Refus d’embarquer une personne handicapée dans un bus : enquête ouverte à la RTM…

L’histoire a été révélée sur les réseaux sociaux par une témoin de la scène : un chauffeur de bus aurait délibérément refusé l’accès à son bus à une jeune femme en fauteuil roulant.

La RTM a ouvert une enquête, après que le comportement du chauffeur lui ait été signalé.

Refus d'embarquer une personne handicapée dans un bus : enquête ouverte à la RTM. Un bus accessible aux handicapés - illustration

Après que l’accès à une discothèque ait été refusé à une personne handicapée le week-end dernier à La Garde, dans le Var, c’est un chauffeur de la RTM qui aurait refusé d’abaisser la rampe handicapé du bus qu’il conduisait pour laisser entrer une jeune femme en fauteuil roulant.

Une scène insoutenable pour Karine. Elle était sur place, à cet arrêt de la ligne 19 direction Castellane, et elle a tout vu : « La personne était placée sur le marquage au sol dédié. Le chauffeur ne s’est pas arrêté en face d’elle, ce qui l’a obligée à se déplacer. D’abord, il a dit qu’il n’y avait pas de plateforme, puis, qu’elle ne marchait pas : les passagers ont donc porté la jeune fille et son fauteuil. » Au terminus, même chose : le chauffeur rechigne à laisser descendre la jeune fille.

Alors Karine a voulu prendre une photo du bus ; le chauffeur l’aurait alors menacée. Après que Karine ait signalé le comportement du chauffeur, juste après la scène, à la RTM, cette dernière a immédiatement ouvert une enquête en interne. « _Nous prenons cette enquête très au sérieux. Nous avons convoqué le chauffeur, qui a donné sa déposition. Nous devons encore déterminer dans les prochains jours si la plateforme fonctionnait ou pas, mais nous devrons, quelle que soit l’issue de l’enquête, « parler » à cet agent_ », déclare Pierre Durand, directeur marketing de la RTM.

La mobilité des personnes handicapées : un enjeu à Marseille

Dans son appartement du troisième étage de la Belle de Mai, Patrice Busseuil est en fauteuil roulant depuis plus de 20 ans. Pour lui, l’histoire partagée par Karine n’est pas inédite : « Ça m’est déjà arrivé plusieurs fois, à moi et à des adhérents de mon association. Parfois, les chauffeurs ne veulent pas nous laisser monter. Ils me disent qu’il n’y a pas de rampe, mais je la vois, moi, la rampe« , se désole-t-il.  Il nuance toutefois son propos : « Il m’est déjà arrivé aussi de croiser des chauffeurs qui se sont levés eux-mêmes de leur siège pour m’aider à rentrer, quand les rampes d’accès ne fonctionnaient pas. Et puis, ça me rassure de voir que les passagers se mobilisent aussi pour nous« , raconte-t-il. Il se dit tout de même « dépité » par cette histoire.

La mobilité des personnes handicapées représente un vrai défi à Marseille. S’il existe bel et bien un bus de substitution adapté aux handicapés, MobiMétropole, ça n’est pas suffisant . Céline se déplace en fauteuil électrique : « MobiMétropole est un service très demandé. Il faut réserver son transport une semaine à l’avance, et on n’est même pas surs de l’obtenir. Demain, je dois aller à la gare Saint-Charles : mon transport a été refusé, je vais devoir rouler 20 minutes sur la route avec mon fauteuil« .

En effet, les trottoirs ne sont pas adaptés non plus aux fauteuils, tout comme les stations de métro, même si ces dernières devraient le devenir en 2023, selon la RTM. Seuls 20% des arrêts de bus sont homologués et accessibles aux personnes à mobilité réduite. Tous ces éléments font de Marseille une ville assez peu accessible en termes de transports pour les handicapés : selon une enquête de France Handicap, seuls 9% des personnes à mobilité réduite se déclarent satisfaits des transports un commun. Le plus faible taux des 14 villes mentionnées dans l’enquête.

Source FRANCE BLEU.

Pour marque-pages : Permaliens.