Près du Havre, 4 ans de prison avec sursis pour l’octogénaire ayant tenté de tuer sa femme malade d’Alzheimer…

Un octogénaire de Gonfreville-l’Orcher, près de Havre, a comparu devant la cour d’assises de Rouen.

A bout, il avait tenté de tuer sa femme, souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Décrit comme un « homme bon » par ses proches, il a été condamné à quatre ans de prison avec sursis.

L'avocate de la défense, Célia Lacaisse

 

La fin de trois jours de procès d’assises à Rouen pour Michel, l’aidant qui a tenté de tuer sa femme malade d’Alzheimer près du Havre. L’homme de 83 ans a été condamné à quatre ans de prison assortis d’un sursis en totalité. Il y a quatre ans, en décembre 2016, au bout du rouleau, il lui avait asséné plusieurs coups de couteau à leur domicile de Gonfreville-l’Orcher avant d’essayer de se donner la mort en se taillant les veines. Les deux survivront, sa femme meurt un mois plus tard à l’hôpital non pas de ses blessures mais de la maladie. Le geste de désespoir d’un aidant dans un quotidien de plus en plus compliqué. 

Un époux aimant qui a « pété les plombs »

Le jury a été clément. Durant ce dernier jour de procès, la personnalité de Michel a été évoquée à de nombreuses reprises, par les experts psychiatres, l’avocate générale et l’avocate de la défense. C’est le portrait d’un homme exemplaire qui est dressé. « Un homme unanimement bon et doux et qui a consacré sa vie aux autres« , indique l’avocate générale.

Michel est décrit comme un époux aimant, un aidant qui n’en pouvait plus. Un homme probablement dépassé par cette maladie qui ronge celle avec qui il est marié depuis 55 ans. Une femme qui est devenue méconnaissable avec un comportement violent, notamment quand elle le gifle ou le griffe. « Il n’a pas voulu tuer sa femme mais il a voulu tuer cette maladie qui les détruisait« , souligne Me Célia Lacaisse, son avocate, lors de sa plaidoirie. « Michel ne s’est jamais présenté comme la victime, il n’a jamais cherché d’excuses, jamais. »

Michel regrette son geste, il le dit, le répète à la barre, mouchoir à la main : « J’ai une pensée pour ma femme, je l’aime toujours. » L’émotion est alors forte sur le banc de la famille. Des enfants, qui l’ont toujours soutenu. Ils sont satisfaits de voir que leur père échappe à la prison.

Source FRANCE BLEU.

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