Handicap à l’école : Michèle Victory a déposé une proposition de loi contre la précarité des accompagnants…

La proposition de loi de Michèle Victory (PS), députée de l’Ardèche, visant à lutter contre la précarité des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et des assistants d’éducation (AED), a été examinée jeudi 20 janvier en séance publique par l’Assemblée Nationale.

Handicap à l'école : Michèle Victory a déposé une proposition de loi contre la précarité des accompagnants

 

« La majorité LREM avait, en commission des affaires culturelles et de l’éducation, supprimé de nombreuses dispositions de ma proposition de loi et ainsi appauvri les débats », estime la parlementaire, qui avait déposé deux amendements pour remodifier la proposition de loi. Ils ont été rejetés par la majorité présidentielle.

« Je déplore la réécriture de mon texte qui prévoit désormais d’octroyer la possibilité au pouvoir réglementaire d’accorder un CDI après trois ans pour les AESH et six ans pour les AED, ce qui est très en deçà de mes propositions et revendications », indique Michèle Victory. Le texte doit encore être examiné par le Sénat.

Source LE DAUPHINE LIBERE.

Trisomie 21 : « Nous sommes une famille ordinaire », clame la mère de l’Extraordinaire Marcel…

Sur les réseaux sociaux, Carole Deschamps raconte la vie de son fils atteint de trisomie 21.

La famille de l'extraordinaire Marcel au grand complet.

 

« Un message à faire passer. » Carole Deschamps est la mère de Marcel, atteint de trisomie 21, et Basile. Sur Facebook et Instagram, elle raconte sa vie de famille et a publié un livre-témoignage, L’Extraordinaire Marcel (éd. Flammarion).

Avant d’avoir vos enfants, étiez-vous déjà instagrameuse ?

Absolument pas ! Au contraire, nous trouvions ridicule le fait de raconter sa vie sur les réseaux. Maintenant que je suis maman, je suis comme tout le monde, j’ai envie de les montrer parce qu’ils sont beaux. Mais nous avons surtout un message à faire passer. Avec ce compte, l’idée est de montrer comment la vie s’organise avec un enfant trisomique, que nous sommes une famille ordinaire.

Une famille ordinaire avec un enfant extraordinaire ?

Exactement. Nous racontons le quotidien de Marcel (à la première personne, car c’est lui que je fais parler), avec tout ce que cela contient de difficile aussi. Nous sommes des parents normaux, parfois épuisés, énervés. Tous les moments ne sont pas roses, je ne vais pas mentir. Je me bats d’ailleurs contre les photos parfaites et les filtres.

Le besoin de partager vos moments avec lui est-il né instantanément ?

Dès la naissance de Marcel, nous nous sommes demandé comment communiquer. Quand j’ai créé la page Facebook, Marcel avait 4 mois. C’était pour le 21 mars, Journée de la trisomie 21, une journée au cours de laquelle on arbore des chaussettes dépareillées pour montrer la différence. L’engouement a été tel qu’on a gardé la page et ouvert le compte Instagram. Il y a cinq ans, nous étions peu nombreux à faire cela, mais, aujourd’hui, il y a des dizaines de comptes comme le nôtre.

Est-ce le signe que le sujet est aujourd’hui abordé plus facilement ? 

Ça évolue petit à petit, mais c’est tout frais. En septembre, la diffusion [sur M6] du téléfilm Apprendre à t’aimer, qui a été visionné des millions de fois, y a aussi contribué. Le fait de mettre des visages sur nos histoires, sur ces enfants, est hyper important. C’est aussi pour cela que j’ai voulu témoigner de notre expérience dans L’Extraordinaire Marcel.

Recevez-vous de nombreux messages ?

Sur Instagram, c’est énorme. J’ai déjà dû supprimer les messages des « storys » parce qu’on en recevait près de 500 par jour et que je ne pouvais pas gérer ce flux. Ceux qui nous écrivent nous interrogent sur des choses concrètes relatives à la trisomie. D’autres nous remercient, car ce que l’on raconte les rassure. Certains ont des enfants atteints d’autres handicaps et se demandent comment surmonter cela.

Comment va Marcel, aujourd’hui ?

Très bien. Il fête ses 5 ans ce mois-ci et est en grande section de maternelle, avec l’aide d’une AESH [accompagnant d’élèves en situation de handicap] douze heures par semaine. La trisomie 21 est un syndrome bien pris en charge, avec peu d’inconnues. C’est un peu la Rolls-Royce du handicap !

Source 20 MINUTES.

HANDICAP : Le PIAL des collèges de Dijon demande à être renforcé…

Le collège Les Lentillères est depuis le 1er septembre dernier l’établissement pilote du PIAL «des collèges de Dijon».

HANDICAP : Le PIAL des collèges de Dijon demande à être renforcé

 

La nouvelle entité englobe sept établissements publics locaux d’enseignement, dont 6 collèges à Dijon – Les Lentillères, Le Parc, André Malraux, Henri Dunant, Gaston Roupnel, Marcelle Pardé – et le collège Boris Vian de Talant.

61 élèves accompagnés, 43 AESH

61 élèves sont accompagnés de manière individuelle ou mutualisée , répartis sur les différents établissements. Le PIAL assure la gestion de 43 AESH, dont 34 effectuant un service complet sur un établissement unique, 3 AESH devant exercer un service partagé sur deux établissements maximum. 6 AESH dites «collectives» exercent au sein de dispositifs de type ULIS.

Vendredi 26 novembre 2021, dans la continuité du comité national de suivi de l’école inclusive qui s’est tenu lundi 22 novembre au ministère de l’Éducation nationale, la rectrice de l’académie de Dijon Nathalie Albert-Moretti s’est rendue au collège Les Lentillères aux côtés de Pascale Coq, DASEN de Côte-d’Or, pour rencontrer les AESH de l’établissement et échanger sur la question de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

Le Pôle présenté en est donc à ses débuts. Sur les 765 heures correspondant aux besoins d’accompagnement, les moyens sont actuellement de 707 heures. Malgré le recrutement de 4 AESH en début d’année scolaire, la balance reste négative.

L’école inclusive dans la proximité

Ayant insisté sur la pertinence de ces Pôles dans le cadre de l’école inclusive «pour assurer une scolarisation de qualité à tous les élèves», de même que Pascale Coq a assuré que ces entités sont formées selon «une cohérence territoriale» en Côte-d’Or, la rectrice de l’académie de Dijon a défendu une structure qui ne demande qu’à être développée et renforcée par les échanges et réunions de travail entre les différents acteurs du dispositif.

Laurence Bourse, principale du collège Les Lentillères et copilote du PIAL, a en quelque sorte corroboré ces propos en affirmant qu’un tel Pôle ne peut être développé et géré que dans la proximité.

Au sein du PIAL «des collèges de Dijon», les AESH reconnaissent un cadre d’exercice de qualité, tout en demandant que soit davantage considérés leurs emplois du temps et leurs accompagnements, dépassant les heures effectives en comptant l’investissement entourant l’accompagnement concret de l’élève.
Renforcer les liens entre les élèves en difficulté, leurs AESH et les enseignants est une des pistes d’amélioration du suivi des élèves.

Source INFOS DIJON.

Manche : encore trop d’enfants en situation de handicap sans accompagnement à l’école…

À la veille d’un conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN), la FSU alerte sur la question de l’accompagnement à l’école des enfants en situation de handicap.

La FSU alerte sur le manque d'AESH dans les écoles.

 

Le compte n’y est visiblement pas, et la question de l’accompagnement à l’école des enfants en situation de handicap est récurrente dans la Manche.

À la veille d’un conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN), la FSU vient d’adresser aux membres de cette instance et au préfet un courrier « pour les alerter sur cette situation honteuse ».

De la « maltraitance »

« Le CDEN étant un lieu majeur de prise de décision pour la scolarité des enfants, il nous semble indispensable que chaque membre intervienne de tout son poids afin que la maltraitance des élèves en situation de handicap, de leurs camarades de classe, de leurs familles et de leurs enseignants cesse enfin », écrivent Martine Quesnel et Jérôme Dutron, co-secrétaires départementaux du syndicat.

« Nous savons que plusieurs dizaines d’élèves de la Manche n’ont pas du tout d’accompagnement alors même qu’une notification de la Maison départementale l’autonomie (MDA) le stipule. »

Le syndicat dénonce l’attitude des services de l’Éducation nationale qui « réétudieraient le temps d’accompagnement » des enfants en attribuant « une poignée d’heures ! »

« Un manque de transparence »

Selon le syndicat, la situation s’est fortement dégradée depuis la création des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) avec la mise en place de temps partagé pour pallier le manque d’AESH.

On déshabille Pierre pour habiller Paul. L’aide accordée à chaque enfant est mécaniquement en baisse. Et confine au saupoudrage.

Dans un département qui s’affiche 100 % inclusif, cette situation détonne. La FSU réclame un travail sérieux sur le sujet et des recrutements.

« Combien d’élèves sont sans encadrement malgré leur notification MDA ? À plusieurs reprises, nous avons questionné l’inspectrice d’Académie pour connaître ces chiffres. À chaque fois, elle nous a annoncé son ignorance en la matière, ce qui est, pour nous, surprenant et inacceptable. Nous ne pouvons tolérer un tel manque de transparence. »

Source 20 MINUTES.

 

Le député mayennais Yannick Favennec plaide pour un vrai statut de fonctionnaire pour les AESH…

Lors d’une séance à l’Assemblée Nationale, le député centriste de la Mayenne, Yannick Favennec, a demandé au ministre de l’Education Nationale d’améliorer les conditions salariales et le statut des AESH, les accompagnants d’élèves en situation de handicap.

Le député de la Mayenne Yannick FAVENNEC

 

Ce sont des femmes et des hommes qui assurent une mission utile, importante, déterminante au sein des écoles. Les AESH, les accompagnants d’élèves en situation de handicap, sont malheureusement les parents pauvres de l’Education Nationale. Leur salaire est en moyenne de 800 euros par mois, ce qui signifie que certains d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté.

« Les AESH aiment leur métier mais certains envisagent de démissionner »

Lors d’une séance à l’Assemblée Nationale, le député centriste de la Mayenne, Yannick Favennec, a interpellé le ministre de l’Education Nationale sur les conditions de travail, le salaire et le statut des AESH « maillons essentiels du vivre ensemble au sein d’une établissement scolaire, qui souffrent d’une manque de reconnaissance et de mauvaises conditions de travail », assure le parlementaire qui plaide en faveur d’« un réel statut de fonctionnaire ». 

Source FRANCE BLEU.

École et handicap : mal considérés, précarisés, des AESH de Haute-Vienne témoignent…

Les Assistants aux élèves handicapés (AESH) ne parviennent pas à trouver leur place au sein de l’Éducation nationale.

Pourtant, plus de 4.000 élèves, dans l’académie de Limoges, relèvent du dispositif de l’école inclusive vantée par le ministère et dont ils sont le pilier.

École et handicap : mal considérés, précarisés, des AESH de Haute-Vienne témoignent

Autisme, déficience physique ou intellectuelle, troubles du comportement… Les AESH sont des professionnels polyvalents, chargés d’assister sur le terrain, dans les classes, les enfants en situation de handicap scolarisés en milieu dit “ordinaire”. Une mission difficile assortie d’un statut précaire…

« On doit protéger les enfants, tant qu’on le peut ».

Lila* (47 ans)

« J’ai commencé il y a onze ans, explique Lila, 47 ans, AESH dans une Ulis (2) à Limoges. J’ai de la chance, je suis désormais à temps complet et je gagne le SMIC. Ce n’est pas le cas de la plupart de mes collègues. Beaucoup ne sont qu’à tiers temps. Nous travaillons dans des classes bruyantes, avec des élèves autistes. Il peut y en avoir jusqu’à quatre dans une classe. Ce sont des enfants qui ont besoin d’énormément de temps et de présence. Il faut leur réexpliquer les consignes, adapter les tâches demandées pour les rendre compréhensibles, travailler sur l’écriture… »

« Il y a cinq ans que je n’ai pas été évaluée sur mon travail »

Lila (AESH dans une Ulis de Limoges)

En dépit de conditions difficiles, Lila dit avoir trouvé du sens dans son travail. « Mon but, c’est de les aider à trouver leur place dans la classe. Les aider à comprendre ce qui se passe autour d’eux, les valoriser devant leurs camarades, les protéger tant qu’on peut. Quand on les voit se faire des copains, on est heureux. Le problème, c’est qu’on est sans cesse sous-estimées. Par exemple, on n’assiste pas aux ESS (suivi de scolarité) qui réunissent pourtant toute l’équipe pédagogique. Dans le second degré, on n’est jamais consultés, jamais convoqués, même les profs sont surpris que l’on ne soit pas davantage associés au suivi de ces enfants alors que nous les assistons au quotidien. »

La formation?? « Rien, ou presque », lâche Lila, dépitée. « J’ai bénéficié de 60 heures lors de ma 3e année en tant qu’AESH, alors que ça faisait déjà 2 ans que je travaillais avec un enfant autiste. Sur ces 60 heures, on peut dire que 20 heures m’ont réellement été utiles. Le reste, on pourrait très bien le trouver nous-mêmes sur un site internet. J’ai demandé une formation spécifique sur la problématique des enfants autistes. Rien. Il y a 5 ans que je n’ai pas été évaluée sur mon travail. »
« Quand on voit un sourire et de la gratitude sur le visage d’un enfant, on se dit qu’on n’est pas là pour rien. Mais avec les années, on s’use. »

Lila décrit un plan de carrière inexistant, un avenir professionnel sans horizon. « J’ai commencé en CDD, j’ai attendu six ans avant d’obtenir enfin un CDI. On n’a aucune perspective de carrière, aucune ouverture vers des concours internes. C’est aussi pour cela que les AESH sont discrets et ne s’expriment pas beaucoup sur leur précarité. On préfère ne pas faire de vagues, on attend, on vit sans cesse dans la peur de perdre notre travail. »

Titulaire d’un diplôme bac + 3, Lila songe aujourd’hui à changer de voie tant qu’il est temps, mais non sans amertume. « Heureusement qu’on a des élèves sympas. Quand on voit un sourire, de la gratitude sur leur visage, on se dit qu’on n’est pas là pour rien. À leur contact on apprend des choses de la vie. Mais avec les années on s’use. Lorsque j’ai débuté j’avais des enfants en bas âge, je pensais que faire ce métier m’apporterait beaucoup à la fois sur le plan familial et professionnel. Maintenant je ne vois plus mon avenir, j’ai l’impression que je suis arrivée au bout du bout. »

Cathy, 65 ans. « Je gagne 640 euros par mois, il y a 10 ans que je demande un temps plein ».

À 65 ans, Cathy se désespère de n’avoir toujours pas les moyens de partir à la retraite.  « Je gagne 640 euros par mois. Je suis en CDI à mi-temps depuis dix ans… et depuis dix ans, je demande un temps plein que je n’ai jamais obtenu alors qu’il y a des enfants qui ont d’énormes besoins », explique cette AESH en poste en Ulis dans la périphérie de Limoges, et contrainte de prendre un 2e emploi pour compléter ses revenus. « J’habite loin, aucun frais de déplacement n’est pris en charge. Mais ce n’est pas le plus grave. Cette année, je n’ai qu’un seul élève, 20 heures par semaine, mais l’an dernier j’avais quatre élèves à la fois. C’est ridicule. On arrive en classe, on ne connaît même pas les programmes et on est censé les aider. Un des élèves n’avait droit qu’à deux heures par semaine alors que ses besoins étaient immenses. Qu’est-ce que vous voulez faire avec deux heures?? Non seulement nous sommes mal payés, mal considérés, mais on ne nous donne même pas les moyens de remplir notre mission. »

Rose, 30 ans : « Quand il y a eu un problème dans la journée, je me demande toujours si c’est de ma faute. »

« Cette année, officiellement je suis chargée de suivre un seul élève. Officieusement, j’en ai quatre. » À 30 ans, Rose affiche le sourire insouciant d’une adolescente. Pourtant, cette jeune mère de famille, AESH depuis un an et demi dans une école primaire au sud de Limoges, vit sous une pression constante. « Je voulais travailler avec des enfants handicapés et c’est le premier emploi que j’ai trouvé. J’ai un CAP petite enfance, ça aide un peu. Mais franchement, je ne m’attendais pas à ça… »

Pour 770 euros par mois, Rose assiste un enfant en classe une vingtaine d’heures par semaine. « 20h10 exactement ! C’est sur le contrat », sourit la jeune femme. Mais dans sa classe, quatre enfants en situation de handicap se côtoient et trois n’ont aucune aide.  « Alors quand ça déraille, je vais voir les autres et je tente de gérer, explique Rose. C’est le seul moyen de préserver une vie de classe acceptable. La maîtresse est fatiguée et moi aussi. Pourtant ça fait à peine deux mois qu’on est rentrés. »

Autisme, troubles du comportement : Rose doit gérer tous les profils que prévoit, sur le papier, la politique d’inclusion du handicap en “milieu scolaire ordinaire” voulue par le ministère de l’Éducation. Comme l’immense majorité de ses collègues, elle n’a quasiment reçu aucune formation.

« Quand il y a eu un problème dans la journée, ça me “bouffe” ma soirée. Je me demande si c’est de ma faute. Quand un enfant n’intègre pas une notion, je me dis : est-ce lui, est-ce moi??  »

Rose, 30 ans (AESH dans une école au sud de Limoges)

« Ce sont des enfants qui ne fonctionnent pas comme nous. Ça ne se passe pas toujours bien. Quand il y a eu un problème dans la journée, ça me “bouffe” ma soirée. Je me demande si c’est de ma faute. Quand il n’intègre pas une notion, je me dis : est-ce lui, est-ce moi?? Et s’il devient violent (parce que parfois ça arrive), comment fait-on?? Doit-on s’écarter au risque qu’il se fasse mal?? Ou le contenir au risque de se mettre nous-mêmes en danger?? »

Rose décrit des conditions de travail parfois épuisantes. « Ça peut paraître un détail, mais on n’a même pas de mobilier adapté. Quand on est dans des petites classes, on s’assoit sur les chaises des enfants, on se bousille le dos et les jambes. Et psychologiquement c’est très dur, on ne peut pas faire longtemps ce métier (si on peut appeler ça un métier) si l’on n’est pas soutenus par des formateurs et une hiérarchie. Or nous n’avons ni formateurs ni vraie hiérarchie. On a l’impression qu’on est juste là pour permettre à l’administration d’être en conformité avec la loi et les effets d’annonce politique. Clairement, ils ne veulent pas mettre de l’argent dans l’école inclusive. Je ne sais pas si les parents se rendent compte de la situation. Ce sont leurs enfants qu’on abandonne?! »

(*) Les prénoms ont été modifiés. (2) Unité localisée pour l’inclusion scolaire

Source LE POPULAIRE.

Accompagnement d’élèves en situation de handicap : « Des problèmes de recrutement » dans le Calvados…

Face aux voix qui s’élèvent ici et là pour déplorer le manque d’effectifs d’accompagnants d’élèves en situation de handicap, la direction académique du Calvados fait le point et évoque un problème de recrutement.

Un accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH) auprès d'une élève (photo d’illustration).

 

Pour les élèves en situation de handicap du Calvados, bénéficier de l’accompagnement d’un AESH n’est pas toujours chose aisée, à en croire le témoignage de plusieurs parents. Et ce malgré une notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

La rédaction de Caen a interrogé Françoise Lay, secrétaire générale de la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) du Calvados, à ce sujet.

Françoise Lay, quelle est la situation dans le département pour les élèves en situation de handicap ?

Ils sont 4 414 dans le Calvados, scolarisés de la maternelle à la terminale, dont 2 234 qui ont fait l’objet d’une notification de la part de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Ces notifications précisent les besoins en termes d’accompagnement humain et matériel.

Pour permettre la scolarisation de ces jeunes, nous avons recruté 1 206 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Ces AESH sont répartis dans des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial).

Ces structures, basées sur le principe de la mutualisation, permettent un accompagnement au plus près des élèves et autorisent davantage de réactivité et de souplesse. C’est une expérimentation que nous menons depuis deux années maintenant.

Plusieurs témoignages évoquent des problèmes de moyens qui empêcheraient de mettre en œuvre efficacement cet accompagnement. Qu’en est-il ?

Je pense que les moyens affectés à l’organisation des Pial sont conformes aux besoins recensés. J’ajoute qu’un plus des effectifs que je vous ai cités, nous consacrons une enveloppe annuelle de 200 000 € pour l’acquisition de mobilier, de matériel informatique et bureautique. Et je précise également que nous traitons, chaque semaine depuis la rentrée, une trentaine de nouvelles situations d’élèves en situation de handicap.

Dans ce cas, pourquoi certains élèves ne bénéficient-ils pas du nombre d’heures prévu par les notifications de la MDPH ?

Il faut reconnaître que nous rencontrons une problématique de recrutement dans certaines zones, essentiellement des zones rurales. Nous manquons de candidats.

Le principe des Pial implique une mobilité de la part des AESH qui doivent intervenir parfois sur plusieurs établissements. Cela peut peut-être décourager certaines personnes. Mais je le répète, cette organisation est conçue pour coller au plus près des besoins des élèves.

Source OUEST FRANCE.

Corte : le dispositif Ulis pour accompagner les collégiens en situation de handicap…

Le dispositif Ulis – à la cité scolaire Pascal-Paoli – permet à des collégiens ayant des difficultés d’apprentissage de pouvoir suivre une scolarité la plus normale possible, à l’aide de cours individualisés et du soutien d’un AESH.

Claude Le Goff leur apporte un enseignement individualisé.

 

Chacun d’eux a des atouts. Et des faiblesses différentes. Pour permettre à ces élèves de suivre une scolarité la plus normale possible, le dispositif Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) les accompagne de la 6e à la 3e. « Chacun d’eux est inclus dans une classe du collège, avec un pourcentage plus ou moins important selon ses capacités. Certains sont inclus à 100 %« , décrit Claude Le Goff, coordonnatrice du dispositif à la cité scolaire Pascal-Paoli de Corte, et enseignante avec service extérieur de poste.

Ils sont réunis pour certains cours en commun.

Les élèves du dispositif Ulis partagent certains cours en commun. - Photo José Martinetti

Leur enseignante prépare des cours spéciaux, adaptés à chacun, pour leur permettre d’acquérir les apprentissages qui leur manquent. Un AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap) se rend avec eux en classe – pour aider à la prise de notes ou à comprendre une consigne – et apporte un soutien pour faire leurs devoirs et préparer leurs contrôles. Certains auront des difficultés de mémorisation ou de concentration. D’autres, d’apprentissage du langage ou de l’écriture. D’autre encore à effectuer des calculs, ou même pour exécuter certains gestes… « C’est à moi de m’adapter à leurs difficultés d’apprentissage et non l’inverse », poursuit l’enseignante.

Apprendre de manière ludique et concrète

Et pour y parvenir, rien de mieux que des exercices concrets et ludiques. Lundi matin, la première partie du cours était consacrée aux mathématiques. Pour comprendre de grands nombres abstraits, rien de mieux que de redonner une valeur concrète aux chiffres. Ainsi les unités seront des jetons, les dizaines des boîtes (de 10 jetons), les centaines des valises et les unités de milliers des malles. Pendant que les plus grands travaillent sur le calcul, les plus jeunes se penchent sur la symétrie en reproduisant une image de jardin à la française sur un calque, reporté ensuite en miroir sur la feuille afin de « poursuivre le jardin ».

Au bout d’une heure, place à l’orthographe, à l’aide d’une plateforme éducative ludique. Et là, on sent que les élèves s’amusent beaucoup. Un des jeux demande de mémoriser très vite un mot. Puis viennent des petites phrases de dictée, qu’ils s’amuseront à changer de temps ou à conjuguer au pluriel. Avant de passer au traditionnel jeu du pendu. Ici pas de note, seulement des apprentissages acquis, non acquis ou en cours d’acquisition. Sans l’aide du dispositif Ulis, ces élèves risqueraient tout simplement le décrochage.

« J’ai des difficultés à l’écrit, remarque Mathis, élève de 5e. Avec mon ergothérapeute je travaille sur ordinateur et je fais beaucoup de progrès ! Bientôt je vais avoir un ordinateur pour mieux suivre. » Le collégien assiste à la plupart des cours en inclusion, mêlés aux autres élèves de son âge : physique, SVT, histoire, musique, EPS… il a surtout des difficultés en français et à l’écrit. D’autres seront plus embêtés par les maths comme Lætitia et Andrea (qui a aussi un peu de mal en français). Certains ont une mémoire plus gestuelle, visuelle ou encore auditive.

Parfois, ces difficultés ne sont pas acceptées par leurs camarades de classe, ou leur famille. Parfois aussi, ils ont des difficultés pour trouver un spécialiste dans le Cortenais (orthophoniste, spécialistes du développement psychomoteur…) « Je me fiche de savoir quel est leur trouble, remarque leur enseignante. Ce qui m’intéresse est comment faire pour qu’ils avancent. J’ai quatre ans pour trouver une solution. Souvent ils s’orientent vers un CAP ou un Bac Pro. Mon but est que, lorsqu’ils sortent d’ici, ils puissent avoir un métier. »

Source CORSE MATIN.

Rentrée scolaire. « L’accompagnement des élèves en situation de handicap est insuffisant »…

C’est la rentrée aussi pour les enfants en situation de handicap et leurs accompagnants.

Une aide humaine « indispensable » pour ces élèves, mais bien souvent « insuffisante ».

Le manque d'accompagnement peut entraîner l'échec scolaire de l'élève.

 

Jeudi 2 septembre, c’était aussi la rentrée pour les enfants porteurs de handicap. Une rentrée souvent synonyme de stress pour eux et pour leurs parents, car non seulement il faut être prêt à débuter une nouvelle année scolaire, mais c’est aussi à la rentrée qu’ils vont connaître l’accompagnement réel dont bénéficiera l’élève.

12 heures d’aide… Au lieu de 18

Enola entre en CP à l’école de Boissey-le-Châtel. Elle est atteinte d’un trouble autistique. La Maison départementale des personnes handicapées de l’Eure (MDPH) a reconnu sa pathologie et lui a octroyé une « aide humaine individuelle » à hauteur de 18 h par semaine.

Pourtant, l’an passé, ses parents ont appris par le biais de l’école qu’elle n’allait être accompagnée que 12 h. Ses parents remuent alors ciel et terre pour qu’elle puisse avoir l’accompagnement dont elle a besoin. « J’ai appelé l’Académie, le collège de Grand Bourgtheroulde qui distribue les heures d’accompagnement… Puis j’ai fini par appeler la presse », raconte Julien Castro, le père d’Enola.

Il en informe alors l’Académie, qui « dans l’heure qui suit a débloqué les 6 h manquantes ».

« C’est grave d’avoir à en arriver là, il faut faire du bruit pour obtenir justice »

Julien CastroPère d’Enola

Cette année, la fillette devrait avoir droit à ses 18 h d’accompagnement. « Cela devrait bien se passer, on espère », appuie le papa, en précisant que « l’école a tout fait pour que cela se passe au mieux ». Car sans accompagnant d’élèves en situation de handicap (les AESH), Enola a des troubles de l’attention et a du mal à se concentrer en classe. « L’AESH lui réexplique les consignes, la rassure. »

Sans AESH, c’est aussi plus difficile pour l’instituteur de faire classe, car Enola a besoin d’une attention particulière. C’est en partie pour cela, et aussi parce qu’elle se fatigue vite, que Julien Castro devra garder sa fille à la maison, « au moins tous les lundis matin » cette année, comme l’an passé.

Une situation possible car le papa travaille à la maison, mais qui révèle une autre problématique du manque d’accompagnement des élèves en situation de handicap. « Si je ne travaillais pas chez moi, comment on ferait ? »

Problème récurrent

Pour Élise Saegaert, présidente de l’association Préhandys276 au Thuit de l’Oison, qui vient en aide aux familles d’enfants porteurs de handicap, le manque d’accompagnement est une problématique « récurrente ».

C’est le Pial (pôle inclusif d’accompagnement localisé), mis en place par l’Éducation nationale, qui coordonne la distribution des heures d’aide humaine et organise le travail des AESH. Chaque année, en fonction du nombre d’enfants à accompagner, un nombre d’heures d’accompagnement est déterminé et c’est au collège référent du Pial de distribuer les heures en fonction des élèves.

« Le problème, c’est que bien trop souvent les heures calculées ne correspondent pas au besoin sur le terrain et qu’il faut donc priver des enfants d’heures d’accompagnement pour que d’autres puissent être aidés, eux aussi »

Elise SaegaertPrésidente de Préhandys276

Témoignage d’une AESH. « J’ai adoré ce métier, mais j’arrête »

Lucie* est accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) depuis bientôt 9 ans. Elle dit avoir « adoré » ce métier mais décide aujourd’hui d’y renoncer.
Sur des feuilles, Lucie* a noté toutes les raisons pour lesquelles elle choisit aujourd’hui de ne pas continuer à être AESH, pour être sûre de ne rien oublier lors de notre rencontre. Cela fait bientôt neuf ans que la jeune maman exerce cette profession, et quelques années qu’elle travaillait dans des écoles du Neubourg. Aujourd’hui en arrêt maladie longue durée pour des raisons de santé, l’accompagnante l’affirme : elle ne reprendra pas le chemin de l’école.

Manque de formation

C’est pourtant un métier qu’elle a « adoré ». « On voit l’enfant progresser, on le rassure, le guide, c’est satisfaisant. » Mais elle en est aujourd’hui « dégoûtée ».
Il y a déjà le manque de formation. Il y a neuf ans, alors qu’elle était à la recherche d’un travail, elle répond à une offre de Pôle emploi. Elle se retrouve rapidement engagée et envoyée dans une première école. « Je n’avais pas été formée. » Ce n’est que quelques mois plus tard que Lucie recevra des formations, 60 heures au total. « C’est complètement insuffisant. »

« Travailler la boule au ventre »

En neuf ans, Lucie a principalement accompagné des enfants atteints d’autisme, mais aussi une fillette dyslexique ou encore un garçon en fauteuil roulant.
Malgré l’expérience, la femme se retrouve parfois démunie face à ces enfants « compliqués à gérer ». « Il y en a qui font des crises de nerfs, une fillette était insultante, violente envers ses camarades et envers moi. Des fois, je ne savais pas gérer la situation », confie-t-elle.
Si elle a toujours pu compter sur l’équipe enseignante, Lucie estime s’être sentie souvent « seule ». « Lorsque j’ai demandé au rectorat de changer d’enfant car je n’en pouvais plus, on me l’a refusé. » Lucie se retrouve alors à « travailler la boule au ventre ».
L’accompagnante ressent aussi un grand manque de reconnaissance. « On est des pions », dit-elle. D’une année à l’autre, les accompagnants peuvent être changés d’établissement, changer d’enfant. « On nous dit de ne pas nous attacher, mais on est humains. Souvent à la rentrée on ne sait même pas dans quel établissement on va travailler, quel enfant on va accompagner ni quelle est sa pathologie. » Les accompagnants en « aide humaine mutualisée », comme Lucie, aident plusieurs enfants, parfois dans des établissements différents. « Il faut jongler avec le planning. »

780 euros par mois

Lucie s’estime en situation de précarité. Travaillant 24 heures par semaine (avant d’être arrêtée), elle touchait 780 euros par mois. « J’étais obligée de compléter avec une autre activité, mais je n’atteignais même pas les 1 000 € par mois », avance-t-elle. « C’est un métier qui est dur physiquement et moralement et on n’a pas de reconnaissance financière. » Les AESH n’obtiennent d’ailleurs pas de contrat en CDI tout de suite, Lucie a dû attendre six ans avant qu’on lui en propose un, qu’elle a finalement refusé.

*Lucie a souhaité garder l’anonymat

« Question d’argent »

La situation est d’autant plus délicate qu’avant la création des Pials, il y a trois ans, chaque enfant se voyait octroyer un nombre d’heures d’accompagnement par semaine, comme c’est le cas pour Enola. « Maintenant, ceux qui ont des heures dans leur notification MDPH bénéficient d’une aide individuelle, mais la majorité des enfants en situation de handicap a une aide mutualisée. »

Cela signifie qu’un AESH doit s’occuper de plusieurs enfants par semaine, donc répartir son temps entre eux. « En aide mutualisée, la moyenne des heures d’accompagnement est de 12 h par semaine, mais ça peut être beaucoup moins, vu que ce n’est plus indiqué sur la notification. »

C’est d’ailleurs cette question qui a été au cœur d’une polémique, en décembre dernier à l’école du Thuit-de-l’Oison. Les enfants en situation de handicap, qui étaient tous accompagnés 12 h par semaine, ont vu leurs heures d’aide réduite à 8 h, déclenchant la colère des parents et une manifestation devant l’école.

« Comme il n’y a pas d’heures indiquées dans la notification MDPH, on peut nous retirer des heures et on a très peu de recours », déplore Élise Saegaert. Face à la mobilisation, l’Académie avait fini par maintenir les enfants aidés 12 h par semaine.

« Une réelle souffrance pour l’enfant »

« Tout est une question d’argent. On nous fait comprendre que les enfants handicapés, ça coûte cher à la société. Mais ne vaut-il pas mieux investir pendant 15 ans pour que ces enfants sachent lire, écrire, compter, plutôt que devoir, tout le reste de leur vie, les assister ? »

Elise SaegaertPrésidente de Préhandys276

Pour les familles qu’aide Élise Saegaert dans le cadre de son association, le manque d’accompagnement est un poids en plus. « C’est la double peine. Le dossier MDPH est déjà dur à monter. Et au final, on se retrouve avec des heures manquantes, insuffisantes. »

Le manque d’accompagnement est aussi « une réelle souffrance pour l’enfant, qui provoque des phobies scolaires, les met en situation d’échec scolaire ».

Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Courrier de l’Eure dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.

Source ACTU.FR

Handicap à l’école : « Il faut toujours batailler », témoigne une maman…

Maman d’une petite fille handicapée de 7 ans, Constance Tiranzoni témoigne de difficultés autour de la prise en charge de son enfant à l’école. Port du masque, interventions de professionnels de santé, propos maladroits…

« Il faut toujours batailler », explique-t-elle.

Handicap à l’école : "Il faut toujours batailler", témoigne une maman

 

« Madame, nous n’avons pas à nous soumettre à vos exigences ». Ce fut la phrase de trop. Celle qui a littéralement fait bondir Constance Tiranzoni, maman d’une petite Rose, âgée de 7 ans et lourdement handicapée à cause d’une maladie dégénérative progressive. Une phrase en réponse à sa demande, en juin dernier – « portée par une enseignante référente », insiste-t-elle de faire intervenir une ergothérapeute dans la classe de sa fille, scolarisée en CP dans une école du département. Rose devant changer d’établissement à la rentrée de septembre, l’objectif était de « repérer les aménagements pour favoriser ses apprentissages » dans sa nouvelle école et éviter ainsi « qu’elle ne reparte à zéro ».

« Elle ne voyait pas l’intérêt »

Dès le départ, la maman dit avoir senti des réticences venant de l’enseignante. « Elle m’a dit qu’elle ne connaissait pas l’ergothérapeute et qu’elle ne voyait pas l’intérêt », rapporte-t-elle. Ses craintes s’avèrent fondées. L’Éducation nationale refuse l’intervention de l’ergothérapeute. L’enseignante évoque l’organisation d’« une sortie scolaire » ainsi que « deux AESH et une maîtresse du Rased déjà présente les mardis », expliquant ne pas vouloir « surcharger davantage sa classe ».

L’ergothérapeute proposait pourtant deux autres dates et aussi d’intervenir avant ou après la classe. À la maman, qui demande des explications, la directrice de l’établissement oppose une fin de non-recevoir. Le ton monte jusqu’à cette phrase : « Madame, nous n’avons pas à nous soumettre à vos exigences ». « Ça m’a étranglée. Ce ne sont pas des exigences. C’est un droit. Je dirais plutôt que c’est l’enseignante qui ne veut pas se soumettre à sa fonction ! Je pense que quand on est enseignant, on a envie d’aider son élève ! Trouver 20 minutes après la classe… »

« Si je n’avais pas grondé, il ne se serait rien passé ! »

Au lendemain de cette discussion houleuse, la maman reçoit un mail annonçant que d’autres dates seront proposées. Finalement, l’intervention de l’ergothérapeute se déroulera bel et bien. « Mais si je m’étais arrêtée là, si je n’avais pas grondé, il ne se serait rien passé ! », soutient Constance Tiranzoni. « C’est toujours très difficile. Il faut toujours batailler. J’ai assez de combats comme ça ! », lâche la jeune femme qui a quitté son emploi pendant trois ans pour répondre aux besoins de sa fille et travaille désormais une semaine par mois.

« Vous n’avez pas envie que votre fille soit heureuse comme les autres ? »

Et de relater un second « incident », en novembre 2020, au moment de l’obligation de port du masque. Rose, du fait de son handicap, avait une dérogation médicale pour ne pas le porter en classe. Mais l’école aurait proposé de faire passer l’enfant chez les maternelles -qui ne portaient pas de masques- pour ne pas « perturber » le reste de sa classe. Ou de la laisser avec ses camarades à condition de poser des parois de plexiglas autour d’elle. « J’ai entendu : “Vous n’avez pas envie que votre fille soit heureuse comme les autres enfants ?”», rapporte Constance Tiranzoni. « Dans ces cas-là, qu’est-ce qu’on fait ? Comment doit-on faire ? On a juste envie d’aller se pendre », regrette la maman. « Il y a des enseignants formidables, mais il faudrait revoir la formation », poursuit la jeune femme, appelant à davantage de modules sur le handicap. Elle affirme avoir souhaité témoigner « non pas pour que l’on s’apitoie sur [son] sort » mais « pour tous les autres parents  ». « Pour les encourager à ne pas se taire. »

Source EST REPUBLICAIN.