Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet…

Si le thème de l’inclusion du handicap a été porté avec force pendant cinq ans, de nombreux sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance. 

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet...(photo d’illustration)

 

Le candidat Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les inégalités subies par les personnes en situation de handicap une de ses priorités en 2017, avec une ambitieuse liste de promesses. Cinq ans après, il est possible de dresser un bilan de l’action de l’exécutif pour une meilleure intégration des quelque 12 millions de personnes concernées.

Si ce thème a été porté avec force pendant cinq ans, plusieurs sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance, tandis que d’autres, imprévus, ont émergé sans toujours satisfaire le monde du handicap. Ecole, emploi, logement, aidants… : le point sur les grands dossiers du quinquennat.

Ce qui était promis et a été (en partie) tenu

  • Renforcer le droit au travail

Emmanuel Macron, candidat, s’était engagé à « favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées » s’il était élu. Au bout de cinq ans, cette promesse n’est que partiellement tenue.

L’effort de l’Etat en faveur de l’emploi des personnes handicapées durant le quinquennat s’est confirmé en passant à près de 1,8 milliard d’euros en 2020, contre 1,7 milliard d’euros en 2017. Les mesures d’aide à l’embauche (4 000 euros pour chaque handicapé employé) et de soutien à l’apprentissage des travailleurs handicapés ont été particulièrement saluées par les acteurs du secteur.

Toutefois, le taux d’emploi et le taux de chômage des travailleurs handicapés n’ont pas significativement évolué en cinq ans : « Les baisses du chômage doivent être analysées avec prudence car elles résultent notamment d’un fort recul de personnes sans emploi en recherche active d’emploi, lié aux restrictions de déplacement suite à la crise Covid », analyse l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), l’organisme chargé de collecter et de redistribuer les pénalités infligées aux entreprises qui ne respectent pas le quota de recrutement de 6 % de personnes handicapées dans leurs effectifs.

En revanche, le taux de chômage de longue durée (plus d’un an) s’est clairement aggravé. « Les derniers chiffres montrent que lorsque les personnes en situation de handicap sont au chômage, elles y restent durablement, sans perspective de retour sur le marché du travail. La crise Covid a aggravé le phénomène, avec une progression vertigineuse de la durée moyenne d’inscription », décrit APF France handicap.

Les personnes handicapées davantage touchées par le chômage de longue durée


Quant à l’emploi accompagné, dispositif phare de l’exécutif, où un conseiller fait le lien entre l’employeur et l’employé, il ne bénéficie qu’à 6 000 personnes : « Il faut le temps que les accompagnateurs soient formés », justifie la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

  • Améliorer l’intégration scolaire

Quelque 70 000 enfants, souvent les plus lourdement handicapés, sont dans des établissements spécialisés médico-sociaux. Parallèlement, 400 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans l’école ordinaire (un nombre en hausse de 19 % depuis 2017) avec 125 000 accompagnants (en hausse de 35 %).

Interrogée sur le nombre d’enfants qui ne trouveraient pas de solution, Sophie Cluzel rétorque : « Les associations parlent de 20 000 enfants, mais il s’agirait plutôt de 300 à 400 enfants. Certains sont sur liste d’attente pour un établissement mais ils ont un accompagnement à la maison. »

Bel effort, mais peut mieux faire, jugent les spécialistes : « A chaque rentrée, la scolarisation demeure un leurre pour un certain nombre d’élèves, qui restent encore sans moyens de compensation, sans école ou avec un nombre limité d’heures d’enseignement », regrette Arnaud de Broca, président de Collectif Handicaps. En cause, le manque de formation et la précarité des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Ces accompagnants, en contrat précaire, recrutés à temps partiel, peuvent accompagner plusieurs élèves handicapés par jour dans différents lieux. Ils perçoivent un salaire de 700 euros net par mois en moyenne. Ils n’ont que soixante heures de formation initiale quand leurs collègues italiens, par exemple, bénéficient de deux ans et demi d’apprentissage.

  • Faciliter les démarches administratives

Qu’il s’agisse de la vie quotidienne, de la scolarité ou de l’insertion professionnelle, la prise en charge administrative est assurée par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces structures locales déterminent le taux d’incapacité des personnes et instruisent chaque année, pour 1,7 million de bénéficiaires, quelque 4,5 millions de demandes d’aides, qu’elles soient financières, matérielles ou humaines.

Emmanuel Macron, qui s’était engagé à faciliter les démarches administratives des personnes handicapées, s’est davantage concentré sur la rapidité de traitement des dossiers (très différente d’un département à l’autre) que sur le « référent facilement accessible » mentionné dans son programme – un numéro vert a toutefois été mis en place.

Ainsi, la durée moyenne de traitement d’un dossier était de 4,4 mois au troisième trimestre 2021 contre 4,6 mois en 2019. La durée moyenne de traitement d’un dossier est encore supérieure à six mois dans quatorze départements, alors qu’elle est inférieure à quatre mois dans quarante-sept départements, souligne le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

D’autres mesures visaient à faciliter les démarches : l’allongement de la durée maximale d’attribution de cinq à dix ans de certains droits (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, allocation compensatrice…) et l’octroi des droits à vie pour les personnes dont le handicap est irréversible, comme la trisomie ou une amputation.

  • Donner de l’aide aux aidants

« Nous favoriserons les périodes de répit pour les aidants », promettait Emmanuel Macron. Une promesse une nouvelle fois partiellement tenue : la prise en compte de la situation des personnes aidantes (qui sont environ 8 millions) dans le calcul de l’âge de départ à la retraite a été repoussée avec la réforme de l’ensemble du système de retraite qui devait la contenir.

Le « chèque bilan santé-social » qui devait leur être proposé n’a pas non plus vu le jour. Une plate-forme d’accompagnement s’appuyant sur des équipes de professionnels (Assist’aidant) a bien été créée, mais elle n’opère pour le moment qu’à Paris et en Indre-et-Loire.

En revanche, les aidants en activité peuvent désormais bénéficier d’une indemnisation du congé pris pour aider un proche : l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) ou de présence parentale (AJPP), pour les parents d’enfants handicapés, qui a été revalorisée à 58,59 euros par jour depuis le 1er janvier. Toutefois, sa durée est limitée à soixante-six jours. « Cette indemnisation empêchera-t-elle le recours aux arrêts maladie ? Cela reste à voir… », note APF France handicap. A l’image des autres associations, elle salue en revanche la défiscalisation du dédommagement que peut verser l’aidé à l’aidant.

  • Améliorer la protection des majeurs sous tutelle

La France compte entre 800 000 et un million de personnes majeures protégées par une mesure de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice. Environ la moitié d’entre elles s’appuient sur leur famille – les autres dépendent de professionnels qui suivent jusqu’à soixante personnes chacun.

« Nous améliorerons la protection juridique des majeurs sous tutelle afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits. Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes », affirmait Emmanuel Macron en 2017. Cinq ans plus tard, cette promesse n’a été que partiellement tenue : la loi de programmation et de réforme pour la justice de 2019 a permis aux tuteurs de toucher à des comptes bancaires ou de procéder à des opérations médicales importantes sans autorisation du juge. Les majeurs protégés ont retrouvé le droit de vote et peuvent également se marier, se pacser ou divorcer à condition d’informer la personne chargée de leur protection et que celle-ci ne s’y oppose pas.

Pas d’amélioration toutefois pour les professionnels chargés des majeurs protégés : les tuteurs et curateurs professionnels réclament ainsi une hausse de près de 20 % des fonds publics qui leur sont alloués pour rendre le métier plus attractif et augmenter leurs effectifs. « Il faut repenser leur métier », répond la secrétaire d’Etat, qui préconise plus d’autonomie et moins de protection.

Ce qui était promis et a été oublié

  • Améliorer l’accessibilité du logement

Des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ont des problèmes d’accessibilité au logement, faute d’aménagements de larges portes, couloirs, salles de bains et toilettes où doit pouvoir manœuvrer un fauteuil roulant…

En 2018, la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a douché leurs attentes en ramenant de 100 % à 20 % la part des logements neufs devant être obligatoirement accessibles aux personnes handicapées – trop de normes découragerait la construction de ce type de biens.

Les défenseurs de cette mesure soulignaient en outre que les 100 % évoqués cachaient une importante exception, puisque les logements dans des bâtiments inférieurs à quatre étages sans ascenseur étaient dispensés de normes pour handicapés, sauf au rez-de-chaussée. Le décret rendant obligatoire l’installation d’un ascenseur dès que le bâtiment atteint trois étages va donc mécaniquement étendre à beaucoup plus d’immeubles l’application des normes handicapés. Mais, pour les acteurs du monde du handicap, cette mesure ne compensera pas, tant s’en faut, le quota des 20 %.

  • Favoriser l’accessibilité

Selon la déléguée ministérielle à l’accessibilité, 350 000 établissements recevant du public (ERP) seraient accessibles et 700 000 en sont au début des démarches (les délais de mise en conformité ont été reportés à 2024 au moins). Un effort a été réalisé pour les bâtiments publics comme les écoles ou les mairies, mais les commerces, les restaurants et les transports présentent encore un retard conséquent : malgré de nombreuses initiatives, le métro reste très peu accessible, les arrêts de bus sont rarement aménagés, et moins d’un tiers des gares ferroviaires nationales sont adaptées.

« Les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre », regrette Fabienne Jégu, conseillère auprès de la Défenseure des droits.

Quant à l’accessibilité de l’information politique et citoyenne (obligatoire pour tous les services publics depuis 2012), elle reste largement incomplète : en octobre 2021, 20 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français prenaient en compte l’accessibilité, en ayant préalablement diminué les exigences pour la définir.

Ce qui n’était pas prévu

  • Refuser la déconjugalisation des AAH

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

  • Stopper l’exil belge

Le problème du manque de places d’accueil en France et du choix fait pour plusieurs milliers de handicapés (7 000 adultes et 1 500 enfants environ) de s’exiler en Belgique n’est pas nouveau. Mais l’exécutif actuel a fait le choix radical d’un moratoire. Concrètement, Paris et Bruxelles se sont mis d’accord pour qu’il n’y ait plus de nouvelles places créées pour les Français, et ces derniers ne seront pas aidés financièrement s’ils décident de partir. Ceux qui sont déjà installés en Belgique continueront toutefois de bénéficier d’une prise en charge.

« Deux mille cinq cents solutions nouvelles sont installées ou programmées en France pour prévenir les départs non souhaités des personnes en situation de handicap en Belgique », a annoncé le secrétariat d’Etat au handicap le 2 février : 1 600 en Ile-de-France, 630 dans les Hauts-de-France et 270 dans le Grand Est.

Cette décision n’a pas complètement satisfait les associations, dont l’Unapei (fédération d’associations de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles), qui se dit très attachée au « libre choix de la personne », notamment pour celles qui résident à proximité de la frontière. Sa vice-présidente, Coryne Husse, rappelle par ailleurs que si ces trois régions sont principalement concernées par les départs, « le manque de solutions est un phénomène global sur tout le territoire ».

Source LE MONDE.

Incontournable en milieu scolaire, l’interface Pronote est « une barrière de plus » pour les non-voyants…

C’est le plus répandu des outils numériques utilisés dans les collèges et les lycées : Pronote comptabilise 17 millions d’utilisateurs.

Problème : l’interface n’est pas conçue pour être accessible aux déficients visuels.

Une association envisage un recours devant la justice. 

L'interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d'accéder aux notes des élèves et aux informations relatives à leur scolarité

L’interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d’accéder aux notes des élèves et aux informations relatives à leur scolarité 

Les confinements l’ont ancrée dans le quotidien des professeurs, des élèves et de leurs parents. L’interface Pronote joue désormais un rôle de carnet de correspondance numérique, permettant d’accéder aux notes des enfants et aux informations relatives à leur scolarité. Sauf que l’outil n’est pas conçu pour être accessible aux déficients visuels. Ce qui pénalise une partie de la population en situation de handicap.

« La difficulté que je rencontre avec Pronote, c’est son manque d’accessibilité avec les lecteurs d’écran« , explique Yannick, mal-voyant, et père de deux lycéens. « Nous utilisons des logiciels qui nous permettent d’avoir toutes les informations qui sont écrites, vocalisées ou renvoyées vers une plage braille. Lorsque l’on est sur une plateforme, sur un téléphone ou sur un site web, l’idée est de récupérer des informations écrites.« Avec Pronote, même la première étape n’est pas possible sans aide : pour se connecter, il faut scanner un QR code et donc viser l’image.

« Dépendance »

Autre exemple donné par Yannick : « Si on veut contacter un professeur, il y a un tableau dans lequel on peut cliquer sur un nom. Là, c’est pareil, on ne peut pas cliquer sur le nom ou bien on n’est pas sûr du bon professeur auquel écrire. Cela nous met dans un état de dépendance vis-à-vis de nos enfants parce que, souvent, on passe par eux pour avoir des informations. » 

« Cela nous empêche de jouer notre rôle de parents. « 

Ses enfants n’ont pas de problème de vue, ils sont scolarisés dans un lycée qui utilise Pronote, comme la majorité des établissements. Mais ce papa avoue perdre le fil, surtout depuis le début de la crise sanitaire. Il ne peut plus suivre en autonomie la scolarité de ses enfants. « J’ai tendance à leur demander, donc s’ils ont envie de me donner les informations, ils me les donnent mais on peut très bien imaginer qu’ils n’aient pas envie de le faire, pour une mauvaise note par exemple. On est sur une relation de confiance avec eux mais on pourrait très bien se retrouver avec des enfants qui n’ont pas envie de dire des choses qui les concernent ou alors qui minimisent des informations jugées peu importantes. »

« Aujourd’hui les professeurs n’utilisent plus que ce type d’interface »

Gaétan et Anthony, les deux garçons de Yannick, sont en classes de seconde et de terminale cette année. Mais leur père est confronté au problème depuis leur entrée au collège. Selon les mises à jour du site, certaines fonctionnalités sont parfois accessibles, mais d’autres ne le sont plus. La généralisation de Pronote dans le quotidien des élèves et des enseignants depuis deux ans lui complique encore la tâche.

« Aujourd’hui les professeurs n’utilisent plus que ce type d’interface« , constate Yannick. « Quand vous leur demandez leur adresse mail pour pouvoir échanger, ils vous disent, non, il faut communiquer par Pronote. Cela nous met une barrière de plus, pour échanger sur le suivi de la scolarité de nos enfants. À l’heure où l’on dit qu’il faut que les parents s’investissent dans le suivi de leurs enfants, moi j’ai le sentiment que je ne peux pas le faire, à cause du manque d’accessibilité d’un outil qui est quand même utilisé par l’État et pour lequel on pourrait attendre quand même un minimum de prise en compte de tous les publics, d’autant qu’il y a des lois sur l’accessibilité numérique. »

Vers un recours en justice ?

Les sites de service public ont en effet l’obligation d’être lisibles par tous, ce qui n’est pas le cas de Pronote, qui est un site privé. Hervé Rihal, de l’association Accompagner, promouvoir, intégrer les déficients visuels (ApiDV) est lui même non-voyant et ancien professeur de droit public à l’université d’Angers. Il a saisi à deux reprises la secrétaire d’État aux personnes handicapées Sophie Cluzel, et envisage maintenant un recours devant le tribunal administratif de Paris.

« Un site internet, pour qu’il soit accessible pour nous, déficients visuels et surtout non-voyants, c’est un peu comme un escalier pour un handicapé moteur« , explique-t-il. « S’il y a un obstacle qui vous empêche d’y aller, vous ne pouvez pas y aller. C’est ce qui nous arrive avec Pronote. Les professeurs déficients visuels ne peuvent pas consulter Pronote et, surtout, ne peuvent pas rentrer de données, ce qui est un considérable préjudice pour eux et pour leurs élèves. C’est la même chose pour les parents déficients visuels qui ne peuvent pas contrôler les notes de leurs enfants et aussi pour les élèves qui ne peuvent pas vérifier les notes qu’ils ont obtenues. »

Source FRANCE INTER.

Handicap : à 16 ans, Ryann invente un clavier pour les élèves DYS et le vend partout en France. Vidéo…

Le jeune Breton Ryann Dubois a inventé un clavier pour les élèves DYS, souffrant de troubles de l’apprentissage.

Plébiscité, son kit est en vente chez Boulanger. 

Avec son invention pour clavier d’ordinateur, Ryann Dubois (Côtes-d’Armor) apporte un sacré soutien aux élèves DYS qui souffrent de troubles de l’apprentissage. Son kit est commercialisé dans toute la France (©La Presse d’Armor)

Avec son invention pour clavier d’ordinateur, Ryann Dubois (Côtes-d’Armor) apporte un sacré soutien aux élèves DYS qui souffrent de troubles de l’apprentissage. Son kit est commercialisé dans toute la France (©La Presse d’Armor)

Créé dans sa chambre durant les confinements, l’invention du jeune Breton Ryann Dubois est aujourd’hui commercialisée dans toute la France, dans les rayons de l’enseigne d’électroménager et multimédia Boulanger.

Âgé de 16 ans, le lycéen vivant à Binic-Etables-sur-Mer (Côtes-d’Armor) a conçu un kit pour clavier d’ordinateur, adapté aux enfants qualifiés de « DYS ».  C’est-à-dire, ceux qui doivent faire face à des troubles d’apprentissage comme la dyslexie, la dysorthographie, la dyspraxie, etc., et pour qui écrire est une souffrance.

Ils ne peuvent le faire à la même vitesse que leurs camarades et se servent d’un ordinateur portable pour prendre des notes en cours.

Inventé dans sa chambre d’adolescent

Concerné depuis son CM2 par l’un de ces troubles, et à force de consultations chez des spécialistes, Ryann Dubois a appris la dactylo avec un code couleur.

Une technique souvent recommandée par les ergothérapeutes, qui consiste à mettre des couleurs sur les touches d’un clavier d’ordinateur, mais qui n’avait pas de solution dans le commerce.

D’où l’idée de Ryann de proposer un nouvel outil adapté aux ordinateurs avec cette technique.

« Avec les plaques de lettres que j’ai créées, on apprend plus vite à écrire sur un ordinateur sans presque regarder les touches. Avec les couleurs, l’œil, le cerveau et les doigts ne font plus qu’un. Les couleurs permettent à l’œil d’apprendre à localiser plus vite la lettre que l’on cherche. »

Ryann Dubois

De simples étiquettes autocollantes à découper et à coller sur le clavier, Ryann Dubois a imaginé en effet un équipement plus maniable et durable : un kit qu’il a baptisé le clavier Keydys. Ryann voulait le mettre largement à disposition de tous les DYS, enfants comme adultes.

L’adolescent est aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise, R2Dtooldys, qui fait sacrément parler d’elle…

Engouement sur les réseaux et un message du président de la République

Depuis la mise au grand jour de son innovation au printemps 2021, journaux, émissions de télévision, radios ont relayé abondamment la création de son clavier Keydys, qui permet de mieux saisir et plus vite les cours sur ordinateur.

Sur les réseaux aussi, l’engouement a aussi été fulgurant. De 400 abonnés, sa page Facebook en compte aujourd’hui plus de 7 000, avec de nombreux messages postés de félicitations et d’encouragements.

Les amis de sa communauté sont partout en France et dans le monde : au Mexique, Suisse, Qatar, Roumanie, Espagne, Italie, Canada, etc.

Même le président de la République Emmanuel Macron lui a formulé ses félicitations.

En rayon chez Boulanger

Pour faire évoluer cette aventure, « il a fallu la détermination et le soutien de mes parents Solène et Olivier. Avec eux, nous sommes allés chercher des soutiens », souligne Ryann Dubois.

La première à réagir a été Nadège Delmotte, de la Fondation Boulanger. Des échanges de mails et quelques réunions en visio plus tard, elle a interrogé Ryann Dubois sur ses intentions quant à son innovation : vendre le brevet ou la développer lui-même.

« J’avais toujours à l’esprit que Keydys devait rester accessible à tous. La fondation a contacté le PDG Boulanger France, et celui-ci m’a ouvert les portes du soutien. Au final, l’enseigne m’a mis gratuitement à disposition tout le matériel informatique que je souhaitais et une vingtaine d’experts dans tous les domaines, juridique, fiscal, de création d’entreprise… »

Ryann Dubois

L’enseigne nationale l’a même mis en relation avec un imprimeur spécialisé dans le nord de la France : « C’en était donc fini pour nous les séances d’impression jusque tard dans la nuit ! »

Pour les élèves de l’académie

Depuis l’été 2021, les lignes ont bougé.

« Notre avocat nous a fait signer la création de notre entreprise en juillet, le jour de mes 16 ans. Depuis, l’académie de Nancy Metz m’a commandé un Keydys par ordinateur qu’ils prêtent aux élèves DYS. »

Ryann Dubois

De la même façon, le recteur de l’académie de Rennes est venu le voir au lycée le 27 novembre 2021 : « Il m’a assuré vouloir faire de même pour tous les élèves DYS de l’académie de Rennes. »

Les produits sont disponibles dans tous les magasins Boulanger (24 euros), proposés par des personnels formés. On peut aussi toujours les commander sur le site internet de l’entreprise de Ryann.

Sur le site de Ryann on retrouve des tutos et 12 modèles différents pour claviers Azerty, Qwerty, Qwertz, pour MAC, pour Androïd. Facebook et Instagram. Mail : R2Dtooldys@gmail.com.
Source ACTU.FR

La nouvelle éco : « Helpicto » à Toulouse aide ceux qui ne parlent pas à communiquer. Vidéo…

C’est en partant du classeur un peu usé d’Arthur, un jeune autiste toulousain de 16 ans qui ne parle pas, qu’Helpicto s’est développée.

Cette application permet de traduire les paroles en suites d’images.

Lauréate d’un prix, elle va être étendue dans une quarantaine de centres de soin. 

En utilisant des suites de pictogrammes, les personnes qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler sont désormais en capacité de communiquer, à l'aide d'images.

 

C’est une application toulousaine qui va sûrement changer la vie de nombreuses personnes, qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler. Helpicto, une application développée par Corpus Solutions, est une entreprise toulousaine basée à Montaudran.

L’idée est venue à Anthony Allebée et ses associés en rencontrant Arthur. Ce jeune Toulousain a 16 ans, il est autiste et « non verbal », il ne peut pas parler. Depuis des années, il utilise des pictogrammes, des images pour arriver à communiquer avec son entourage. Mais Arthur doit trouver celles qui lui conviennent dans un classeur en papier, un peu encombrant et surtout abîmé.

« Pour faciliter et fluidifier la communication d’Arthur avec son entourage », Corpus Solutions a mis au point Helpicto : ce traducteur de la voix à l’image permet ensuite à « la personne d’aller s’appuyer sur un clavier de pictogrammes pour construire une phrase et s’exprimer ». S’exprimer et même plus puisque qu’Helpicto s’appuie sur l’intelligence artificielle qui permet de détecter l’intention de la personne qui l’utilise.

Anthony Allebée donne un exemple : « Si je pose une question comme ‘est ce que tu as soif ?’, l’enfant peut venir répondre directement en tapotant à l’écran : oui ? non ? Et si je lui dit : ‘va te reposer pendant 10 minutes’, on va proposer une traduction graphique avec le temps qui passe pour lui permettre de bien comprendre ce que j’attends de lui. »

Jusqu’à 2,5% de la population mondiale concernée

L’idée est donc partie d’une structure associative basée à Toulouse, qui accompagne une trentaine de personnes concernées par les troubles du spectre de l’autisme. « on s’est rendu compte qu’Helpicto ne s’adressait pas uniquement à l’autisme, mais également à des personnes qui sont polyhandicapées, aphasiques, dysphasiques, déficientes intellectuelles, pour pouvoir exprimer des besoins, des émotions, pour pouvoir mieux comprendre le monde qui les entoure »
explique Anthony Allebée : « On peut s’adresser aussi à des personnes qui vivent avec un trouble du langage et qui ne sont pas en capacité de s’exprimer couramment, ou alors encore à des personnes qui sont aphasiques. » Les personnes aphasiques ont subi un accident cardio-vasculaire (AVC).

Autant de personnes qu’Helpicto peut aider. L’application est actuellement en train de se déployer dans une quarantaine d’établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, on est vraiment dans une phase de déploiement, dans une phase de promotion de notre outil et les retours sont vraiment très positifs », savoure Anthony Allebée. La traduction de la voix à l’image fonctionne aussi en anglais.

Source FRANCE BLEU.

Parcoursup : les aménagements pour les étudiants en situation de handicap…

Les formations présentes sur Parcoursup prévoient des dispositifs pour les élèves en situation de handicap ou atteints d’un trouble de santé invalidant.

La procédure étape par étape

 

Cela commence par l’obligation de désigner en leur sein un référent handicap, qui peut être votre interlocuteur (si vous le souhai­tez) et répondre à des questions précises: possibilités d’aménagement du cursus, équipements des locaux, modalités d’accueil, etc. Vous trouverez ses coordonnées facilement sur chaque fiche formation.

Comment expliquer ma situation ?

Vous avez toujours le choix de communiquer ou non vos besoins aux établissements. De leur côté, ces derniers s’engagent à ne jamais en faire un critère discriminant dans leur sélection.

Pour expliquer votre cas, vous trouverez un document appelé «fiche de liaison», disponible dans la rubrique «Mon profil», sous l’onglet «Handicap». Vous pouvez la renseigner jusqu’au 7 avril, totalement ou en partie. En effet, il vous sera possible d’apporter plus de précisions une fois votre formation choisie.

Aménager les épreuves

Lorsque vous devez passer des épreuves orales ou écrites, vous pouvez demander des aménagements en remplissant un formulaire mis à disposition par la formation qui organise l’examen.

Si vous en avez déjà bénéficié pour passer votre bac, vous pouvez simplement lui transmettre le document qui les précise, sans avoir à refaire une demande.

Réexamen du dossier

À partir du 2 juin, si vous n’avez trouvé aucune formation, vous pouvez demander un réexamen de votre dossier auprès du rectorat, dans la rubrique «Contact» de Parcoursup.

Gardez en tête que la plate-forme garantit la confidentialité de toute information personnelle, qu’il s’agisse de handicap ou de tout autre sujet.

Pour finir, voici un site bien utile et très complet pour vous accompagner dans l’enseignement supérieur : monparcourshandicap.gouv.fr.

Sujet LE PARISIEN.

Handicap à l’école : Michèle Victory a déposé une proposition de loi contre la précarité des accompagnants…

La proposition de loi de Michèle Victory (PS), députée de l’Ardèche, visant à lutter contre la précarité des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et des assistants d’éducation (AED), a été examinée jeudi 20 janvier en séance publique par l’Assemblée Nationale.

Handicap à l'école : Michèle Victory a déposé une proposition de loi contre la précarité des accompagnants

 

« La majorité LREM avait, en commission des affaires culturelles et de l’éducation, supprimé de nombreuses dispositions de ma proposition de loi et ainsi appauvri les débats », estime la parlementaire, qui avait déposé deux amendements pour remodifier la proposition de loi. Ils ont été rejetés par la majorité présidentielle.

« Je déplore la réécriture de mon texte qui prévoit désormais d’octroyer la possibilité au pouvoir réglementaire d’accorder un CDI après trois ans pour les AESH et six ans pour les AED, ce qui est très en deçà de mes propositions et revendications », indique Michèle Victory. Le texte doit encore être examiné par le Sénat.

Source LE DAUPHINE LIBERE.

BRACIEUX – Loir-et-Cher – Une semaine de réflexion sur le handicap…

Les enseignants du collège Hubert-Fillay de Bracieux ont élaboré une semaine de réflexion sur le handicap, plus particulièrement avec la participation des professeurs de sport.

Les collégiens ont expérimenté les difficultés liées au handicap.

 

Franck Guibert, assisté d’Hamine, représentait l’association des Paralysés de France et leur ont prêté main-forte.
Les collégiens de 6e et 5e ont débuté leur apprentissage par l’initiation au langage des signes. Un langage pas si facile à apprendre mais ils ont bien adhéré et vont tenter de ne pas l’oublier.

Ont suivi les sports dans le gymnase où, ils ont occupé l’espace de basket-ball à l’aide de fauteuils roulants. Puis un parcours à l’aveugle entre plots et poteaux avec l’aide d’un partenaire, les guidant à la voix. Les obstacles ont été vite bousculés, mais l’essentiel n’était pas là. Ces deux journées de handisport et apprentissage de la langue des signes ont été plutôt ludiques pour les enfants.

Le lendemain, vendredi matin, les collégiens ont chevauché 15 fauteuils roulants et ont parcouru les rues et trottoirs de Bracieux. Les difficultés sont vite arrivées. Plus de rigolades, les muscles des bras ont été fortement sollicités. Bien des trottoirs n’ont pu être franchis. Tous ont vite appris que les obstacles étaient nombreux et parfois insurmontables.

Source LA NOUVELLE REPUBLIQUE.

 

Éducation : une classe élémentaire pour jeunes élèves autistes inaugurée à Biguglia …

Lancée officiellement le 8 novembre, une classe de huit élèves âgés de 6 à 11 ans de l’école élémentaire Simone-Peretti à Biguglia est la première de Haute-Corse à faire partie d’une unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA).

Une classe de huit élèves d'unité d’Enseignement en Élémentaire Autisme (UEEA) à l'école élémentaire Simone-Peretti de Biguglia.

 

Celle-ci a été inaugurée, mardi 25 novembre, par plusieurs représentants institutionnels et partenaires de l’initiative.

Une nouvelle structure d’accueil pour accompagner et intégrer des élèves en situation de handicap en milieu scolaire ordinaire. Huit élèves de cycle 2 allant du CP au CE2 et âgés de 6 à 11 ans avec un diagnostic d’autisme reconnu font désormais partie de l’école élémentaire Simone-Peretti à Biguglia. L’inauguration par des institutionnels a eu lieu, mardi, en la présence du personnel pédagogique et médico-social.

Une première au niveau élémentaire sur la Haute-Corse, une deuxième dans la région avec une autre classe à Ajaccio, pour des enfants pouvant venir de tout le département. Un accompagnement à la fois sur le plan psycho-éducatif, pédagogique et thérapeutique dans des locaux modernes et adaptés.

Une structure aménagée et qui s’inscrit donc dans une approche « neuro-développementale » pour des élèves n’ayant pas suffisamment acquis d’autonomie, de langage et qui peuvent présenter des difficultés « substantielles » dans leurs relations sociales, la communication ou le comportement.

Accroître la scolarisation des élèves handicapés dans les milieux « ordinaires »

Suivie par une équipe pluridisciplinaire avec des professionnels venant de l’Éducation nationale, cette classe est issue d’un long processus de développement et de réflexion auprès des différents partenaires. « On poursuit le développement d’unités d’enseignement en élémentaire qui est un enjeu majeur au niveau de l’Éducation nationale. Nous essayons d’accompagner au mieux les élèves handicapés avec un service autour de l’école inclusive dans chaque département et des pôles inclusifs d’accompagnements locaux (PIAL) », explique Bruno Benazech, directeur académique des services de l’Éducation nationale de Haute-Corse.

Dans le même sens, l’Agence régionale de santé de Corse a mis en avant la coopération des professionnels de l’Éducation nationale et du médico-social avec l’Adapei de Haute-Corse. Pour sa directrice Marie-Hélène Lecenne, « cette externalisation et ce modèle d’accompagnement entre l’équipe pédagogique et les spécialistes médico-sociaux représentent ce qu’il faut développer à l’avenir pour tous les enfants en situation de handicap. Cela va dans le sens de l’inclusion des enfants en milieu scolaire ordinaire ».

Un suivi scolaire continu à développer dans le futur

Un projet déjà mis en place dans d’autres départements de la métropole et qui permet à des enfants autistes de suivre une scolarisation à plein temps, y compris les temps de récréation et de restauration. Une victoire pour Véronique Cuvillier-Lugarini, présidente de l’association Eveil, qui se félicite d’avoir « réalisé en co-construction ce challenge qui n’était pas gagné d’avance. Tout cela dans le but de satisfaire des familles jusque-là dans le désespoir de voir leurs enfants sans aucun espoir ni avenir ».

Un chantier de l’inclusion sociale des personnes handicapés dans le milieu scolaire qui est « encore vaste mais qui prouve que la création de cette unité d’enseignement peut aboutir à de grandes avancées dans le futur », a déclaré Marcelle Nutti, référente départementale pour les troubles du spectre de l’autisme. 

Avant d’ajouter que ces « deux mondes de l’Education nationale et du médico-social peuvent fonctionner ensemble. L’essentiel étant de sensibiliser et former du personnel à la prise en charge des troubles du spectre de l’autisme ».

Un suivi scolaire qui entend s’élargir désormais avec les mêmes moyens à disposition dans le milieu secondaire et l’enseignement supérieur.

Le renforcement de l’offre de scolarisation adaptée s’inscrit donc dans l’idée de pouvoir réinsérer pleinement les élèves au sein de leurs classes de référence. Des objectifs et de nouvelles perspectives « qui ont besoin de se mettre en place de manière plus importante dans le temps pour ne plus laisser d’élèves avec un diagnostic d’autisme dans l’impasse » pour Geneviève Paoli, directrice de l’école Simone-Peretti.

Source FR3.

Le cri du cœur de la mère de Yannis, atteint d’autisme, sur liste d’attente pour intégrer un IME : « On se sent abandonnés par l’Etat »…

Atteint de troubles autistiques, Yannis est sur liste d’attente pour intégrer un Institut médico-éducatif à Calais. Sa mère refuse d’attendre trois à quatre ans.

Elle a lancé une pétition en ligne pour alerter sur la situation critique de son fils de 7 ans reconnu handicapé à 80%.

Yanis, 7 ans, est atteint de troubles autistiques. Il attend actuellement une place en Institut médico-éducatif à Calais.

 

“Yannis doit attendre 3-4 ans avant d’être admis en Institut médico-éducatif… donc pas de scolarité adapté à son handicap avant ses 11 ans.” Pour Anissa Bouifer, la situation scolaire de son fils Yannis, 7 ans, atteint de troubles autistiques, est critique.

En attendant de trouver une place dans l’un des deux IME de Calais, l’enfant n’est scolarisé qu’à hauteur de deux heures par jour en classe de maternelle. “Avec son handicap, c’est déjà compliqué de l’éduquer, déplore-t-elle, nous nous sentons abandonnés par l’Etat”.

« Je souhaiterais une aide de l’Etat pour faire avancer les choses et que mon petit garçon bénéficie comme chaque enfant du droit a l’école et d’étudier dans les meilleures conditions qui soient pour lui »

Anissa Bouifer, mère de Yannis, 7 ans, en attente d’une place en IME

Plus de 16 000 signatures de soutien sur la pétition en ligne

La semaine dernière, cette mère de famille a lancé une pétition en ligne “Soutien pour Yannis : une place en IME” adressée à l’Académie de Lille, à Karine Gauthier, vice-présidence du conseil départemental Pas-de-Calais en charge du handicap, au ministre de l’Education nationale et au président de la République, l’appel à l’aide accompagné d’une photo du petit garçon a déjà recueilli plus de 16 000 signatures.

“J’ai perdu mon emploi pour pouvoir m’occuper de mon fils”, explique Anissa Bouiffer. Chaque jour, elle doit récupérer son fils à l’école à 11 heures après les deux heures de classe quotidienne en maternelle. “C’est compliqué de le faire garder. Aucun employeur ne souhaite embaucher quelqu’un avec ma situation. »

Dans cette famille vivant à Guines près de Calais, seul le père travaille, en intérim. “Une situation précaire”, selon la mère de Yannis, qui estime que l’Etat ne fait pas suffisamment pour les personnes handicapées. « On avance pas, on recule”.

« Yannis est un petit garçon plein de vie et de capacités. Il est sociable et autonome, décrit-elle. J’ai peur qu’il ne trouve pas d’emploi plus tard ». Anissa Bouifer espère que la pétition en ligne et la médiatisation de la situation de son fils fera « avancer les choses ». 

Source FR3.

Lavelanet. Au LP Jacquard, une journée liée au handicap…

Les élèves de terminale Bac Pro logistique du LP Jacquard ont été sensibilisés par des ateliers au handicap par le comité Handisport 09.

Cibles, boules, ballon, canne, fauteuil...Les élèves ont vécu les situations du handicap DDM

 

À l’initiative de Magaly Pecceu, professeur de logistique et référente du développement durable au LP Jacquard, Handisport 09 a réalisé une intervention auprès des élèves de terminale Bac Pro Logistique et ceux de l’IMPRO (Institut Médico-Professionnel), de La Vergnière, accompagnés de leur professeur, Estelle Fort.

L’après-midi a vu Marie-Josée Gimenez, secrétaire de Handisport 09, et Lauriane Miquel, du comité ariégeois handisport, aidées de Lucie et Baptiste, emplois civique ESG Sports à Labège, CR Handisport Occitanie, animer divers ateliers liés au handicap visuel en fauteuil. Parmi eux, le jeu de la « Boccia », sport paralympique, a démontré combien, malgré un handicap parfois très lourd, la balle à résonance peut être dirigée près du « cochonnet ».

Cet atelier grandeur nature a commencé en matinée par un volet théorie animé par Magaly Pecceu. Au cours duquel les élèves ont pris connaissance des 17 types de handicap à travers deux jeux, celui de société des 17 familles du handicap (moteur, psychique…), et celui de plateau prêté par la Maïf (visuel, auditif…). Le descriptif, les conseils, l’assistance, les réactions, comment ne pas juger… L’approche du handicap a été visitée, elle a interpellé, c’était l’objectif.

Le tir à l’arc, avec un essai dans la posture d’un valide, puis dans le fauteuil, mais en corsant la difficulté du handicap en tenant l’arc du bras inhabituel, a surpris et fait beaucoup réfléchir les élèves. « Le tir à l’arc, dans ces conditions, permet de se rendre compte et comprendre les difficultés qui sont le quotidien des personnes en situation de handicap, a souligné Magaly Pecceu. Il y a eu la théorie, mais la sensibilisation par la pratique est une approche marquante. »

Tel ce parcours en fauteuil, aller aux toilettes, ouvrir la porte, puis la refermer. « Ce n’est vraiment pas évident », se sont exclamés des élèves. Ils ont donc touché du doigt de très près les vécus de personnes handicapées obligées de se déplacer en fauteuil roulant, et le courage et la volonté à engager pour réaliser des activités sportives.

Au LP Jacquard, cette journée n’était pas sans rappeler l’action de collecte des « Bouchons d’amour », initiée également par Magaly Pecceu. Les lycéens ont pris à cœur cette action qui permet l’achat de fauteuils pour pratiquants handisport, joëlettes, handbikes, handitennis, etc.

Source LA DEPÊCHE.