Coronavirus : L’hydroxychloroquine serait efficace, selon le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, après un premier test restreint… Vidéo.

CORONAVIRUS Le test clinique réalisé sur 24 patients de l’IHU de Marseille avec de l’hydroxychloroquine serait efficace contre le coronavirus selon des premiers résultats présentés par le professeur Raoult.

Coronavirus : L’hydroxychloroquine serait efficace, selon le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, après un premier test restreint. Le professeur Didier Raoult dans son bureau en février 2020.

  • Le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU de Marseille, a présenté les premiers résultats du test clinique à l’hydroxychloroquine réalisé sur 24 patients atteints par le coronavirus.
  • Selon les premiers éléments, un traitement à l’hydroxychloroquine permettrait de réduire la charge, et les résultats sont encore plus prometteurs avec de l’hydroxychloroquine et l’Azithromycine, un antibiotique efficace contre les virus.
  • Selon lui, la réduction de la charge virale est centrale dans la lutte contre le coronavirus, il milite pour que davantage de dépistages soient réalisés en France.
  • Le gouvernement va étendre ce test dans d’autres hôpitaux afin de vérifier son efficacité à plus grande échelle.

Des résultats encourageants. Le directeur de l’IHU de Marseille, le professeur Didier Raoult, a présenté lundi soir lors d’un point mensuel avec les soignants de l’institut les premiers résultats de son test clinique à l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, un test validé par le ministère de la Santé. Ce point mensuel a été diffusé dans une vidéo de dix-huit minutes publiée sur YouTube par l’IHU.

« On a pu comparer la négativation du portage viral chez des patients qui ont suivi le protocole, avec des patients d’Avignon et de Nice qui n’ont pas reçu le traitement. Ceux qui n’ont pas reçu le Plaquenil [médicament à base d’hydroxychloroquine] sont encore porteurs à 90 % du virus au bout de six jours, tandis qu’ils sont 25 % à être positifs pour ceux qui ont reçu le traitement », a présenté le professeur.

« La longueur du portage viral est un élément essentiel »

Mais il est allé encore plus loin. « On conseille, nous, et d’autres, depuis longtemps de donner un antibiotique dans les infections virales respiratoires, parce qu’elles se compliquent surtout de pneumopathies. Donc tous les gens qui présentaient des signes cliniques qui pouvaient évoluer vers une complication bactérienne de pneumopathie, on leur a donné de l’Azithromycine. Il a été démontré dans un journal que ça diminue les risques chez les gens qui ont des infections virales. Et l’autre raison, c’est que l’Azithromycine a montré en laboratoire qu’elle était efficace contre un grand nombre de virus, bien que ce soit un antibiotique. Donc quitte à choisir un antibiotique, on préférait prendre un antibiotique efficace contre les virus. Et quand on compare le pourcentage de positifs avec l’association hydroxychloroquine et Azithromycine, on a une diminution absolument spectaculaire du nombre de positifs », a-t-il détaillé.

Pour le professeur Didier Raoult, ce portage viral est au centre de la lutte contre le coronavirus. Il cite une étude chinoise publiée le 9 mars. « Il y a une chose très importante dans cette étude rétrospective : la longueur du portage viral est un élément essentiel pour tenter de contrôler cette maladie. Elle montre que les gens qui portent le virus, on parle de 191 personnes, le portent pendant vingt jours s’ils ne sont pas traités. Donc les gens qui ont inventé la quatorzaine, ça n’a pas de sens. Il faut isoler les gens porteurs, et ne pas isoler les non-porteurs. C’est un point très important », estime le spécialiste.

Plus de tests

Mais pour réduire ce portage viral, il faut tester un maximum de gens. Ce qui n’est pas la stratégie actuelle du gouvernement. « Comment a été maîtrisé le sida ? Ce n’est ni par les vaccins, ni par les modèles mathématiques. C’est la charge virale et le traitement, on regarde avec le traitement que la charge virale diminue et, quand elle est en dessous d’un certain seuil, les gens ne sont plus contagieux et ne sont plus malades. C’est ce modèle qu’on essaye de mettre en place. Mais dans cette stratégie, on teste, on détecte, on traite, le monde n’est pas égal. Ceux qui courent le plus vite, ce ne sont pas les mêmes, ceux qui ont fait le plus ce sont les Chinois et la Corée. Pour une population inférieure à la nôtre, regarder le nombre de tests qu’ils ont fait. On a pris une stratégie qui n’est pas la même que celle du monde technologique, c’est de très peu tester. »

Le professeur Raoult milite donc pour augmenter ces tests et pouvoir ainsi traiter tous les porteurs. « C’est de la PCR [réaction en chaîne par polymérase] banale que tout le monde peut faire, la question c’est l’organisation, pas la technique, ce n’est pas la capacité de diagnostic, nous l’avons. C’est un choix stratégique qui n’est pas celui de la plupart des pays technologiques, en particulier les Coréens qui font partie, avec les Chinois, de ceux qui ont maîtrisé l’épidémie en faisant dépistage et traitement. On est capables dans ce pays comme n’importe où de faire des milliers de tests et de tester tout le monde », plaide-t-il.

https://youtu.be/n4J8kydOvbc

Un essai dupliqué par le gouvernement

A l’issue du Conseil des ministres de ce mardi, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, est revenue sur ces résultats publiés par le professeur Raoult. « Le professeur Didier Raoult a fait effectivement état de son souhait d’avoir des essais cliniques. Ce sont des essais thérapeutiques qui permettent de tester un médicament ou une combinaison de médicaments pour guérir en l’occurrence du coronavirus. Il y a un essai clinique sur 24 patients qui a été mené et qui donne des résultats effectivement prometteurs. Et en accord avec le professeur Raoult, le ministère de la Santé a souhaité que nous puissions étendre cet essai clinique. Il sera étendu mais dans un autre hôpital, avec une équipe indépendante de celle du professeur Raoult afin de s’assurer scientifiquement que ça marche effectivement sur un beaucoup plus grand nombre de patients, parce que 24 patients c’est un nombre assez faible. »

Un nombre encore trop faible pour en tirer des conclusions, d’où une certaine mise en garde : « On ne se précipite pas en pharmacie pour acheter de la chloroquine maintenant, parce que, quand on en prend trop, on peut avoir des conséquences qui ne sont pas terribles. Et parce que nous n’avons pas aujourd’hui la preuve scientifique que cela fonctionne. Nous avons des débuts prometteurs pour l’essai clinique réalisé à Marseille, nous l’étendons parce que la discipline scientifique veut qu’une expérience, pour être valide, soit dupliquée plusieurs fois pour pouvoir dire qu’elle marche ou qu’elle ne marche pas », a-t-elle prévenu. D’autres tests seront réalisés à l’hôpital de Lille pour conforter, ou pas, les résultats du professeur Raoult.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Les facteurs de Grenoble font jouer leur droit de retrait…

CONFINEMENTIls jugent les mesures prises par La Poste insuffisantes pour protéger leur santé et celle des clients.

Coronavirus : Les facteurs de Grenoble font jouer leur droit de retrait. Image d'illustration du courrier.

Des facteurs de Grenoble ont fait valoir ce mardi leur droit de retrait, estimant les mesures prises par La Poste « insuffisantes pour protéger leur santé et celle de leurs clients face au coronavirus », a annoncé le syndicat Sud PTT.

« Une bouteille d’eau, un paquet de mouchoirs jetables et un sac-poubelle : c’est tout ce que La Poste a fourni aux facteurs au lendemain de l’allocution du président de la République annonçant le confinement » des Français, dénonce François Marchive, responsable de Sud PTT Isère-Savoie.

« Les agents mettent leur vie en danger »

Des mesures ont été prises « dans les bureaux de poste, mais du côté des facteurs, rien n’est fait ! Les agents mettent leur vie en danger », s’insurge-t-il, précisant être chargé de la distribution du courrier, avec ses collègues, dans les deux-tiers de la ville de Grenoble et une partie de l’agglomération grenobloise.

Or, explique le syndicaliste, « pendant la phase de tri général, le courrier arrive en vrac et on le trie les uns à côté des autres. Ensuite, on va dans la rue, on pénètre dans les immeubles, on a des interactions avec les gens… ».

Un rendez-vous au ministre de la santé ?

« On va demander à être reçu par le préfet et à avoir un contact avec le cabinet du ministre de la Santé » Olivier Véran, ancien député de l’Isère.

De son côté, La Poste avait indiqué lundi maintenir « la continuité de ses activités essentielles à la population, dans le respect absolu de la santé de ses collaborateurs et de ses clients ». En revanche, l’accueil du public est nettement restreint même s’il continue à être assuré, avait ajouté le groupe public dans un communiqué.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Quelles sont les conséquences de l’épidémie pour les patients suivis par un psy ?…

La mise en place du confinement en France bouleverse le suivi psychologique des patients et fragilise ceux qui souffrent de troubles mentaux.

Depuis l'annonce du confinement, certains psychiatres et psychologues ont mis en place des consultation à distance.

  • La population française est entrée, ce mardi à midi, dans un confinement totalement inédit afin d’endiguer la propagation de l’épidémie de coronavirus.
  • Une situation qui génère beaucoup d’anxiété et touche plus particulièrement les personnes déjà vulnérables psychologiquement.
  • Si les déplacements pour « motif de santé » restent toujours autorisés sur présentation d’une attestation, les psychiatres et psychologues sont eux aussi soumis au confinement et privilégient désormais les consultations à distance.

Laura* a reçu l’email quelques minutes avant l’allocution d’Emmanuel Macron, lundi 16 mars. « Le thérapeute que je consulte depuis près de deux ans m’a informé qu’il mettait en place des consultations par téléphone pour les prochaines semaines », explique la jeune femme, visiblement soulagée. Pour elle, comme pour des milliers de Français engagés dans un suivi psychologique ou psychiatrique chez un praticien libéral, l’annonce du confinement total pour endiguer l’épidémie de coronavirus a généré quelques inquiétudes.

« J’étais sujette à des crises d’angoisse et des crises de panique après un épuisement professionnel et cette anxiété est réapparue le week-end dernier avec l’accélération de l’épidémie et les mesures prises par le gouvernement », confie Laura. Consciente des difficultés à poursuivre les séances en tête à tête au cabinet de son psychologue, l’éventualité d’une interruption de sa thérapie a accentué son stress. Mais attachés à maintenir le lien tissé avec leurs patients, les soignants libéraux tentent de s’adapter à cette situation et anticipent des besoins qui pourraient augmenter au fur et à mesure du confinement.

« Le niveau d’anxiété va augmenter »

Ce mardi à midi, la France est officiellement entrée dans une période de confinement strict de sa population pour une période de quinze jours minimum. Une période au cours de laquelle les Français pourront sortir seulement pour faire leurs courses, aller à la pharmacie, se rendre au travail lorsque cela est nécessaire ou s’aérer pour faire un peu d’exercice. Une situation exceptionnelle mise en place pour ralentir et empêcher au maximum la diffusion du virus.

«Le niveau d’anxiété de la population générale va probablement augmenter. Et les populations vulnérables, qui souffrent déjà de troubles psychiques ou plus vulnérables psychologiquement vont être plus touchées », estime Fabienne El-Khoury, docteure en santé publique et responsable en épidémiologie au sein du Groupe hospitalier universitaire (GHU) Paris psychiatrie & neurosciences.

En Chine, premier pays secoué par l’épidémie et visé par des mesures de confinement drastiques, une étude a été menée sur le « degré de détresse psychologique de la population chinoise suite à l’épidémie de Covid-19 ». Les résultats ont été publiés dans le journal médical The Lancet, soulignait ce lundi  Catherine Tourette-Turgis, directrice du master en éducation thérapeutique à Sorbonne-Universités et chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Dans son article (en ligne sur le site The Conversation), la chercheuse rapporte :

« Les auteurs de l’étude montrent que pour 35 % des répondants (…) le résultat obtenu révèle un stress psychologique modéré, et pour 5,14 %, un stress sévère »

Des chiffres qui pointent, selon Fabienne El-Khoury, la nécessité de diffuser des informations et des recommandations sur ce sujet : « Il faut vraiment penser à des messages spécifiques de prévention sur la santé mentale », estime-t-elle.

Conserver sa routine

La psychiatre Fanny Jacq, elle, se veut rassurante : « Parce que les patients vont ressentir davantage d’anxiété ou d’angoisse, ils vont avoir envie d’un suivi plus régulier et plus intense. Rappelons que les consultations chez un psychologue ou un psychiatre font partie des dérogations médicales justifiant un déplacement ». Cofondatrice d’une plateforme de téléconsultation en psychiatrie, elle a noté ces derniers jours une « très forte recrudescence des demandes » de la part de ses confrères et consœurs. Et précise : « La plupart des psychiatres vont pratiquer le télétravail pour respecter les mesures de confinement. »

Et ce besoin de suivi risque de devenir plus important encore pour les populations déjà fragilisées, abonde la psychiatre : « Pour les patients claustrophobes, hypocondriaques ou souffrant de nosophobie (la peur de contracter une maladie), l’angoisse peut exploser pendant le confinement. Les personnes psychotiques vont, elles aussi, être plus touchées. Idem pour celles et ceux qui ont développé une addiction au sport : ils risquent de ressentir d’importantes frustrations, de la colère. »

Pour tenter d’apporter une réponse et un soutien à celles et ceux qui souffriraient des effets du confinement, Fanny Jacq a élaboré un module d’accompagnement dédié au confinement et accessible gratuitementsur l’application de soutien psychologique « Mon sherpa ».

Pour préserver sa santé mentale, la psychiatre insiste : « Il faut essayer de vivre comme si vous n’étiez pas confiné. Conserver un rythme jour-nuit, ne pas se coucher trop tard, faire attention à son alimentation. Pour tous ceux qui sont en télétravail, respectez vos horaires habituels et prenez le temps de faire une véritable pause pour le déjeuner. (…) Le maintien des routines est très important, il faut essayer d’avoir le sentiment que rien ne bouge ou le moins possible, sinon, cela peut développer des angoisses ».

Laura, elle, a d’ores et déjà pris rendez-vous avec son thérapeute pour la fin de semaine : « Même si une séance par téléphone sera forcément différente des séances classiques, je sens qu’après cette première semaine de confinement passée seule à mon domicile, ça va être nécessaire et bénéfique. »

*Le prénom a été modifié.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Les masques de protection faits maison sont-ils efficaces pour les soignants et les particuliers ?…

Alors qu’il est devenu quasiment impossible de se procurer des masques de protection, des tutoriels pour confectionner des modèles en tissu fleurissent sur Internet.

Les masques de protection faits maison peuvent rassurer les particuliers, mais les personnel médical réclame des masques certifiés pour prendre en charge les patients.

  • Au premier jour de son confinement total pour casser les chaînes de diffusion du coronavirus, la France souffre d’un manque de masques de protection.
  • Particuliers, personnels soignants en hôpital ou en médecine de ville : tout le monde en veut.
  • Des tutoriels permettant de fabriquer soi-même des masques de protection ont vu le jour sur Internet. S’ils peuvent rassurer les particuliers, les personnels soignants, eux, sont récalcitrants.

Aussi convoité que de l’or et encore plus introuvable qu’un paquet de papier toilette. Alors que la France connaît ce mardi son tout premier jour de confinement total pour tenter d’endiguer l’épidémie de coronavirus, il est un produit sur lequel tout le monde aimerait mettre la main : les masques de protection. Les particuliers font – en vain – le tour des pharmacies pour s’en procurer, et les personnels soignants, de ville comme à l’hôpital, tirent la sonnette d’alarme face à des stocks qui se réduisent comme peau de chagrin.

Le président Macron a bien promis lundi soir que des stocks allaient être rapidement livrés en priorité aux 25 départements les plus touchés par le Covid-19, mais pour l’heure, beaucoup s’inquiètent de cette pénurie et tentent de trouver des moyens pour se protéger. « Comment fabriquer son masque de protection ». « Tuto couture : coudre un masque de protection ». En ligne, les conseils pour se confectionner un masque fleurissent. Mais sont-ils fiables ? Peuvent-ils protéger du Covid-19 comme le ferait un masque FFP2, homologué et dont la fiabilité est garantie ? Pas sûr, non.

Un tuto proposé par le CHU de Grenoble Alpes

« Le personnel soignant d’un CHU invité à fabriquer ses propres masques ». Cela pourrait ressembler à une blague douteuse en temps de pandémie, c’est pourtant la réalité. Vendredi 13 mars, le CHU Grenoble Alpes a envoyé à ses personnels soignant un document les invitant, face au risque de pénurie de masques de protection, à s’en confectionner eux-mêmes des modèles en tissu. Dimensions, matériaux à utiliser et même patrons pour avoir la forme exacte du masque à disposition, la direction du CHU a proposé un tutoriel pour que médecins, infirmiers ou encore aides-soignants puissent se fabriquer une protection à utiliser à compter du jour où les stocks de masques homologués seront à sec.

A Grenoble, on oublie que les Urgences accueillent les suspicions de #COVIDー19, on met au placard les recommandations de port de masques, et on demande aux personnels soignants de se confectionner leurs propres masques en TISSU ! 😲
Sécurité VS Moyens…

Ce document est officiel et non un FakeNews.

« Dans le cadre d’une situation dégradée et pour remédier à la possible pénurie de masques de soins, un modèle de création de masques de soins en textile est proposé pour permettre de se protéger, continuer son activité professionnelle, permettre (…) la prise en charge des patients », indique la direction dans le document. Une proposition applicable toutefois aux personnels « ne prenant pas en charge de patients Covid-19 ». En découvrant ce tutoriel, une urgentiste du Samu a d’abord cru à « un fake », assurant que « ces masques ne servent à rien », avant de découvrir que ce n’était pas une blague.

« C’est mieux que rien »

De tels tutoriels destinés aux particuliers se sont eux aussi multipliés sur Internet, et peuvent rassurer toute personne craignant de s’exposer en allant faire ses courses ou en allant au travail quand poursuivre son activité à distance est impossible. « On voit beaucoup de personnes avec des masques en tissu, assez couvrant sur le visage. Faute de disposer de masques achetés en pharmacies, cela permet tout de même de protéger un peu, même si la double épaisseur avec du tissu en coton et une pièce de molleton fait que le modèle doit être assez épais, donc pas très respirant, donc assez inconfortable », estime le Dr Jean-Paul Hamon, médecin généraliste à Clamart et président de la  Fédération des médecins de France (FMF)

Mais ces créations artisanales ont-elles leur place à l’hôpital, dans les ambulances ou encore en médecine de ville ? Offrent-elles une protection efficace ? « C’est mieux que rien, répond avec résignation le Dr Hamon. J’ai même tenté de mobiliser les tricoteuses de ma ville pour qu’elles confectionnent ces masques artisanaux. Vu la défaillance criante de l’administration, on en vient malheureusement à bricoler des solutions​ qui n’en sont pas vraiment ! Quand je lis aujourd’hui qu’ Agnès Buzyn pleure de sa déroute aux municipales et d’avoir quitté son ministère, elle devrait pleurer pour sa gestion catastrophique de l’épidémie, pleurer de ne pas avoir stocké suffisamment de masques de protection ! »

Pour le médecin généraliste, la question d’utiliser lui-même un masque en tissu dans le cadre de son activité ne se pose plus. « Je viens d’être testé positif au Covid-19, j’ai été infecté en examinant un patient diabétique fébrile. Mon associée a également été contaminée. Pour le reste de mes collègues, la situation va vite devenir critique : le stock de masque FFP2 est presque écoulé et nous ne pouvons clairement pas recevoir des patients sans protection sûre, dont l’efficacité n’est plus à prouver. C’est inacceptable. La semaine dernière, le ministre de la Santé, Olivier Véran, m’a assuré qu’une livraison de masques était imminente, mais une semaine plus tard, nous n’avons toujours rien reçu ».

« Jamais je ne ferai travailler mes équipes avec des masques faits maison »

Autres personnels en première ligne, les ambulanciers travaillent de concert avec les Samu de France pour prendre en charge des cas possibles ou avérés de Covid-19 et les transporter à l’hôpital. Pour eux, l’équipement de protection maximale est de rigueur. « Combinaison, charlotte, gants, lunettes spéciales et bien sûr masque de protection doivent être systématiquement portés par nos ambulanciers et changés entièrement entre chaque patient », plante Yannick Janeiro, président de la Fédération nationale des techniciens ambulanciers urgentistes (FNTAU). Avec la progression de l’épidémie de Covid-19 en France, « les gens ont peur d’aller à l’hôpital, cela nous libère pour nous concentrer sur la prise en charge des cas probables ou confirmés de coronavirus. Cela représente ces derniers jours plus de 80 % de l’activité des ambulanciers ».

Mais si les moyens humains « sont largement mobilisés, si on n’a pas de masques, on ne peut plus travailler du tout, prévient Yannick Janeiro. Or, très concrètement, il me reste une dizaine de masques de protection, alors qu’aujourd’hui, j’ai fait une quinzaine d’interventions. Cela veut dire que si mes collègues et moi ne recevons pas une livraison de masques ce mardi, on baisse le rideau. Et pour l’heure, nous n’avons reçu aucune information relative à un quelconque réapprovisionnement ». Les masques artisanaux sont-ils la solution pour pallier cette pénurie ? « Certainement pas, répond catégoriquement Yannick Janeiro. En tant que chef d’entreprise et président de la FNTAU, je ne vais pas prendre la responsabilité d’envoyer mes équipes travailler et s’exposer à ce coronavirus sans un matériel sûr et certifié aux normes sanitaires. Jamais je ne les ferai travailler avec des masques faits maison.

Source 20 MINUTES.

Montpellier : Une simple protéine suscite l’espoir dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer…

Le projet a obtenu le soutien financier de la Fondation pour la recherche médicale.

Montpellier : Une simple protéine suscite l'espoir dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Dans une résidence pour des patients atteints de la maladie d'Alzheimer (illustration)

  • A Montpellier, les travaux d’Eric Kremer et Tangui Maurice ont été distingués par la Fondation pour la recherche médicale, qui leur a alloué 361.600 euros.
  • La protéine Nav1.1 est au cœur du projet de ces deux scientifiques héraultais, qui sont engagés contre la maladie d’Alzheimer : l’augmentation de sa production permettrait de prévenir les anomalies associées à cette pathologie.
  • Pour l’instant, la méthode a été démontrée sur des souris porteuses de la maladie.

Pourra-t-on, demain, vaincre la maladie d’Alzheimer ? De nombreuses pistes sont explorées depuis de longues années dans les laboratoires du monde entier. Mais pour l’instant, il n’existe aucun médicament sur le marché capable d’en guérir.

A Montpellier, dans l’Hérault, Eric Kremer, chercheur à l’Institut de génétique moléculaire, et Tangui Maurice, chercheur au laboratoire Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives, sont engagés dans le rude combat contre cette maladie, qui touche environ 225.000 nouvelles personnes chaque année en France. Leur projet, comme sept autres dans l’Hexagone, a tapé dans l’œil de la Fondation pour la recherche médicale,​ qui leur a alloué une dotation de 361.600 euros. « Ce financement est fondamental, confie Tangui Maurice. Sans lui, le projet ne se faisait pas. »

Rétablir la neurotransmission chez le patient

La protéine Nav1.1 est au cœur des travaux de ces deux scientifiques héraultais : des recherches ont démontré que l’augmentation de sa production dans le cerveau de souris porteuses de la maladie d’Alzheimer prévenait les anomalies associées à la pathologie. L’objectif est de mettre au point une technique, capable de transférer le gène nécessaire à la fabrication de cette protéine, directement dans le cerveau. Et ainsi, de rétablir la neurotransmission, qui est défaillante chez le patient atteint d’Alzheimer.

« Cette protéine laisse passer des ions sodium, entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule, qui contribuent à l’amélioration de son fonctionnement, celui des neurones, et donc de la neurotransmission », explique Tangui Maurice. Cette méthode innovante pourrait permettre de prévenir ou de stopper les symptômes liés à la maladie d’Alzheimer.

Pour l’instant, les travaux ne font que débuter, et il est encore trop tôt pour envisager des tests sur l’homme. Mais « compte tenu des résultats encourageants de l’injection de cellules surproduisant Nav1.1 chez l’animal, nous avons bon espoir qu’une approche simplifiée utilisant le transfert de gènes nous permettra de confirmer ces résultats et ainsi de déboucher sur des essais chez les patients », indique Eric Kremer.

Source 20 MINUTES.

Fracture sociale française : toutes les fragilités ne se valent pas (Handicap, Santé, logement,…)…

Une récente étude du Crédoc a identifié six fragilités chez les Français (handicap et santé dégradée, précarité professionnelle, difficultés de logement, pauvreté monétaire, relégation territoriale, isolement et solitude. L’étude aboutie à concerner les deux tiers de la population française.

Les études de ce type ne vous paraissent-elles pas créer une certaine culture de la victimisation ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur la résilience globale de nos sociétés ?

Laurent Chalard : Oui et non. Oui, dans le sens qu’affirmer que les deux tiers de la population française souffrent d’au moins une fragilité sous-entendrait que la majorité des français ont raison d’être mécontents de leur situation actuelle et donc d’adopter une position victimaire par rapport à la société. Ce type d’études, qui ne met en avant que le côté négatif des choses, vient donc conforter l’idée, bien ancrée parmi nos concitoyens, que toutes leurs revendications sont parfaitement légitimes, y compris si, parfois, elles relèvent plus du maintien de privilèges corporatistes, une spécificité hexagonale, que d’autre chose. Non, dans le sens que pour qu’il puisse exister un débat public serein, il est nécessaire de faire régulièrement des études sur ce qui ne va pas au sein de notre société. Le problème n’est donc pas tant que ce type d’études existe que la manière dont sont présentés les résultats, mettant en avant principalement ce qui ne va pas et faisant l’impasse sur ce qui va. Cependant, cela correspond à la mentalité de notre pays, les français ayant réputation d’être râleurs !

Concernant la résilience globale de nos sociétés, ce type d’études nous apprend que l’incertitude est de moins en moins supportée par nos concitoyens dans une société que l’on veut sans « risques », quel que soit le domaine : sanitaire, financier, sentimental… Dans un pays, où presque plus personne n’a vécu en temps de guerre ou n’a connu la faim, l’habitude de vivre dans une société d’abondance fait que le moindre problème est perçu de manière catastrophique, ce qui augure mal de la résilience de nos sociétés si, par mésaventure, le futur nous réservait des crises d’ampleur bien plus grande que celles que nous connaissons depuis plusieurs décennies.

Cette étude ne pêche-t-elle pas dans l’éventail très large de sa méthodologie ? Pourtant sur plusieurs sujets pointés par le CREDOC on peut considérer que les choses vont mieux aujourd’hui qu’hier ?

Le problème de cette étude n’est pas tant la méthodologie, qui se veut large dans l’optique de percevoir l’ensemble des fragilités qu’un individu peut rencontrer au cours de sa vie, un choix qui peut pleinement se justifier, mais plutôt le fait qu’il n’y ait aucun élément de comparaison dans le temps permettant de déterminer si les choses allaient mieux auparavant ou moins bien. En effet, si l’on effectuait une analyse des mêmes indicateurs de fragilité sur la longue durée, l’interprétation serait probablement sensiblement différente. Il est très probable que la même étude réalisée un siècle en arrière aurait montré que moins de 10 % de la population ne souffrait d’aucune fragilité, à une époque où les riches et les classes moyennes supérieures étaient peu nombreux et pas en aussi bonne santé que de nos jours (la tuberculose frappait dans tous les milieux !). A cette époque, la quasi-totalité des français souffraient d’au moins une fragilité, et la majorité de la population de plusieurs d’entre elles. En conséquence, une analyse rétrospective conduirait à analyser différemment les résultats en mettant l’accent sur le fait que la part de la population française qui vit sans aucune fragilité a augmenté dans le temps, ce qui est positif, mais demeure minoritaire dans la population, ce qui n’est pas satisfaisant par rapport à un idéal à atteindre.

Effectivement, il y a plusieurs sujets parmi ceux pointés par l’étude du CREDOC où les choses vont mieux aujourd’hui qu’hier. Le premier est la santé. L’espérance de vie en bonne santé n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui grâce aux progrès de la médecine. Pendant la majorité de l’histoire humaine, la vie n’était qu’une souffrance perpétuelle, l’homme étant accablé par les maladies. Il suffit de relire les poètes du Moyen-Age pour se rendre compte du calvaire quotidien qu’enduraient les populations de l’époque. Vivre signifiait souffrir, d’où le succès du christianisme ! Ce n’est que depuis le XX° siècle que l’homme a la chance de pouvoir vivre sans douleur pendant une grande partie de sa vie. Le second sujet pour lequel la situation actuelle s’est grandement améliorée est la pauvreté. En effet, par le passé, la pauvreté en France était absolue, entendue comme le fait qu’une part non négligeable de la population n’arrivait pas à assouvir ses besoins primaires : se nourrir, s’habiller, se loger. Or, à notre époque, sauf quelques regrettables exceptions (sans abris et étrangers sans papiers), la pauvreté est relative, c’est-à-dire que les populations sont pauvres par rapport aux revenus jugés nécessaires pour bénéficier d’un niveau de vie à peu près correct. Nos pauvres arrivent donc à assurer leurs besoins primaires, mais ne peuvent se permettre plus.

Cette polarisation sur des fragilités supposées n’aboutit-elle pas à dévier une partie de l’attention sur les fragilités véritables qui mériteraient une attention particulière ?

Le problème est surtout l’absence de hiérarchisation entre les différentes fragilités que peuvent rencontrer les individus au cours de leur vie en fonction de l’âge. Par exemple, être sans emploi lorsque l’on entre dans la vie active, alors que l’on est encore dépendant financièrement de ses parents, ne signifie pas la même chose que de l’être à plus de 40 ans avec plusieurs enfants à charge. De même, ne pas être propriétaire occupant de son logement lorsque l’on est étudiant n’a pas la même signification que lorsque l’on est un retraité. Par définition, les jeunes combinent beaucoup plus de fragilités que leurs aînés, mais ils bénéficient, en règle générale, d’un appui financier certain de leurs parents (voire de leurs grands-parents) qui leur assure, malgré tout, un train de vie correct.

Finalement, à notre avis, l’analyse des fragilités ne doit pas tant se faire de manière sectorielle que suivant une logique géographique, car il ressort aujourd’hui, que les inégalités sont très fortement territorialisées, certains espaces concentrant toutes les fragilités : déficit d’emploi, moins bon état de santé, part plus élevée des pauvres, logements insalubres…

Source ATLANTICO.

franceinfo seniors. Quoi de neuf pour le congé rémunéré proche aidant ?…

Une prime pour les proches aidants devrait être versée à compter d’octobre 2020.

En France, entre 8 et 11 millions de personnes accompagnent au quotidien, un proche en perte d’autonomie.

Le congé des proches aidants sera bientôt indemnisé (illustration).

En France, 8,3 millions à 11 millions de personnes (membre de la famille, ami, conjoint), soutiennent et accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie. Le rôle des aidants est désormais reconnu dans la loi et de nouveaux droits leur ont été octroyés dont « le congé du proche aidant » qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017.

Le congé rémunéré du proche aidant est attendu depuis de nombreuses années

C’est une avancée sociale majeure. Il permet de concilier des temps d’aide et des temps de travail, notamment pour les personnes en situation de handicap et leurs proches aidants.

Le 23 octobre 2019, le gouvernement a révélé sa stratégie pour aider les aidant(e)s de proches malades. 17 mesures doivent se mettre en en place depuis le début de 2020, dont des aides financières. Parmi les 17 mesures clés, le gouvernement explique d’abord se concentrer sur sept en priorité.

Sept mesures prioritaires

– La réduction de l’isolement des aidant(s) avec la création de cellules et de numéros nationaux de soutien dès 2020.

– Ouvrir de nouveaux droits sociaux et faciliter les démarches administratives dont la possibilité de prendre un congé « proche aidant » dès l’arrivée dans l’entreprise, au lieu d’attendre un an comme c’est le cas aujourd’hui, et des congés « proche aidant » qui ne font pas baisser les allocations.

– Permettre de mieux concilier vie professionnelle et personnelle avec l’assouplissement du congé de présence parentale et son allocation journalière, qui pourront être pris de façon fractionnée par demi-journée dès janvier 2020.

– L’aidant(e) devrait recevoir 43 euros par jour s’il/elle est en couple et 52 euros si il/elle vit seule.

– La facilitation de la reprise du travail pour les aidant(e)s ayant dû arrêter leur emploi, est aussi un axe prévu à l’étude.

– Accroître et diversifier les solutions de répit : déblocage d’un budget de 105 millions d’euros pour créer de nouvelles solutions à ce sujet.

– Permettre aux aidant(e)s de mieux prendre soin de leur santé : mieux étudier les risques sur la santé des aidant(e)s et instaurer la communication sur les bons réflexes de la part des professionnels de santé.  Épauler les jeunes aidants : sensibiliser les professeurs au sujet, et mise en place de la possibilité d’aménager des rythmes d’études pour les étudiant(e)s aidant(e)s.

Mieux concilier vie professionnelle et accompagnement du proche

– Possibilité d’un temps partiel et d’un fractionnement. La durée du congé est de trois mois maximum, renouvelable, sans pouvoir excéder un an, sur toute la carrière. Mais désormais, il pourra, avec l’accord de l’employeur, être transformé en période d’activité à temps partiel.  Il pourra aussi être fractionné. Dans ce cas, la durée minimale de chaque période de congé sera d’une journée. Le salarié devra alors avertir son employeur au moins 48 heures avant la date à laquelle il souhaite prendre chaque période de congé.

– Sauf urgence, le salarié devra informer son employeur de son souhait au moins un mois avant la date prévue de début du congé proche aidant ; une éventuelle demande de renouvellement devra être formulée au moins 15 jours à l’avance.

– En cas de dégradation de l’état de santé de la personne aidée (attestée par un médecin) nécessitant une action urgente du proche aidant ou de cessation brutale de l’hébergement en établissement (attestée par cet établissement), le congé pourra débuter ou être renouvelé sans délai.

L’allocation personnalisée d’autonomie

Toute personne âgée d’au moins 60 ans et nécessitant une aide quotidienne peut bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

– Comment monter son dossier ?

– Quel montant d’aide peut-on obtenir ?

– Quel est le reste à charge ?

Source FRANCE TV.

 

Les codes barres, une solution pour protéger les personnes âgées atteintes de démence ?…

Au Japon, les technologies sont de plus en plus utilisées pour répondre aux enjeux créés par la population la plus vieille du monde.

Des solutions sont développées en particulier pour protéger les personnes âgées touchées par des formes de démences séniles (Alzheimer, Parkinson, etc.). Pour lutter contre les risques de disparition, la ville de Matsudo distribue par exemple des badges avec des QR codes (lisibles sur un smartphone) qui peuvent fournir des informations de base sur une personne perdue. En quoi cette solution vous parait avantageuse ?

Jérome Pigniez : La Super-Aged Nation qu’est le Japon, est effectivement confrontée à un phénomène de vieillissement de la population sans précédent, la pyramide des âges du pays est très érodée à sa base et n’a de pyramide plus que le nom.

Face à ce défi de transition démographique, et du fait d’un manque d’aidants (professionnels ou familiaux) pour répondre aux besoins des personnes très âgées et/ou dépendantes, le Japon fait effectivement appel à l’innovation technologique. Même si il n’y a pas encore de robots assistants dans toutes les maisons japonaises… Nous aurons d’ailleurs le plaisir d’étudier ces innovations à l’occasion des SilverEco and Ageing Well International Awards en Juin prochain à Tokyo.

La solution de QR codes distribués par la ville de Matsudo n’est pas vraiment nouvelle sur le principe, et existe dans d’autres secteurs.

A titre d’exemple une solution équivalente existe aussi au Japon avec des QR Codes collés sur les ongles : https://www.silvereco.fr/japon-un-senior-retrouve-grace-a-un-qr-code/3193903

Cette solution est cependant avantageuse dans l’usage qui en est fait ici, du fait qu’elle est une solution très low cost, qu’elle est associée à des équipes de groupes de volontaires chargés de la surveillance des problèmes de démences, et que la généralisation de ce système à toute une ville permet de massifier et vulgariser l’usage afin que chaque citoyen soit en mesure d’identifier le badge QR code et savoir à quoi il sert, faute de quoi le système ne peut fonctionner…

Quels sont les équivalents de ce genre de solutions qui sont utilisés en France ?

Comme je le disais la solution de QR codes qui une fois scannés permettent d’accéder à une page internet avec l’identification de la personne, ses coordonnées, éventuellement des données médicales (…) n’est pas nouvelle. Elle existe déjà en France, l’idée ici n’est pas de citer de marques, mais plusieurs dispositifs sont commercialisés, en pharmacie par exemple, pour les enfants, les motards, les sportifs ou encore les seniors, sous forme de patch et même de bijoux !

Une société a notamment développé un QR Code qui une fois scanné se connecte à un site internet qui demande à l’utilisateur du smartphone d’autoriser la géolocalisation. Le système permet ainsi de pouvoir émettre une alerte avec le positionnement satellite.

Quelles sont les limites éventuelles de ces technologies pour protéger ces personnes fortement dépendantes ? Comment compléter activement ces dispositifs techniques ?

Cette solution nécessite effectivement qu’elle soit connue par l’ensemble des citoyens à même de venir en première aide auprès d’une personne.

Mais surtout ce dispositif nécessite qu’une tierce personne puisse trouver la personne âgée qui s’est égarée. Si, comme cela s’est déjà produit, une personne en situation d’errance tombe à un endroit où personne ne peut la trouver, le dispositif sera inefficace. Ceci-dit le mieux est l’ennemi du bien et je le répète la solution est low cost, alors pourquoi s’en priver sur le principe.

Pour les personnes fortement dépendantes des technologies de type trackers GSM GPS portés par exemple au poignet sont des technologies qui permettraient de répondre à une problématique plus complexe de personnes avec des troubles cognitifs plus conséquents. A tort cette technologie a été comparer en termes d’usages aux bracelets pour les prisonniers. Si la technologie embarquée est effectivement quasiment la même, l’usage est pour le coup tout à fait différent : ce type de techniques permet de retrouver une personne par exemple lorsqu’elle sort d’un périmètre défini au préalable. Plutôt que de bracelet prisonnier, je préfère la logique de bracelet de liberté d’errance dans ce cas de figure.

Ceci étant dit, je pense in fine que la question est plus éthique que technologique.

Qu’il s’agisse de badge QR codes, de GPS, ou de n’importe quelle technologie qui a un moment peut-être portée par une personne et signaler sa localisation et certaines informations personnelles, il y a un risque de liberté individuelle, j’entends déjà certains parler de fichage… Par ailleurs une personne malveillante pourrait utiliser ce système.

La véritable question éthique réside dans le fait d’imposer ou non l’usage de ce type de dispositifs. Pour une personne sous tutelle le problème ne se pose pas, il appartiendra au tuteur de prendre la décision.

Ce type de technologie va fortement évoluer dans les prochaines années, je pense qu’il est à ce sujet important de réfléchir dès maintenant à une logique de consentement préalable, pour ou contre l’usage de ce type de technologie, un peu dans le même état d’esprit des directives anticipées sur la fin de vie.

Source ATLANTICO.

Emmanuel Macron n’a pas totalement convaincu le monde du handicap…

Ecole, diagnostic, allocation, retraite…

Le président de la République a fait des annonces mardi 11 février, à mi-mandat, lors d’une conférence nationale sur le handicap, qui touche 12 millions de Français.

Certaines mesures sont appréciées, mais toutes les associations ne sont pas convaincues que le quotidien des handicapés va en être amélioré.

En France, douze millions de personnes sont en situation de handicap.

« Le chemin n’est pas terminé », a admis ce mardi 11 février 2020 Emmanuel Macron concernant l’amélioration de la vie des 12 millions de personnes handicapées en France. Devant 500 personnes (associations, chefs d’entreprises, élus…) invitées à l’Élysée pour cette conférence nationale sur le handicap, il a salué les actions engagées par son gouvernement et annoncé une série de mesures applicables d’ici la fin de son mandat.

Aucun élève sans solution

C’était déjà la promesse du gouvernement à la rentrée 2019, or 8 000 enfants n’avaient pas d’accompagnant pour leur scolarité (AESH) à la rentrée dernière (contre 15 000 en 2018). Il n’empêche. Emmanuel Macron a redit ce mardi qu’« aucun enfant ne sera sans solution de scolarisation en septembre prochain. Le 8 000 doit passer à zéro. On ne doit rien lâcher. » Il a ainsi annoncé l’embauche de 11 500 AESH supplémentaires d’ici à 2022 et « un contrat digne » pour ces professionnels trop souvent à temps partiel et payés au Smic. « Nous devons travailler à leur stabilisation pour leur donner au moins 35 heures par semaine. » Jusque-là inexistant, un module sur le handicap sera aussi intégré dans la formation initiale des professeurs de l’Éducation nationale dès septembre.

Elargir le diagnostic de l’autisme et des troubles du comportement

Existant pour les enfants de moins de 6 ans, le forfait précoce du diagnostic de l’autisme et de sa prise en charge (ergothérapeute, psychologue…), sans reste à charge pour les familles, sera étendu aux enfants jusqu’à 12 ans et aux troubles dys (dyslexie, dyspraxie…) à compter de 2021. Une maison de l’autisme, lieu de ressources pour les familles et les professionnels, sera aussi créée.

Un numéro unique

Pour éviter la « montagne administrative » et « l’errance de guichet en guichet », un numéro de téléphone (le 360) dédié à l’appui des adultes et enfants handicapés sera mis en place en 2021. Il sera relayé par 400 équipes locales qui seront créées d’ici à 2022. Emmanuel Macron, conscient qu’il y a « trop de différences » selon les départements, souhaite aussi associer les Maisons France service, afin de définir un lieu unique d’accès. Concernant, le temps de traitement des dossiers, très variables selon les territoires (de 2 à 8 mois pour une réponse de l’AAH), le Président a affirmé qu’au 1er janvier 2021, « aucune demande ne doit être traitée en plus de trois mois ».

Pour Jean-Luc Duval, du collectif Citoyen handicap (celui qui monte dans les grues pour réclamer des accompagnants scolaires), ces mesures ne changeront rien au quotidien des personnes handicapées. Il ne croit pas au numéro unique : Nous avons l’habitude de ceux qui ne répondent plus : Aide handicap école, ceux des maisons du handicap…

1 000 places supplémentaires

Afin d’éviter les exils vers la Belgique, 1 000 places supplémentaires seront créées dans les établissements spécialisés dans trois régions prioritaires (Île-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est), en plus des 2 500 places déjà programmées pour 2021-2022 sur tout le territoire. Son objectif ? Il ne souhaite « d’ici fin 2021, plus aucun départ contraint vers l’étranger » et veut permettre des retours vers la France.

Pas touche à l’allocation adulte handicapée

Le président a affirmé clairement que l’allocation adulte handicapée (AAH), actuellement versée à 1,2 million de personnes, ne serait pas « diluée » dans le futur revenu universel d’activité (RUA). Le RUA doit fusionner plusieurs allocations : RSA, prime d’activité, allocations logement. Une réponse à l’inquiétude d’associations qui avaient claqué la porte des négociations sur le RUA, la semaine dernière, pour marquer leur refus de voir l’AAH intégrée dans ce dispositif. Cette clarification sur l’AAH a été saluée par Alain Rochon, de l’APF France handicap, qui pointe toutefois l’absence de chiffre sur les financements.

Pari sur l’apprentissage

D’ici à 2021, 10 000 places en apprentissage seront réservées aux personnes handicapées. L’idée est d’atteindre le cap de 6 % de recrutement de personnes handicapées. Aujourd’hui, il n’est qu’à 3,5 %.

Retraite anticipée garantie

Dans le cadre du système universel, la retraite anticipée à partir de 55 ans sera simplifiée pour les travailleurs handicapés, qui pourront bénéficier d’une bonification de points. Emmanuel Macron s’est aussi dit favorable à une retraite progressive dès 55 ans pour les travailleurs handicapés et à une majoration spécifique pour la retraite des parents d’enfants handicapés. Enfin, les congés de proches aidants ouvriront des droits.

Réactions : des satisfactions et des déceptions

Regroupant 48 associations, le collectif Handicaps a salué l’humilité dans le bilan des actions passées et des engagements qui répondent pour certaines d’entre elles aux attentes. Néanmoins, il pointe le manque de débats. On a beaucoup entendu parler les ministres et les associations étaient juste là pour applaudir, regrette Jean-Louis Garcia, président de l’Apajh, premier mouvement regroupant tous les handicaps. Dénonçant des discussions difficiles avec la secrétaire d’État Sophie Cluzel et son mépris, il est satisfait du discours ferme et engagé du Président.

Mais davantage de mesures concrètes étaient sans doute attendues. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam (Union de familles de handicapés psychiques), est en colère. Elle déplore que lors de la conférence, il n’y ait pas eu un mot sur le handicap psychique, qui touche trois millions de personnes. Il est grand temps de rendre visible le handicap lié aux troubles bipolaires, aux troubles obsessionnels compulsifs, à la schizophrénie…

Source OUEST FRANCE.

A Jarnages, étudiants et seniors vont habiter sous le même toit…

A Jarnages une résidence intergénérationnelle de sept logements est en projet dans le centre-bourg.

La moitié sera occupée par des personnes âgées ou handicapées, l’autre par des étudiants.

Ils profiteront de loyers à petit prix en échange d’un coup de mains à leurs aînés.

A Jarnages, étudiants et seniors vont habiter sous le même toit. Les bâtiments qui vont être rénovés à Jarnages.

Permettre aux personnes âgées ou handicapées de rester chez elles, et en même temps offrir des logements peu chers aux étudiants : c’est le but de la future résidence intergénérationnelle de Jarnages (Creuse). Les travaux viennent de débuter, elle devrait ouvrir l’an prochain en plein centre-bourg, à côté de l’église.

En tout, sept logements vont être créés : quatre pour des jeunes – étudiants et apprentis – trois, au rez-de-chaussée, pour des personnes âgées. Trois bâtiments, jusqu’à présent inoccupés, vont pour cela être rénovés.

Rampes d’accès, portes automatiques et douche sans marche

A l’intérieur, tout a été pensé pour faciliter la vie des personnes à mobilité réduite : portes qui s’ouvrent toutes seules, lumières automatiques, douche sans marche et avec un siège, toilettes avec des barres de maintien, etc. « On travaille aussi sur l’installation d’un rail au plafond pour amener la personne directement de la chambre à la salle de bain sans l’asseoir sur un fauteuil », ajoute l’architecte Cécile Ripp Massendari, de l’agence Spirale 23 à Guéret.

La vue d'un des futurs appartements.

Une charte entre les locataires pour favoriser l’entraide

La particularité de cette résidence intergénérationnelle réside dans une charte signée entre tous les locataires : « Les jeunes n’auront pas à faire le ménage mais devront être bienveillants, ramener le pain ou le journal. L’intérêt de ce projet est justement de montrer qu’on peut mélanger au cœur d’un village toutes sortes de populations », sourit l’architecte.

Cette charte est la contrepartie de loyers très modérés pour les étudiants, explique le maire de Jarnages Vincent Turpinat :

Avec les aides au logement, les loyers ne coûteront quasiment rien et les charges seront faibles, mais en contrepartie les jeunes devront rendre des petites services. Par exemple aider la dame du dessous en fauteuil roulant qui a sa télévision déréglée, aller boire un café avec elle s’il fait beau, etc. L’idée est de recréer le bon voisinage qui existait autrefois dans la société.

Cette résidence intergénérationnelle résulte d’un appel à projet de la région Nouvelle Aquitaine. Le projet porté par Creuse Confluence, avec des aides de la région, du département, de l’État et de la fondation de la Fédération française du bâtiment, coûte 900 000 euros hors taxes.

Source FRANCE BLEU.