguillon, le bailleur social et partie prenante du projet propose aussi de s’engager, bien au-delà de son rôle.

« Toutes les démarches auprès des banques et assurances sont pesantes mais nous mettons encore toute notre énergie pour concrétiser ce projet. Si nous nous accrochons toujours, c’est grâce au soutien indéfectible des habitant de la Bara-K et d’Aiguillon. Ce n’est pas le combat de David contre Goliath car nous ne sommes pas seuls »

Imène et Ercan

« On savait que ce serait difficile, depuis le début, banque et assurances se renvoient la balle », résume Thomas Duke directeur général d’Aiguillon – La Coop. Il se dit pourtant prêt à se mettre en limite avec la loi et en a fait un combat. « Nous on est un bailleur social, on ne peut pas prêter d’argent mais pour leur permettre d’aller au bout de leur projet, nous sommes prêts à bloquer la somme qui correspond à leur bien et à la mettre de côté comme une garantie ». Selon lui, une garantie existe déjà « en cas de pépin » dans le cas d’un achat auprès d’un bailleur social. Cette dernière prévoit le rachat, le relogement, la revente pendant 10 ans, même en cas de décès. Mais rien à faire. « Pour les banques, ce n’est pas entendable ».

Il rappelle qu’Imène et Ercan se sont investis dès le début de la Bara-K, que c’est un projet de vie. « Rennes Métropole leur a accordé une dérogation, parce qu’ils n’avaient pas d’accord de prêt au départ ».

Il poursuit : « Le logement dans lequel ils vivent actuellement n’est pas adapté. L’appartement à la Bara-K a été construit pour eux, il est fait pour eux ». Il souligne également que sur les dix ménages de l’habitat participatif, certains présentent des ressources plus faibles que celles d’Imène et Ercan.

Des discussions sont en cours, dit-il, avec une compagnie d’assurance qui pourrait accepter la proposition d’Aiguillon. « Nous on ne veut pas faire machine arrière ». 

Sollicitée et après plusieurs échanges, la banque du couple répond mercredi soir que « c’est un dossier complexe » mais indique « une volonté d’aider ces gens ». « Le dossier est en cours d’instruction. Un travail est en cours pour trouver une solution et aboutir à une réponse positive », précise-t-on. Et d’insister sur son éthique qui est « d’accompagner les projets de vie ».

Handicap et accès à la propriété

Les personnes handicapées peuvent rencontrer d’importante difficultés, voire être carrément exclues des circuits de prêt classiques, tout spécialement lorsqu’elles présentent une pathologie ou un handicap constituant un risque de santé aggravé. L’octroi d’un crédit sur une longue durée va de pair avec la souscription d’une assurance emprunteur, que les personnes malades peinent à trouver, ou qui deviennent hors de prix du fait des majorations sur la prime.

Depuis 2007 pourtant, la Convention AERAS doit faciliter l’accès à l’assurance et à l’emprunt des personnes ayant ou ayant eu un problème de santé. Dans les faits, les obstacles se font si nombreux que certains acheteurs finissent par renoncer à l’accès à la propriété.

« AERAS est censée nous protéger mais les assurances font ce qu’elles veulent et ont le dernier mot. »

Témoignage de Emmanuel sur Slate

Dans un article paru sur le site de Slate, les témoignages recueillis évoquent la lourdeur des démarches et la violation du secret médical, les délais pour obtenir gain de cause, pour finalement devoir payer plus cher pour une couverture qui exclut l’handicap.

Source FR3.

Finistère. APF–France Handicap a vécu la crise sanitaire comme une « exclusion supplémentaire »…

Devant une soixantaine d’adhérents venus de tout le Finistère et d’une partie des Côtes-d’Armor, l’association APF-France Handicap a dressé, vendredi 29 octobre 2021, son rapport d’activité 2020.

L’assemblée départementale de l’APF « France Handicap » s’est tenue vendredi après-midi, à la salle socioculturelle de Pluguffan (Finistère).

 

« La crise sanitaire a été vécue comme une exclusion supplémentaire par les personnes en situation de handicap, témoigne Denis Langlet, directeur intérimaire du territoire Bretagne Nord-Ouest de l’APF – France Handicap, qui comprend la délégation du Finistère et celle des Côtes-d’Armor. Même si les actions collectives ont dû être mises entre parenthèses pendant les différents confinements, nos équipes se sont mobilisées pour apporter soutien et réconfort par téléphone, faire les courses, fournir des masques et poursuivre l’accompagnement juridique et administratif. »

L’association APF – France Handicap, qui tenait son assemblée départementale vendredi 29 octobre 2021, à la salle socioculturelle de Pluguffan (Finistère), a présenté les rapports d’orientation, d’activité et financier de la singulière année 2020.

646 adhérents

Pour le Finistère, on dénombrait, en 2020, 646 adhérents – personnes en situation de handicap, membres de leurs familles ou sympathisants. L’association finistérienne est très dynamique avec un réseau de bénévoles qui interviennent régulièrement ou ponctuellement : accompagnement de séjours et sorties, organisation des opérations ressources, ramassage et tri du textile, organisation de braderies, foires aux livres…

En 2020, seul un séjour de vacances, au lieu de plusieurs, a pu être organisé, au Terrou (Lot) pour 23 participants. Dès la fin de l’été, les activités de loisirs et les rencontres ont pu reprendre à la satisfaction de tous.

Dysfonctionnements

L’équipe de salariés du territoire Bretagne Nord-Ouest compte douze personnes. Chaque année, l’association AFP accueille de nombreux stagiaires et des personnes en service civique qui viennent se former à leur futur métier.

« Pour l’année 2021, nous axerons nos actions sur l’accessibilité et la mobilité. Nos revendications porteront sur l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et sur les dysfonctionnements de la Maison des personnes handicapées qui, par la lenteur du traitement des dossiers, impactent le quotidien des personnes en situation de handicap », ajoute Denis Langlet.

Le prochain grand rendez-vous sera la fête de Noël, le 11 décembre, à Logonna-Daoulas.

Contact : AFP France Handicap, 65, rue de Bénodet, Quimper, tél. 02 98 90 06 10, dd.29@apf.asso.fr

Source OUEST FRANCE.