Nord : L’augmentation des salaires met en péril l’avenir d’associations d’aide à domicile…

Le département du Nord accepte de compenser l’augmentation des salaires des aides à domicile qui devait se matérialiser en octobre.

Nord : L’augmentation des salaires met en péril l’avenir d’associations d’aide à domicile

 

  • Depuis le 1er octobre, une nouvelle grille de salaire s’impose dans le secteur de l’aide à domicile.
  • Or, cette revalorisation imposée par l’accord de branche, baptisé « avenant 43 », risquait de mettre en péril les finances des associations qui emploient.
  • Le département du Nord a décidé de compenser cette hausse des salaires.

Des augmentations de salaires qui mettent à mal l’aide à domicile. Depuis le 1er octobre, une nouvelle grille de salaire s’impose dans le secteur de l’aide à domicile. Or, cette revalorisation, imposée par l’accord de branche baptisé « avenant 43 », risquait de mettre en péril les finances des associations qui emploient.

L’Union nationale de l’aide à domicile (Una), une fédération qui regroupe 24 structures adhérentes, dans le Nord, a été la première à tirer la sonnette d’alarme, lundi. Réuni en urgence, l’exécutif du conseil départemental du Nord a assuré, dans un communiqué, qu’il « soutiendra les services d’aide à domicile dans la revalorisation salariale de leurs salariés ».

Procédure d’alerte

« Les commissaires aux comptes de sept structures associatives ont lancé une procédure d’alerte concernant leur situation financière », explique l’Una. Concrètement, la trésorerie et les fonds propres de ces sept assos ne pouvaient absorber une augmentation de la masse salariale. A plus ou moins long terme, près de 2.000 risquaient d’être licenciés, ce qui aurait privé d’aide environ 9.800 personnes.

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Pour comprendre, il faut reprendre le fonctionnement de ces structures d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad). Depuis 2017, elles bénéficient, de la part du département du Nord, d’une aide fixe de 21 euros par heure de prise en charge d’un usager. Une aide qui a été revalorisée à 22 euros, en 2020.

Un tarif que l’Una jugeait déjà trop faible par rapport à des prestations parfois complexes selon le handicap ou la situation sociale de la personne. « La moitié des personnes aidées touchent une retraite de moins de 900 euros. Elles ne peuvent pas payer. Aujourd’hui, sans une aide supplémentaire du département, des associations vont devoir mettre la clé sous la porte », assure l’Una.

Enveloppe complétée

C’est chose faite. « Le département du Nord complétera l’enveloppe de la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie (CNSA) à hauteur des 30 % restants pour le dernier trimestre 2021, et à hauteur des autres 50 % pour l’année 2022 », apprend-on dans le communiqué.

Cette dotation supplémentaire engage « les finances départementales sans garantie de compensation pour les années futures », tient à préciser le département du Nord. En 2020, l’augmentation du taux horaire de 21 à 22 euros avait coûté 20 millions d’euros à la collectivité.

Et avec le vieillissement prévisible de la population, la problématique de l’aide aux personnes les plus fragiles risque de s’amplifier dans les prochaines années.

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