Éducation : dans le Val-de-Marne, la colère des accompagnants d’élèves souffrant de handicap…

Parents d’élèves et enseignants ont organisé ce samedi la première « Chandeleur de l’éducation ».

Une vente de crêpes au profit des accompagnants d’élèves souffrant de handicap qui sont en grève, mais aussi une occasion de redire toutes leurs revendications actuelles.

Salaires, conditions de travail... Les accompagnants d'élèves handicapés ont organisé un événement revendicatif à Vitry, samedi 5 février. LP/L.P.

 

Elle y a passé du temps, mais les crêpes maison toutes fraîches ont été faites avec le cœur. Cette maman de Vitry est arrivée avec une pile de gourmandises à vendre sur le parvis du musée d’art contemporain le Mac Val, ce samedi après-midi. « Je me suis organisée, il n’était pas question de ne pas participer à cette première Chandeleur de l’éducation ». Un moment convivial et revendicatif, une grande première organisée par les parents d’élèves FCPE et les syndicats d’enseignants CGT, FSU, Snuipp et SUD pour redire les revendications du moment.

« Je suis contente de pouvoir participer à mon niveau, assure la maman venue avec ses deux filles. L’argent collecté ira aux grévistes parmi les accompagnants d’enfants porteurs de handicap, leur situation est catastrophique ! »

« Mon salaire est de 764 euros. Même en rêve, je ne peux pas aller à Ibiza »

Cette première Chandeleur de l’éducation permet de compléter la cagnotte en ligne des AESH, les accompagnants d’élèves en situation de handicap, en grève depuis un mois. Sur les pancartes de ces grévistes présents ce samedi, les slogans n’épargnent pas le ministre de l’Éducation. « Je suis AESH, mon salaire est de 764 euros. Même en rêve, je ne peux pas aller à Ibiza », référence à peine voilée au séjour de Jean-Michel Blanquer dans les Baléares à quelques jours de la reprise scolaire de janvier et à la veille de la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire dans les écoles.

« On nous dispatche sur plusieurs écoles, on ne nous donne que quelques heures d’accompagnement par enfant, mais personne ne pense que beaucoup de ces élèves ne peuvent tout simplement pas aller en classe si nous ne sommes pas avec eux, tempêtent Karima et Aïcha. Si on tient avec ce salaire de misère, c’est pour eux, mais beaucoup de nos collègues démissionnent. »

Les parents comme les organisations syndicales ont refusé de participer la semaine dernière au conseil d’éducation nationale (CDEN). Une prochaine rencontre est à l’agenda de ce mardi. « Ça ne peut pas continuer comme ça », tonne une enseignante.

Plusieurs interventions lors de cette Chandeleur ont permis aux participants de redire leurs revendications. « Nous voulons rappeler notre opposition au projet de suppression de 160 classes dans le Val-de-Marne, dans le premier degré à la rentrée, et de centaines d’heures dans le secondaire, insiste Lionel Barre, coprésident de la FCPE 94. Entre le protocole sanitaire contraignant et les quelque 500 enseignants absents chaque jour en ce moment, il faut une sacralisation des moyens, des remplaçants, pas des suppressions de classes ! »

De nombreux parents ont d’ailleurs tenu à témoigner ce samedi, comme celle-ci qui conclut par l’exemple : « Ma fille qui est en CM1 a pu avoir six jours d‘école seulement au mois de janvier ! »

Source LE PARISIEN.

 

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