Lille : A 22 ans elle vit en permanence avec un bruit de sirène dans l’oreille. Les acouphènes sont un symptôme qui touche huit millions de personnes en France !…

SANTEUne jeune lilloise témoigne de sa galère de vivre jour et nuit avec des acouphènes.

Lille : A 22 ans elle vit en permanence avec un bruit de sirène dans l’oreille

 

  • Les acouphènes sont un symptôme qui touche huit millions de personnes en France.
  • Il s’agit de sensations auditives qui ne sont pas générées par un bruit extérieur.
  • Une étudiante lilloise de 22 ans témoigne de la difficulté de vivre en permanence avec un sifflement dans les oreilles.

Enjoy the silence. Un jour ou l’autre, on a tous vécu la désagréable expérience d’avoir des acouphènes. Sur le moment, c’est particulièrement dérangeant, peut-être au point de vous donner la migraine. Et puis ils s’en vont comme ils sont venus et l’on n’y pense plus. Mais imaginez seulement que ça ne passe pas. Imaginez que vous deviez vivre jour et nuit avec un sifflement strident dans les oreilles. C’est le cas de Marie Cottin, une jeune femme de 22 ans qui habite à Lille.

Un pétard qui explose à proximité, une écoute prolongée de musique trop forte et, hop, on se met à avoir les oreilles qui sifflent pour un temps plus ou moins long. C’est ce que la médecine appelle des acouphènes subjectifs : des sensations auditives qui ne sont pas causées par un bruit extérieur. Selon l’Assurance maladie, près de huit millions de Français en souffrent sans que l’on ne puisse rien faire pour eux. « Cela fait maintenant plusieurs mois que je vis avec des acouphènes 24 heures sur 24. C’est arrivé du jour au lendemain sans que j’en sache a raison », explique Marie Cottin, une étudiante lilloise de 22 ans.

« Il va falloir apprendre à vivre avec »

Depuis, la jeune femme a enchaîné les rendez-vous chez des oto-rhino-laryngologistes (ORL), les IRM, les examens sanguins. En vain. « Les médecins n’ont pas pu m’en donner la cause et je suis sortie de chaque visite sans solution autre que la sempiternelle phrase :  »il va falloir apprendre à vivre avec » », déplore-t-elle.

Pour Marie, le problème se situe au niveau de son oreille droite : « Le jour, c’est un sifflement aigu difficile à définir, comme un bruit de chauffe-eau qui déconne. La nuit, c’est beaucoup plus fort, comme un hurlement de sirène », décrit-elle. Il n’y a guère que dans le bruit ambiant que Marie voit le symptôme s’atténuer. Du coup, elle fuit le silence comme la peste et doit même tenter de trouver le sommeil en écoutant des enregistrements spéciaux appelés « bruits blancs ».

Ce perpétuel vacarme interne lui pourrit la vie et le moral. « Je suis tombée en dépression, j’ai mis ma vie en pause et arrêté mes études alors que j’allais très bien avant », assure la jeune femme. Sur les forums auxquels Marie participe, ils sont nombreux à souffrir des mêmes troubles : « Ce n’est pas reconnu comme une maladie ni comme quelque chose de handicapant. Du coup, ça n’intéresse pas la recherche », déplore-t-elle. D’où la pétition mise en ligne à l’attention du ministre de la Santé, Olivier Véran.

Des solutions au long cours efficaces

Pourtant, son mal-être n’est pas une fatalité. S’il est vrai qu’il n’existe pas de traitement médicamenteux, d’autres solutions sont efficaces. « On peut arriver à supprimer complètement la sensation acouphénique, notamment grâce à la théorie de l’habituation », assure le Dr Dorothée Douchement, ORL spécialiste des acouphènes exerçant au cabinet Nord ORL à la clinique de la Louvière, à Lille. Mais « habituation » ne signifie pas « débrouillez-vous ».

« Il y a un filtre dans le cerveau qui laisse passer les informations sonores intéressantes et bloque les autres », poursuit la médecin. Pour les personnes souffrant d’acouphènes sans cause retrouvée, il s’agit donc de « rééduquer ce filtre » en procédant à un « enrichissement du milieu sonore ». Cela se fait avec des « bruits blancs », pas très agréables, ou des bruits de nature.

« L’idée est de renforcer le filtre préexistant du patient. Par ailleurs, le lâcher-prise permettra de faire diminuer son hypervigilance auditive ce qui engendrera une diminution de la sensation acouphénique », détaille le Dr Douchement. Il existe aussi la possibilité d’une prise en charge audioprothétique, même pour les patients « normoentendants ». Il n’y a donc ni remède miracle, ni potion instantanée. « Ce sont des choses qui prennent du temps mais qui fonctionnent », insiste l’ORL.

Source 20 MINUTES.

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