Loire : un homme interpellé pour enlèvement et agression sexuelle sur une fillette de 11 ans…

La fillette qui souffre d’une déficience mentale a été retrouvée dans la nuit de dimanche à lundi dans une chambre d’hôtel du Coteau, une ville voisine, en compagnie d’un jeune homme de 19 ans.

Loire : un homme interpellé pour enlèvement et agression sexuelle sur une fillette de 11 ans

 

Un jeune Nigérian de 19 ans a été mis en examen mardi à Roanne (Loire) pour « enlèvement, séquestration et agression sexuelle » sur une fillette de 11 ans, a-t-on appris auprès du parquet. Inquiets de ne pas la voir revenir, les parents de la fillette, qui souffre d’une déficience intellectuelle, avaient signalé sa disparition dimanche vers 16 heures, a indiqué le procureur de la République de Roanne, Abdelkrim Grini, qui a requis le placement en détention du suspect.

Un dispositif policier avait immédiatement été mis en place, appuyé par la police judiciaire et une équipe cynophile. La géolocalisation du portable de la fillette et l’exploitation de la vidéosurveillance ont permis de la retrouver à 01h20 dans la nuit de dimanche à lundi, à plusieurs kilomètres de là, dans une chambre d’hôtel du Coteau, une ville voisine. L’homme avec qui la jeune fille a été retrouvée, est un demandeur d’asile, ancien mineur non accompagné (MNA), précise le journal local, Le Pays.

La victime retrouvée en partie dénudée

La fillette y avait été conduite par un jeune homme qui l’avait abordée dans le quartier de la gare de Roanne, a précisé le parquet. Des analyses médicales ont permis d’établir que la victime, retrouvée en partie dénudée sur un lit, n’avait pas été violée.

Mais lors de son audition, elle a toutefois déclaré aux enquêteurs avoir été embrassée de force et avoir subi des attouchements, selon le procureur. Le jeune homme interpellé dément toute agression sexuelle, précise le site de France Bleu Saint-Étienne Loire.

Source LE PARISIEN.

Avec cette appli, les enfants sourds peuvent apprendre à lire plus facilement…

La marque Huawei propose aux enfants sourds ou malentendants de pouvoir apprendre à lire avec des livres traduits en langue des signes, via son application StorySign.

Avec cette appli, les enfants sourds peuvent apprendre à lire plus facilement

 

Pour certains enfants, apprendre à lire n’est pas une partie de plaisir. Mais ceux qui sont sourds ou malentendants doivent, en plus, relever un obstacle supplémentaire.

Pour les aider dans leur apprentissage de la lecture, la marque Huawei a développé une appli gratuite, StorySign, qui traduit des livres en langue des signes française (LSF) et américaine (ASL).

Lancée en décembre 2018 sur Android, elle est disponible depuis le 23 septembre 2019 également sur iOS, en 13 langues, avec de nouveaux livres proposés. Pour le moment, seulement cinq sont disponibles, à savoir :

  • Où est Spot, mon petit chien ?, Eric Hill, Nathan.
  • Un peu perdu, Chris Haughton, éditions Thierry Magnier.
  • Oh Non, George ! Chris Haughton, éditions Thierry Magnier.
  • Il y a un dragon dans ce livre, Tom Fletcher, éditions Milan.
  • Au lit, Petite Licorne !, Rhiannon Fielding, éditions Gründ.

Comment ça marche ?

L’appli vise à faciliter le quotidien de « 32 millions d’enfants sourds à travers la planète atteints d’une surdité sévère ou profonde », pour qui l’apprentissage de la lecture « peut représenter un défi de taille », avance la marque chinoise Huawei sur son site Internet.

En tenant le téléphone, application ouverte, un avatar nommé Star signe l’histoire qui y est racontée. L’application identifie chaque mot signé en le mettant en surbrillance, en bleu. Un moyen pour l’enfant sourd d’apprendre à identifier les mots. Et donc apprendre à lire.

Sourd ou malentendant ?
Selon Surdi-Info, le centre national d’information sur la surdité, une personne est considérée comme sourde si elle est née sans rien entendre, ou bien si elle a perdu son audition avant l’acquisition de la parole, dans la petite enfance. Il existe différents degrés de surdité (légère, moyenne, sévère, profonde, totale).
Une personne est dite malentendante lorsqu’elle présente des déficiences auditives « légères ou moyennes voire sévères, sans préjuger de l’âge d’apparition de la surdité ».Selon une étude quantitative sur le handicap auditif, il y avait en 2014, 216 000 personnes âgées entre 6 à 25 ans scolarisées alors qu’elles présentent « des limitations fonctionnelles auditives moyennes à totales », y compris avec une perte auditive faible (inférieure à 40 db).
En France, le nombre de personnes présentant un trouble de l’audition est estimé à 10 millions. Chaque année, près de 1000 enfants naissent sourds ou sont dépistés avant leur deux ans, soit l’équivalent de 700 enfants par an.

Un manque de ressources

Pour les besoins de l’application, la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF) a apporté son expertise à Huawei. Une collaboration dont se réjouit Ronit Laquerrière-Leven, vice-présidente de la FNSF, qui constate que les enfants souffrant de ce handicap n’ont en général « pas les ressources suffisantes » pour apprendre la lecture dans de bonnes conditions.

Les méthodes pour l’acquisition du français ne sont pas adaptées et les enseignants font avec les moyens du bord.

Pourtant la vice-présidente explique que pour des enfants sourds, « leur langue naturelle, c’est la langue des signes, le français est une deuxième langue ».

Le manque de méthodes adaptées, c’est aussi ce que déplore Mélanie Hamm. L’enseignante en sciences de l’éducation à Strasbourg, malentendante de naissance, explique :

Un enfant sourd ou malentendant qui arrive à l’école doit malheureusement s’attendre à rencontrer un très grand nombre de problèmes : qui l’accueille ? dans quelle langue ? qui va l’accompagner ? qui va lui traduire ce que dit l’enseignant ? comment va-t-il suivre les cours ? avec quelles aides ? Et l’enseignant ? est-il prêt à s’occuper de lui ? Il reste encore beaucoup à faire…

Quelle scolarité pour les enfants sourds ou malentendants dans l’Education nationale ?
Dans le Code de l’éducation, l’article L. 112-3 pose le principe « de la liberté de choix entre une communication bilingue (langue des signes et langue française) et une communication en langue française ».
Pour accompagner au mieux l’élève dans ses choix et parce que « les élèves sourds, comme les autres élèves, ont un droit fondamental à l’éducation », l’Education nationale a établi un parcours de formation du jeune sourd, qui propose, en fonction des cas, soit une scolarisation en classe ordinaire (avec ou sans accompagnement spécifique), soit un parcours en classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), ou alors une scolarisation en unité d’enseignement dans un établissement médico-social (UE), ou en pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS).

Un niveau de pratique « très bas »

Auteure d’ouvrages et d’une thèse de doctorat sur le sujet, Mélanie Hamm se remémore sa propre expérience, auprès de son frère jumeau, entendant :

Nous étions toujours ensemble l’un à côté de l’autre. Sur les bancs de l’école, je ne comprenais pas ce que disait l’enseignant, mais je copiais sur mon frère et je prenais ses cahiers de travail pour réviser les leçons. C’est ainsi que j’ai tracé mon chemin.

La spécialiste rappelle que la langue des signes est reconnue comme langue à part entière depuis la loi du 11 février 2005. Pourtant, « s’il y a un effort d’acceptation de cette langue dans les écoles « spécialisées », les enseignants qui se « dévouent » à leur éducation n’ont pas toujours une bonne pratique », regrette-t-elle.

Le niveau de la plupart de ces écoles reste toujours très bas, ce qui fait que les élèves sourds ou malentendants les plus adroits – et souvent les plus privilégiés d’un point de vue socioculturel – finissent par entrer dans une école ordinaire, malgré les difficultés que cela représente pour eux.

Limites de l’appli

Si Mélanie Hamm reconnaît que Storysign, comme une autre appli, Inclood, peut avoir son utilité pour disposer d’un large « accès à des contes et des histoires traduits en langue des signes », elle pointe du doigt une limite :

Encore faut-il que les enfants sourds soient signeurs, ce qui n’est pas forcément le cas. Ce sont des outils formidables favorisant l’activité de la lecture, mais pas l’activité d’écriture, ni par conséquent l’apprentissage de l’écriture et de la lecture.

Or, la jeune femme le rappelle : « l’activité d’écriture a un rôle crucial dans l’apprentissage du langage chez les sourds. Celle-ci apparaît, très souvent, comme la grande oubliée dans l’enseignement et la vie de tous les jours ».

Infos pratiques : 
L’application peut être téléchargée gratuitement sur Google Play, Apple App Store ou Huawei AppGallery.

Source ACTU.FR

Handicap : à 16 ans, Ryann invente un clavier pour les élèves DYS et le vend partout en France. Vidéo…

Le jeune Breton Ryann Dubois a inventé un clavier pour les élèves DYS, souffrant de troubles de l’apprentissage.

Plébiscité, son kit est en vente chez Boulanger. 

Avec son invention pour clavier d’ordinateur, Ryann Dubois (Côtes-d’Armor) apporte un sacré soutien aux élèves DYS qui souffrent de troubles de l’apprentissage. Son kit est commercialisé dans toute la France (©La Presse d’Armor)

Avec son invention pour clavier d’ordinateur, Ryann Dubois (Côtes-d’Armor) apporte un sacré soutien aux élèves DYS qui souffrent de troubles de l’apprentissage. Son kit est commercialisé dans toute la France (©La Presse d’Armor)

Créé dans sa chambre durant les confinements, l’invention du jeune Breton Ryann Dubois est aujourd’hui commercialisée dans toute la France, dans les rayons de l’enseigne d’électroménager et multimédia Boulanger.

Âgé de 16 ans, le lycéen vivant à Binic-Etables-sur-Mer (Côtes-d’Armor) a conçu un kit pour clavier d’ordinateur, adapté aux enfants qualifiés de « DYS ».  C’est-à-dire, ceux qui doivent faire face à des troubles d’apprentissage comme la dyslexie, la dysorthographie, la dyspraxie, etc., et pour qui écrire est une souffrance.

Ils ne peuvent le faire à la même vitesse que leurs camarades et se servent d’un ordinateur portable pour prendre des notes en cours.

Inventé dans sa chambre d’adolescent

Concerné depuis son CM2 par l’un de ces troubles, et à force de consultations chez des spécialistes, Ryann Dubois a appris la dactylo avec un code couleur.

Une technique souvent recommandée par les ergothérapeutes, qui consiste à mettre des couleurs sur les touches d’un clavier d’ordinateur, mais qui n’avait pas de solution dans le commerce.

D’où l’idée de Ryann de proposer un nouvel outil adapté aux ordinateurs avec cette technique.

« Avec les plaques de lettres que j’ai créées, on apprend plus vite à écrire sur un ordinateur sans presque regarder les touches. Avec les couleurs, l’œil, le cerveau et les doigts ne font plus qu’un. Les couleurs permettent à l’œil d’apprendre à localiser plus vite la lettre que l’on cherche. »

Ryann Dubois

De simples étiquettes autocollantes à découper et à coller sur le clavier, Ryann Dubois a imaginé en effet un équipement plus maniable et durable : un kit qu’il a baptisé le clavier Keydys. Ryann voulait le mettre largement à disposition de tous les DYS, enfants comme adultes.

L’adolescent est aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise, R2Dtooldys, qui fait sacrément parler d’elle…

Engouement sur les réseaux et un message du président de la République

Depuis la mise au grand jour de son innovation au printemps 2021, journaux, émissions de télévision, radios ont relayé abondamment la création de son clavier Keydys, qui permet de mieux saisir et plus vite les cours sur ordinateur.

Sur les réseaux aussi, l’engouement a aussi été fulgurant. De 400 abonnés, sa page Facebook en compte aujourd’hui plus de 7 000, avec de nombreux messages postés de félicitations et d’encouragements.

Les amis de sa communauté sont partout en France et dans le monde : au Mexique, Suisse, Qatar, Roumanie, Espagne, Italie, Canada, etc.

Même le président de la République Emmanuel Macron lui a formulé ses félicitations.

En rayon chez Boulanger

Pour faire évoluer cette aventure, « il a fallu la détermination et le soutien de mes parents Solène et Olivier. Avec eux, nous sommes allés chercher des soutiens », souligne Ryann Dubois.

La première à réagir a été Nadège Delmotte, de la Fondation Boulanger. Des échanges de mails et quelques réunions en visio plus tard, elle a interrogé Ryann Dubois sur ses intentions quant à son innovation : vendre le brevet ou la développer lui-même.

« J’avais toujours à l’esprit que Keydys devait rester accessible à tous. La fondation a contacté le PDG Boulanger France, et celui-ci m’a ouvert les portes du soutien. Au final, l’enseigne m’a mis gratuitement à disposition tout le matériel informatique que je souhaitais et une vingtaine d’experts dans tous les domaines, juridique, fiscal, de création d’entreprise… »

Ryann Dubois

L’enseigne nationale l’a même mis en relation avec un imprimeur spécialisé dans le nord de la France : « C’en était donc fini pour nous les séances d’impression jusque tard dans la nuit ! »

Pour les élèves de l’académie

Depuis l’été 2021, les lignes ont bougé.

« Notre avocat nous a fait signer la création de notre entreprise en juillet, le jour de mes 16 ans. Depuis, l’académie de Nancy Metz m’a commandé un Keydys par ordinateur qu’ils prêtent aux élèves DYS. »

Ryann Dubois

De la même façon, le recteur de l’académie de Rennes est venu le voir au lycée le 27 novembre 2021 : « Il m’a assuré vouloir faire de même pour tous les élèves DYS de l’académie de Rennes. »

Les produits sont disponibles dans tous les magasins Boulanger (24 euros), proposés par des personnels formés. On peut aussi toujours les commander sur le site internet de l’entreprise de Ryann.

Sur le site de Ryann on retrouve des tutos et 12 modèles différents pour claviers Azerty, Qwerty, Qwertz, pour MAC, pour Androïd. Facebook et Instagram. Mail : R2Dtooldys@gmail.com.
Source ACTU.FR

Une maman mosellane dénonce le manque d’activités de loisirs pour sa fille en situation de handicap…

Sabine Triton est la maman de Mélanie, qui a presque 18 ans et qui est polyhandicapée.

Elle dénonce, via une pétition en ligne, le manque d’activités pour les enfants et jeunes adultes en situation de handicap, notamment les activités dites « inclusives ». 

Personne en situation de handicap et son aidant (illustration)

 

« Imaginez que vos autres enfants qui ne souffrent pas d’un handicap ne puissent pas accéder à des activités de loisir « , explique Sabine Triton. C’est pourtant ce qui arrive avec sa fille Mélanie, polyhandicapée, physiquement et mentalement, en fauteuil roulant.  « Rares sont effectivement les activités pour lesquelles vous pouvez appeler et on vous dira qu’il n’y a aucun souci. On accueille votre enfant ! » Elle a lancé une pétition, qui a déjà atteint les 250 signatures, dans lesquelles elle dénonce le manque d’activités de loisir pour les enfants et adultes en situation de handicap. 

« Je ne sais pas si les parents se rendent compte que ce serait compliqué pour eux et ce serait même impensable d’imaginer qu’on ne puisse pas proposer à des enfants des activités musicales, des activités de loisirs, des activités sportives »

« C’est sûr que c’est une prise en charge un peu différente », reconnait la mère de famille. Mais pour elle, la loi handicap de 2005, reconnaissant l’accès aux loisirs et la culture comme des besoins essentiels n’est pas bien appliquée.  « Les après-midi récréatives, c’est par exemple le genre d’activités auxquelles elle n’a jamais pu accéder. Parce que ce n’est pas spécifiquement dédié aux personnes handicapées. Je ne sais pas si les parents se rendent compte que ce serait compliqué pour eux et ce serait même impensable d’imaginer qu’on ne puisse pas proposer à des enfants des activités musicales, des activités de loisirs, des activités sportives. »

Des activités inclusives inexistantes pour les jeunes adultes

Et cette année, pour elle et  Mélanie, c’est la double peine, puisque sa fille va atteindre la majorité. « À partir de 18 ans, vous avez une rupture qui est totalement brutale ou quand vous commencez à trouver des activités qui sont inclusives (c’est à dire avec des enfants en situation de handicap, et des enfants « ordinaires », ndlr.),  malheureusement, à l’heure actuelle, vous pouvez plus mettre vos enfants jeunes adultes dans ce type d’activités inclusives. Et pour les adultes, vous avez une offre qui est extrêmement ciblée, uniquement public handicapé. « 

Laisser les jeunes adultes accéder aux activités inclusives pour enfants

Et pour la mère de famille, cette situation n’est pas acceptable. « Si vous avez élevé votre enfant comme nous, on l’a fait avec Mélanie, avec un objectif de l’inclure dans le milieu ordinaire… Du jour au lendemain, vous retrouvez face à des propositions qui ne répondent plus du tout à vos attentes ni à celle de l’enfant. C’ est un peu dramatique. » Elle demande donc que les jeunes adultes, jusque 25 ans, puissent être inclus dans les activités inclusives pour les enfants et adolescents.

Source FRANCE BLEU.

Caroline Demily : une science inclusive sur l’autisme et les troubles du neuro-développement…

 

Caroline Demily

Caroline Demily

C’est le premier centre en France à traiter spécifiquement des problématiques des adultes – souvent oubliés des plans autistes – dans une démarche inclusive.

En 1988, le film Rain Man portait sur le grand écran le personnage autiste Raymond Babbitt – interprété par Dustin Hoffman –, mettant en lumière la condition trop souvent méconnue de ces personnes. Depuis, on sait que la réalité autistique recouvre un spectre beaucoup plus large que le seul syndrome Asperger. La recherche commence à cerner le poids génétique dans la maladie, ainsi que les environnements favorisant son développement. Mais aujourd’hui, deux urgences demeurent pour Caroline Demily, Professeure de psychiatrie (Lyon 1/Vinatier) : le diagnostic et l’inclusion des autistes adultes. Selon elle, ces derniers ont longtemps été les « grands oubliés » des plans autismes nationaux.

Le Centre iMIND, créé à Lyon en 2020, fait justement de l’adulte et de la transition enfant-adulte le fer de lance de sa stratégie scientifique pour l’autisme et les troubles du neuro-développement (TND), dans une démarche de science inclusive.

Un manque de diagnostic chez les adultes

« L’absence de diagnostic est un vrai coup de fusil dans la vie des personnes autistes et atteintes de troubles du neuro-développement », lance Caroline Demily. Actuellement, un certain nombre d’adultes en difficulté pour aller vers les autres échappent à tout système de soin, et le manque d’accompagnement spécifique ne favorise pas leur inclusion. « Ce sont des personnes qui vont parfois restées confinées chez elles, rencontrer des difficultés sur le plan social, sur le plan familial » témoigne la psychiatre.

En 2010, elle commence à structurer une consultation enfant-adulte autour du syndrome de délétion 22q11. Cette maladie rare se manifeste notamment par des malformations cardiaques et des retards d’apprentissage. Caroline Demily, également chercheuse à l’Institut Marc Jeannerod, se sensibilise peu à peu à la condition des adultes, plus nombreux à être porteurs d’autisme et de TND que les enfants. On estime qu’en France, environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans sont autistes, pour 600 000 adultes autistes. Certaines de ces personnes sont prises en charge après la déclaration d’un symptôme psychiatrique – dépression, anxiété. Cela débouche parfois sur une hospitalisation à longue durée, avec des traitements neuroleptiques lourds qui se révèlent malheureusement inadaptés à la problématique des personnes autistes.

Au-delà de la prise en charge médicale, ces personnes souffrent d’un manque de reconnaissance de leurs capacités et de leur citoyenneté. Au cœur de ces questions a notamment émergé au centre iMIND la problématique des parents autistes. En effet, « dans un environnement ne reconnaissant pas les particularités de l’autisme, des mères autistes ont pu être considérées à tort comme mères maltraitantes » relate Caroline Demily. Là encore, le diagnostic doit favoriser le respect de ces personnes dans leurs particularités. Une priorité de santé publique pour l’avenir.

L’autisme et les TND chez l’adulte, une spécificité unique à Lyon

En 2019, une politique spécifique à l’adulte s’organise autour du pôle hospitalo-universitaire ADIS (Hôpital Le Vinatier), dont Caroline Demily prend alors la direction. L’objectif : développer pour les adultes un réseau de collaboration entre chercheurs, cliniciens et associations d’usagers. Une démarche fédérative aujourd’hui consacrée par la labellisation « Centre d’excellence pour l’autisme et les troubles du neuro-développement », le seul consacré en France aux questions de l’adulte et de la transition enfant-adulte, en lien avec les Hospices Civils de Lyon. Une spécialité née d’une configuration scientifique et clinique unique à Lyon.

Les enfants atteints d’un trouble du neuro-développement sont pris en charge jusqu’à leur majorité par des services de pédiatrie. Le relais sera ensuite assuré par les services cliniques adultes. A Lyon, cette transition est particulièrement bien organisée entre les Hospices Civils de Lyon et le Vinatier. « Nous avons la chance d’avoir des médecins de l’enfant qui collaborent déjà très bien avec des médecins de l’adulte dans le champ du neuro-développement», explique Caroline Demily.

Le site lyonnais bénéficie aussi d’un regroupement géographique idéal. Les structures cliniques enfant-adulte et les instituts de recherche traitant de cette thématique – l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod, le Centre de recherche en neurosciences de Lyon – étant réunis sur le site du Vinatier, à proximité également de l’Institut Neuromyogène et des Hospices Civils de Lyon. Un vivier extraordinaire qui prend des allures de campus consacré au neuro-développement.

L’inclusion et le handicap, une priorité de santé publique

Cette structuration intervient alors que le nouveau plan national a fait justement du repérage des adultes atteints de troubles du neuro-développement une de ses priorités. Ses coordinatrices Caroline Demily et Angela Sirigu en sont convaincues, l’accès au diagnostic doit davantage se démocratiser. Pour faire émerger cette problématique dans le débat public, le centre iMIND mise notamment sur la recherche et la formation.

La recherche doit en effet s’ouvrir à de nouveaux champs d’investigation. Des questions spécifiques liées par exemple au vieillissement, à la parentalité chez les adultes autistes restent peu abordées dans la littérature scientifique internationale, remarque Angela Sirigu. Le besoin de formation devient également plus prégnant. Longtemps resté l’apanage des psychiatres de l’enfant et de l’adolescent, le diagnostic doit s’ouvrir aux psychiatres de proximité pour adultes. De même, s’il existe des plateformes de coordination et d’orientation dédiées aux enfants autistes, ces dernières restent à développer pour l’adulte.

Une ambition forte, pour répondre à une priorité de santé publique. Cette démarche est notamment soutenue par l’Université Claude Bernard Lyon 1 qui fait du handicap et de l’inclusion un axe fort de sa stratégie de recherche en santé.

La science au cœur du soin et de l’inclusion

Aujourd’hui, la science peut nous aider à mieux diagnostiquer à l’aide de nouveaux outils numériques, nous aider à mieux soigner avec une médecine personnalisée et proposer des stratégies d’accompagnement adaptées aux troubles du neuro-développement. Mais la dimension inclusive reste centrale au centre iMIND. Mettre la science au cœur du soin et de l’inclusion, c’est la politique que souhaitent mener ses coordinatrices. « On cherche à inclure cette problématique dans le quotidien des cliniciens, des chercheurs et à davantage impliquer les usagers dans nos programmes scientifiques » explique Caroline Demily. C’est dans cette optique que la psychiatre co-construit un programme de recherche participative autour de la question de la parentalité, avec une association dédiée à l’autisme, deux femmes autistes et une sage-femme.

Faire évoluer les connaissances, les pratiques mais aussi les regards sur l’autisme et les troubles du neuro-développement, c’est en définitive l’objectif du Centre iMIND, afin d’amener la société à s’adapter aux particularités des personnes en situation de handicap, et non l’inverse.

Les troubles du neuro-développement

Le neuro-développement recouvre l’ensemble des mécanismes qui, dès le plus jeune âge, et même avant la naissance, structurent la mise en place des réseaux du cerveau impliqués dans la motricité, la vision, l’audition, le langage ou les interactions sociales. Quand le fonctionnement d’un ou plusieurs de ces réseaux est altéré, certains troubles peuvent apparaître : troubles du langage, troubles des apprentissages, difficultés à communiquer ou à interagir avec l’entourage. Il est un processus dynamique, influencé par des facteurs biologiques, génétiques, socioculturels, affectifs, et environnementaux. Il débute très précocement, dès la période anténatale, pour se poursuivre jusqu’à l’âge adulte.
En France, les troubles du neuro-développement touchent 5% de la population générale. Les troubles de l’autisme (TSA) représentent à eux seul environ 1% de la population.

En savoir plus

Pour en savoir plus sur le centre iMIND : https://centre-imind.fr

 

Source UNIV LYON 1

Décès d’une fillette de 7 ans en situation de handicap à Gien : sa mère et son beau-père mis en examen…

La mère et le beau-père d’une fillette de 7 ans ont été mis en examen après le décès de cette dernière.

En situation de handicap, elle aurait été privée de soins.

Soupçonné d'avoir laissé mourir sa fillette handicapée, un couple de Gien a été incarcéré. Illustration gendarmerie

Un couple, domicilié rue Georges-Clemenceau, à Gien, a été mis en examen après le décès d’une filette de 7 ans, a confirmé le parquet d’Orléans dans un communiqué ce mercredi 23 février, à la suite d’une information révélée par la radio locale France Bleu Orléans.

La mère et le beau-père sont soupçonnés d’être à l’origine de la mort de la fillette de 7 ans, en situation de handicap.  La famillle vivait dans les locaux de l’Association interdépartementale pour le développement des actions en faveur des personnes handicapées et inadaptées (Aidaphi).

Suspicion de privation de soins

Les faits se sont déroulés le mercredi 16 février dernier.

« Les militaires de la gendarmerie de Gien sont intervenus à 22 h 40 au domicile d’un couple, suite au constat du décès d’une fillette de 7 ans par les secours », explique Emmanuelle Bochenek-Puren, procureur de la République d’Orléans.

« Une enfant de 20 mois, fille du couple, était également présente sur place. Les premières constatations médico-légales faisant suspecter une privation de soins ayant entraîné la mort, la mère de la fillette ainsi que son beau-père ont été placés en garde à vue le samedi 19 février par les militaires de la brigade territoriale de Gien, assistés par les militaires de la brigade de recherches de Gien, sur instruction du parquet de Montargis. »

La mère incarcérée, le beau-père sous contrôle judiciaire

Le procureur de la République de Montargis a également ordonné le placement de l’enfant commun du couple à l’aide sociale à l’enfance du Loiret. Il s’est dessaisi le lundi 21 février au profit du parquet d’Orléans, pôle criminel départemental.

« Une information judiciaire a été ouverte le même jour », ajoute le communiqué du parquet d’Orléans, « des chefs de privation de soins ayant entraîné la mort et de violences volontaires par ascendant sur mineur de 15 ans. La mère de l’enfant a été mise en examen. Elle est incarcérée provisoirement, dans l’attente du débat contradictoire qui doit se tenir sur son placement en détention provisoire. Le beau-père de la fillette, également mis en examen, a été placé sous contrôle judiciaire. »

« Les causes du décès de la jeune enfant, atteinte de différents handicaps, restent à ce stade à préciser« , conclut Emmanuelle Bochenek-Puren.

Le 119 est le numéro national et gratuit depuis tous les téléphones, fixes ou mobiles, pour signaler un enfant en danger. Il est joignable 7 jours/7 et 24 heures/24.

Source LA REPUBLIQUE DU CENTRE.

AUTISTES – Maltraitance, plaintes pour harcèlement, turn-over des salariés : l’institut Albert Calmette de Camiers dans le Pas-de-Calais en pleine tourmente…

L’Institut Départemental Albert Calmette de Camiers a reçu la visite de deux inspecteurs de l’ARS le 4 février.

Deux signalements de maltraitance avaient été formulés par deux mamans d’enfants autistes de cette structure.

Entrée de l'Idac de Camiers, juste au nord de la Canche, qui borde la station balnéaire bien connue du Touquet

 

L’Institut départemental Albert Calmette est un établissement public composé d’un secteur sanitaire (psychiatrie et pédopsychiatrie) et d’un secteur médico-social avec une Maison d’Accueil Spécialisée, un Institut Médico Educatif dont une section pour enfants autistes et un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes.

Selon les témoignages recueillis, tout commence en février 2015 avec l’envoi de lettres aux parents d’enfants polyhandicapés annonçant la transformation de l’IME en internat pour autistes. Pour les parents des autres enfants jusque-là pris en charge, il va falloir trouver une autre structure. Grosse frayeur relayée dans la presse, sans conséquence finalement.

Octobre 2015, une cadre de santé socio-éducative quitte l’institut, cinq cadres différents la remplaceront jusqu’à aujourd’hui. Ce serait alors le début d’un turn-over conséquent parmi les agents des différents services, déclare Cathy Van Den Eede, maman du jeune Rémi, autiste dans le groupe des 8 « grands » accueillis à l’IME.

Présidente du conseil de la vie sociale, instance consultative, qui fait la passerelle entre l’établissement et les parents d’enfants dans cette structure, Cathy ne comprend pas aujourd’hui comment l’institut a pu tourner, il y a quelques années, avec un psychologue absent 14 mois de la structure, un pédopsychiatre présent une journée par semaine pour 30 jeunes (ils sont également 8 autistes, dans le groupe des « petits » et d’autres enfants souffrant de handicaps). Et surtout, en fonctionnant dans le groupe des grands avec trois agents sur cinq non-spécifiquement formés pour encadrer des enfants autistes.

C’est un article des Echos du Touquet, du 9 février 2022, intitulé « Signalements pour maltraitance sur des enfants autistes » qui annonce que Cathy et une autre mère ont écrit à l’Agence Régionale de Santé pour signaler un changement de comportement de leurs enfants.

Insultes, agressions physiques envers ses parents, Rémi fait désormais des clés de bras, des croche-pieds. L’autre enfant ne supporte pas que l’on mette la main sur son ventre. « Rémi avait pourtant été très calme durant tout le confinement« , assure sa mère.

« Angoisses et crises réapparues »

Des témoignages comme celui-ci, le journal assure en avoir reçu de très nombreux depuis la parution du premier article, un autre suivra le 16 février qui rend compte des angoisses et crises des enfants réapparues alors qu’elles avaient cessé depuis plusieurs années, de traces d’hématomes, de la peur des hommes ou de retourner à l’IME.

« Je pense qu’il y a de gros dysfonctionnements et de la maltraitance« , explique Cathy Van Den Eede. « La difficulté, c’est que je ne les ai pas vus et que peu de personnes parlent ou alors sous couvert d’anonymat, par peur de représailles. Mais vous savez, reprend Cathy, ne pas dénoncer des maltraitances, c’est devenir complice« .

Alors Cathy a signalé les constats qu’elle avait effectués sur l’état de santé général de son fils. « Cela ne m’empêche pas de respecter la présomption d’innocence. Je l’ai d’ailleurs expliqué dans le courrier que j’ai fait à l’ARS« 

En 2016, deux plaintes de familles d’enfants autistes avaient été classées sans suite. Mais aujourd’hui, suite au signalement de Cathy, deux inspecteurs de l’ARS sont venus de façon inopinée, le 4 février. Leurs conclusions sont attendues d’ici quelques semaines.

Selon Cathy, depuis les deux premiers signalements, au moins quatre autres ont été déposés à l’ARS.

Par ailleurs, selon nos informations, trois plaintes pour harcèlement ont été déposées (en 2017 et 2018) par des salariés administratifs et soignant contre la direction.

Sollicité, le directeur Bruno Delattre, en poste depuis septembre 2014, a prévenu qu’il s’exprimerait dès réception du rapport de l’ARS, réception qui doit se faire dans les deux mois. « Je ne connais pour le moment pas l’identité des plaignants et la nature des maltraitances reprochées », nous a-t-il précisé par téléphone.

Source FR3.

Une application réconcilie les élèves atteints de troubles cognitifs avec la lecture…

Grâce à une application sur tablette, des élèves atteints de troubles de la cognition peuvent lire des textes avec des outils adaptés à leurs situations.

Un collège du 10ème arrondissement qui utilise cette technologie nous a ouvert ses portes.

Découverte.

La tablette Sondo est utilisée par des élèves de collèges et lycées

 

« J’avais toujours peur de buter sur un mot et que l’on se moque de moi« , confie Kadra, élève en 5ème au collège Françoise Séligmann dans le 10ème arrondissement de Paris. Atteinte de dyslexie depuis le plus jeune âge, la jeune fille a longtemps bataillé pour trouver des systèmes de lectures adéquates à son handicap. « Je confonds les sons et certains mots donc lire a toujours été difficile pour moi. Je n’aimais pas cela car les efforts que me demandait le fait de me concentrer sur un livre étaient trop intenses. »

Lire, un défi quotidien

Comme Kadra, pour les élèves dyslexiques, dysgraphiques ou dysorthographiques, la lecture peut être un défi au quotidien. Cette année, sa professeure de Français travaille Sondo, une application sur tablette qui permet aux élèves atteints de troubles cognitifs de bénéficier d’outils de lecture adaptés à leurs handicaps. « Lorsque les élèves lisent un texte, ils peuvent choisir les options qui leur conviennent pour lire de la meilleure façon possible« , explique Nathalie Le Menn, professeure de français. Pour Kadra, le recours à Sondo est une aubaine. « Lire avec Sondo me permet de moins me fatiguer qu’auparavant. Je peux augmenter la taille des  caractères ou utiliser la fonction « lecture audio » lorsque que je veux poursuivre un livre sans me fatiguer les yeux« , note-t-elle.

Elle utilise Sondo en classe et à la maison pour tout type de lecture et sa professeure se réjouit de voir que l’élève prend de plus en plus confiance lors des lectures en classe. « Ce sont des handicaps pour lesquels le facteur confiance est important car il leur permet de dépasser leurs limites et depuis trois mois, Kadra progresse vite et est de plus en plus fluide à la lecture »

Une  application qui permet un travail en autonomie

« Pour des élèves comme Kadra, les options qui permettent le découpage des mots en syllabes ou encore les explications lexicales pour des mots complexes leur permettent de travailler en autonomie en adaptant le texte à leurs besoins« , ajoute Nathalie Le Menn, qui utilise régulièrement la tablette en classe.

Elle note également que ce dispositif participe à atténuer le phénomène de différenciation entre les élèves. « Les enfants et les adolescents issus de ce que l’on appelle la galaxie des dys ont tendance à se sentir dévaloriser lorsque l’on différencie les apprentissages pour eux. Ils vivent cela comme une sorte d’infantilisation. Ici, chacun adapte ses options de lecture en fonction de ses besoins« .

Ainsi Nathalie Le Menn utilise également Sondo dans une autre de ses classes de 6éme pour organiser des lectures individuelles autonomes. « Lors du premier confinement, je cherchais des moyens pour que les élèves continuent à s’exercer à la lecture chez eux« , raconte-t-elle. Depuis le retour des élèves en présentiel, elle a conservé des séances entières avec le dispositif qui « permet à chacun de lire à son rythme et selon ses besoins« .

Elle émet tout-de-même des réserves en ce que l’application représente « davantage de temps d’écrans pour une génération qui y est déjà très exposée« .

Du côté des élèves, les avis sont partagés. Certains, même sans difficultés cognitives, y voient une aide à la lecture, tandis que d’autres trouvent cela « trop compliqué à suivre« , comme Léana, 11 ans. « Cela m’embrouille parfois car il y a trop d’options » poursuit la jeune  fille.

L’idée à la base du projet : rendre la lecture accessible à tous

L’application Sondo a été créée en 2015 et émane d’un constat : « nous avons développé ce concept avec l’idée que les élèves souffrant de handicaps cognitifs, comme la dyslexie, la dyspraxie ou la dysorthographie ne développaient pas les mêmes chemins d’apprentissage que les autres enfants en termes de lecture« , explique Marion Berthaut, créatrice de l’entreprise Mobydis qui a développé l’application.

Avec Sondo, Mobyds souhaite aider les élèves qui en ont besoin. « Le numérique nous a permis de travailler avec des outils audio et visuels pour adapter à chaque enfant selon ses besoins et son niveau de lecture. « Le passage par un outil numérique tel que la tablette est également le résultat d’une réflexion des créateurs. « En passant par la tablette, on permet à l’élève de retrouver un outil qu’il connait dans un contexte plus ludique donc il n’est pas perdu au moment de la prise en main. »

Si les technologies Sondo, pour les élèves du secondaire et Sondido pour les primaires sont d’abord réservé aux élèves diagnostiqués avec des troubles de l’apprentissage, Marion Berthaut se réjouit de constater qu’aujourd’hui ces dispositifs servent aussi à enrichir les apprentissages de tous les élèves sans distinction d’aptitudes. « Ils veulent tous essayer et cela montre que le handicap constitue une richesse qui permet, par le biais des outils que l’on développe pour y palier, d’enrichir l’expérience d’apprentissage pour tous « .

A ce jour, 110 établissements scolaires franciliens utilisent des dispositifs Mobydis.

Source FR3.

Calvados : Une mère demande que les deux millions d’euros légués à sa ville soient investis pour les personnes à mobilité réduite…

La ville de Falaise (Calvados) a accepté un legs de plus de deux millions d’euros d’une habitante décédée.

La maman d’un enfant polyhandicapé souhaite que cette somme d’argent soit notamment utilisée pour améliorer le quotidien des personnes à mobilité réduite.

Calvados : Une mère demande que les deux millions d’euros légués à sa ville soient investis pour les personnes à mobilité réduite...

 

C’est l’histoire d’une commune au sud de Caen, Falaise ( Calvados), qui multiplie les jackpots, sans jouer. Elle vient d’hériter de plus de deux millions d’euros d’une femme centenaire, décédée en avril. Après des mois de démarches administratives, la nouvelle a été dévoilée en décembre, en conseil municipal, raconte France 3.

La donatrice, Denise Lecourt, qui a désigné la ville comme légataire universelle, n’a pas posé de conditions à l’utilisation de cet argent (des assurances-vie et des biens immobiliers), outre l’entretien du caveau familial.
Cinq ans auparavant, une autre habitante de la commune, Thérèse Cuvigny, 94 ans, était décédée elle aussi après avoir couché Falaise sur son testament et fait de la ville l’unique bénéficiaire des ses trois assurances-vie (1,24 million d’euros tout de même). Elle avait fait de même : un cadeau, sans contrepartie. A l’époque, l’argent avait notamment permis de financer la « baisse de deux points de la taxe foncière ». Le cadeau de Denise Lecourt – qui représente 10 % du budget annuel de la ville ! – n’aura peut-être pas uniquement un avantage fiscal. Une maman d’un enfant de 15 ans atteint d’une maladie génétique dégénérative vient d’interpeller le maire,  dans Ouest-France.

Pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap

Estimant avoir son mot à dire quant à la future utilisation de ce pactole, elle souhaite qu’il soit notamment utilisé pour améliorer le quotidien des personnes à mobilité réduite. Elle demande l’installation « d’une plateforme balançoire adaptée dans un parc ou une aire de jeux de la ville » ou encore « des descentes de trottoirs ». En résumé, que cet argent « contribue à l’inclusion de ces personnes, des citoyens à part entière ».

Contacté par le quotidien régional, le maire admet que Falaise « a pris beaucoup de retard dans ces problématiques comme toutes les villes en France », mais ne s’avance pas encore pour fixer des réalisations. Tout simplement car la Ville ne dispose pas encore de « l’ensemble des deux millions d’euros », justifie-t-il, car des biens immobiliers de Denise Lecourt ne sont pas encore vendus.
Source 20 MINUTES.

Handicap : A Brest, un stage aide les tout-petits atteints de paralysie cérébrale à gagner en autonomie grâce au jeu…

A Brest, un stage, qui s’inscrit dans un essai clinique, vise à permettre à des enfants atteints de paralysie cérébrale de marcher, s’habiller ou monter des escaliers.

A Brest, à la fondation Ildys, 9 enfants sont encadrés chacun par deux professionnels pour les aider à gagner en autonomie.

 

  • Aujourd’hui en France, un enfant naît toutes les six heures avec une paralysie cérébrale. Un handicap méconnu qui touche 125.000 Français et qui est la première cause de handicap moteur chez l’enfant.
  • Mais 2021 pourrait marquer un tournant dans la prise en charge de ces enfants dès leur plus jeune âge. En septembre, de nouvelles recommandations devraient être publiées par la Haute Autorité de santé.
  • Surtout, un grand projet européen vise à prouver qu’une méthode intensive et ludique (HABIT-ILE) permettrait d’accroître l’autonomie de ces enfants. 20 Minutes est allé à Brest, à la rencontre des professionnels qui organisent un stage basé sur cette méthode et des familles qui en bénéficient.

« Bonjour les amis ! », chante Rodolphe, guitare à la main, assis sur de minuscules tabourets sous les arbres, entourés d’une trentaine d’adultes et d’enfants. Nous ne sommes pas dans une crèche lambda, mais au cœur d’un essai clinique original. A la Fondation Ildys, à Brest, neuf enfants âgés de 18 mois à 4 ans et atteints de paralysie cérébrale suivent pendant deux semaines un stage de rééducation intensive, à base de cache-cache, de Puissance 4, de chansonnettes et de dînette.

Un projet pour tester une méthode innovante de réadaptation

Ce mardi matin, Mathilde et Lewis ont rendez-vous aux jeux extérieurs sous une bruine toute bretonne. Quand Mathilde montre des signes de fatigue, Valérie lui « vole » son bolide taille 4 ans… pour l’encourager à remonter dessus. « Heureusement, le ridicule ne tue pas », s’amuse l’ergothérapeute.

Entourés chacun de deux professionnels, souvent des kinés, Mathilde, Ruben, Alice, Romy et les autres apprennent à marcher, à tenir une cuillère… Pour ces enfants, nés prématurément ou après un AVC in utero ou une infection, le manque d’oxygène a détruit certains circuits du cerveau. Ce qui rend certains mouvements très difficiles.

Actuellement, la prise en charge (remboursée) de la paralysie cérébrale se limite à deux séances de kinésithérapie par semaine. Chronophage pour les parents et pénible pour les enfants, dont la scolarité se retrouve amputée. Voilà pourquoi la Fondation Paralysie Cérébrale a choisi de financer, à hauteur de 1,5 million d’euros, un grand projet européen. « Notre protocole vise à vérifier que la méthode HABIT-ILE, utilisée chez les enfants de plus de 6 ans, serait tout aussi efficace, voir plus, chez des enfants entre 1 et 4 ans », explique Sylvain Brochard, professeur de réadaptation pédiatrique au CHRU de Brest, qui chapeaute ce projet initié en 2019. Car la plasticité cérébrale à cet âge pourrait permettre de créer de nouveaux circuits dans le cerveau.

Une méthode qui s’appuie sur deux exigences : l’intensité, puisqu’on parle d’un stage de deux semaines, avec cinq heures par jour d’ « exercices ». Et surtout le côté ludique, puisque chaque enfant se voit proposer quantité de jeux. Lesquels sont pensés en amont par les professionnels, pour que chaque enfant puisse atteindre cinq objectifs, réalistes et surtout définis par les professionnels avec les familles. Comme tenir une cuillère, monter des escaliers ou s’habiller seul. « En moyenne, 80 à 85 % des objectifs sont atteints, c’est-à-dire que les enfants sont en mesure de reproduire ces gestes chez eux », s’enthousiasme Rodolphe, kiné et coordinateur de ce stage à Brest. « On ne vend pas du rêve, nuance Sylvain Brochard​. Mais la majorité des parents nous disent à la fin du stage « Quand est-ce qu’on recommence ? » On voit un boost de développement et d’acquisition. » Sur le long terme ? « Six mois plus tard, ils coupent toujours leur viande ou font du vélo, assure le chercheur. Car ce sont toujours des gestes utilisés dans le quotidien, donc répétés à la maison. »

« Les enfants progressent et c’est grâce à vous ! »

On devine, à travers les jeux inventifs et toujours renouvelés, le but des professionnels. Ruben, qui adore la dïnette, s’amuse à vendre des croissants et du maïs à Lucie, qui l’encourage. Elle calcule discrètement combien de temps l’enfant tient bien assis.

A 11h30, les pique-niques recouvrent les tables de jeux. Mais ce n’est pas pour autant un temps de repos. Romy, une Franco-Anglaise venue de Londres, arrive à manger sa compote avec deux cuillères différentes en attrapant le pot, pendant que Camille détourne son attention avec un livre de chansons.

Romy apprend à manger en tenant sa cuillère dans une mains et le pot de compote dans l'autre tout en écoutant des comptines.

Le midi, les parents viennent récupérer des enfants bien fatigués par toute cette stimulation et ces rires. Et après la pause déjeuner, c’est le débriefing de l’équipe. Pendant une heure, chaque binôme passe en revue les progrès et les difficultés rencontrés. « Pour mettre le manteau, la négociation est dure avec Mathilde, reconnaît Valérie. Ce n’est pas très fun comme activité. » « Il faut trouver une autre carotte », répète souvent Rodolphe.

Sylvain Brochard passe alors une tête… et quelques encouragements. « Les enfants progressent et c’est grâce à vous ! Continuez de vous amuser ! » « On a l’impression d’être en colonie », confie Valérie, l’ergothérapeute malicieuse de Mathilde.

Tous les midis, toute l'équipe se réunit pendant une heure pour débriefer et voir comment adapter encore les jeux aux progrès et difficultés des enfants.

« On réfléchit par objectif, à partir des besoins et des envies de l’enfant »

Cette petite fille de 3 ans et demi compte parmi ses objectifs de monter des escaliers avec une rampe à droite, pour pouvoir se déplacer dans sa maison (où la rampe de l’escalier est à droite), et de mettre son manteau seule… « Mais elle souhaitait aussi apprendre à faire du vélo. Ça ne va pas changer son autonomie mais c’est important d’écouter aussi le désir de l’enfant », se réjouit sa mère, Emeline. Qui attendait depuis deux ans de pouvoir emmener sa fille de Lyon à Brest pour participer à ce stage. Entre le Covid-19 et la varicelle qui s’est invitée en dernière minute, « j’ai cru qu’on ne pourrait jamais monter dans l’avion », soupire-t-elle.

Si Mathilde suit chaque semaine à Lyon trois séances d’ergothérapie, de kiné et d’orthophoniste, sa mère semble persuadée que ce stage lui fera le plus grand bien. « Ici, on réfléchit par objectif, à partir des besoins et des envies de l’enfant. Le professionnel n’intervient pas, ne touche pas l’enfant. Et il y a une énergie, un enthousiasme, une joie… Pour nous, aucun doute, la méthode est efficace. On espère vraiment que ces thérapies seront un jour généralisées. »

Pour que Mathilde, 3 ans, arrive à manger seule, ses accompagnatrices ont eu l'ingénieuse idée d'ajouter à son assiette un stylo scotché. Le repas est aussi un moment où les enfants travaillent leur mobilité, sans forcément s'en rendre compte.

Faire évoluer la prise en charge des tout-petits

C’est tout l’enjeu de ce stage, qui s’inscrit donc dans un essai clinique. Pour respecter la méthode scientifique, il a fallu trouver des enfants avec les mêmes handicaps. Pour comparer de façon objective, certains ont une prise en charge habituelle, pendant que d’autres bénéficient du stage intensif. Et à l’aide d’IRM et d’études sur leurs capacités de mouvements, les chercheurs peuvent vérifier, trois mois après, si le stage apporte un bénéfice évident et durable. Sachant que tous les « enfants témoins » ont tout accès au stage, une fois tous les examens terminés.

En tout, seize stages menés à Brest, Angers, Pise (Italie) et Bruxelles (Belgique) auront été proposés à cent enfants en l’espace de deux ans. Certains avaient une atteinte unilatérale (à droite ou à gauche), d’autres sont plus handicapés, car l’atteinte touche les deux côtés du corps. Les chercheurs espèrent objectiver et analyser toutes les données d’ici à la fin 2022. « Aujourd’hui, je ne suis pas en état de prouver que la thérapie fonctionne », reprend Sylvain Brochard. Si c’est le cas, « on va sûrement être obligé de s’adapter et de proposer très tôt des thérapies de jeu et intensives telles qu’elles sont proposées ici. C’est ça qui pourrait changer. »

Source 20 MINUTES.