Handicap à l’école : Emmanuel Macron veut permettre aux accompagnants de travailler 35 heures par semaine…

Le président candidat Emmanuel Macron était l’invité de Wendy Bouchard ce jeudi dans l’émission « Ma France ».

Depuis Le Havre, il a réaffirmé sa volonté de faire passer les Accompagnants d’élèves en situation de handicap aux 35 heures, pour leur permettre de gagner davantage.

Emmanuel Macron dans une école de la Somme, en juin 2021.

 

Invité de Wendy Bouchard dans l’émission « Ma France » ce jeudi, Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de permettre aux AESH, les Accompagnants d’élèves en situation de handicap, de travailler 35 heures par semaine. Les personnes qui exercent cette fonction travaillent généralement 24h par semaine, et sont donc payées en-dessous du SMIC. 

Emmanuel Macron a été interpellé sur la rémunération des AESH par Nathalie, auditrice de France Bleu Nord qui travaille dans le Pas-de-Calais. « On parle beaucoup de l’augmentation du salaire des enseignants, mais nous avons l’impression d’être oubliés dans l’Education nationale », a déploré Nathalie, qui travaille 24 heures par semaine et gagne environ 800 euros par mois. 

Le président sortant a commencé par défendre son bilan : « Qu’est ce qu’on a fait durant les cinq années qui viennent de s’écouler ? On a embauché davantage d’accompagnants des enfants en situation de handicap. Beaucoup n’étaient pas en CDI, c’étaient des contractuels ou des contrats courts. Donc on a essayé au maximum de donner un statut, un cadre, une stabilité là-dessus, à des CDD très peu payés ou très mal payés », a-t-il argumenté. « Durant ces cinq ans, on a créé plus de postes, on a stabilisé les postes et on a permis de donner un statut et d’enlever de la précarité. Ce qui fait qu’en cinq ans, on a permis à 100.000 enfants de plus d’aller à l’école. C’est-à-dire qu’on est passé d’un peu plus de 300.000 enfants qui étaient en situation de handicap et qui allaient à l’école au début du quinquennat, à aujourd’hui 400.000 », a précisé le Président. « Ce qui n’est pas encore assez », a-t-il reconnu.

« Accompagner du temps périscolaire » pour arriver aux 35 heures

« Il y a aujourd’hui certains de nos compatriotes qui font ce travail et se découragent parce que les temps plein sont rares et peu d’AESH touchent le Smic », a admis le chef de l’État avant d’égrener ses propositions : « Ce qu’il y a dans mon programme pour les cinq ans qui viennent – c’est un vrai investissement, car ça coûte énormément d’argent public – c’est de permettre à nos accompagnants d’enfants en situation de handicap, de pouvoir travailler 35 heures. Ça veut dire de pouvoir accompagner du temps périscolaire, de reconnaître l’accompagnement du temps en cantine et du temps après l’école pour pouvoir faire les devoirs, afin de leur permettre de travailler 35 heures, et donc de passer d’un Smic à temps partiel à un Smic à temps plein », a-t-il détaillé, pour être « dignement rémunérés ».

Pour Emmanuel Macron, cette proposition est plus viable que d’accompagner plusieurs enfants pour arriver à 35 heures, un fonctionnement pas toujours possible ni pertinent : « Certains accompagnants ont un temps complet parce qu’ils accompagnent plusieurs enfants. Mais ce n’est pas toujours évident, parce qu’il y a des enfants qui demandent un investissement complet », a-t-il détaillé. « C’est compliqué quand on a une vingtaine d’heures, de trouver un complément de 15 heures avec un deuxième enfant », a-t-il rappelé.

Source FRANCE BLEU.

BELFORT – Les accompagnants d’élèves handicapés veulent être reconnus…

À l’occasion de la campagne présidentielle, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) ont voulu faire entendre leur voix, mardi.

Soutenus par la FSU SNUIpp, ils demandent un vrai statut et un salaire adapté pour ce métier indispensable pour la réussite de l’école inclusive.

Les accompagnants d’élèves handicapés veulent être reconnus

 

Tous s’accordent à dire que leur rôle est indispensable et incontournable pour permettre la réussite de l’école inclusive. Les accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH) seraient 170 dans le Territoire de Belfort. « Un chiffre en hausse, puisqu’il y a trois ans, on en comptait 90 », rappelle Peggy Goepfert, du syndicat FSU SNUIpp.

Ce sont eux qui permettent aux élèves ayant une maladie (diabète, épilepsie…), un problème de comportement, un retard de développement, qui souffrent d’autisme ou d’un handicap physique, de suivre une scolarité dans une classe ordinaire. Sur prescription de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), cet accompagnement permet une prise en charge individualisée de l’enfant, en évitant sa déscolarisation. L’AESH permet de décharger l’enseignant et de ne pas pénaliser le reste de la classe.

Sauf qu’en pratique, les accompagnants estiment être considérés comme la 5e  roue du carrosse. « Il n’y a pas de diplôme spécifique, seul le bac est demandé. Et la formation de 60 heures aborde les différentes pathologies mais ne permet pas d’appréhender une aide personnalisée. »

« Notre situation est précaire, maximum deux contrats à durée déterminée de trois ans et une embauche possible seulement au bout de six ans », expliquent Monya et Nouria. « Pour 24 heures par semaine, on touche 785 € nets. »

De la maternelle au BTS

À l’occasion de la présidentielle, les accompagnants scolaires espèrent sensibiliser les candidats à leur sort. Et revendiquent un métier qualifié, formé et reconnu à sa juste valeur. « Nous demandons la création de postes d’éducateurs spécialisés scolaires », ajoutent les deux AESH. « Et surtout davantage de moyens », renchérit Peggy Goepfert. « Car même si la MDPH attribue des heures d’accompagnement, l’élève ne peut en bénéficier que si l’Éducation nationale peut financer les postes. Jusqu’à présent, dans le Territoire de Belfort, on n’a pas eu trop de problèmes, mais on redoute désormais une pénurie. Actuellement, par exemple, aucune nouvelle attribution ne pourra avoir lieu avant la rentrée de septembre. »

Dans le cas de l’accompagnement mutualisé, l’AESH doit se partager entre plusieurs élèves en difficulté d’une même école. « Il faut passer d’une classe à l’autre, avec des niveaux différents, des handicaps différents et sans cesse s’adapter. » Les accompagnants assistent les élèves qui en ont besoin de la petite section jusqu’au BTS.

Source EST REPUBLICAIN.

Covid, handicap, déserts médicaux : quels enjeux de santé pour l’élection présidentielle 2022 ?…

À trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, France Bleu Normandie vous propose une série de reportages sur les thèmes qui retiennent l’attention des Français et que l’on retrouve dans notre agenda citoyen.

Cette semaine : la santé.

La santé est une des préoccupations majeures des Français pour l'élection présidentielle (illustration)

 

Nous votons le 10 avril prochain pour le premier tour de l’élection présidentielle. Avant se scrutin majeur, France Bleu Normandie a choisi de décliner en reportages les grands thèmes de préoccupation des Français issus de la grande consultation citoyenne lancée par France Bleu « Ma France 2022 » en partenariat avec Make.org et qui sont recensés dans notre Agenda citoyen.

Quatre grands thèmes en sont sortis : le pouvoir d’achat, la santé, l’emploi et l’environnement / cadre de vie. Nous vous proposons donc une série de reportages quotidiens sur ces thèmes, sur le territoire de la Seine-Maritime et de l’Eure, avec cette semaine : la santé.

Le Ségur de la santé : quel bilan au CHU de Rouen ?

Pour débuter cette série de reportages, direction le CHU de Rouen. Bien avant le Covid-19, les professionnels pointaient déjà un manque de moyens et d’effectifs. La pandémie de coronavirus a finalement révélé de façon flagrante les nombreux besoins.

Au CHU de Rouen, la CFDT réclame un "plan Marshall" de la santé (illustration)

En réponse, il y a eu le Ségur de la Santé, organisé par le gouvernement, avec plusieurs milliards d’euros d’investissement annoncés et un panel de mesures promises pour renforcer l’attractivité de l’hôpital public. Mais quel bilan en tire les soignants ? Réponse de Frédéric Louis, secrétaire, au CHU de Rouen, de la section CFDT, le syndicat majoritaire au sein de l’hôpital.

Plus d’information, cliquez ici.

Les conditions de travail des AESH

Le handicap a été défini comme l’une des priorités du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le président entendait notamment favoriser la scolarisation des élèves en situation de handicap, en créant d’ici fin 2022 11.500 postes supplémentaires d’AESH (Accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap).

Le statut d'AESH ne s'est pas amélioré juge deux d'entre elles malgré les promesses du président.

Ces métiers, précaires et mal payés, attirent peu. Aujourd’hui, est-ce que la situation des AESH s’est améliorée ? Pour Cyndie et Nelly, AESH dans un collège de la métropole de Rouen, s’il n’y a pas un réel effort de fait pour revaloriser le métier, la situation ne s’améliorera pas.

Plus d’information, cliquez ici.

Source FRANCE BLEU.

 

Près de 200 élèves tourangeaux n’ont pas l’AESH auquel ils ont droit, détails sur ce défaut d’accompagnement…

Les AESH manquent en Indre-et-Loire.

Ces personnes qui accompagnent au quotidien des élèves en situation de handicap se font rares.

Résultat, aujourd’hui, près de 200 élèves qui en ont besoin se retrouvent sans accompagnement dans le département. 

Près de 200 enfants tourangeaux se retrouvent sans accompagnement pour leur scolarité

 

Près de 200 élèves tourangeaux n’ont pas aujourd’hui l’accompagnement auquel ils ont droit. On parle de ces enfants qui présentent soit des troubles du spectre autistique, soit par exemple des troubles psychiques, et qui se sont vus reconnaitre le droit de bénéficier dans le cadre scolaire d’un AESH, un Accompagnant d’élèves en situation de handicap.

Un défaut d’accompagnement qui peut durer plusieurs mois

Près de 200 d’entre eux se retrouvent donc sans accompagnement pour leur scolarité, et pour certains cela peut d’ailleurs durer plusieurs mois. Car pour Dany Wanono, la vraie difficulté, c’est le recrutement. Il est conseiller technique sur l’école inclusive au sein du rectorat. « La situation économique de notre pays, et ça, on peut s’en réjouir, s’améliore. Donc on a peu de candidats et parmi le peu de candidats, nous ne les retenons pas tous de manière à s’assurer que les personnes recrutées vont pouvoir rendre le service aux élèves ».

On est recrutés en CDI au bout de deux CDD de deux fois trois ans – Une AESH tourangelle

Alors pourquoi aussi peu de candidats ? Pour cette AESH d’un collège tourangeau, les raisons sont évidentes. Rien à voir avec le métier en lui-même qu’elle estime passionnant. Elle fustige en revanche les conditions dans lesquelles ses collègues sont recrutés. « On est recrutés en CDI au bout de deux CDD de deux fois trois ans. C’est long ! En plus, les personnes qui ne peuvent pas subvenir avec leurs 750 ou 800 euros par mois trouvent un autre travail pour compléter. Donc ça fait des emplois du temps à organiser qui sont assez compliqués ». 

Des contrats de 24h maximum

Pour autant, impossible d’augmenter le temps de travail des AESH, rappelle Dany Wanono. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas recruter des personnes à temps plein, tout simplement parce que les enfants ne sont pas présents 35 heures durant ». La plupart des AESH ne peuvent ainsi faire plus de 24h par semaine.

Source FRANCE BLEU.

Les AESH du Gard demandent une prime de 200 euros en urgence face à la hausse des prix des carburants…

Les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) du Gard demandent à être reçus par le DASEN ce mercredi pour demander une prime de 200 euros en urgence.

Face à la flambée des prix des carburants, aller travailler en voiture devient très compliqué.

Betty Thodor représente les AESH dans le Gard

 

« 92% des AESH sont des femmes. En majorité des familles monoparentales. » précise Betty Théodor, représentante des AESH du Gard. Des AESH payées 820 euros par mois. Difficile dans ces conditions de faire face à la hausse brutale des prix des carburants de ces derniers jours. « Beaucoup utilisent déjà leur vélo, les transports en commun ou vont travailler sauf qu’on se déplace sur plusieurs établissements scolaires. En moyenne, c’est entre 20-25 km entre le domicile et ces établissements. Ces 25 km représentent un budget carburant que nous ne pouvons plus assumer. Actuellement, on est à 100 euros par semaine. Pour l’instant, on est toutes en poste, mais ça va devenir de plus en plus compliqué. »

Une prime d’urgence

Face à cette situation, les AESH ont demandé une audience au DASEN (Directeur académique des services de l’Éducation nationale) du Gard  ce mercredi afin d’obtenir une prime de 200 euros en urgence. Sud Éducation dénonce une situation intenable. Le syndicat réclame notamment une augmentation de 400 euros pour les plus bas salaires et la reconnaissance d’un temps plein à 24h d’accompagnement.

Source FRANCE BLEU.

Handicap – « La scolarisation pour tous reste au cœur de nos combats »…

Selon le bilan du CIH, les choses s’améliorent en matière de scolarisation des enfants.

Que se passe-t-il sur le terrain ?

« La scolarisation pour tous reste au cœur de nos combats ». Jean-Louis Garcia_APAJH

 

Concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap, le bilan fait état d’une grande hétérogénéité dans les territoires, et les solutions déployées au niveau départemental témoignent d’une inégale prise en compte des besoins. Si des avancées essentiellement quantitatives sont constatées, les études pointent des chiffres surtout encourageants en école maternelle et en élémentaire, en lien avec le 4e plan Autisme.

La situation reste cependant plus mitigée dans l’enseignement secondaire, et la question de l’inclusion devient très problématique quand on parle des études supérieures.

Ces données reflètent également des réalités très différentes concernant les modalités d’accueil et d’accompagnement, car elles intègrent, par exemple, des scolarisations à temps partiel, se limitant parfois à quelques heures par semaine, et conditionnées à la présence d’un AESH.

Nous ne pouvons nous en satisfaire… C’est pourquoi l’accès à la scolarisation pour tous, avec l’objectif affirmé d’une École pleinement inclusive, reste au cœur de nos combats et de nos revendications, en soutenant des actions concertées, à la fois plurielles, agiles, innovantes à destination des enfants, des familles et des professionnels de l’Éducation nationale. C’est tout le sens de notre accord-cadre avec le ministère de l’Éducation nationale.

Que permet cet accord-cadre ?

L’Apajh est née de la détermination forte de la part de militants bénévoles et de professionnels engagés d’initier des solutions en matière de scolarisation pour les enfants en situation de handicap. Cette préoccupation est restée centrale dans les valeurs et actions qui nous guident encore aujourd’hui.

Et c’est dans cette volonté réaffirmée qu’une convention-cadre de coopération a été signée avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Affaires sociales en juin 2013, puis enrichie en janvier 2020.
Cette convention est un pilier pour mettre en œuvre une coopération renforcée entre les acteurs qui interviennent auprès des enfants et adolescents en situation de handicap ; condition nécessaire pour lever les résistances, fluidifier les parcours, en garantir la cohérence et la continuité.

Enfin, l’Apajh s’engage comme partenaire privilégié dans la formation, autre levier central pour fédérer les acteurs et pérenniser les projets initiés en matière de scolarisation inclusive.
À cette fin, les militants bénévoles et les professionnels participent, entre autres, à des actions de sensibilisation dans les classes. Sur sollicitation, ils sont amenés à prendre part également aux plans de formation, en particulier celui des AESH dans le cadre des 60 heures dispensées à tous les personnels nouvellement recrutés.

Ces AESH sont en grève sur certains territoires pour obtenir un meilleur statut et salaire. Qu’en pensez-vous ?

La conduite de projets de scolarisation ambitieux pour l’ensemble de élèves en situation de handicap nécessite une coopération renforcée de tous les acteurs, articulant les actions des professionnels de l’Éducation nationale et du secteur médicosocial. Et nous avons bien conscience que les AESH occupent dans ces projets un rôle essentiel, au plus près des enfants accompagnés et de leur famille. Si leur statut a connu récemment une amélioration, il demeure, à notre sens, insuffisamment reconnu, et de fait peu attractif, avec une formation initiale et continue encore insuffisante pour étayer ces professionnels.

Par ailleurs, leur action au sein des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) est souvent complexe à mener, en raison de l’organisation interne, du fractionnement des accompagnements, du manque continuel d’articulation, des carences en moyens humains et des rémunérations indignes.
Aussi, l’Apajh s’associe aux AESH dans leur volonté d’une réelle reconnaissance, passant par une évolution de carrière valorisée et une formation renforcée, dans le respect de ces professionnels engagés au quotidien dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap.

Quel plaidoyer portez-vous pour les prochaines élections ?

À chaque élection, qu’il s’agisse de scrutins locaux ou nationaux, l’Apajh interpelle les candidats républicains. Il est dans notre ADN, depuis 1962, de travailler auprès des pouvoirs publics, à la fois en tant que force de proposition et de vigie, pour les droits des personnes en situation de handicap.

Pour l’élection présidentielle de 2022, nous avons bâti un Pacte qui invite les candidats à s’engager pour le Réflexe Handicap : derrière cette formule, c’est véritablement un changement de pratique de la décision publique et politique que nous demandons. Dans chaque projet de loi, dans chaque décision, il devient nécessaire d’anticiper et prendre en compte les besoins et attentes des personnes en situation de handicap. Être pleinement citoyen, c’est l’être dans tous les domaines de la vie : la personne qui sera portée aux plus hautes responsabilités du pays doit être vecteur de cette vision d’une société réellement inclusive, laïque et solidaire.

En 13 actes, nous abordons concrètement comment s’emparer de ce Réflexe : la laïcité, une pleine citoyenneté dans le droit, le pouvoir de choisir et d’agir des personnes en situation de handicap, en favorisant l’autodétermination de chacun, des parcours sans rupture de l’École à l’entrée dans la vie professionnelle, l’accès à des soins de qualité et une coordination des acteurs du secteur de la santé, un secteur médicosocial reconnu et des professionnels revalorisés…

Le handicap n’est pas ou trop peu abordé dans la campagne présidentielle actuelle, alors que nous sommes à moins de deux mois du premier tour : il est grand temps que les 12 millions de personnes en situation de handicap ainsi que leurs proches, les professionnels et globalement l’ensemble des citoyens soient aujourd’hui entendus.

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet…

Si le thème de l’inclusion du handicap a été porté avec force pendant cinq ans, de nombreux sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance. 

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet...(photo d’illustration)

 

Le candidat Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les inégalités subies par les personnes en situation de handicap une de ses priorités en 2017, avec une ambitieuse liste de promesses. Cinq ans après, il est possible de dresser un bilan de l’action de l’exécutif pour une meilleure intégration des quelque 12 millions de personnes concernées.

Si ce thème a été porté avec force pendant cinq ans, plusieurs sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance, tandis que d’autres, imprévus, ont émergé sans toujours satisfaire le monde du handicap. Ecole, emploi, logement, aidants… : le point sur les grands dossiers du quinquennat.

Ce qui était promis et a été (en partie) tenu

  • Renforcer le droit au travail

Emmanuel Macron, candidat, s’était engagé à « favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées » s’il était élu. Au bout de cinq ans, cette promesse n’est que partiellement tenue.

L’effort de l’Etat en faveur de l’emploi des personnes handicapées durant le quinquennat s’est confirmé en passant à près de 1,8 milliard d’euros en 2020, contre 1,7 milliard d’euros en 2017. Les mesures d’aide à l’embauche (4 000 euros pour chaque handicapé employé) et de soutien à l’apprentissage des travailleurs handicapés ont été particulièrement saluées par les acteurs du secteur.

Toutefois, le taux d’emploi et le taux de chômage des travailleurs handicapés n’ont pas significativement évolué en cinq ans : « Les baisses du chômage doivent être analysées avec prudence car elles résultent notamment d’un fort recul de personnes sans emploi en recherche active d’emploi, lié aux restrictions de déplacement suite à la crise Covid », analyse l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), l’organisme chargé de collecter et de redistribuer les pénalités infligées aux entreprises qui ne respectent pas le quota de recrutement de 6 % de personnes handicapées dans leurs effectifs.

En revanche, le taux de chômage de longue durée (plus d’un an) s’est clairement aggravé. « Les derniers chiffres montrent que lorsque les personnes en situation de handicap sont au chômage, elles y restent durablement, sans perspective de retour sur le marché du travail. La crise Covid a aggravé le phénomène, avec une progression vertigineuse de la durée moyenne d’inscription », décrit APF France handicap.

Les personnes handicapées davantage touchées par le chômage de longue durée


Quant à l’emploi accompagné, dispositif phare de l’exécutif, où un conseiller fait le lien entre l’employeur et l’employé, il ne bénéficie qu’à 6 000 personnes : « Il faut le temps que les accompagnateurs soient formés », justifie la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

  • Améliorer l’intégration scolaire

Quelque 70 000 enfants, souvent les plus lourdement handicapés, sont dans des établissements spécialisés médico-sociaux. Parallèlement, 400 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans l’école ordinaire (un nombre en hausse de 19 % depuis 2017) avec 125 000 accompagnants (en hausse de 35 %).

Interrogée sur le nombre d’enfants qui ne trouveraient pas de solution, Sophie Cluzel rétorque : « Les associations parlent de 20 000 enfants, mais il s’agirait plutôt de 300 à 400 enfants. Certains sont sur liste d’attente pour un établissement mais ils ont un accompagnement à la maison. »

Bel effort, mais peut mieux faire, jugent les spécialistes : « A chaque rentrée, la scolarisation demeure un leurre pour un certain nombre d’élèves, qui restent encore sans moyens de compensation, sans école ou avec un nombre limité d’heures d’enseignement », regrette Arnaud de Broca, président de Collectif Handicaps. En cause, le manque de formation et la précarité des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Ces accompagnants, en contrat précaire, recrutés à temps partiel, peuvent accompagner plusieurs élèves handicapés par jour dans différents lieux. Ils perçoivent un salaire de 700 euros net par mois en moyenne. Ils n’ont que soixante heures de formation initiale quand leurs collègues italiens, par exemple, bénéficient de deux ans et demi d’apprentissage.

  • Faciliter les démarches administratives

Qu’il s’agisse de la vie quotidienne, de la scolarité ou de l’insertion professionnelle, la prise en charge administrative est assurée par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces structures locales déterminent le taux d’incapacité des personnes et instruisent chaque année, pour 1,7 million de bénéficiaires, quelque 4,5 millions de demandes d’aides, qu’elles soient financières, matérielles ou humaines.

Emmanuel Macron, qui s’était engagé à faciliter les démarches administratives des personnes handicapées, s’est davantage concentré sur la rapidité de traitement des dossiers (très différente d’un département à l’autre) que sur le « référent facilement accessible » mentionné dans son programme – un numéro vert a toutefois été mis en place.

Ainsi, la durée moyenne de traitement d’un dossier était de 4,4 mois au troisième trimestre 2021 contre 4,6 mois en 2019. La durée moyenne de traitement d’un dossier est encore supérieure à six mois dans quatorze départements, alors qu’elle est inférieure à quatre mois dans quarante-sept départements, souligne le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

D’autres mesures visaient à faciliter les démarches : l’allongement de la durée maximale d’attribution de cinq à dix ans de certains droits (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, allocation compensatrice…) et l’octroi des droits à vie pour les personnes dont le handicap est irréversible, comme la trisomie ou une amputation.

  • Donner de l’aide aux aidants

« Nous favoriserons les périodes de répit pour les aidants », promettait Emmanuel Macron. Une promesse une nouvelle fois partiellement tenue : la prise en compte de la situation des personnes aidantes (qui sont environ 8 millions) dans le calcul de l’âge de départ à la retraite a été repoussée avec la réforme de l’ensemble du système de retraite qui devait la contenir.

Le « chèque bilan santé-social » qui devait leur être proposé n’a pas non plus vu le jour. Une plate-forme d’accompagnement s’appuyant sur des équipes de professionnels (Assist’aidant) a bien été créée, mais elle n’opère pour le moment qu’à Paris et en Indre-et-Loire.

En revanche, les aidants en activité peuvent désormais bénéficier d’une indemnisation du congé pris pour aider un proche : l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) ou de présence parentale (AJPP), pour les parents d’enfants handicapés, qui a été revalorisée à 58,59 euros par jour depuis le 1er janvier. Toutefois, sa durée est limitée à soixante-six jours. « Cette indemnisation empêchera-t-elle le recours aux arrêts maladie ? Cela reste à voir… », note APF France handicap. A l’image des autres associations, elle salue en revanche la défiscalisation du dédommagement que peut verser l’aidé à l’aidant.

  • Améliorer la protection des majeurs sous tutelle

La France compte entre 800 000 et un million de personnes majeures protégées par une mesure de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice. Environ la moitié d’entre elles s’appuient sur leur famille – les autres dépendent de professionnels qui suivent jusqu’à soixante personnes chacun.

« Nous améliorerons la protection juridique des majeurs sous tutelle afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits. Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes », affirmait Emmanuel Macron en 2017. Cinq ans plus tard, cette promesse n’a été que partiellement tenue : la loi de programmation et de réforme pour la justice de 2019 a permis aux tuteurs de toucher à des comptes bancaires ou de procéder à des opérations médicales importantes sans autorisation du juge. Les majeurs protégés ont retrouvé le droit de vote et peuvent également se marier, se pacser ou divorcer à condition d’informer la personne chargée de leur protection et que celle-ci ne s’y oppose pas.

Pas d’amélioration toutefois pour les professionnels chargés des majeurs protégés : les tuteurs et curateurs professionnels réclament ainsi une hausse de près de 20 % des fonds publics qui leur sont alloués pour rendre le métier plus attractif et augmenter leurs effectifs. « Il faut repenser leur métier », répond la secrétaire d’Etat, qui préconise plus d’autonomie et moins de protection.

Ce qui était promis et a été oublié

  • Améliorer l’accessibilité du logement

Des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ont des problèmes d’accessibilité au logement, faute d’aménagements de larges portes, couloirs, salles de bains et toilettes où doit pouvoir manœuvrer un fauteuil roulant…

En 2018, la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a douché leurs attentes en ramenant de 100 % à 20 % la part des logements neufs devant être obligatoirement accessibles aux personnes handicapées – trop de normes découragerait la construction de ce type de biens.

Les défenseurs de cette mesure soulignaient en outre que les 100 % évoqués cachaient une importante exception, puisque les logements dans des bâtiments inférieurs à quatre étages sans ascenseur étaient dispensés de normes pour handicapés, sauf au rez-de-chaussée. Le décret rendant obligatoire l’installation d’un ascenseur dès que le bâtiment atteint trois étages va donc mécaniquement étendre à beaucoup plus d’immeubles l’application des normes handicapés. Mais, pour les acteurs du monde du handicap, cette mesure ne compensera pas, tant s’en faut, le quota des 20 %.

  • Favoriser l’accessibilité

Selon la déléguée ministérielle à l’accessibilité, 350 000 établissements recevant du public (ERP) seraient accessibles et 700 000 en sont au début des démarches (les délais de mise en conformité ont été reportés à 2024 au moins). Un effort a été réalisé pour les bâtiments publics comme les écoles ou les mairies, mais les commerces, les restaurants et les transports présentent encore un retard conséquent : malgré de nombreuses initiatives, le métro reste très peu accessible, les arrêts de bus sont rarement aménagés, et moins d’un tiers des gares ferroviaires nationales sont adaptées.

« Les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre », regrette Fabienne Jégu, conseillère auprès de la Défenseure des droits.

Quant à l’accessibilité de l’information politique et citoyenne (obligatoire pour tous les services publics depuis 2012), elle reste largement incomplète : en octobre 2021, 20 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français prenaient en compte l’accessibilité, en ayant préalablement diminué les exigences pour la définir.

Ce qui n’était pas prévu

  • Refuser la déconjugalisation des AAH

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

  • Stopper l’exil belge

Le problème du manque de places d’accueil en France et du choix fait pour plusieurs milliers de handicapés (7 000 adultes et 1 500 enfants environ) de s’exiler en Belgique n’est pas nouveau. Mais l’exécutif actuel a fait le choix radical d’un moratoire. Concrètement, Paris et Bruxelles se sont mis d’accord pour qu’il n’y ait plus de nouvelles places créées pour les Français, et ces derniers ne seront pas aidés financièrement s’ils décident de partir. Ceux qui sont déjà installés en Belgique continueront toutefois de bénéficier d’une prise en charge.

« Deux mille cinq cents solutions nouvelles sont installées ou programmées en France pour prévenir les départs non souhaités des personnes en situation de handicap en Belgique », a annoncé le secrétariat d’Etat au handicap le 2 février : 1 600 en Ile-de-France, 630 dans les Hauts-de-France et 270 dans le Grand Est.

Cette décision n’a pas complètement satisfait les associations, dont l’Unapei (fédération d’associations de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles), qui se dit très attachée au « libre choix de la personne », notamment pour celles qui résident à proximité de la frontière. Sa vice-présidente, Coryne Husse, rappelle par ailleurs que si ces trois régions sont principalement concernées par les départs, « le manque de solutions est un phénomène global sur tout le territoire ».

Source LE MONDE.

Handicap : déconjugalisation de l’AAH, « accessibilité universelle », scolarité… ce que proposent les candidats à la présidentielle…

Public Sénat s’est penché sur les programmes des principaux candidats à la présidentielle en matière d’autonomie financière, d’accompagnement, de scolarisation et d’insertion professionnelle des personnes porteuses d’un handicap.

Handicap : déconjugalisation de l’AAH, « accessibilité universelle », scolarité… ce que proposent les candidats à la présidentielle

 

Le Collectif handicaps, qui regroupe 51 associations représentatives des personnes en situation de handicap, fait passer son grand oral aux principaux candidats à la présidentielle. Ce jeudi 3 mars, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, et l’écologiste Yannick Jadot, étaient invités dans un live Youtube à détailler le volet handicap de leurs programmes respectifs (en vérité une séquence enregistrée un peu à l’avance, en raison de l’actualité internationale). Une seconde session est prévue le 14 mars. Le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo ont déjà confirmé leur présence, indique le collectif.

L’occasion pour Public Sénat de passer au crible les promesses de campagne des uns et des autres sur le sujet. Signalons un point commun à la quasi-totalité des projets : la déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) – les oppositions ayant fait de cette mesure un angle d’attaque récurrent de la politique sociale et familiale d’Emmanuel Macron -, et que certains tendent à faire évoluer vers un revenu universel d’existence.

Fabien Roussel

Le candidat communiste veut déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH) dès les « trois premiers mois » de son arrivée au pouvoir. L’AAH est versée aux personnes souffrant d’un taux d’incapacité d’au moins 80 %, mais son calcul prend actuellement en compte les revenus du conjoint. Fabien Roussel veut également mettre en place un « revenu d’existence » destiné à ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de leur handicap. Il souhaite revaloriser la prestation de compensation du handicap (CPH), ainsi que l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA), et leur adjoindre la possibilité d’une troisième aide financière, baptisée « prestation universelle d’autonomie ».

Le candidat souhaite également créer un « grand service public de l’autonomie », afin de lutter contre les inégalités dans les territoires. Son programme annonce un renforcement des obligations légales des entreprises en matière d’embauches de personnes porteuses de handicap, mais sans donner de chiffres. Il propose de rétablir l’obligation d’adaptabilité des logements neufs, mesure votée sous Jacques Chirac mais abrogée au début du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Enfin, le député du Nord entend faire rentrer les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans la fonction publique.

Jean-Luc Mélenchon

Avec une vingtaine de pages consacrées à ce sujet, le programme du fondateur de La France insoumise est l’un des plus détaillés sur la question du handicap. Il contient un important volet consacré à la prévention, avec un renforcement du suivi médical des grossesses et différentes mesures pour réduire le risque d’accident du travail.

Il souhaite la création d’un nouveau service public destiné à l’accompagnement des élèves en situation de handicap, le renforcement des capacités d’accueil dans les classes spécialisées ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), mais aussi développer les cursus spécifiques (enseignement de la langue des signes, du braille, etc.) pour garantir l’accès au savoir et à la formation. La mise en place d’un centre d’orientation départemental devra soutenir les travailleurs confrontés à un handicap dans leur recherche d’emploi.

Jean-Luc Mélenchon souhaite la création d’un véritable statut d’aidant familial, et la prise en charge par l’Assurance maladie des frais de psychomotricien, d’ergothérapeute et de psychologue, mais aussi « de tous les équipements nécessaires à la vie quotidienne ». Il propose lui aussi une déconjugalisation de l’AAH, et l’alignement de son montant sur le Smic. Le député des Bouches-du-Rhône souhaite revenir aux 100 % de logements accessibles dans les nouvelles constructions, et promet une accessibilité totale dans les transports publics.

Anne Hidalgo

La maire de Paris a fait de « l’accessibilité universelle » le thème fort de ses propositions sur le handicap. « Je continuerai à œuvrer pour l’accessibilité universelle, en m’attaquant à tous les sujets : logements, transports, services, culture, sport, etc. », explique son programme, sans plus de précisions. Comme la plupart de ses concurrents à l’investiture suprême, Anne Hidalgo est favorable à la déconjugalisation de l’AAH et à la mise en place d’un statut « pérenne » pour les AESH.

Alors qu’elle entend augmenter de 130 000 sur dix ans le nombre de places en crèche, elle souhaite que les établissements puissent offrir une meilleure prise en charge des enfants handicapés.

Yannick Jadot

L’écologiste se fait également le promoteur d’une « accessibilité universelle », à travers la création d’une agence dédiée « pour garantir l’accessibilité à tous les services publics, aux transports, aux technologies de l’information et de la communication, généraliser les traductions en Français Facile à Lire et à Comprendre (FALC), les repères visuels et sensoriels, renforcer l’égalité réelle à l’accès au numérique. » Cet organisme sera également en mesure d’infliger des sanctions en cas de non-respect de la législation.

L’individualisation de l’AAH fait aussi partie des mesures fortes de son programme. Il souhaite notamment revaloriser la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

Yannick Jadot veut renforcer les contrôles dans les Établissement et services d’aide par le travail (ESAT), couplés à une amélioration des rémunérations au niveau du Smic. Le salaire des aides à domicile sera également revu à la hausse, en intégrant les temps de trajet, qui devront être pris en compte par les employeurs.

Valérie Pécresse

La candidate des Républicains a fait du handicap l’un des principaux piliers du volet social de son programme. Sans surprise, elle se prononce également pour une déconjugalisation immédiate de l’AAH. Elle propose que les personnes en situation de handicap puissent toucher, en plus de cette aide, la pension de retraite du dernier parent survivant à son décès.

Lors de son grand oral devant le collectif handicap, ce jeudi 3 mars, Valérie Pécresse s’est exprimée en faveur d’une nouvelle « grande loi sur le handicap qui promeut l’accessibilité universelle », un principe qu’elle souhaite voir « fixé dans le marbre ». Pour la présidente de la région Île-de-France, les départements doivent être pleinement en charge de la politique du handicap, avec une vigie à l’échelon national pour prévenir les disparités d’un territoire à l’autre.

Concernant l’inclusion des enfants en situation de handicap en milieu scolaire, Valérie Pécresse a évoqué lors d’un déplacement dans le Lot, mi-janvier, l’éventualité d’un « deuxième enseignant » par classe. Surtout, elle souhaite conférer un vrai statut aux AESH pour leur donner des perspectives de carrière, mais aussi aux aidants familiaux, afin qu’il puisse notamment bénéficier d’un aménagement de leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant handicapé ou d’un aîné en situation de dépendance.

Marine Le Pen

Outre la déconjugalisation de l’AAH, les propositions portées par Marine Le Pen sur la question du handicap se focalisent essentiellement sur la revalorisation du statut des aidants. Elle propose d’allonger la durée de congé du proche aidant à douze mois avec différents paliers de couverture des pertes salariales selon les revenus de la personne. Elle souhaite également créer une indemnité spécifique de 300 euros par mois pour toute personne qui choisit de s’installer chez un proche en situation de dépendance ou de l’accueillir chez elle.

Concernant l’éducation, la présidente du Rassemblement national veut lancer à son arrivée au pouvoir « un grand plan sur l’accès à la scolarité pour les enfants touchés par le handicap ».

Nicolas Dupont-Aignan

Le fondateur de Debout La France évoque lui aussi la déconjugalisation de l’AAH, doublée d’une revalorisation de 160 euros pour que cette aide se maintienne au-dessus du seuil de pauvreté. Il souhaite accorder une part fiscale complète aux familles ayant à charge au moins un enfant en situation de handicap.

Nicolas Dupont-Aignan veut rendre effective la loi de 1987 qui fixe à 6 % le taux de personnes en situation de handicap dans les entreprises. Il propose également des exonérations de cotisations pour les sociétés qui embauchent un salarié avec un taux d’incapacité supérieur à 50 %.

Il entend garantir la prise en charge des enfants handicapés par l’Éducation nationale, mais propose aussi de renforcer le nombre de places dans les structures spécialisées.

Éric Zemmour

La polémique soulevée en début d’année par les propos d’Éric Zemmour sur l’inclusion des enfants porteurs de handicap en milieu scolaire a mis en lumière certains vides, au niveau social et familial, de son programme présidentiel, dont le principal cheval de bataille – pour ne pas dire le seul – reste la lutte contre l’immigration et l’islamisme. Le 14 janvier, en marge d’un déplacement dans le Nord, le fondateur de Reconquête avait en effet dénoncé « l’obsession de l’inclusion » des enfants en situation de handicap, estimant qu’ils devaient être placés dans des établissements spécialisés. Dans une vidéo postée sur Youtube le lendemain, Éric Zemmour a semblé rétropédaler, assurant que son intention première était d’attirer l’attention sur le manque de structures spécifiques. Il y évoque sa volonté de renforcer pour les familles « les solutions alternatives à l’école ».

Et Emmanuel Macron ?

En février 2020, quelques semaines avant le premier confinement, le président de la République avait annoncé une batterie de mesures pour les personnes en situation de handicap, à l’occasion des 15 ans de la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Parmi elles : le développement de l’école inclusive, le renforcement de l’attractivité du métier d’AESH, avec un objectif de 11 500 recrutements d’ici 2022, la création d’un numéro de téléphone unique pour les familles à la recherche d’un accompagnement ou d’une place dans un établissement, et une aide financière spécifique pour des parents dont le handicap nécessite le soutien d’une tierce personne pour élever leurs enfants.

Concernant l’allocation aux adultes handicapés, l’exécutif s’est systématiquement opposé à sa déconjugalisation, estimant qu’elle risquait de créer un précédent, conduisant à la remise en question du principe de solidarité familial qui détermine en France le calcul des minimas sociaux.

Source PUBLIC SENAT.

Présidentielle 2022 : « On ne voit pas le bout du tunnel »… Les associations de personnes handicapées interpellent les candidats…

Les associations de défense des personnes handicapées espèrent que les candidats à l’Elysée reprendront leurs revendications, alors que le secteur fait face à une hémorragie de soignants.

Présidentielle 2022 : « On ne voit pas le bout du tunnel »… Les associations de personnes handicapées interpellent les candidats

 

  • Jeudi, Jean Castex réunit le dernier comité interministériel du handicap.
  • Alors que le secteur du handicap souffre encore davantage qu’avant la crise sanitaire de manque de personnels, les associations montent au créneau pour demander plus de moyens.
  • A trois mois de l’élection présidentielle, elles espèrent surtout que leurs préoccupations vont s’inviter dans la campagne.

Un ultimatum ? Ce mardi, le collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations nationales représentatives des personnes en situation de handicap et leur famille a donné de la voix à trois mois de l’élection présidentielle.

Lors d’une conférence de presse, il a d’abord tiré un bilan du quiquennat Macron, puis listé ses demandes les plus urgentes pour le prochain locataire de l’Elysée. Le collectif invite d’ailleurs toutes les candidates et candidats les 3 et 15 mars, à participer à un « grand oral » en visio. Histoire d’imposer leurs préoccupations dans une campagne présidentielle pauvre en débats sur les sujets sociaux.

Bilan en demi-teinte

« Ce gouvernement aime bien l’autosatisfaction », tacle Arnaud de Broca, président du collectif Handicaps. Mais si beaucoup de chantiers ont été ouverts, tous n’ont pas abouti à une amélioration des conditions de vie des personnes handicapées. Et les associations de s’appuyer sur des exemples concrets : « l’allocation pour adulte handicapé (AAH) a été revalorisée [passant de 808 en 2017 à 903 € en 2022], mais le complément de ressources (pour les personnes qui touchent l’AAH et ne peuvent pas travailler) a été supprimé [en décembre 2019], illustre Arnaud de Broca. Le gouvernement s’est refusé à individualiser l’AAH (c’est-à-dire qu’elle soit décorrélée des ressources du conjoint). Sur l’éducation, des efforts ont été faits, mais on a encore des milliers d’enfants qui ne sont pas scolarisés. Un statut d’ accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) a été créé, mais il est très précaire et insuffisant. »

Tous les acteurs du handicap tirent aussi la sonnette d’alarme depuis quelques mois : les établissements recevant des enfants et adultes handicapés manquent de bras. Au point que certains doivent fermer des services… Comme le centre médico-éducatif Les Mésanges à La Motte-Servolex en Savoie, où Loris, un jeune homme polyhandicapé de 20 ans, passe ses semaines. Sa mère, Véronique Davallet-Pin, a voulu témoigner de son inquiétude face à la vague de départs dans cet établissement. Maman et en parallèle, AESH depuis onze ans, elle est « des deux côtés de la barrière du mépris », résume-t-elle. Avec le collectif de parents « A bout de souffle », elle organise des manifestations, sollicite les députés, « mais on ne voit pas le bout du tunnel ». Sa crainte ? Que l’institution spécialisée, dans laquelle Loris passe cinq jours et trois nuits par semaine, ferme. « Jusqu’à cet automne, ça résistait. Mais sur l’épuisement des mois de lutte contre le Covid-19 s’est ajoutée l’obligation vaccinale des soignants… Les professionnels s’en vont les uns après les autres. Je ne fais pas de politique, je vois juste l’étendue des dégâts. »

Des structures très fragilisées par la crise

Selon ces associations, la situation serait « inédite », selon les mots de Luc Gateau président de l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales). « Les maisons d’accueil spécialisées ont vu leurs capacités diminuer faute de soignants et d’éducateurs. Un baromètre fait état de 30.000 postes vacants, soit 5 % des professionnels du secteur. »

Conséquences ? Certaines structures, pour rester ouvertes, font appel à des vacataires. « Mais donner à manger à des enfants qui ont des troubles de la déglutition, ça ne s’improvise pas, s’agace Luc Gateau. Il faut une réaction. » Et le président de l’Unapei de saluer tout de même la décision, tardive, sur la question du Ségur. En effet, quand le gouvernement a annoncé en juillet 2020 la revalorisation de 183 euros net par mois pour les paramédicaux des Ehpad, hôpitaux publics et privés, les soignants du médico-social financé par les départements en étaient exclus. Mais le 8 novembre 2021, Jean Castex annonce que la revalorisation sera étendue aux 20.000 salariés « oubliés du Ségur ». Reste que beaucoup de ces paramédicaux avaient déjà quitté le navire du médico-social, écœurés. « On attend encore des réponses concrètes sur les métiers du social jeudi », insiste Arnaud de Broca. En effet, Jean Castex réunit jeudi les acteurs du secteur pour le dernier Comité interministériel du Handicap (CIH). L’occasion de faire des annonces sur les métiers du social ? Ce serait étonnant à trois mois des élections.

Le collectif a donc publié cinq propositions prioritaires. La première concerne, sans surprise, les moyens : « la branche autonomie a été adoptée, mais ce n’est qu’une coquille vide, tranche Arnaud de Broca. Il faut entre 10 et 12 milliards supplémentaires pour financer une politique du handicap conforme à nos attentes. » Deuxième exigence : l’inscription dans la Constitution de l’accessibilité dans toutes ces formes pour tous types de handicap. « Cela aurait évité par exemple, que ce gouvernement décide de réduire le nombre de logements neufs accessibles aux personnes handicapées à 20 % au lieu de 100 % », pointe Arnaud de Broca.

« On attend les candidats, les troisièmes couteaux ça ne nous intéresse pas ! »

Le troisième point fait écho au témoignage des familles : « Il faut garantir la qualité de l’accompagnement des personnes handicapées en établissements, mais aussi à domicile ». Le collectif demande aussi « un revenu d’existence pour les adultes handicapés qui ne peuvent pas travailler, ce que ne sont pas l’AAH ou les pensions d’invalidité ». Dernière proposition : « Renforcer la participation des personnes handicapées à la définition de la politique publique ». Pourtant, ce gouvernement a réuni un Comité interministériel du handicap tous les six mois, de nombreuses rencontres sur le sujet… « Les visios se sont enchaînées, mais ce n’est pas ça qui fait une concertation, balaie Arnaud de Broca. Nous n’avons pas eu l’impression d’être traités comme des partenaires. »

A voir si ces ambitieuses demandes trouveront écho les 3 et 15 mars, rendez-vous qui sert de signal de l’intérêt, ou non, des prétendants à l’Elysée. Le collectif assure avoir reçu quelques réponses positives. « On attend les candidats, les troisièmes couteaux ça ne nous intéresse pas !, prévient son président. Peut-être que les candidats pourront s’intéresser aux 12 millions de personnes [touchées par un handicap]… et autant d’électeurs. »

Source 20 MINUTES.

Éducation : dans le Val-de-Marne, la colère des accompagnants d’élèves souffrant de handicap…

Parents d’élèves et enseignants ont organisé ce samedi la première « Chandeleur de l’éducation ».

Une vente de crêpes au profit des accompagnants d’élèves souffrant de handicap qui sont en grève, mais aussi une occasion de redire toutes leurs revendications actuelles.

Salaires, conditions de travail... Les accompagnants d'élèves handicapés ont organisé un événement revendicatif à Vitry, samedi 5 février. LP/L.P.

 

Elle y a passé du temps, mais les crêpes maison toutes fraîches ont été faites avec le cœur. Cette maman de Vitry est arrivée avec une pile de gourmandises à vendre sur le parvis du musée d’art contemporain le Mac Val, ce samedi après-midi. « Je me suis organisée, il n’était pas question de ne pas participer à cette première Chandeleur de l’éducation ». Un moment convivial et revendicatif, une grande première organisée par les parents d’élèves FCPE et les syndicats d’enseignants CGT, FSU, Snuipp et SUD pour redire les revendications du moment.

« Je suis contente de pouvoir participer à mon niveau, assure la maman venue avec ses deux filles. L’argent collecté ira aux grévistes parmi les accompagnants d’enfants porteurs de handicap, leur situation est catastrophique ! »

« Mon salaire est de 764 euros. Même en rêve, je ne peux pas aller à Ibiza »

Cette première Chandeleur de l’éducation permet de compléter la cagnotte en ligne des AESH, les accompagnants d’élèves en situation de handicap, en grève depuis un mois. Sur les pancartes de ces grévistes présents ce samedi, les slogans n’épargnent pas le ministre de l’Éducation. « Je suis AESH, mon salaire est de 764 euros. Même en rêve, je ne peux pas aller à Ibiza », référence à peine voilée au séjour de Jean-Michel Blanquer dans les Baléares à quelques jours de la reprise scolaire de janvier et à la veille de la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire dans les écoles.

« On nous dispatche sur plusieurs écoles, on ne nous donne que quelques heures d’accompagnement par enfant, mais personne ne pense que beaucoup de ces élèves ne peuvent tout simplement pas aller en classe si nous ne sommes pas avec eux, tempêtent Karima et Aïcha. Si on tient avec ce salaire de misère, c’est pour eux, mais beaucoup de nos collègues démissionnent. »

Les parents comme les organisations syndicales ont refusé de participer la semaine dernière au conseil d’éducation nationale (CDEN). Une prochaine rencontre est à l’agenda de ce mardi. « Ça ne peut pas continuer comme ça », tonne une enseignante.

Plusieurs interventions lors de cette Chandeleur ont permis aux participants de redire leurs revendications. « Nous voulons rappeler notre opposition au projet de suppression de 160 classes dans le Val-de-Marne, dans le premier degré à la rentrée, et de centaines d’heures dans le secondaire, insiste Lionel Barre, coprésident de la FCPE 94. Entre le protocole sanitaire contraignant et les quelque 500 enseignants absents chaque jour en ce moment, il faut une sacralisation des moyens, des remplaçants, pas des suppressions de classes ! »

De nombreux parents ont d’ailleurs tenu à témoigner ce samedi, comme celle-ci qui conclut par l’exemple : « Ma fille qui est en CM1 a pu avoir six jours d‘école seulement au mois de janvier ! »

Source LE PARISIEN.