Les gendarmes de Bain-de-Bretagne chaussent les baskets pour Medhi, enfant polyhandicapé…

Courir, par solidarité. Quatre gendarmes de Bain-de-Bretagne ont décidé de chausser les baskets pour parcourir les 177 km de l’Ultra Marin, afin de soutenir l’association Aidons Medhi, qui vient en aide à un petit garçon poly handicapé.

Les quatre gendarmes, de Bain-de-Bretagne vont respectivement courir 58, 36 ; 52 et 33 km, pour soutenir une association.

 

« On sait que pour le petit, on terminera la course », affirme François Lemercier, gendarme à Bain-de-Bretagne. Avec trois collègues de la caserne, ils ont prévu de se relayer durant les 177 km de la course Ultra Marin, dans le golfe du Morbihan, en courant, afin de lever des fonds pour l’association Aidons Medhi . « Medhi est un petit garçon né en 2017, qui est poly handicapé », explique Mehdi Naciri, gendarme, qui va lui aussi courir pour soutenir l’association.

Il poursuit, « nous sommes rattachés à la compagnie de Redon et il vient de ce secteur, on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose ». Le handicap du petit garçon demande de nombreux aménagements, très coûteux. Les gendarmes souhaitent ainsi venir en aide au papa de Medhi, qui élève seul trois enfants.

« Ça fait partie de l’ADN de notre métier »

Les quatre sportifs sont déjà inscrits pour la course, qui aura lieu, si les conditions sanitaires le permettent, fin juin. « Il faut s’entraîner un petit peu », sourit Glenn Vallais, qui devrait assurer le premier relais. Morgan Guillard, qui complète l’équipe, indique : « On court souvent ensemble, ça nous fait un objectif commun ».

Pour se préparer, les gendarmes enchaînent les sorties, plus ou moins longues. Pour Mehdi Naciri, 7e des championnats de France sur 800 mètres en 2020, le changement de distance est radical. Il va courir près de 58 km. « Il y a plus d’un an, j’avais dit que je ferai une course pour l’association. Comme au niveau des compétitions, tout est bouleversé par la crise, c’était le moment. En plus, on sait que c’est compliqué pour les associations en ce moment, pour lever des fonds ».

Alors, les gendarmes ont décidé de chausser les baskets. Solidarité, engagement physique, camaraderie, « ça fait aussi partie de l’ADN de notre métier. On voulait mettre en valeur l’institution et montrer que nous aussi, on pouvait faire ça », dit Glenn Vallais.

L’esprit d’entraide

Une partie de la course se déroule de nuit, le départ est prévu à 19 h. « Ça demande de la logistique, il a fallu trouver un endroit où dormir », raconte Mehdi Naciri. L’esprit d’entraide des gendarmes est rapidement ressorti, puisque « grâce à un collègue justement, on a pu trouver un logement à proximité ». Même si « le parcours est relativement roulant », les quatre sportifs le savent : « Il va falloir être fort mentalement ».

Le lien vers la cagnotte est ici.

Source OUEST FRANCE.

Alès : l’Agence régionale de santé vient tester des personnes en situation de handicap contre le Covid-19…

Les locaux du Collectif associatif du bassin alésien (Caba) ont reçu l’équipe mobile de l’Agence régionale de santé pour tester les adhérents.

L’Union nationale des sauveteurs-secouristes est venue tester.

 

Tester, alerter, protéger. Une formule répétée comme un mantra par le gouvernement pour définir sa politique en matière de lutte contre l’épidémie de Covid. Mais aussi le nom donné à l’équipe mobile de l’ARS chargée d’effectuer des tests de proximité.

« On suit 280 personnes à leur domicile, explique Bruno Dagron, directeur du Caba, de 18 à 62 ans. On accompagne les personnes lorsqu’il y a une déficience psychique. » Ce jeudi matin, le directeur de la structure alésienne attend « environ 50 personnes, ce serait l’idéal », estime le directeur.

Quatre malades sur 280 personnes suivies

Un chiffre en passe d’être atteint puisque, en milieu de matinée, 25 personnes avaient déjà réalisé le test, en plus du personnel de la Caba qui a profité de la présence de l’équipe mobile.

Depuis la première vague, seules quatre personnes suivies sur les 280 ont contracté le Covid. « On a mis en place la continuité de l’activité, en respectant tous les gestes barrières et en appliquant des procédures de nettoyage. L’intérêt de maintenir l’activité de la Caba diminue le risque d’isolement et ses conséquences sur la santé mentale. Durant le premier confinement, on a mis en place une plateforme numérique, des appels téléphoniques récurrents et tenu une page Facebook avec des activités annexes, comme de la cuisine pour conserver un équilibre des repas. »

Les personnes suivies, qui ont fait le déplacement, jeudi, dans la grand-rue Jean-Moulin, ont donc été accueillies, testées au moyen de tests antigéniques de façon à obtenir une réponse rapide et, après un peu d’attente, ont pu bénéficier de nouvelles explications. En milieu de matinée, aucun test ne s’était révélé positif.

Accompagné avec la Caba

Le collectif associatif du bassin alésien propose trois dispositifs : un service d’accompagnement vers l’autonomie, un autre d’activités et de médiation et un d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés.
Source MIDI LIBRE.

 

« We are atypic », un site internet pour parler des différences invisibles…

Les parents de Cléo lancent un site internet « We are atypic », pour témoigner du handicap de leur fille autiste, mais plus globalement de la neuro-atypie : l’hyperactivité, le haut potentiel ou encore la dyspraxie, autant de particularités parfois invisibles, qui méritent d’être mieux connues.

Session devoirs pour Cléo. Ses parents Stéphanie et Olivier ont lancé un site internet "We are atypic" pour parler de leurs expériences liées à l'autisme de leur fille mais ont aussi envie de faire connaître tous les autres troubles invisibles.

 

Stéphanie et Olivier vivent à Combrit, dans le Finistère. Ils sont les parents de Cléo. La fillette de 9 ans est autiste. Derrière le mot, un quotidien pas toujours évident, soumis au regard des autres, à l’incompréhension et à la difficulté de trouver des ressources. Pour Cléo, les apprentissages prennent plus de temps, les codes sociaux ne tombent pas sous le sens pour elle.

Il faut s’adapter, prévoir à l’avance, lui dire ce qu’on va faire. Dès qu’il y a une surprise, ça ne passe pas. On essaie aussi d’adapter vis-à-vis des gens autour. Comme ce sont des troubles invisibles, les gens ne comprennent pas toujours son comportement.

Olivier, père de Cléo

Forts de leurs constats, ils ont créé un site internet « We are atypic », qu’ils veulent collaboratif, avec des échanges d’expériences et de savoirs (de particuliers ou de professionnels) autour de troubles souvent méconnus, invisibles, au-delà de leur propre cas. Ici, on parlera aussi bien de l’autisme, de dyslexie, de TDHA (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), de HPE (haut potentiel émotionnel).

Il y a beaucoup de défiance, d’idées reçues sur ces troubles qui nuisent à la construction de l’enfant et qui font ensuite des adultes en mal-être

Stéphanie, mère de Cléo

« S’appuyer sur notre histoire, pour que cela serve au plus grand nombre, c’est l’envie de notre famille », explique Stéphanie. Elle ajoute : « On a tendance à nous regarder comme si nos enfants étaient des sales gosses mal élevés ».

« Beaucoup de réponses nous manquaient » dit-elle alors qu’elle évoque la scolarité de Cléo, un parcours du combattant face à la méconnaissance des institutions. « Les difficultés de lecture, graphiques se voient, ce qui va moins se voir c’est le coût énergétique, la fatigue générée par Cléo si elle n’a pas d’adaptations. Elle y arrive et compense, mais cette fatigue doit être prise en compte. » 

Cléo se dit ravie du lancement de « We are atypic ». « Cela me permet d’exprimer mes émotions et c’est vraiment bien, car tous les gens peuvent savoir que j’ai des particularités. »

Source FR3.

Lille : A 22 ans elle vit en permanence avec un bruit de sirène dans l’oreille. Les acouphènes sont un symptôme qui touche huit millions de personnes en France !…

SANTEUne jeune lilloise témoigne de sa galère de vivre jour et nuit avec des acouphènes.

Lille : A 22 ans elle vit en permanence avec un bruit de sirène dans l’oreille

 

  • Les acouphènes sont un symptôme qui touche huit millions de personnes en France.
  • Il s’agit de sensations auditives qui ne sont pas générées par un bruit extérieur.
  • Une étudiante lilloise de 22 ans témoigne de la difficulté de vivre en permanence avec un sifflement dans les oreilles.

Enjoy the silence. Un jour ou l’autre, on a tous vécu la désagréable expérience d’avoir des acouphènes. Sur le moment, c’est particulièrement dérangeant, peut-être au point de vous donner la migraine. Et puis ils s’en vont comme ils sont venus et l’on n’y pense plus. Mais imaginez seulement que ça ne passe pas. Imaginez que vous deviez vivre jour et nuit avec un sifflement strident dans les oreilles. C’est le cas de Marie Cottin, une jeune femme de 22 ans qui habite à Lille.

Un pétard qui explose à proximité, une écoute prolongée de musique trop forte et, hop, on se met à avoir les oreilles qui sifflent pour un temps plus ou moins long. C’est ce que la médecine appelle des acouphènes subjectifs : des sensations auditives qui ne sont pas causées par un bruit extérieur. Selon l’Assurance maladie, près de huit millions de Français en souffrent sans que l’on ne puisse rien faire pour eux. « Cela fait maintenant plusieurs mois que je vis avec des acouphènes 24 heures sur 24. C’est arrivé du jour au lendemain sans que j’en sache a raison », explique Marie Cottin, une étudiante lilloise de 22 ans.

« Il va falloir apprendre à vivre avec »

Depuis, la jeune femme a enchaîné les rendez-vous chez des oto-rhino-laryngologistes (ORL), les IRM, les examens sanguins. En vain. « Les médecins n’ont pas pu m’en donner la cause et je suis sortie de chaque visite sans solution autre que la sempiternelle phrase :  »il va falloir apprendre à vivre avec » », déplore-t-elle.

Pour Marie, le problème se situe au niveau de son oreille droite : « Le jour, c’est un sifflement aigu difficile à définir, comme un bruit de chauffe-eau qui déconne. La nuit, c’est beaucoup plus fort, comme un hurlement de sirène », décrit-elle. Il n’y a guère que dans le bruit ambiant que Marie voit le symptôme s’atténuer. Du coup, elle fuit le silence comme la peste et doit même tenter de trouver le sommeil en écoutant des enregistrements spéciaux appelés « bruits blancs ».

Ce perpétuel vacarme interne lui pourrit la vie et le moral. « Je suis tombée en dépression, j’ai mis ma vie en pause et arrêté mes études alors que j’allais très bien avant », assure la jeune femme. Sur les forums auxquels Marie participe, ils sont nombreux à souffrir des mêmes troubles : « Ce n’est pas reconnu comme une maladie ni comme quelque chose de handicapant. Du coup, ça n’intéresse pas la recherche », déplore-t-elle. D’où la pétition mise en ligne à l’attention du ministre de la Santé, Olivier Véran.

Des solutions au long cours efficaces

Pourtant, son mal-être n’est pas une fatalité. S’il est vrai qu’il n’existe pas de traitement médicamenteux, d’autres solutions sont efficaces. « On peut arriver à supprimer complètement la sensation acouphénique, notamment grâce à la théorie de l’habituation », assure le Dr Dorothée Douchement, ORL spécialiste des acouphènes exerçant au cabinet Nord ORL à la clinique de la Louvière, à Lille. Mais « habituation » ne signifie pas « débrouillez-vous ».

« Il y a un filtre dans le cerveau qui laisse passer les informations sonores intéressantes et bloque les autres », poursuit la médecin. Pour les personnes souffrant d’acouphènes sans cause retrouvée, il s’agit donc de « rééduquer ce filtre » en procédant à un « enrichissement du milieu sonore ». Cela se fait avec des « bruits blancs », pas très agréables, ou des bruits de nature.

« L’idée est de renforcer le filtre préexistant du patient. Par ailleurs, le lâcher-prise permettra de faire diminuer son hypervigilance auditive ce qui engendrera une diminution de la sensation acouphénique », détaille le Dr Douchement. Il existe aussi la possibilité d’une prise en charge audioprothétique, même pour les patients « normoentendants ». Il n’y a donc ni remède miracle, ni potion instantanée. « Ce sont des choses qui prennent du temps mais qui fonctionnent », insiste l’ORL.

Source 20 MINUTES.

Près de Brest, Miaggo loue du matériel de loisirs en extérieur pour les personnes à mobilité réduite…

Véronique Follet a découvert le monde du handicap physique et sa cohorte de difficultés à la naissance de son fils, Enoal. Entre autres, l’accès aux activités extérieures.

La Finistérienne se lance donc dans la location de matériel de loisirs de plein air pour les personnes à mobilité réduite.

Grâce aux chenilles qui s'adaptent à son fauteuil, Enoal, 17 ans, peut enfin participer aux balades sur la plage.

Grâce aux chenilles qui s’adaptent à son fauteuil, Enoal, 17 ans, peut enfin participer aux balades sur la plage. 

Les balades en famille se transformaient en casse-tête ou en frustration pour la famille Follet. Enoal, l’un des enfants, atteint de paralysie cérébrale, se déplace en fauteuil roulant et bien des lieux lui restent inaccessibles. « Comme on a trois enfants, l’un des parents se baladait en bord de mer avec deux enfants pendant que l’autre restait avec Enoal sur la cale », explique Véronique, sa mère.

Du matériel très cher pour une faible utilisation

Enoal avait fini par ne plus apprécier ces balades. Alors sa mère a eu une idée. Proposer à la location du matériel adapté aux activités de plein air pour les personnes à mobilité réduite. Une première en France selon la toute nouvelle chef d’entreprise.

Aujourd’hui Enoal peut se balader sur la plage grâce à des chenillettes qui s’adaptent aux roues de son fauteuil et lui permettent de rouler sur le sable. Des chenillettes fabriquées aux Etats-Unis et qui coûtent 8.000 euros. Et c’est là que le bât blesse. Ce matériel spécialisé reste difficilement accessible, coûte très cher, entre 500 et 10.000 euros, estime Véronique Follet. Et il n’est utilisé qu’occasionnellement.

La mutualisation des équipements, grâce à un système de location, s’est imposée comme une solution pertinente pour Véronique Follet. « Les enfants grandissent vite et les vacances à la montagne, c’est une semaine par an. Alors pourquoi acheter le matériel ? » avance-t-elle.

Pour la mer, la forêt, la montagne…

Il y a un an, elle a quitté son emploi pour fonder Miaggo à l’Hôpital-Camfrout dans le Finistère. Le 15 mars dernier, tout était fin prêt. Vélos-pousseurs, trottinettes à trois roues avec siège, paddles adaptés… Pour la mer, la forêt, la montagne…L’éventail de produits est vaste. Et pour la plupart fabriqués en France, voire dans le Finistère, assure l’entrepreneuse.

« Des particuliers sont intéressés mais aussi des structures comme des IME (instituts médico-éducatifs) ou des EHPAD, déclare Véronique. Pour des balades ponctuelles, inutile d’investir dans du matériel. »

Miaggo fonctionne par un système d’abonnements donnant accès à tous les équipements.

Déjà, la mairie de Milizac-Guipronvel dans le Finistère s’est montrée intéressée. Ses habitants pourront bientôt emprunter du matériel chez Miaggo grâce à l’abonnement souscrit par la municipalité.

Source FR3.

Handicap : GoSense a lancé une canne blanche avec un son 3D…

Inventée par les cofondateurs de GoSense, Hugues de Chaumont et François Birot, cette canne blanche made in France est la première au monde à être dotée d’un point sonore spatialisé.

RANGO, un système révolutionnaire qui permet aux non-voyants de s'orienter dans la ville sans risque !

 

Comme dans la réalité virtuelle, mais pour de vrai. La canne blanche électronique Rango créée par GoSense signale, par un son 3D spatialisé, la présence d’obstacles aux aveugles. Le capteur breveté, développé depuis bientôt dix ans par Hugues de Chaumont et François Birot, ses deux cofondateurs, détecte les dangers jusqu’à 2,50 mètres devant le piéton déficient visuel. Un son grave et résonnant, transmis en Bluetooth dans les écouteurs du téléphone, se déclenche à l’approche de l’obstacle.

Ce son 3D, résultat d’une modélisation spatiale, parvient au porteur de cette canne de l’endroit où est identifié le risque : en face de lui ou à 45 degrés sur sa gauche… Le son s’intensifie et monte dans les aigus à mesure qu’il s’en rapproche, à moins qu’il le contourne « par la droite par exemple, en laissant le bruit sur sa gauche », explique Hugues de Chaumont, qui préside la société lyonnaise.

Le principe de la canne électronique existe depuis vingt-cinq ans grâce à René Farcy, chercheur au CNRS et inventeur du boîtier Tom Pouce. Mais ce dispositif radar, comme l’UltraCane britannique et la Vistac allemande, se contente, selon Hugues de Chaumont, « de vibrer, sans localiser le danger, comme un radar de recul qui dit de faire attention. Notre point sonore spatialisé, silencieux en l’absence de risque de collision, est unique au monde ».

Dispositif médical

Avec François Birot, son ami d’enfance et ingénieur, il avait « depuis le lycée envie de faire une contribution technologique et sociale ». Tous deux musiciens, ils s’étaient naturellement orientés vers le son, puis le son 3D avec les progrès de la réalité virtuelle, cherchant à qui cette technologie pourrait profiter. Il y a 200.000 aveugles et 2 millions de malvoyants en France. En 2011, Hugues de Chaumont s’était immergé un an comme bénévole dans la communauté.

La première version de Rango, sans le son 3D, est sortie en 2018 grâce au Lions Club qui a financé les 300 premiers exemplaires. La deuxième avec le son spatialisé, lancée en février, offre en sus un service de géolocalisation et la grille horaire des transports publics. Surtout, cette canne made in France, vendue près de 2.000 euros, sera certifiée dispositif médical d’ici à quelques mois, ouvrant la voie à un remboursement à 75 %. GoSense a choisi d’en confier la commercialisation à des malvoyants via des contrats de vendeurs indépendants commissionnés.

Source LES ECHOS ENTREPRENEURS.

TIkTok : Franc et désarmant, Handitim fait tomber les tabous du handicap…

Avec un sincérité rafraîchissante, Timothé Griseri, aka Handitim sur TikTok ou Instagram, répond sans tabou aux questions sur son handicap.

TIkTok : Franc et désarmant, Handitim fait tomber les tabous du handicap

 

  • Timothé Griseri, 20 ans, est handicapé de naissance et préfère l’humour à l’apitoiement.
  • Sur les réseaux sociaux, le Toulousain est devenu Handitim, qui répond sans détour aux questions, pratiques ou personnelles, sur son handicap.
  • Il vient de créer son association pour s’incruster avec son fauteuil et sa bonne humeur devant d’autres assemblées, moins virtuelles.

Quand il débarque avec son fauteuil dans une classe de collégiens, c’est lui qui assoit tout le monde. Lorsqu’il affirme par exemple qu’il ne voudrait pas de l’éventuelle « baguette magique » qui le rendrait valide. « Parce que mon handicap, c’est ce qui fait ma force », assure Handitim, celui de TikTok ou Instagram, qui surmonte avec humour ses difficultés d’élocution en se lançant dans un rap à l’occasion.

Le Tim des réseaux sociaux s’astreint à un rythme de plusieurs vidéos quotidiennes et répond sans tabou, face caméra, à toutes les questions. Même sur la sexualité.  « Je ne me défile pas », dit celui qui a fait de sa sincérité un style. « Je n’aime pas me lamenter sur mon sort », assure-t-il.

Questions pratiques ou intimes

Timothé Griseri, 20 ans, en situation de handicap à cause d’une naissance prématurée, a pourtant passé dix-neuf années de sa vie en institution. Et, il l’avoue, il n’a pas toujours été aussi philosophe. « Enfant, j’avais beaucoup de mal à accepter mon handicap, confie-t-il. Puis vers 15, 16 ans je me suis dit qu’il fallait surmonter ça et la belle aventure des réseaux sociaux a commencé ». Comme « une fenêtre » qui s’est ouverte. Dans les deux sens. Les followers se passionnent souvent pour les aspects pratiques de sa vie – pour la rampe d’accès à sa voiture, l’aménagement de sa chambre chez ses parents, ses cours de boxe adaptée – mais ils le titillent aussi parfois sur ses sentiments, ses réactions aux situations difficiles, son côté rebelle gentil. Qui pardonne quand on se moque mais qui sait aussi remettre avec le sourire les gens à leur place.

Tim est comme tous les jeunes de son âge. Il vit les yeux rivés sur le compteur de ses followers mais sait aussi ce que cette popularité peut avoir de volatil. Tant que ça dure, il veut être « porteur d’une positivité et d’un message d’espoir » sur le handicap. Mais il a déjà prévu de rouler sur d’autres chemins grâce à la création de sa toute nouvelle association Handitim. En milieu scolaire, en entreprise, il veut démontrer « qu’on peut être handicapé et avoir des activités sportives et culturelles ». Prouver aussi aux « personnes qui disaient » qu’il ne ferait jamais rien dans la vie « qu’elles se sont trompées ». En beauté.

Source 20 MINUTES.

Marseille. Autistes – « Dire son premier mot à 60 ans, c’est quand même un exploit ». Vidéo Lino VENTURA…

A Marseille, la maison Perce-Neige les prend en charge.

Lino Ventura avait alerté sur la situation des enfants handicapés en 1966. 55 ans plus tard, des méthodes permettent de progresser.

Doucement.

Isabelle, autiste sévère, et son père, à la maison Perce-Neige

 

« Dire son premier mot à 60 ans, c’est quand même un exploit », constate la psychologue Sophie Tinard.

Effectivement, la doyenne de la maison Perce-Neige est arrivée sans n’avoir jamais parlé. Et puis elle a prononcé ses premiers mots. Elle souffre d’autisme, comme tous les autres résidents de cet établissement d’accueil médicalisé basé à Marseille.

Les progrès ne viennent pas du soleil et de la bonne humeur du personnel, mais de méthodes conçues par des neuroscientifiques.

« Elle parle, mais ne communique pas »

Isabelle Plaindoux a 41 ans. Diagnostiquée autiste sévère, elle fait partie de l’établissement depuis 2013. Sa famille constate ses progrès.

« Quand Isabelle va bien, nous on va bien » raconte son père, « elle a passé des périodes où elle allait mal et c’est très compliqué d’arriver à savoir pourquoi parce qu’elle parle, mais ne communique pas (…).

Au fil des ans, Isabelle Plaindoux « s’est stabilisée » dans l’institution. « Elle s’intéresse à des choses qui ne l’intéressaient pas avant. On a pu diminuer sa dose de médicaments ».

Des méthodes cognitivo-comportementales

Leur nom n’est pas très avenant, mais leur pratique se révèle efficace, selon le personnel de cette maison.

Elles donnent un moyen de communication alternatif aux autistes. Par exemple, des petits dessins sont disponibles pour s’exprimer. Montrer un dessin d’œuf peut signifier qu’on n’a pas envie d’en manger.

Montrer quand on ne peut pas parler

« Ces approches-là nous permettent de leur enseigner de nouvelles compétences et de les rendre plus autonomes. Que ce soit pour prendre sa douche seul ou se servir correctement des couverts à table », explique la psychologue Sophie Tinard.

Développées dans le nord de l’Amérique vers 1975, elles ne sont vraiment utilisées en France que depuis 2012.

L’association Perce-Neige a été créée par l’acteur Lino Ventura en 1966. Lui-même père d’une enfant autiste, lance un appel à cette époque. Pour Linda, sa fille, « pas comme les autres ».

Beaucoup d’enfants en situation de handicap ne sont pas reconnus et vivent « cachés ». Des « enfants inadaptés » selon la médecine, des « anges incompris » comme le dénonce l’acteur à l’ORTF en 1965.

L’association a créé trois maisons sur le territoire français. À Marseille, 34 adultes sont accueillis, pris en charge, et aidés. Évidemment, c’est très insuffisant.

Source

Angers. Mère d’un jeune adulte autiste, elle milite pour que les familles soient mieux accompagnées…

Laurence Molières, institutrice près d’Angers (Maine-et-Loire), a connu beaucoup d’obstacles et de sacrifices pour accompagner au mieux son fils Léo, diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans et demi.

Aujourd’hui, le jeune homme de 23 ans, bac en poche, se destine à travailler dans la musique.

Léo, 23 ans, installé dans le fauteuil de la colocation où il devrait habiter à plein temps dans les prochaines semaines.

 

Les personnes autistes ou qui présentent des troubles du spectre autistiques (TSA) représentent 8 000 naissances chaque année en France. En Pays de la Loire, environ 500 personnes sont diagnostiquées chaque année. La journée du 2 avril est consacrée à la sensibilisation à l’autisme, une cause affichée comme une grande priorité par le gouvernement. Laurence Molières, institutrice dans la région d’Angers (Maine-et-Loire) et sa famille ont connu l’autisme avec leur fils Léo. Il a aujourd’hui 23 ans.

« Petit, il arrivait à répéter des mots entendus par ci, par là mais il y avait une absence totale de communication avec nous. Il se blessait beaucoup aussi, raconte Laurence. À l’époque, il a 3 ans et demi. « Je n’étais parfois pas capable d’expliquer les chutes de mon fils au médecin. Si bien qu’il soupçonnait des maltraitances. Il était à la limite du signalement. » Une situation d’une rare violence pour les parents.

L’entrée à l’école, « la chance de sa vie »

Mais la rencontre avec une pédopsychiatre et un médecin d’un centre médico-psychologique va changer la donne. « Il a toujours été accueilli avec bienveillance », souligne sa mère. Le diagnostic tombe, Léo est autiste. « La chance de sa vie ensuite, ça a été son admission à l’école par la directrice. Elle a accepté de le prendre en classe », poursuit-elle. Les progrès se manifestent.

Mais, après coup, Laurence exprime une certaine colère « pas envers les professionnels qui font de leur mieux », ni « à ceux à qui l’autisme fait peur ». Mais plutôt à l’abandon des parents face à l’état de leurs enfants. « Tant qu’on n’est pas dans une association de parents, il n’y a aucun référent. Léo fait partie de la génération d’autistes qui a essuyé tous les plâtres. Premiers à l’école, premiers au lycée. » Il réussit son baccalauréat scientifique et se destine à travailler en milieu adapté dans le monde de la musique.

« Le handicap a aussi un coût »

Pourtant, pour en arriver jusque-là, la famille de Laurence a fait des sacrifices. « Le handicap a aussi un coût, il ne faut pas l’oublier. Complètement à la charge des familles. Je n’aurais jamais pu me permettre de travailler à mi-temps », insiste Laurence. Dans les périodes du collège et du lycée, elle chiffre à 1 000 € par mois les dépenses liées au handicap de Léo.

Pour cette maman, « il faudrait que les familles puissent trouver des appuis pour faire le lien entre les professionnels. Sans qu’elles aient en permanence à anticiper pour l’avenir de leurs enfants ».

Une nouvelle étape vers l’autonomie

Aujourd’hui, Léo intègre progressivement – les week-ends seulement – une colocation à Angers (Maine-et-Loire). Il la partage avec trois autres jeunes adultes comme lui, qui ont besoin d’être guidés au quotidien.

Une nouvelle étape dans le parcours du jeune homme, qui lui permettra d’augmenter son autonomie et de construire sa vie en dehors du cocon familial.

Source OUEST FRANCE.

Autisme. Les deux mondes d’Emmanuelle, une collégienne de 12 ans..

Etre autiste dans l’univers du collège ou être l’ami d’un collégien autiste.

Pour un jeune de 12 ans, ces situations ne sont pas toujours simples à gérer.

Nous sommes allés dans le collège Fénelon-Notre-Dame à La Rochelle pour recueillir leurs témoignages.

La classe de 5e d'Emmanuelle

 

Si vous cherchez Emmanuelle, 12 ans, diagnostiquée comme ayant des traits autistiques, rendez-vous directement dans la salle du Centre de documentation et d’information de son collège. L’adolescente est un vrai rat de bibliothèque. Elle dévore les livres, ceux qui parlent de mythologie, de magie, de l’Histoire, des religions, tout ce qui présente un aspect ésotérique.

Assise à une table, son blouson rose pâle encore sur le dos, Emmanuelle me confie : « Chacun a son ange gardien, j’aimerais bien connaître le mien. Comme ça, si je le découvre, je pourrai lui montrer mon don et ne pas être mise à l’écart« . Cette phrase m’intrigue et je lui demande quel est son don. « Ah, c’est que je peux voir les esprits, je suis un peu celle qui a un lien avec l’autre monde mais je ne l’avoue jamais« .

Son autre monde

Je ne sais pas vraiment de quel monde Emmanuelle me parle, mais ce n’est pas à moi de le définir. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt comment ces mots sont perçus par les autres élèves. « Ça se passe bien mais parfois j’ai des ennemis. Ils ne comprennent pas mon lien avec l’autre monde. Ils font des petites réflexions, mais je les surmonte. Je sais qu’il faut toujours surmonter les épreuves« .

A plusieurs reprises, Emmanuelle me parle de son empathie très développée et de la compassion, qui la caractérisent.

« Je m’identifie beaucoup au chamanisme »

-Emmanuelle

Ses dilemmes historiques

Tout en feuilletant un livre, la jeune fille me fait part de l’un de ses dilemmes intérieurs : « J’ai des origines espagnoles et j’ai de la pitié pour les Aztèques. Je me dis, dois-je défendre les Aztèques même si je serais alors considérée comme une traitresse ? (vis à vis de ses très très lointains ancêtres conquistadors du 16e siècle). Ou bien, je suis celle qui assiste au massacre et je serais alors seule« . Emmanuelle conclue : « De toutes façons, je sais que c’est trop tard« .

Je la suis dans sa classe, où nous retrouvons les autres élèves. Ils sont en étude, le moment idéal pour les faire parler de leur copine « différente ». Mais c’était sans compter la spontanéité d’Emmanuelle.

Sa communication sans filtre

La jeune fille s’adresse soudain à l’un de ses camarades, Mathis, assis prés d’elle. « Vous voyez, Mathis a un fond extrêmement bon mais il a peur de le montrer. Il a un peu peur que tout le monde se moque de lui parce qu’il est trop sympa. Tu n’es pas profondément antipathique, tu as vraiment de l’empathie parfois » rajoute l’adolescente. Mathis ne s’attendait clairement pas à cette tirade et il se défend mal à l’aise : « Des fois je suis énervé, je la repousse mais je ne le fais pas exprès« .

Emmanuelle est prête à faire un tour complet de chaque élève, mais je préfère l’arrêter. Ses autres copines me parlent de sa gentillesse et effectivement on sent qu’elle a envie de défendre les opprimés, une forme de combattante. Elles avouent aussi être parfois déroutées par ses nombreuses questions et l’absence de tout filtre dans sa communication. Tous et toutes sont unanimes, l’imagination et la créativité d’Emmanuelle imprégnées par ses mondes et ses créatures fantastiques, les impressionnent.

Je quitte ces adolescents à regret. Ils m’ont parlé avec sincérité, en public, sans vraiment s’inquiéter du regard des autres. Preuve que la différence n’est pas tabou, au moins dans cette classe.

Source FRANCE BLEU.