Des feux sonores pour faciliter la vie des malvoyants ….

Une réglementation impose aux municipalités d’équiper les feux de signalisation d’un dispositif sonore pour malvoyants.

À Pont-à-Mousson, 62 feux sur 86 sont déjà aux normes.

En parallèle, la ville abaisse certains trottoirs et ajoute des bandes de guidage dans les carrefours ou traversées piétonnes.

Des feux sonores pour faciliter la vie des malvoyants

Vous n’y avez sans doute jamais prêté attention mais la ville de Pont-à-Mousson a mis en place depuis plusieurs années des feux sonores pour les malvoyants. Normal car la ville a fait le choix « d’un service à la demande », contrairement à d’autres municipalités où les messages passent en boucle. Pour déclencher le dispositif, il faut se munir d’une télécommande.

Des lois en 2012 et 2015

À l’approche du feu, le malvoyant entend un message lui annonçant s’il peut ou non traverser. Une musique se met en route quand le feu est vert. Une autre signale le feu rouge. « Une loi a imposé de mettre les feux en conformité pour 2012. Et une autre de 2015 demande d’ajouter la localisation du feu en donnant le nom de la rue », explique Lionnel Bastien, adjoint aux travaux.

Résultat, sur 86 signaux piétons répartis sur toute la ville, 62 sont déjà équipés du dispositif sonore. La localisation se fait au fur et à mesure des remplacements. « La priorité a été mise sur le centre-ville et l’axe allant de la gare au cimetière », ajoute l’adjoint.

Plusieurs points noirs subsistent en ville

« Les 24 feux restants sont liés à la géométrie des lieux. Nous avons douze carrefours à feux et quatre traversées piétonnes sur toute la ville. Des carrefours sont parfois compliqués à aménager. C’est le cas notamment entre la place Duroc et la rue Joffre où, sur un îlot, il y a trois feux. Si nous mettons des feux sonores, ils vont forcément indiquer que l’on se trouve place Duroc et cela sera très compliqué pour le malvoyant de se diriger. Il faut revoir cette configuration avant de faire quoi que ce soit », souligne Christelle Lebel des services techniques.

Une étude est en cours pour sécuriser le carrefour des Lilas.

Sécuriser l’accès avec un guidage au sol

Autres points noirs pour la mairie : le carrefour De Gaulle-Lilas, le croisement rue des Lilas-chemin de la Corderie et le passage piétons au-dessus du pont SNCF. « Une étude est actuellement faite au carrefour des Lilas pour le sécuriser pour les piétons »

Mais installer des feux sonores n’est pas une fin en soi. Il faut aussi sécuriser l’accès avec un guidage au sol, des bandes podotactiles et des bandes de guidage, abaisser les trottoirs au niveau de la route.

L’équipement se fait donc petit à petit. Pour un feu vert à l’accessibilité.

Les préconisations de la Fédération des aveugles de France

Fiche de préconisation – Fédération des Aveugles de France, cliquez ici.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Réforme des retraites : Comment booster l’emploi des seniors en France ?…

Alors qu’il faudra travailler plus tard pour bénéficier d’une retraite à taux plein, les plus de 50 ans peinent à garder leur boulot ou à en trouver un.

Un senior au chômage.

  • Avec la création d’un âge pivot fixé à 64 ans en 2027, la réforme des retraites a remis sur la table la question de l’emploi des seniors. Or, le taux d’emploi des 55-64 ans était de 52,3 % en 2019.
  • Pour l’améliorer, les entreprises développent des politiques de ressources humaines afin de mieux accompagner les secondes parties de carrière.
  • Des mesures émanant des pouvoirs publics pour inciter les entreprises à davantage recruter les plus de 50 ans devraient aussi être déployées. Un rapport sur le sujet, confié à Sophie Bellon, présidente du conseil d’administration de Sodexho, sera remis au gouvernement en janvier.

Travailler plus longtemps, d’accord. Mais encore faut-il en avoir un, de job. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé ce mardi la création d’un âge pivot fixé à 64 ans en 2027 pour les retraites. En deçà de cet âge, il serait possible de partir mais en gagnant moins (décote), et après 64 ans, de prolonger et de gagner plus (surcote). Problème : le taux d’emploi des seniors n’est pas mirobolant en France. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre, il était de 52,3 % en 2019 pour les 55-64 ans. Et les disparités sont grandes selon les âges, car le taux d’emploi des 55-59 ans est de 72 % quand celui des 60-64 ans est de 31 %.

Un triste état de lieux qui s’explique d’abord par l’attitude des entreprises à l’égard des seniors. « Beaucoup d’entreprises ne se préoccupent pas réellement des secondes parties de carrière et n’offrent plus de perspectives professionnelles à partir de 50 ans », constate Frédéric Guzy, directeur général d’Entreprise & Personnel, organe de conseil en ressources humaines pour les entreprises. Pire, certaines entreprises préfèrent même s’en séparer : «Les ruptures conventionnelles pour les salariés à deux ou trois ans de la retraite sont utilisées de manière sauvage comme préretraite. Elles représentent pour ces salariés 25 % des fins de CDI, contre 16 % pour l’ensemble des salariés », constate Jean-Paul Domergue, administrateur à l’association Solidarités nouvelles face au chômage.

« Les recruteurs ont une approche négative à leur égard »

Autre souci : les quinquagénaires ont un mal fou à se faire embaucher. « Les grilles salariales prévoient que l’on progresse avec l’ancienneté. Ce qui aboutit à ce qu’un salarié senior coûte cher. Or, certains salariés qui ont la même productivité coûtent moins cher », analyse Eric Heyer, directeur du département Analyse et prévision de l’OFCE. Mais ce ne sont pas les seules réticences des entreprises. « Les recruteurs ont une approche négative à l’égard des seniors. Ils les trouvent résistants au changement, difficiles à manager et à intégrer à une équipe plus jeune. Ce qui est faux car ils sont capables de concessions, sont prêts à se former et à baisser leur salaire pour trouver un emploi », soutient Jean-Paul Domergue.

Depuis une quinzaine d’années, les gouvernements successifs ont tenté de mettre quelques coups de sparadrap sur cette plaie en instaurant des plans seniors, un CDD senior, le contrat de génération, la taxe contre les licenciements des plus de 50 ans, la suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi, la mise en place d’un contrat de professionnalisation pour les plus de 45 ans… « Mais ces différentes mesures n’ont pas permis de booster très efficacement l’emploi des seniors, parce qu’elles étaient trop complexes ou pas assez incitatives pour les entreprises », souligne Eric Heyer.

Améliorer leur employabilité en continuant à les former

Si la situation de nos têtes blanches sur le marché du travail est grave, elle est loin d’être désespérée. Car des leviers pour aider les entreprises à conserver leurs seniors n’ont pas été suffisamment actionnés. « L’enjeu est de maintenir l’employabilité des plus de 50 ans et de booster leur productivité », résume Eric Heyer. « Il faut systématiser les entretiens de deuxième partie de carrière où l’on va interroger le senior sur ses souhaits d’évolution et où l’on va adapter ses compétences aux besoins des entreprises », indique Frédéric Guzy. Les seniors ayant tendance à peu utiliser leur compte personnel de formation , car ils ne se projettent pas toujours vers de nouveaux horizons, « l’idée de créer pour eux une obligation de formation, comme c’est le cas dans certains pays nordiques, est à étudier », poursuit-il.

« Il faut leur offrir une évolution professionnelle, mais pas forcément ascendante. En utilisant leurs atouts (autonomie, bonne gestion des relations humaines, expérience…) pour leur confier de nouvelles missions ou leur faire mentorer des plus jeunes », suggère aussi Jean-Paul Domergue. Mais le mentorat peut fonctionner dans les deux sens, indique Frédéric Guzy : « Certaines entreprises ont mis en place le mentorat inversé. Ce sont alors les jeunes qui initient les plus âgés à certaines avancées technologiques, à une approche plus à jour des pratiques professionnelles… » indique-t-il.

Un « index » pour l’emploi des seniors ?

Pour améliorer l’employabilité de leurs salariés plus âgés, il est aussi impératif que les entreprises adoptent une culture de la prévention pour prendre en compte les contraintes physiques pesant sur certains métiers, afin de mieux anticiper leurs effets sur la santé. « Cela permettrait de prévoir des aménagements de poste ou à certains salariés, de changer de métier », insiste Jean-Paul Domergue.

De son côté, l’Association nationale des DRH (ANDRH) suggère la création d’un index pour l’emploi des seniors, afin que les entreprises affichent leur effectif, le taux de ceux qui sont formés, les recrutements des plus de 45 ans et les taux de départs à la retraite après l’âge légal… « Les RH peuvent y voir une contrainte administrative supplémentaire, mais l’index senior peut déclencher une prise de conscience », explique Jean-Paul Charlez, le président de l’association au Monde. Dans son  rapport, la Cour des Comptes recommande aussi d’inscrire l’emploi des seniors comme un volet obligatoire de la négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des parcours professionnels.

Casser les préjugés des recruteurs, un impératif

Reste à trouver des solutions pour les seniors demandeurs d’emplois. « Si l’on fait baisser le chômage, cela créera de l’emploi. Les seniors ne seront pas les premiers à en bénéficier, mais ils en profiteront à un moment », indique Eric Heyer. En attendant, pour que les entreprises soient moins réticentes à les recruter, une des idées serait « de baisser le coût du travail pour l’embauche d’un senior, via des allégements de charges proposées aux entreprises », indique Eric Heyer. A condition « de les coupler avec des mesures d’accompagnement (formation, tutorat…) », insiste Frédéric Guzy. Une idée préconisée aussi par la Cour des Comptes dans un récent rapport qui suggérait « d’expérimenter une aide à l’employeur pour les CDD seniors ».

Autre objectif : casser les préjugés des recruteurs envers les tempes grisonnantes. Notamment en utilisant des pratiques de recrutement non disciminantes. « Il faut aussi sensibiliser les managers opérationnels à la lutte contre les stéréotypes envers les seniors », insiste Jean-Paul Domergue « Il faut un vrai positionnement des directions générales sur cette question, pour inciter les managers à changer de regard », complète Frédéric Guzy.

Un rapport sur le sujet en janvier

Autre levier : « Faire en sorte que Pole emploi forme davantage les chômeurs seniors à des métiers en tension, car selon la Darès, ce sont les formations qui ont le meilleur taux de retour à l’emploi », observe Éric Heyer. L’association Solidarités nouvelles face au chômage prône aussi la simplification du mécanisme de « retraite progressive », pour permettre à un senior de travailler par exemple à mi-temps, tout en continuant de cotiser à la retraite.

A coup sûr, certaines de ces idées seront reprises dans le rapport confié par Edouard Philippe à Sophie Bellon, présidente du conseil d’administration de Sodexo, sur l’emploi des séniors, qui sera remis en janvier.

Source 20 MINUTES.

Les codes barres, une solution pour protéger les personnes âgées atteintes de démence ?…

Au Japon, les technologies sont de plus en plus utilisées pour répondre aux enjeux créés par la population la plus vieille du monde.

Des solutions sont développées en particulier pour protéger les personnes âgées touchées par des formes de démences séniles (Alzheimer, Parkinson, etc.). Pour lutter contre les risques de disparition, la ville de Matsudo distribue par exemple des badges avec des QR codes (lisibles sur un smartphone) qui peuvent fournir des informations de base sur une personne perdue. En quoi cette solution vous parait avantageuse ?

Jérome Pigniez : La Super-Aged Nation qu’est le Japon, est effectivement confrontée à un phénomène de vieillissement de la population sans précédent, la pyramide des âges du pays est très érodée à sa base et n’a de pyramide plus que le nom.

Face à ce défi de transition démographique, et du fait d’un manque d’aidants (professionnels ou familiaux) pour répondre aux besoins des personnes très âgées et/ou dépendantes, le Japon fait effectivement appel à l’innovation technologique. Même si il n’y a pas encore de robots assistants dans toutes les maisons japonaises… Nous aurons d’ailleurs le plaisir d’étudier ces innovations à l’occasion des SilverEco and Ageing Well International Awards en Juin prochain à Tokyo.

La solution de QR codes distribués par la ville de Matsudo n’est pas vraiment nouvelle sur le principe, et existe dans d’autres secteurs.

A titre d’exemple une solution équivalente existe aussi au Japon avec des QR Codes collés sur les ongles : https://www.silvereco.fr/japon-un-senior-retrouve-grace-a-un-qr-code/3193903

Cette solution est cependant avantageuse dans l’usage qui en est fait ici, du fait qu’elle est une solution très low cost, qu’elle est associée à des équipes de groupes de volontaires chargés de la surveillance des problèmes de démences, et que la généralisation de ce système à toute une ville permet de massifier et vulgariser l’usage afin que chaque citoyen soit en mesure d’identifier le badge QR code et savoir à quoi il sert, faute de quoi le système ne peut fonctionner…

Quels sont les équivalents de ce genre de solutions qui sont utilisés en France ?

Comme je le disais la solution de QR codes qui une fois scannés permettent d’accéder à une page internet avec l’identification de la personne, ses coordonnées, éventuellement des données médicales (…) n’est pas nouvelle. Elle existe déjà en France, l’idée ici n’est pas de citer de marques, mais plusieurs dispositifs sont commercialisés, en pharmacie par exemple, pour les enfants, les motards, les sportifs ou encore les seniors, sous forme de patch et même de bijoux !

Une société a notamment développé un QR Code qui une fois scanné se connecte à un site internet qui demande à l’utilisateur du smartphone d’autoriser la géolocalisation. Le système permet ainsi de pouvoir émettre une alerte avec le positionnement satellite.

Quelles sont les limites éventuelles de ces technologies pour protéger ces personnes fortement dépendantes ? Comment compléter activement ces dispositifs techniques ?

Cette solution nécessite effectivement qu’elle soit connue par l’ensemble des citoyens à même de venir en première aide auprès d’une personne.

Mais surtout ce dispositif nécessite qu’une tierce personne puisse trouver la personne âgée qui s’est égarée. Si, comme cela s’est déjà produit, une personne en situation d’errance tombe à un endroit où personne ne peut la trouver, le dispositif sera inefficace. Ceci-dit le mieux est l’ennemi du bien et je le répète la solution est low cost, alors pourquoi s’en priver sur le principe.

Pour les personnes fortement dépendantes des technologies de type trackers GSM GPS portés par exemple au poignet sont des technologies qui permettraient de répondre à une problématique plus complexe de personnes avec des troubles cognitifs plus conséquents. A tort cette technologie a été comparer en termes d’usages aux bracelets pour les prisonniers. Si la technologie embarquée est effectivement quasiment la même, l’usage est pour le coup tout à fait différent : ce type de techniques permet de retrouver une personne par exemple lorsqu’elle sort d’un périmètre défini au préalable. Plutôt que de bracelet prisonnier, je préfère la logique de bracelet de liberté d’errance dans ce cas de figure.

Ceci étant dit, je pense in fine que la question est plus éthique que technologique.

Qu’il s’agisse de badge QR codes, de GPS, ou de n’importe quelle technologie qui a un moment peut-être portée par une personne et signaler sa localisation et certaines informations personnelles, il y a un risque de liberté individuelle, j’entends déjà certains parler de fichage… Par ailleurs une personne malveillante pourrait utiliser ce système.

La véritable question éthique réside dans le fait d’imposer ou non l’usage de ce type de dispositifs. Pour une personne sous tutelle le problème ne se pose pas, il appartiendra au tuteur de prendre la décision.

Ce type de technologie va fortement évoluer dans les prochaines années, je pense qu’il est à ce sujet important de réfléchir dès maintenant à une logique de consentement préalable, pour ou contre l’usage de ce type de technologie, un peu dans le même état d’esprit des directives anticipées sur la fin de vie.

Source ATLANTICO.

La mère d’un bébé né sans avant-bras gauche témoigne de son combat pour comprendre…

Une douzaine de familles du département sont concernées par des malformations similaires.

D’autres le sont aussi dans l’Ain et en Loire-Atlantique.

Morbihan : « Furieuse », la mère d’un bébé né avec un seul avant-bras témoigne

Mère d’une petite Charlotte, née en 2012 à Lorient (Morbihan) sans avant-bras gauche, Isabelle Taymans-Grassin raconte dans un livre son long combat, avec une dizaine d’autres familles, pour tenter d’identifier la cause de cette malformation, face à l’inertie des institutions de santé publique.

« Quand Charlotte est arrivée dans notre vie, et qu’on a découvert son handicap, on a reçu une grosse gifle », témoigne l’auteure dans son ouvrage intitulé « D’étranges coïncidences » (Cherche Midi), à paraître mardi.

Un bouleversement d’autant plus grand qu’aucune des trois échographies prénatales n’avait permis de détecter la malformation. « On a beau en détester l’idée mais l’image d’une amputation était là, violente, brutale », écrit ce médecin généraliste, qui vit à Bruxelles après avoir habité Guidel, 11.000 habitants, dans le Morbihan.

Dans ce témoignage qu’elle présente auprès de l’AFP comme « une trace écrite » pour sa fille, Isabelle Taymans-Grassin livre toutes les émotions traversées dans les mois qui ont suivi son accouchement : détresse, larmes, sentiment d’abandon et de culpabilité. « C’était évident: nous n’avions pas bien +fabriqué+ notre fille », écrit-elle.

A la maternité, aucun médecin n’est capable d’expliquer les raisons de la malformation. Le gynécologue qui l’accouche a « tout de suite rebroussé chemin, comme effrayé par ce qu’il constatait ». Celui qui a suivi sa grossesse tente, lui, de se dédouaner en expliquant que Charlotte a « perdu » son avant-bras en fin de grossesse…

« Je commençais à anticiper les mensonges qui allaient désormais joncher notre recherche de la vérité », commente la mère. Si la famille s’est agrandie en 2014 et que les parents ont accepté le « petit bras » de leur fille, restent les questionnements.

Lorsque le couple découvre en 2015, grâce à une association, l’existence de deux autres enfants nés au même moment que Charlotte et porteurs de la même malformation, c’est un nouveau choc.

– Règne de la « dissimulation » –

« Trois cas identiques, aussi proches dans l’espace que dans le temps: c’était ce que l’on appelle un +cluster+ », explique Isabelle Taymans-Grassin. Avec un cas de malformation pour 10.000 naissances, trois bébés malformés en 18 mois dans une même commune ne peut, statistiquement, relever du hasard.

Pour ce médecin, c’est l’occasion de trouver une cause commune, d’autant qu’elle apprend l’existence d’autres « cas groupés » en Loire-Atlantique et dans l’Ain, mis en évidence par le Remera, seul registre indépendant parmi les six chargés de consigner les malformations congénitales en France. En tout, une quinzaine d’enfants sont concernés.

Après deux ans pendant lesquels « rien ne se passe », les médias s’emparent de l’affaire à l’automne 2018, quand Emmanuelle Amar, directrice générale du Remera, tire la sonnette d’alarme.

« On a assisté à un réel élan politique pour mettre en place une enquête, un comité d’experts et un comité d’orientation avec les familles. Mais depuis que les choses se sont calmées médiatiquement, l’enquête est au point mort, le comité d’orientation a été dissous et les familles n’ont plus accès à l’information », dénonce la mère de Charlotte.

« Il y a eu un semblant d’enquête qui a consisté à regarder la qualité de l’air ou l’eau dans les bases de données. C’est vraiment très léger, car ce n’est pas parce que ce n’est pas dans la littérature scientifique que ça n’existe pas », poursuit l’auteure, qui se dit « furieuse ».

Manque d’indépendance des experts, manque de rigueur, statistiques manipulées, guerre de la communication, « la dissimulation règne à tout point de vue », critique Mme Taymans-Grassin, pour qui les autorités cherchent « à masquer leur inaction pendant des années ».

Certes, les malformations ne concernent qu’un petit nombre d’enfants, qui « sont en bonne santé », reconnaît-elle, mais cela n’en constitue pas moins « un réel défi scientifique en matière de recherche des causes ».

Parmi les hypothèses soulevées, celle des pesticides revient régulièrement, mais ça pourrait « être tout à fait autre chose », admet l’auteure, qui entend poursuivre le combat « pour Charlotte, pour que jamais elle ne puisse douter du fait que j’ai tout tenté afin d’élucider l’origine de son handicap ».

Source SCIENCES AVENIR.

Nantes. Le foot en commun, à pieds ou en fauteuil…

Un tournoi réunissait des jeunes footballeurs, ce mercredi 19 février, à Nantes.

Si certains évoluaient en fauteuil et d’autres non, tous avaient la même passion du ballon rond.

Nantes. Le foot en commun, à pieds ou en fauteuil

Du « Foot pour tous » ! Un nom généreux pour un tournoi de foot pas comme les autres. Ce mercredi 19 février, à Nantes, s’est déroulé la dixième édition d’un rendez-vous sportif et bienveillant, organisé par le club Nantes foot fauteuil, qui fêtera ses 20 ans le 30 mai.

Des équipes, composées de valides et d’handicapés, se sont affrontées sur le terrain du sport et des préjugés. « Ça permet un autre regard sur le handicap », confirme Tristan, 21 ans.

Pour briller au Foot fauteuil, il faut savoir manier un ballon plus gros que ceux utilisés par les valides… sans oublier de piloter son fauteuil, qui peut faire des pointes à 10 km/h.

Sur son fauteuil, il s’apprête à entrer en jeu, après avoir vu s’affronter les « valides » de son équipe pendant la première mi-temps. C’est à la fin des deux périodes que le score est additionné, pour avoir le résultat final.

Depuis la touche, Eloi et Emmanuel apprécient : « Ils vont vite ! » Piloter le fauteuil et tenter d’expédier le ballon dans le but demande un certain talent.

Les jeunes footeux valides, sortis du terrain avec deux buts à remonter, savourent la « remontada » de leurs coéquipiers handicapés. « C’est assez impressionnant à voir ! »

Source OUEST FRANCE.

Refus d’embarquer une personne handicapée dans un bus : enquête ouverte à la RTM…

L’histoire a été révélée sur les réseaux sociaux par une témoin de la scène : un chauffeur de bus aurait délibérément refusé l’accès à son bus à une jeune femme en fauteuil roulant.

La RTM a ouvert une enquête, après que le comportement du chauffeur lui ait été signalé.

Refus d'embarquer une personne handicapée dans un bus : enquête ouverte à la RTM. Un bus accessible aux handicapés - illustration

Après que l’accès à une discothèque ait été refusé à une personne handicapée le week-end dernier à La Garde, dans le Var, c’est un chauffeur de la RTM qui aurait refusé d’abaisser la rampe handicapé du bus qu’il conduisait pour laisser entrer une jeune femme en fauteuil roulant.

Une scène insoutenable pour Karine. Elle était sur place, à cet arrêt de la ligne 19 direction Castellane, et elle a tout vu : « La personne était placée sur le marquage au sol dédié. Le chauffeur ne s’est pas arrêté en face d’elle, ce qui l’a obligée à se déplacer. D’abord, il a dit qu’il n’y avait pas de plateforme, puis, qu’elle ne marchait pas : les passagers ont donc porté la jeune fille et son fauteuil. » Au terminus, même chose : le chauffeur rechigne à laisser descendre la jeune fille.

Alors Karine a voulu prendre une photo du bus ; le chauffeur l’aurait alors menacée. Après que Karine ait signalé le comportement du chauffeur, juste après la scène, à la RTM, cette dernière a immédiatement ouvert une enquête en interne. « _Nous prenons cette enquête très au sérieux. Nous avons convoqué le chauffeur, qui a donné sa déposition. Nous devons encore déterminer dans les prochains jours si la plateforme fonctionnait ou pas, mais nous devrons, quelle que soit l’issue de l’enquête, « parler » à cet agent_ », déclare Pierre Durand, directeur marketing de la RTM.

La mobilité des personnes handicapées : un enjeu à Marseille

Dans son appartement du troisième étage de la Belle de Mai, Patrice Busseuil est en fauteuil roulant depuis plus de 20 ans. Pour lui, l’histoire partagée par Karine n’est pas inédite : « Ça m’est déjà arrivé plusieurs fois, à moi et à des adhérents de mon association. Parfois, les chauffeurs ne veulent pas nous laisser monter. Ils me disent qu’il n’y a pas de rampe, mais je la vois, moi, la rampe« , se désole-t-il.  Il nuance toutefois son propos : « Il m’est déjà arrivé aussi de croiser des chauffeurs qui se sont levés eux-mêmes de leur siège pour m’aider à rentrer, quand les rampes d’accès ne fonctionnaient pas. Et puis, ça me rassure de voir que les passagers se mobilisent aussi pour nous« , raconte-t-il. Il se dit tout de même « dépité » par cette histoire.

La mobilité des personnes handicapées représente un vrai défi à Marseille. S’il existe bel et bien un bus de substitution adapté aux handicapés, MobiMétropole, ça n’est pas suffisant . Céline se déplace en fauteuil électrique : « MobiMétropole est un service très demandé. Il faut réserver son transport une semaine à l’avance, et on n’est même pas surs de l’obtenir. Demain, je dois aller à la gare Saint-Charles : mon transport a été refusé, je vais devoir rouler 20 minutes sur la route avec mon fauteuil« .

En effet, les trottoirs ne sont pas adaptés non plus aux fauteuils, tout comme les stations de métro, même si ces dernières devraient le devenir en 2023, selon la RTM. Seuls 20% des arrêts de bus sont homologués et accessibles aux personnes à mobilité réduite. Tous ces éléments font de Marseille une ville assez peu accessible en termes de transports pour les handicapés : selon une enquête de France Handicap, seuls 9% des personnes à mobilité réduite se déclarent satisfaits des transports un commun. Le plus faible taux des 14 villes mentionnées dans l’enquête.

Source FRANCE BLEU.

Australie : stars et anonymes se mobilisent pour Quaden, un garçon de 9 ans victime de harcèlement en raison de son handicap… Triste Vidéo….

Dans une vidéo bouleversante publiée par sa mère, le garçon, en larmes, confie vouloir mettre fin à ses jours.

Australie : stars et anonymes se mobilisent pour Quaden, un garçon de 9 ans victime de harcèlement en raison de son handicap

Impossible de ne pas être bouleversé par les larmes du jeune Quaden. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux par sa mère, mercredi 19 février, le garçon de 9 ans, en larmes, explique vouloir mettre fin à ses jours. Atteint d’achondroplasie, une maladie génétique à l’origine d’une forme courante de nanisme, et issu d’une famille indigène, il est quotidiennement victime de harcèlement, notamment à l’école, dénonce, excédée, sa mère dans la vidéo, vue des millions de fois.

Son coup de gueule, dans lequel elle exhorte les « parents, éducateurs, professeurs » à « éduquer vos enfants, votre famille, vos amis » sur les conséquences dramatiques du harcèlement, a ému les internautes, décidés à soutenir l’écolier, via le mot-dièse « #IStandWithQuaden » (« JeSoutiensQuaden »).

L’acteur australien Hugh Jackman, connu notamment pour son rôle de Wolverine dans l’univers des X-Men, une équipe indigène de rugby, l’Indigenous NRL Allstars, un humoriste atteint de la même maladie, Brad Williams, ainsi que des centaines d’internautes à travers le monde ont témoigné depuis de leur soutien au petit garçon. « Il a dit être passé du pire moment de sa vie au meilleur et je crois que cela résume bien la situation », a écrit Yarraka Bayles, la mère de Quaden et présidente de l’association Stand Tall 4 Dwarfism, qui aide les personnes atteintes de la même maladie que son fils, à l’occasion d’une conférence de presse (lien en anglais), vendredi 21 février.

Une cagnotte pour un voyage à Disneyland

« Quaden, tu es plus fort que tu ne le penses mon pote, et quoi qu’il arrive, je suis ton ami », a déclaré Hugh Jackman dans une vidéo à l’intention de l’enfant. « La vie est assez dur comme ça, alors rappelons-nous que tout le monde mène sa propre bataille, alors soyons bons les uns avec les autres. Le harcèlement, ce n’est pas possible. » Mark Hamill, interprète de Luke Skywalker dans la saga Star Wars a également commenté la vidéo, pour déplorer « la cruauté » des camarades de Quaden. Quant au rugbymen de l’équipe nationale indigène australienne, ils ont convié l’enfant à les rencontrer, tandis que des lycéens lui ont dédié un haka.

Australie : stars et anonymes se mobilisent pour Quaden, un garçon de 9 ans victime de harcèlement en raison de son handicap

« Quaden, tu es plus fort que tu ne le penses mon pote, et quoi qu’il arrive, je suis ton ami », a déclaré Hugh Jackman dans une vidéo à l’intention de l’enfant. « La vie est assez dur comme ça, alors rappelons-nous que tout le monde mène sa propre bataille, alors soyons bons les uns avec les autres. Le harcèlement, ce n’est pas possible. » Mark Hamill, interprète de Luke Skywalker dans la saga Star Wars a également commenté la vidéo, pour déplorer « la cruauté » des camarades de Quaden. Quant au rugbymen de l’équipe nationale indigène australienne, ils ont convié l’enfant à les rencontrer, tandis que des lycéens lui ont dédié un haka.

Touché par l’histoire de Quaden, l’humoriste Brad Williams, atteint également d’achondroplasie, a lancé une cagnotte en ligne pour payer à la famille un voyage à Disneyland, aux Etats-Unis. « J’ai créé cette page GoFundMe pour que Quaden sache que nous ne tolérons pas le harcèlement et qu’il est un être humain merveilleux qui mérite d’être heureux », a-t-il expliqué. Alors que l’objectif était de 10 000 dollars, la cagnotte en comptait déjà vendredi près de 195 000.

« Les tentatives de suicide sont bien réelles, les gens doivent comprendre ça »

En conférence de presse, la mère de Quaden s’est réjouie de cet élan de sympathie et de générosité. Elle en a aussi profité pour insister sur le message de sa vidéo initiale, à savoir que le harcèlement pousse au suicide et doit être combattu, notamment par la sensibilisation. « Perdre son bébé est la pire chose que l’on puisse imaginer. Mais c’est mon quotidien de me préparer au pire (…) Les tentatives de suicides sont bien réelles, les gens doivent comprendre ça », a-t-elle déclaré.

Dans la vidéo initialement postée, Quaden, en pleurs et visiblement ébranlé, demande à sa mère de lui donner « un couteau maintenant que je puisse me poignarder le cœur. » « Je veux me suicider », « je veux mourir », répète-t-il. Et sa mère de s’indigner : « Voici l’impact du harcèlement sur un petit garçon de 9 ans qui veut juste aller à l’école, avoir une éducation et s’amuser. » 

Si vous avez besoin d’aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d’un membre de votre entourage, il existe des services d’écoute anonymes. La ligne Suicide écoute est joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00. D’autres informations sont également disponibles sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

Source FRANCE INFO et LA PARISIEN.

Paraplégique, il marche grâce à son exosquelette et veut parcourir un bout du semi-marathon de Paris…

Anthony Estève est paraplégique depuis cinq.

Mais grâce à un exosquelette, il s’entraîne tous les jours à remarcher et reprendre la station debout.

Le Bordelais s’est lancé le défi de parcourir les 500 derniers mètres de la course parisienne.

Paraplégique, il marche grâce à son exosquelette et veut parcourir un bout du semi-marathon de Paris

Tous les matins, Anthony a rendez-vous avec sa kinésithérapeute à la Tour de Gassies à Bordeaux.
Grace à un exosquelette, un genre de robot nommé « Rewalk » qui enserre son dos et ses jambes, il reproduit les mouvements de la marche, encouragé par la professionnelle.

Le jeune homme est devenu tétraplégique à la suite d’une chute du cinquième étage après une soirée trop arrosée.

Depuis deux ans, il est devenu un ambassadeur de ce robot « rewalk », cet exosquelette qui devrait lui permettre de remarcher.
Un « outil » merveilleux qui a un coût, 80 000 euros, pour lequel il à ouvert une cagnotte en ligne.

Et pour s’inciter à progresser dans ce réapprentissage de la marche, cet ancien sportif s’est lancé ce défi : accomplir les 500 derniers mètres du semi-marathon de Paris… une affaire à suivre le 1er mars prochain.

Gilles Coulon et Dominique Mazères l’ont rencontré ►

Qu’est ce que ReWalk ?

D’après HSM distributeur de cet équipement de pointe, « ReWalk » est un exosquelette équipé de moteurs aux articulations du bas du corps qui permettent de recréer un mouvement de marche.

Cet exosquelette détecte l’inclinaison du haut du corps de son utilisateur, le ReWalker.
Lorsque le haut du corps effectue des mouvements ou changements au niveau du centre de gravité, le ReWalk déclenche des mouvements au niveau des articulations des hanches et des genoux de façon alternative.
(…) Les performances de cet exosquelette robotique sont telles, qu’elles leur permettent non seulement de se tenir debout et de marcher, mais aussi de monter ou descendre des escaliers.

Source FR3.

Haute-Marne : à 9 ans, Ilena teste l’accessibilité du Conseil départemental en fauteuil roulant avec son président…

À 9 ans, Ilena, habitante de Haute-Marne souffre d’amyotrophie spinale.

Elle ne se déplace qu’en fauteuil roulant. Jeudi 20 février, elle a testé les installations du Conseil départemental.

Cette reporter en herbe communique sa joie de vivre tout autour d’elle.

Ilena en visite au Conseil départemental de Haute-Marne : « avec le sourire, on peut faire plein de choses ! » / © Photo : Jonathan Caye

« Tout s’est toujours fait par hasard », résume avec entrain le papa d’Ilena. Sa fille âgée de 9 ans se repose, ce vendredi 21 février, au lendemain de son périple au conseil départemental de Haute-Marne à Chaumont. Depuis 1 an, la jeune fille, encouragée par ses parents, part à la rencontre des gens, sans d’ailleurs parler de handicap, explique son père. Atteinte d’une maladie neuromusculaire, Ilena avait fait part de son quotidien lors du Téléthon en 2018.

Le hasard, mais aussi le sourire, celui d’Ilena qu’elle communique autour d’elle. C’est la reporter en herbe qui a proposé une rencontre avec Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental de Haute-Marne, avec une conviction qui ferait pâlir plus d’un journaliste ! C’est désormais devenu une habitude : réaliser des interviews de personnages publics tandis que ses parents filment pour ensuite monter des petits reportages.

A travers cela, explique son père, pas peu fière d’Ilena, c’est « montrer que le handicap n’est pas un frein ». Des rencontres qui ont poussé la Haut-marnaise à se rendre dernièrement à l’Assemblée nationale à Paris. Très présente sur twitter, elle a aussi sa page Facebook

Très appliquée Ilena a passé 2 heures au Conseil départemental de Haute-Marne / © Crédit Photo : Nicolas Lacroix

Le président du Conseil départemental a savouré les deux heures passées avec la jeune fille : « ce qui m’a le plus surpris, c’est sa force de caractère, on a tout de suite envie de partager des moments ensemble ».

Illena, présidente

« L’idée c’était de se mettre en situation de handicap », explique Nicolas Lacroix, « ses parents avaient emmené un fauteuil, nous avons testé les installations, les accès et même si tout le conseil départemental est adapté il y a encore des progrès à faire, en ce qui concerne le perchoir par exemple. Un moment elle s’est installée à mon bureau ! »

En s’asseyant dans un fauteuil comparable à celui d’Ilena, le président du conseil départemental se rend compte que la moindre chose peut compliquer l’accès. Une goulotte peut par exemple rendre les choses difficiles. « Finalement on a fait la course ! »

« Ce qui m’a frappé c’est son énergie. Elle a 9 ans et toujours le sourire. »
Nicolas Lacroix, président du conseil départemental de Haute-Marne

Ilena pas peu fière de tester le bureau du président du conseil régional / © Photo : Jonathan Caye

De cette journée, Nicolas Lacroix explique avec gourmandise « On s’est bien marré, elle a essayé de me mettre en difficulté. C’est un beau message qu’elle envoie à tous les autres. » Le Président du conseil départemental dit de cette expérience qu’elle lui a montré que de gros progrès sont encore à faire. Ilena quant à elle, garde de sa visite « un moment de joie et de partage, j’ai découvert un métier ». Visiblement elle n’est pas prête d’arrêter ses rencontres.

Source FR3.

Emmanuel Macron n’a pas totalement convaincu le monde du handicap…

Ecole, diagnostic, allocation, retraite…

Le président de la République a fait des annonces mardi 11 février, à mi-mandat, lors d’une conférence nationale sur le handicap, qui touche 12 millions de Français.

Certaines mesures sont appréciées, mais toutes les associations ne sont pas convaincues que le quotidien des handicapés va en être amélioré.

En France, douze millions de personnes sont en situation de handicap.

« Le chemin n’est pas terminé », a admis ce mardi 11 février 2020 Emmanuel Macron concernant l’amélioration de la vie des 12 millions de personnes handicapées en France. Devant 500 personnes (associations, chefs d’entreprises, élus…) invitées à l’Élysée pour cette conférence nationale sur le handicap, il a salué les actions engagées par son gouvernement et annoncé une série de mesures applicables d’ici la fin de son mandat.

Aucun élève sans solution

C’était déjà la promesse du gouvernement à la rentrée 2019, or 8 000 enfants n’avaient pas d’accompagnant pour leur scolarité (AESH) à la rentrée dernière (contre 15 000 en 2018). Il n’empêche. Emmanuel Macron a redit ce mardi qu’« aucun enfant ne sera sans solution de scolarisation en septembre prochain. Le 8 000 doit passer à zéro. On ne doit rien lâcher. » Il a ainsi annoncé l’embauche de 11 500 AESH supplémentaires d’ici à 2022 et « un contrat digne » pour ces professionnels trop souvent à temps partiel et payés au Smic. « Nous devons travailler à leur stabilisation pour leur donner au moins 35 heures par semaine. » Jusque-là inexistant, un module sur le handicap sera aussi intégré dans la formation initiale des professeurs de l’Éducation nationale dès septembre.

Elargir le diagnostic de l’autisme et des troubles du comportement

Existant pour les enfants de moins de 6 ans, le forfait précoce du diagnostic de l’autisme et de sa prise en charge (ergothérapeute, psychologue…), sans reste à charge pour les familles, sera étendu aux enfants jusqu’à 12 ans et aux troubles dys (dyslexie, dyspraxie…) à compter de 2021. Une maison de l’autisme, lieu de ressources pour les familles et les professionnels, sera aussi créée.

Un numéro unique

Pour éviter la « montagne administrative » et « l’errance de guichet en guichet », un numéro de téléphone (le 360) dédié à l’appui des adultes et enfants handicapés sera mis en place en 2021. Il sera relayé par 400 équipes locales qui seront créées d’ici à 2022. Emmanuel Macron, conscient qu’il y a « trop de différences » selon les départements, souhaite aussi associer les Maisons France service, afin de définir un lieu unique d’accès. Concernant, le temps de traitement des dossiers, très variables selon les territoires (de 2 à 8 mois pour une réponse de l’AAH), le Président a affirmé qu’au 1er janvier 2021, « aucune demande ne doit être traitée en plus de trois mois ».

Pour Jean-Luc Duval, du collectif Citoyen handicap (celui qui monte dans les grues pour réclamer des accompagnants scolaires), ces mesures ne changeront rien au quotidien des personnes handicapées. Il ne croit pas au numéro unique : Nous avons l’habitude de ceux qui ne répondent plus : Aide handicap école, ceux des maisons du handicap…

1 000 places supplémentaires

Afin d’éviter les exils vers la Belgique, 1 000 places supplémentaires seront créées dans les établissements spécialisés dans trois régions prioritaires (Île-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est), en plus des 2 500 places déjà programmées pour 2021-2022 sur tout le territoire. Son objectif ? Il ne souhaite « d’ici fin 2021, plus aucun départ contraint vers l’étranger » et veut permettre des retours vers la France.

Pas touche à l’allocation adulte handicapée

Le président a affirmé clairement que l’allocation adulte handicapée (AAH), actuellement versée à 1,2 million de personnes, ne serait pas « diluée » dans le futur revenu universel d’activité (RUA). Le RUA doit fusionner plusieurs allocations : RSA, prime d’activité, allocations logement. Une réponse à l’inquiétude d’associations qui avaient claqué la porte des négociations sur le RUA, la semaine dernière, pour marquer leur refus de voir l’AAH intégrée dans ce dispositif. Cette clarification sur l’AAH a été saluée par Alain Rochon, de l’APF France handicap, qui pointe toutefois l’absence de chiffre sur les financements.

Pari sur l’apprentissage

D’ici à 2021, 10 000 places en apprentissage seront réservées aux personnes handicapées. L’idée est d’atteindre le cap de 6 % de recrutement de personnes handicapées. Aujourd’hui, il n’est qu’à 3,5 %.

Retraite anticipée garantie

Dans le cadre du système universel, la retraite anticipée à partir de 55 ans sera simplifiée pour les travailleurs handicapés, qui pourront bénéficier d’une bonification de points. Emmanuel Macron s’est aussi dit favorable à une retraite progressive dès 55 ans pour les travailleurs handicapés et à une majoration spécifique pour la retraite des parents d’enfants handicapés. Enfin, les congés de proches aidants ouvriront des droits.

Réactions : des satisfactions et des déceptions

Regroupant 48 associations, le collectif Handicaps a salué l’humilité dans le bilan des actions passées et des engagements qui répondent pour certaines d’entre elles aux attentes. Néanmoins, il pointe le manque de débats. On a beaucoup entendu parler les ministres et les associations étaient juste là pour applaudir, regrette Jean-Louis Garcia, président de l’Apajh, premier mouvement regroupant tous les handicaps. Dénonçant des discussions difficiles avec la secrétaire d’État Sophie Cluzel et son mépris, il est satisfait du discours ferme et engagé du Président.

Mais davantage de mesures concrètes étaient sans doute attendues. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam (Union de familles de handicapés psychiques), est en colère. Elle déplore que lors de la conférence, il n’y ait pas eu un mot sur le handicap psychique, qui touche trois millions de personnes. Il est grand temps de rendre visible le handicap lié aux troubles bipolaires, aux troubles obsessionnels compulsifs, à la schizophrénie…

Source OUEST FRANCE.