Crise sanitaire et handicap : l’information en santé enfin accessible à tous… La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap…

« Quand les enjeux du handicap avancent, c’est toute la société qui progresse. » C’est ainsi que débute le dossier de presse du Comité interministériel du handicap datant du 16 novembre dernier.

La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap.

 

Si la crise sanitaire a révélé les difficultés d’accès à l’information en santé des personnes vivant avec un handicap ou éloignées du système de soins (personnes non francophones, précaires…), elle a aussi été un catalyseur de solutions innovantes au service de tous grâce au travail collaboratif des associations et des pouvoirs publics.

Une mobilisation sans précédent au service des plus fragiles

Seulement quelques jours après que le premier confinement ait été décidé en mars, l’Alliance Internationale pour les personnes en situation de handicap (IDA) publiait dix recommandations, notamment sur la nécessité d’informer les personnes en situation de handicap et de former les personnels de santé à l’accueil de ces patients aux besoins particuliers. Pourquoi ? Parce que mieux comprendre la santé, c’est avoir moins peur, être davantage coopérant et au final être acteur de sa santé.

« Une information accessible est le prérequis à l’auto-détermination, c’est-à-dire à la capacité d’une personne à prendre des décisions qui la concernent. En cas d’opposition de la part des professionnels ou des organisations, la personne doit pouvoir faire valoir ses droits à l’auto-détermination grâce à l’accompagnement collectif par les pairs qui est un vecteur d’émancipation. » détaille Karen Buttin, personne autiste*.

Par la suite, les acteurs de la santé et du médico-social, notamment les associations, ont fait preuve d’une extraordinaire créativité et réactivité pour produire des outils de communication et des guides de recommandations. Impossible ici d’être exhaustif aux vues de la profusion des initiatives ; citons par exemple les ressources utiles recommandées par les associations nationales comme APF France Handicap ou Santé Publique France mais aussi les associations régionales comme le CREAI Ile-de-France en collaboration avec l’ARS Ile-de-France et le CReHPsy Pays-de-La-Loire.

« Le rôle de notre association, en temps de crise sanitaire, est entre autres de proposer une information fiable, accessible à tous, transparente et honnête aux personnes en situation de handicap et à leurs proches, afin qu’elles restent actrices de leur santé et en capacité de donner un consentement libre et éclairé. » explique Marie-Catherine Time, représentante Régionale APF France handicap Auvergne-Rhône-Alpes.

Mentionnons aussi les outils de notre association CoActis Santé, engagée pour l’accès à la santé pour tous, comme le poster SantéBD pour expliquer le test PCR avec des images et des mots simples et les fiches-conseils HandiConnect pour guider les professionnels de santé dans l’accueil de patients en situation de handicap, en particulier la fiche-conseils « Comment communiquer avec une personne sourde/malentendante ? ».

L’engagement de l’Etat

Les efforts soutenus de l’État, en particulier du Secrétariat d’Etat en charge des Personnes handicapées, méritent d’être soulignés : transcription des documents officiels en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), discours systématiquement traduits en langue des signes et vélotypie, production, entre autres, d’un guide pour mieux vivre le confinement avec un enfant autiste par la Délégation Interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement et de la plateforme solidaires-handicaps.fr pour recenser les initiatives solidaires… La nécessité d’adopter des réflexes d’accessibilité dans notre société a été mise en lumière, notamment lorsque le port du masque a été rendu obligatoire, empêchant la lecture labiale chez les personnes sourdes qui la pratiquent.

Au final, il paraît légitime de penser que la pandémie de COVID-19 aura été un révélateur de la capacité d’adaptation et de la résilience des acteurs de la santé, du handicap, du médico-social et de la solidarité. Ne nous arrêtons pas là et utilisons ces outils comme des preuves de concept pour continuer à oeuvrer ensemble en faveur d’une société plus inclusive où l’information en santé est accessible à tous et où les professionnels de santé sont formés à l’accueil de patients vivant avec un handicap. Car ce qui est fait pour les plus vulnérables de notre société est utile à tous.

* Karen Buttin est membre de Personnes autistes pour une auto-détermination responsable et innovante (PAARI), du conseil d’administration d’Handi-Voice, think tank d’auto-représentants qu’elle représente à la Commission santé, bien-être et bientraitance du CNCPH et au Conseil scientifique de l’Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations (ARAPI), ainsi que facilitatrice-chercheuse à CapDroits qui est une démarche scientifique et citoyenne.

Source ECONOMIE MATIN.

Epilepsie : crises, échec scolaire, Dépakine… Laurène se livre sur son « handicap invisible »…

A l’occasion de la journée mondiale, Laurène Abramovsky nous raconte son quotidien de jeune femme épileptique et reviens sur son parcours, marqué par ce « handicap invisible ».

A 28 ans, elle a réussi le tour de force de décrocher un CDI d’agent d’accueil dans un cabinet d’avocat, et est correspondante locale de l’association Épilepsie France.

Epilepsie : crises, échec scolaire, Dépakine... Laurène se livre sur son "handicap invisible"

 

Pourquoi docteur – Comment votre épilepsie s’est-elle déclarée ?

Laurène Abramovsky – Ma pathologie s’est déclenchée quand j’avais un an. Suite à une méningite, je suis restée plusieurs heures dans le coma, avec un pronostic vital engagé (les médecins étaient très pessimistes). Finalement, je m’en suis sortie, mais j’ai gardé une séquelle épileptique.

La maladie a-t-elle eu des conséquences sur votre parcours de vie ?

Oui, beaucoup. J’ai eu de grandes difficultés scolaires, car j’avais des problèmes de mémoire et de concentration.

Une fois sur le marché de l’emploi, j’ai enchaîné les CDD, car les employeurs ne connaissent pas l’épilepsie. Dès qu’il y a une crise, ils sont très surpris et très anxieux.  Aujourd’hui, je suis agent d’accueil dans un cabinet d’avocat, en CDI.

Quel est aujourd’hui l’impact de l’épilepsie sur votre quotidien ?

Au niveau de la sphère professionnelle, mon épilepsie inquiète ma supérieure hiérarchique, qui est hypersensible. Je me demande même parfois si elle n’est pas plus inquiète que moi. Par ailleurs, je ne peux pas conduire. Dans les transports, j’ai toujours une petite carte artisanale pour informer les voyageurs de ma situation, au cas où j’ai une crise. Quand je sors d’un épisode, je n’ai pas toujours les mots.

Concernant ma vie de couple, mon conjoint avait déjà des amis en situation de handicap quand on s’est rencontré, donc il n’y a pas de soucis. Et comme cela fait longtemps que je souffre d’épilepsie, j’ai appris à vivre avec.

Quels sont les symptômes de votre maladie ?

Une crise d’épilepsie est une décharge au niveau du cerveau, provoquée par l’électricité qui circule dans le corps. Le livre intitulé « Un orage dans ma tête » résume bien ce que je ressens.

J’ai aussi des problèmes de concentration. Je fais beaucoup d’exercices pour entraîner ma mémoire au quotidien, je prends de la vitamine D et je fais  attention à dormir suffisamment toutes les nuits. Un mauvais sommeil augmente le risque de crises, de palpitations très désagréables au niveau du cœur et de spasmes.

Je précise qu’il y a énormément de types d’épilepsie. La durée, l’intensité et le nombre de crises par mois varient en fonction des personnes. Idem pour le niveau de dépendance.

Quel(s) traitement(s) suivez-vous actuellement ?

J’ai rendez-vous tous les mois pour augmenter la fréquence et la tension de mon VNS (petit dispositif médical placé sous l’aisselle gauche, relié au nerf vague et au cerveau), pour lequelle je me suis faite opérée en novembre dernier. Je prends par ailleurs un cachet de Lamictal et une dose de Vimpat matin et soir.

Avant cela, j’ai essayé beaucoup d’autres médicaments, sans succès (je suis notamment passée par la fameuse Dépakine*). Ils étaient soit inefficaces, soit générateurs d’effets secondaire trop lourds à supporter. C’est d’ailleurs cela qui m’a décidé à me faire opérer. Aux grands maux, les grands remèdes.

A quoi sert le NVS (acronyme de « vagus nerve stimulation »), que vous venez d’évoquer ?

Quand le NVS sent venir la crise, il équilibre la tension et la stoppe. Grâce à ce dispositif, je fêterai mercredi prochain mon premier mois sans crise depuis de nombreuses années. Je m’accorde encore quelques semaines avant de crier victoire, mais je pense être sur le chemin la stabilisation.

Y a-t-il selon vous des choses à améliorer concernant l’épilepsie en France ?

Il faudrait que l’épilepsie soit mieux connue de grand public – on parle d’ailleurs de « handicap invisible ». Lorsque je fais des crises, il y a très peu de passants qui les reconnaissent et savent comment réagir.

A ce propos, comment faut-il réagir face à une crise d’épilepsie ?

La première chose à faire, c’est d’éviter la chute, en accompagnant la personne par terre, puis en la plaçant en PLS. Il faut aussi éloigner tous les objets dangereux du patient (coupants, brulants, etc…).

Une crise d’épilepsie peut se manifester via des absences, des secousses, des cris… Mais c’est toujours au cas par cas.

Sentez-vous venir les crises ?

Oui. Avant mon opération, j’en avais à peu près trois ou quatre par mois. Toujours pendant la journée, jamais de nuit.

L’épilepsie impacte-t-elle vos éventuels projets d’enfants ?

Nous voulons des enfants avec mon conjoint, donc je ne ferme pas la porte à une future grossesse, même si elle devra être surveillée de très près par mon gynécologue et mon neurologue. On a tous été échaudés par le sandale sanitaire de la Dépakine.

*médicament accusé de provoquer des malformations chez les enfants exposés pendant la grossesse. 

Source POURQUOI DOCTEUR ?

L’épilepsie, ce « handicap invisible » dont souffre Etienne, étudiant à Clermont-Ferrand…

Ce lundi 08 janvier se tient la journée internationale de l’épilepsie. L’occasion pour Etienne, épileptique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), de rappeler que c’est un « handicap invisible » avec lequel il faut composer.

Il a accepté de nous raconter son quotidien avec la maladie.

À première vue, rien ne différencie Etienne des autres étudiants. Pourtant l'épilepsie est un handicap parfois pesant.

 

Etienne, Clermontois de 24 ans, est atteint d’épilepsie depuis l’âge de 2 ans. En cette journée internationale de l’épilepsie, il raconte les difficultés de vivre avec ce handicap encore assez méconnu, considéré comme « invisible ».

Une maladie encore méconnue

« Il n’y a pas que les crises auxquelles on pense spontanément, avec des convulsions », prévient Etienne. Bien qu’elle touche 1% de la population française, l’épilepsie reste très mal connue. Avec des traitements, les crises d’Etienne se manifestent désormais de façon plus silencieuse : « Je fais des absences, qui durent entre une fraction de seconde et dont je ne me rends pas forcément compte, et une vingtaine de secondes. » À cela s’ajoutent les migraines, « chroniques et très douloureuses » et les conséquences psychologiques.
Or, tous ces symptômes restent assez discrets. « Quelqu’un à qui il manque un doigt, ça se voit », compare Etienne. L’épilepsie est plutôt une « maladie invisible. »

Une atteinte neurologique « hyper handicapante »

Pour cet étudiant en fac d’histoire de l’art à l’Université Clermont Auvergne, l’épilepsie est un handicap que l’on ne devine pas au premier regard, mais qui impose des contraintes dans la vie de tous les jours.
À cause de sa maladie, il n’est pas autorisé à passer son permis de conduire. « Une majorité de boulots nécessitent le permis », déplore-t-il. Etienne a appris à faire sans, à marcher et prendre le bus, mais de nombreux emplois lui sont interdits. Même dans son petit boulot à la pizzeria, il est contraint de s’adapter : « Je ne fais que la préparation et le standard, même quand c’est la course, je ne peux pas participer aux livraisons. »
Au quotidien, l’étudiant doit aussi veiller à son sommeil. « Une année, j’ai fait une crise le premier janvier, après avoir fait une nuit blanche, en plein milieu de la place de Jaude. » Il ne peut pas non plus abuser de l’alcool en soirée : « C’est bête, c’est le seul qui ne peut pas conduire et ramener les autres ! », plaisante sa maman, Isabelle.
Etienne fait aussi attention aux lumières qui pourraient déclencher la crise « Ça m’est arrivé en concert, qu’un ingénieur lumière s’emballe un peu trop sur les effets », raconte le jeune homme. Il a alors trouvé une parade : « Je peux fermer un oeil, ça marche vraiment, mais ce n’est pas très pratique ! »

Pas de « traitement miracle », ni d’aménagements cohérents

Après vingt-deux années d’épilepsie, Etienne n’a pas trouvé de « traitement miracle ». Aujourd’hui encore, il souffre d’absences et d’effets secondaires assez lourds : « Quand je suis fatigué, j’ai l’impression de devenir fou. J’ai conscience que c’est faux mais j’ai l’impression que des gens que je connais entrent dans mon appartement. » Il semble résigné : « J’ai appris à faire avec. »
À la fac, les journées trop longues l’épuisent. « Il m’est arrivé de sécher un cours entre deux pour aller faire une sieste. », regrette l’étudiant à qui l’on a seulement proposé un tiers temps. « Mais je n’en ai pas besoin, moi, et ce n’est pas juste envers les autres étudiants. Ce qu’il aurait fallu, c’est aménager les horaires des Travaux Dirigés (TD) par exemple, pour avoir des journées moins longues. »

« Ce n’est pas une honte d’être épileptique »

La maman d’Etienne a appris sur le tas comment gérer le handicap de son fils. Elle a tiré quelques conseils de son expérience. « Il faut donner une vie la plus normale possible aux enfants, affirme-t-elle, ne pas les surprotéger. » Etienne, à ses côtés, acquiesce. Isabelle insiste surtout sur la nécessité de communication : « Ce n’est pas une honte d’être épileptique. Il faut prévenir les professeurs à l’école, les maîtres-nageurs quand on va à la piscine et ne pas avoir peur. » Enfin, rien ne sert de se voiler la face, tout ne leur sera pas possible : « Il faut pousser les enfants intellectuellement, pour que dans leur vie professionnelle ils aient un maximum de possibilités. »

Des gestes à connaître en cas de crise

Témoin d’une crise ? Quelques gestes sont à connaître pour assurer la sécurité de l’épileptique et ne pas aggraver la situation. Il faut d’abord éloigner les objets et meubles qui pourraient entraver la victime de la crise et ne pas l’empêcher de convulser, au risque de la blesser. Une fois les convulsions terminées, il est conseillé de chronométrer la phase de perte de connaissance. Au delà de vingt minutes, des dommages au cerveau peuvent survenir : il faut appeler les pompiers.

Plus d’informations sur le site www.epilepsie-france.com

Source FR3.

TÉMOIGNAGE – « À cause du Covid-19, j’ai dû me battre pour soigner mon cancer » …

Les médecins ont diagnostiqué à cette mère de famille âgée de 41 ans et habitant Le-Bourget-du-Lac, un cancer du sein au printemps 2020.

Céline, savoyarde de 41 ans s'est battue contre un cancer du sein en pleine pandémie de Covid-19.

 

Diagnostiquée au printemps 2020, Céline a dû se battre contre un cancer du sein tout au long de la pandémie de Covid-19. En cette journée mondiale de lutte contre le cancer, cette savoyarde de 41 ans raconte comment au milieu du chaos des hôpitaux, elle s’est battue pour accéder à sa chimiothérapie, être prise en charge à temps.

« J’ai vraiment dû me battre pour accéder à ma chimio rapidement. » – Céline, en rémission d’un cancer du sein

En Avril 2020, Céline commence son combat contre le cancer seule. « À cette époque là, on ne peut se déplacer que seul. J’ai donc dû me rendre seule à ce premier rendez-vous avec l’oncologue, un moment très important émotionnellement parlant. J’aurais aimé être accompagnée de mon mari » témoigne la savoyarde. Courageuse et volontaire, la maman de 41 ans détermine avec son médecin son protocole de soins. L’oncologue lui conseille la pose d’une chambre dans le bras, un tube pour l’injection de la chimiothérapie mais rien ne se passe comme prévu.

« On m’a indiqué que les salles opératoires et le personnel était mobilisé pour les patients covid. » – Céline, en rémission d’un cancer du sein

« Quelques jours plus tard » se souvient Céline, « l’hôpital me propose un rendez-vous pour une pose de PICC-LINE« , un cathéter dont le but est le même que celui d’une chambre, mais « sa pose est plus risquée d’après mon oncologue » explique la savoyarde. « C’était une surprise, je ne comprenais pourquoi ce changement et j’ai dû insister pour avoir une explication. On m’a finalement indiqué que les salles opératoires et les personnels étaient mobilisés pour les patients covid« . On fait donc comprendre à la maman qu’il faut envisager une solution plus rapide nécessitant moins de personnel pour réaliser l’acte médical.

Une fois le cathéter posé, Céline attend dans le flou le plus total une date de démarrage pour sa chimiothérapie. Face à la situation d’urgence dans les hôpitaux, elle sent qu’elle doit insister, répéter les appels, se battre pour accéder à ses soins. « J’y suis parvenue et on m’a bien dit que j’avais de la chance » sourit la mère de famille.

Explosion de malades à partir de 2021 ?

Si Céline a dû souffrir de retard dans la prise en charge, de modification de son protocole de soins, voire carrément d’absence totale de soins supports, la sportive s’en sort bien. D’autres, ont vu leurs opérations chirurgicales ou leurs séances de chimiothérapie reportées, leurs dépistages annulés. C’est la crainte aujourd’hui de la Ligue contre le cancer de Savoie, l’explosion du nombre de malades à partir de 2021 à cause du retard de diagnostic. Dans le département, 4.000 à 5.000 nouveaux cas sont déjà détectés tous les ans.

  • La Ligue contre le cancer de Savoie a ouvert un forum pour répondre aux questions des malades sur le Covid-19. Vous pouvez y accéder en cliquant ici

Source FRANCE BLEU.

Vaccination : un parcours du combattant pour les personnes en situation de handicap…

Si des initiatives se mettent en place aux quatre coins de la France, elles restent inégales et pour ceux dans l’incapacité de se déplacer, la vaccination est, pour l’instant souvent impossible.

Alors que la vaccination à domicile est encore rare pour les personnes en situation de handicap, cette solution est celle à privilégier pour ces derniers, plaident associations et professionnels du secteur.

 

«Il faudra attendre le vaccin AstraZeneca». Voilà ce que s’est entendu répondre Yann quand il a tenté de prendre rendez-vous pour Olivier, son père, atteint d’un lourd handicap. Suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), Olivier est constamment alité et ne peut se déplacer sur un centre de vaccination. Aucune solution ne lui sera proposée si ce n’est d’attendre qu’il puisse recevoir une dose, à domicile, grâce au nouveau vaccin qui a été autorisé en France mardi 2 février. Mais ce dernier n’est réservé qu’aux personnes de moins de 65 ans et Olivier en a 86. Il fait partie de ceux qui sont, aujourd’hui, prioritaires pour la vaccination, à laquelle il n’a pour l’instant pas droit.

L’anecdote n’a rien de surprenant pour Agnès Bourdin-Busin chargée des questions de santé et de politique au sein d’APF France handicap. «Le vaccin AstraZeneca ne peut pas être une réponse pour ces personnes», soupire-t-elle. Depuis le 18 janvier, les 60.000 personnes en situation de handicap se trouvant dans des établissements médico-sociaux de type foyers d’accueil médicalisés (FAM) et maisons d’accueil spécialisées (MAS) quel que soit leur âge, bénéficient d’un accès à la vaccination qui peut se faire directement sur ces lieux d’accueil. Mais pour les autres comme Olivier qui, malgré leur handicap vivent toujours chez eux, il faut se déplacer jusqu’au centre le plus proche, ce qui relève, bien souvent, du parcours du combattant.

Dans le cas d’Olivier, l’octogénaire aurait pu être accueilli s’il avait pu se déplacer en fauteuil roulant, une chose impossible pour lui. Du côté du centre, on lui répond que faire venir un brancard n’est pas envisageable. «La consigne a été donnée de respecter l’accessibilité universelle mais ce n’est absolument pas le cas», déplore Agnès Bourdin-Busin. «Il y a vraiment des endroits où l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite n’est pas respectée avec par exemple des marches pour accéder au lieu de vaccination, ou si celle-ci se fait au premier étage sans ascenseur». Selon elle, «il faudrait que des consignes claires soient relayées auprès des agences régionales de santé (ARS), des préfets et des collectivités locales impliquant une même prise en charge».

Des initiatives inégales selon les départements

Ici et là, des initiatives émergent. À Reims (Marne), un «Vacci’Bus» permet depuis le 19 janvier aux personnes ne pouvant pas se déplacer d’être accompagnées aux centres de vaccination. Dans l’Allier, c’est un camion, transformé en bus de vaccination mobile, avec à son bord médecins et infirmières, qui a été affrété par le conseil départemental. De même dans le Lot-et-Garonne. À Douai (Nord), la municipalité a réquisitionné des navettes, les mêmes dédiées aux personnes âgées pour leur permettre de faire leurs courses ou de se rendre à des rendez-vous médicaux. Un peu partout en France, les collectivités locales s’investissent pour que tous les plus de 75 ans aient accès à la vaccination. Dans d’autres départements, les solutions tardent à voir le jour. «Cest très dépendant des territoires. Dans certains, des moyens ont été mis en place, dans d’autres on laisse les gens faire comme ils peuvent», regrette Agnès Bourdin-Busin. D’autant que pour ceux souffrant d’un très lourd handicap, ces dispositifs demeurent insuffisants.

Les aides à domicile, «appuis» de la campagne vaccinale

Au plus près de cette frange de la population, les réseaux d’aides à domicile dressent le même constat. «La plus grande difficulté concerne les personnes immobiles et pour le moment, peu d’options s’offrent à elles», atteste Marc Dupont, vice-président de l’UNA, réseau national de l’aide à domicile pour les personnes âgées ou en situation de handicap. Il souligne le rôle que ce secteur peut jouer dans la campagne vaccinale. «Nos aides à domicile peuvent notamment être des personnes de confiance pour les familles et voir avec elles la meilleure façon d’organiser la vaccination de leurs proches», abonde Hugues Victor, directeur général d’Adedom, une fédération représentant 320 structures associatives œuvrant dans l’aide, le soin à domicile et les services à la personne. «L’aide à domicile est extrêmement bien placée et nous avons sollicité le gouvernement pour être des appuis de cette campagne vaccinale», indique-t-il. Chaque semaine, les professionnels du secteur échangent à ce sujet avec le cabinet de la ministre chargée de l’Autonomie Brigitte Bourguignon.

Au centre des discussions, la question de la prise en charge de la prestation des aides à domicile qui accompagneront à la vaccination. «Certains départements complèteront l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) de deux à cinq euros ou donneront des financements dédiés mais rien n’est cadré, ça dépend totalement du bon vouloir d’une politique départementale ou de la capacité des employeurs», pointe le directeur général d’Adedom. «Il y a déjà une forme de fragilité économique de ces structures. Elles vont donc avoir un peu de mal à s’engager dans des déplacements s’il n’y a pas de financements», précise-t-il. Selon lui, il faudrait «une incitation forte à destination des conseils départementaux pour leur enjoindre de prendre en charge ces frais et coût de déplacement». Du côté de l’association des maires de France (AMF), on préconise «un support financier» de l’État, en particulier «pour les territoires ruraux et les moins pourvus notamment en transport». Plutôt qu’une stratégie nationale, «c’est plutôt un soutien financier ou matériel que l’État doit apporter là où le coût de prise en charge est important», explique Frédéric Chéreau, président de la Commission santé de l’AMF et maire de Douai.

Développer «l’aller vers»

Plus simplement, pour tous les acteurs du secteur, la solution réside dans la vaccination à domicile. «Il est possible de lister dix personnes à vacciner sur une matinée afin que le médecin se déplace lui-même, c’est réalisable», prédit Frédéric Chéreau de l’AMF. «Il faut développer ‘l’aller vers’ pour les personnes lourdement handicapées ou qui ne peuvent pas se déplacer et il faut les identifier. Les mairies via les centres communaux d’action sociale (CCAS) et les médecins généralistes doivent cibler toutes ces personnes», confirme Agnes Bourdin-Busin. «Déplacer quelqu’un en brancard, qui plus est en hiver avec tout ce que ça engendre de stress, sachant qu’il faut le faire deux fois, c’est compliqué». Elle appelle de ses voeux le déploiement «d’équipes mobiles», «ce qui n’est pas le cas aujourd’hui».

La vaccination a domicile se développe, assure-t-on du côté du cabinet de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. En attendant, «quand elles n’ont pas de possibilité de se rendre dans un centre de vaccination et qu’elles entrent dans la catégorie du vaccin, les personnes peuvent faire appel au dispositif 360». Ce numéro vert national (0 800 360 360) a été mis en place dans le cadre de la crise pour les personnes en situation de handicap et les proches aidants. Initialement prévue pour janvier 2021, sa mise en application avait été avancée à juin dernier en raison de la crise sanitaire. Une fois en ligne, «la personne est redirigée vers une antenne qui coordonne tous les acteurs autour du handicap afin de trouver des solutions pour être vaccinée à domicile», explique-t-on brièvement. 90 départements sont d’ores et déjà raccordés à ce dispositif qui n’était toutefois pas prévu à l’origine pour répondre à des problèmes liés à la vaccination.

«Ça ne peut pas être la seule solution», commente Agnès Bourdin-Busin d’APF France handicap. Beaucoup reste donc à faire. Et malgré toutes les initiatives qui voient le jour, un autre point vient ternir ces avancées : le manque de doses. «C‘est la problématique à laquelle nous devons faire face actuellement», déplore Lucile Pluchart, directrice générale adjointe des services du département du Vaucluse, en charge du pôle solidarité. «Comme beaucoup de départements, nous souhaiterions pouvoir mettre en place un certain nombre d’initiatives mais la réalité du terrain nous rattrape». Un manque qui ne saurait venir perturber le calendrier de vaccination a assuré Emmanuel Macron, promettant que tous les Français seront vaccinés à la fin de l’été.

Source LE FIGARO.

 

Bretagne : Les Ehpad s’équipent de puces connectées pour prévenir l’errance de certains résidents…

SECURITE Développée par la société rennaise LiveStep, la solution a déjà été adoptée par quatre établissements bretons.

Bretagne : Les Ehpad s’équipent de puces connectées pour prévenir l’errance de certains résidents

 

  • La start-up rennaise LiveStep a développé une solution pour prévenir l’errance de certains résidents en Ehpad.
  • Le principe consiste à glisser une étiquette équipée d’une puce connectée dans les chaussures des résidents et sous les paillassons des portes de sortie.
  • Si la personne sort, le personnel de l’établissement est alors alerté.

C’est un risque auquel les Ehpad sont confrontés au quotidien. Chaque année, des disparitions inquiétantes de résidents sont signalées aux quatre coins de la France avec des personnes âgées, souvent atteintes d’Alzheimer, qui ont fugué ou se sont perdues dans la nature. Si la majorité d’entre elles sont retrouvées vivantes, l’issue peut parfois être dramatique. Directeur de l’établissement Les jardins du Castel à Châteaugiron près de Rennes, Michel Barbé n’a jamais eu à vivre un tel drame. « Mais on n’est pas à l’abri, le risque zéro n’existe pas », assure-t-il.

Pour garantir la sécurité de ses résidents susceptibles de se mettre en danger, le directeur expérimente depuis près d’un an une solution développée par la start-up rennaise LiveStep. Le principe consiste à glisser une étiquette équipée d’une puce connectée dans les chaussures ou les chaussons des personnes âgées et à en faire de même sous les paillassons des différentes portes de sortie de l’établissement. « Quand le résident sort, le personnel va alors recevoir une alerte sur les téléphones », détaille Romain Berrada, cofondateur de la société.

« Leur donner plus de liberté tout en garantissant leur sécurité »

La solution requiert bien sûr le consentement du résident ou de ses proches, et ne se veut pas un outil de flicage. « On souhaite au contraire donner plus de liberté à ces résidents tout en garantissant leur sécurité », souligne Romain Berrada. Très attaché aux droits et à la liberté des résidents, Michel Barbé atteste du bien-fondé de la solution. « Quand on reçoit l’alerte, on ne court pas après eux pour les empêcher de sortir, indique-t-il. On va juste s’assurer que tout se passe bien et rester vigilant le temps de la balade. »

Dans son établissement, seulement deux personnes sur les 121 résidents sont équipées de ces étiquettes connectées. « On ne puce pas tout le monde comme j’ai pu l’entendre, seulement les résidents qui présentent le plus de risques », assure-t-il. Trois autres établissements bretons ont également adopté cette solution développée par LiveStep. Dans ce marché porteur de la « silver économie », la start-up rennaise ambitionne déjà d’en équiper une trentaine d’ici la fin de l’année et une cinquantaine en 2022.

Source 20 MINUTES.

Confinement : un jeune homme handicapé s’immole par le feu à cause de l’isolement… Pour mémoire…

Elwood, 31 ans, est mort le 1er juin dernier.

Vivant seul dans un appartement à Trégeux dans les Côtes d’Armor, il a décidé de s’asperger de liquide inflammable et de gel hydroalcoolique, avant de s’immoler. Brûlé à 80%, il est décédé une fois transféré à l’hôpital.

Confinement : un jeune homme handicapé s'immole par le feu à cause de l'isolement

 

C’est la mère d’Elwood âgé de 31 ans, Christine, qui relaie la mort de son fils via les réseaux sociaux. « Pas une ligne, dans les journaux, ça intéresse qui un handicapé qui disparaît ? » lance-t-elle ainsi, sur son compte Facebook, dans un texte qu’elle intitule « Les oubliés du confinement« .

« Il vivait mal le confinement »

Elwood était handicapé moteur depuis sa naissance, raconte plus tard Christine à France Bleu. Depuis le confinement, il se sentait particulièrement seul. « Un jour, il a appelé les pompiers pour dire qu’il n’allait pas bien, qu’il vivait mal le confinement. Il a été conduit à l’hôpital où il a pu parler avec un psychologue, des infirmières, il avait besoin de communiquer. Il y a passé une nuit et il a décidé de revenir chez lui », explique-t-elle. Après sa mort, elle retrouve sur son bureau le numéro de Suicide Écoute.

Il avait besoin de communiquer

Car ce 31 mai, le jeune homme, vivant à 450 kilomètres de sa mère, a décidé de passer à l’acte. Sur un parking situé à moins d’un kilomètre de son appartement à Trégneux (Côtes d’Armor), il se recouvre de liquide inflammable et de gel hydroalcoolique avant de s’immoler par le feu sur son fauteuil roulant. Les secours sont prévenus par des témoins, mais ils arrivent trop tard. 80% du corps d’Elwood est déjà brûlé. Il meurt de ses blessures quelques heures plus tard, à l’hôpital de Saint-Brieuc.

« Une énorme faille de la part des professionnels »

La mère du défunt se confie aux médias la semaine suivante, espérant que la mort de son fils ne soit pas vaine : « Aujourd’hui, je témoigne pour que son geste ne passe pas inaperçu. Pendant le confinement, on nous a incité à se rapprocher des personnes seules, à prendre des nouvelles des papys, des mamies. C’est bien mais il faut continuer à le faire. Un petit sourire, un petit bonjour quand vous croisez une personne handicapée, ça ne coûte rien », défend-elle à France Bleu.

Un petit sourire, un petit bonjour quand vous croisez une personne handicapée, ça ne coûte rien

Elle avait prévu d’aller voir son fils après la levée des 100 kilomètres le week-end du 7-8 juin. « Finalement, je l’ai vu plus tôt que prévu, mais à la morgue« , a-t-elle poursuivi, émue. Elle raconte : « Je l’ai eu trois-quatre jours avant son geste au téléphone, ça a été très bref. Avant de raccrocher, il m’a dit  ‘Je t’aime‘, ça n’arrivait jamais, je me dis maintenant que c’était peut-être un signe. »

Pour Christine, le suicide de son fils révèle « une énorme faille de la part des professionnels », comme elle le déclare sur les médias sociaux. Son fils avait prévenu à plusieurs reprises les accompagnants, les psychologues ou encore sa curatrice. Ses plaintes n’ont pas été prises au sérieux. À cause de la crise sanitaire, la mère estime que les auxiliaires de vie en charge du jeune homme avaient moins de temps à lui consacrer, au moment même où il appelait à l’aide.

« Durant cette période, le côté humain n’a pas été suffisamment pris en compte, cela a été la goutte de trop pour lui », a-t-elle conclu auprès d’Ouest France.

Dommage collatéral du Covid-19 ? Oui bien sûr

« Dommage collatéral du Covid-19 ? Oui bien sûr ! », s’est-elle exclamé sur son compte Facebook. « Avant le confinement, il avait l’habitude d’aller faire ses courses au supermarché, aidé par une auxiliaire, ça lui donnait un objectif » détaille-t-elle. Mais rapidement après le début du confinement, Christine explique que son fils « ne pouvait plus supporter l’enfermement », qu’il « avait besoin de lien social. »

Elle est catégorique : « Cet isolement a eu raison de son moral« .

Source MARIE CLAIRE.

Surveillance, contrôle, traçage: les salariés n’ont jamais été aussi fliqués qu’au temps du Covid…

La crise sanitaire revitalise un mode de contrôle des salariés né dans les usines britanniques lors de la révolution industrielle, outils de surveillance à la pointe de la technologie en sus.

 

«La crise sanitaire a mis au jour la présence de ces dispositifs de surveillance toujours plus nombreux, dont elle a dans le même temps assis la légitimité et accéléré la banalisation. On me demande souvent s’il faut craindre la généralisation d’une surveillance dite de masse; et s’il s’agissait plutôt d’une massification de la surveillance?» interroge le journaliste spécialiste du numérique Olivier Tesquet dans État d’urgence technologique – Comment l’économie de la surveillance tire parti de la pandémie, qui paraît le 4 février 2021 chez Premier Parallèle et dont nous publions ici un extrait.

Pourrait-on trouver meilleur symbole de cette double peine infligée aux moins fortunés que celui de Facebook? En mai 2020, son tout-puissant patron, Mark Zuckerberg, annonce son intention de faire de Facebook «l’entreprise la plus avancée au monde en matière de télétravail». Et de pronostiquer que, dans un délai de cinq à dix ans, la moitié de ses 45.000 salariés pourraient bûcher à distance. Alors que «Zuck» se prend pour Robert Noyce, le père fondateur et «maire» historico-symbolique de la Silicon Valley, inventeur du transistor, du microprocesseur et de l’open space, il ne dit rien des légions invisibles de modérateurs, environ 35.000 personnes, employées par des sous-traitants américains, indiens ou irlandais, chargées de nettoyer quotidiennement les déchets flottant à la surface du premier réseau social de la planète.

Pour ce précariat moderne, la présence physique ou rien. À Dublin, des centaines d’entre eux ont été sommés de revenir au bureau, malgré plusieurs cas déclarés de Covid-19. Alors qu’ils souffrent déjà de syndromes de stress post-traumatique, à force d’être confrontés à des images insoutenables et des propos haineux, ils doivent maintenant composer avec la peur de tomber malades. «Si je perdais mon mari, si quelque chose m’arrivait, qui s’occuperait de mon fils de 6 ans?», se demande l’une des modératrices en fondant en larmes.

La mesure visant à instaurer le télétravail chez Facebook, réservée à sa main-d’œuvre privilégiée et assortie de réductions de salaire en fonction du choix géographique des travailleurs, laisse certes augurer un dumping social covidé pour les ingénieurs –très– bien rémunérés de la firme de Menlo Park. Quand on sait à quel point, en quinze ans, le petit monde des nouvelles technologies a rendu la baie de San Francisco invivable pour tous ceux qui n’évoluent pas dans le secteur, ne leur laissant d’autre choix que de déménager, d’aucuns pourront souligner qu’il s’agit d’un rééquilibrage karmique. Mais si les pauvres sont indiscutablement les premiers à faire les frais d’un taylorisme sanitaire qui impose une nouvelle organisation scientifique du travail, une fois ce mécanisme enclenché, il risque fort de contaminer l’ensemble du marché du travail.

Avec la pandémie, des millions de salariés, désormais rompus aux codes de la visioconférence et des tâches «distancielles», exercent désormais depuis chez eux. Illusion de liberté absolue pour certains, summum de l’aliénation pour d’autres, le télétravail «est un mode de fonctionnement qui s’oppose à l’activité politique et sociale», comme le formule la sociologue Eva Illouz. «Si la crise du sida a déjà rendu le contact sexuel dangereux, c’est ici la socialité dans son ensemble qui demande une vigilance permanente», poursuit-elle. De fait, le télétravail recompose tout à la fois nos comportements, le regard que nous portons sur les tâches que nous accomplissons, mais aussi –et surtout– nos relations hiérarchiques. D’une certaine façon, il marque la violation matérielle et symbolique du domicile.

Entre mon lit et mon bureau, la cloison étanche de l’intimité vole en éclats. Dans cette configuration, tous ceux qui peuvent télétravailler, c’est-à-dire les employés et cadres du tertiaire, sont particulièrement sujets à l’invasion de leur sanctuaire. Aux États-Unis, selon une étude du MIT, pas moins d’un tiers de la population active a basculé vers le travail à distance.

Parallèlement, les outils pour les surveiller ont connu un pic de popularité sans précédent. Au premier chef, les logiciels de time tracking qui, en analysant les mouvements de la souris et en effectuant à intervalles réguliers des captures d’écran de l’ordinateur, contrôlent l’assiduité du salarié épié. «C’est super stressant, tous les matins, on reçoit un rapport d’activité. J’arrive rarement à dépasser les 50% de temps de travail effectif», souffle Marine, analyste en renseignement d’affaires, dans Libération. Emprisonnés dans cet «hypertemps» dilaté, tel que le nomme le philosophe Pascal Chabot, «synchronisés en permanence» et chronométrés dans toutes nos tâches, nous luttons à armes inégales.

La crise sanitaire revitalise un mode de contrôle des salariés né dans les usines britanniques lors de la révolution industrielle.

Le droit à la déconnexion, pourtant garanti par la loi depuis le 1er janvier 2017, est percuté de plein fouet par des acteurs nommés Hubstaff, Time Doctor, FlexiSPY, ActivTrak ou Teramind. Le premier, leader du marché, a ainsi vu ses essais –gratuits– augmenter de 200% dès le mois de mars, avec l’annonce du confinement. Jusqu’ici réservé à des officines peu connues du grand public, ce marché porteur a même attiré l’attention de Microsoft, qui a annoncé en octobre 2020 l’intégration d’un score d’efficacité dans sa suite logicielle. Devant un scandale naissant, le géant de l’informatique a momentanément reculé, mais la démocratisation de ces mouchards laisse augurer le pire: à force d’être pervasifs, ils deviendraient omniprésents, et donc invisibles.

Pour mieux comprendre ce retour de la pointeuse, on peut s’intéresser à une étude commandée par Hubstaff. Réalisée auprès de 400 entreprises américaines, celle-ci montre que près de la moitié d’entre elles (respectivement 44 et 46%) attend du télétravail qu’il augmente les profits et la productivité. Ainsi que le rappelle Edward P. Thompson, le grand historien de la classe ouvrière britannique, «avant l’avènement de la production de masse mécanisée, l’organisation du travail était caractérisée par l’irrégularité». Tout ce que fait craindre le Covid-19. On peut alors comparer le sort des prolétaires du XVIIIe siècle et celui des télétravailleurs du XXIe; et si leurs conditions matérielles d’existence ne sont pas les mêmes, la crise sanitaire revitalise un mode de contrôle des salariés né dans les usines britanniques lors de la révolution industrielle.

Plus intrusifs encore, certains employeurs déploient des keyloggers, capables d’enregistrer tout ce qu’un individu tape sur son clavier, ce qui marque un détournement flagrant de leur fonction initiale. Aux États-Unis, on utilise le terme de mission creep pour désigner tout glissement mortifère d’une finalité vers une autre. Utilisée pour la première fois en Somalie en 1993, lorsqu’une aide humanitaire de l’ONU s’est transformée en opération militaire américaine, puis en fiasco lors de la bataille de Mogadiscio, l’expression fonctionne ici en sens inverse: d’ordinaire réservés à la lutte antiterroriste (les services de renseignement français les utilisent notamment contre des cibles islamistes), les keyloggers visent désormais un horodatage permanent de l’activité des travailleurs, au moment même où ceux-ci sont contraints de gérer leur vie personnelle et professionnelle derrière un écran.

Devant la menace, la CNIL a publié une mise au point à destination des entreprises: «Si l’employeur peut contrôler l’activité de ses salariés, il ne peut les placer sous surveillance permanente.» Ainsi, les partages permanents d’écran, les keyloggers ou l’obligation d’activer sa caméra pendant le temps de travail sont considérés comme «disproportionnés» et passibles de sanctions.

Pour autant, l’imposition à bas bruit de cette surveillance bureautique ne se limite pas au télétravail. Avec l’impératif de maintien –ou de reprise– de l’activité économique, certaines entreprises, sur le modèle de Ferrari, conditionnent la présence sur site de leurs salariés à un traçage ubiquitaire et permanent. Chez le géant du conseil PricewaterhouseCoopers (PwC), afin de garantir «la sécurité et la productivité», chaque employé qui souhaite venir sur site –et possiblement échapper à une intrusion domiciliaire quotidienne– doit obligatoirement installer Check In, une application qui permet de suivre leurs mouvements et de détecter les malades le cas échéant. PwC, qui a également développé une balise miniature, calibrée pour les lieux où le smartphone n’est pas autorisé et pour les visiteurs, a d’abord testé sa solution dans ses bureaux new-yorkais, avant d’en faire une véritable opportunité de diversification économique: une soixantaine d’autres entreprises en sont désormais équipées.

Poursuivi en justice outre-Atlantique pour avoir insuffisamment protégé ses travailleurs du Covid-19 tandis que Jeff Bezos consolidait sa place d’homme le plus riche de la planète[1], Amazon a également développé un dispositif maison pour ordonner sa main-d’œuvre dans l’espace. Distance Assistant, qui se présente sous la forme d’un écran de télévision agrémenté de capteurs télémétriques et d’une caméra intelligente, mesure ainsi la distance entre les salariés dans les entrepôts. S’ils se rapprochent trop les uns des autres, un cercle rouge apparaît sur le moniteur. D’abord testé dans quelques entrepôts, le prototype a ensuite été déployé par centaines.

Banalisées par l’épisode pandémique, ces technologies sont d’autant plus redoutables qu’elles étaient déjà expérimentées avant l’irruption du Covid-19.

Outre les applications de contact tracing, dont ces dispositifs sont cousins, certains employeurs préfèrent recourir à de véritables bracelets électroniques. Aux États-Unis toujours, Radiant était jusqu’à présent une société spécialisée dans le traçage logistique, utilisant le GPS et le Bluetooth pour localiser des lits d’hôpital ou des robots sur une chaîne de montage. Désormais, Radiant suit des personnes et vend des gourmettes espionnes à des constructeurs automobiles, qui peuvent ainsi savoir si leurs équipes respectent la distanciation sociale. Si un signal fort entre deux salariés est détecté pendant plus de quinze minutes, l’interaction est stockée sur le cloud, prête à l’usage en cas de test positif. En quelques mois, Radiant a écoulé plus de 10.000 unités. Et tous les secteurs sont égaux devant ce pistage systématisé. La NFL, la ligue de football américain, a acheté 25.000 traqueurs de la taille d’un paquet de chewing-gums à Kinexon, une start-up munichoise. Joueurs, entraîneurs et staffs techniques doivent tous le porter au poignet ou dans la poche.

Estimote, une entreprise américaine, produit des milliers d’objets connectés en Bluetooth, wearables aux couleurs pastel et au design impeccable, qui permettent aux employeurs de suivre eux-mêmes leurs troupes infectées. Quant au personnel hospitalier, il trimbale un disque plus petit qu’une pièce de un dollar autour du cou, fourni par une autre société, AiRISTA Flow, qui vend sa technologie de localisation à des institutions psychiatriques depuis une dizaine d’années, pour empêcher les patients de s’enfuir.

Banalisées par l’épisode pandémique, ces technologies sont d’autant plus redoutables qu’elles étaient déjà expérimentées avant l’irruption du Covid-19, au nom de la sociométrie, cette discipline qui entend étudier les relations interpersonnelles au sein d’un groupe et les cartographier pour réorganiser le travail. On pense ici à Humanyze, cette création du MIT que j’évoquais dans les premières lignes d’À la trace et qui, portée en sautoir, écoute les salariés de la NASA ou de Bank of America et épouse leurs mouvements pour optimiser leurs performances.

On pourrait aussi convoquer Emotiv –les marchands de surveillance en milieu professionnel affichent toujours des raisons sociales bienveillantes–, qui commercialise des écouteurs capables, paraît-il, d’enregistrer les ondes cérébrales, révélant du stress ou de la fatigue, afin de mieux organiser le travail. Dans un cas comme dans l’autre, et c’est encore plus vrai en temps de coronavirus, cette intrusion s’opère au nom du bien-être.

Source SLATE.

 

Covid-19 : les variants inquiètent la France, l’UE envisage les vaccins russe et chinois… Le Point complet sur la situation…

LE POINT SUR LA SITUATION – Nouveaux bilans, nouvelles mesures, faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.

Un flacon de Spoutnik V, le vaccin russe.

 

Emmanuel Macron veut un vaccin pour «tous les Français qui le souhaitent» d’ici la «fin de l’été» ; le vaccin d’AstraZeneca n’est pas recommandé pour les plus de 65 ans ; et Spoutnik V est de plus en plus envisagé en Europe. Le Figaro fait le point sur les dernières grandes informations concernant l’épidémie de Covid-19 en France et dans le monde.

  • Un vaccin pour «tous les Français qui le souhaitent» d’ici la «fin de l’été»

Le président de la République, Emmanuel Macron, a assuré mardi 2 février sur TF1 que la France serait capable de proposer un vaccin à «tous les Français adultes qui le souhaitent», «d’ici la fin de l’été». Il a aussi estimé que, «début mars», auront été vaccinés les 80% des pensionnaires des Ehpad qui le souhaitent, soit 500.000 personnes

  • AstraZeneca non-recommandé aux plus de 65 ans

En France, comme en Suède, les autorités sanitaires ont indiqué qu’elles ne recommandaient pas le vaccin du laboratoire suédo-britannique AstraZeneca aux personnes de plus de 65 ans, faute de données actuellement disponibles sur son efficacité dans cette classe d’âge. En France, ce vaccin pourra être injecté par les pharmaciens.

  • Une mutation du variant anglais inquiète les scientifiques

Une récente étude de Public Health England relayée par la BBC démontre l’existence d’une mutation sur le variant anglais, faisant craindre à la communauté scientifique une baisse de l’efficacité des vaccins. Cette mutation affecte la protéine Spike et a déjà été observée sur les variants sud-africain et brésilien. 11 cas ont été détecté à Bristol (sud de l’Angleterre) et 32 à Liverpool (centre de l’Angleterre).

  • La France face à une «croissance exponentielle» des variants

Les premiers résultats en région parisienne de l’enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus en France «ne sont pas bons», a indiqué Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), évoquant «une croissance exponentielle». «On était plutôt aux alentours de 6% le 7 janvier et on est monté à 15/20% la semaine dernière», a détaillé ce médecin. Et comme le variant anglais est «40 à 70% plus contagieux, il va y avoir une accélération de l’épidémie si on ne fait significativement rien de plus (…). C’est ça qui nous fait peur», a-t-il souligné. Le gouvernement a appelé employeurs et salariés à se «remobiliser» pour renforcer le télétravail dans les entreprises.

  • L’Union européenne envisage les vaccins russe et chinois

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est montrée ouverte à un accès des vaccins chinois et russe au marché européen à condition qu’ils se soumettent à l’évaluation du régulateur européen, selon des sources parlementaires. «Dès qu’une demande d’autorisation sera soumise par le producteur», a déclaré Emmanuel Macron, «les autorités européennes et nationales regarderont scientifiquement ce vaccin de manière indépendante et, en fonction des résultats, l’homologueront ou pas».

  • Spoutnik V efficace à 91,6%

Le vaccin Spoutnik V, au sujet duquel la Russie avait été accusée de manquer de transparence, est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques, selon des résultats publiés mardi dans la revue médicale The Lancet.

  • 1,54 million de Français vaccinés

Quatre semaines après le début de la vaccination en France, plus de 1,54 million de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin. Parmi elles, un peu plus de 67.000 avaient reçu les deux doses lundi soir, selon Santé publique France qui donne ces chiffres avec un jour de décalage.

  • 100 millions de doses de vaccins administrées dans le monde

Plus de 100 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été administrées dans le monde, moins de deux mois après le lancement début décembre des premières campagnes de vaccination de masse. Les pays à revenu élevé (au sens de la Banque mondiale), qui n’hébergent que 16% de la population mondiale, concentrent 65% des doses administrées jusqu’à présent dans le monde. Outre Israël, il s’agit, pour l’essentiel, de pays nord-américains, européens et du Golfe (Royaume-Uni, États-Unis, Émirats arabes unis, etc.).

  • Visite de l’OMS à Wuhan

Les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont arrivés mercredi à l’Institut de virologie de Wuhan, dans le cadre d’une enquête sur l’origine du coronavirus dans cette ville du centre de la Chine, a constaté une équipe de l’AFP. L’institut comporte plusieurs laboratoires à haute sécurité où des chercheurs travaillent sur des coronavirus. La visite de l’OMS est ultra-sensible pour le pouvoir chinois, qui cherche à évacuer toute responsabilité dans le déclenchement de l’épidémie en 2019.

  • Pfizer s’attend à 15 milliards de dollars de ventes de son vaccin

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer estime que les ventes du vaccin anti-Covid, développé en partenariat avec la société allemande BioNTech, atteindront environ 15 milliards de dollars en 2021, somme qui pourrait augmenter si le laboratoire signe des contrats supplémentaires.

  • Les salariés français bientôt autorisés à déjeuner à leur bureau

Les salariés pourront prochainement manger à leur bureau, afin de limiter les possibilités de contamination au coronavirus, a indiqué le ministère du Travail. Un décret en ce sens va être publié «dans les prochains jours». La mesure a été évoquée lundi au cours d’une réunion à distance entre la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et les partenaires sociaux. Le Code du travail interdit actuellement aux entreprises de «laisser les travailleurs prendre leur repas dans les locaux affectés au travail».

  • Si un élève est positif en école maternelle, la classe fermera

Désormais, si un élève de maternelle est testé positif au Covid-19, les autres élèves de sa classe seront considérés comme cas contacts, ce qui entraînera de facto sa fermeture, selon le dernier protocole sanitaire publié par le ministère de l’Éducation. Dans le primaire et le secondaire, le port du masque étant obligatoire, l’apparition d’un cas confirmé parmi les enseignants ou les élèves n’entraîne pas automatiquement de contacts à risque dans la classe. Sauf s’il est établi qu’il s’agit de l’un des variants, dans ce cas la classe concernée sera désormais fermée après un seul cas. Jusqu’à présent il fallait trois personnes contaminées pour décider une fermeture de classe.

  • Plus de 2.200.000 morts dans le monde, 600.000 décès en Amérique latine

La pandémie de Covid a fait au moins 2.237.990 morts dans le monde. Plus de 600.000 décès du Covid-19 ont été officiellement enregistrés en Amérique latine et Caraïbes depuis le début de la pandémie en décembre 2019. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 446.733 décès, suivis par le Brésil (226.309), le Mexique (159.533), l’Inde (154.486) et le Royaume-Uni (106.564). Le nombre de victimes à l’échelle mondiale est globalement sous-évalué. Il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé.

Source LE FIGARO.

Covid-19 : fermeture de classes, masques… Quelles sont les nouvelles règles sanitaires à l’école ?…

Le masque de catégorie 1 est désormais obligatoire pour la plupart des élèves, et une distanciation de deux mètres est imposée entre chaque groupe à la cantine.

Les fermetures de classes devraient être plus fréquentes.

 

«Garder les écoles ouvertes : c’est ma conviction profonde.» Malgré la recrudescence des cas de Covid-19 en France, Jean-Michel Blanquer veut tout faire pour perpétuer la scolarité des enfants et adolescents dans l’Hexagone. Le ministère de l’Éducation nationale a durci lundi 1er février son protocole sanitaire de la maternelle au lycée, entraînant plusieurs changements majeurs censés freiner l’épidémie.

La détection d’un variant entraîne la fermeture d’une classe

«Le schéma de référence est celui d’un enseignement en présentiel pour tous les élèves», explique le protocole en préambule. Au lycée, des cours «hybrides» pourront être délivrés lorsque «cela est nécessaire». Peu de cours à distance, donc, pour les élèves du primaire et du secondaire, qui devront appliquer des «conditions de sécurité strictes».

En revanche, les variants changent la donne. En cas de contamination due à un variant dans une classe de primaire, de collège ou de lycée, cette classe sera fermée. Trois contaminations étaient nécessaires auparavant pour entraîner cette mesure. Le nombre de classes fermées pourrait alors exploser. Face à «une suspicion de variant», la décision de fermeture «doit être appréciée au cas par cas (par) l’ARS, le Rectorat, le chef d’établissement et la Préfecture», précise le protocole.

En maternelle, un seul cas de Covid-19, provenant d’un variant ou non, suffira désormais à fermer la classe, ajoute Europe 1. Si trois cas positifs sont détectés dans une seule classe, les encadrants seront automatiquement déclarés comme cas contacts.

Le masque de catégorie 1 obligatoire

Le port du masque «de catégorie 1» (et non de catégorie 2, moins efficace) est obligatoire pour les personnels et les élèves, à l’exception des écoliers de maternelle pour qui il est «à proscrire». En maternelle, une distanciation d’un mètre est obligatoire entre les élèves de groupes différents, mais pas au sein d’une même classe. En élémentaire, au collège ou au lycée, la distanciation physique s’applique peu importe les circonstances… sauf à l’extérieur pour les élèves d’un même groupe. Aussi, l’aération des salles de classe doit désormais se faire chaque heure, pendant quelques minutes, et non plus toutes les deux heures.

À la cantine, les recommandations diffèrent. Dans le premier degré, «les élèves d’une même classe déjeunent ensemble en maintenant une distanciation d’au moins deux mètres avec ceux des autres classes». S’agissant des élèves des collèges et des lycées, lorsque le respect de la distance de deux mètres entre élèves est «matériellement impossible», il convient de faire déjeuner ensemble les élèves d’un même groupe. Deux mètres doivent séparer chaque groupe. L’objectif est de limiter le brassage du virus. «La mise en œuvre de la distanciation de deux mètres entre classes dans le premier degré et entre groupes dans le second degré devra être mise en place au plus tard le 8 février 2021», précise le protocole. Les tables devront être nettoyées et désinfectées, a minima, après chaque service et, si possible, après chaque repas.

Source LE FIGARO.