Un enfant handicapé sur trois victime de violences…!

C’est une étude qui fait froid dans le dos : le nombre de jeunes handicapés victimes de violences est impressionnant. 

Un enfant handicapé sur trois victime de violences

 

L’ESSENTIEL
  • Cette étude fournit une vue d’ensemble alarmante de la violence subie par les enfants et adolescents handicapés dans le monde
  • Malgré des avancées et des prises de conscience récentes, il apparaît urgent de multiplier les efforts et les collaborations entre gouvernements pour bannir toute forme de violence envers les enfants d’ici 2030, d’après les Nations Unies

Un ensemble impressionnant d’études conduites entre 1990 et 2020 sur plus de 16 millions d’enfants handicapés, de 0 à 18 ans, venant de 25 pays, publié dans The Lancet Child & Adolescent Health Journal stipule qu’un tiers des enfants et adolescents handicapés ont subi des violences. Un chiffre impressionnant qui pourrait dissimuler une réalité encore plus dramatique, aggravée par la pandémie de Covid 19

Deux fois plus de risque d’en être victime

Dans l’ensemble, les enfants et adolescents handicapés ont deux fois plus de risque d’être victime de violence que les enfants qui ne souffrent pas de handicaps mentaux ou physiques. Ainsi, même si de faible disparités existent – les plus touchés sont les enfants atteints de troubles mentaux et cognitifs (34%) et ceux qui viennent d’un milieu social défavorisé ou d’un pays pauvre ou en voie de développement – la vulnérabilité est bien visible pour tous les enfants handicapés.

Un impact sérieux et durable sur leur santé

Les violences émotionnelles et physiques sont les plus fréquemment rapportées puisqu’elles concernent un enfant et adolescent sur trois. Mais d’autres violences ressortent de l’ensemble des études : un enfant handicapé sur cinq souffre d’un manque de soins et d’attention et un sur dix est victime de violence sexuelle. Toutes ces violences ont un impact considérable sur la santé et le bien-être de ses enfants.

Pris pour cible

Il ressort également un fort taux de harcèlement moral (40%), caractéristique des violences faites aux enfants handicapés. Ils sont d’autant plus vulnérables et pris pour cible qu’ils manquent souvent de moyen de communiquer et de se défendre. Et la situation pourrait être encore plus grave, puisque l’analyse des données est basée sur les rapports entre enfants/adolescents et soignants ou aidants – or la violence peut s’exprimer dans d’autres cas de figures.

La prévalence de la violence pourrait être encore plus importante

A noter aussi que parmi les 98 études, seuls 23 viennent de 7 pays où les revenus sont les moins importants, alors qu’une grande majorité des enfants et adolescents handicapés (94%) vivent dans ces pays où le manque d’informations sur le handicap, la stigmatisation, l’accès difficile à une aide sociale contribuent à élever le taux de violence subie par cette population vulnérable, et que la pandémie de coronavirus a contribué à isoler.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Food-truck, crèche, résidence étudiante… À Marseille, cet Ehpad qui n’en a que le nom…

À Marseille, Les Jardins d’Haïti réinvente les codes des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Après avoir implanté une crèche dans le bâtiment, une subvention lui permet de devenir un véritable tiers-lieu, avec résidence étudiante solidaire, jardin partagé, coworking…

Food-truck, crèche, résidence étudiante… À Marseille, cet Ehpad qui n’en a que le nom

Malgré les 93 bougies qu’il souffle aujourd’hui, Tony fait entendre à toute la résidence que ses cordes vocales n’ont pas pris une ride avec un hommage à Luis Mariano : « Mexiiiiiicooooo ! », chante-t-il en vadrouillant sur son fauteuil roulant. Avant de tomber sur un jeune accompagnant qui décide de le faire danser un peu. Pour faire un peu d’exercice, mais surtout « pour montrer tes talents aux filles ! », glisse-t-il avec un clin d’œil.

En parlant de séducteur, Guy arrive. Il pousse fièrement un déambulateur qui parait tout droit sorti d’une carrosserie de tuning : décorations criardes, sacoche de cuir, klaxon-trompette et pas moins de 3 rétroviseurs. On comprend les yeux pétillants de « sa chérie » lorsqu’elle le rejoint en quittant le comptoir d’accueil qu’elle avait décidé de tenir ce matin.

Derrière eux, Annie, ancienne concertiste, joue avec virtuosité La Maladie d’Amour au piano (voir photo de Une). La scène fait mentir Michel Sardou. La « maladie d’amour » court bien au-delà de 77 ans… Des enfants participent à la joyeuse cacophonie en jouant parmi les résidents. Ce qui n’empêche pas une jeune femme, casque vissé sur les oreilles et yeux rivés sur son ordinateur, de faire du télétravail.

Food-truck, crèche, résidence étudiante… À Marseille, cet Ehpad qui n’en a que le nom

Guy et son déambulateur de compétition. Sa « chérie » donne le départ. 

« Péter les codes »

En ajoutant à ce tableau, la déco moderne du lieu, les fresques de street artistes ou encore le babyfoot, la scène a de quoi surprendre parce que nous sommes ici au coeur… d’un Ehpad. Plus encore, après les révélations sur la gestion et le contrôle des maisons de retraite mis au jour cet hiver dans le livre du journaliste Victor Castanet, « Les Fossoyeurs ». Mais aux Jardins d’Haïti, à Marseille « c’est une maison à vivre, pas un mouroir », insiste Laurent Boucraut, à la tête de cette « association à but non lucratif ».

Le quadragénaire aux airs de surfer (qu’il est d’ailleurs), n’a qu’une idée en tête : « péter les codes ». L’établissement est même en voie de recevoir le titre très à la mode de “tiers-lieu“. Il fait partie des 25 sites français, et le seul de la région, retenus dans le cadre de l’appel à projets de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) : « Un tiers-lieu dans mon Ehpad ».

Ce dispositif « encourage des initiatives visant à ouvrir les Ehpad sur leur quartier, au travers de lieux co-construits avec les habitants, les voisins, et les acteurs de la vie sociale locale […] permettant de concilier tout à la fois : soin, sécurité et pleine citoyenneté des plus âgés », indique la CNSA.

Laurent Boucraut et son écharpe de l’OM derrière le baby-foot qui trône dans le hall d’entrée. Photo : Caroline Dutrey

Papy-sitters

L’appel à projets a été repéré par Marseille Solutions, structure d’accompagnement de projets à impact. « On a cherché un Ehpad du territoire qui souhaitait rompre avec la logique d’enfermement, raconte la co-directrice, Daphné Charveriat. C’était le cas des Jardins d’Haïti, avec leur vision intergénérationnelle et d’échanges avec la vie du quartier ».

L’établissement marseillais avait déjà un temps d’avance sur la question. Depuis la fin de la rénovation complète du bâtiment, l’année dernière, il accueille une crèche de la structure marseillaise UB4Kids. Les pensionnaires viennent l’animer quotidiennement. Et inversement, les enfants peuvent jouer dans la salle commune sous la surveillance de anciens. « Ce matin, Tony a gagné un an en fêtant son anniversaire avec les petits ! », rigole Laurent.

Au-delà de l’apport en bonne humeur, le directeur estime que « c’est une façon de redonner un rôle aux personnes âgées, au lieu de juste les occuper, ce qui est aberrant. Ils ont plein de choses à partager, et forcément, un riche vécu ». Cette crèche est pour lui « la première pierre et la pierre angulaire de notre projet dans sa volonté d’ouverture vers l’extérieur. C’est difficile de faire sortir les résidents, alors on veut faire rentrer le monde ici ! ».

C’est dans ce sens qu’une école de danse inclusive du quartier vient répéter dans la salle des fêtes de l’Ehpad, que les télétravailleurs peuvent venir « coworker » librement en profitant du wifi gratuit. Ou encore, que le réfectoire est devenu un restaurant bistronomique ouvert au public avec l’aide du chef marseillais Renaud Guez.

Tous les lundis, le réfectoire sert une “recette signature” du chef Renaud Guez et se transforme en restaurant ouvert au public. Photo : Caroline Dutrey

Concerts, foodtruck et marché bio

« Mais ce n’est que le début de l’aventure ! » poursuit Laurent. Elle va s’accélérer grâce aux 150 000 euros reçus grâce à l’appel à projets. Boosté par ce coup de pouce, il égrène les idées qu’il souhaite désormais voir se concrétiser au rythme « d’une par mois », pour ouvrir l’Ehpad au monde extérieur.

La cour centrale accueillera « un marché bio et local » ainsi que des concerts tous les mercredis l’été. Soucieux de sortir des clichés du troisième âge, pas question de programmer « des groupes d’accordéon. On ne va pas passer du Booba non plus ! Mais pourquoi pas de l’électro », précise le passionné de musique, dont le répertoire téléphonique regorge d’artistes marseillais.

Notamment des plasticiens « que nous allons accueillir pour des résidences et des expos dans les étages ». Il prévoit même de créer « le foodtruck des Jardins d’Haïti dans l’année. Avec un four à pizza. Un outil fun pour les événements, pour proposer de la restauration ». Il pourra aussi servir de buvette à côté des 20 parcelles du potager partagé de 500 m² qui va ouvrir aux habitants du quartier.

Électro ou pas, Guy est prêt pour les soirées musicales

Un résidence étudiante solidaire pour la rentrée

Laurent aime par dessus tout l’idée de mélanger les générations. « La crèche c’est le paroxysme : les plus vieux avec les plus jeunes ! ». Mais il y a des intermédiaires. Comme les élèves de l’école élémentaire Boisson, à quelques centaines de mètres. « Je sors d’un rendez-vous avec la direction. Ils viendront faire classe chez nous tous les 15 jours ».

Des étudiants vont aussi prendre leurs quartiers dans l’Ehpad. C’est un des projets phares du directeur : « la résidence étudiante sociale qui va ouvrir à la rentrée ». Un appartement neuf de 50 m² avec deux chambres pour des jeunes en situation de précarité. Ils seront nourris et logés gratuitement. « Le deal, c’est qu’ils devront passer 15 heures par semaine auprès de nos résidents ».

Trouver l’équilibre économique

Un dispositif « gagnant-gagnant », puisque « ça représente presque un temps plein pour nous ». Le modèle économique est une préoccupation assumée par les Jardins d’Haïti. Ainsi que par les deux structures qui l’accompagnent dans le développement de ces projets :  We are the starters et Marseille Solutions.

L’objectif n’est pas de gagner de l’argent mais d’éviter des surcoûtsDaphné Charveriat

Pour Daphné Charveriat, « l’objectif n’est pas de gagner de l’argent mais d’éviter des surcoûts et leurs répercussions pour les résidents ». Il s’agit donc de générer quelques revenus avec « les consommations lors des concerts, le restaurant, le food truck... ».

Rendre le secteur attractif pour les résidents comme pour le personnel

Car la co-directrice de Marseille Solutions voit plus loin. La subvention obtenue avec l’appel à projets permet de « tester, innover, pour trouver l’équilibre économique. On prévoit ensuite un volet “réplication” pour changer le secteur avec un modèle vertueux ». Et attractif, « pour les résidents et leur qualité de vie, comme pour le personnel qui s’épanouit à travailler dans ces conditions ».

« La CNSA l’a compris et nous aide à devenir un laboratoire pour le secteur » poursuit Laurent Boucraut. « Il faut que ça serve de banque de bonnes idées pour les autres établissements. Le futur des Ehpad c’est des tiers lieux ! », conclut le directeur.

Les Jardins d’Haïti, une histoire de générations

« J’ai grandi avec 90 grand-mères ! », raconte Laurent Boucraut, qui a passé une partie de sa jeunesse… en maison de retraite. Chez lui, s’occuper des personnes âgées, c’est une histoire de famille. Elle commence avec sa vraie mamie, Suzanne. « Elle est à l’origine des valeurs que l’on porte, l’envie d’aider les autres ».

En 1950, elle crée une association pour les plus fragiles, récupère un couvent, et axe ses actions en faveur des personnes âgées. « Ça ressemblait plus à un hospice, mais pour l’époque, c’était précurseur des Ehpad ».

Laurent et son père Jacques, dans la cour centrale des Jardins d’Haïti

Laurent et son père Jacques, dans la cour centrale des Jardins d’Haïti

Puis, chaque génération a marqué une évolution. « Mon grand-père a pérennisé le lieu en maison de retraite. Dans les années 1980, mon père, Jacques, a amené de la folie en termes d’ambiance et d’animations ». Il embauche alors un G.O. du Club Med. Plus tard il crée une salle de spectacles.

En 2008, il convainc son fils, Laurent, alors prof de ski, de le rejoindre, alors que son frère Stéphane est déjà dans la partie. « Il m’a fallu du temps avant de me sentir légitime ». Le déclic arrive en 2015. « Je voulais littéralement transformer la maison de retraite en “maison à vivre”. On a fait appel aux talents d’un architecte pour tout reconstruire. Avec une crèche au milieu ».

Source MADEINMARSEILLE.

 

Skier malgré son handicap, un plaisir rendu possible à Métabief par les bénévoles d’Apach’Evasion…

Les vacances d’hiver sont l’occasion d’aller skier.

Une activité sportive difficile lorsqu’on souffre d’un handicap moteur, mental, ou sensoriel.

Dans le Doubs, à Métabief, la structure Apach’Evasion s’est créée il y a 15 ans pour permettre à tout le monde de profiter de ces sports de glisse.

Les volontaires d'Apach'Evasion rendent accessible le ski aux personnes en situation de handicap, depuis 15 ans déjà.

 

Et si on allait skier, cet hiver ? Cette question peut vous paraître évidente. Pour les personnes en situation d’handicap, elle l’est un peu moins. Objectif de l’association Apach’Evasion : rendre accessible à ce public les sports tels que le ski. Des personnes valides volontaires permettent à tous quel que soit le handicap de pouvoir profiter des sports d’hiver.

« Il y a une section à partir de la 4ème où on nous apprend à piloter des fauteuils, à faire du tandem en vélo et plein d’activités avec les camarades du collège qui sont en section handisport. Ça donne envie de continuer au lycée plus tard ! »

Augustine Fassenet

Bénévole de l’association Apach’Evasion

Le ski réellement accessible à tous

« Ce qui me tient à coeur là, c’est qu’ils pratiquent en groupe. Nous voulons qu’ils retrouvent le plaisir que nous avons de faire du ski avec les copains. Ici, la diversification permet de pratiquer ensemble dans son propre degré d’autonomie », clame Cédric Siron, le président de l’association Apach’Evasion. Pour permettre de réaliser ce rêve, l’association n’a pas hésité sur les moyens.

Au pied des pistes, il y a ce groupe d’enfants. Ils sont heureux de pouvoir enfin goûter aux joies de ce sport d’hiver. Le groupe a le droit à des skis un peu spéciaux, adaptés à leurs handicaps. Ils sont bien harnachés et chaudement emmitouflés. Une fois les tenues bien enfilées et les équipements installés, direction le télésiège.

C’est parti pour une après-midi de glisse ! Parmi les skieurs d’un jour, il y a Julian Kitzmiller. Ce jeune homme de 20 ans souffre d’un trouble moteur. Il utilise un kart-ski, qu’il actionne avec ses bras et lui permet d’être autonome. « J’en fais depuis 10 ans et j’adore ça », s’exclame le sportif. Même s’il admet toutefois que ses débuts étaient difficiles : « au début c’est hyper impressionnant, et après on s’y fait quand on est bien entraîné ».

Pour Julian, le ski est un plaisir grâce à son kart-ski, une machine adaptée à son handicap.

Des accompagnateurs dévoués

Pour les autres enfants du groupe, c’est ski tandem. Ils sont donc accompagnés de bénévoles comme Augustine Fassenet. Une activité nouvelle pour cette jeune fille de 15 ans. Elle indique avoir appris à piloter cet hiver. « En fait, c’est au collège que j’ai pu être sensibilisée. Il y a une section à partir de la 4ème où on nous apprend à piloter des fauteuils, à faire du tandem en vélo et plein d’activités avec les camarades du collège qui sont en section handisport. Ça donne envie de continuer au lycée plus tard ! », se souvient Augustine.

Cet accompagnement porte ses fruits : chaque année, ce sont entre 600 et 800 enfants qui peuvent s’amuser sur les pistes. Pour une séance d’une heure, il faut compter 40 euros, matériel et guide compris.

Source FR3.

Sedan : le don d’une main en résine, sortie d’une imprimante 3D, donne le sourire à Lou-Ange…

En France, ils sont plus de 450 à appartenir à l’association  » e-Nable ».

L’Ardennais Patrick Brancos est de ceux-là.

La générosité de ce « maker » change aujourd’hui la vie d’une enfant de bientôt dix ans.

Lou-Ange peut désormais s'appuyer sur sa main.

 

Lou-Ange aura dix ans le 27 mars 2022. A quelques jours de son anniversaire, Patrick Brancos, « un Ardennais pur et dur« , comme il aime se présenter, lui a fait un superbe cadeau : une main en résine sortie de son imprimante 3D. Lou-Ange est née avec une malformation à la main droite. Elle n’avait qu’un pouce.

Sa maman, Farida Saidi, a consulté au CHU de Reims. « On nous a expliqué que pour qu’elle puisse attraper des choses avec sa main, il fallait l’opérer, lui prélever un orteil pour en faire une pince. J’ai refusé. Je ne voulais pas qu’elle ait un handicap au pied. Plus tard à Nancy, Lou-Ange a aussi refusé l’intervention« .

C’est en surfant sur internet que le frère aîné de Lou-Ange, Wilfried a découvert l’existence des « makers« , et c’est lui qui a contacté Patrick Brancos, pour sa petite sœur.

La main de résine fabriquée par Patrick Brancos.

Le plaisir de rendre service

A Brieulles-sur-Bar, où il réside, Patrick Brancos est un bricoleur généreux. Son « hobby« , c’est de réaliser des mains. Celle qu’il a offerte à Lou-Ange est la troisième qu’il a fabriquée avec son imprimante 3D. Avant cela, il avait équipé un homme de 72 ans victime d’un accident de travail, 25 ans auparavant, et un petit garçon de Namur.

« J’aime rendre service, et ça fait plaisir de les voir heureux, de leur permettre d’avoir une vie presque comme les autres« , dit-il. Comme lui, dans le département des Ardennes, deux « makers » appartiennent à l’association « e-Nable » qui compte 15.000 bénévoles dans le monde.

« Je vais pouvoir faire mes lacets, attraper des verres, faire plus de choses. C’est un beau cadeau. »

Lou-Ange.

Patrick Brancos aimerait faire connaître d’avantage ce mouvement venu des Etats-Unis. Il l’a découvert sur internet, a réalisé une main test, avant d’être accepté comme un membre de cette communauté qui intervient gratuitement auprès de personnes ayant besoin d’un équipement.

Parick Brancos a offert une main à Lou-Ange.

Près de 50 euros la main

Quand  Patrick Brancos doit réaliser une main, il commence par mettre la main à la dimension voulue, grâce à un logiciel. Un fichier mis à disposition sur le site d’ »e-Nable » permet ensuite, de couler des couches successives de filament en bobine, ou de résine, d’un dixième de millimètre, avant que la pièce ne parte à l‘impression.

« Il faut une trentaine d’heures pour terminer la main avec ses accessoires, la mousse, les scratchs, les élastiques. Il y en a pour une cinquantaine d’euros, mais ça ne coûte rien aux personnes à qui on offre la main. Le « maker » intervient avec ses propres fonds. Pour fabriquer celle de Lou-Ange, j’ai utilisé de la résine, un litre environ. L’aspect est plus lisse. L’imprimante a fait le plus gros du travail« , raconte modestement Patrick Brancos qui a ensuite passé 4 à 5 heures pour le montage.

« J’aime rendre service, et ça fait plaisir de les voir heureux, de leur permettre d’avoir une vie presque comme les autres. »

Patrick Brancos, « maker ».

« En bougeant le poignet, on tire sur les câbles reliés aux doigts et ça les fait tourner, comme des tendons. On ne peut pas dire que ces mains artificielles  sont des prothèses médicales, mais avec les doigts qui bougent, elles ont préhensibles« .

Lou-Ange peut saisir un verre.

Heureuse à l’école

Avant de lui remettre sa petite main, à Sedan, où elle habite, Patrick Brancos avait procédé à un essai. « Elle était trop grande au début », explique sa maman. Mais le jour J, trois semaines avant l’anniversaire  de Lou-Ange, le généreux bricoleur est arrivé avec un joli paquet contenant la main de résine. Elle a pu l’enfiler comme un gant. Après quelques réglages, cette main sortie d’une imprimante 3D est devenue une alliée pour la vie quotidienne. « Elle est partie à l’école, heureuse. Elle a pu jouer, a essayé d’écrire. Cela lui change la vie« , dit Farida Saidi.

« Elle est bien, elle me plaît« , dit Lou-Ange. « J’en avais envie. Je vais pouvoir faire mes lacets, attraper des verres, faire plus de choses. C’est un beau cadeau« . Mais sa maman confie : « Son rêve, c’est d’avoir de vrais doigts« .

Source FR3.

 

Handicap – « La scolarisation pour tous reste au cœur de nos combats »…

Selon le bilan du CIH, les choses s’améliorent en matière de scolarisation des enfants.

Que se passe-t-il sur le terrain ?

« La scolarisation pour tous reste au cœur de nos combats ». Jean-Louis Garcia_APAJH

 

Concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap, le bilan fait état d’une grande hétérogénéité dans les territoires, et les solutions déployées au niveau départemental témoignent d’une inégale prise en compte des besoins. Si des avancées essentiellement quantitatives sont constatées, les études pointent des chiffres surtout encourageants en école maternelle et en élémentaire, en lien avec le 4e plan Autisme.

La situation reste cependant plus mitigée dans l’enseignement secondaire, et la question de l’inclusion devient très problématique quand on parle des études supérieures.

Ces données reflètent également des réalités très différentes concernant les modalités d’accueil et d’accompagnement, car elles intègrent, par exemple, des scolarisations à temps partiel, se limitant parfois à quelques heures par semaine, et conditionnées à la présence d’un AESH.

Nous ne pouvons nous en satisfaire… C’est pourquoi l’accès à la scolarisation pour tous, avec l’objectif affirmé d’une École pleinement inclusive, reste au cœur de nos combats et de nos revendications, en soutenant des actions concertées, à la fois plurielles, agiles, innovantes à destination des enfants, des familles et des professionnels de l’Éducation nationale. C’est tout le sens de notre accord-cadre avec le ministère de l’Éducation nationale.

Que permet cet accord-cadre ?

L’Apajh est née de la détermination forte de la part de militants bénévoles et de professionnels engagés d’initier des solutions en matière de scolarisation pour les enfants en situation de handicap. Cette préoccupation est restée centrale dans les valeurs et actions qui nous guident encore aujourd’hui.

Et c’est dans cette volonté réaffirmée qu’une convention-cadre de coopération a été signée avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Affaires sociales en juin 2013, puis enrichie en janvier 2020.
Cette convention est un pilier pour mettre en œuvre une coopération renforcée entre les acteurs qui interviennent auprès des enfants et adolescents en situation de handicap ; condition nécessaire pour lever les résistances, fluidifier les parcours, en garantir la cohérence et la continuité.

Enfin, l’Apajh s’engage comme partenaire privilégié dans la formation, autre levier central pour fédérer les acteurs et pérenniser les projets initiés en matière de scolarisation inclusive.
À cette fin, les militants bénévoles et les professionnels participent, entre autres, à des actions de sensibilisation dans les classes. Sur sollicitation, ils sont amenés à prendre part également aux plans de formation, en particulier celui des AESH dans le cadre des 60 heures dispensées à tous les personnels nouvellement recrutés.

Ces AESH sont en grève sur certains territoires pour obtenir un meilleur statut et salaire. Qu’en pensez-vous ?

La conduite de projets de scolarisation ambitieux pour l’ensemble de élèves en situation de handicap nécessite une coopération renforcée de tous les acteurs, articulant les actions des professionnels de l’Éducation nationale et du secteur médicosocial. Et nous avons bien conscience que les AESH occupent dans ces projets un rôle essentiel, au plus près des enfants accompagnés et de leur famille. Si leur statut a connu récemment une amélioration, il demeure, à notre sens, insuffisamment reconnu, et de fait peu attractif, avec une formation initiale et continue encore insuffisante pour étayer ces professionnels.

Par ailleurs, leur action au sein des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) est souvent complexe à mener, en raison de l’organisation interne, du fractionnement des accompagnements, du manque continuel d’articulation, des carences en moyens humains et des rémunérations indignes.
Aussi, l’Apajh s’associe aux AESH dans leur volonté d’une réelle reconnaissance, passant par une évolution de carrière valorisée et une formation renforcée, dans le respect de ces professionnels engagés au quotidien dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap.

Quel plaidoyer portez-vous pour les prochaines élections ?

À chaque élection, qu’il s’agisse de scrutins locaux ou nationaux, l’Apajh interpelle les candidats républicains. Il est dans notre ADN, depuis 1962, de travailler auprès des pouvoirs publics, à la fois en tant que force de proposition et de vigie, pour les droits des personnes en situation de handicap.

Pour l’élection présidentielle de 2022, nous avons bâti un Pacte qui invite les candidats à s’engager pour le Réflexe Handicap : derrière cette formule, c’est véritablement un changement de pratique de la décision publique et politique que nous demandons. Dans chaque projet de loi, dans chaque décision, il devient nécessaire d’anticiper et prendre en compte les besoins et attentes des personnes en situation de handicap. Être pleinement citoyen, c’est l’être dans tous les domaines de la vie : la personne qui sera portée aux plus hautes responsabilités du pays doit être vecteur de cette vision d’une société réellement inclusive, laïque et solidaire.

En 13 actes, nous abordons concrètement comment s’emparer de ce Réflexe : la laïcité, une pleine citoyenneté dans le droit, le pouvoir de choisir et d’agir des personnes en situation de handicap, en favorisant l’autodétermination de chacun, des parcours sans rupture de l’École à l’entrée dans la vie professionnelle, l’accès à des soins de qualité et une coordination des acteurs du secteur de la santé, un secteur médicosocial reconnu et des professionnels revalorisés…

Le handicap n’est pas ou trop peu abordé dans la campagne présidentielle actuelle, alors que nous sommes à moins de deux mois du premier tour : il est grand temps que les 12 millions de personnes en situation de handicap ainsi que leurs proches, les professionnels et globalement l’ensemble des citoyens soient aujourd’hui entendus.

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet…

Si le thème de l’inclusion du handicap a été porté avec force pendant cinq ans, de nombreux sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance. 

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet...(photo d’illustration)

 

Le candidat Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les inégalités subies par les personnes en situation de handicap une de ses priorités en 2017, avec une ambitieuse liste de promesses. Cinq ans après, il est possible de dresser un bilan de l’action de l’exécutif pour une meilleure intégration des quelque 12 millions de personnes concernées.

Si ce thème a été porté avec force pendant cinq ans, plusieurs sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance, tandis que d’autres, imprévus, ont émergé sans toujours satisfaire le monde du handicap. Ecole, emploi, logement, aidants… : le point sur les grands dossiers du quinquennat.

Ce qui était promis et a été (en partie) tenu

  • Renforcer le droit au travail

Emmanuel Macron, candidat, s’était engagé à « favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées » s’il était élu. Au bout de cinq ans, cette promesse n’est que partiellement tenue.

L’effort de l’Etat en faveur de l’emploi des personnes handicapées durant le quinquennat s’est confirmé en passant à près de 1,8 milliard d’euros en 2020, contre 1,7 milliard d’euros en 2017. Les mesures d’aide à l’embauche (4 000 euros pour chaque handicapé employé) et de soutien à l’apprentissage des travailleurs handicapés ont été particulièrement saluées par les acteurs du secteur.

Toutefois, le taux d’emploi et le taux de chômage des travailleurs handicapés n’ont pas significativement évolué en cinq ans : « Les baisses du chômage doivent être analysées avec prudence car elles résultent notamment d’un fort recul de personnes sans emploi en recherche active d’emploi, lié aux restrictions de déplacement suite à la crise Covid », analyse l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), l’organisme chargé de collecter et de redistribuer les pénalités infligées aux entreprises qui ne respectent pas le quota de recrutement de 6 % de personnes handicapées dans leurs effectifs.

En revanche, le taux de chômage de longue durée (plus d’un an) s’est clairement aggravé. « Les derniers chiffres montrent que lorsque les personnes en situation de handicap sont au chômage, elles y restent durablement, sans perspective de retour sur le marché du travail. La crise Covid a aggravé le phénomène, avec une progression vertigineuse de la durée moyenne d’inscription », décrit APF France handicap.

Les personnes handicapées davantage touchées par le chômage de longue durée


Quant à l’emploi accompagné, dispositif phare de l’exécutif, où un conseiller fait le lien entre l’employeur et l’employé, il ne bénéficie qu’à 6 000 personnes : « Il faut le temps que les accompagnateurs soient formés », justifie la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

  • Améliorer l’intégration scolaire

Quelque 70 000 enfants, souvent les plus lourdement handicapés, sont dans des établissements spécialisés médico-sociaux. Parallèlement, 400 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans l’école ordinaire (un nombre en hausse de 19 % depuis 2017) avec 125 000 accompagnants (en hausse de 35 %).

Interrogée sur le nombre d’enfants qui ne trouveraient pas de solution, Sophie Cluzel rétorque : « Les associations parlent de 20 000 enfants, mais il s’agirait plutôt de 300 à 400 enfants. Certains sont sur liste d’attente pour un établissement mais ils ont un accompagnement à la maison. »

Bel effort, mais peut mieux faire, jugent les spécialistes : « A chaque rentrée, la scolarisation demeure un leurre pour un certain nombre d’élèves, qui restent encore sans moyens de compensation, sans école ou avec un nombre limité d’heures d’enseignement », regrette Arnaud de Broca, président de Collectif Handicaps. En cause, le manque de formation et la précarité des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Ces accompagnants, en contrat précaire, recrutés à temps partiel, peuvent accompagner plusieurs élèves handicapés par jour dans différents lieux. Ils perçoivent un salaire de 700 euros net par mois en moyenne. Ils n’ont que soixante heures de formation initiale quand leurs collègues italiens, par exemple, bénéficient de deux ans et demi d’apprentissage.

  • Faciliter les démarches administratives

Qu’il s’agisse de la vie quotidienne, de la scolarité ou de l’insertion professionnelle, la prise en charge administrative est assurée par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces structures locales déterminent le taux d’incapacité des personnes et instruisent chaque année, pour 1,7 million de bénéficiaires, quelque 4,5 millions de demandes d’aides, qu’elles soient financières, matérielles ou humaines.

Emmanuel Macron, qui s’était engagé à faciliter les démarches administratives des personnes handicapées, s’est davantage concentré sur la rapidité de traitement des dossiers (très différente d’un département à l’autre) que sur le « référent facilement accessible » mentionné dans son programme – un numéro vert a toutefois été mis en place.

Ainsi, la durée moyenne de traitement d’un dossier était de 4,4 mois au troisième trimestre 2021 contre 4,6 mois en 2019. La durée moyenne de traitement d’un dossier est encore supérieure à six mois dans quatorze départements, alors qu’elle est inférieure à quatre mois dans quarante-sept départements, souligne le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

D’autres mesures visaient à faciliter les démarches : l’allongement de la durée maximale d’attribution de cinq à dix ans de certains droits (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, allocation compensatrice…) et l’octroi des droits à vie pour les personnes dont le handicap est irréversible, comme la trisomie ou une amputation.

  • Donner de l’aide aux aidants

« Nous favoriserons les périodes de répit pour les aidants », promettait Emmanuel Macron. Une promesse une nouvelle fois partiellement tenue : la prise en compte de la situation des personnes aidantes (qui sont environ 8 millions) dans le calcul de l’âge de départ à la retraite a été repoussée avec la réforme de l’ensemble du système de retraite qui devait la contenir.

Le « chèque bilan santé-social » qui devait leur être proposé n’a pas non plus vu le jour. Une plate-forme d’accompagnement s’appuyant sur des équipes de professionnels (Assist’aidant) a bien été créée, mais elle n’opère pour le moment qu’à Paris et en Indre-et-Loire.

En revanche, les aidants en activité peuvent désormais bénéficier d’une indemnisation du congé pris pour aider un proche : l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) ou de présence parentale (AJPP), pour les parents d’enfants handicapés, qui a été revalorisée à 58,59 euros par jour depuis le 1er janvier. Toutefois, sa durée est limitée à soixante-six jours. « Cette indemnisation empêchera-t-elle le recours aux arrêts maladie ? Cela reste à voir… », note APF France handicap. A l’image des autres associations, elle salue en revanche la défiscalisation du dédommagement que peut verser l’aidé à l’aidant.

  • Améliorer la protection des majeurs sous tutelle

La France compte entre 800 000 et un million de personnes majeures protégées par une mesure de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice. Environ la moitié d’entre elles s’appuient sur leur famille – les autres dépendent de professionnels qui suivent jusqu’à soixante personnes chacun.

« Nous améliorerons la protection juridique des majeurs sous tutelle afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits. Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes », affirmait Emmanuel Macron en 2017. Cinq ans plus tard, cette promesse n’a été que partiellement tenue : la loi de programmation et de réforme pour la justice de 2019 a permis aux tuteurs de toucher à des comptes bancaires ou de procéder à des opérations médicales importantes sans autorisation du juge. Les majeurs protégés ont retrouvé le droit de vote et peuvent également se marier, se pacser ou divorcer à condition d’informer la personne chargée de leur protection et que celle-ci ne s’y oppose pas.

Pas d’amélioration toutefois pour les professionnels chargés des majeurs protégés : les tuteurs et curateurs professionnels réclament ainsi une hausse de près de 20 % des fonds publics qui leur sont alloués pour rendre le métier plus attractif et augmenter leurs effectifs. « Il faut repenser leur métier », répond la secrétaire d’Etat, qui préconise plus d’autonomie et moins de protection.

Ce qui était promis et a été oublié

  • Améliorer l’accessibilité du logement

Des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ont des problèmes d’accessibilité au logement, faute d’aménagements de larges portes, couloirs, salles de bains et toilettes où doit pouvoir manœuvrer un fauteuil roulant…

En 2018, la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a douché leurs attentes en ramenant de 100 % à 20 % la part des logements neufs devant être obligatoirement accessibles aux personnes handicapées – trop de normes découragerait la construction de ce type de biens.

Les défenseurs de cette mesure soulignaient en outre que les 100 % évoqués cachaient une importante exception, puisque les logements dans des bâtiments inférieurs à quatre étages sans ascenseur étaient dispensés de normes pour handicapés, sauf au rez-de-chaussée. Le décret rendant obligatoire l’installation d’un ascenseur dès que le bâtiment atteint trois étages va donc mécaniquement étendre à beaucoup plus d’immeubles l’application des normes handicapés. Mais, pour les acteurs du monde du handicap, cette mesure ne compensera pas, tant s’en faut, le quota des 20 %.

  • Favoriser l’accessibilité

Selon la déléguée ministérielle à l’accessibilité, 350 000 établissements recevant du public (ERP) seraient accessibles et 700 000 en sont au début des démarches (les délais de mise en conformité ont été reportés à 2024 au moins). Un effort a été réalisé pour les bâtiments publics comme les écoles ou les mairies, mais les commerces, les restaurants et les transports présentent encore un retard conséquent : malgré de nombreuses initiatives, le métro reste très peu accessible, les arrêts de bus sont rarement aménagés, et moins d’un tiers des gares ferroviaires nationales sont adaptées.

« Les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre », regrette Fabienne Jégu, conseillère auprès de la Défenseure des droits.

Quant à l’accessibilité de l’information politique et citoyenne (obligatoire pour tous les services publics depuis 2012), elle reste largement incomplète : en octobre 2021, 20 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français prenaient en compte l’accessibilité, en ayant préalablement diminué les exigences pour la définir.

Ce qui n’était pas prévu

  • Refuser la déconjugalisation des AAH

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

  • Stopper l’exil belge

Le problème du manque de places d’accueil en France et du choix fait pour plusieurs milliers de handicapés (7 000 adultes et 1 500 enfants environ) de s’exiler en Belgique n’est pas nouveau. Mais l’exécutif actuel a fait le choix radical d’un moratoire. Concrètement, Paris et Bruxelles se sont mis d’accord pour qu’il n’y ait plus de nouvelles places créées pour les Français, et ces derniers ne seront pas aidés financièrement s’ils décident de partir. Ceux qui sont déjà installés en Belgique continueront toutefois de bénéficier d’une prise en charge.

« Deux mille cinq cents solutions nouvelles sont installées ou programmées en France pour prévenir les départs non souhaités des personnes en situation de handicap en Belgique », a annoncé le secrétariat d’Etat au handicap le 2 février : 1 600 en Ile-de-France, 630 dans les Hauts-de-France et 270 dans le Grand Est.

Cette décision n’a pas complètement satisfait les associations, dont l’Unapei (fédération d’associations de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles), qui se dit très attachée au « libre choix de la personne », notamment pour celles qui résident à proximité de la frontière. Sa vice-présidente, Coryne Husse, rappelle par ailleurs que si ces trois régions sont principalement concernées par les départs, « le manque de solutions est un phénomène global sur tout le territoire ».

Source LE MONDE.

La mortalité infantile augmente depuis 10 ans en France…

Depuis une décennie environ, le taux de mortalité infantile augmente en France.

C’est la première fois que ce phénomène se produit en temps de paix. 

La mortalité infantile augmente depuis 10 ans en France

 

L’ESSENTIEL
  • La modification des pratiques d’état-civil ou celle des pratiques médicales pour la prise en charge des nouveau-nés atteints d’affections graves ne peut pas expliquer la hausse de la mortalité infantile.
  • Celle-ci serait due à une augmentation des décès dans la période néonatale précoce.

La tendance existe depuis plusieurs années et rien ne semble l’expliquer. Selon une étude publiée dans la revue The Lancet Regional Health – Europe, le taux de mortalité infantile augmente en France depuis 2012. C’est une triste première pour l’hexagone en période de paix et un enjeu sanitaire et sociétal important. En effet, le taux de mortalité infantile est défini comme le nombre de décès d’enfants de moins d’un an pour 1000 naissances vivantes. Ainsi, il est souvent perçu comme un indicateur clé de la santé d’une population.

Mortalité infantile : les garçons plus à risque que les filles

Entre 2001 et 2019, 53 077 nourrissons sont décédés parmi les 14 622 096 naissances vivantes qui ont eu lieu sur cette période. Sur ces presque 20 ans, le taux de mortalité infantile est en moyenne de 3,63 décès pour 1000 naissances vivantes, avec une légère différence entre les sexes : les petits garçons meurent plus que les filles. Dans le détail, près d’un quart des décès – très exactement 24,4% – sont survenus au cours du premier jour de vie et près de la moitié – 47,8% – ont eu lieu au cours de la période néonatale précoce, c’est-à-dire la première semaine suivant la naissance.

Le taux de mortalité infantile est passé de 3,32 à 3,56 en dix ans

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Paris, de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, du CHU de Nantes et de l’Université de Californie ont étudié les données d’état civil de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) entre 2001 et 2019. D’après leurs résultats, la mortalité infantile a fortement diminué de 2001 à 2005 puis de façon plus lente entre 2005 et 2012. Mais c’est à partir de cette dernière année, 2012, que le taux de mortalité infantile a commencé à augmenter… Cette hausse de 7% sur près de 10 ans est inquiétante car, entre 2012 et 2019, le taux de mortalité infantile est ainsi passé de 3,32 à 3,56 décès pour 1000 naissances vivantes.

Une situation différente dans les autres pays européens

Grâce à des analyses statistiques poussées, nous avons identifié une aggravation significative du taux de mortalité infantile en France depuis 2012, explique le Pr Martin Chalumeau, dernier auteur de l’étude. En comparant les données par rapport à d’autres pays européens à économie similaire tels que la Suède et la Finlande, on observe chaque année en France un excès d’environ 1200 décès d’enfants âgés de moins d’un an”. En effet, la situation que connaît l’Hexagone n’est pas la même dans tous les pays ayant des économies développées. En Finlande ou en Suède par exemple, le taux de mortalité infantile baisse de façon continue depuis la Seconde Guerre mondiale.

Comprendre les raisons de cette hausse

“Il est primordial de pouvoir explorer en détail les causes de cette augmentation (en France) en disposant par exemple d’informations systématiques sur les circonstances médicales et sociales précises de ces décès et en faisant de cette population, qui est la plus vulnérable, une réelle priorité de recherche et de santé publique, ce qui n’est pas le cas actuellement”, conclut le Pr Martin Chalumeau. Un appel à poursuivre les recherches pour mieux comprendre les raisons de cette hausse de la mortalité infantile.

Source POURQUOI DOCTEUR.

La France condamnée par la CEDH pour avoir refusé d’indemniser le handicap d’un enfant…

S’appuyant notamment sur une expertise qui pointait une interprétation erronée des échographies, les parents avaient engagé une procédure judiciaire afin que « les charges particulières résultant du handicap de leur enfant » soient indemnisées.

La Cour européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg (Bas-Rhin), le 7 février 2019. (FREDERICK FLORIN / AFP)

 

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France, jeudi 3 février, pour avoir refusé d’indemniser le handicap d’un enfant qui n’avait pas été diagnostiqué avant sa naissance. L’enfant et ses parents, qui résident en Guadeloupe, « pouvaient légitimement espérer pouvoir obtenir réparation de leur préjudice correspondant aux frais de prise en charge de leur enfant handicapé dès la survenance du dommage, à savoir (sa) naissance », estime la juridiction.

Leur enfant, né en décembre 2001, est atteint d’un ensemble de malformations désignées sous le terme de « syndrome de Vacterl ». Un diagnostic réalisé quelques mois avant sa naissance n’avait pourtant révélé aucune anomalie, explique la CEDH. S’appuyant notamment sur une expertise qui pointait une interprétation erronée des échographies, les parents avaient engagé une procédure judiciaire afin que « les charges particulières résultant du handicap de leur enfant » soient indemnisées.

Au terme d’un parcours juridique de plusieurs années, ils avaient été déboutés par la justice administrative, qui avait notamment invoqué des dispositions de la loi Kouchner adoptée en 2002. Cette loi avait été votée afin de mettre fin à une jurisprudence permettant une indemnisation pour un handicap non détecté durant la grossesse. La CEDH a estimé que la France n’aurait pas dû appliquer la loi Kouchner de manière rétroactive dans le cas de cette famille guadeloupéenne, car c’est contraire à la Convention européenne des droits de l’homme.

Source FRANCE INFO.

Incontournable en milieu scolaire, l’interface Pronote est « une barrière de plus » pour les non-voyants…

C’est le plus répandu des outils numériques utilisés dans les collèges et les lycées : Pronote comptabilise 17 millions d’utilisateurs.

Problème : l’interface n’est pas conçue pour être accessible aux déficients visuels.

Une association envisage un recours devant la justice. 

L'interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d'accéder aux notes des élèves et aux informations relatives à leur scolarité

L’interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d’accéder aux notes des élèves et aux informations relatives à leur scolarité 

Les confinements l’ont ancrée dans le quotidien des professeurs, des élèves et de leurs parents. L’interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d’accéder aux notes des enfants et aux informations relatives à leur scolarité. Sauf que l’outil n’est pas conçu pour être accessible aux déficients visuels. Ce qui pénalise une partie de la population en situation de handicap.

« La difficulté que je rencontre avec Pronote, c’est son manque d’accessibilité avec les lecteurs d’écran« , explique Yannick, mal-voyant, et père de deux lycéens. « Nous utilisons des logiciels qui nous permettent d’avoir toutes les informations qui sont écrites, vocalisées ou renvoyées vers une plage braille. Lorsque l’on est sur une plateforme, sur un téléphone ou sur un site web, l’idée est de récupérer des informations écrites.« Avec Pronote, même la première étape n’est pas possible sans aide : pour se connecter, il faut scanner un QR code et donc viser l’image.

« Dépendance »

Autre exemple donné par Yannick : « Si on veut contacter un professeur, il y a un tableau dans lequel on peut cliquer sur un nom. Là, c’est pareil, on ne peut pas cliquer sur le nom ou bien on n’est pas sûr du bon professeur auquel écrire. Cela nous met dans un état de dépendance vis-à-vis de nos enfants parce que, souvent, on passe par eux pour avoir des informations. » 

« Cela nous empêche de jouer notre rôle de parents. « 

Ses enfants n’ont pas de problème de vue, ils sont scolarisés dans un lycée qui utilise Pronote, comme la majorité des établissements. Mais ce papa avoue perdre le fil, surtout depuis le début de la crise sanitaire. Il ne peut plus suivre en autonomie la scolarité de ses enfants. « J’ai tendance à leur demander, donc s’ils ont envie de me donner les informations, ils me les donnent mais on peut très bien imaginer qu’ils n’aient pas envie de le faire, pour une mauvaise note par exemple. On est sur une relation de confiance avec eux mais on pourrait très bien se retrouver avec des enfants qui n’ont pas envie de dire des choses qui les concernent ou alors qui minimisent des informations jugées peu importantes. »

« Aujourd’hui les professeurs n’utilisent plus que ce type d’interface »

Gaétan et Anthony, les deux garçons de Yannick, sont en classes de seconde et de terminale cette année. Mais leur père est confronté au problème depuis leur entrée au collège. Selon les mises à jour du site, certaines fonctionnalités sont parfois accessibles, mais d’autres ne le sont plus. La généralisation de Pronote dans le quotidien des élèves et des enseignants depuis deux ans lui complique encore la tâche.

« Aujourd’hui les professeurs n’utilisent plus que ce type d’interface« , constate Yannick. « Quand vous leur demandez leur adresse mail pour pouvoir échanger, ils vous disent, non, il faut communiquer par Pronote. Cela nous met une barrière de plus, pour échanger sur le suivi de la scolarité de nos enfants. À l’heure où l’on dit qu’il faut que les parents s’investissent dans le suivi de leurs enfants, moi j’ai le sentiment que je ne peux pas le faire, à cause du manque d’accessibilité d’un outil qui est quand même utilisé par l’État et pour lequel on pourrait attendre quand même un minimum de prise en compte de tous les publics, d’autant qu’il y a des lois sur l’accessibilité numérique. »

Vers un recours en justice ?

Les sites de service public ont en effet l’obligation d’être lisibles par tous, ce qui n’est pas le cas de Pronote, qui est un site privé. Hervé Rihal, de l’association Accompagner, promouvoir, intégrer les déficients visuels (ApiDV) est lui même non-voyant et ancien professeur de droit public à l’université d’Angers. Il a saisi à deux reprises la secrétaire d’État aux personnes handicapées Sophie Cluzel, et envisage maintenant un recours devant le tribunal administratif de Paris.

« Un site internet, pour qu’il soit accessible pour nous, déficients visuels et surtout non-voyants, c’est un peu comme un escalier pour un handicapé moteur« , explique-t-il. « S’il y a un obstacle qui vous empêche d’y aller, vous ne pouvez pas y aller. C’est ce qui nous arrive avec Pronote. Les professeurs déficients visuels ne peuvent pas consulter Pronote et, surtout, ne peuvent pas rentrer de données, ce qui est un considérable préjudice pour eux et pour leurs élèves. C’est la même chose pour les parents déficients visuels qui ne peuvent pas contrôler les notes de leurs enfants et aussi pour les élèves qui ne peuvent pas vérifier les notes qu’ils ont obtenues. »

Source FRANCE INTER.

Un service d’aide à domicile pour les handicapés cambriolé deux fois, les voitures de service utilisées pour des rodéos…

Deux jeunes gens suspectés de cambriolages et de rodéos avec des voitures de service ont été interpellés.

Le préjudice est sévère pour les employés et les usagers.

Un service d’aide à domicile pour les handicapés cambriolé deux fois, les voitures de service utilisées pour des rodéos

 

La semaine dernière, les locaux du SESSAD à Frotey-lès-Vesoul (70) ont été cambriolés. Le service d’éducation spécialisée et de soins à domicile s’adresse notamment aux enfants déficients moteurs et auditifs à domicile. Portes et fenêtres ont été fracturées, du matériel informatique a été subtilisé ainsi que de nombreuses affaires personnelles. Par ailleurs, quatre voitures de service ont disparu. Deux ont été retrouvés le lendemain, l’une dans un ruisseau, l’autre dans un champ. Elles ont servi à des rodéos, sur les hauteurs de Navenne et à Pusey.

Les mêmes faits se sont reproduits dans la nuit de lundi à mardi. À nouveau du matériel a disparu et deux voitures ont été volées puis retrouvées dans la matinée.

Éléments recueillis par la police scientifique

L’enquête très rapidement diligentée par la police a permis de retrouver la trace de deux jeunes gens hébergés dans un foyer non loin du SESSAD à Frotey. L’exploitation d’éléments recueillis par la police scientifique a été déterminante. Les deux suspects ont été interpellés dans la matinée de mardi puis placés en garde à vue dans la foulée. Une perquisition aurait permis de retrouver du matériel informatique dans la chambre de l’un d’eux.

Bénéficiaires et salariés pénalisés

Ces deux cambriolages ont très lourdement pénalisé à la fois les salariés du SESSAD dans l’exercice de leur mission et les bénéficiaires eux-mêmes en attente de soins. D’autre part, les jeux de clé de l’ensemble des voitures de service ont été dérobés, ce qui implique l’immobilisation de tous les véhicules en attente du changement de serrures. Là encore, le fonctionnement du service en est grandement perturbé.

Source EST REPUBLICAIN.