Corte : le dispositif Ulis pour accompagner les collégiens en situation de handicap…

Le dispositif Ulis – à la cité scolaire Pascal-Paoli – permet à des collégiens ayant des difficultés d’apprentissage de pouvoir suivre une scolarité la plus normale possible, à l’aide de cours individualisés et du soutien d’un AESH.

Claude Le Goff leur apporte un enseignement individualisé.

 

Chacun d’eux a des atouts. Et des faiblesses différentes. Pour permettre à ces élèves de suivre une scolarité la plus normale possible, le dispositif Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) les accompagne de la 6e à la 3e. « Chacun d’eux est inclus dans une classe du collège, avec un pourcentage plus ou moins important selon ses capacités. Certains sont inclus à 100 %« , décrit Claude Le Goff, coordonnatrice du dispositif à la cité scolaire Pascal-Paoli de Corte, et enseignante avec service extérieur de poste.

Ils sont réunis pour certains cours en commun.

Les élèves du dispositif Ulis partagent certains cours en commun. - Photo José Martinetti

Leur enseignante prépare des cours spéciaux, adaptés à chacun, pour leur permettre d’acquérir les apprentissages qui leur manquent. Un AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap) se rend avec eux en classe – pour aider à la prise de notes ou à comprendre une consigne – et apporte un soutien pour faire leurs devoirs et préparer leurs contrôles. Certains auront des difficultés de mémorisation ou de concentration. D’autres, d’apprentissage du langage ou de l’écriture. D’autre encore à effectuer des calculs, ou même pour exécuter certains gestes… « C’est à moi de m’adapter à leurs difficultés d’apprentissage et non l’inverse », poursuit l’enseignante.

Apprendre de manière ludique et concrète

Et pour y parvenir, rien de mieux que des exercices concrets et ludiques. Lundi matin, la première partie du cours était consacrée aux mathématiques. Pour comprendre de grands nombres abstraits, rien de mieux que de redonner une valeur concrète aux chiffres. Ainsi les unités seront des jetons, les dizaines des boîtes (de 10 jetons), les centaines des valises et les unités de milliers des malles. Pendant que les plus grands travaillent sur le calcul, les plus jeunes se penchent sur la symétrie en reproduisant une image de jardin à la française sur un calque, reporté ensuite en miroir sur la feuille afin de « poursuivre le jardin ».

Au bout d’une heure, place à l’orthographe, à l’aide d’une plateforme éducative ludique. Et là, on sent que les élèves s’amusent beaucoup. Un des jeux demande de mémoriser très vite un mot. Puis viennent des petites phrases de dictée, qu’ils s’amuseront à changer de temps ou à conjuguer au pluriel. Avant de passer au traditionnel jeu du pendu. Ici pas de note, seulement des apprentissages acquis, non acquis ou en cours d’acquisition. Sans l’aide du dispositif Ulis, ces élèves risqueraient tout simplement le décrochage.

« J’ai des difficultés à l’écrit, remarque Mathis, élève de 5e. Avec mon ergothérapeute je travaille sur ordinateur et je fais beaucoup de progrès ! Bientôt je vais avoir un ordinateur pour mieux suivre. » Le collégien assiste à la plupart des cours en inclusion, mêlés aux autres élèves de son âge : physique, SVT, histoire, musique, EPS… il a surtout des difficultés en français et à l’écrit. D’autres seront plus embêtés par les maths comme Lætitia et Andrea (qui a aussi un peu de mal en français). Certains ont une mémoire plus gestuelle, visuelle ou encore auditive.

Parfois, ces difficultés ne sont pas acceptées par leurs camarades de classe, ou leur famille. Parfois aussi, ils ont des difficultés pour trouver un spécialiste dans le Cortenais (orthophoniste, spécialistes du développement psychomoteur…) « Je me fiche de savoir quel est leur trouble, remarque leur enseignante. Ce qui m’intéresse est comment faire pour qu’ils avancent. J’ai quatre ans pour trouver une solution. Souvent ils s’orientent vers un CAP ou un Bac Pro. Mon but est que, lorsqu’ils sortent d’ici, ils puissent avoir un métier. »

Source CORSE MATIN.

Pour marque-pages : Permaliens.