La Roumanie tarde à intégrer ses handicapés…

La situation du handicap est préoccupante en Roumanie.

Les centres pour adultes offrent des conditions d’accueil déplorables.

L’inclusion des enfants dans le système scolaire, elle, laisse toujours à désirer.

La Roumanie tarde à intégrer ses handicapés

Georgian, combien obtient-on lorsque l’on divise 20 par 2 ?   10, madame.   Parfait.  Georgian va avoir 11 ans. Il est paraplégique. Sa mère quitte la salle de classe.  Les maths, c’est fini, ils commencent l’informatique où il se débrouille tout seul. Il n’a pas besoin de moi à tous les cours. 

Georgian est l’un des trente-neuf élèves dits « spéciaux » de l’école Sfântu-Iacob (2 000 élèves) de Câmpulung Muscel (centre). Ici, pas de discrimination. Ana Aron, professeur de soutien dans l’établissement se réjouit des progrès de Georgian.  Nous sommes une école inclusive, explique-t-elle. On aide tous les enfants. Chaque classe possède au minimum un enfant avec des besoins spéciaux. Certains souffrent d’autisme, d’hyperactivité, d’autres sont paraplégiques, tétraplégiques.  Cette intégration fonctionne. La mère de Georgian peut en témoigner :  Dans son école d’avant, les autres enfants le fuyaient et les professeurs le négligeaient. Ici il n’est pas marginalisé, je vois bien qu’il est en heureux et qu’il progresse. 

 Rien n’est adapté 

Seuls 8 000 enfants handicapés et enfants ayant des besoins spéciaux (les deux catégories sont différentes) sont aujourd’hui intégrés dans l’école roumaine. Sur plus de 100 000. Avant 2016, c’était même impossible de scolariser son enfant, dans le public du moins. Les enfants demeuraient dans des écoles spéciales, à l’écart. Il y a donc du mieux même si la ségrégation sévit toujours. Sfântu-Iacob est une exception. Créée par une congrégation catholique en 1997, l’école, privée mais accessible (moins de 200 € par an par enfant) ne refuse personne. Il y a trois professeurs de soutien pour 39 élèves spéciaux. Un centre de jour a même été créé.

 L’école publique n’est pas prête pour intégrer les enfants handicapés, explique Mădălina Turza, récemment nommée présidente de l’Autorité nationale pour les droits des personnes handicapées. Il y a seulement 1 400 professeurs de soutien dans tout le pays. Rien n’est adapté, les professeurs non plus ne sont pas préparés. 

La question du handicap revient régulièrement sur le devant de la scène en Roumanie. L’an passé, quatre personnes sont mortes dans des conditions dégradantes dans un centre pour adultes. Elle-même mère d’une fille de 15 ans atteinte de trisomie 21, Mădălina Turza a derrière elle des années d’activisme. Elle veut réformer.  Rien n’a été fait. Que ce soit à l’école ou dans ces centres, les cas heureux s’expliquent juste par la présence de gens exceptionnels, ce n’est pas une solution. 

Source OUEST FRANCE.

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