TRIBUNE. Handicap : l’APHPP demande « l’inscription de l’accessibilité universelle dans la Constitution française »…

Seize ans après la loi « handicap », l’APHPP, l’Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées, demande à aller plus loin et de faire de l’accessibilité un principe constitutionnel.

Le symbole international d'accessibilité.

 

« Plus de trois quinquennats, quatre présidents, des dizaines de décrets… Seize ans après, notre pays est-il devenu le pays accessible que prônait la loi du 11 février 2005 à l’horizon 2015? A l’occasion de l’anniversaire de la loi pour l’égalité des droits et des chances, pour la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, l’Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP), son président et son réseau de correspondants répartis partout en France demandent l’inscription du principe de l’accessibilité universelle dans la Constitution française.

Par ce geste fort, nous demandons au président de la République d’affirmer sa volonté politique d’avancer vers une société plus inclusive. Car si l’accessibilité est une nécessité pour 18% de la population, elle est un besoin pour 40% et en définitive un confort pour tout le monde. Symboles de l’apport du monde du handicap pour la société toute entière, comment oublier que le SMS était en réalité conçu, en premier lieu, pour les personnes sourdes ou la télécommande pour les personnes paraplégiques?

« Si le défi environnemental mérite à raison une inscription dans notre Constitution, le défi humain de l’accessibilité universel le mérite tout autant »

Partir d’un besoin spécifique fait jaillir nombre d’innovations, de nouveaux reflexes et comportements qui profitent en définitive à toutes et tous. Là est l’essence même de l’universalité de l’accessibilité physique comme numérique.

Se déplacer, se loger, participer pleinement à la vie de la cité, mieux vivre tout simplement : l’accessibilité universelle est le socle commun, ciment de notre société et  précieuse source de progrès. Ces innovations, nous souhaitons qu’elle fassent l’objet d’investissements massifs dans le cadre du Plan de Relance.

Si le défi environnemental mérite à raison une inscription dans notre Constitution, le défi humain de l’accessibilité universel le mérite tout autant.

Démontrant une nouvelle fois que les enjeux écologiques et le handicap sont intimement liés, ce monde vivant qui lie l’humain et la planète, ce réflexe similaire qui consiste à faire autant ou plus, avec moins. »

Matthieu Annereau, président de l’APHPP.

Source JDD.

Autisme. Les éditions Belin font leur mea culpa après les erreurs dans leur manuel scolaire…!

Un manuel scolaire de collège édité par Belin contient un certain nombre d’erreurs manifestes concernant l’autisme. Cette maison d’édition assure que l’ouvrage va être modifié « aussi rapidement que possible ».

Parmi les manuels scolaires édités chaque année, l’un d’eux, de Sciences de la vie et de la Terre paru en 2017, contient des éléments consacrés à l’autisme qui ont indigné familles et associations. (Photo d’illustration)

 

« Nous reconnaissons nos erreurs. L’exercice va être entièrement réécrit. La version modifiée de l’exercice sera mise à la disposition des utilisateurs du manuel aussi rapidement que possible », indiquent les éditions Belin.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a demandé aux éditions Belin d’agir.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a demandé aux éditions Belin d’agir.

Les éditions Belin font amende honorable. Un manuel scolaire de Sciences de la vie et de la Terre (SVT) paru en 2017, avait suscité un très grand émoi auprès de proches de personnes autistes et d’associations.

Vigilance « mise en défaut »

Ce manuel contient un certain nombre de contre-vérités concernant ce handicap neurodéveloppemental. « Votre indignation […] nous a interpellés et nous avons soumis à examen critique le contenu de ces pages (deux pages), avec nos auteurs et auprès d’experts » , poursuit la maison d’édition dans son communiqué.

« Les sources des documents de l’exercice sous sa forme actuelle sont des articles scientifiques publiés en 2016 dans des revues de premier plan, tient toutefois à souligner Belin. Dans ce cas précis, notre vigilance a été mise en défaut. »

Un retour vingt ans en arrière

Un mea culpa qui ne satisfait pas pleinement la présidente de Cocci Bleue, association mayennaise qui soutient les personnes autistes et leurs proches. « Ce que contient ce manuel scolaire est un vrai retour en arrière sur la connaissance que nous avions de l’autisme il y a vingt ans, s’alarme Virginie Laforcade. Contrairement à ce qui est écrit, l’autisme n’est pas une maladie. C’est extrêmement grave de lire cela en 2021… »

Source OUEST FRANCE.

Crise sanitaire et handicap : l’information en santé enfin accessible à tous… La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap…

« Quand les enjeux du handicap avancent, c’est toute la société qui progresse. » C’est ainsi que débute le dossier de presse du Comité interministériel du handicap datant du 16 novembre dernier.

La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap.

 

Si la crise sanitaire a révélé les difficultés d’accès à l’information en santé des personnes vivant avec un handicap ou éloignées du système de soins (personnes non francophones, précaires…), elle a aussi été un catalyseur de solutions innovantes au service de tous grâce au travail collaboratif des associations et des pouvoirs publics.

Une mobilisation sans précédent au service des plus fragiles

Seulement quelques jours après que le premier confinement ait été décidé en mars, l’Alliance Internationale pour les personnes en situation de handicap (IDA) publiait dix recommandations, notamment sur la nécessité d’informer les personnes en situation de handicap et de former les personnels de santé à l’accueil de ces patients aux besoins particuliers. Pourquoi ? Parce que mieux comprendre la santé, c’est avoir moins peur, être davantage coopérant et au final être acteur de sa santé.

« Une information accessible est le prérequis à l’auto-détermination, c’est-à-dire à la capacité d’une personne à prendre des décisions qui la concernent. En cas d’opposition de la part des professionnels ou des organisations, la personne doit pouvoir faire valoir ses droits à l’auto-détermination grâce à l’accompagnement collectif par les pairs qui est un vecteur d’émancipation. » détaille Karen Buttin, personne autiste*.

Par la suite, les acteurs de la santé et du médico-social, notamment les associations, ont fait preuve d’une extraordinaire créativité et réactivité pour produire des outils de communication et des guides de recommandations. Impossible ici d’être exhaustif aux vues de la profusion des initiatives ; citons par exemple les ressources utiles recommandées par les associations nationales comme APF France Handicap ou Santé Publique France mais aussi les associations régionales comme le CREAI Ile-de-France en collaboration avec l’ARS Ile-de-France et le CReHPsy Pays-de-La-Loire.

« Le rôle de notre association, en temps de crise sanitaire, est entre autres de proposer une information fiable, accessible à tous, transparente et honnête aux personnes en situation de handicap et à leurs proches, afin qu’elles restent actrices de leur santé et en capacité de donner un consentement libre et éclairé. » explique Marie-Catherine Time, représentante Régionale APF France handicap Auvergne-Rhône-Alpes.

Mentionnons aussi les outils de notre association CoActis Santé, engagée pour l’accès à la santé pour tous, comme le poster SantéBD pour expliquer le test PCR avec des images et des mots simples et les fiches-conseils HandiConnect pour guider les professionnels de santé dans l’accueil de patients en situation de handicap, en particulier la fiche-conseils « Comment communiquer avec une personne sourde/malentendante ? ».

L’engagement de l’Etat

Les efforts soutenus de l’État, en particulier du Secrétariat d’Etat en charge des Personnes handicapées, méritent d’être soulignés : transcription des documents officiels en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), discours systématiquement traduits en langue des signes et vélotypie, production, entre autres, d’un guide pour mieux vivre le confinement avec un enfant autiste par la Délégation Interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement et de la plateforme solidaires-handicaps.fr pour recenser les initiatives solidaires… La nécessité d’adopter des réflexes d’accessibilité dans notre société a été mise en lumière, notamment lorsque le port du masque a été rendu obligatoire, empêchant la lecture labiale chez les personnes sourdes qui la pratiquent.

Au final, il paraît légitime de penser que la pandémie de COVID-19 aura été un révélateur de la capacité d’adaptation et de la résilience des acteurs de la santé, du handicap, du médico-social et de la solidarité. Ne nous arrêtons pas là et utilisons ces outils comme des preuves de concept pour continuer à oeuvrer ensemble en faveur d’une société plus inclusive où l’information en santé est accessible à tous et où les professionnels de santé sont formés à l’accueil de patients vivant avec un handicap. Car ce qui est fait pour les plus vulnérables de notre société est utile à tous.

* Karen Buttin est membre de Personnes autistes pour une auto-détermination responsable et innovante (PAARI), du conseil d’administration d’Handi-Voice, think tank d’auto-représentants qu’elle représente à la Commission santé, bien-être et bientraitance du CNCPH et au Conseil scientifique de l’Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations (ARAPI), ainsi que facilitatrice-chercheuse à CapDroits qui est une démarche scientifique et citoyenne.

Source ECONOMIE MATIN.

Vaccination : un parcours du combattant pour les personnes en situation de handicap…

Si des initiatives se mettent en place aux quatre coins de la France, elles restent inégales et pour ceux dans l’incapacité de se déplacer, la vaccination est, pour l’instant souvent impossible.

Alors que la vaccination à domicile est encore rare pour les personnes en situation de handicap, cette solution est celle à privilégier pour ces derniers, plaident associations et professionnels du secteur.

 

«Il faudra attendre le vaccin AstraZeneca». Voilà ce que s’est entendu répondre Yann quand il a tenté de prendre rendez-vous pour Olivier, son père, atteint d’un lourd handicap. Suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), Olivier est constamment alité et ne peut se déplacer sur un centre de vaccination. Aucune solution ne lui sera proposée si ce n’est d’attendre qu’il puisse recevoir une dose, à domicile, grâce au nouveau vaccin qui a été autorisé en France mardi 2 février. Mais ce dernier n’est réservé qu’aux personnes de moins de 65 ans et Olivier en a 86. Il fait partie de ceux qui sont, aujourd’hui, prioritaires pour la vaccination, à laquelle il n’a pour l’instant pas droit.

L’anecdote n’a rien de surprenant pour Agnès Bourdin-Busin chargée des questions de santé et de politique au sein d’APF France handicap. «Le vaccin AstraZeneca ne peut pas être une réponse pour ces personnes», soupire-t-elle. Depuis le 18 janvier, les 60.000 personnes en situation de handicap se trouvant dans des établissements médico-sociaux de type foyers d’accueil médicalisés (FAM) et maisons d’accueil spécialisées (MAS) quel que soit leur âge, bénéficient d’un accès à la vaccination qui peut se faire directement sur ces lieux d’accueil. Mais pour les autres comme Olivier qui, malgré leur handicap vivent toujours chez eux, il faut se déplacer jusqu’au centre le plus proche, ce qui relève, bien souvent, du parcours du combattant.

Dans le cas d’Olivier, l’octogénaire aurait pu être accueilli s’il avait pu se déplacer en fauteuil roulant, une chose impossible pour lui. Du côté du centre, on lui répond que faire venir un brancard n’est pas envisageable. «La consigne a été donnée de respecter l’accessibilité universelle mais ce n’est absolument pas le cas», déplore Agnès Bourdin-Busin. «Il y a vraiment des endroits où l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite n’est pas respectée avec par exemple des marches pour accéder au lieu de vaccination, ou si celle-ci se fait au premier étage sans ascenseur». Selon elle, «il faudrait que des consignes claires soient relayées auprès des agences régionales de santé (ARS), des préfets et des collectivités locales impliquant une même prise en charge».

Des initiatives inégales selon les départements

Ici et là, des initiatives émergent. À Reims (Marne), un «Vacci’Bus» permet depuis le 19 janvier aux personnes ne pouvant pas se déplacer d’être accompagnées aux centres de vaccination. Dans l’Allier, c’est un camion, transformé en bus de vaccination mobile, avec à son bord médecins et infirmières, qui a été affrété par le conseil départemental. De même dans le Lot-et-Garonne. À Douai (Nord), la municipalité a réquisitionné des navettes, les mêmes dédiées aux personnes âgées pour leur permettre de faire leurs courses ou de se rendre à des rendez-vous médicaux. Un peu partout en France, les collectivités locales s’investissent pour que tous les plus de 75 ans aient accès à la vaccination. Dans d’autres départements, les solutions tardent à voir le jour. «Cest très dépendant des territoires. Dans certains, des moyens ont été mis en place, dans d’autres on laisse les gens faire comme ils peuvent», regrette Agnès Bourdin-Busin. D’autant que pour ceux souffrant d’un très lourd handicap, ces dispositifs demeurent insuffisants.

Les aides à domicile, «appuis» de la campagne vaccinale

Au plus près de cette frange de la population, les réseaux d’aides à domicile dressent le même constat. «La plus grande difficulté concerne les personnes immobiles et pour le moment, peu d’options s’offrent à elles», atteste Marc Dupont, vice-président de l’UNA, réseau national de l’aide à domicile pour les personnes âgées ou en situation de handicap. Il souligne le rôle que ce secteur peut jouer dans la campagne vaccinale. «Nos aides à domicile peuvent notamment être des personnes de confiance pour les familles et voir avec elles la meilleure façon d’organiser la vaccination de leurs proches», abonde Hugues Victor, directeur général d’Adedom, une fédération représentant 320 structures associatives œuvrant dans l’aide, le soin à domicile et les services à la personne. «L’aide à domicile est extrêmement bien placée et nous avons sollicité le gouvernement pour être des appuis de cette campagne vaccinale», indique-t-il. Chaque semaine, les professionnels du secteur échangent à ce sujet avec le cabinet de la ministre chargée de l’Autonomie Brigitte Bourguignon.

Au centre des discussions, la question de la prise en charge de la prestation des aides à domicile qui accompagneront à la vaccination. «Certains départements complèteront l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) de deux à cinq euros ou donneront des financements dédiés mais rien n’est cadré, ça dépend totalement du bon vouloir d’une politique départementale ou de la capacité des employeurs», pointe le directeur général d’Adedom. «Il y a déjà une forme de fragilité économique de ces structures. Elles vont donc avoir un peu de mal à s’engager dans des déplacements s’il n’y a pas de financements», précise-t-il. Selon lui, il faudrait «une incitation forte à destination des conseils départementaux pour leur enjoindre de prendre en charge ces frais et coût de déplacement». Du côté de l’association des maires de France (AMF), on préconise «un support financier» de l’État, en particulier «pour les territoires ruraux et les moins pourvus notamment en transport». Plutôt qu’une stratégie nationale, «c’est plutôt un soutien financier ou matériel que l’État doit apporter là où le coût de prise en charge est important», explique Frédéric Chéreau, président de la Commission santé de l’AMF et maire de Douai.

Développer «l’aller vers»

Plus simplement, pour tous les acteurs du secteur, la solution réside dans la vaccination à domicile. «Il est possible de lister dix personnes à vacciner sur une matinée afin que le médecin se déplace lui-même, c’est réalisable», prédit Frédéric Chéreau de l’AMF. «Il faut développer ‘l’aller vers’ pour les personnes lourdement handicapées ou qui ne peuvent pas se déplacer et il faut les identifier. Les mairies via les centres communaux d’action sociale (CCAS) et les médecins généralistes doivent cibler toutes ces personnes», confirme Agnes Bourdin-Busin. «Déplacer quelqu’un en brancard, qui plus est en hiver avec tout ce que ça engendre de stress, sachant qu’il faut le faire deux fois, c’est compliqué». Elle appelle de ses voeux le déploiement «d’équipes mobiles», «ce qui n’est pas le cas aujourd’hui».

La vaccination a domicile se développe, assure-t-on du côté du cabinet de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. En attendant, «quand elles n’ont pas de possibilité de se rendre dans un centre de vaccination et qu’elles entrent dans la catégorie du vaccin, les personnes peuvent faire appel au dispositif 360». Ce numéro vert national (0 800 360 360) a été mis en place dans le cadre de la crise pour les personnes en situation de handicap et les proches aidants. Initialement prévue pour janvier 2021, sa mise en application avait été avancée à juin dernier en raison de la crise sanitaire. Une fois en ligne, «la personne est redirigée vers une antenne qui coordonne tous les acteurs autour du handicap afin de trouver des solutions pour être vaccinée à domicile», explique-t-on brièvement. 90 départements sont d’ores et déjà raccordés à ce dispositif qui n’était toutefois pas prévu à l’origine pour répondre à des problèmes liés à la vaccination.

«Ça ne peut pas être la seule solution», commente Agnès Bourdin-Busin d’APF France handicap. Beaucoup reste donc à faire. Et malgré toutes les initiatives qui voient le jour, un autre point vient ternir ces avancées : le manque de doses. «C‘est la problématique à laquelle nous devons faire face actuellement», déplore Lucile Pluchart, directrice générale adjointe des services du département du Vaucluse, en charge du pôle solidarité. «Comme beaucoup de départements, nous souhaiterions pouvoir mettre en place un certain nombre d’initiatives mais la réalité du terrain nous rattrape». Un manque qui ne saurait venir perturber le calendrier de vaccination a assuré Emmanuel Macron, promettant que tous les Français seront vaccinés à la fin de l’été.

Source LE FIGARO.

 

Handicap. Sa pétition sur le calcul de l’Allocation adulte handicapé jugée recevable par le Sénat…!

Une Auvergnate demande, sur le site du Sénat, que soit revu le mode de calcul de l’Allocation adulte handicapé.

Avec plus de 100 000 signatures, la pétition a été transmise à la Conférence des présidents du Sénat.

La pétition a dépassé les 100 000 signatures.

 

C’est une première ! Une pétition, déposée sur le site Internet du Sénat, vient de dépasser les 100 000 signatures, entre le 10 septembre et ce jeudi 4 février. Déposée par Véronique Tixier, une habitante du Puy de Dôme, cette pétition réclame l’adoption d’une loi révisant le mode de calcul pour l’attribution de l’Allocation adulte handicapée (AAH).

« Une injustice »

Le montant de cette aide, versée par la Caisse d’allocations familiales aux personnes souffrant d’un handicap et dans l’impossibilité de travailler, dépend des revenus du conjoint ou de la conjointe. « Une incongruité et une injustice », dénonce Véronique Tixier. L’Auvergnate a commencé à ne plus percevoir son allocation après s’être mise en concubinage. Elle a même été contrainte de rembourser un trop perçu de 5 000 € environ.

103 000 soutiens

La quadragénaire se dit, désormais, « dépendante financièrement » de son compagnon. Une situation qu’elle vit mal. « Si le plafond des revenus du couple dépasse 19 607 €, l’AAH n’est plus versée à la personne conjointe handicapée, écrit-elle. À cet instant, cette dernière peut donc ressentir qu’elle n’existe plus socialement, qu’elle ne sert à rien. Ce qui rajoute à ses difficultés dues à son état physique ».

Grâce à ses quelque 103 000 soutiens (jeudi 4 février), la pétition de Véronique Tixier a été transmise à la Conférence des présidents du Sénat. La commission des affaires sociales vient également de nommer un rapporteur. Une proposition de loi est en préparation, sur l’évolution de l’attribution de l’Allocation adulte handicapé. Mais le parcours législatif est encore très long…

Source OUEST FRANCE.

Handicap : la proposition de loi de la députée du Cher Nadia Essayan adoptée à l’Assemblée Nationale en première lecture…

La députée MoDem du Cher a présenté son projet de loi hier par l’Assemblée nationale pour optimiser l’accès des personnes handicapées aux magasins et centres commerciaux.

Votée à l’unanimité, elle a de grandes chances d’entrer en vigueur après lecture du Sénat.

Nadia Essayan lors du vote à l'Assemblée Nationale, ce jeudi 28 janvier

 

Un petit pas pour la société, un grand pas pour la reconnaissance des personnes handicapées. La députée du Cher Nadia Essayan (MoDem) a présenté ce jeudi 28 janvier sa proposition de loi en séance publique à l’Assemblée Nationale. Elle viserait à améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux magasins, la grande distribution et aux centres commerciaux. Adoptée à l’unanimité, avec 85 voix pour, le texte doit maintenant être présenté devant le Sénat. « Ce n’est qu’une question de délai. Nous trouverons le moyen de la faire apsser avec une niche de centriste devant le Sénat. Il y a de grandes chances que ça se fasse » se félicite-t-elle.

« Même pour nous, il faut du temps pour s’adapter à un grand magasin »

La députée du MoDem a commencé à travailler sur ce projet de loi en 2019. Cette année-là, Christelle Berger, la présidente de l’association Espoir pour mon futur, l’interpelle sur les difficultés rencontrées par sa fille, autiste non-verbale. Cette dernière ne voulait pas rentrer dans les grands magasins à cause du bruit et des lumières. Une grande surface de Vierzon (Cher) a donc accepté de tenter l’expérience de « l’heure silencieuse », qui fut « concluante. Elle a pu naviguer dans le magasin avec beaucoup plus d’aisance. Elle s’est vraiment détendue ». Un combat nait alors pour faire reconnaitre davantage le « spectre autistique » dans la vie en société.

« Ma première fierté, c’est que ma proposition de loi soit passée dans la niche de mon groupe politique. Nous députés, nous avons très peu de jour dans l’année pour faire part de ces idées. Je l’ai donc retravaillé pendant toute l’année 2020 avec les acteurs concernés ». Parmi ces acteurs, les représentants du commerce ou encore les secrétariats d’état concernés. Malgré la réticense exprimée par les grandes surfaces, la députée continue encore aujourd’hui d’affiner sa proposition de loi.

Concrètement, cette loi pourrait se traduire dans un premier temps par la formation et la sensibilisation du personnel pour accueillir les personnes atteintes d’handicap. Il pourrait aussi s’agir de réorganiser les rayons : « Même pour nous, il faut du temps pour s’adapter dans un grand magasin. Nous devons réfléchir à une signalétique ou un plan du magasin pour les personnes malvoyntes ou même celles qui ne savent pas lire. Je tiens aussi à ce que l’heure silencieuse soit au coeur du dispositif ». Un travail auquel elle réfléchira avec les acteurs directement concernés, car Nadia Essayan l’a dit, « elle n’aime pas les décisions qui tombe d’en haut ».

Vers une réelle reconnaissance du handicap ?

A travers ce texte de loi, la question de la reconnaissances des personnes handicapées se pose. Selon la députée, la Maison des Personnes Handicapées (MDPH) délivre rarement la carte mobilité inclusion aux personnes atteintes du spectre autistique. Pour rappel, cette carte peut comporter trois mentions :

  • « Invalidité » : attribuée à toute personne dont le taux d’incapacité permanent est au moins de 80%.
  • « Priorité pour personnes handicapées » : pour les personnes atteintes d’une incapacité inférieure à 80%
  • « Stationnement pour personnes handicapées » : concerne ceux dont l’handicap réduit de manière importante et durable la capacité et l’autonomie de déplacement à pied.

« Le ministère admet même qu’il n’y a aucune raison pour que le spectre autistique ne soit reconnue dans le bénéfice de cette carte ». En France, 700 000 personnes sont atteintes de trouble autistique, plus ou moins prononcé. Pour certaine, elles ne le savent même pas encore…

Source FR3.

Jeune déficient intellectuel tondu et frappé : ils diffusent les vidéos de l’agression …

BELFORT – Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs jeunes ont humilié l’une de leurs connaissances, déficient intellectuel, et diffusé les images insoutenables sur internet.

Une enquête a été ouverte ce lundi matin et confiée à la brigade de recherches de Belfort.

Jeune déficient intellectuel tondu et frappé : ils diffusent les vidéos de l'agression

 

Les images sont insoutenables. Dylan (*) est assis, impuissant, le regard dans le vague. Autour de lui, plusieurs personnes, debout, viennent à tour de rôle le frapper au visage. Dylan, pour toute défense, lance quelques « arrête ! » du bout des lèvres, sans que le déluge de coups ne prenne fin. Autour de lui, on éclate de rire face au visage rouge écarlate, tuméfié, de la victime.

Ils l’auraient brûlé, puis fait boire leur urine

Le pire est toutefois à venir. Dans une autre vidéo, alors qu’il semble assoupi sur un canapé, Dylan reçoit de nouveaux coups avant qu’un de ses agresseurs, muni d’un rasoir et à visage découvert, vienne lui tondre une partie des cheveux. « Comme ça, tu auras une coupe propre », ironise une autre personne présente dans la pièce.

Les agresseurs originaires du Territoire de Belfort

Ces scènes, diffusées en direct sur les réseaux sociaux et supprimées depuis, se sont déroulées dans la nuit de samedi à dimanche dans le Territoire de Belfort. Enregistrées par un internaute, elles continuent toutefois de tourner sur le web, dévoilant le calvaire vécu par ce jeune homme, déficient intellectuel, dans l’appartement d’un de ses « amis ».

Alerté, le député LR du Territoire de Belfort, Ian Boucard, a signalé ces faits aux autorités, qui se sont immédiatement emparées du dossier. D’après nos informations, Dylan aurait subi d’autres sévices. Ses agresseurs l’auraient brûlé avec un mégot de cigarette, mais également, comble de l’horreur, fait boire leur propre urine. Mineurs pour certains, ils seraient originaires de communes de la couronne belfortaine : Dorans, Novillars, Bavilliers, Offemont et Petit-Croix.

Le procureur ordonne une enquête

Immédiatement, Éric Plantier, procureur de la République à Belfort, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour « violence commise en réunion sans incapacité », « diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne » et « atteinte à l’intimité de la vie privée par enregistrement de l’image d’une personne ». Cette enquête a été confiée à la brigade de recherches de Belfort.

Son père : « Il ne va pas bien, nous non plus »

Toujours d’après nos informations, Dylan suit actuellement une formation professionnelle du côté de l’IME de Giromagny, dans le but d’intégrer ensuite un ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail). Contacté par nos soins, son père était en train de déposer une plainte, en compagnie de Dylan, ce lundi matin. Il devait ensuite emmener son fils chez un psychiatre. « Il ne va pas bien », nous confiait-il. « Et nous non plus ».

(*) Le prénom a été modifié.

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap. Faire ses courses peut parfois être un parcours du combattant…

Bruits incessants, lumière trop forte, rayons mal agencés et peu repérables…

Une députée MoDem a décidé de s’emparer du problème, sollicitée par une association d’aide aux personnes autistes.

Nadia Essayan, députée MoDem du Cher.

 

Faire ses courses dans une grande surface alimentaire peut, parfois, s’apparenter à un parcours du combattant quand on est atteint d’un handicap.

Musique et lumières bien trop fortes pour les personnes présentant des troubles autistiques, difficulté d’accès à certains produits et rayons lorsque l’on est de petite taille, signalétique peu claire pour les malvoyants et les clients souffrant d’illettrisme, caisses prioritaires en nombre insuffisant, magasins parfois peu accessibles aux fauteuils roulants…

La France en retard

Même si des améliorations se font jour depuis quelques mois – avec notamment l’instauration d’« heures calmes » dans les 1 600 magasins U, chez Cora ou encore Auchan (lumière baissée et bruits réduits) – la France peine à rattraper son retard sur les États scandinaves, le Royaume-Uni et le Canada. D’où l’idée d’un « Guide des bonnes pratiques » défendue par la députée du Cher, Nadia Essayan.

Jeudi matin, la parlementaire MoDem a présenté une proposition de loi à l’Assemblée, fruit de plusieurs mois de travail avec les acteurs du commerce, les associations concernées, le ministère de l’Économie et le secrétariat d’État aux personnes handicapées.

Une première étape

Un texte qui se veut une première étape dans la réorganisation des moyennes et grandes surfaces alimentaires de plus de 1 000 m2.

«  C ette proposition de loi a été adoptée à l’unanimité. Le gouvernement va maintenant lancer une nouvelle concertation avec les associations et les acteurs du commerce durant dix-huit mois. Elle devra aboutir à des mesures concrètes et rapides. Leur mise en application, par une loi ou des règlements, sera contrôlée par le parlement. […] Si j’ai fait le choix de n’imposer des changements qu’aux surfaces de plus de 1 000 m2, c’est pour éviter de mettre en difficulté les supérettes. Mais libre à elles de réduire déjà les bruits ou l’intensité des lumières ».

Réorganiser les rayons

Parmi les changements préconisés par Nadia Essayan, il y a un meilleur fléchage au sol ; une réorganisation mieux pensée des rayons – « pour un autiste Asperger, il n’est pas logique que les vêtements se trouvent près des légumes » – ; la mise en place d’images ou de logos en tête de gondoles afin que les rayons soient mieux repérés par les personnes ne sachant pas lire ; ou encore la généralisation d’un logiciel de lecture des étiquettes pour les aveugles et les malvoyants…

Source OUEST FRANCE.

Changer de regard sur le handicap pour une meilleure inclusion des personnes handicapées…

L’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap reste difficile.

La crise du Covid pourrait encore aggraver cette situation, craint Consuelo Bénicourt, directrice RSE chez Sopra Steria.

Elle fait le point sur la situation et révèle les pistes à suivre.

Changer de regard sur le handicap pour une meilleure inclusion des personnes handicapées

 

12 millions : c’est le nombre de personnes touchées par un handicap en France, soit près de 20 % de la population française (1). Le handicap est une cause importante d’exclusion dans la société comme dans l’entreprise, malgré les avancées législatives. Plus de 30 ans après le vote de la loi de 1987 en faveur de l’emploi des personnes handicapées et l’instauration – entre autres – de l’obligation pour les entreprises d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés (2), le bilan reste mitigé. Le taux de chômage des actifs reconnus handicapés (18 %) (3) est aujourd’hui plus du double de la moyenne nationale, tandis que le taux de travailleurs handicapés dans le secteur privé atteint à peine 4 % (3,8 %) (4). Éducation, accès aux infrastructures ou encore insertion professionnelle, force est de constater qu’il reste encore du chemin à parcourir et la crise sanitaire que nous vivons ne fait qu’accentuer ce constat d’exclusion.

La Covid-19 : accélératrice des difficultés pour les personnes en situation de handicap

Inégalités en matière d’accès à l’emploi et au logement, sous-représentation, difficultés d’accessibilité : tandis que le handicap concerne près d’1 Français sur 6, de nombreux progrès restent à faire pour garantir le respect des droits fondamentaux et l’autonomie.

Il ne fait aujourd’hui aucun doute que la Covid-19 accentue les difficultés et inquiète à juste titre les personnes en situation de handicap. En effet, selon un sondage IFOP pour l’AGEFIPH réalisé en juin dernier (5), 48 % des personnes en situation de handicap se disent inquiètes à l’idée de perdre leur emploi dans les mois à venir, 41 % des demandeurs d’emploi en situation de handicap affirment avoir été concernés par le report ou l’annulation d’une formation et 16 % par l’interruption d’un contrat court.

A ces inquiétudes s’ajoutent le bouleversement du quotidien : le port du masque isole les personnes sourdes ou malentendantes, les personnes aveugles ou malvoyantes sont privées du sens du toucher, … Il est urgent que les entreprises adaptent les outils de travail de leurs salariés tout en tenant compte de leur handicap dans les modalités de l’exercice professionnel. Il en va de même pour l’accès à l’enseignement, alors que de nombreux élèves et étudiants en situation de handicap n’ont pas pu suivre leur scolarité pendant plusieurs mois.

Faciliter l’accès à l’enseignement supérieur pour contribuer à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap

Dans le secteur du numérique, le principal frein au recrutement est le manque de candidats diplômés de l’enseignement supérieur, puisque 80 % des personnes en situation de handicap ont un niveau d’étude inférieur au baccalauréat.

Pourtant, les initiatives pour améliorer l’accès des jeunes en situation de handicap à l’enseignement supérieur ne manquent pas. En attestent les annonces du gouvernement en février 2020, qui souhaite notamment mettre l’accent sur le développement de l’apprentissage et les dispositifs d’accompagnement scolaire pour faciliter leur orientation. Sans oublier les programmes de bourses : alors que l’accès aux études supérieures engendre déjà des frais importants, auxquels s’ajoutent ceux liés à la compensation du handicap, ces aides favorisent l’autonomie et l’indépendance des étudiants en situation de handicap et permettent une meilleure prise en charge de leurs besoins spécifiques.

Si le gouvernement a fait du handicap et de l’insertion professionnelle des personnes handicapées une cause nationale, force est de constater que la crise sanitaire renforce les difficultés sur le plan scolaire. Prenons l’exemple de l’enseignement à distance : les universités ont dû adapter les outils de visioconférence et effectuer des transcriptions pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent suivre les cours en ligne.

Déconstruire les stéréotypes

Le handicap est bien souvent circonscrit aux déficiences physiques et motrices, et représenté par un seul et même élément, le fauteuil roulant. Pourtant, l’AGEFIPH (6) précise que moins de 5 % des personnes touchées par une déficience motrice se déplacent en fauteuil roulant. Cette perception du handicap contribue à forger une représentation sociale plus que partielle, comme l’illustrent les films « Intouchables » et, plus récemment, « Hors-normes ». Autre exemple parmi tant d’autres : pourquoi les stationnements réservés sont-ils uniquement symbolisés par un pictogramme dépeignant un fauteuil roulant ? Il devient urgent de déconstruire ces stéréotypes. Les médias, mais aussi le monde de la culture dans son ensemble, ont un rôle à jouer.

Enfin, dans le monde de l’entreprise, il est important de mettre en œuvre des initiatives permettant de lutter contre ces stéréotypes, à l’externe comme en interne, pour faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap. A l’externe, cela peut se traduire par des programmes de soutien scolaire, la participation à des rencontres ou encore le soutien de challenges étudiants. En interne, il est important d’accompagner les managers et les équipes, ou encore de proposer des sessions de e-learning, et de prendre en considération les difficultés supplémentaires liées à la crise sanitaire.

Le gouvernement et les entreprises ont déjà beaucoup œuvré pour une meilleure représentation des personnes handicapées. C’est une dynamique positive qu’il nous faut accélérer, surtout face à la situation inédite que nous vivons : les médias et la société civile doivent jouer leur rôle et partager une vision du handicap plus réaliste pour contribuer à déconstruire les stéréotypes et faire prendre conscience des difficultés supplémentaires qu’engendrent la crise sanitaire.

Plus que jamais, l’inclusion doit être une priorité et le numérique en est un véritable accélérateur : à nous, entreprises, d’accompagner et de soutenir l’innovation. Collectivement, agissons pour faciliter l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées et construire un monde d’après inclusif.

Consuelo Bénicourt, Directrice RSE chez Sopra Steria

Les avis d’experts sont publiés sous l’entière responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction de L’Usine nouvelle.


(3)Taux de chômage des personnes handicapées en 2018 (Source : Agefiph.fr, Chiffres-clés juin 2019)

(4)Taux d’emploi direct 1 de personnes handicapées en 2016 dans les entreprises privées (Source : Agefiph.fr, Chiffres-clés juin 2019)

(6) AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées)

Source L’USINE NOUVELLE.

Handicap – Autisme : la proposition de loi de la députée du Cher Nadia Essayan adoptée à l’Assemblée Nationale en première lecture…

La députée MoDem du Cher a présenté son projet de loi hier par l’Assemblée nationale pour optimiser l’accès des personnes handicapées aux magasins et centres commerciaux.

Votée à l’unanimité, elle a de grandes chances d’entrer en vigueur après lecture du Sénat.

Nadia Essayan lors du vote à l'Assemblée Nationale, ce jeudi 28 janvier

 

Un petit pas pour la société, un grand pas pour la reconnaissance des personnes handicapées. La députée du Cher Nadia Essayan (MoDem) a présenté ce jeudi 28 janvier sa proposition de loi en séance publique à l’Assemblée Nationale. Elle viserait à améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux magasins, la grande distribution et aux centres commerciaux. Adoptée à l’unanimité, avec 85 voix pour, le texte doit maintenant être présenté devant le Sénat. « Ce n’est qu’une question de délai. Nous trouverons le moyen de la faire passer avec une niche de centriste devant le Sénat. Il y a de grandes chances que ça se fasse » se félicite-t-elle.

« Même pour nous, il faut du temps pour s’adapter à un grand magasin »

La députée du MoDem a commencé à travailler sur ce projet de loi en 2019. Cette année-là, Christelle Berger, la présidente de l’association Espoir pour mon futur, l’interpelle sur les difficultés rencontrées par sa fille, autiste non-verbale. Cette dernière ne voulait pas rentrer dans les grands magasins à cause du bruit et des lumières. Une grande surface de Vierzon (Cher) a donc accepté de tenter l’expérience de « l’heure silencieuse », qui fut « concluante. Elle a pu naviguer dans le magasin avec beaucoup plus d’aisance. Elle s’est vraiment détendue ». Un combat nait alors pour faire reconnaitre davantage le « spectre autistique » dans la vie en société.

« Ma première fierté, c’est que ma proposition de loi soit passée dans la niche de mon groupe politique. Nous députés, nous avons très peu de jour dans l’année pour faire part de ces idées. Je l’ai donc retravaillé pendant toute l’année 2020 avec les acteurs concernés ». Parmi ces acteurs, les représentants du commerce ou encore les secrétariats d’état concernés. Malgré la réticense exprimée par les grandes surfaces, la députée continue encore aujourd’hui d’affiner sa proposition de loi.

Concrètement, cette loi pourrait se traduire dans un premier temps par la formation et la sensibilisation du personnel pour accueillir les personnes atteintes d’handicap. Il pourrait aussi s’agir de réorganiser les rayons : « Même pour nous, il faut du temps pour s’adapter dans un grand magasin. Nous devons réfléchir à une signalétique ou un plan du magasin pour les personnes malvoyantes ou même celles qui ne savent pas lire. Je tiens aussi à ce que l’heure silencieuse soit au coeur du dispositif ». Un travail auquel elle réfléchira avec les acteurs directement concernés, car Nadia Essayan l’a dit, « elle n’aime pas les décisions qui tombe d’en haut ».

Vers une réelle reconnaissance du handicap ?

A travers ce texte de loi, la question de la reconnaissances des personnes handicapées se pose. Selon la députée, la Maison des Personnes Handicapées (MDPH) délivre rarement la carte mobilité inclusion aux personnes atteintes du spectre autistique. Pour rappel, cette carte peut comporter trois mentions :

  • « Invalidité » : attribuée à toute personne dont le taux d’incapacité permanent est au moins de 80%.
  • « Priorité pour personnes handicapées » : pour les personnes atteintes d’une incapacité inférieure à 80%
  • « Stationnement pour personnes handicapées » : concerne ceux dont l’handicap réduit de manière importante et durable la capacité et l’autonomie de déplacement à pied.

« Le ministère admet même qu’il n’y a aucune raison pour que le spectre autistique ne soit reconnue dans le bénéfice de cette carte ». En France, 700 000 personnes sont atteintes de trouble autistique, plus ou moins prononcé. Pour certaine, elles ne le savent même pas encore…

Source FR3.