Éducation Nationale : à Nantes, le concours de l’agrégation impossible pour une professeure mal voyante. L’égalité des chances…?

Passer l’agrégation de français pour une professeure mal voyante s’est révélé impossible tant les conditions du concours étaient éloignées de son handicap.

Aline Langevin mène un combat déterminé pour faire valoir son droit de mal voyante à réussir un concours de l’Éducation Nationale.

Aline Langevin, professeure de français  échoué au concours de l'agrégation de Lettres Modernes du fait de son handicap visuel

 

Caractères trop petits, « secrétaires » incompétents pour une prise de dictée dactylographiée, Aline Langevin, quand elle s’est inscrite au concours de l’Agrégation de Lettres Modernes sur le conseil de son inspectrice d’académie, n’imaginait pas qu’elle allait consacrer 10 mois de sa vie à préparer un concours, perdu d’avance !

Perdu d’avance, assurément. Pas en raison de ses capacités personnelles et professionnelles, si l’inspectrice d’académie lui recommande de s’y confronter, c’est bien pour valider ses compétences. Mais ni l’une ni l’autre n’avaient imaginé que l’Éducation Nationale montrerait autant de mauvaise volonté pour adapter les conditions du concours, prévues par ailleurs au handicap visuel.

Un concours d’obstacles

« Je souffre d’une maladie dégénérative congénitale et orpheline, il me reste 1,5 avec les corrections. J’ai entrepris une démarche auprès du rectorat de Nantes pour un aménagement de tiers temps de la composition et d’agrandissement de textes. Je me suis présentée à un médecin agréé par l’Éducation Nationale, j’ai subi 3 heures d’examens approfondis pour déterminer avec précision quelle taille de police, quelles conditions en termes de lumière, étaient adaptées. Ce sont quand même deux épreuves de 7 heures, c’est assez fatigant ».

Et débute alors un parcours du combattant dont la candidate à « l’agreg » se serait volontiers passée. Le début d’une série d’humiliations. Le médecin a refusé de lui donner le tableau d’aménagement, « là c’était une histoire d’arrangement financier avec le rectorat, il voulait une demande de devis pour une expertise alors même que je venais de faire trois heures d’examens ». Le rectorat ne comprend pas la démarche et renvoie vers le médecin, « ça a duré 3 semaines où j’étais en stress puisque je me retrouvais hors délai pour l’inscription au concours ».

Aline a donc vu un second médecin agréé pour qu’il remplisse le même tableau, « il n’a pas compris l’attitude de son confrère, enfin j’ai eu le droit d’aménagement des épreuves que j‘ai transmis au rectorat, qui a transmis à l’Éducation Nationale à Paris ».

Débutent alors les conditions d’un concours serein ? Non ! Les ouvrages a étudier ne sont pas dans un format adapté aux mal voyants. Aline doit les découper et les agrandir page par page sur la photocopieuse du lycée…

Dix mois de préparation et des conditions de composition impossibles

Aline travaille dix mois entre son domicile et Angers pour préparer ce concours. Mettant sa vie familiale de côté. Et le jour de l’examen, rien ne va !

« Le jour de l’épreuve, qui se déroulait au rectorat de Nantes dans une salle aménagée, j’ai découvert au moment de l’ouverture de l’enveloppe cachetée que les documents n’étaient pas conformes aux recommandations du médecin agréé. Je me suis retrouvée avec deux épreuves de 9 heures (7 heures pour un candidat valide), confrontée à des textes que je ne pouvais pas lire ».

La première épreuve d’étude de texte a été très pénible à vivre, « j’avais la feuille collée sous les yeux, j’essayais avec mon agrandisseur, avec une loupe à main. J’étais en position de stress intense ».

Le rectorat lui avait alloué deux secrétaires, pour la rédaction de son travail, qui ne maitrisaient pas la dactylographie, et qui ont découvert à ce moment précis, ce que c’était qu’assister une personne en situation de handicap ! « J’ai forcément été ralentie, l’un des deux secrétaires présents m’a dit à la fin de l’épreuve que c’étaient des conditions inhumaines pour composer ».

Aline Langevin ressort de cette épreuve, dans tous les sens du terme, « dépitée, affligée, déprimée ». Mais dès le lendemain elle se reprend, et interpelle la présidente du jury. « J’ai mis ma vie de famille entre parenthèses, j’ai travaillé 10 mois de ma vie pour un concours que je n’avais aucune chance de réussir ». Il fallait que cela se sache ! « Je me suis fait rappeler à l’ordre, parce que je n’avais pas le droit d’entrer en contact avec la présidente du jury ».

Pas assez méritante

C’était il y a un peu plus d’un an. Depuis les humiliations s’accumulent. La direction des ressources humaines assure avoir adapté les conditions telles que demandées. On m’a répondu, « et bien vous repasserez le concours l’année prochaine, on essayera d’agrandir plus les textes ! »

Elle remue alors ciel et terre, le recteur est contacté, sans réponse, le ministre de l’Éducation Nationale, pas mieux. Seule madame Macron va lui répondre, en soulignant l’injustice qui lui est faite. « Je lui ai demandé une audience pour faire entendre ma voix, puisque je sais que Mme Macron est sensible aux discriminations, au handicap, que c’est une personne humaine ».

« La médiation est entrée en contact avec le rectorat et Mr le Recteur lui a dit que je pourrais être promue sur liste d’aptitude ». L’un des deux chemins pour l’agrégation, avec le concours, « soit vous êtes un excellent professeur et vous pouvez prétendre à être élu sur une liste d’aptitude. J’ai fait les démarches nécessaires. Dans un premier temps Mr le recteur s’est montré favorable, et, il y a trois semaines, j’ai reçu finalement un refus, sans motivation ».

Aline Langevin s’adresse à nouveau au recteur pour avoir un rendez-vous. « On m’a expliqué que ma candidature n’avait pas été retenue car il y avait des enseignants plus méritants que moi ! J’ai indiqué que je mettais au défit ces enseignants de faire tout ce qu’ils font avec 1,5 dixième ». Et toujours pas un mot d’excuse ou le moindre début de compassion.

L’échec de « l’école »

Pour autant, Aline Langevin ne baisse pas les bras, c’est sa vue qui s’altère. Le handicap s’accentue, et rend de plus en plus difficile la perspective d’une seconde tentative. Elle a pris contact avec un avocat pour défendre sa cause et celle des personnes handicapées dans le monde de l’éducation.

« Si j’avais su ce qui m’attendait, jamais je ne me serais lancée dans cette épreuve, au propre comme au figuré, je veux ouvrir les portes pour les personnes qui vont suivre, aucun déficient visuel ne peut concourir, il faut lire beaucoup, tout faire soi-même, agrandissements, enregistrements audios, et le jour J, on vous donne un texte que vous ne pouvez pas lire… »

Décidément à l’École de la République, l’égalité des chances reste à inventer, pour les élèves on le savait, l’échec de « l’école » touche également ses propres professeurs.

Source FR3.

Handicap : « la collaboration avec l’Education nationale reste chaotique »… Enquête.

Virginie Lanlo, adjointe au maire de Meudon, est membre de la commission éducation de l’Association des maires de France (AMF). Elle fait partie du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Si elle se réjouit de l’implication des collectivités dans l’inclusion des élèves en situation de handicap sur les temps péri et extrascolaires, elle déplore le manque de partenariat avec l’Education nationale.

école handicap

 

Il y a deux ans, vous étiez auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école. L’accueil de ces enfants sur les temps péri et extrascolaires a-t-il depuis évolué ?

Depuis le grand mouvement pour une école inclusive lancé par le ministre de l’Education nationale, évolution à laquelle les différentes associations d’élus ont été associées, on constate une véritable implication des collectivités à ce sujet. Malheureusement, l’une des grosses difficultés à laquelle elles sont confrontées n’est toujours pas résolue : les collectivités ne sont toujours pas associées en amont à l’accueil de ces enfants. On peut ainsi apprendre à la rentrée de septembre qu’il va y avoir un accueil d’enfants en situation de handicap qui nécessiteraient un accompagnement sur les temps périscolaires ou extrascolaires, sans avoir les informations qui permettraient de les accueillir au mieux.

Or c’est aux familles de se rapprocher des structures d’accueil. Si cela ne leur pose pas de problème pour l’Education nationale, elles ne pensent pas forcément à se rapprocher de la municipalité pour le périscolaire. Ce que nous réclamons depuis très longtemps à l’AMF, c’est que les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) puissent inclure les temps péri et extrascolaires dans leurs notifications. Cela permettrait à la collectivité d’être dans la boucle dés le départ et de mieux préparer l’accueil de ces enfants.

En l’absence de notification, comment définissez-vous le besoin de l’enfant ?

Dans les Hauts-de-Seine, chaque ville a un référent loisirs et handicap. Nous ne sommes pas là pour faire un diagnostic, mais pour écouter la famille, et travailler avec elle au meilleur accompagnement possible pour l’enfant. A Meudon, si besoin, nous pouvons nous appuyer sur les infirmières municipales. De manière générale, il s’agit surtout d’être à l’écoute de la famille pour faire du sur-mesure, et ensuite de se mettre en lien avec la direction de l’école. La collectivité n’est qu’un maillon.

Les collectivités sont-elles confrontées à des difficultés de recrutement, comme l’Education nationale ?

Oui, il est de plus en plus difficile de trouver du personnel sur les temps particuliers que nécessite l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Nous acceptons volontiers les Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) qui se tournent vers nous pour effectuer des temps complémentaires. A Meudon, nous leur proposons d’ailleurs chaque année. Mais tous n’acceptent pas. Il faut alors jongler avec les différents emplois du temps, avec les compétences et les appétences des animateurs. C’est pour cela que les collectivités déplorent d’être informées si tardivement de la présence d’enfants qui nécessitent un accompagnement particulier.

La collaboration avec l’Education nationale a-t-elle progressé de ce point de vue ?

Les temps péri et extrascolaires représentent les deux-tiers du temps de l’enfant passé en dehors de chez lui. Cela fait donc beaucoup d’heures qui nous incombent. Or la collaboration avec l’Education nationale reste chaotique. L’exemple des équipes mobiles d’appui médico-social (ÉMAS) illustre bien cette incapacité à considérer les temps périscolaires comme des temps de scolarisation. Le déploiement de ces équipes est imminent. Elles vont venir en soutien des professionnels de l’Education nationale pour appréhender la situation des enfants porteurs de handicap, ce qui est très bien. Je viens de recevoir le projet de circulaire définissant leur cahier des charges à laquelle j’ai donné un avis favorable. Mais on n’y fait aucune référence aux temps périscolaires ! Je cela extrêmement dommageable. Il appartient désormais à la commission éducation du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) de faire remonter cette anomalie. De la même façon, il reste très difficile de construire des formations communes entre nos agents et les professionnels de l’Education nationale. Il serait pourtant souhaitable d’envisager ce type d’évolution car nous accueillons les mêmes enfants !

Le 20 novembre 2020 le Conseil d’Etat a statué sur la prise en charge financière de l’aide individuelle apportée à l’enfant pendant les activités périscolaires : elle incombe aux collectivités. Que pensez-vous de cette décision ?

Les collectivités n’ont pas attendu la décision du Conseil d’Etat. Elles le faisaient déjà, et vont continuer à le faire. Mais si cela leur incombe, les collectivités ne sont pas intégrées pour autant par l’Etat dans le processus de prise en charge de l’enfant. Ce que veulent les collectivités, c’est être considérées comme de véritables partenaires dès le départ !

Source LAGAZETTE DES COMMUNES.

Handicap : en Moselle, la commune de Vitry-sur-Orne fait figure d’exemple en matière d’accessibilité…

A l’occasion de la semaine de mobilisation « Marches Attaque » menée par l’Association des paralysés de France (APF), France Bleu Lorraine Nord fait un focus sur le village de Vitry-sur-Orne.

Cette commune mosellane est citée en exemple par l’APF pour la mise en accessibilité de ses bâtiments publics.

La rampe d'accès à la mairie de Vitry-sur-Orne a été mise en place avant les années 2000.

 

A deux mois des élections régionales et départementales, l’Association des paralysés de France a lancé une semaine d’actions, baptisée « Marches attaque ». Elle vise à interpeller les élus et la population sur l’accessibilité, thématique qui doit être « remise à l’agenda politique » selon l’association. Car dans les faits, malgré la législation, il reste encore beaucoup de travail à faire pour rendre accessibles les bâtiments publics.

Bientôt des transports en commun adaptés ?

A Vitry-sur-Orne, on est sur le bon chemin. La commune mosellane est citée par l’association comme exemple, car elle fournit « un effort particulier de mise en accessibilité de sa mairie, de sa bibliothèque et de son centre social. » Une distinction qui flatte le maire, Luc Corradi. Depuis son premier mandat il y a une quarantaine d’années, les établissements recevant du public se sont progressivement transformés. Devant la mairie et l’accueil périscolaire, des rampes d’accès ont été installées. Un ascenseur est mis à la disposition des personnes en situation de handicap pour accéder à la bibliothèque depuis trois ans. « Cela nous a coûté 55.300 euros. Mais c’est le prix à payer et c’est tout à fait normal. Sinon on laisse les gens sur le bord de la route. »

Des aménagements qui ont facilité le quotidien de Suzanne Barbenson. Elle habite à Vitry-sur-Orne et se déplace en fauteuil roulant depuis 50 ans. Mais pour cette femme, qui est aussi responsable départementale à l’APF, il faut encore aller plus loin. Certains trottoirs, par exemple, sont encore trop étroits pour que les personnes en mobilité réduite puissent circuler. Quant à l’accessibilité dans les transports en commun ? C’est le point noir à Vitry-sur-Orne selon elle. « En Moselle, nous sommes la seule intercommunalité à ne pas avoir de transports adaptés. C’est le cas à Metz ou Sarreguemines, mais pas ici« , déplore Suzanne Barbenson. Elle estime donc avoir été suffisamment patiente alors que la loi sur l’accessibilité dans les transports date de 1975.

Une campagne électorale, « c’est le seul moment où les politiques entrouvrent leurs oreilles parce qu’ils sont encore plein de promesses et plein de rêves » regrette Desbonnets coordinateur de l’APF France Handicap Lorraine. « C’est toute la chaîne de circulation sur laquelle on veut attirer l’attention. »

« L’accessibilité commence à la sortie de chez soi pour une personne handicapée. Pas à l’entrée du bâtiment public, du commerce ou du centre de soins. »

“Ma Solution”

Vous avez repéré ou imaginé une solution pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie ? Avec “Ma Solution”, France Bleu vous donne la parole : partagez votre expérience, signalez les initiatives les plus utiles, faites vos propositions et donnez votre avis sur celles des autres. La solution, c’est vous ! ».

Source FRANCE BLEU.

Handicap : 10.000 embauches grâce à la prime de l’État, annonce Cluzel …

Selon la secrétaire d’Etat chargée des personnes en situation de handicap, Sophie Cluzel, la prime de 4.000 euros proposés par l’État dans le cadre du plan de relance pour favoriser l’embauche de personnes handicapées a permis jusqu’à présent le recrutement de 10.000 personnes.

L’objectif annoncé par Jean Castex en novembre dernier est de recruter 30.000 personnes. 

Handicap : 10.000 embauches grâce à la prime de l'État, annonce Cluzel

 

La prime de 4.000 euros proposée par l’État dans le cadre du plan de relance pour favoriser l’embauche de personnes handicapées a permis jusqu’à présent le recrutement de 10.000 personnes, soit le tiers de l’objectif poursuivi, a annoncé jeudi la secrétaire d’Etat chargée du dossier, Sophie Cluzel. « Côté emploi, 10.000 contrats ont déjà été signés, dont 66 % en CDI », détaille Sophie Cluzel dans un entretien au quotidien régional grenoblois Le Dauphiné Libéré.

Jusqu’à 30.000 recrutements prévus

Cette prime, proposée par le gouvernement pour toute embauche en CDI ou CDD de plus trois mois d’une personne en situation de handicap, doit permettre en tout 30.000 recrutements, avait indiqué en novembre le Premier ministre Jean Castex. Le dispositif a été prolongé jusqu’à fin juin.

Le gouvernement a « activé tous les leviers possibles pour freiner l’impact de la crise économique » sur l’emploi des personnes handicapées, a souligné Sophie Cluzel. En 2020, le nombre de chômeurs en situation de handicap a baissé de 3,8%, alors qu’il a augmenté de 5% pour la population générale, s’est-elle ainsi félicité.

Une journée de mobilisation en ligne pour le recrutement des personnes handicapées

Le gouvernement – qui organisera le 27 mai une journée de mobilisation en ligne pour favoriser le recrutement de personnes handicapées en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation – dévoilera par ailleurs « fin juin ou début juillet un baromètre « emploi et handicap », qui permettra aux entreprises volontaires de mesurer et afficher leurs efforts en la matière, a indiqué Sophie Cluzel au Dauphiné Libéré.

Cet indicateur, conçu en partie sur le modèle de l’index d’égalité femmes/hommes dans les entreprises, ne mesurera pas seulement le taux de salariés handicapés mais également le taux d’apprentis, ou encore le recours de l’entreprise à des sous-traitante employant des personnes handicapées. « Chacune à son rythme, les entreprises pourront rejoindre le dispositif et s’engager dans la dynamique », selon Mme Cluzel.

Source EUROPE 1.

Handicap : l’amour n’a pas de prix, mais il peut coûter cher…! Vidéos…

Jérôme, Pascal et Franssie rêvent de ne plus avoir à choisir entre leur couple et leur allocation adulte handicapé.

Dans leur combat pour déconjugaliser l’AAH, ils ont trouvé un allié : le sénateur Philippe Mouiller.

Diffusé sur Public Sénat, le documentaire « Handicap, l’amour sous condition de ressources » revient sur leur combat commun.

 

Lorsqu’on est handicapé et qu’on tombe amoureux, mieux vaut bien faire ses calculs avant d’emménager avec l’être aimé. Au risque de perdre sa seule source de revenu : l’allocation adulte handicapé. L’AAH est destinée aux personnes empêchées de travailler à cause d’un handicap.

Parce qu’elles ne peuvent pas gagner leur vie, elles ont droit à une aide, qui peut aller jusqu’à 900 euros. Du moins théoriquement. Car le mode de calcul prend en compte le revenu du conjoint. S’il gagne plus de 2 200 euros, on perd le droit de toucher l’AAH. C’est là tout le cœur du problème, et l’objet du documentaire « Handicap, l’amour sous conditions de ressources ».

Décision radicale

Pour ne pas perdre leur allocation adulte handicapé, certains vont jusqu’à divorcer. Pascal, handicapé par une poliomyélite contractée à l’enfance, vit toujours avec sa femme, mais a trouvé le moyen de contourner une règle qu’il juge absurde : « On a pris une décision radicale pour que je puisse garder mon autonomie financière. On ne vit plus maritalement, donc je vais pouvoir continuer à toucher l’AAH, ce qui n’aurait pas été le cas si on était restés mariés ».

La nécessaire autonomie financière des femmes handicapées

D’autres personnes handicapées renoncent tout simplement à vivre en couple. Atteinte d’une myopathie, Franssie (1) n’ose pas emménager avec son compagnon. Par le passé, elle déjà renoncé à son allocation adulte handicapé pour s’installer avec un homme. Un choix qui l’a enfermée dans une relation toxique. « Si j’avais eu mon autonomie financière, est-ce que je serais partie plus tôt ? Je ne sais pas, mais en tout cas je n’aurais pas eu autant peur de me retrouver sans rien, ça c’est certain », raconte anonymement cette jeune femme. Comme elle, 80 % des femmes handicapées seraient victimes de violences physiques ou psychologiques.

Lobbying citoyen

Depuis des années, les associations de défense des personnes handicapées militent pour la déconjugalisation de l’AAH. Un changement du mode de calcul, qui ne prendrait plus en compte le salaire du conjoint. En mars, elles ont gagné un premier combat au Sénat, avec le vote d’une proposition de loi. Le documentaire revient sur le rôle du sénateur Philippe Mouiller. « On ne peut pas rester insensibles face à cette situation, on a vraiment le sentiment d’une injustice. En tant que parlementaire, il est de notre rôle de réagir, face à ce qui semble être une vraie incompréhension » explique l’élu des Deux-Sèvres. Le rapporteur (LR) a réussi à faire adopter le texte contre l’avis du gouvernement. Mais la partie n’est pas terminée.

Depuis le départ, l’exécutif est opposé à la déconjugalisation de l’AAH. « Si on touche à cette règle pour l’AAH, pourquoi pas pour le RSA, qui est aussi un minimum social ? Et là, l’enveloppe serait de plus de 9 milliards d’euros », prévient la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées. Un calcul contesté par les défenseurs de la loi, qui devront dérouler un argumentaire solide face à Sophie Cluzel. Car le 17 juin, le texte reviendra en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale, dans un hémicycle largement dominé par la République en Marche. Pour convaincre un maximum de députés, la mobilisation s’organise, avec une méthode : le lobbying citoyen.

« Handicap, l’amour sous condition de ressources », un documentaire diffusé le 27 avril à 22 heures sur Public Sénat, et à voici ici en avant-première.

  1. Le prénom a été modifié

Source PUBLIC SENAT.

MDPH – Allongement de la durée de validité du certificat médical de 6 à 12 mois…

Les demandes de droits ou prestations auprès de la MDPH se fondent notamment sur la production d’un certificat médical.

Elle passe de 6 à 12 mois dès le 6 avril 2021 et concerne aussi certains dossiers récemment déposés.

MMDPH - Allongement de la durée de validité du certificat médical de 6 à 12 mois...

 

Pour faciliter la réalisation de démarches successives et assurer la validité de cette pièce le temps nécessaire à l’instruction, la durée de ce certificat vient d’être étendue par décret (décret n° 2021-391 du 2 avril 2021) de 6 à 12 mois. Cette disposition est d’application immédiate, y compris pour les dossiers déjà déposés dont la MDPH n’a pas encore accusé réception.

Les demandes de droits ou prestations auprès des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), telles que les demandes d’octroi d’une allocation ou d’orientation vers un établissement ou un service médico-social, obligent à produire un certificat médical. La validité de ce dernier était jusqu’alors de 6 mois mais les délais de réponses étant parfois supérieurs, cela pouvait poser problème. Un récent baromètre de la CNSA observe que la durée moyenne de traitement d’une demande est passée de 4,6 mois en 2019 à 4,2 mois à la fin 2020. Mais ce n’est qu’une moyenne. Selon une enquête menée par le Collectif handi actif directement auprès des familles, 60 % ont attendu plus de six mois et 7 % plus d’un an (articles en lien ci-dessous) !

Un nouveau décret

Pour « faciliter la réalisation de démarches successives » et « assurer la validité de cette pièce le temps nécessaire à l’instruction », le gouvernement a donc décidé de rectifier le tir. Selon un décret (n° 2021-391 du 2 avril 202) publié au JO le 4 avril 2021 (en lien ci-dessous), sa durée de validité passe à 12 mois. Cette disposition s’applique immédiatement, « y compris pour les dossiers déjà déposés dont la MDPH n’a pas encore accusé réception », assure le secrétariat d’Etat au Handicap.

Libérer du temps…

« Il faut continuer de réduire drastiquement le nombre des démarches administratives et libérer du temps pour les équipes des MDPH », a ajouté Sophie Cluzel, afin de permettre un accompagnement « plus personnalisé ». Cette mesure s’inscrit dans la feuille de route « MDPH 2022 » co-portée par le Gouvernement et l’Assemblée des départements de France et qui doit permettre la mise en œuvre d’un service public d’accès aux droits « plus simple, plus efficace et plus équitable, sur l’ensemble des territoires ».

Source APF.

Corrèze : Sophie Cluzel a été séduite par le dispositif d’inclusion des enfants autistes à l’école…

Sophie Cluzel était en Corrèze jeudi 1er Avril.

La secrétaire d’état chargée des Personnes handicapé est venue voir l’acion département en matière d’inclusion des personnes autistes, et en particulier pour les enfants.

Elle a ainsi pu se rendre compte à Brive de l’intérêt des classes d’autorégulation.

Sophie Cluzel a pu s'entretenir avec les intervenants de la classe d'autorégulation, ainsi qu'avec les enfants qui y sont accueillis

 

C’est un parent d’élève qui le dit : « c’est génial ». Et la ministre n’a pu qu’acquiescer. Sophie Cluzel, secrétaire État aux Personnes handicapées, dans son tour de France de l’inclusion des autistes, faisait halte en Corrèze ce jeudi pour voir de près ce que le département fait en matière d’accueil des enfants autistes dans les écoles.

Département pilote en la matière la Corrèze a ouvert en 2015 un classe dite d’autorégulation à l’école de Saint-Germain-les-Vergnes. Suivie il y a deux ans par l’école Michel-Peyramaure de Brive où la ministre s’est rendue. Une troisième classe ouvrira l’an prochain à Ussel. Le dispositif comprend également le collège d’Arsonval à Brive.

Des procédures mises en œuvre avec les enseignants

Les classes d’autorégulation permettent aux enfants, scolarisés en milieu ordinaire, de trouver en plus un accompagnement personnalisé. « L’idée est qu’ils arrivent à s’auto-réguler par eux-mêmes avec des stratégies d’accompagnement et des procédures que l’on met en lien avec les enseignants de la classe «  explique Caroline Tronque, responsable du dispositif à la Fondation Jacques-Chirac, partenaire de l’Éducation Nationale dans cette opération. Et d’ajouter : « les élèves qui sont accueillis ici ont un regard différent maintenant sur leur handicap ».

Ils ont déménagé exprès pour scolariser leur enfant à Brive

C’est la solution » souligne Sophie Cluzel qui n’a pas caché son admiration pour ce dispositif. Pourquoi c’est bien ? C’est parce que c’est l’ensemble de l’école, l’ensemble du collège qui est mobilisé avec des formations pour l’ensemble des enseignants. Et ça ne repose plus sur un seul enseignant, une seule AESH. c’est toute une équipe ». Un dispositif à essaimer au maximum conclut la ministre.

Ce que les parents souhaitent ardemment. Charles et sa femme en premier lieu. Faute de moyen d’accueil dans le Puy-de-Dôme où ils résidaient ils ont fait le choix de venir s’installer à Brive pour y scolariser leur petit Sami, « ça a été une chance incroyable pour nous parce que notre enfant a pu aller à l’école comme tous les autres et il a pu devenir et être traité comme un enfant ordinaire ».

Source FRANCE BLEU.

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?…

HANDICAPTrois ans après le lancement de la Stratégie nationale pour l’autisme, « 20 Minutes » fait un premier bilan des plateformes censées faciliter le diagnostic des enfants entre 0 et 6 ans.

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?

 

  • Vendredi 2 Avril, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
  • L’occasion de revenir, trois ans après, sur l’ambitieuse Stratégie nationale pour l’autisme lancée par Emmanuel Macron, qui prévoyait une enveloppe de 344 millions d’euros sur cinq ans (2018-2022) pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge.
  • Une des mesures phares, la création d’une centaine de plateformes de coordination et d’accompagnement, vise à améliorer les dépistages chez les 0-6 ans. Non seulement de l’autisme, mais aussi des troubles du neuro-développement.

Petit retard, grosse angoisse. Quand leur enfant a du mal à s’exprimer, à répondre à son prénom, à regarder dans les yeux, beaucoup de parents s’interrogent : rien d’alarmant ? Un trouble du neurodéveloppement ? Un signe d’autisme ?

A l’occasion de la Journée de sensibilisation à l’autisme ce vendredi, 20 Minutes s’intéresse à l’une des mesures phares de la Stratégie nationale pour l’autisme annoncée il y a trois ans :  les plateformes de coordination et d’accompagnement, qui ont essaimé dans le pays pour favoriser un repérage précoce de ces troubles.

Un bilan élargi à tous les troubles du développement

Le gouvernement a créé 63 centres spécialisés pour que les enfants de 0 à 6 ans soient diagnostiqués le plus tôt possible et accompagnés au mieux. « On sait qu’il y a beaucoup d’errance thérapeutique. Or, entre 0 et 6 ans, les enfants ont une plasticité cérébrale qui va permettre, avec des méthodes adaptées, d’aider au développement, justifie Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme et neurodéveloppement. L’objectif, c’est d’arriver à 100 plateformes, soit une par département, en 2022. »

Comment ces plateformes fonctionnent-elles ? Quand un pédiatre, un généraliste, un médecin scolaire ou de PMI se demande si un enfant de moins de 6 ans connaît des troubles du développement, il peut contacter une des plateformes via un formulaire. « Ce document est étudié en commission médicale », explique Sylvie Tatard, responsable de la plateforme TND 22 à Trégueux, en Bretagne. Un médecin va prescrire un bilan, pour savoir si cet enfant est concerné par l’autisme, par un autre trouble du neurodéveloppement (TND), ou rien de tout ça. Puis valider, ou pas, l’entrée dans un forfait. C’est-à-dire que pendant dix-huit mois, les soins chez l’ergothérapeute et le psychomotricien sont remboursés à 100 %. C’est la plateforme, qui connaît le réseau sur le terrain, qui va adresser l’enfant aux professionnels, parfois sous contrat. « Elle offre une garantie de respect des bonnes pratiques, reprend Sylvie Tatard. On connaît le niveau de formation, l’orientation de chaque professionnel. Les bilans normés, c’est à la fois une garantie pour les familles et très utiles pour les médecins. »

Pour un diagnostic précoce

Problème pour certaines associations : ce repérage de tous les TND risque de « noyer » l’autisme, qui a ses spécificités. Mais d’autres enfants, qui seraient sans doute passés sous les radars, trouvent ainsi une réponse. « Dans les troubles de l’attention, on entend encore trop souvent “il est mal élevé”, regrette Delphine Sarrazin, coordinatrice de parcours sur cette plateforme. L’intérêt de prendre les TND dans leur globalité, c’est qu’on évite de mettre l’enfant dans une case. Ce qui change aussi, c’est qu’on est vraiment en amont. Et qu’on essaie d’éviter des situations de surhandicap. C’est un réel changement de paradigme. On ne dit plus : « on le laisse grandir ». Les troubles du neurodéveloppement, ce n’est pas comme la grippe, c’est plein de petits signes subtils. »

Au 1er mars 2021, 10.000 enfants avaient été adressés à ces plateformes, contre 150 en février 2020. Et 4.400 parcours de soins ont été mis en place et remboursés. Un coup de pouce bienvenu pour les familles, qui doivent débourser des fortunes pour régler le psychologue, l’ergothérapeute, l’éducateur… Mais ce forfait d’intervention précoce n’est assuré que dix-huit mois. « La difficulté, c’est l’après-plateforme », reconnaît Sylvie Tatard. Le ministère du Handicap souhaite rallonger ce délai et coordonner les parcours de la même manière pour les 7-12 ans.

Des associations très critiques

Du côté des associations, le son de cloche est beaucoup moins laudatif. « Sur le papier, c’était une excellente nouvelle, assure Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme et mère d’un enfant autiste. Le problème, c’est que les professionnels manquent. Sur Paris et les Hauts-de-Seine, il y a deux psychiatres spécialistes de l’autisme. On a toujours beaucoup d’attente…  » Pour elle, la réponse n’aurait pas dû être liée à l’âge. « Il aurait mieux valu mettre en place des plateformes pour toutes les personnes autistes de 0 à 25 ans, car les jeunes adultes aussi ont besoin d’accompagnement », plaide-t-elle.

Les associations pointent surtout un manque de moyens financiers. « Ce qu’on attendait, c’était le remboursement de toute la prise en charge, reprend Olivier Cattan. Quand vous êtes malade, les frais vous sont remboursés. » Dans l’autisme, seules les séances chez l’orthophoniste le sont (pour le moment). « On est deux coordinatrices pour suivre 700 enfants. Pour continuer à travailler comme on le souhaite, cela demande des moyens » , confirme Sylvie Tatard.

La place des familles en question

« Certaines plateformes essaient de bien faire, nuance Danièle Langloys, présidente d’Autisme France. Mais ce n’est pas le cas partout. » Pour construire ce réseau, le gouvernement s’est appuyé sur ce qu’on appelle la deuxième ligne : les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et les Centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP). « Des services notoirement incompétents sur la prise en charge de l’autisme, tempête Danièle Langloys. Deux enquêtes d’Autisme France et un rapport de l’ Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas) de 2018 montrent un respect des recommandations aléatoires. En France, rien n’est coordonné. Ainsi, le plan Autisme 3 [de 2013 à 2017] avait créé des équipes de diagnostic de proximité autisme dans beaucoup de départements, mais personne n’a pensé à faire coopérer ces unités. »

Autre critique : les plateformes lancées il y a trois ans « ne sont pas accessibles aux familles, c’est un problème », s’agace Danièle Langloys. Vérification faite, si les documents officiels prévoient en effet qu’un soignant oriente les parents vers les plateformes, certaines reçoivent les appels des proches. « La plateforme, ce n’est pas uniquement la coordination de soin, mais aussi du soutien aux familles, assure Sylvie Tatard. Qui sont souvent perdues car il existe plein de dispositifs, qui parfois se chevauchent. » Mais pour les deux associations contactées, si l’ambition semble la bonne, l’amélioration du repérage et de l’accompagnement des enfants autistes sur le terrain se fait encore attendre.

Source 20 MINUTES.

Vers plus d’autonomie pour les personnes en situation de handicap…

L’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés, votée au Sénat le 9 mars contre l’avis du gouvernement, revient en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 17 juin.

Une première victoire.

Vers plus d’autonomie pour les personnes en situation de handicap...

 

C’est une vieille revendication que la mobilisation des associations pourrait bien faire aboutir prochainement. Une proposition de loi de la députée Jeanine Dubié et de plusieurs de ses collègues du groupe Libertés et territoires a déjà franchi les premiers obstacles du Palais-Bourbon et du Sénat. Afin de diminuer la dépendance financière des personnes en situation de handicap, elle prévoit que les ressources du conjoint ne soient plus prises en compte dans le calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).

Cette dernière est une aide financière qui permet aux personnes en situation de handicap d’avoir un minimum de ressources. Créée en 1975, elle est calculée en fonction de critères d’incapacité, d’âge, de résidence et de ressources. Elle est attribuée par une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) et son montant maximum s’élève, en 2021, à 902,70 euros par mois. Au-dessus d’un certain plafond de revenus, l’AAH n’est plus perçue: 10.832 euros par an pour une personne seule, 19.606 euros pour un couple, auxquels s’ajoutent 5.416 euros par enfant à charge.

Au-delà de son montant très faible, sa méthode de calcul fait débat. Les associations demandent depuis la création de cette aide de ne pas tenir compte des revenus du conjoint. «On n’est plus à l’époque où les personnes vivaient cachées et dépendantes de leur famille. C’est une vision passéiste du handicap», pointe Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps. Cette mesure faciliterait l’autonomie des personnes concernées et lutterait contre les violences à leur encontre, notamment conjugales.

Les étapes d’une réforme surprise

En première lecture à l’Assemblée nationale, le 13 février 2020, «le texte est passé de manière inattendue», explique Arnaud de Broca. Le gouvernement y était opposé et Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées, était «restée ferme sur ses positions». Mais, lors du vote, les députés LREM sont majoritairement absents et la loi est votée et envoyée au Sénat.

Craignant que le texte y soit mis de côté, Véronique Tixier, privée de l’AAH à la suite de son emménagement avec son conjoint, lance une pétition via la plateforme e-pétitions du Sénat en septembre. «La pétition est un succès, d’autant plus que c’est un sujet très technique. 108.000 signatures en moins de six mois, c’est un mouvement sociétal considérable», se réjouit Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH).

Le seuil de 100.000 signatures atteint, le texte est étudié, modifié et, à la surprise de beaucoup d’associations, validé par le Sénat le 9 mars dernier. «La proposition votée a même précisé des choses utiles. Notamment le droit d’option», se félicite Jean-Louis Garcia. La nouvelle mouture propose aux 44.000 personnes susceptibles d’y perdre financièrement de choisir pendant dix ans entre le mode de calcul actuel ou celui désolidarisé des revenus du conjoint. Le texte doit désormais revenir au Palais-Bourbon.

Un besoin d’autonomie tout au long de la vie

Pour accélérer la seconde lecture du texte, Marie-George Buffet (PCF) décide de l’inscrire dans la niche parlementaire de son groupe. «On demande à l’Éducation nationale de faire énormément en matière d’accompagnement à l’autonomie des jeunes en situation de handicap – sans pour autant que les moyens soient suffisants – mais, quand ils deviennent adultes, on les laisse tomber», déplore la députée communiste.

Le mode de calcul actuel de l’AAH freine l’émancipation des jeunes en situation de handicap. À titre d’exemple, une personne de plus de 20 ans, vivant avec ses parents et n’ayant pas de revenus touchera l’allocation à taux plein. Mais ne recevra plus rien si elle s’installe avec un conjoint ou une conjointe dont le revenu excède 19.606 euros par an. Ce conditionnement de l’AAH aux revenus du partenaire impacte ainsi les choix de vie, certains renonçant à leur projet d’emménagement à deux, ou de mariage, pour continuer de toucher des revenus indispensables à l’équilibre de leur couple.

L’installation en ménage, en empêchant leur indépendance financière, réduit également le sentiment d’autonomie des personnes en situation de handicap:

Un administrateur de l’APAJH avait pour habitude de dire en parlant de sa compagne: elle me lave, me fait à manger, m’aide à me promener, et si je veux m’acheter des clopes, je dois lui demander des sous.

Majoritairement des femmes victimes

Pour les victimes de violences conjugales, majoritairement des femmes, cette dépendance économique peut avoir des conséquences dramatiques en rendant difficile un départ du foyer. Claire Desaint, coprésidente de Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA), une association qui propose une ligne d’écoute pour les femmes en situation de handicap victimes de violences, se désole des difficultés à avoir des données fiables sur le sujet.

Elles sont moins crues et encore moins écoutées que les femmes dans leur ensemble. Il y a l’idée qu’elles devraient être bien contentes d’avoir quelqu’un qui s’occupe d’elles.

L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne estimait en 2014 à 34% la proportion de femmes handicapées ayant subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% pour les femmes dites valides. L’analyse des appels reçus sur la ligne d’écoute de FDFA tout au long de l’année 2019 révèle que 65,5% des violences ont lieu au domicile de la victime. D’où l’importance de pouvoir quitter son lieu de vie rapidement. Entre les difficultés à trouver un logement et le temps nécessaire au recalcul de l’AAH, nombre de femmes victimes de violences doivent choisir entre rester auprès d’un conjoint violent et retourner vivre au sein de leur famille.

Les motivations du gouvernement

Si le gouvernement refuse toute modification du calcul de l’AAH, c’est pour des raisons budgétaires, estiment les associations. «Je ne vois pas l’intérêt politique de maintenir cette dépendance», déclare Claire Desaint. Sur un budget de 11 milliards d’euros par an consacré à l’AAH, l’augmentation due à cette réforme est évaluée à 560 millions. Marie-George Buffet tempère cependant l’argument strictement budgétaire et évoque plutôt le poids des représentations: «Il y a la somme que cela représente, bien sûr, mais il y a surtout cette idée que le handicap doit être pris en charge par la famille.»

L’argument principal brandi par la secrétaire d’État, Sophie Cluzel, n’est pas financier, mais le refus de sortir l’AAH du droit commun: en France, l’ensemble des allocations sont attribuées au regard du revenu de la personne concernée et de son conjoint. Pour les défenseurs du texte, l’AAH ne peut être considérée comme une aide sociale comme les autres. «Quand vous êtes au RSA, c’est provisoire. Là, on est dans une situation où il y a des handicaps durables, avec parfois des personnes qui ne pourront jamais travailler», tempête Marie-George Buffet. Pour Jean-Louis Garcia, l’argument ne tient pas non plus:

Parler de droit commun, c’est du vent et de la communication. Le droit commun, ça veut dire qu’en situation de handicap on devrait avoir accès au travail autant que les autres, être au-dessus du seuil de pauvreté, avoir accès à l’école, ce qui est loin d’être le cas.

Cette posture de La République en marche pourrait cependant vaciller à l’Assemblée nationale le 17 juin. En effet, la mobilisation autour de la pétition en ligne a permis de sensibiliser un public bien plus large que les personnes en situation de handicap, et cette visibilité est inespérée pour ces familles mobilisées depuis des années. «Les résultats vont dépendre de l’attitude de la majorité, souligne Marie-George Buffet. Il va falloir qu’ils aient le courage d’aller jusqu’au bout.»

Source POLITIS.

Laval : maman d’enfant autiste cherche structure d’accueil… désespérément !…

C’est l’histoire d’une maman à bout de nerf.

Depuis des mois, elle attend la reconnaissance de l’autisme lourd de son petit garçon, pour pouvoir l’inscrire, à la rentrée, dans une structure adaptée.

Maintenant qu’elle l’a, il n’y a pas de place pour lui.

Juste une liste d’attente.

Lilouan et sa maman

 

Elise Borde est Lavalloise. Son petit garçon de 5 ans est lourdement handicapé. Il souffre d’autisme. Un autisme lourd qui l’empêche d’être scolarisé.  » Il ne communique que par pictogrammes, par images« , explique la maman. Jusqu’à présent, le petit garçon est accueilli dans une UEM, une classe spéciale, dans une école ordinaire, Le Petit Prince, à Laval. Mais, à la rentrée, il sera trop grand et il devra quitter l’école. Sauf que, à ce jour, il n’y a aucune place pour le recevoir dans les structures adaptées à son handicap. La maman risque de devoir quitter son emploi pour s’occuper de son fils.

Des mois à attendre une certification

Pour avoir une chance d’être admis à la SATED de Laval, la structure adaptée aux enfants autistes, il faut recevoir une certification de la CDAPH, la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. Et ça, il a fallu des mois pour qu’Elise finisse par l’obtenir, sésame indispensable, pour une prise en charge. A tel point, qu’elle a créé une page facebook pour alerter les élus.

L’attente, encore!

A présent que le petit Lilouan a obtenu la certification de son handicap, il doit encore attendre. Il se retrouve sur une liste d’attente. Pour l’instant, pas de place à la SATED. C’est l’ARS, l’Agence Régionale de Santé, qui a pouvoir de créer les structures et les places. Dans le département, sur 3 000 enfants en situation de handicap, 4 sont dans la même situation de Lilouan.

Ouverture de plusieurs classes à la rentrée

A la rentrée prochaine, l’ARS,  devrait ouvrir deux unités d’enseignement maternelle et élémentaire, pour les enfants autistes, afin de maintenir la politique d’école inclusive portée par l’Agence Régionale de Santé. En septembre 2020, une plateforme d’orientation et de coordination a été ouverte, capable de proposer aux familles, dès les premiers signes d’alerte, l’accès à des interventions précoces, pour les enfants de 0 à 6 ans, sans attendre le diagnostic.

Un million d’euros a été versé, pour un pôle de compétences et de prestations externalisées ( PCPE) pour contribuer à la gestion des listes d’attente.

Source FRANCE BLEU.