Handicap à l’école : des parents d’élèves veulent attaquer l’État pour manque de prise en charge de leurs enfants…

Une dizaine de parents d’enfants handicapés d’une école de Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône) se mobilise pour créer un collectif et engager une procédure judiciaire contre l’État.

Ils déplorent le manque de personnel exerçant des missions d’accompagnement d’élèves en situation de handicap (AESH).

Illustration. L'accompagnement scolaire des enfants ayant un handicap, un casse-tête pour les parents faute d'auxiliaires de vie scolaire.

 

« J’ai gardé mon fils à la maison jusqu’au mois de novembre ». Anissa est maman de deux enfants handicapés, un garçon en maternelle et une fille à l’école primaire. Tous deux sont scolarisés à Marseille et bénéficient d’un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH).

Après la rentrée scolaire en septembre, ses enfants ont dû être déscolarisés. Leur auxiliaire de vie était en arrêt maladie mais il n’a pas été remplacé. « Si cet AESH a été notifié ce n’est pas pour rien, l’enfant est pénalisé. Ma fille elle a besoin qu’on écrive à sa place. Et au final, c’est moi qui est dû faire l’AESH », raconte Anissa.

Pour son fils, c’est finalement un accompagnant de l’école primaire qui remplace le poste manquant de l’école maternelle.

Mais pour sa fille, aucune solution. Anissa ne peut pas se contenter de cette réponse, elle engage une procédure judiciaire avec un avocat et ouvre un dossier avec un défenseur des droits.  Elle obtient gain de cause. Le 4 mai, un recrutement est fait, sa fille a un nouveau une accompagnante.

De cette histoire, Anissa  en ressort « fatiguée, épuisée et dégoutée ». Puis elle ajoute, « personne ne peut rien faire, l’Éducation nationale est intouchable, on se trouve seule avec les difficultés de nos enfants et c’est horrible. »

Un cas parmi tant d’autres

À la rentrée scolaire, Séverine Gil, présidente de l’association des parents d’élèves MPE13, a reçu des centaines d’e-mails et d’appels de parents d’élèves, comme Anissa, mais aussi des enseignants désespérés de devoir gérer seuls des élèves handicapés.

Laetitia, maman de deux enfants autistes et elle est aussi membre de l’association MPE13. Ses enfants bénéficient de 18h d’accompagnement individuel mais dans les faits, ils réalisent seulement 12h de présence à l’école, faute de personnels.

Laetitia et dix autres parents d’élèves de cette même école à Plan-de-Cuques ont décidé de monter au créneau et d’organiser une action en justice collective contre l’État et l’Éducation nationale. « On est encore en pleine organisation, le but est d’élargir ce groupe et de toucher le plus de personnes possible. »

Aucune réponse des représentants de l’État

« On a exprimé nos inquiétudes dès la rentrée en septembre, au directeur de l’Académie et nous n’avons pas eu de retour, on a écrit un deuxième courrier en novembre, pas de réponse »,  affirme Luce Nocera de l’association DFD13, qui représente les personnes atteintes de dyspraxie, une forme de handicap.

Après des négociations acharnées, 130 postes d’AESH ont été ouverts dans le département des Bouches-du-rhône, un nombre insuffisant selon une AESH marseillaise : « De plus en plus d’enfants ont la notification de la maison départementale du handicap, mais il n’y a toujours pas assez de recrutements. »

Le 3 juin prochain, les AESH organisent une grève intersyndicale pour exiger une revalorisation de leur salaire et plus de moyens et de temps pour s’occuper des jeunes handicapés.

L’école plus que jamais inclusive selon l’Éducation nationale

Réuni en novembre sous la présidence, de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, et Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, le comité national de suivi de l’école inclusive n’a pas tout-à-fait la même lecture du suivi des enfants scolarisés.

Selon lui, le nombre d’enfants scolarisés en milieu ordinaire a augmenté à la rentrée 2020, à près de 385.000, contre 361.200 à la rentrée 2019, soit une progression de 7%.

Parmi eux, 220.000 enfants bénéficient d’une aide humaine à la rentrée 2020, soit une hausse de 18% sur un an. Ces enfants accompagnés étaient à peine 25.000 en 2006.

Du côté des enseignants, les objectifs sont de former au moins 4.000 enseignants par an en stages d' »adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés » à compter de la rentrée 2021, précise le comité.

Source FR3.

Haute-Vienne : la famille d’une élève dyslexique dans l’incompréhension…

Une mère de famille de Haute-Vienne, dont la fille de 15 ans bénéficie d’aménagements durant l’année scolaire justifiés par son handicap, ne comprend pas pourquoi ils lui sont en partie retirés pour le brevet des collèges.

Une situation déstabilisante, qui est loin d’être unique.

Les 28 et 29 juin 2021, 7675 collégiens du Limousin vont passer le brevet des collèges

 

Quand Delphine a reçu la notification du rectorat, ça a été la douche froide. Sa fille est scolarisée en classe ULIS, (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) au collège Maurice Genevoix de Couzeix. Elle profite donc d’un enseignement adapté à son handicap, la dyslexie.

Une scolarité adaptée

Tout au long de l’année, la collégienne bénéficie d’aides particulières, comme la présence d’un AESH, commun aux élèves qui ont les mêmes besoins. Cet AESH (accompagnant des élèves en situations de handicap) lit les consignes des exercices, prend les cours en note. Sa présence est également indispensable pendant les DS, les devoirs surveillés en classe.

Car les élèves « dys » ont besoin de temps, ont parfois du mal à écrire et se fatiguent rapidement à cause de l’effort de concentration que leur demandent les cours.

Pour ne pas pénaliser les élèves handicapés lors des examens, le code de l’éducation (articles D. 351-27 à D. 351-32) prévoit un certain nombre d’aménagements.

La fille de Delphine va ainsi bénéficier de temps supplémentaire, utile pour se relire, c’est ce que l’on appelle le tiers temps. La dictée sera également adaptée, et les énoncés des épreuves seront écrits en gros.

Incompréhension

Mais ce que Delphine a du mal à comprendre, c’est que la présence du lecteur-scripteur a été refusée par le médecin scolaire. Alors que le handicap de sa fille a été jugé comme « sévère », puisqu’il lui a permis d’intégrer une classe ULIS.

« Ma fille a toujours travaillé avec cette aide, et on lui refuse le jour du brevet », s’insurge Delphine, « je ne m’explique pas pour quelle raison elle n’y a pas droit, d’autant que cette décision n’est accompagnée d’aucune motivation écrite. »

« Ma fille a consenti beaucoup de sacrifices, aujourd’hui, elle est découragée »

Delphine, mère d’une collégienne dyslexique

Une décision qui a découragé sa fille. « Elle se lève tous les jours à 6H50 et rentre le soir à 18H20 car le collège est loin de chez nous. Elle a quitté toutes ses amies pour bénéficier du meilleur enseignement pour elle, c’est beaucoup de sacrifices, et aujourd’hui, elle se demande si elle va passer son brevet, car ce sera très dur pour elle sans cette aide,  » déplore la mère de famille.

Par ailleurs, Delphine a appris que certains élèves avaient obtenu cet aménagement, elle a donc encore plus de mal, sans explication, à comprendre pourquoi il a été refusé à sa fille.

Après le choc de l’annonce, Delphine a repris son bâton de pèlerin, afin de trouver une solution. Elle a sollicité le médiateur de l’Education nationale « il nous a dit ne rien pouvoir pour nous« . Elle a donc représenté un dossier pour un recours, en espérant que cette fois, ça passe. « Nous aurons peut-être une réponse positive, mais pour le moment, nous sommes dans l’incertitude, et le brevet, c’est à la fin du mois de juin. »

Pas un cas isolé

L’injustice ressentie par Delphine n’est pas un cas isolé. Dans le même collège, une autre élève également scolarisée en ULIS, en raison de sa dyspraxie, des difficultés de coordination motrice, s’est vue refuser la présence d’une aide pour lire les énoncés et l’aider à les comprendre. Elle bénéficie pourtant de ce soutien depuis le CE1, et il figure dans son PPS, le projet personnalisé de scolarisation, mis en place en raison de son handicap.

« Ca provoque une véritable anxiété chez ma fille », indique son père, « ça la stresse pour le brevet« . D’autant que les solutions qui s’offrent à lui pour tenter d’y remédier prennent du temps « on peut saisir le défenseur des droits, le médiateur de l’éducation nationale ou le tribunal administratif », explique-t-il, sauf que le brevet commence le 28 juin.

Incohérence…

Dans un rapport de l’IGAENR, l’inspection générale de l’administration et de l’education nationale et de la recherche de 2017, l’absence de cohérence entre les mesures accordées pendant la scolarité et les aménagements décidés pour l’examen sont soulignées « La continuité entre les mesures d’aménagements prises pendant la scolarité de l’élève et celles qui sont décidées lors de l’examen constitue une difficulté majeure du système d’AE (aménagement examen). Le médiateur de l’Education Nationale est saisi chaque année par des parents d’élèves qui apprennent que les aménagements obtenus pendant la scolarité ne seront pas appliqués lors de l’examen. »

« La réglementation dans ce domaine n’impose aucune continuité entre les deux types de dispositifs » : comme le rappelle le médiateur de l’éducation nationale. « Le choix a été fait de ne pas lier l’attribution d’AE aux mesures prononcées lors de la scolarité. C’est un facteur de complexité du système mis en place et de désillusion pour les familles mais aussi et surtout un facteur d’échec et donc d’incompréhension des familles ».

… et désillusion

Et cette incompréhension, la FFDys, la fédération française des dys, la constate cette année encore. « On peut ainsi s’étonner du nombre important de jeunes qui se voient refuser des aménagements aux examens alors qu’ils ont bénéficié d’adaptations sur le temps scolaire tout au long de l’année« . La fédération souligne le stress que cette situation provoque chez les jeunes concernés et dans leur famille, avant de rappeler « Elle ne correspond pas à l’esprit de loi de 2005, à celle de 2013 sur la refondation de l’école qui prônent la non-discrimination et l’égalité des chances dans une école inclusive ».

La FFDys s’insurge également face à ce que vivent les élèves de Couzeix et leur famille et rappelle que ce n’est pas la première fois « en 2019 déjà, c’était le cas. Nous avons dû nous battre auprès des familles et l’affaire est remontée jusqu’à la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées », se souvient Nathalie Groh, de la FFDys. « Elles ont eu gain de cause, quatre jours seulement avant le brevet. »

Source FR3.

Covid-19. C’est la cacophonie autour de la vaccination des profs….

Seuls « les enseignants de plus de 50 ans au contact d’enfants handicapés » et les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) pourront se faire piquer rapidement.

La France peine à édicter une règle claire concernant la vaccination des enseignants (photo d'illustration).

 

Les enseignants doivent-ils être vaccinés en priorité contre le Covid-19 ? Oui, selon dix-neuf pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La Russie, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Autriche, la Pologne, l’Estonie, la Lituanie ont fait ce choix. La France, elle, peine à édicter une règle claire.

Le 3 janvier, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer expliquait que les enseignants faisaient partie des personnels de premier rang ​et que leur vaccination serait souhaitable au mois de mars au plus tard​. Le 1er mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, le renvoyait dans les cordes : Pas de priorisation pour qui que ce soit, en dehors des soignants, des pompiers.

Pas question de vacciner un prof âgé de 30 ans

Depuis, c’est la cacophonie. Début avril, Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer semblaient avoir accordé leurs violons : la vaccination aurait lieu d’ici à la fin du mois d’avril​. Mais le 6 avril, Emmanuel Macron a balayé ces conjectures : les enseignants feront partie des publics prioritaires une fois la vaccination ouverte aux moins de 50 ans, soit à la mi-juin. Cela n’aurait aucun sens ​de vacciner un enseignant de 30 ans en priorité sur ses parents de 70 ans​, a-t-il argumenté vendredi 9 avril.

Exceptions

Mais il y aura des exceptions, a précisé Emmanuel Macron : les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et les personnels au contact de personnes très vulnérables​, soit 70 000 personnes selon lui, auront droit à une vaccination prioritaire » dans ​« les prochaines semaines ». « Les enseignants de plus de 50 ans au contact d’enfants handicapés » pourront se faire vacciner, ​« sans doute » dès cette semaine, a précisé Jean Castex, samedi.

D’où vient ce nombre de 70 000 enseignants prioritaires ?

Le cap semble enfin clair. Mais d’où vient le nombre de 70 000 enseignants prioritaires évoqués par Emmanuel Macron ? Les AESH, à eux seuls, sont 110 000. Et Selon le syndicat national des lycées et collèges (Snalc), 84 % des élèves handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire. Dit d’une autre manière, tous les enseignants, ou presque, sont en contact avec un élève handicapé…

Agacé, le maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, par ailleurs chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou a pris la décision de faire vacciner tous les enseignants de maternelle et de primaire qui sont sous la responsabilité de la commune », ​dès cette semaine.

Source OUEST FRANCE.

800 € de salaire en moyenne, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) manifestent leur colère à Tours…

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont au coeur de la loi de 2005 sur le handicap et l’inclusion scolaire.

Une profession exercée surtout par des femmes, sous-payées, peu formées, sur des temps partiels imposés.

Témoignages.

Manif des AESH, ce 8 avril 2021, devant la Préfecture d'Indre-et-Loire

 

« On ne peut plus accepter en 2021 que des personnes aussi importantes dans notre société soient si peu considérées, que ce soit en terme de formation, de salaire ou de reconnaissance »

Simon Délas, Professeur des Ecoles, délégué FSU

La FSU est l’une des nombreuses formations de l’intersyndicale appelant à une première journée nationale de mobilisation des AESH, ce jeudi 8 avril 2021.

Rien qu’en Indre-et-Loire, près de 900 personnes accompagnent un millier de jeunes handicapés dans leur parcours scolaire. Et quasiment tous ces AESH (ou plutôt toutes, faudrait-il dire, plus justement) sont employés sur des contrats à temps partiel imposés, à 20 ou 24 heures par semaine. 24 heures, au plan salarial, équivalent à 61 % d’un SMIC. Les AESH vivant seules ou seuls se retrouvent ainsi nettement sous le seuil de pauvreté (885 € par mois).

« C’est un véritable métier qui n’est pas reconnu comme tel, et c’est pourtant sur ses missions que repose la politique nationale sur l’inclusion scolaire, mise en place par la loi handicap de 2005 », ajoute M. Délas.

Dans le cortège de la manifestation à Tours, beaucoup de femmes ce 8 avril 2021.

800 euros pour 10 ans d’ancienneté

Ce jeudi 8 avril, Valérie a décidé de se joindre à la manifestation organisée à Tours. A 50 ans, cette AESH qui compte plus de dix ans d’ancienneté, touche 800 euros de salaire net :

« Je suis passée en CDI après 6 ans d’exercice du métier. Mon employeur est l’Inspection Académique. On a beau accumuler les années d’expérience, l’ancienneté n’est pas valorisée. Je travaille 24 heures par semaine depuis plus de dix ans. Je m’occupe en ce moment de trois enfants en accompagnement mutualisé. Ce n’est pas très bon pour les enfants, il est impossible de mener à bien toutes nos missions pour la semaine. Avant, tout se faisait en accompagnement individualisé. »

Pour arriver à joindre les deux bouts, nombre d’AESH tentent de prendre un deuxième emploi, souvent dans les cantines, l’accueil périscolaire après l’école ou dans les colos pendant les vacances. Mais il bien souvent difficile, voire impossible, de jongler entre les emplois du temps

Et, côté formation, ce n’est guère mieux :

« Les AESH qui accompagnent des élèves en fauteuil doivent le manipuler, l’aider pour aller aux toilettes, le déshabiller, explique Simon Délas.Ce sont des techniques de l’ordre du soin, que l’on apprend aux infirmières et aides-soignants. Mais bien des AESH n’ont pas eu de formation pour ça. Et s’il arrive un accident, une chute dans les toilettes, qui sera responsable?… »

« Nous avons la passion de notre métier, nous l’aimons, mais nous sommes des travailleuses pauvres, en situation précaire, c’est indécent en 2021! Nous aimerions travailler plus et gagner correctement notre vie, nous ne demandons pas des salaires mirobolants, juste une reconnaissance de ce que nous faisons sur le terrain. »

Valérie, AESH sur la métropole de Tours

Officiellement, l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap reste une priorité du ministre de l’Education Nationale. « Pourtant, selon l’intersyndicale, il fait le choix de maintenir dans la précarité les 110 000 AESH qui jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de la scolarité de ces élèves. »

Malgré la promesse faite il y a un an d’engager un chantier sur le temps de travail et la rémunération, les AESH ne voient toujours rien venir.

Source FR3.

 

Corrèze : Sophie Cluzel a été séduite par le dispositif d’inclusion des enfants autistes à l’école…

Sophie Cluzel était en Corrèze jeudi 1er Avril.

La secrétaire d’état chargée des Personnes handicapé est venue voir l’acion département en matière d’inclusion des personnes autistes, et en particulier pour les enfants.

Elle a ainsi pu se rendre compte à Brive de l’intérêt des classes d’autorégulation.

Sophie Cluzel a pu s'entretenir avec les intervenants de la classe d'autorégulation, ainsi qu'avec les enfants qui y sont accueillis

 

C’est un parent d’élève qui le dit : « c’est génial ». Et la ministre n’a pu qu’acquiescer. Sophie Cluzel, secrétaire État aux Personnes handicapées, dans son tour de France de l’inclusion des autistes, faisait halte en Corrèze ce jeudi pour voir de près ce que le département fait en matière d’accueil des enfants autistes dans les écoles.

Département pilote en la matière la Corrèze a ouvert en 2015 un classe dite d’autorégulation à l’école de Saint-Germain-les-Vergnes. Suivie il y a deux ans par l’école Michel-Peyramaure de Brive où la ministre s’est rendue. Une troisième classe ouvrira l’an prochain à Ussel. Le dispositif comprend également le collège d’Arsonval à Brive.

Des procédures mises en œuvre avec les enseignants

Les classes d’autorégulation permettent aux enfants, scolarisés en milieu ordinaire, de trouver en plus un accompagnement personnalisé. « L’idée est qu’ils arrivent à s’auto-réguler par eux-mêmes avec des stratégies d’accompagnement et des procédures que l’on met en lien avec les enseignants de la classe «  explique Caroline Tronque, responsable du dispositif à la Fondation Jacques-Chirac, partenaire de l’Éducation Nationale dans cette opération. Et d’ajouter : « les élèves qui sont accueillis ici ont un regard différent maintenant sur leur handicap ».

Ils ont déménagé exprès pour scolariser leur enfant à Brive

C’est la solution » souligne Sophie Cluzel qui n’a pas caché son admiration pour ce dispositif. Pourquoi c’est bien ? C’est parce que c’est l’ensemble de l’école, l’ensemble du collège qui est mobilisé avec des formations pour l’ensemble des enseignants. Et ça ne repose plus sur un seul enseignant, une seule AESH. c’est toute une équipe ». Un dispositif à essaimer au maximum conclut la ministre.

Ce que les parents souhaitent ardemment. Charles et sa femme en premier lieu. Faute de moyen d’accueil dans le Puy-de-Dôme où ils résidaient ils ont fait le choix de venir s’installer à Brive pour y scolariser leur petit Sami, « ça a été une chance incroyable pour nous parce que notre enfant a pu aller à l’école comme tous les autres et il a pu devenir et être traité comme un enfant ordinaire ».

Source FRANCE BLEU.

Souffrant de troubles muti-dys, son enfant va être privé de personnel aidant à l’école : la colère d’une maman …

L’histoire de Lucas, 9 ans, ce pourrait être l’histoire d’un autre gamin souffrant de troubles « dys ».

Un enfant qui, d’ici quelques jours n’aura plus d’AESH pour l’aider à l’école.

Aujourd’hui, sa maman, Julie, pousse un cri du cœur pour faire entendre sa colère et ses difficultés.

Souffrant de troubles muti-dys, son enfant va être privé de personnel aidant à l’école : la colère d'une maman

 

L’histoire de Lucas, ce pourrait être celle de Johann, Marie, Juliette… Bref, ce pourrait être celle de n’importe quel autre enfant confronté aux mêmes difficultés.

Multi « dys », Lucas est aujourd’hui scolarisé en CE2 dans une école du centre-ville de Lunéville. Sa maman, Julie, a connu, durant des mois, la longue traversée du désert face à des bilans orthophoniques et des diagnostics qui tardent à arriver. Avant que les mots ne tombent sur les maux.

Lucas, 9 ans, est dyslexique, dysgraphique et souffre de troubles dyspraxiques. Autrement dit, il a du mal à lire, à écrire et ne coordonne pas ses gestes comme un enfant de son âge doit savoir le faire. « Aujourd’hui, il n’arrive pas encore à faire du vélo », explique Julie.

« Mon fils, ce n’est pas juste un numéro de dossier »

Lucas rencontre régulièrement orthophoniste et ergothérapeute mais aussi un neuropsychologue. « J’ai avec moi un petit garçon qui n’a pas confiance en lui, qui se rend compte qu’il n’est pas comme les autres et qui ne cesse de me dire qu’il est trop nul ».

Les enfants dys sont vraiment les oubliés de la France. Tout n’est qu’une question d’argent.

Julie, la maman de Lucas

Aujourd’hui, Julie est une maman blessée. Face à la détresse de son petit garçon mais aussi face à l’absence de réponses. Depuis quelques semaines, Lucas bénéficie néanmoins d’une AESH partielle (accompagnant des élèves en situation de handicap) « pour lui donner un coup de main en classe. Il est moins stressé ». Sauf que cette AESH ne sera plus là d’ici quelques jours. « Elle va être en arrêt maladie et Lucas n’aura plus personne pour l’aider. Cette situation, nous sommes plusieurs familles à la vivre. Et ça me rend furieuse. Mon fils, ce n’est pas juste un numéro de dossier ».

« Nous, les parents d’enfants dys, on est en burn-out »

Aujourd’hui, Julie, qui a même un temps pensé à arrêter de travailler pour faire l’école à la maison, se sent « abandonnée. Les enfants dys sont vraiment les oubliés de la France. Tout n’est qu’une question d’argent. Je veux que mon fils réussisse. Il n’est pas bête et je ne veux pas qu’il soit en échec scolaire, qu’on le mette en Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté, qui accueille des élèves présentant des difficultés d’apprentissage graves et durables), parce qu’on ne sait pas quoi en faire. Nous, les parents d’enfants dys, on est en burn-out ».

Récemment, Julie est allée frapper à la porte du député Thibault Bazin pour lui faire part de ses difficultés, « et je traite beaucoup de demandes individuelles avec plusieurs d’autres cas identiques sur le territoire. Il y a un besoin en croissance et en face, un budget de l’éducation nationale à respecter. J’avais écrit au ministre sur cette problématique entre les manques de moyens et des postes non pourvus. La MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), qui est chargée de décider des aides physiques attribuées, est très réactive et cette volonté d’accompagner les enfants dys répond à une logique nationale du tout inclusif. Mais sans forcément prendre en compte les spécificités de chaque enfant ».

Les spécificités de son fils, Julie a bien l’intention de les faire entendre.

Quitte, là encore, à déplacer des montagnes, comme ce fut le cas dernièrement pour une autre maman, du côté de Baccarat.

Source EST REPUBLICAIN.

Côtes-d’Armor. Ils réclament des accompagnants pour les élèves en situation de handicap…

Une cinquantaine de personnes s’est réunie ce mardi 23 février 2021, devant la préfecture de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), pour demander le recrutement immédiat d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

64 élèves scolarisés dans le département seraient en attente d’un AESH.

Le préfet a ensuite reçu une délégation de syndicalistes, associations, représentants de parents d’élèves et des AESH.

Rassemblement pour le recrutement immédiat des AESH devant la préfecture des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc.

 

Ils sont accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), professeurs, représentants syndicaux et parents d’élèves (1) et se sont retrouvés, ce mardi 23 février 2021, à 15 heures, devant la préfecture des Côtes-d’Armor à Saint-Brieuc.

 64 élèves scolarisés dans le département attendraient la nomination d’un AESH. C’est une situation inacceptable. Les droits des enfants doivent être respectés. Sans cette aide humaine, l’enfant est mis en difficulté, il prend du retard et risque le décrochage scolaire , ​explique Stéphane Rabiniaux, enseignant au lycée et secrétaire départemental du syndicat CGT Educ’action.

Des recrutements et une meilleure reconnaissance

Un peu plus loin, il y a Juliette Duchesne, AESH de 51 ans. « Je suis aussi ici pour que notre métier soit mieux reconnu et que nos conditions de salaire soient meilleures ​, indique l’accompagnatrice.

Virginie Sauvage est venue défendre devant la préfecture de Saint-Brieuc les droits de son fils et des autres enfants privés d’AESH.

« Privé d’AESH depuis septembre, faute de budget »

Pancarte au cou, Virginie Sauvage est venue défendre les droits de son fils. Il est écrit : Clément, 6 ans, sans AESH. L’inclusion est un droit, pas une valeur. La valeur monétaire, le budget, sont des mots qui résonnent ici dans de nombreuses bouches.  Mon fils devrait avoir une AESH depuis septembre. Depuis la rentrée, il est privé d’AESH et donc de ses droits. L’inspection académique nous explique qu’ils ne peuvent pas embaucher car ils n’auraient pas le budget. Il faut qu’ils débloquent le budget sans quoi nous devrons saisir le tribunal administratif »,souligne cette maman de 39 ans. ​

Le préfet et le secrétaire général de l’inspection académique de Saint-Brieuc ont ensuite reçu une délégation, pendant une heure. Après l’échange, un des représentants syndicaux indiquait  qu’aucune mesure concrète n’aurait été prise et que les contraintes budgétaires seraient une des explications principales au manque d’AESH ».

(1) Unions départementales CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA-Éducation 22, des associations ALMA 22, APEDYS 22, Autisme 22, FCPE 22, des parents d’élèves et des AESH.

Source OUEST FRANCE.

Accompagnant d’élèves en situation de handicap : une Dieppoise témoigne des difficultés de la profession…

Les AESH lors de la mobilisation du 11 février, avant de se rendre à Rouen. (Photo d’archives PN)

 

Marie*, accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) à Dieppe, dont la mission est de favoriser l’autonomie de l’élève, décrit des conditions de travail dégradées depuis la mise en place progressive des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) à partir de la rentrée 2019. « C’est compliqué. Depuis la rentrée 2020, j’accompagne deux enfants dans la même école élémentaire : un garçon de 11 ans, autiste, et une petite de 7 ans, dyslexique. »

Un changement notable. « Avant, je m’occupais du garçon, pendant 24 heures par semaine. J’étais tout le temps avec lui. Il était vraiment devenu élève. Mais maintenant, mon temps est partagé entre mes 15 heures avec le garçon, en classe Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) et 9 autres heures avec une petite fille. Mon premier élève se sent abandonné. Il ne comprend pas. »

Une mutualisation au détriment de l’enfant

Plus précisément, « quand je ne suis pas là, il ne fait plus rien : il sort un papier et fait des dessins. Il lui faut toujours quelqu’un pour le stimuler. Il a perdu les bonnes habitudes acquises l’année dernière : il n’écoute pas la maîtresse et quand je lui dis de travailler, ça l’énerve et il peut tout balancer. » Une situation difficile à vivre pour l’enfant, mais aussi pour son accompagnante.

« Pourtant, il y a aussi des moments positifs : le sourire de la petite fille quand j’arrive, ses dessins avec des cœurs… » Le rôle de Marie est en effet très spécifique : « Ces élèves n’ont pas le même contact avec l’enseignant et l’AESH. Par exemple, elle va me demander de lui expliquer l’exercice plutôt qu’à l’enseignant. Je prends le temps de réexpliquer. »

Aussi, d’après elle, « la mutualisation des AESH se fait au détriment de l’enfant. Il faut jongler entre les emplois du temps. Je me sens privilégiée par rapport à mes collègues qui ont plusieurs élèves (3-4), mais pas dans la même école. C’est perturbant pour eux d’être dans plus établissements. J’ai l’impression, et mes collègues aussi, d’être un pion. » Conséquence ? « Il y a eu beaucoup de démissions en 2020 et cette année. Pour s’intégrer à l’équipe éducative, c’est extrêmement compliqué.

Les AESH font des va-et-vient. Pour ma part, je me suis bien intégrée. La fonction attire moins, ne fait plus rêver comme avant. Ça risque d’être pire pour nos jeunes collègues qui veulent faire ce métier durablement. »

* Prénom d’emprunt.

Un personnel fragilisé

« Les AESH sont épuisées. » Lysiane Claire, présidente de l’association AESH 76, basée à Dieppe, relate une situation qui se dégrade dans la fonction. « Il y a beaucoup plus d’accidents de travail causés par la violence de certains élèves.

Les AESH ont peu de temps pour manger le midi, cumulent les emplois, car les fins de mois sont difficiles, surtout pour les mamans de familles monoparentales. Il y a des dépressions, des burn-out. Le personnel est fragilisé, précaire, mais donne tout dans leurs missions. »

Elle précise qu’« un AESH peut avoir plusieurs élèves. Un élève peut avoir plusieurs AESH, mais ce n’est pas le cas sur Dieppe. C’est ma crainte pour la rentrée prochaine. Il y a aussi le risque qu’un AESH puisse avoir 5-6 élèves. Mais l’accompagnement ne sera pas de qualité », regrette Lysiane Claire. Actuellement, chaque AESH de Dieppe accompagne trois élèves maximum. Pour obtenir un CDI, les AESH doivent travailler six années consécutives.

Source PARIS NORMANDIE.

Handicap à l’école : trop d’élèves sans moyens en Haute-Garonne…

Sur près de 15 000 élèves en situation de handicap dans l’académie de Toulouse, 800 enfants ne bénéficiaient pas d’un accompagnant (AESH) fin 2020 en Haute-Garonne, selon les syndicats enseignants et la FCPE.

Ils ont manifesté mercredi 13 janvier devant le rectorat.

Une nouvelle manifestation de la FCPE et des syndicats enseignants pour demander plus de moyens pour l’inclusion scolaire.

 

C’est un sujet malheureusement récurrent en Haute-Garonne et à Toulouse : il manque toujours autant d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), de l’école au lycée, alors que l’académie de Toulouse compte près de 15 000 élèves qui font l’objet d’une notification de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées).

Le ministère de l’Education nationale a beau en faire une priorité – « le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental » –, sur le terrain, les organisations de parents d’élèves et les syndicats enseignants ne cessent de dénoncer le manque de moyens. Des actes au lieu d’une communication bien rodée. Ils sont venus le redire, ce mercredi 13 janvier, devant le rectorat de Toulouse.

Classes surchargées

Ce nouveau rassemblement a eu lieu suite à l’appel de la FCPE 31 et de l’Intersyndicale éducation départementale (Snuipp-FSU, Snes-FSU, Snuep-FSU, CGT éduc’action 31 et Sud-éducation). Pour les manifestants, « tous les voyants sont au rouge » en matière d’école inclusive.

Ils fustigent des dépassements d’effectifs dans les classes Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) ; des conditions de travail dégradées pour les enseignants référents de scolarité; un manque d’AESH ; personnels des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) « décimés » ; la formation continue pour les enseignants au point mort et des « structures de soins saturées ».

Le manque d’accompagnants est criant dans le département où l’inspection académique assure « recruter » en permanence, même s’il y a peu de candidats. Le métier étant jugé peu rémunérateur – environ 750 euros par mois – et précaire, dénoncent les syndicats. Selon la FCPE, qui a enquêté sur 36 établissements de la Haute-Garonne, il manquerait 68 AESH.

«Soit l’équivalent de 1 200 heures d’enfants accompagnés, précise la secrétaire générale adjointe Muriel Quaranta-Nicaise. C’est de la maternelle au lycée».

«C’est un manque de moyens structurel, explique Charlotte Andrieux, cosecrétaire du Snuipp-FSU. Le gouvernement affiche des priorités mais ne donne pas de moyens sur le terrain de la mise en œuvre d’une école inclusive. En octobre dernier, on savait que 800 enfants dans le département étaient notifiés mais non-accompagnés. »

Source LA DEPÊCHE.

 

Handicap à l’école : trop d’élèves sans moyens en Haute-Garonne…!

Sur près de 15 000 élèves en situation de handicap dans l’académie de Toulouse, 800 enfants ne bénéficiaient pas d’un accompagnant (AESH) fin 2020 en Haute-Garonne, selon les syndicats enseignants et la FCPE.

Ils ont manifesté ce mercredi 13 janvier devant le rectorat.

Une nouvelle manifestation de la FCPE et des syndicats enseignants pour demander plus de moyens pour l’inclusion scolaire.

 

C’est un sujet malheureusement récurrent en Haute-Garonne et à Toulouse : il manque toujours autant d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), de l’école au lycée, alors que l’académie de Toulouse compte près de 15 000 élèves qui font l’objet d’une notification de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées).

Le ministère de l’Education nationale a beau en faire une priorité – « le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental » –, sur le terrain, les organisations de parents d’élèves et les syndicats enseignants ne cessent de dénoncer le manque de moyens. Des actes au lieu d’une communication bien rodée. Ils sont venus le redire, ce mercredi 13 janvier, devant le rectorat de Toulouse.

Classes surchargées

Ce nouveau rassemblement a eu lieu suite à l’appel de la FCPE 31 et de l’Intersyndicale éducation départementale (Snuipp-FSU, Snes-FSU, Snuep-FSU, CGT éduc’action 31 et Sud-éducation). Pour les manifestants, « tous les voyants sont au rouge » en matière d’école inclusive.

Ils fustigent des dépassements d’effectifs dans les classes Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) ; des conditions de travail dégradées pour les enseignants référents de scolarité; un manque d’AESH ; personnels des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) « décimés » ; la formation continue pour les enseignants au point mort et des « structures de soins saturées ».

Le manque d’accompagnants est criant dans le département où l’inspection académique assure « recruter » en permanence, même s’il y a peu de candidats. Le métier étant jugé peu rémunérateur – environ 750 euros par mois – et précaire, dénoncent les syndicats. Selon la FCPE, qui a enquêté sur 36 établissements de la Haute-Garonne, il manquerait 68 AESH.

«Soit l’équivalent de 1 200 heures d’enfants accompagnés, précise la secrétaire générale adjointe Muriel Quaranta-Nicaise. C’est de la maternelle au lycée».

«C’est un manque de moyens structurel, explique Charlotte Andrieux, cosecrétaire du Snuipp-FSU. Le gouvernement affiche des priorités mais ne donne pas de moyens sur le terrain de la mise en œuvre d’une école inclusive. En octobre dernier, on savait que 800 enfants dans le département étaient notifiés mais non-accompagnés. »

Source LA DEPECHE.