Maladies ophtalmiques : une vidéo EDIFIANTE nous plonge dans le quotidien d’un enfant aveugle…

Une vidéo édifiante relayée par Novartis à l’occasion de la Journée Mondiale des Maladies Rares le 28 février, nous plonge dans le quotidien d’un enfant victime d’une maladie ophtalmique rare : la dystrophie rétinienne héréditaire (DRH).

Maladies ophtalmiques : une vidéo nous plonge dans le quotidien d'un enfant aveugle

 

À l’occasion de la Journée Mondiale des Maladies Rares le 28 février, Novartis relaye une vidéo édifiante qui permet de mieux appréhender le quotidien d’un enfant victime de maladie ophtalmique rare, telles que les dystrophies rétiniennes héréditaires (DRH).

Intitulée « Celui qui ne voyait pas les étoiles », ce film d’animation a pour but de présenter les symptômes caractéristiques de ces maladies et de sensibiliser le public. Aujourd’hui en France, ces DRH concernent plus de 30 000 personnes en France. Dans les cas les plus graves, elles mènent à la cécité.

Une réduction de la vision périphérique doit alerter

« Les dystrophies rétiniennes héréditaires (DRH) représentent un groupe de maladies rares affectant la rétine. Ces pathologies sont dues à l’altération (mutation) de gènes (plus de 250 à ce jour) impliqués dans le fonctionnement et la régulation des cellules de la rétine. Elles entraînent par conséquent une perte progressive et graduelle de la vision pouvant évoluer vers la cécité », présente Novartis.

Ce phénomène entraîne différents symptômes, dont notamment l’héméralopie. Il s’agit de difficultés visuelles lorsque l’intensité de la lumière diminue.

Une réduction de la vision périphérique doit aussi alerter. Les patients voient leur champ visuel réduit. Il leur devient difficile de distinguer les choses en haut, en bas ou sur les côtés, donnant une impression de « vision en tunnel ».

La dyschromatopsie est aussi un symptôme. Il s’agit de troubles de la vision des couleurs, en particulier le bleu et le jaune.

Son apparition est déterminée par les gènes hérités des parents

Ce type de maladie est d’origine génétique. Son apparition est déterminée par les gènes hérités des parents et est due à la présence de modifications génétiques qui induisent le développement de la dystrophie. À ce jour, des mutations dans plus de 250 gènes ont été identifiées.

Les dystrophies rétiniennes peuvent être diagnostiquées par un examen du fond de l’œil. Pour d’autres cas, des examens complémentaires seront nécessaires, qu’il s’agisse d’examens d’imagerie tels que l’autofluorescence ou la tomographie par cohérence optique, ou d’examens fonctionnels tels que l’électrorétinogramme ou l’électrooculogramme.

Source MEDISITE.

Le sans-papiers escroc tentait d’obtenir de coûteux médicaments dans le cadre d’un trafic …

Un homme de 25 ans a été interpellé le 16 février dernier, au centre-ville de Besançon. Il a tenté de se faire remettre des médicaments extrêmement coûteux avec une fausse ordonnance.

Il a été interpellé par les policiers, avant d’être placé en détention provisoire.

Le sans-papiers escroc tentait d’obtenir de coûteux médicaments dans le cadre d’un trafic

 

C’est un dossier surprenant. Loin de la criminalité habituelle et des réseaux d’escrocs qui sévissent sur le territoire national. Une affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets, mais qui met en exergue la volonté de certaines organisations de profiter du système de soin français. Ceci dans le but de se procurer des médicaments gratuitement, puis de les revendre à l’étranger dans des pays qui ne possèdent pas la même couverture médicale.

La vigilance d’une pharmacienne

Tout a débuté par un appel au 17 d’une pharmacienne du centre-ville de Besançon, le 16 février dernier. Ce jour-là, un homme se présente dans sa boutique avec une ordonnance « extrêmement fournie », comme le rapporte le procureur de la République, Etienne Manteaux. « Quand elle commence à questionner la personne, cette dernière montre des signes d’inquiétudes et quitte la pharmacie ». Mais juste après son départ, la professionnelle constate que la carte vitale d’une cliente laissée sur le comptoir a disparu. Face à ces éléments troublants, la gérante contacte les forces de l’ordre et donne un signalement précis de la personne.

Obtenir des anticancéreux ou des antipathiques

Moins d’une heure après les faits, les fonctionnaires retrouvent l’homme, qui est interpellé. Et lors de sa fouille, surprise : ils retrouvent la carte volée. Mais dans ce court laps de temps, l’homme est parvenu à générer une nouvelle ordonnance avec des médicaments coûteux, au nom de cette même carte vitale. Des éléments qui poussent à faire le lien avec une affaire mise en lumière par l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) du côté de Mulhouse. En janvier dernier, le parquet local a ouvert une information judiciaire suite à l’arrestation d’un individu dans le Haut-Rhin, suspecté d’avoir essayé de se faire remettre des médicaments avec une fausse ordonnance.

Le suspect en détention provisoire

Comme à Besançon, l’homme tentait d’obtenir des anticancéreux ou des antihépatiques, dont les boîtes peuvent coûter jusqu’à 1 000 €. Ces médicaments étaient ensuite acheminés en Égypte, où ils étaient revendus. Depuis, quinze personnes ont été interpellées en France et à l’étranger. « Nous avons pris contact avec le juge d’instruction de Mulhouse, indique le procureur. À cette heure, il est prématuré de dire s’il s’agit du même réseau. Des investigations vont se poursuivre. »

Concernant le suspect appréhendé à Besançon, il est âgé de 25 ans et séjournait illégalement sur le territoire national. Ce ressortissant algérien allait de ville en ville pour obtenir des médicaments et les remettre à des tiers. Il a été mis en examen pour vol et escroquerie en bande organisé. À l’issue, il a été placé en détention provisoire.

Source EST REPUBLICAIN.

Elles racontent le handicap invisible : « J’ai l’impression de devoir me justifier en permanence »…

Leur corps paraît en bonne santé, elles sont pourtant pétries de douleurs.

Porteuses d’un « handicap invisible » des millions de personnes mènent au quotidien un double combat : faire face à la maladie, mais aussi être reconnues par la société.

handicap invisible

 

Lorsque l’on parle de handicap, on pense immédiatement (et naïvement) aux seules personnes en fauteuil roulant. Mais saviez-vous que 80% des handicaps sont en réalité « invisibles » ? À l’échelle de la France, cela représente 9 millions de personnes, selon l’association APF France Handicap.

Le handicap invisible est une appellation regroupant plusieurs maladies. Il peut s’agir de maladies invalidantes, chroniques ou non, comme le diabète, l’endométriose ou le cancer, mais cela peut aussi concerner certaines maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, ou encore des troubles comme le syndrome d’Asperger, l’hyperactivité, la dyslexie ou la dyspraxie, les suites d’un accident vasculaire cérébral ou d’une rupture d’anévrisme, la bipolarité, etc. Une liste bien évidemment non exhaustive tant elle serait trop longue à détailler.

Le handicap invisible recouvre donc des réalités très diverses, ayant pour seul point commun de ne pas être détectables à l’œil nu. Une particularité qui fait du quotidien des malades un véritable défi.

Contraintes, douleurs et charge mentale imperceptibles

Même s’il ne se voit pas, le handicap n’en demeure pas moins invalidant. Les malades souffrent de diverses affections et doivent composer avec les conséquences de la maladie dans un quotidien qui n’est pas toujours adapté à leurs maux.

C’est le cas de Sophie, 47 ans, atteinte d’une otospongiose bilatérale, une maladie extrêmement rare qui touche l’oreille interne. Sophie n’entend pas très bien et souffre d’acouphènes, de jour comme de nuit. Son audition a chuté au fil du temps, mis plus particulièrement après ses deux grossesses. « Je dois perpétuellement préciser à mes interlocuteurs que je suis malentendante. J’ai du mal à m’adapter dans les milieux bruyants, car je ne parviens pas à isoler les bruits, il m’est difficile d’échanger avec plusieurs personnes en même temps », nous explique-t-elle.

À 28 ans, Astrid* est atteinte de spondylarthrite ankylosante et de rhumatisme psoriasique, deux pathologies lourdes. Sa première affection est une maladie rhumatismale qui atteint surtout la colonne vertébrale et le bas du dos. Elle se traduit par des douleurs et une perte de souplesse des articulations.

Il s’agit d’une maladie chronique et évolutive, qui conduit à une raideur progressive des articulations. À terme, les vertèbres peuvent même se souder, provoquant alors une rigidité prononcée de la colonne vertébrale. Le rhumatisme psoriasique se traduit quant à lui, par une inflammation des articulations à l’origine de douleurs et de raideurs, associées à de la fatigue.

Seuls des traitements de confort (à base d’antidouleurs puissants), des traitements de fond pour freiner les inflammations et les atteintes des tissus articulaires (anti-inflammatoires et immunosuppresseurs), ainsi que des séances de kinésithérapie, ont pu lui être prescrits afin de limiter ses douleurs. « Ce sont des traitements lourds et fatigants. Malgré l’arrêt des anti-inflammatoires aujourd’hui, la fatigue est toujours là et les douleurs vont et viennent au gré de mes activités », détaille Astrid.

Les douleurs ne sont pas faciles à gérer au quotidien et rendent les moindres tâches compliquées pour la jeune femme : passer l’aspirateur, rester debout plus d’une heure… relèvent selon les jours de l’exploit. « Je ne peux jamais prévoir quand j’aurai mal, déplore-t-elle. Les durées des crises peuvent être plus ou moins longues, pouvant aller jusqu’à m’empêcher de marcher correctement. J’ai aussi beaucoup de maux de tête à cause de douleurs cervicales, du psoriasis, et je cumule beaucoup de fatigue. » Ses temps d’activités sont limités et précèdent toujours un temps de repos, nécessaire à sa récupération.

« On m’a indiqué que c’était une maladie dont je ne guérirai pas et pour laquelle il n’y avait pas de traitement. »

De son côté, Julia*, 34 ans, est atteinte de diabète depuis 20 ans. Une maladie contraignante et invalidante rythmée par les variations de son taux de sucre dans le sang. Elle doit en permanence surveiller ce dernier et s’injecter de l’insuline pour compenser le travail que n’effectue plus son pancréas. De l’extérieur, on ne soupçonne absolument pas sa maladie et le traitement qu’elle impose.

Pendant plusieurs années, elle est contrainte de s’isoler aux toilettes ou dans une pièce vide pour prendre son traitement. « Je ne me voyais pas en parler ouvertement et ‘imposer’ en quelque sorte ma maladie en faisant mes piqûres devant des gens par exemple. » Les progrès de la médecine aidant, elle peut désormais se soigner en toute discrétion. « Aujourd’hui, je peux assister à une réunion ou me balader dans l’open space tout en contrôlant ma glycémie ou en m’injectant de l’insuline sans que personne autour de moi ne soupçonne rien ». Des évolutions qui ont évidemment amélioré le quotidien de Julia et sa gestion de la maladie, mais qui l’invisibilise finalement davantage.

À cause des variations parfois incontrôlables de son taux de sucre, le diabète entraîne chez elle beaucoup de fatigue et de déconcentration. « Lorsque je fais des hypoglycémies la nuit, je suis toujours un peu dans les vapes le lendemain, car mon cerveau a manqué de sucre parfois pendant plusieurs heures. Quand j’en fais au travail, il me faut aussi un petit temps de récupération. Ce n’est pas toujours simple à gérer et il est difficile d’être proactive dans ces conditions », regrette-t-elle. « Il y a aussi toujours ce stress de faire une hypoglycémie au mauvais moment. C’est une vraie charge mentale. »

Faire face aux préjugés et discriminations

Aujourd’hui plus que jamais, les mots « intégration » et « égalité des chances » résonnent comme des gageures dans une société qui se revendique équitable et tolérante. Si l’on sait que la réalité est loin d’être à la hauteur, d’autant plus lorsque les différences sont visibles, qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’un handicap invisible ?

« Beaucoup de malades se disent victimes de préjugés ou de discriminations en raison de l’invisibilité de leur handicap », remarque Patrice Tripoteau, Directeur général adjoint de l’APF France Handicap. « L’image que la société renvoie de l’individu est celle d’une personne sans problème, ni maladie, et dont les difficultés de fonctionnement seraient corrigibles par la simple volonté. »

Comme Sophie n’entend pas forcément lorsque l’on s’adresse à elle, certaines personnes deviennent agressives envers elle dans les magasins. « Si je ne me pousse pas assez rapidement, comme mon handicap n’est pas total et qu’il ne se voit pas, les gens ne comprennent pas et lorsque je précise que je suis malentendante, beaucoup pense que je me moque d’eux. J’ai l’impression de devoir me justifier en permanence. Certaines personnes ne veulent pas comprendre, s’agacent lorsque je demande de répéter une phrase ou me font des remarques désobligeantes, comme : ‘Tu n’as rien prévu pour améliorer les choses’, ‘Tu vas te faire ré-opérer ?’ ou encore ‘Ton appareil fonctionne mal aujourd’hui ?' ». Des phrases qui, à la longue, blessent Sophie profondément.

« J’ai parfois souvent eu la sensation que certaines personnes pensaient que je mentais ou que j’exagérais. »

Astrid a fait de nombreuses fois l’objet de discriminations. Dans le cadre de l’achat de sa maison par exemple, elle et son conjoint ont dû déposer environ 12 dossiers auprès d’assureurs, avec l’aide d’un courtier, impuissant face aux refus qui s’enchainaient. « C’était l’enfer et j’étais très en colère. À chaque dossier que je faisais, je devais fournir un questionnaire de santé (tous différents pour chaque assureur) rempli par mon médecin ou ma rhumatologue, mais aussi fournir tous les comptes rendus d’examens et les traitements en cours ou à venir. J’y ai passé deux mois. Finalement, j’ai trouvé une assurance moi-même, en fouillant sur Internet et sur les réseaux sociaux auprès de groupes de patients pour trouver une assurance qui accepte mon dossier. Cette dernière avait publié un communiqué de presse datant de 2015 dans lequel elle indiquait offrir des modalités d’assurance assouplies pour les patients atteints de rhumatismes inflammatoires. Avec le courtier, nous avons saisi ce dernier espoir et mon dossier est enfin passé. »

La jeune femme a elle aussi l’impression de devoir sans cesse justifier être réellement malade. « J’ai le sentiment de devoir donner des explications quant à mon état pour que l’on me croit. J’ai parfois souvent eu la sensation que certaines personnes pensaient que je mentais ou que j’exagérais. Je pense que cela vient du fait que c’est une maladie aussi peu connue, ce qui peut provoquer de la méfiance par rapport aux explications que je donne. Je fais en sorte de simplifier, mais pas trop non plus pour ne pas réduire cette maladie à un simple mal de dos ! »

La carte d’invalidité ou de coupe-file lui a été refusée il y a cinq ans. Une situation que comprend Astrid mais qui lui rend le simple fait de prendre les transports difficile. « Selon la Maison Départementale des Personnes Handicapées – MDPH, je ne suis ‘pas assez handicapée’ pour en bénéficier. Ce qui n’est pas tout à fait faux : je n’ai pas de canne, je ne suis pas en fauteuil roulant… Mais parfois, lorsque je suis en crise inflammatoire dans les transports en commun, j’aimerais pouvoir m’asseoir et au besoin brandir ma carte pour faire cesser les regards offusqués de vieilles dames qui veulent ma place lorsque j’arrive à en avoir une. Souvent, je me lève et propose ma place, puis je serre les dents jusqu’à ma station de sortie. »

Pour Julia, il a toujours été hors de question d’évoquer d’emblée son handicap à de futurs employeurs. « Je n’ai jamais parlé de mon diabète lors de mes entretiens d’embauche ou pendant les premiers mois de mes contrats. Je sais que les problèmes de santé peuvent rendre les employeurs frileux. J’avais déjà entendu trop d’histoires allant dans ce sens. Ils se disent que l’on risque d’être plus souvent absents ou moins performants. Je ne voulais pas prendre le risque de passer à côté d’un travail à cause de cela. »

À l’inverse de Sophie et Astrid, Julia n’a jamais fait de demande de Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé, estimant ne pas en avoir réellement besoin pour le moment. « Je redoute surtout les démarches, qui peuvent être longues et compliquées. » Néanmoins, elle a demandé à ce qu’un frigo soit installé au sein de l’open space où se trouve son bureau, afin qu’elle puisse y stocker une piqûre d’urgence à lui faire en cas de malaise hypoglycémique très sévère. « C’est vital pour moi mais pour l’instant, je l’attends toujours, regrette-t-elle. »

Libérer la parole et accepter son handicap

Le fait de souffrir d’un handicap invisible pose un double enjeu : à la fois dans la reconnaissance en tant que malade par autrui mais également par soi-même. Nombreux sont les malades qui ne se sentent pas réellement légitimes ou concernés lorsque l’on évoque le mot « handicap ».

« Je ne me sens pas vraiment handicapée, nous dit par exemple Sophie. C’est difficile à expliquer mais je n’ai pas envie d’être dans une ‘case’. J’ai toujours eu une vie ‘normale’, des amis, une famille, une vie professionnelle… J’ai du mal à me considérer comme handicapée, même si c’est le cas », reconnaît-elle.

Évoquer son handicap peut s’avérer être libérateur. Quand Julia souffre des effets secondaires de la maladie, elle n’hésite plus à en parler. « Les gens sont alors plus compréhensifs et n’associent pas mon attitude à quelque chose de négatif. Ils ne risquent pas de penser : ‘C’est quoi son problème à celle-ci aujourd’hui ? Elle a dû se lever du pied gauche !' ».

Je préfère que les gens voient la personne que je suis avant mon handicap.

Officialiser avec ses pairs, porteurs d’atteintes similaires, peut également apporter une certaine protection contre les jugements négatifs et stigmatisants. « Pouvoir s’abriter derrière la chaleur du groupe, plutôt que d’être isolé dans sa propre intériorité, permet de se sortir de l’épineux dilemme de la dissimulation ou non de son handicap », écrivait Alain Blanc, sociologue et professeur à l’Université Pierre-Mendès-France de Grenoble, dans le numéro de Faire Face de juillet-août 2020.

Julia évoque quelquefois sa maladie sur les réseaux sociaux : « Je peux faire une story ou un post sur le sujet, mais je ne me vois pas en faire un compte dédié, comme le font certains malades. Par contre, je trouve leur démarche super et je suis de près quelques diab-influenceurs. Ils donnent des conseils avisés, permettent aux malades de rester informés sur les nouveaux traitements et de se sentir moins seuls. »

Astrid a parlé de sa maladie avec ses proches dès que le diagnostic a été posé. « J’ai dans un premier temps fait face à leur incompréhension ou leurs mots dubitatifs du type ‘Oui mais ça va ? Tu ne vas pas en mourir’, m’a par exemple dit mon père lorsque je lui ai expliqué de quoi je souffrais. À force d’explications et voyant mon état s’aggraver (ou ne pas s’améliorer) ils ont fini par comprendre. » Néanmoins, la jeune femme doit très souvent leur faire des piqûres de rappel, « car comme cela ne se voit pas, ils semblent parfois oublier que je suis malade et que ça ne changera pas. Il faut dire aussi que j’ai une soeur aînée handicapée lourdement depuis sa naissance, donc à côté, moi, je ne m’en sors pas trop mal… », nous explique-t-elle.

Avec ses amis, elle a tendance à éviter le sujet. « C’est difficile d’expliquer pourquoi je ne vais pas les voir, ou pourquoi je ne me rends pas disponible pour les recevoir car je suis simplement fatiguée. » De même, elle n’évoque la maladie avec ses collègues que lorsque cela devient vraiment nécessaire, « pour ne pas qu’ils pensent que je me drogue quand j’arrive le matin très fatiguée, notamment lorsque j’ai pris des anti-douleurs. »

Autant de regards et de questions qu’Astrid préfère, sauf nécessité, s’épargner : « J’apprécie le fait de ne pas ressentir de regards de pitié ou de regards insistants et curieux de la part de personnes qui ne me connaissent pas. J’ai déjà ressenti ce regard sur le handicap de ma grande sœur et c’est assez déroutant. Je préfère que les gens voient la personne que je suis avant mon handicap, même s’il est évident qu’il fait partie de moi et qu’il forge la personne que je suis aujourd’hui ».

De l’aide du côté des associations

Face à la double peine de la gestion quotidienne de la maladie et se sa reconnaissance comme telle par autrui, les personnes en situation de handicap peuvent compter sur des associations. Soutien de proximité, information, groupes de parole, formation… Nombreuses sont celles à multiplier les initiatives et dispositifs pour accompagner les malades au quotidien, à défaut d’une prise en charge optimale de leurs besoins et contraintes par une société qui, aujourd’hui encore, accuse un retard sur ces questions.

C’est notamment le cas d’APF France Handicap, qui revendique la pleine reconnaissance de tous les handicaps invisibles. « L’association s’investit également auprès des Centres d’action médico-sociale précoce (CAMPS), chargés du dépistage et du diagnostic des déficits et des troubles, mais également de la prévention ou de la réduction de l’aggravation des handicaps, qu’ils soient visibles ou non, chez les enfants de 0 à 6 ans », détaille Patrice Tripoteau.

En mars 2021, l’association se portera partie civile dans un procès pour discrimination contre le Lycée Molière, dans le 16ème arrondissement de Paris. En 2016, son proviseur, Myriam Honnorat, avait en effet refusé de continuer à accueillir dans son établissement Amélie Marc, atteinte de la maladie de Lyme.

La jeune fille, alors âgée de 19 ans, y suivait des études de lettres classiques dans le cadre de sa deuxième année de classe préparatoire. Bien qu’elle éprouvait des difficultés à se déplacer et donc à rejoindre sa salle de cours au deuxième étage, le lycée disposait de pièces libres au rez-de-chaussée, où les cours auraient pu être dispensés. « AFP France Handicap souhaite ainsi rappeler à l’ensemble des responsables d’établissements scolaires leurs obligations en matière de scolarisation dans les conditions définies par la loi handicap de février 2005 », nous indique son Directeur adjoint.

Tout le monde a tendance à penser que ce qui ne se voit pas n’existe pas. C’est donc pour faire « exploser les préjugés » que l’Alliance maladies rares a produit un film dans lequel le jeune Max porte ses vêtements à l’envers, suscitant un regard désapprobateur des autres parents d’élèves. En fait, Max protège sa peau rendue extrêmement fragile par une épidermolyse bulleuse, maladie qui provoque des plaies au moindre frottement.

Dans le même esprit, l’Union nationale des syndromes d’Ehlers Danlos (UNSED) a récemment diffusé un petit clip sur le thème « Je roule beaucoup mais je marche encore ». Son but ? Montrer l’intérêt d’un fauteuil électrique en cas d’entorses et de luxations à répétition. « On nous juge sans rien connaître de notre maladie », déplore Valérie Gisclard, présidente de l’UNSED, dans le magazine Faire Face.

Comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry, « on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

* Les prénoms ont été modifiés.

Source MARIE CLAIRE.

Pourquoi l’industrie pharmaceutique doit investir dans la recherche de médicaments contre le Covid…? Il n’existe toujours pas à ce jour de traitement spécifique antiviral !…

Alors que les médias et le grand public concentrent leur attention sur les vaccins, évidemment essentiels pour sortir de la crise, il ne faudrait pas négliger l’importance de poursuivre les recherches concernant les traitements.

 

Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent: le SARS-CoV-2, virus responsable du Covid-19, pourrait bien persister parmi nous pour des années, sinon pour toujours. Plusieurs raisons expliquent que la maladie a des chances de devenir endémique et de persister.

D’abord, le SARS-CoV-2 est originellement une zoonose, c’est-à-dire qu’il a été capable de passer de l’animal à l’humain et réciproquement. On l’a ainsi vu se transmettre vraisemblablement d’une chauve-souris à un humain via un hôte intermédiaire qui n’a pas encore été identifié. On a vu par la suite que l’humain a pu le transmettre au vison et réciproquement, le vison à l’humain, comme au Danemark. Ce mouvement de va-et-vient entre espèces le rend encore plus difficile à contrôler… car on ne peut pas éliminer tous les animaux potentiellement porteurs et vecteurs. La seule maladie que l’on a réussi à éradiquer de la planète, comme la variole, avait uniquement des hôtes humains. On n’arrive pas à éradiquer la rougeole qui n’a pourtant pas d’autre hôte que l’humain, et la poliomyélite est difficile à éradiquer notamment parce que son virus survit dans l’environnement (l’eau en particulier).

Ensuite, le SARS-CoV-2 est relativement peu pathogène, en comparaison par exemple au SARS-CoV ou à Ebola. Chez certaines personnes, il ne provoque pas de symptômes, chez une majorité d’autres, il en provoque de relativement bénins et peu caractéristiques. C’est un atout évolutif car cela lui permet d’infecter son hôte et de le rendre contagieux sans que celui-ci s’en rende compte, ne soit immédiatement isolé et sans le tuer en quelques heures ou quelques jours. En outre, les personnes atteintes sont contagieuses durant l’incubation, avant qu’elles ne développent de symptômes. Ce virus sait donc rester discret et se répandre ni vu ni connu dans la population, et ce d’autant plus au sein de populations précaires et qui n’ont pas toujours accès aux tests virologiques. S’il ne provoquait pas chez une partie de la population des conséquences dramatiques, le SARS-CoV-2 serait l’exemple typique des virus avec lesquels l’humain pourrait accepter de cohabiter, à l’instar des rhumes ou de nombreux virus du groupe herpès.

Par ailleurs, on constate à travers le monde l’émergence de différents variants plus contagieux que la souche originelle dont on ne sait pas encore à quel point ils risquent d’échapper à l’immunité conférée par la vaccination. Faute d’un endiguement rapide, le virus va continuer à muter, avec possiblement une transmissibilité accrue –même si, avec un peu de chance à moyen long terme, mais nous n’en savons rien encore, il pourrait avoir une dangerosité moindre.

Enfin, la vaccination ne saurait être universelle à court et même à moyen terme, et ce même si les vaccins restaient efficaces contre tous les variants du SARS-CoV-2. À l’échelle française et plus largement occidentale, on voit déjà qu’il y a et aura des disparités de couverture selon les différents segments de la population (les moins de 16 ans sont pour le moment exclus de toute stratégie vaccinale puisque les vaccins ne sont pas homologués pour eux, alors qu’ils contractent le Covid-19 et transmettent le virus au moins autant que les adultes). Par ailleurs, à l’échelle mondiale, la distribution des vaccins s’annonce plus lente et difficile qu’espéré initialement, notamment dans les pays les plus pauvres.

Ainsi, en l’absence de mesures strictes pour contenir le virus et faute d’une stratégie vaccinale rapide et large à l’échelle de la planète, le SARS-CoV-2 devrait continuer à se propager et à muter, provoquant des épidémies de Covid-19 plus ou moins brutales et sévères à travers le monde.

Même si la prise en charge des malades s’est améliorée depuis le début de la pandémie, il n’existe toujours pas à ce jour de traitement spécifique antiviral.

D’ici à ce que le virus mute suffisamment pour perdre en pathogénicité –si cela se produit–, il y aura encore peut-être pour de longues années des malades à prendre en charge et autant que possible à sauver de complications sévères. Il faudra aussi trouver des solutions thérapeutiques pour permettre aux patients souffrant de Covid long de recouvrer la santé. La persistance de symptômes plusieurs semaines ou mois après les premières manifestations a en effet été décrite chez plus de 20 à 30% des patients après cinq semaines et plus, et chez plus de 10% des patients après trois mois, ce qui représente un enjeu de santé publique supplémentaire.

Dans ce contexte et en parallèle à de larges campagnes de vaccination rapides et efficaces et à des mesures permettant de restreindre au maximum la propagation du SARS-CoV-2, la recherche de traitements doit se poursuivre sans relâche. Même si la prise en charge des malades s’est améliorée substantiellement depuis le début de la pandémie grâce à une collaboration mondiale entre les scientifiques et les soignants qui ont pu partager leurs connaissances, il n’existe toujours pas à ce jour de traitement spécifique antiviral du Covid.

Molécules testées et écartées

Depuis plus d’un an maintenant, le corps médical a développé une expérience et des techniques améliorant l’efficacité de l’hospitalisation, comme par exemple placer le patient intubé dans une position couchée sur le ventre (décubitus ventral) pour aider à répartir l’oxygène plus uniformément dans les poumons. Même l’intubation se fait moins fréquente avec le recours à l’oxygénothérapie à haut débit pour traiter les détresses respiratoires aiguës.

En parallèle, la recherche sur les médicaments contre le Covid a pu avancer. Dès début 2020, compte tenu de l’urgence de la situation, les scientifiques ont immédiatement amorcé des essais portant sur le repositionnement de molécules déjà existantes. L’idée était d’évaluer l’efficacité sur le Covid-19 de médicaments présents sur le marché mais utilisés dans d’autres indications. Ces médicaments sont sélectionnés parce qu’ils ont une efficacité antivirale constatée en laboratoire ou parce que l’expérience et l’observation cliniques suggèrent qu’ils pourraient avoir une efficacité sur l’évolution de la maladie.

Cette approche permet de gagner un temps considérable sur le développement d’un médicament, qui dure habituellement plusieurs années, puisqu’elle fait l’économie des étapes critiques et souvent longues servant à démontrer l’innocuité d’un médicament lors des essais précliniques (chez l’animal) et les essais dits de phase I et II.

De nombreuses molécules candidates ont été mises sur la touche les unes après les autres lors des grands essais cliniques.

Étant donné que ces médicaments sont déjà sur le marché, on connaît bien leur profil de tolérance chez l’humain: il n’est plus nécessaire de le redémontrer. Jusqu’à présent cependant, ces essais de repositionnement n’ont eu que des résultats limités.

On pense bien sûr à l’hydroxychloroquine qui, si elle a beaucoup fait parler d’elle, n’a pas su montrer de bénéfices préventifs ou curatifs sur la maladie. Certes, une action de l’hydroxychloroquine a été observée ex vivo (c’est-à-dire en laboratoire, sur des cellules vivantes infectées par le coronavirus), mais les essais cliniques de phase III (ceux qui évaluent l’efficacité d’un nouveau médicament contre placebo et dont on ne peut pas faire l’impasse pour autoriser sa mise sur le marché) conduits par de grands consortiums internationaux ont tous été négatifs par la suite pour l’hydroxychloroquine.

D’autres molécules candidates, qu’elles aient pour objectifs de cibler le virus, de mimer la réponse immunitaire ou de prévenir l’orage de cytokines (réaction hyper-inflammatoire de l’organisme) ont également été mises sur la touche les unes après les autres lors des grands essais Recovery, Discovery, Solidarity ou Covidoc.

Ainsi, les traitements utilisant par exemple le remdesivir, le lopinavir/ritonavir, les interférons ou l’azithromycine combinée ou non avec l’hydroxychloroquine ont été écartés.

Biais d’enthousiasme

Seule la dexaméthasone, un anti-inflammatoire peu onéreux et de facture ancienne, c’est-à-dire génériqué et facile à produire, a tiré son épingle du jeu: on a pu démontrer qu’elle permettait de réduire la mortalité de 30% lors de formes sévères de Covid ainsi que les passages en réanimation. Elle est désormais administrée systématiquement chez les patients qui peuvent en tirer un bénéfice afin de limiter la poussée inflammatoire de la maladie dans les formes graves.

L’inhibiteur de l’interleukine Tocilizumab a pu, grâce à l’essai Recovery, faire montre d’une capacité à réduire la mortalité des patients hospitalisés. C’est en revanche un traitement onéreux. D’autres essais en cours devraient venir confirmer son apport et sa place dans l’arsenal thérapeutique contre la maladie.

À l’instar de la récente mais vaine effervescence au sujet de la colchicine, nous verrons sans doute encore de nouveaux emballements autour de molécules connues et nous devrons toujours être prudents face à l’annonce de solutions miracles en raison des biais d’enthousiasme bien connus dans le domaine de la recherche.

L’un des dangers des effets d’annonce prématurée est de voir l’automédication engendrer des effets délétères alors que l’on n’a pas encore prouvé le moindre effet bénéfique.

Un chercheur est toujours convaincu de l’intérêt de sa découverte et son enthousiasme est souvent communicatif devant le désarroi de la population, des politiques et des cliniciens. Si l’histoire est truffée de ces coups de génie qui ont pu changer le visage de certaines maladies, il est toujours nécessaire de procéder à une évaluation objective de l’efficacité et de la tolérance des nouveaux traitements proposés. L’urgence de la situation ne doit pas justifier une précipitation qui pourrait s’avérer préjudiciable aux patients.

La vitamine D, par exemple, a été envisagée comme traitement ou comme adjuvant au traitement. Mais pour le moment et bien que des études soient encore en cours, elle n’a pu démontrer son efficacité. Or, on sait qu’administrée en excès, cette vitamine peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, des dommages aux reins, des nausées, des maux de tête ou des douleurs musculaires. L’un des dangers que représentent les effets d’annonce prématurée sur ce type de médicament est de voir l’automédication engendrer des surdosages et des effets délétères alors même que l’on n’a pas encore prouvé le moindre effet bénéfique.

Pas de profit, pas d’engagement de l’industrie pharmaceutique

Jusqu’au moment où le SARS-CoV-2 n’avait que très peu muté, l’industrie pharmaceutique n’avait pas ou peu d’intérêts économiques à développer des médicaments propres au Covid-19. Le repositionnement de médicaments sous brevet peut être financièrement rentable, comme cela aurait été le cas avec le remdesivir s’il s’était avéré efficace ou comme ça le sera peut-être pour le Tocilizumab. En revanche, il n’existe aucun instrument incitatif à notre connaissance pour favoriser le repositionnement de médicaments génériqués.

C’est dommageable, car l’industrie pharmaceutique dispose d’un savoir-faire pour conduire des vastes essais cliniques avec la rigueur méthodologique nécessaire. Les équipes hospitalo-universitaires, si elles sont pionnières dans la découverte de nouvelles molécules, sont rarement équipées en compétences et en expérience suffisante pour conduire le développement d’un médicament. C’est le métier de l’industrie pharmaceutique. Mais elle fonctionne sur un mode capitalistique qui, bien qu’elle ait prouvé son efficacité, comporte ses limites. En l’absence de profit au bout du chemin, elle ne partira pas dans la course.

Si un médicament repositionné s’avérait efficace, il ne pourrait pas être protégé dans sa nouvelle indication par un brevet qui lui garantirait un prix permettant à l’industriel de rentrer ne serait-ce que dans ses coûts de développement. Le médicament est génériqué et se produit partout dans le monde à prix coûtant.

Quel est l’intérêt industriel de trouver et développer un médicament qui sera mis sur le marché lorsque le virus qu’il cible aura déjà été éradiqué?

Au début de l’épidémie, il aurait fallu être naïf pour penser que l’industrie pharmaceutique allait immédiatement se tourner vers le développement de nouvelles molécules spécifiques du traitement du Covid. Le risque industriel est grand car il suppose de faire le pari que la maladie sera toujours là dans dix ans pour qu’un tel investissement puisse être rentable.

En général, il faut compter une dizaine d’années et un bon milliard d’euros pour compter sortir une nouvelle molécule dans une maladie donnée. Un laboratoire pharmaceutique n’investit pas pareille somme sans avoir une certaine garantie de retour sur son investissement. Lorsqu’il s’agit d’un traitement contre le cholestérol, l’hypertension ou le diabète qui affecte des pans entiers de la population humaine, y compris la population des pays fortunés, alors c’est relativement aisé de convaincre son conseil d’administration du bien-fondé de son investissement. Mais pour le Covid-19, quel est l’intérêt industriel de trouver et développer un médicament qui sera peut-être mis sur le marché lorsque le virus qu’il cible aura déjà été éradiqué, ou du moins éliminé dans ses formes compliquées et graves par la vaccination?

La prudence est de mise

Aujourd’hui, la donne semble en train de changer. Si la vaccination reste un enjeu à court et moyen termes, les traitements pourraient devenir un enjeu à moyen et beaucoup plus long termes, donc un investissement potentiellement intéressant sur le plan industriel. Il est ainsi temps de songer à s’extraire des stratégies de repositionnement finalement décevantes, d’investir dans une recherche de nouvelles molécules et d’accompagner les BioTech dans ce domaine. En France, certaines sont déjà dans la course, comme Xenothera qui est actuellement en phase III des essais sur un cocktail d’anticorps monoclonaux, ou comme Abivax dont l’étude clinique sur un traitement antiviral et anti-inflammatoire devrait donner de premiers résultats fin avril 2021.

Le temps de la recherche et du développement des médicaments est long, autrement plus long que le temps qu’il faut à la population pour s’épuiser par les vagues épidémiques et les épisodes de reconfinements et déconfinements répétés.

Là encore, journalistes, médecins et scientifiques devront faire preuve de réserve et de vigilance vis-à-vis de leurs biais d’enthousiasme et de leur tendance à une certaine fascination pour l’innovation et les nouvelles technologies. Nous sommes tous impatients de voir émerger des solutions innovantes qui pourraient épargner des vies et des souffrances. On invitera aussi les experts à la même vigilance concernant leurs interactions parfois nécessaires (comment réaliser des essais cliniques sans la participation active des cliniciens-chercheurs?) avec les laboratoires fabriquant ces innovations médicales. Les liens d’intérêts ne se résument pas aux aspects financiers mais également à une proximité intellectuelle, voire parfois affective, qui peut fausser ou pervertir le jugement et qui demande à tout le moins la plus grande transparence.

Laure Dasinieres et le Pr Antoine Flahault déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt d’aucune sorte avec des laboratoires pharmaceutiques opérant sur le Covid-19 depuis le début de la pandémie jusqu’à ce jour.

Source SLATE.

Les greffes d’organes de porc pourraient guérir bien des maladies humaines…

Si les essais cliniques démontraient l’efficacité de la xénogreffe de rein, des dizaines de milliers de vies seraient sauvées chaque année dans le monde.

 

L’incidence de l’insuffisance rénale terminale est en constante augmentation à travers le monde. Dans les pays développés comme les États-Unis, l’espérance de vie élevée, l’hypertension, le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires contribuent à une augmentation de l’insuffisance rénale chronique. Depuis les années 1970, l’hémodialyse a permis de maintenir en vie des millions de personnes souffrant d’insuffisance rénale.

Aussi salvatrice soit-elle, l’hémodialyse ne permet néanmoins pas de maintenir les malades en vie pendant de longues années, avec «un peu plus de la moitié seulement des patients (51%) toujours en vie au bout de cinq ans de traitement, et 32% à dix ans». Environ 16% des personnes dialysées décèdent chaque année. Non seulement l’hémodialyse ne permet pas de survivre sur le long terme, mais elle impacte très négativement la qualité de vie, à tel point qu’aux États-Unis en 2004, 24% des patient·es choisissaient d’arrêter le traitement.

La transplantation d’un rein d’une personne vivante ou décédée permet d’améliorer drastiquement les chances de survie ainsi que la qualité de vie des personnes souffrant d’insuffisance rénale. Si l’espérance de vie restante moyenne pour un individu âgé de 20 à 24 ans est de 18,8 ans avec une dialyse, elle passe à 43,4 après une transplantation, soit seulement 11 ans de moins que la population générale. Cette procédure salvatrice est néanmoins tragiquement limitée par la pénurie chronique de reins à travers le monde.

Aboutir à une xénogreffe sûre et efficace permettrait à l’humanité d’avoir accès à une source presque illimitée d’organes.

Aux États-Unis, 40% des personnes sur liste d’attente ont une haute probabilité de mourir d’ici cinq ans. Une analyse de 2006 révélait que la plupart des personnes mortes alors qu’elles étaient sur liste d’attente pour un rein auraient été d’excellentes candidates pour une greffe. Rien qu’aux États-Unis, chaque jour, trente personnes meurent faute d’avoir obtenu un organe ou sont retirées de la liste d’attente parce qu’elles deviennent trop malades pour la procédure de transplantation. Les différentes politiques publiques visant à accroître le nombre de dons d’organes n’ont que peu permis de faire reculer cette pénurie aux conséquences dramatiques. C’est dans ce contexte que de nombreuses équipes de recherche à travers le monde portent leurs espoirs sur la xénogreffe.

Celle-ci consiste à utiliser des animaux, le plus souvent des porcs, comme sources d’organes pour les humains. Aboutir à une xénogreffe sûre et efficace permettrait à l’humanité d’avoir accès à une source presque illimitée d’organes, mettant de ce fait fin à la pénurie et donc sauvant la vie de dizaines de milliers de personnes chaque année. C’est dans ce domaine que des scientifiques chinois·es, américain·es et espagnol·es ont très récemment publié une étude qui consistait à modifier génétiquement avec succès des porcs afin de rendre leurs organes et tissus compatibles avec le corps humain.

Trois barrières empêchant la xénogreffe entre porcs et humains

Dans cette étude parue le 21 septembre dernier dans le journal Nature Biomedical Engineering, l’équipe de recherche a tâché de surmonter les trois principales barrières empêchant la transplantation d’organes des porcs vers les humains.

La première de ces barrières est évidemment celle du rejet immunitaire. Lors de la transplantation d’un organe humain, le système immunitaire du receveur va considérer l’organe transplanté comme un composant étranger, et va donc l’attaquer en démarrant un rejet immunitaire. Le type de rejet le plus dangereux est le rejet hyperaigu, qui en quelques minutes à quelques heures conduit à un déclin de l’organe jusqu’à sa nécrose.

Par rapport à la transplantation d’un organe humain, la xénogreffe implique une barrière immunitaire encore plus grande due à la présence d’un plus grand nombre de composants étrangers sur la surface des cellules, ainsi que des différences moléculaires importantes notamment en matière d’anticorps, de cellules NK et de macrophages.

La deuxième barrière consiste en un problème d’inflammation systémique souvent observé dans les cas de transplantations entre porcs et primates non humains, inflammation qui elle-même entraîne des troubles de la coagulation ainsi qu’une augmentation de la réponse immunitaire. Les problèmes de coagulation sont responsables de la plupart des échecs de greffe dans les cas de xénogreffe.

Enfin, la troisième barrière relève du danger de transmission d’organismes pathogènes entre espèces. Parmi ces organismes, les rétrovirus endogènes porcins sont particulièrement importants car difficiles à éliminer de par le fait que leur ADN fait partie du génome même du porc. Commes d’autres rétrovirus tel le virus leucémogène félin, ces rétrovirus peuvent entraîner des maladies graves comme des immunodéficiences et des tumeurs.

«Il est probable que des essais cliniques de transplantation de reins de porc aient lieu dans les deux prochaines années.»

«Clinical Pig Kidney Xenotransplantation: How Close Are We?», article publié dans le Journal of the American Society of Nephrology

Pour faire tomber ces barrières, l’équipe de recherche a d’abord modifié génétiquement des cellules d’oreille de porc afin d’inactiver trois gènes et d’ajouter neuf transgènes humains, cette double modification permettant une bien meilleure compatibilité avec le système immunitaire et la coagulation sanguine du corps humain. Ces cellules génétiquement modifiées à l’aide de CRISPR-Cas9 ont ensuite été transformées en embryons à l’aide de la technique de transfert de noyau de cellules somatiques (clonage). Ces embryons ont permis de faire naître des porcs qui portaient la double modification génétique.

Des cellules de ces nouveaux porcs ont ensuite été elles-mêmes génétiquement modifiées par CRISPR-Cas9, cette fois-ci pour inactiver les gènes des rétrovirus endogènes porcins. Une fois les cellules modifiées, des porcs portant l’ensemble des trois types de modification dans leur génome sont nés à la suite d’une nouvelle utilisation de la technique de clonage.

Des analyses ont été menées: elles ont non seulement confirmé que les cellules de ces porcs présentaient une grande compatibilité avec le système immunitaire humain, mais aussi une moindre propension à entraîner des troubles de la coagulation, et enfin, une bonne santé.

Un avenir prometteur pour la greffe de rein

Cette expérimentation est un pas majeur vers le premier essai clinique de xénogreffe d’un rein de porc vers l’humain. Il s’agit en effet de la première étude à combiner chez le porc des modifications génétiques qui visent à la fois à le rendre davantage compatible avec le système immunitaire humain et la coagulation humaine, mais aussi à éliminer le danger de transmission de rétrovirus endogènes porcins. L’utilisation conjointe du ciseau génétique extrêmement précis CRISPR-Cas9 et du clonage par transfert de noyau de cellules somatiques a permis d’implémenter des altérations génétiques très conséquentes en seulement deux étapes de modification.

Les scientifiques chinois·es, américain·es et espagnol·es sont en ce moment en train de mener une étude consistant à transplanter des organes de ces porcs génétiquement modifiés chez des primates non humains afin de déterminer la sûreté et l’efficacité de la procédure. Dans une revue publiée en janvier 2020, une équipe de l’Université de l’Alabama avance que «l’état de la science est suffisamment avancé pour indiquer qu’il est probable que des essais cliniques de transplantation de reins de porc aient lieu dans les deux prochaines années». Ce même article défend l’idée que les personnes participant à ces premiers essais cliniques devraient être celles qui sont sans espoir d’obtenir une greffe de rein humain à temps:

«Nous suggérons qu’il serait éthique d’offrir une greffe de rein de porc à des patients sélectionnés dont l’espérance de vie est inférieure au temps que cela prendrait pour qu’ils obtiennent un organe d’un donneur humain décédé. La période d’attente médiane pour un patient avec une insuffisance rénale terminale est de 3,9 années, au bout desquelles environ 35% des candidats à la greffe meurent ou sont retirés de la liste d’attente.»

Les conséquences d’essais cliniques de greffe de rein de porc vers des humains qui démontreraient sa sûreté et son efficacité seraient immenses. Non seulement les reins pourraient être produits en abondance, mais ils deviendraient fondamentalement disponibles à la demande, y compris dans les cas d’urgence. Des dizaines de milliers de vies seraient ainsi sauvées chaque année dans le monde. Les effets négatifs de la mort cérébrale sur la santé des reins disponibles pour la greffe disparaîtraient. Ce serait également la fin des dons de personnes vivantes, ce qui constituerait une excellente nouvelle étant donné la lourdeur de la procédure ainsi que les complications médicales qui peuvent survenir.

«Les porcs seront manipulés pour contrôler la réponse immunitaire adaptative, permettant de réduire voire de supprimer les thérapies immunosuppressives exogènes.»

«Clinical Pig Kidney Xenotransplantation: How Close Are We?», article publié dans le Journal of the American Society of Nephrology

En outre, toute une nouvelle catégorie d’individus pourraient alors bénéficier de greffes de rein: il s’agit des cas de personnes à la marge qui, bien qu’elles n’aient pas besoin d’un rein sur le court terme, tireraient néanmoins bénéfice d’une greffe qui leur éviterait des problèmes de santé sur le moyen ou long terme. Compte tenu de la rareté de reins disponibles pour une greffe, ces personnes souffrant par exemple de diabète mal contrôlé sont aujourd’hui exclues des listes d’attente. Dans une situation d’abondance de reins, toutes les greffes pourraient être faites de manière préemptive plutôt que bien plus tard, lorsque le besoin devient crucial. Les résultats des greffes de reins préemptives sont d’ailleurs supérieurs à ceux des greffes qui ont lieu après la mise en place d’une dialyse.

D’après l’équipe de l’Université de l’Alabama, les modifications génétiques des porcs pourraient à l’avenir aller plus loin que ne le font les travaux scientifiques actuels:

«Les manipulations génétiques qui ont été introduites jusqu’à ce jour dans les porcs ont majoritairement tâché de surpasser la réponse immunitaire innée, pour laquelle les thérapies médicamenteuses sont limitées. Dans le futur néanmoins, les porcs seront également manipulés pour contrôler la réponse immunitaire adaptative, permettant ainsi de réduire significativement voire complètement supprimer les thérapies immunosuppressives exogènes.»

Au-delà des reins

Outre les patient·es souffrant d’insuffisance rénale, d’autres pourraient demain bénéficier de la révolution de la xénogreffe animale. C’est le cas des personnes qui survivent à des brûlures sévères de la peau, qui souffrent alors d’une mortalité significative sur le long terme ainsi que de multiples effets psychologiques extrêmement négatifs. Pour celles qui présentent des brûlures impliquant plus de 50% de la surface totale du corps, les greffes de leur propre peau ne sont fréquemment pas suffisantes.

Des xénogreffes de peau animale sont pratiquées dès aujourd’hui, mais elles sont la plupart du temps très rapidement rejetées. Les tissus humains issus de cadavres connaissent des pénuries persistantes, et aucun substitut approchant les qualités fonctionnelles et cosmétiques de la peau humaine n’a encore été trouvé. De récentes études chez des primates non humains ont démontré que de la peau issue de porcs génétiquement modifiés peut survivre jusqu’à trente jours sans immunosuppression contre huit jours en moyenne pour les peaux humaines, et ce avec une qualité équivalente. Un essai clinique est actuellement en cours aux États-Unis pour évaluer la sûreté et l’efficacité d’une xénogreffe de tissus issus de porcs génétiquement modifiés.

«S’il est acceptable de tuer des porcs pour faire des saucisses, alors il est certainement acceptable de les tuer pour sauver des vies.»

«Will the Pig Solve the Transplantation Backlog?», article publié dans Annual Reviews

Les espoirs sont également grands en matière de production de globules rouges:

«Une alternative aux globules rouges pour des transfusions cliniques serait avantageuse, particulièrement dans les situations de perte massive de sang (où la disponibilité et la compatibilité sont limitées) ou les maladies du sang chroniques qui requièrent des transfusions fréquentes (qui résultent en une allo-immunité [une immunité envers le sang issu de dons]). […] Les globules rouges de porcs offrent une alternative prometteuse en raison de leurs similarités avec les globules rouges humains, et notre capacité grandissante à modifier génétiquement les porcs pour réduire leur immunogénicité [la capacité de leurs cellules à déclencher des réponses immunitaires chez l’humain]

On pourrait encore continuer longtemps en citant notamment les promesses des xénogreffes animales en matière de transplantation cardiaque, ou encore de transplantation de foie. Dans l’ensemble de ces cas, la recherche s’accélère depuis les dernières décennies et les succès se font de plus en plus nombreux dans les essais précliniques grâce à l’utilisation de porcs génétiquement modifiés. Comme dans le cas de la recherche sur les animaux chimériques, les voix de personnes attachées au véganisme ne manqueront pas de s’élever pour s’opposer à ces techniques de xénogreffes.

Cette opposition à l’utilisation des porcs pour sauver un nombre immense de vies humaines perd toutefois la majeur partie de son poids dans un monde où les porcs sont massivement utilisés comme source de nourriture: «S’il est acceptable de tuer des porcs pour faire des saucisses, alors il est certainement acceptable de les tuer pour sauver des vies.»

Gageons que cette opposition des militants vegans ainsi que celle, probable, de croyants musulmans ou juifs, ou encore des personnes éprouvant du dégoût à l’idée d’organes porcins chez l’humain ne sera pas suffisante pour ralentir ou stopper cette formidable recherche ne qui promet rien de moins que d’abolir les tragiques pénuries d’organes et de tissus. La France gagnerait à dépoussiérer ses lois de bioéthiques extrêmement contraignantes, à s’affranchir de ses peurs irrationnelles de la modification génétique, et enfin à participer pleinement à la recherche mondiale concernant les xénogreffes d’organes issus de porcs.

Source SLATE.

 

 

 

 

Une patiente meurt après une greffe de poumons infectés par le Covid-19…

Avant l’opération, les prélèvements effectués dans le nez et la gorge de la donneuse et la bénéficiaire étaient négatifs.

 

C’est le premier cas officiel de Covid-19 transmis par une transplantation d’organe. Une Américaine originaire du Michigan est décédée du virus à l’automne dernier, deux mois après avoir reçu une double greffe pulmonaire, selon une information de Kaiser Health News. Les poumons transplantés venaient d’une femme qui a succombé à de graves lésions cérébrales à la suite d’un accident de voiture.

D’après la famille de la donneuse, elle n’avait pas voyagé récemment et ne montrait pas de symptômes. Avant l’opération, les prélèvements dans le nez et la gorge des deux patientes étaient d’ailleurs négatifs. «Nous n’aurions absolument pas utilisé les poumons si le test Covid avait été positif», affirme le Dr Daniel Kaul, directeur du service des maladies infectieuses et des greffes et coauteur d’un rapport sur ce cas, publié dans l’American Journal of Transplantation.

Pourtant, trois jours après la greffe à l’hôpital universitaire d’Ann Arbor, la receveuse a développé certains symptômes du Covid-19, comme de la fièvre et des problèmes respiratoires. Les examens montraient également des signes d’infection pulmonaire. Le chirurgien qui a manipulé les poumons a aussi été infecté.

«Un cas tragique»

La patiente qui souffrait d’une maladie pulmonaire obstructive chronique a donc subi une batterie de prélèvements dans le nez, la gorge ainsi que dans son système respiratoire. Seul ce dernier était positif au Covid. Les médecins ont également testé un échantillon qu’ils avaient conservé des voies respiratoires de la donneuse, qui s’est aussi révélé positif. «Tous les tests de dépistage que nous faisons normalement et que nous sommes capables de faire, nous les avons faits», affirme le Dr Daniel Kaul.

La receveuse a rapidement été traitée avec du remdesivir et du plasma sanguin d’anciens malades, mais son état ne s’est pas amélioré. C’est un «cas tragique», mais extrêmement rare selon le docteur: en général, les transmissions virales des donneurs d’organes aux receveurs se produisent seulement dans 1% des greffes.

De plus, il n’est pas certain que d’autres organes moins touchés par le Covid-19, comme le cœur, le foie ou les reins, puissent également transmettre le virus. «Il semble que pour les donneurs non pulmonaires, il peut être très difficile de transmettre le Covid, même si le donneur est infecté», explique Daniel Kaul, qui insiste sur l’importance de maintenir les greffes même en pleine pandémie. «Je ne pense pas que les patients doivent avoir peur du processus de transplantation.»

Source SLATE.

Covid-19 : les indicateurs de l’épidémie sont à la baisse chez les plus âgés…

Dans la répartition des patients hospitalisés, les personnes de plus de 80 ans représentent une partie de plus en plus faible.

De plus, le taux d’incidence pour cette population connaît une baisse importante. On fait un point sur l’état actuel de l’épidémie chez les personnes âgées.

Un résident d’Ehpad accompagné du personnel dans un établissement de Vendée. Photo d’illustration.

 

Plusieurs indicateurs de l’épidémie du Covid-19 montrent un recul pour les personnes âgées. Selon les chiffres de Santé publique France, le nombre de patients hospitalisés de plus de 80 ans est en baisse depuis mi-février :

Le nombre de patients hospitalisés de plus de 80 ans ont une tendance à baisser depuis mi-février

Quand on regarde la répartition des patients hospitalisés par classe d’âge, on observe une baisse pour cette population. Dans le même temps, la proportion de toutes les autres tranches d’âge est en hausse, sauf pour les enfants de moins de neuf ans.

Par rapport au début du janvier dernier, le taux des patients hospitalisés de plus de 80 ans est en baisse, en même temps une hausse est particulièrement observée pour le taux des patients de 50-59 ans.

Les patients hospitalisés de plus de 90 ans représentent actuellement environ 14,5 % des hospitalisations liées au Covid-19, contre 17 % au 1er janvier. Quant à la tranche d’âge de 80 à 89 ans, il y a également une baisse d’environ 2 %.

En revanche, on constate qu’une hausse importante pour la proportion des personnes de 50 à 59 ans. Il s’agit d’une augmentation de 2,4 % par rapport au début du janvier dernier.

Une chute du taux d’incidence

Par rapport aux autres classes d’âge, le taux d’incidence pour les personnes de plus de 80 ans connaît une baisse forte depuis la fin du mois de janvier 2021.

Le taux d’incidence chute fortement pour les personnes de 90 ans et plus.

Pour les personnes de 90 ans et plus, le taux d’incidence était 563 cas pour 100 000 habitants à la fin du mois de janvier. Ce chiffre a chuté à 373 au mi-février, soit une baisse de 34 %. Quant à la population de 80 à 89 ans, cette baisse est d’environ 27 %.

Baisse des décès en Ehpad

« Logiquement, on devrait voir avant la fin de ce mois de février une réduction du nombre de décès des personnes en Ehpad », avait indiqué Alain Fischer, le « Monsieur vaccin » du gouvernement, le 12 février sur France info .

Le taux de vaccination dans les Ephad :

Selon les dernières données disponibles, plus de 78 % des résidents en Ehpad ont déjà reçu leur première dose de vaccin anti-Covid. Environ 47 % des résidents ont reçu les deux doses et sont donc considérés comme vaccinés.

Pour le nombre de décès dans les Ehpad, une baisse commence bien à apparaître. Par rapport à la fin du janvier dernier, on a actuellement une baisse de 47 %.

Les effets de vaccination apparaissent en Israël

Cette embellie peut-elle être reliée à la campagne de vaccination en cours ? À ce jour, 3,8 % de la population a reçu la première dose de vaccin en France. Un chiffre encore faible pour faire des conclusions. Néanmoins, la tendance est encourageante si l’on regarde du côté d’Israël. Plus de 34 % des Israéliens ont fini leur processus de vaccination pour lutter contre l’épidémie du Covid-19, selon les chiffres d’Our world in data.

Dans ce contexte, on observe que le risque de contamination au Covid-19 a diminué de 95,8 % chez les personnes ayant reçu les deux doses du vaccin, a déclaré le ministère de la Santé israélien, samedi 20 février, cité par l’agence Reuters. Par ailleurs, le nombre d’entrées à l’hôpital a diminué de 30 % chez les personnes âgées de 60 ans et plus, au début du février, a indiqué Eran Segal, scientifique de l’Institut Weizmann, dans un tweet.

Source OUEST FRANCE.

 

 

Covid-19 : les start-up françaises inspirées par l’épidémie…

Malgré la crise économique qui en découle, l’épidémie de Covid-19 a permis à des start-up de grandir en se lançant dans des innovations de toutes sortes pour lutter contre le virus……

Covid-19 : les start-up françaises inspirées par l’épidémie...

 

Si l’épidémie de Covid-19 a durement touché l’économie française, certaines entreprises ont réussi à tirer leur épingle du jeu en développant des innovations pour lutter contre le virus ou pour apprendre à vivre avec. À Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), par exemple, une start-up française a développé dans son laboratoire un spray nasal contre le Covid-19, qui doit encore recevoir l’autorisation d’être commercialisé en pharmacie. « Ce spray permet de décoller toutes les bactéries, virus et pollution dans les fosses nasales, et de déloger ainsi le coronavirus« , explique Laurent Dodet, président et cofondateur de P&B Group.

Un masque imprégné de lait virucide

De son côté, à Marseille (Bouches-du-Rhône), un laboratoire universitaire, spécialisé dans l’étude des produits virucides reçoit de plus en plus d’échantillons depuis le début de la crise sanitaire, comme le spray nasal développé à Saint-Chamas. Des échantillons dont il se charge de valider l’efficacité. Autre innovation développée par une start-up de la cité phocéenne : un masque intelligent, imprégné de lait virucide. Avec leurs produits, les start-up françaises sont en bonne place pour apporter des solutions complémentaires aux vaccins dans la lutte contre le Covid-19.

Source FR3.

Isolement – La restriction des visites dans les hôpitaux, Ehpad, maisons de repos et autres centres de convalescence est-elle vraiment justifiée d’un point de vue sanitaire ?…

Le très lourd coût humain que ces restrictions impliquent pour les malades et personnes dépendantes comme pour leurs familles mérite que l’on s’y attarde.

D’autant que ces établissements ne parviennent pas à protéger leurs résidents des contaminations.

Isolement - La restriction des visites dans les hôpitaux, Ehpad, maisons de repos et autres centres de convalescence est-elle vraiment justifiée d’un point de vue sanitaire ?...

 

Comment  expliquer le décalage entre la grande fermeté des restrictions quant aux visites dans les centres médicaux et hospitaliers et la réalité de l’exposition des patients ou résidents à la Covid-19 ?

Jean-Luc Plavis : Il faut comprendre qu’un établissement de soin hospitalier, ou un EHPAD, ne sont pas des établissements ordinaires. Des recommandations de la Haute Autorité de Santé ont été posé concernant les visites dans ces établissements. Il apparaît normal, du fait du public accueilli, de leur état de santé, que des mesures de sécurité soient assurées dans le cadre des visites des proches ou de toute personne souhaitant rendre visite à une personne âgée ou un malade.

Le principe de précaution qui a prévalu lors du premier confinement, a été appliqué sans toujours tenir compte de ces recommandations, avec une excessivité des mesures prises, entraînant des conséquences psychiques pour les personnes hospitalisées, mais aussi les familles.

Avec le temps, l’expérience du premier et du second confinement, les professionnels de santé et les Directions des établissements concernés ont su dans leur grande majorité, concilier la nécessaire sécurisation des lieux de soins face à la Covid-19, et l’impératif d’assurer des visites aux personnes malades, selon une organisation définie par l’établissement, en lien avec les représentants des résidents et des familles (Conseil de Vie Sociale).

Bien entendu, ces mesures peuvent parfois être ressenties comme démesurées au regard de la réalité de l’exposition des patients ou des résidents, mais n’oublions pas que nous avons encore aujourd’hui plus de 3000 patients en réanimation, que le nombre de morts s’élèvent à près de 83 000 morts, alors qu’il y a un an à peine on nous parlait de « gripette » dans le monde médical. Nous disposons en tout cas aujourd’hui de tests antigénique, de masques, de gel hydroalcoolique, qui permettent d’assurer au mieux une protection, à la fois du personnel soignant, des malades et des résidents. Il apparaît difficile malgré tout d’imposer des tests à tous les visiteurs, mais il s’agit d’une responsabilité individuelle, qui rend possible aujourd’hui le fait de faciliter les visites des proches, à partir du moment où chaque établissement s’appuie sur les recommandations en cours, et adapte ces visites au regard des risques encourus. Ce qui n’est pas normal et qui a pu être constaté par des associations comme France Alzheimer, c’est l’attitude de certains établissements qui fermaient leurs portes aux visites, alors qu’aucun cas de Covid-19 n’y a été déclaré.

Quelle est la réalité du « coût humain » et de la souffrance que ces restrictions représentent pour les malades et leurs familles et quelle est pour vous sa proportionnalité avec ces mesures très strictes encadrant les visites ?

Il est difficile de définir à la date d’aujourd’hui le coût humain de ces souffrances. Comme tout traumatisme subi par une personne, les conséquences s’inscrivent souvent dans un temps long. Nous avons bien entendu au niveau de France Assos Santé et surtout ses délégations, reçus de nombreux témoignages de malades, de personnes âgées, de proches, qui relataient cette souffrance et leur incompréhension, avec un sentiment de ne pas être écoutés, entendus par les établissements ou les soignants. En Ile-de-France, nous sommes régulièrement sollicités pour faire médiation dans les établissements de santé, ou l’on nous demande d’intervenir auprès de l’Agence Régionale de Santé, avec laquelle nous travaillons de concert sur cette crise sanitaire.

Ce qui est le plus difficile à supporter pour les proches, les familles, ce sont des dysfonctionnements, des incompréhensions ou des positions trop strictes prises dans les établissements.

La vaccination et notamment celle des soignants ouvre-t-elle de nouvelles perspectives au regard de cette exposition ? D’autres protocoles moins stricts sont-ils envisageables ?

Certes la vaccination ouvre de nouvelles perspectives. Mais là encore, nous devons rester vigilant, car l’état n’est pas en mesure de garantir une vaccinations pour tous d’ici la fin de l’année 2021. Et les variants pèsent sur l’efficience de la vaccination dans le temps. Il faudra donc scruter les chiffres des nouvelles contaminations et l’impact de ces variants, au regard du nombre de personnes vaccinées. Les gestes barrières, le port du masque, le lavage des mains doivent être maintenus, pour permettre de protéger les plus fragiles.

Source ATLANTICO.

Des patients utilisés comme cobayes par un médecin : le cri d’alarme d’Alain Bernard pour sa mère…!

Le champion olympique Alain Bernard a lancé un appel à témoins de personnes qui auraient fait l’objet de soins de la part d’un chirurgien du dos, le docteur Gilles Norotte.

Celui-ci est accusé d’avoir utilisé ses patients comme cobayes pour expérimenter une nouvelle technique chirurgicale, appelée la « cimentoplastie ».

Alain Bernard, champion olympique, lance un appel à témoignages.

 

C’est un appel qui n’est pas passé inaperçu : ce lundi 22 février, Alain Bernard, nageur et champion olympique lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, a dénoncé les agissements d’un chirurgien du dos. Le sportif soupçonne le professionnel de santé de s »être servi de ses patients comme cobayes pour tester une nouvelle technique chirurgicale, appelée la « cimentoplastie ».

Dans Le Parisien, le nageur explique que sa propre mère, Éliane, âgée de 71 ans, fait partie de la patientèle de ce médecin. La septuagénaire aurait fait l’objet de ce type d’opération en 2017 : elle s’est vue injecter du ciment dans les disques qui se trouvent dans sa colonne vertébrale. La mère d’Alain Bernard explique vivre un calvaire : elle indique avoir dû faire intervenir un autre médecin pour soigner une fuite de ciment qui lui comprimait un nerf.

Aucune autorisation pour cette pratique

« J’ai des douleurs la nuit, le matin au réveil, décrit-elle. Pour me lever, c’est compliqué. Quand je marche, dès que ça monte, je suis obligée de m’arrêter. C’est un gros handicap. » Celle-ci affirme n’avoir jamais donné son accord pour que le médecin pratique ce type d’opération. J’ai le sentiment d’avoir été un cobaye pour ce chirurgien. C’est seulement en octobre dernier, dans la presse, que j’ai découvert qu’il avait utilisé cette technique. Je suis en colère. C’est pour cela que j’ai porté plainte. »

La septuagénaire a été accompagnée par huit autres personnes qui affirment avoir été également victimes des agissements du médecin. Par ailleurs, le procureur de Gap (Hautes-Alpes) a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire contre le docteur Gilles Norotte. Le spécialiste est d’ailleurs sujet à une suspension de la pratique par les autorités médicales. Celui-ci aurait expérimenté sa technique pendant deux ans : cette méthode a été jugée non-conforme par des experts.

Le soutien d’Alain Bernard

De son côté, le nageur Alain Bernard a fait de cette affaire son cheval de bataille. Le sportif français souhaite recueillir le maximum de témoignages, pour les fournir au collectif des « victimes de la cimentoplastie discale ». Cette structure dispose d’un avocat et d’une adresse email : cimentoplastie@gmail.com.

« Ma maman, je lui dois tout, évoqué Alain Bernard. C’est elle qui m’a accompagné tout petit pour apprendre à nager, pour disputer des compétitions. C’est grâce à elle que j’ai pu pratiquer mon sport et vivre de ma passion. Il est donc insoutenable pour moi de la voir souffrir comme ça. Et surtout de ne pas avoir de solutions pour la soulager à part une nouvelle opération. »

Source LA DEPÊCHE.