Nantes : cet EHPAD livre des repas aux seniors isolés en scooter électrique…

A Nantes, l’EPHAD Océane propose un service de portage de repas à domicile en scooter électrique via le véhicule Curbee. 

Claire Lemeteyer livre des repas à domicile pour  des seniors isolés à Nantes.

 

Servir des repas à domicile en scooter électrique, c’est le pari de l‘EPHAD Océane du groupe Emera à Nantes.

Pour garantir ce service, la résidence ligérienne utilise le véhicule Curbee, un scooter électrique maniable en centre-ville.

« Un congélateur ambulant »

Le véhicule électrique est un tricycle créé par l’entreprise parisienne éponyme, Curbee. « La transformation de la mobilité de demain passait par l’électrique », explique Roddy Tafial, co-fondateur de l’entreprise Curbee.

La résidence Océane dispose du modèle « Curbe Ice ». « Un congélateur ambulant », décrit Roddy Tafial.

Le Curbee Ice est équipé d'une caméra de recul, d'un radar de recul et d'un système Bluetooth.

« Nous proposons ce service de portage de repas pour que les personnes restent à domicile », justifie Simon Champain, directeur de l’EPHAD Océane.

« Curbee est un véhicule compact, maniable en centre-ville de Nantes et accepté dans les petites rues », se réjouit le directeur de la résidence nantaise. Le scooter électrique répond également à une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au sein de l’entreprise.

Dix clients à Nantes

A Nantes, dix clients bénéficient actuellement du service. Les repas sont concoctés par le chef cuisinier de l’EPHAD.

Tous nos repas sont préparés par notre chef, c’est une prestation haut de gamme que nous proposons.

Simon ChampainDirecteur de l’EPHAD Océane à Nantes

Les mets sont livrés par Claire Lemeteyer, responsable du portage de repas « Emera Gourmet » au sein de l’EPHAD.

« Nous proposons ce service aux personnes qui postulent à l’EPHAD mais qui n’y sont pas », indique Claire Lemeteyer. D’autres séniors apprennent l’existence du service via « le bouche à oreilles » mais également grâce au réseau de l’EPHAD avec les pharmacies.

Claire Lemeteyer se réjouit de la facilité à conduire le véhicule électrique. La responsable s’adapte aux demandes des clients pour assurer les livraisons. Les commandes peuvent être effectuées sur internet même si cela peut s’avérer délicat pour certains usagers.

« Nos clients ne maîtrisent pas internet donc je prends tout en charge » décrit Claire Lemeteyer.

Trois formules sont proposées par le groupe :

  • Déjeuner à 12€50.
  • Journée légère à 16€50 (formule déjeuner + dîner léger : potage et dessert).
  • Journée gourmande à 19€50 (formule déjeuner + dîner : potage, plat, pain et dessert).

Pour l’instant, la résidence dispose d’un seul véhicule pour effectuer ce service de portage à Nantes.

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Source ACTU.FR

Mulhouse : « Je préfère être soignée à domicile, c’est mieux pour mon moral », témoigne Annick…

Le maintien à domicile est plébiscité à 90% par les personnes âgées. Elles peuvent rester chez elles et disposer de prestations de santé.

Toutefois dans le Haut-Rhin , les demandes sont fortes et le réseau APA manque de personnel.

Il lance un appel à candidatures la semaine prochaine. 

Annick reçoit régulièrement la visite d'aides soignantes et d'infirmières chez elle à Mulhouse

 

Le maintien à domicile est plébiscité à 90% par les personnes âgées. Cela aux personnes qui ne sont pas dans la grande dépendance de rester chez elles. Elles sont accompagnées par des infirmières, mais aussi des aides soignantes , pour faire la toilette, du ménage, des courses. Il y a aussi le portage des repas à domicile.

Mieux pour le moral

Dans le Haut-Rhin, le réseau APA permet à près de 10.000 personnes de rester à domicile. C’est le cas à Mulhouse pour Annick. Elle a de gros problèmes pulmonaires et est paralysée d’une jambe. Elle reçoit régulièrement la visite des infirmières et des aides-soignantes. « C’est pour la toilette, vider la poche à urine, mais aussi le lever que j’interviens. Nous prenons aussi un café et on discute un peu » précise Sarah, son aide-soignante.

Rester à domicile, c’est précieux pour Annick :  » J’étais avant à l’EHPAD, mais c’était long, j’attendais que ça se passe. Mais l’ambiance était bonne. Je préfère rester chez moi. Je suis rassurée, je sais aussi où les objets se trouvent. C’est bon pour le moral. En plus je suis reliée avec les pompiers en cas de chute. » 

Recrutement de personnel dans le Haut-Rhin

Rester à domicile, cela est aussi moins coûteux :  » Les solutions en EHPAD restent indispensables pour des personnes en fin de vie ou très dépendantes. Aujourd’hui en moyenne dans le Haut-Rhin, un EHPAD, nous sommes autour de 2.000 euros par mois de coût. Sur du soutien et de l’accompagnement à domicile, c’est presque moitié moins, » explique Matthieu Domas, le directeur général du réseau APA.

Les demandes sont fortes en maintien à domicile. Le réseau APA va lancer dès la semaine prochaine une campagne de recrutement pour des postes d’aides soignants, infirmières. Il faudrait une cinquantaine de personnes en plus dans le Haut-Rhin. 

Où ? A Altkirch (Quartier Plessier – Avenue 8ème Régiment de Hussards), Colmar (197 Avenue d’Alsace), Mulhouse (75 allées Gluck), Munster (11 Rue Saint-Grégoire), Ribeauville (1 avenue du Général de Gaulle), Saint-Louis (80 Rue de Mulhouse), Soultz (Rouffach & Guebwiller, 20 rue du Mal de Lattre de Tassigny), Vieux-Thann (30 Rue du Général de Gaulle) et Wittenheim (7 Rue d’Ensisheim).

Source FRANCE BLEU.

 

Corse – Le secteur d’aide à la personne à domicile recrute…

Activité essentielle dans le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie, le secteur du soin à domicile recrute en Corse.

Dans les villes comme dans les villages, on manque en effet de bras dans ce secteur.

AVEC recrute dans un secteur en manque de main d'œuvre

 

Des métiers essentiels pour le maintien de la vie à la ville comme à la campagne

Comme d’autres secteurs, celui des services à domicile souffre d’une pénurie de main d’œuvre, au point que des campagnes de recrutement sont lancées notamment comme le groupe AVEC qui compte 10 agences en Corse, et qui recherche des assistantes de vie, des aides à domicile, et des aides-soignantes ou encore des infirmiers ou des AMP, les aides médico-psychologiques.

Autant des métiers essentiels quand une personne en perte d’autonomie n’est pas assistée de ses proches pour les gestes quotidiens, ou les soins indispensables pour vivre et vieillir dignement.

Actuellement, le groupe AVEC que l’on peut trouver sur internet sur AVEC.fr emploi environ 300 personnes en corse

Source FRANCE BLEU.

Nord : L’augmentation des salaires met en péril l’avenir d’associations d’aide à domicile…

Le département du Nord accepte de compenser l’augmentation des salaires des aides à domicile qui devait se matérialiser en octobre.

Nord : L’augmentation des salaires met en péril l’avenir d’associations d’aide à domicile

 

  • Depuis le 1er octobre, une nouvelle grille de salaire s’impose dans le secteur de l’aide à domicile.
  • Or, cette revalorisation imposée par l’accord de branche, baptisé « avenant 43 », risquait de mettre en péril les finances des associations qui emploient.
  • Le département du Nord a décidé de compenser cette hausse des salaires.

Des augmentations de salaires qui mettent à mal l’aide à domicile. Depuis le 1er octobre, une nouvelle grille de salaire s’impose dans le secteur de l’aide à domicile. Or, cette revalorisation, imposée par l’accord de branche baptisé « avenant 43 », risquait de mettre en péril les finances des associations qui emploient.

L’Union nationale de l’aide à domicile (Una), une fédération qui regroupe 24 structures adhérentes, dans le Nord, a été la première à tirer la sonnette d’alarme, lundi. Réuni en urgence, l’exécutif du conseil départemental du Nord a assuré, dans un communiqué, qu’il « soutiendra les services d’aide à domicile dans la revalorisation salariale de leurs salariés ».

Procédure d’alerte

« Les commissaires aux comptes de sept structures associatives ont lancé une procédure d’alerte concernant leur situation financière », explique l’Una. Concrètement, la trésorerie et les fonds propres de ces sept assos ne pouvaient absorber une augmentation de la masse salariale. A plus ou moins long terme, près de 2.000 risquaient d’être licenciés, ce qui aurait privé d’aide environ 9.800 personnes.

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Pour comprendre, il faut reprendre le fonctionnement de ces structures d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad). Depuis 2017, elles bénéficient, de la part du département du Nord, d’une aide fixe de 21 euros par heure de prise en charge d’un usager. Une aide qui a été revalorisée à 22 euros, en 2020.

Un tarif que l’Una jugeait déjà trop faible par rapport à des prestations parfois complexes selon le handicap ou la situation sociale de la personne. « La moitié des personnes aidées touchent une retraite de moins de 900 euros. Elles ne peuvent pas payer. Aujourd’hui, sans une aide supplémentaire du département, des associations vont devoir mettre la clé sous la porte », assure l’Una.

Enveloppe complétée

C’est chose faite. « Le département du Nord complétera l’enveloppe de la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie (CNSA) à hauteur des 30 % restants pour le dernier trimestre 2021, et à hauteur des autres 50 % pour l’année 2022 », apprend-on dans le communiqué.

Cette dotation supplémentaire engage « les finances départementales sans garantie de compensation pour les années futures », tient à préciser le département du Nord. En 2020, l’augmentation du taux horaire de 21 à 22 euros avait coûté 20 millions d’euros à la collectivité.

Et avec le vieillissement prévisible de la population, la problématique de l’aide aux personnes les plus fragiles risque de s’amplifier dans les prochaines années.

Une hausse des salaires de près 300 euros pour les aides à domicile du secteur associatif…

À partir du 1er octobre, les aides à domicile du secteur non lucratif vont connaître une revalorisation historique de leur salaire pouvant aller jusqu’à 300 euros par mois.

À compter du 1er octobre, les 209.000 employés du secteur verront leur salaire augmenter en moyenne de 15%.

 

L’annonce est parue mercredi: l’augmentation des salaires des aides à domicile du secteur associatif non lucratif est confirmée par la publication du décret au Journal Officiel.

À compter du 1er octobre, les 209.000 employés du secteur de l’aide d’accompagnement à domicile (SAAD) et des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) verront leur salaire augmenter en moyenne de 15%. Uniquement négociée pour les employés du secteur non lucratif, l’augmentation de salaire, pouvant atteindre jusqu’à 300 euros bruts par mois, ne s’applique pas aux aides à domicile employés dans le secteur privé commercial. Cette revalorisation historique pourrait changer la donne du secteur de l’aide à la personne qui connaît déjà des difficultés de recrutement.

Une hausse des salaires inédites

«La crise sanitaire a mis en lumière les difficultés du secteur des aides à domicile», indiquait le communiqué du Ministère chargé de l’Autonomie publié en avril dernier. Il y a du changement: À partir du 1er octobre, l’aide de l’État concrétise «une hausse des salaires inédite, à hauteur moyenne de 13% à 15%, pour les 209.000 personnels des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) et des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), applicable dès le 1er octobre 2021», rapporte le décret.

Après avoir agréé l‘avenant 43 à la convention collective de la branche de l’aide à domicile en avril dernier, le Ministère chargé de l’Autonomie précise par décret les modalités de versement de l’aide de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) aux départements financeurs. Financé par l’État et les départements volontaires, la CNSA couvrira la hausse de salaire à hauteur de 70% en 2021, puis 50% à partir de 2022.

Publié mercredi au Journal Officiel, le décret confirme l’amendement porté par Brigitte Bourguignon dans le cadre de la loi de finances de la Sécurité sociale pour 2021. La Ministre plaidait à l’automne 2020 pour l’engagement de l’État dans la contribution des revalorisations salariales du secteur alors que «seulement 43% des aides à domicile accèdent à une rémunération conventionnelle supérieure au SMIC après 17 ans d’ancienneté», d’après le Ministère.

Un secteur qui peine à recruter

Négociée par les partenaires sociaux du secteur non lucratif, la revalorisation salariale ne profitera pas aux aides à domicile du secteur privé commercial. L’écart de salaire pouvant atteindre jusqu’à 300 euros par mois ne risque-t-il pas de bouleverser l’équilibre du recrutement dans le secteur ? «Aujourd’hui, on s’interroge», confie la directrice d’une agence privée de service d’aide à domicile sur Paris.

15.000 offres de jobs étudiants mises en ligne ce matin par le gouvernement

Le secteur de l’aide à domicile connaît déjà des difficultés de recrutement. Pour remédier au manque de personnel, le gouvernement a lancé lundi une campagne nationale pour promouvoir les métiers du grand âge. Infirmiers, auxiliaires de vie sociale ou aides-soignants, le ministère des Solidarités et de la Santé estime à près de 350.000 le nombre de poste à pourvoir dans le secteur d’ici 2025.

Source LE FIGARO.

Budget 2022 : Le gouvernement annonce 400 millions d’euros pour le « grand âge »…

AUTONOMIE – Le gouvernement veut recruter du personnel, notamment dans les Ehpad, mais aussi valoriser les soins à domicile.

Budget 2022 : Le gouvernement annonce 400 millions d’euros pour le « grand âge »

 

Le gouvernement va débloquer en 2022 « plus de 400 millions d’euros » de financements nouveaux pour l’aide aux personnes âgées, via notamment des créations de postes en Ehpad et un « tarif plancher » pour mieux rémunérer les interventions à domicile, a annoncé ce jeudi Jean Castex. Sur ce total, 240 millions d’euros seront fléchés vers les services d’aide à domicile : alors qu’actuellement la prise en charge diffère d’un département à l’autre, les prestataires percevront désormais au moins 22 euros par heure d’intervention, partout en France, a précisé le Premier ministre lors d’un discours à Autun (Saône-et-Loire).

Ce « financement public minimum », ou « tarif plancher », vise à « sécuriser » les services à domicile et à « réparer une iniquité », a souligné le chef du gouvernement, qui a rendu visite dans la matinée à une dame de 95 ans bénéficiant de ce type d’intervention, dans un petit village bourguignon. Actuellement, « plus de la moitié des heures effectuées […] sont rémunérées sous ce niveau » de 22 euros, a pointé Jean Castex, accompagné de ses ministres de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, et de l’autonomie, Brigitte Bourguignon.

10.000 soignants et soignantes en plus d’ici cinq ans

En plus de ce tarif plancher, les services d’aide à domicile pourront prétendre à un financement complémentaire de trois euros de l’heure, s’ils s’engagent dans une « démarche qualité », par exemple en assurant des prestations le soir et le week-end, ou en proposant des formations à leurs salariés. Le gouvernement a par ailleurs « sanctuarisé » dans le budget 2022 de la Sécu des financements pour augmenter les effectifs dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), a annoncé Jean Castex, qui s’exprimait après avoir visité l’une de ces structures à Autun.

L’objectif est d’atteindre 10.000 postes supplémentaires de soignants « d’ici cinq ans ». En comptant les 10.000 emplois supplémentaires déjà financés depuis 2017, la hausse des effectifs soignants atteindra donc 10 % entre 2017 et 2025, selon lui. Le gouvernement va également instaurer un « nouveau système de rémunération pour les soins infirmiers à domicile », afin que les professionnels concernés « puissent passer plus de temps » auprès des plus âgés, généraliser les astreintes d’infirmiers de nuit dans tous les Ehpad, et garantir la présence d’un médecin coordinateur au moins deux jours par semaine dans toutes les structures.

Les services à domicile bénéficieront par ailleurs d’un financement dédié pour mettre en place une « porte d’entrée unique » afin que les familles n’aient plus à gérer la « charge administrative » consistant à coordonner les différentes interventions.

Source 20 MINUTES.

[Sondage Adédom et Ocirp] Election Présidentielle 2022 : La question de la perte d’autonomie comptera dans le vote des 3/4 des électeurs…

À l’approche de la journée de la solidarité qui chaque année témoigne de l’attention portée par les Français à l’égard des personnes vulnérables, Adédom en partenariat avec l’Ocirp, dévoile les résultats d’un sondage mené par Odoxa sur ce qu’attendent les Français en matière de prise en charge de la dépendance.

 

De ce dernier nous pouvons en tirer plusieurs enseignements :

Les Français attendent un virage domiciliaire face à la perte d’autonomie :

•    Les Français sont unanimes : la perte d’autonomie est une question de société importante qui devient de plus en plus pressante avec la crise que nous traversons
•    80% des Français attendent que les politiques publiques incitent au maintien à domicile, une volonté de plus en plus marquée avec l’âge (92% chez les 65 ans et plus)

Les Français attendent une revalorisation des métiers et sur l’offre de services :

•    L’image des aides à domicile est excellente mais le métier souffre d’un manque de reconnaissance criant aux yeux des Français
•    94% des Français approuvent l’idée d’un panier de services qu’ils souhaitent voir financer par la collectivité

Source Adédom.

Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?… Vidéo.

832 euros par mois, c’est le salaire moyen des aides à domicile, dont les contrats sont rarement à temps plein.

Les très faibles rémunérations ne correspondent pas aux contraintes horaires, à l’engagement et au rôle crucial de la profession auprès des personnes en perte d’autonomie.
La crise des vocations fait que le secteur est sur le point de craquer.
Seul espoir : que la France renonce à vouloir financer ces services et soins vitaux… au rabais.
Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?...

«Je vais chez des personnes qui sont presque centenaires, nos petits vieux ce sont des trésors vivants !  », s’enflamme Muriel Auvinet. Aide à domicile depuis dix ans dans le Var, après avoir vécu en Auvergne, Muriel est passionnée par son métier.

Elle a travaillé huit ans dans une « grosse structure associative », avant de rejoindre « une petite boîte, où l’on garde le lien, l’humain. On sympathise, on discute avec les bénéficiaires et les familles. Il y a beaucoup de psychologie, d’empathie ».

Si Muriel a conservé la foi, elle a vécu il y a six ans la réduction drastique des temps de présence, imposée par les services des départements : « Quand on venait une heure, ça a été réduit à 30 minutes ». C’est insuffisant mais Muriel et sa dizaine de collègues de « l’As de Cœur » à Barjols (Var) font de la résistance : « souvent dix minutes de plus chez chaque personne. Ce n’est pas facturé. À la fin de la journée, j’ai souvent cumulé une heure de bénévolat ».
Ces minutes gagnées sur la « robotisation du métier », dixit cette professionnelle varoise, sont possibles car sa patronne est l’une des rares qui « refuse de faire pointer par téléphone ».

Muriel a pris sa décision :  « Si on est rachetés par une grosse boîte, j’arrête ».

Un recrutement rendu encore plus difficile par la crise  sanitaire.

Le recrutement dans le secteur de l’aide à domicile était déjà plus que tendu avant la crise du Covid.

Placées par le gouvernement en « deuxième ligne », ces professionnelles (le métier est féminin à plus de 95 %) se sont bien senties en première ligne : « On a remplacé les infirmières. Nos bénéficiaires étaient en grande souffrance car totalement isolés. Certains sont morts, pas du Covid mais des conséquences des mesures contre la pandémie, parce qu’ils ne pouvaient plus sortir de chez eux », témoigne Muriel.

Anne Lauseig, l’une des animatrices du collectif La force invisible des aides à domicile, annonce « un été très tendu pour les structures employeuses […] les vagues de Covid successives ont épuisé beaucoup de collègues ».

 « Les arrêts maladie découlant du surmenage provoqué par la crise sanitaire s’accompagnent souvent d’une recherche de reconversion ».

Anne Lauseig (Aide à domicile en Gironde et co-fondatrice du collectif la Force invisible des aides à domicile).

Démissions et plongeon des vocations plombent le moral des employeurs alors que la demande de prise en charge explose : « On va être confronté à un doublement des personnes âgées en perte d’autonomie d’ici à 2050. Les Ehpad ont des lits de libre mais 90 % des Français préfèrent vieillir chez eux », situe Julien Jourdan, directeur de la fédération des employeurs privés de services à la personne (Fédésap).

« Dans les dix ans à venir, la moitié des salariés de l’aide à domicile vont partir à la retraite », complète Stéphane Fustec, délégué national de la CGT pour les services à la personne.
Le syndicaliste résume les modalités de rémunération qui rendent le secteur peu attractif : « Le temps d’attente et le temps de déplacement ne sont pas pris en compte. Sur une amplitude de 12 ou 13 heures sur une journée, l’aide à domicile sera payée cinq ou six heures au Smic, pas plus ».

Aides à domicile ou auxiliaires de vie ?

Dans le secteur associatif, on les appelle aides à domicile. Les salariés du privé sont auxiliaires de vie, tandis que la dénomination chez les particuliers employeurs est assistant(e) de vie. Si l’on peut rentrer dans ce métier sans qualification, la validation des acquis et la formation continue sont encouragées. Le secteur emploie aussi des aides-soignantes diplômées.  Selon le rapport parlementaire Bonnell-Ruffin, un tiers des aides à domicile sont employés par des particuliers. Le secteur public est également employeur, à travers les CCAS notamment. Les entreprises et les associations de l’aide à domicile emploient 370.000 personnes. 60 % sont dans l’associatif mais le privé gagne des « parts de marché » L’aide au maintien à domicile bénéficie est dirigée aussi vers les personnes handicapées via la PCH (Prestation compensatoire au handicap) qui relève des mêmes financements que l’APA : la prise en charge est plus élevée.

Le rapport parlementaire rendu en 2020 par François Ruffin (LFI) et Bruno Bonnell (LREM) sur les métiers du lien a chiffré ce « sous-smic » qui génère une grande précarité. Une fabrique de « femmes pauvres » n’hésitent pas à dénoncer Ruffin et Bonnell : « 26 heures de travail hebdomadaire, en moyenne et 832 euros de salaire net, 1.190 euros pour un (rare) temps plein ».

Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?...Un employeur du Puy-de-Dôme : « C’est un métier où l’on voit des situations compliquées, qui est usant psychologiquement et physiquement. photo Agence Issoire

Les employeurs ne sont pas les derniers à convenir de cette indécence, à l’image de Patrick Quinty, patron d’Auravie services, une PME de deux cents salariés qui opère entre le Puy-de-Dôme, l’Allier, le Loiret et le Rhône : « Il faut payer les gens à leur juste valeur. C’est un métier où l’on voit des situations compliquées, qui est usant psychologiquement et physiquement ».
La prise en charge à domicile de la perte d’autonomie est complexe et technique .

«  Ce n’est plus le petit ménage de confort, ce sont des soins, des toilettes, des repas. Je fais un boulot d’aide soignante sans le salaire »,

Muriel Auvinet (Aide à domicile dans le Var)

C’est ce que les professionnels appellent le « glissement de tâches ».

Un secteur très morcelé et des professionnels sans statut clair

De multiples qualifications et statuts coexistent selon qu’on soit salarié d’une association, de la fonction publique, d’une entreprise ou d’un particulier : « Ils ont morcelé le secteur, c’est exprès », suggère Anne Lauseig.
Une ambiguïté a été également instaurée en mêlant les métiers du soin et de l’aide sociale au secteur des « services à la personne », qui comprennent par exemple des heures de ménage ou de jardinage. Un secteur développé par des crédits d’impôts.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoLes aides à domicile effectuent des tâches de plus en plus techniques – le 06/05/2021 photo Franck Boileau

Marie-Reine Tillon, présidente de l’UNA, qui fédère les structures associatives d’aide à domicile, réclame une clarification : « Il faut faire le tri entre ce qui relève ou non du médico-social. L’argent public ne doit pas financer du ménage ou un coach à domicile chez des actifs ».

C’est bien le sous-financement de la prise en charge de la perte d’autonomie qui maintient les salaires sous la ligne de flottaison.

Tarif moyen de l’APA payé par les départements : 21 euros /heure. Coût d’un service de qualité : 30 euros

Aujourd’hui, le tarif moyen horaire de l’APA (aide personnalisée à l’autonomie) payé par les départements est de 21 euros : « Si on payait 100 % des déplacements, les temps de coordination, la formation. Si on veut faire un secteur vertueux, qui traite bien ses salariés et ses bénéficiaires, et qui fait faire des économies à la sécurité sociale : ça coûte 30 euros de l’heure », chiffre Julien Jourdan.
Certains départements se gargarisent de chouchouter leurs personnes âgées. .

« Les départements  exigent de nos services à domicile de ne pas employer plus de 20 % de diplômés, pour que ça ne coûte pas trop cher »

Marie-Reine Tillon (Présidente de l’Union des associations d’aide à domicile).

La présidente de la fédération des associations d’aide à domicile dénonce un « système schizophrène » où l’État et les départements se renvoient la responsabilité du sous financement.
Les départements ont subi de plein fouet la baisse des dotations de l’État et sont confrontés à une hausse continue des prestations sociales. C’est dire s’ils n’ont pas accueilli comme une bonne nouvelle l’annonce de la ministre en charge de l’autonomie le 1er avril.

15% de hausse de salaire mais seulement dans les structures associatives

Brigitte Bourguignon a promis des hausses de 15 % des salaires des aides à domicile du secteur associatif, à partir d’octobre. L’État et les départements doivent se partager le coût de cette hausse (lire ci-dessous).

Les acteurs privés de la branche protestent. Ils voient dans cette augmentation réservée aux seuls salariés du secteur associatif « une distorsion de concurrence », qui va encore leur compliquer le recrutement : « Avec la revalorisation de 160 euros du Ségur de la santé, on assiste déjà à une fuite de nos aides soignantes diplômées vers les Ehpad », s’inquiète Julien Jourdan.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig.
En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure !  ».
À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ».

Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu

Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ».

« On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre »

Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap))

Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme.
Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation »  : recourir à l’immigration.
Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel.

Des départements plus ou moins généreux

La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime.
L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ».

L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021.

L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros.
En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoCécile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze
 

Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ».

 « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation »

Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint.
« Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département.

Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros.
Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux.  « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte.
La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat :  « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ».

Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l’autonomie

La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure.
Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ».

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoL’académie des métiers de ‘autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze.

Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste.

D’autres départements cherchent à s’inspirer de ce modèle.

La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental.
D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles.

Julien Rapegno

Source LA MONTAGNE.

 

Quelles sont les aides qui permettent de financer les services à la personne ?…

ARGENT Si le crédit d’impôt des services à la personne est largement médiatisé, on oublie trop souvent que d’autres dispositifs permettent de diminuer la facture des bénéficiaires d’aide à domicile.

Quelles sont les aides qui permettent de financer les services à la personne ?

 

Aide précieuse au quotidien, les services à la personne facilitent la vie de quelque 4 millions de ménages. Des tout-petits aux personnes les plus âgées, un large public bénéficie du soutien des professionnels à domicile, que ce soit pour effectuer des corvées ménagères ou être accompagné dans certaines tâches spécifiques devenues délicates.

Mais faire appel à un pro a un prix, qui n’est pas forcément à la portée de toutes les bourses. Certaines aides peuvent alors être sollicitées pour régler la facture.

Le crédit d’impôt pour tous

Largement médiatisé depuis plusieurs années, le crédit d’impôt dédié aux services à domicile est l’aide la plus connue du secteur. Cette ristourne fiscale vous permet de déduire 50 % des dépenses engagées pour ce type de prestations, dans la limite d’un plafond global de 12.000 euros par an.

Si cette enveloppe bénéficie à tous les ménages, un avantage supplémentaire est octroyé aux publics les plus fragiles, puisque la présence d’enfants ou de personnes âgées à charge permet d’augmenter cette limitation de 1.500 euros, sous réserve d’un plafond de 18.000 euros pour la première année d’emploi du salarié à domicile et de 15.000 euros les années suivantes. Les dépenses prises en compte dans le calcul du crédit d’impôt peuvent atteindre 20.000 euros lorsque le bénéficiaire est invalide ou qu’il s’agit d’un enfant en situation de handicap.

Des exonérations de cotisations

Dans une moindre mesure, les particuliers employeurs – ceux qui emploient directement un salarié à domicile sans passer par une association ou une entreprise prestataire – bénéficient d’une ristourne sur leurs cotisations patronales. Un abattement de 2 euros par heure travaillée s’applique en effet sur les cotisations de Sécurité sociale. C’est l’Urssaf qui se charge d’appliquer automatiquement cette déduction forfaitaire en fonction de votre situation.

Par ailleurs, certains publics spécifiques peuvent bénéficier d’une exonération d’une partie des cotisations patronales (Sécurité sociale maladie, vieillesse et allocations familiales) sur la rémunération versée à leur salarié à domicile. Sont concernées les personnes de plus de 70 ans, dépendantes ou handicapées, ainsi que les parents d’un enfant handicapé. Mis à part les bénéficiaires de plus de 70 ans qui n’ont aucune démarche à réaliser, les autres utilisateurs doivent effectuer une demande à l’Urssaf ou au CNcesu (pour ceux qui recourent au dispositif du Cesu) afin de profiter de cet allégement.

Des soutiens supplémentaires spécifiques

Les publics les plus fragiles peuvent utiliser d’autres dispositifs pour financer des services à domicile. Mais attention, il faudra déduire le montant de ces subventions des dépenses déclarées au titre du crédit d’impôt. Dès lors qu’il s’agit de faire garder à domicile votre enfant de moins de 6 ans ou de le confier à une assistante maternelle agréée, le complément de libre choix du mode de garde (CMG) versé par la Caisse d’allocations familiales peut couvrir une partie du salaire de l’employé. Le montant dépend de vos revenus, du nombre d’enfants et de leur âge.

Par ailleurs, l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), accordée à partir de 50 % d’incapacité, est destinée à toutes les dépenses liées à ce handicap. Même principe pour la prestation de compensation du handicap (PCH), qui peut elle aussi permettre de rémunérer une aide à domicile. Adressez-vous dans les deux cas à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour faire valoir vos droits.

Quant aux seniors, ils peuvent prétendre à deux dispositifs spécifiques en fonction de leur état de santé et de leurs ressources. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) peut servir à payer toutes les dépenses nécessaires pour rester vivre chez soi, tandis que l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) a remplacé le minimum vieillesse pour nos aïeuls les plus précaires. Renseignez-vous sur Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

Se renseigner localement

Parce qu’ils sont les premiers utilisateurs de services à la personne, les seniors peuvent profiter de soutiens variés. Au niveau de la municipalité, c’est le Centre communal d’action sociale (CCAS) qui pourra vous informer des actions dont vous pouvez bénéficier. De son côté, le conseil départemental peut prendre en charge une partie de la rémunération d’une aide-ménagère pour les seniors aux ressources limitées et ne bénéficiant pas de l’APA. Là aussi, le CCAS vous renseignera. Enfin, n’hésitez pas à contacter votre caisse de retraite. Certaines proposent en effet des aides financières et matérielles pour le maintien à domicile.

Source 20 MINUTES.

Près du Havre, 4 ans de prison avec sursis pour l’octogénaire ayant tenté de tuer sa femme malade d’Alzheimer…

Un octogénaire de Gonfreville-l’Orcher, près de Havre, a comparu devant la cour d’assises de Rouen.

A bout, il avait tenté de tuer sa femme, souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Décrit comme un « homme bon » par ses proches, il a été condamné à quatre ans de prison avec sursis.

L'avocate de la défense, Célia Lacaisse

 

La fin de trois jours de procès d’assises à Rouen pour Michel, l’aidant qui a tenté de tuer sa femme malade d’Alzheimer près du Havre. L’homme de 83 ans a été condamné à quatre ans de prison assortis d’un sursis en totalité. Il y a quatre ans, en décembre 2016, au bout du rouleau, il lui avait asséné plusieurs coups de couteau à leur domicile de Gonfreville-l’Orcher avant d’essayer de se donner la mort en se taillant les veines. Les deux survivront, sa femme meurt un mois plus tard à l’hôpital non pas de ses blessures mais de la maladie. Le geste de désespoir d’un aidant dans un quotidien de plus en plus compliqué. 

Un époux aimant qui a « pété les plombs »

Le jury a été clément. Durant ce dernier jour de procès, la personnalité de Michel a été évoquée à de nombreuses reprises, par les experts psychiatres, l’avocate générale et l’avocate de la défense. C’est le portrait d’un homme exemplaire qui est dressé. « Un homme unanimement bon et doux et qui a consacré sa vie aux autres« , indique l’avocate générale.

Michel est décrit comme un époux aimant, un aidant qui n’en pouvait plus. Un homme probablement dépassé par cette maladie qui ronge celle avec qui il est marié depuis 55 ans. Une femme qui est devenue méconnaissable avec un comportement violent, notamment quand elle le gifle ou le griffe. « Il n’a pas voulu tuer sa femme mais il a voulu tuer cette maladie qui les détruisait« , souligne Me Célia Lacaisse, son avocate, lors de sa plaidoirie. « Michel ne s’est jamais présenté comme la victime, il n’a jamais cherché d’excuses, jamais. »

Michel regrette son geste, il le dit, le répète à la barre, mouchoir à la main : « J’ai une pensée pour ma femme, je l’aime toujours. » L’émotion est alors forte sur le banc de la famille. Des enfants, qui l’ont toujours soutenu. Ils sont satisfaits de voir que leur père échappe à la prison.

Source FRANCE BLEU.