Une Rouennaise crée une marque de vêtement inclusive pour faire accepter la différence…

Faire accepter la différence à travers des vêtements. C’est le défi que s’est fixé Laetitia Henry. Cette Rouennaise est mère d’une petite fille trisomique.

Un handicap qui suscite souvent des regards déplacés. Pour y répondre, elle a fondé sa marque de prêt-à-porter inclusive : « Ouais et alors ».

Laëtitia Henry a fondé sa marque de vêtements inclusive pour sensibiliser à la différence.

 

C’est dans sa maison de Saint-Jacques-sur-Darnétal, que Laëtitia Henry stocke les T-shirt de sa marque « Ouais et alors. » La jeune femme a fondé sa ligne de vêtement inclusive en réaction aux regards parfois noirs lancés à  sa fille Raphaëlle, quatre ans, atteinte de trisomie 21.

L’idée est née alors que la famille était en sortie à la piscine. « Un couple fixait ma fille avec un regard insistant, comme une bête de foire. Avec mon compagnon on avait vraiment envie de répondre : « Ouais et alors » Ce slogan, c’est une réponse aux regards portés sur la différence », explique-t-elle.

Deux ans plus tard, le slogan se retrouve sur des T-shirts. Après avoir lancé une cagnotte en ligne et démarché des artisans, Laëtitia Henry a fondé sa marque intégralement fabriquée en France. « Je voulais que ce projet ait du sens c’est pour cela que j’ai voulu fabriqué en France. Les T-shirts viennent d’un atelier dans les Hauts-de-France et sont ensuite brodés en Normandie. »

Près de 600 T-shirts vendus

Les ventes ont commencé à la mi-décembre et Laëtitia Henry a déjà vendu plus de 600 T-shirts. « C’est très encourageant et beaucoup de personnes me partagent leurs témoignages. Certaines ont aussi des enfants atteints de handicap et m’envoient des photos de leurs enfants. Je reçois aussi beaucoup de messages de personnes métisses. J’avais vraiment envie que chacun puisse s’approprier ce slogan à sa façon. »

Désormais, la créatrice espère trouver des boutiques pour mettre en vente ses T-shirts avant de se lancer dans la fabrication d’accessoires.

Source FRANCE BLEU.

Bretagne : depuis neuf ans, elle demande le rapprochement de son frère atteint de trisomie…

Jérôme est atteint de trisomie 21. Il vit depuis plusieurs années en foyer de vie à Taulé dans le Finistère.

Sa sœur Sophie demande son placement dans un foyer de vie à Rennes depuis neuf ans sans obtenir satisfaction.

Elle a décidé de lancer un appel sur Facebook.

Sophie Plassart a posté un message sur les réseaux sociaux, "une bouteille à la mer".

 

« Franchement, ce que je fais c’est une bouteille à la mer ! » Sophie Plassart garde le sourire mais elle est épuisée. Depuis neuf ans, elle se bat pour que son frère Jérôme, 47 ans, atteint de trisomie 21, soit déplacé de son foyer de vie à Taulé dans le Finistère. Elle aimerait qu’il se rapproche d’elle et de sa famille à Rennes. Pour sensibiliser le public à sa situation, elle a réalisé une publication sur Facebook, partagée des milliers de fois.

Un éloignement de plus en plus pesant

« Jérôme est placé en institut depuis l’âge de deux ans. Nous avons perdu nos parents il y a 22 ans et depuis je suis sa tutrice. En 2012, il a été hospitalisé et on s’est rendu compte que l’éloignement était pesant, » raconte Sophie qui travaille et vit à Rennes depuis 2004. Jérôme demande alors à déménager pour rejoindre un foyer en Ille-et-Vilaine.

« A l’époque, on m’a dit que le délai était de quatre à cinq ans d’attente. Tous les ans, je renvoie un dossier pour relancer la demande, » poursuit Sophie. A l’issue du premier confinement passé en compagnie de son frère, la quinquagénaire envoie un nouveau courrier à l’Adapei (Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales) afin de trouver une solution. « Au mois de juillet, après un passage en commission, on m’a expliqué qu’au regard des différents critères, notre situation n’était pas critique. »

Jérôme, 47 ans, ne serait pas prioritaire

Invitée à contacter les communautés 360, un dispositif mis en place pour accompagner les aidants, Sophie apprend que son frère ne sera jamais prioritaire. « On m’a dit que les personnes privilégiées étaient celles qui n’avaient pas de place en foyer d’hébergement, mais Jérôme a 47 ans, il est plutôt sur la fin de sa vie et nous voulons l’avoir plus près de nous. Il rate de nombreux fêtes de famille. On se rend de plus en plus compte que l’éloignement nous pèse. » 

Samedi dernier, comme lors de chaque vacances scolaires, la Bretonne est allée chercher son frère dans le Finistère. « Avec le confinement j’ai fait un aller-retour dans la journée, j’ai mangé un sandwich dans le froid en un quart d’heure et je me suis dit que je ne pouvais plus supporter cette situation… j’ai fait un post sur Facebook. » Sa publication a été partagée des milliers de fois et commentée des centaines d’autres. Un soutien qui fait chaud au cœur de Sophie mais ne règle pas sa solution.

1.000 personnes en attente à l’Adapei 35

Joint par nos soins, le conseil départemental d’Ille-et-Vilaine indique que la demande de Jérôme ne relève pas des compétences des maisons départementales des personnes handicapées. « Les MDPH font des propositions d’ouverture de droits mais ne sont pas compétentes pour la mise en œuvre de ces droits. Le ou la directeur.rice de l’établissement d’accueil est seul(e) souverain(e) dans la décision d’admission de la personne. »

De son côté, l’Adapei explique que plus de 1.000 personnes « souhaiteraient être accompagnées par les services de l’association sur le territoire d’Ille-et-Vilaine, dont certaines sans solution d’accueil, prioritaires, » mais elle ne semble pas en mesure pour le moment de fournir une solution à Jérôme. « La proposition d’échanges de places entre personnes d’établissements et services qui en expriment le souhait où qui pourraient être intéressées est pertinente. L’ARS, la MDPH, le Département et l’ensemble des acteurs du médico-social travaillent sur ces problématiques pour répondre au mieux à l’ensemble des besoins des personnes en situation de handicap et des familles. »

Source FRANCE BLEU.

À Lescar, une résidence « inclusive et partagée » pour jeunes déficients intellectuels, seniors et étudiants …

Le projet devrait voir le jour au premier semestre 2023 après sept ans de préparation.

Un projet « innovant », jamais vu ailleurs en France, pour permettre à des jeunes déficients intellectuels et des personnes âgées de vivre de manière autonome, autour d’activités et de lieux communs.

Les présidents de l'association l'Ostalada ont présenté le projet cette semaine avec la maire de Lescar Valérie Revel et le bailleur social Office 64.

 

Cela fait cinq ans que Pascal Rupert et Pascal Leblond travaillent sur le projet. Tous deux membres de l’association de parents d’enfants porteurs de handicap mental « Grandir Ensemble », ils ont imaginé une résidence « inclusive et partagée », où cohabiteront des jeunes déficients intellectuels, des seniors autonomes et des étudiants. « L’Ostalada », ‘la maisonnée’ en Béarnais, devrait voir le jour en 2023 à Lescar (Pyrénées-Atlantiques).

37 logements

Sur ce foncier communal de 5.800 mètres carrés, à l’entrée de la ville, rue de Lacaussade, une quinzaine d’appartements seront destinés à des personnes de 20 à 50 ans, porteurs d’un handicap mental léger/moyen. Une quinzaine de logements seront attribués à des personnes âgées et cinq appartements seront disponibles pour des étudiants. Les deux derniers seront réservés à des personnes qui souhaitent tester la cohabitation. Ils partageront des espaces communs et des activités : un jardin partagé, une mini-ferme, une ludothèque, un café associatif tenu par les résidents, un espace de jeux pour enfants ou encore des agrès de sport « spécial senior ». « L’idée, expliquent les deux Pascal, est de permettre à nos jeunes de quitter le cocon familial, de travailler sur l’autonomie, la relation à l’autre, d’apprendre à entretenir leur logement, de prendre part à des ateliers, informatiques par exemple, partagés avec des seniors, d’apprendre à rendre la monnaie [au café, par exemple]… »

Nous avons remarqué que nos jeunes s’entendent particulièrement bien avec les seniors, qui sont bienveillants et à l’écoute, et avec les jeunes, qui ne les voient pas du tout comme des personnes en situation de handicap mais bien comme des personnes

Les différents publics, seniors et étudiants, n’ont pas été choisis au hasard. « Nous avons remarqué que nos jeunes s’entendent particulièrement bien avec les seniors, qui sont bienveillants et à l’écoute, et avec les jeunes, qui ne les voient pas du tout comme des personnes en situation de handicap mais bien comme des personnes ». Des animateurs, un agent d’entretien et des aides à domicile seront sur place quotidiennement pour accompagner les résidents.

Un intermédiaire entre la maison et l’Ehpad

Pour la maire de Lescar Valérie Revel, ce dossier ouvert par l’ancien maire Christian Laine, qu’elle a « mis sur le haut de sa pile dès le lendemain de son élection », répond à une demande des Lescariens âgés. Celui d’un intermédiaire « entre la maison ou l’appartement classique, et l’Ehpad, que nous avons également à Lescar ». Elle souhaiterait également que l’Ostalada ne soit que « la première pierre d’un projet d’éco-quartier en entrée de ville », sur lequel elle travaille.

La construction de la résidence, entreprise par le bailleur social Office 64 et largement soutenue par le Conseil départemental, devrait commencer d’ici la fin de l’année. Les seniors et étudiants intéressés pour y emménager peuvent prendre contact avec l’association l’Ostalada ou Grandir Ensemble. Une liste d’attente est déjà ouverte pour les jeunes en situation de handicap.

Source FRANCE BLEU.

Deux aides-soignantes condamnées pour avoir pris en photo une patiente polyhandicapée en dessous sexy …

Les deux aides-soignantes avaient habillé cette patiente de sous-vêtements érotiques qu’elles avaient apportés, avant de la photographier.

« C’était pour égayer sa vie », ont assuré les avocats de la défense.

Deux aides-soignantes condamnées pour avoir pris en photo une patiente polyhandicapée en dessous sexy

 

Elles avaient habillé en sous-vêtements sexy puis photographié une patiente lourdement polyhandicapée : deux ex-aides-soignantes d’une maison d’accueil spécialisée de la commune de Cantin, dans le département du Nord, ont été condamnées à de la prison avec sursis et une interdiction d’exercer pendant cinq ans.

Les faits remontent à septembre 2020. Lors d’une nuit de travail, elles avaient habillé de sous-vêtements « érotiques », apportés par elles, une patiente de 38 ans dont l’âge mental est celui d’un enfant de six ans, selon les expertises médicales. Elles l’ont ensuite prise en photos, qu’elles ont montrées à des collègues.

Il n’y a pas d’éléments intentionnels d’humilier

Etait-ce pour humilier et se moquer d’elle ? Ou avec son consentement et pour « faire plaisir » à une pensionnaire décrite par la défense comme « très coquette et féminine » ?

D’après l’avocat de la victime, « qui n’a plus de famille et est placée sous tutelle », cela lui a été « imposé ». Il décrit un acte « choquant ».

Selon la défense de la plus âgée des deux aides-soignantes, « il n’y a pas d’éléments intentionnels d’humilier ».  Les deux avocats de la défense envisagent de faire appel, voyant dans l’interdiction d’exercer une « mort sociale ».

La direction de l’établissement avait licencié la plus âgée, à deux ans de la retraite, et n’avait pas renouvelé le CDD de sa collègue, âgée d’une vingtaine d’années, après la découverte des faits.

Source EST REPUBLICAIN.

Aude : améliorer le dépistage des cancers chez les personnes en situation de handicap…

Diagnostiquer un cancer chez une personne porteuse d’un handicap, mental notamment, est loin d’être facile.

Un comité de pilotage va être prochainement installé : une convention vient d’être signée.

Les signataires d'une convention inédite au plan national.

 

Organiser un dépistage systématique du cancer du sein ou colorectal n’est déjà pas simple ordinairement. C’est d’autant plus difficile quand les personnes sont porteuses d’un handicap, mental notamment, ou de troubles du comportement. C’est la raison pour laquelle une convention de partenariat entre l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) de l’Aude, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers en Occitanie et la députée Mireille Robert vient d’être signée. « C’est une étape sur le long chemin de l’accès aux soins et à la santé pour les personnes vulnérables », ont insisté les différents protagonistes.

Formation des accompagnants du médico-social

La formation des accompagnants du médico-social ou encore l’accessibilité des documents d’information pour plus de compréhension sont au cœur des actions de cette convention. Un comité de pilotage va être créé pour coordonner et prioriser les actions. Mireille Robert, députée de l’Aude, Jean-Claude Rouanet, président de l’APAJH Aude, vice-président délégué de la fédération APAJH, et Antoine Khreiche, médecin directeur général au Centre régional de coordination des dépistages des cancers en Occitanie sont cosignataires de cette convention inédite sur le territoire national.

Source L’INDEPENDANT.

 

Kevin, atteint d’un handicap mental, tabassé par 5 adolescents à Lommel: « Il a pleuré toute la nuit »…

Indignation en Flandre après qu’une personne handicapée mentale se soit fait tabasser.

C’était mardi après-midi, à Lommel. Kevin, âgé de 29 ans, a l’habitude de venir dans un parc comme bénévole pour ramasser des déchets.

Kevin, handicapé mental, tabassé à Lommel

 

Cette fois, il y a croisé un groupe de jeunes qui l’ont battu avec force. Au moins 5 de ces ados ont été identifiés.

Kevin est sorti de l’hôpital de Louvain après une visite pour faire constater ses blessures par un médecin légiste. Sa mère l’accompagne. Elle raconte comment, alors qu’il ne faisait que ramasser des déchets dans un parc, il s’est fait alpaguer par un groupe d’adolescents. Paula Pinxten, mère de Kevin, explique: « Ils l’ont jeté par terre et l’ont roué de coups, même dans le visage. Il a perdu connaissance. C’est un patient épileptique grave. Il a maintenant une commotion cérébrale. Un de ses yeux ne s’ouvre plus. L’orbite de l’œil est fracturée, sa mâchoire supérieure aussi. Comme son œil est gonflé, son nez est complètement bouché. Certaines dents bougent. »

Après l’agression, Kevin est ramené chez lui par des témoins. Il est alors emmené à l’hôpital. Le jeune homme est brisé physiquement mais aussi mentalement. Il est terriblement anxieux depuis son agression. « Il ne comprend pas, il ne comprend vraiment pas. Il a pleuré toute la nuit. Il a constamment mal à la tête. Les anti-douleurs ne sont pas assez efficaces. Il en a pourtant pris 6 ou 7. »

J’espère qu’ils seront très sévèrement punis

Quelques jeunes gens ont été témoins de l’agression. Ils ont pu rapporter ce qui s’est passé à la police. Cinq adolescents ont pu être interpellés. Pieter Strauven est le porte-parole parquet Hasselt. Il informe: « Les 5 adolescents ont été entendus avant-hier par la police de Lommel. Le principal suspect a été arrêté et présenté ici à Hasselt devant le juge de la jeunesse qui décidera de mesures appropriées. Les 4 autres ont été relâchés. » Paula Pinxten, mère de Kevin, conclut: « J’espère qu’ils seront très sévèrement punis. Et que ça ne pourra plus jamais se reproduire. Que ça n’arrive plus à personne d’autre. Dans quel genre de société allons-nous arriver si ça, ça devient la norme ? »

Le sort de Kevin a touché beaucoup de monde. Des messages de solidarité sont arrivés en nombre à la maison communale de Lommel qui s’est proposée de les collecter et les lui remettre. Plus de 3.000 euros ont été récoltés. Des motards vont passer devant chez lui. Les proches de Kevin, eux, regrettent de ne pas être informés davantage sur le déroulement de l’enquête.

Source RTL BE.

The Voice : aveugle et autiste, un candidat éliminé aux portes de la finale a bouleversé la Belgique… Vidéo..

Lou Boland, un jeune homme malvoyant et souffrant d’une forme d’autisme, a été éliminé aux portes de la finale du télécrochet « The Voice » en Belgique cette semaine.

Mais son talent et son parcours ont ému des millions de téléspectateurs.

Lou Boland a interprété un titre de Radiohead en demi-finale de VOICE

Alors que les battles se poursuivent dans The Voice ce samedi 10 avril sur TF1, la version belge du programme est actuellement diffusée sur La Une. Et chez nos voisins, un candidat a ébloui les téléspectateurs avant d’être éliminé aux portes de la finale, cette semaine. Comme le rapporte le média belge DH, Lou Boland avait ému le public dès les auditions à l’aveugle, avec une reprise de Habibi, de Tamino. Le jeune homme de 22 ans, malvoyant et atteint d’autisme, avait intégré l’équipe du DJ Henri PFR.

Le talent a par la suite interprété des reprises de Muse, Gims ou Jacques Dutronc. Mardi, il était sur la scène du concours pour gagner sa place en finale avec un titre de Radiohead, Paranoid Android. Mais l’aventure s’est arrêtée là pour Lou, dont le père a publié un témoignage touchant sur les réseaux sociaux.

Son handicap ne justifiait pas une victoire, selon son père

« Un jeune artiste de 22 ans, aveugle, sans odorat, porteur d’une forme légère d’autisme, ayant des tocs contre lesquels il se bat, avec une faible autonomie en lien avec tout cela, et vivant (pour la première fois) la pression et le stress d’un concours, devait-il gagner The Voice ? La réponse est non », a estimé le papa du jeune homme sur Facebook. « Au-delà de son incroyable talent, de son don inné pour la musique, de la sympathie qu’il dégage et de son courage au quotidien, ses handicaps ne justifiaient en aucune manière le fait qu’il puisse prendre la place » d’autres candidats selon lui.

Il a ensuite adressé un message à tous les fans de Lou Boland : « Vous avez laissé parler votre cœur pour un artiste imparfait mais vrai, pour un chanteur qui faisait monter les émotions parfois jusqu’aux larmes ».

Source MIDI LIBRE.

Fondettes : un week-end de répit pour les parents d’enfants handicapés…

Confinement, vacances, crise sanitaire : les temps sont durs pour les parents, en particulier quand leurs enfants nécessitent des soins particuliers.

A Fondettes, un week-end par mois, quatre enfants seront désormais pris en charge par des professionnels pour laisser les parents souffler.

Les quatre enfants handicapés accueillis par l'association "Autrement dit" découvrent le parc du château de Taillé, à Fondettes.

 

Dans le grand parc du château de Taillé, à Fondettes, au nord de Tours, quatre enfants découvrent les lieux. Leurs parents, encore présents au milieu des accompagnants, se préparent à les laisser pour le week-end.

Un relais pour les parents

Adrian et Peggy, parents de Tao, 5 ans, et Sonny, 7 ans, n’ont pas pu faire garder leurs deux garçons autistes depuis plus de deux ans. « Une nuit ou même juste une matinée tranquille, sans eux, je ne sais même plus ce que c’est », témoigne leur papa.

Alors quand l’association « Autrement dit » a proposé de prendre en charge quatre enfants handicapés pour accorder deux jours de répits aux parents : Adrian et Peggy n’ont pas hésité. « Je ne sais pas comment les remercier, c’est incroyable ce qu’ils font pour nous ».

A l’origine de cette initiative, Sonia Pareux, présidente de l’association et professionnelle du secteur social. Elle a conscience de pouvoir faire ce petit « truc en plus » que les autres organisations ne peuvent pas se permettre. « Les établissements médicaux sociaux sont fermés le week-end, le confinement empêche les familles d’avoir du relais, notamment chez les grands-parents et enfin, les centres de loisirs sont en fonctionnement restreint… », témoigne-t-elle.

Balade en forêt, bricolage et jeux

Ces quatre week-ends en plein air, proposés d’avril à juillet, sont donc une opportunité rare pour les parents de faire enfin une pause. Mais surtout, ils partent l’esprit tranquille, sachant leurs enfants entre de bonnes mains.

En effet, pour quatre garçons de 5 à 12 ans présents au château ce mois-ci, il y a six adultes, dont une infirmière. Tous travaillent bénévolement. Au programme : balade en forêt, bricolage et jeux… au rythme des enfants.

Source FRANCE BLEU.

Comment aborder le handicap autrement en classe ? A Orléans, un livret a été distribué aux enseignants…

Un livret de 25 pages a été distribué dans les écoles de l’agglo Orléanaise.

Objectif : Aborder le handicap autrement en classe.

Marina et Yanis avec le petit livret dans leurs mains sur un banc.

 

C’est un petit livre tout en couleurs avec Lila et Ben. Deux écoliers qui ont des copains comme tout le monde. Parmi eux des enfants en situation de handicap : en fauteuil, malentendants, autistes ou encore dyslexiques etc.

Du coup Lila et Ben se posent plein de questions. Pourquoi es-tu assis dans un fauteuil ? Pourquoi portes tu toujours un bandana sur la tête ?

Un livret imaginé il y a deux ans par une Orléanaise : Marina Saadani maman de Yanis, un petit garçon de quatre ans polyhandicapé.

L'affiche du livre où l'on retrouve les différents copains de Lila & Ben.

« Je me suis aperçue qu’il n’y avait pas de support regroupant les six grandes familles de handicap pour permettre aux enseignants de réaliser des temps de sensibilisation et d’échanges. J’ai cherché une illustratrice. Il s’agit de Valérie Gibaud. J’avais plein d’idées elle les a parfaitement dessinées, » explique Marina.

Résultat un livret de 25 pages destiné aux enseignants. Il a été distribué dans les écoles élémentaires de l’agglomération Orléanaise et prochainement dans le département du Loiret.

« Tout le monde concerné »

« Tout le monde est concerné par le handicap », poursuit Marina.

Il n’y a pas que le handicap moteur. A tout moment de la vie on peut malheureusement être victime d’accidents. De troubles visuels, auditifs, ou bien encore de maladies invalidantes.

« Plus vite les enfants seront sensibilisés aux différents handicaps plus vite ils seront ouverts  tolérants et bienveillants envers leurs camarades handicapés. C’est un enrichissement mutuel bénéfique à tous. Le livret aborde le sujet de manière ludique et positive c’est très important ».

Un petit guide réalisé grâce à l’association de Marina, « Des rêves pour Yanis », mais pas seulement. Huit autres associations Orléanaises ont activement participé. Parmi elles : Handi soutien 45, ACGO (association des chiens guide d’Orléans), ou bien encore Accompagner l’autisme.

L’impression de l’ouvrage a été réalisée à Saran près d’Orléans à l’ESAT Jean Pinaud. Une version sonore est par ailleurs disponible grâce à la bibliothèque sonore du Loiret.

Enfin une grande affiche a été réalisée. « L’objectif, conclut Marina est qu’elle soit mise en évidence dans les salles de classe. Pour que le handicap fasse partie du quotidien des enfants et qu’ils puissent l’aborder en toute sérénité ».

Source FR3.

 

Puy-de-Dôme : comment la mobilité inclusive vient en aide aux jeunes en situation de handicap…

Tramway, vélo électrique : depuis 2 ans l’Institut médico-éducatif Edouard-Seguin de Châteaugay (Puy-de-Dôme), s’appuie sur différents modes de transports pour favoriser l’intégration des jeunes en situation de handicap psychique et mental dans la société.

 

Aberrahmen Anaflous accompagne Adam, atteint de troubles cognitifs, dans le tramway à Clermont-Ferrand.

 

Prendre les transports en commun à Clermont-Ferrand, un geste anodin pour de nombreuses personnes, mais un véritable défi pour Adam, 13 ans, atteint de troubles cognitifs. Difficultés à se repérer et crises d’angoisse à l’idée d’affronter la foule. Il y a encore quelques mois ce jeune aurait été incapable de monter dans un tramway. Une étape qui selon Abderrahmen Anaflous, son éducateur spécialisé de l’IME (Institut médico-éducatif) Edouard-Seguin à Châteauguay (Puy- de- Dôme), était pourtant essentielle.

Depuis 2 ans, il porte au sein de son établissement un projet de « mobilité inclusive » qui s’appuie sur les différents modes de transports pour favoriser l’intégration dans la société des jeunes en situation de handicap psychique et moteur, et atteints de troubles autistiques.

Accessibilité des transports en commun

Lorsqu’il arrive à la hauteur du tramway aux côtés d’Abderrahmen, Adam repère immédiatement le hibou qui orne l’arrêt « Roger Quilliot » à Clermont-Ferrand, une signalétique récemment installée pour les jeunes en situation de handicap psychique et mental. « On va de la place Roger Quilliot symbolisée par un hibou à la place de Jaude symbolisée par un cheval.» précise l’éducateur spécialisé à l’adolescent.

Cette signalétique, il en a eu l’idée il y a deux ans, et a pu la mettre en place dans le réseau grâce au soutien du SMTC (Syndicat mixte des transports en commun clermontois). « Le but c’était vraiment de trouver un moyen simple et efficace de se repérer quelle que soit la forme du handicap psychique et mental. Nous avons dans nos structures des enfants qui ne parlent pas ou ne savent pas lire, les dessins semblaient être le meilleur compromis. »

Selon l’éducateur spécialisé, loin d’infantiliser les jeunes en situation de handicap, ces dessins les responsabilisent et les rassurent. Et pour faciliter le déplacement, il a mis en place également des petits schémas explicatifs : à chaque étape franchie, le jeune doit dé- scratcher le dessin qui correspond. « Cette fois j’ai déjà acheté les tickets pour Adam, mais parmi les étapes qui figurent sur le schéma il devra bientôt aller chercher son ticket tout seul dans un réseau T2C ». S’il ne s’agit pour le moment que d’une phase expérimentale et que seuls 5 arrêts possèdent des logos à Clermont-Ferrand, l’implication du réseau de transports rassure l’éducateur qui compte généraliser cette signalétique et multiplier les actions pour faciliter la prise des transports en commun.

Derrière Adam et son éducateur, on distingue le logo cheval place de Jaude.

 

S’adapter à l’environnement extérieur

Pour lui, ces activités doivent être réalisées par les jeunes en situation de handicap mental et psychique dès leur plus jeune âge, de manière à les confronter très vite à l’environnement extérieur et leur permettre de développer une capacité d’adaptation.  « Adam a déjà énormément grandi. Avant il était incapable de s’assoir sans faire une crise d’angoisse, il arrivait parfois qu’il puisse arracher ses vêtements. Maintenant la foule ne l’intimide plus. Il lui arrive parfois même de s’asseoir tout seul et de me demander d’aller plus loin

Une victoire mais un combat du quotidien et progressif, précise l’éducateur qui a dû à ses débuts user de stratégies pour motiver l’adolescent à le suivre : « Nous nous rendions toujours à une activité qui lui tenait à cœur, comme nourrir les pigeons au jardin Lecoq. » L’occasion pour l’éducateur d’observer lors de ces trajets également les réactions des jeunes qu’il encadre, et de réfléchir à un accompagnement spécifique et d’en référer aux enseignants spécialisés de l’Institut (IME) ou aux psychologues.

« Tous les enfants ne sont pas en capacité de prendre les transports en commun, ou de lutter contre leurs angoisses, du moins pas du premier coup. Mais il est essentiel selon chaque profil de repérer ce qui peut être réalisé pour contribuer petit à petit à les rendre autonomes et leur redonner confiance en eux.» Comme c’est le cas d’Adam qui s’imagine déjà prendre le tramway sans être accompagné : « Je peux essayer de prendre le tram seul, je pense que je suis cap ! J’irai me balader et voir les oiseaux. »

Prévenir l’isolement des familles

Et pour être encore plus autonome lorsque les transports en commun ne sont pas forcément accessibles à ces jeunes car trop loin, Abderrahmen encourage aussi « la mobilité douce » comme le vélo. Cette fois c’est donc à vélo électrique aux cotés de Léo, 13 ans, atteint de troubles autistiques, que l’éducateur spécialisé s’apprête à aller au centre-ville. Un périple d’une vingtaine de kilomètres entre l’Institut médico-éducatif de Châteaugay et Clermont-Ferrand, qui loin d’impressionner l’adolescent, est pour lui une  « véritable bouffée d’air frais. »

« On doit se rendre à la médiathèque, c’est un peu fatiguant mais j’y arrive sans problème. J’adore le vélo et en plus j’apprends en même temps le code de la route » explique Léo qui a retenu tous les panneaux que lui a montré l’éducateur. L’occasion de mêler l’utile à l’agréable, tout en luttant surtout contre l’isolement de ces jeunes au quotidien. Aberrahmen Anaflous précise : « Ce sont des jeunes qui dépendent très souvent de leur famille, ou des encadrants des structures spécialisées et lorsque leurs accompagnants ne sont pas disponibles ils se retrouvent exclus et seuls.

Un sentiment d’isolement accentué par le confinement, c’est donc crucial de leur apprendre à être autonome lorsque c’est évidement possible. » Ce constat, il l’a réalisé lorsqu’il a fait la connaissance il y a quelques années d’une famille dont les deux enfants étaient atteints de troubles cognitifs, et dont le père, lui-même aveugle, était dans l’incapacité de les faire sortir. « Ils étaient en permanence à la maison. Pour moi c’était inconcevable de ne rien faire.

Je voulais que ces jeunes aient la même vie que les autres adolescent de leur âge.» L’éducateur spécialisé milite également pour réduire l’usage des véhicules à 9 places qui servent à transporter les jeunes des différentes structures, qui « bien que pratiques et rapides » ne contribuent pas à responsabiliser les jeunes et ne leur permettent pas d’être autonomes contrairement au vélo. « On privilégie surtout le vélo électrique, plus accessible aux jeunes qui n’ont pas les capacités physiques de faire de longs trajets ! »

La mobilité comme reconnaissance sociale

Quelques heures après sa balade à vélo électrique dans Clermont-Ferrand, Léo doit mettre en application tout ce qu’il vient d’apprendre sur la route, lors de l’examen de l’ASSR (Attestation scolaire de sécurité routière). Traditionnellement effectué dans tous les collèges, il était évident pour l’IME Edouard-Seguin, initiateur du projet de mobilité inclusive, que tous les jeunes de l’institut puissent passer aussi cet examen et ce, quel que soit leurs troubles psychiques et mentaux.

Comme le précise Hélène Selve, enseignante spécialisée de l’IME Edouard-Seguin : « Nous avons conscience que tous les jeunes atteints de troubles cognitifs ou autistiques ne pourront pas forcément passer leur permis ou même rouler à scooter, mais il est essentiel qu’ils connaissent le code de la route pour les responsabiliser.

Et puis ça fait partie des rares diplômes qu’ils passeront dans leur vie, s’ils ne passent pas le brevet ou le bac, c’est très important pour leur développement  d’avoir une reconnaissance. » Une épreuve que Léo semble passer haut la main. « C’est essentiel pour ces jeunes d’avoir des rêves, et leurs rêves et besoin d’autonomie sont indissociables de leur mobilité. » ajoute Abderrahmen Anaflous.

Léo, atteint de troubles autistiques, passe l’examen ASSR au sein de l’IME Edouard-Seguin.

 

Mobiliser les acteurs

Pour l’éducateur, l’intégration des jeunes atteints de handicap psychique et mental dans la société, ne pourra se faire complètement sans une forte mobilisation des différents acteurs, que ce soit au niveau régional et plus encore au niveau national. Le projet de mobilité inclusive est désormais porté par le Groupement de coopération sociale et médicosociale qui réunit l’association Altéris (association départementale incluant de nombreux organismes pour les personnes en situation d’handicap psychique et mental) et l’association ARERAM (dont fait partie l’IME Edouard-Seguin).

En plus de l’implication du SMTC (Syndicat mixte des transports en commun de Clermont-Ferrand), Abderrahmen Anaflous, souligne la générosité de différents partenaires comme l’ARS (l’Agence régionale de santé), le Comité départemental de sport adapté (CDSA) qui ont récemment permis à l’institut de se doter d’une quinzaine de vélo électriques.

Prochain objectif pour l’éducateur mobilisé : réunir le plus de partenaires pour pouvoir organiser des « Assises nationales sur la mobilité » et impulser encore plus le projet. En proposant par exemple d’étendre la signalétique à différents arrêts de tramway quelle que soit la ville, formant les professionnels des transports pour qu’ils puissent aider les personnes atteints de troubles cognitifs et psychiques, ou encore équiper les structures en mobilité douce (vélo électriques) et demander la gratuité des transports. « Nous souhaitons organiser lorsque le confinement sera fini, des journées de mobilité dans différentes structures en partenariat avec le Comité départemental de sport adapté. »

Changer le regard sur le handicap psychique

Abderrahmen Anaflous, est persuadé que la mobilité des jeunes comme Léo ou Adam facilitera non seulement leur intégration et autonomie, mais permettra également de changer le regard que porte la société sur les différentes formes de handicap psychique, trop souvent selon lui stigmatisées et méconnues « car invisibles. »

Et cela passe aussi par la formation des professionnels de la mobilité : « Notre objectif est vraiment à terme qu’un jeune comme Adam qui ira acheter son ticket de métro soit conseillé et accompagné par un professionnel du réseau T2C, qui saura parfaitement l’aiguiller et contribuera ainsi à réduire ses angoisses.

 Car nous ne serons pas toujours là. »  Des petites actions qui mettront du temps, il le sait, à changer les modes de fonctionnement. L’éducateur espère qu’un jour chacun pourra contribuer à son échelle à aider ces jeunes, sur la route ou dans les transports, afin de leur permettre d’aller où bon leur semble, même seuls.

Source FR3.