Une antenne d’Autisme Basse-Normandie dans l’Orne…

Créer des liens et rompre l’isolement, c’est l’objectif de l’association qui organise des permanences à Alençon (Orne), pour rassembler des adhérents.

De gauche à droite, Christine Mottin, Claire et Cyrille Launay encouragent les personnes touchées par l’autisme à les rejoindre.

 

Difficile de comptabiliser le nombre de familles touchées par l’autisme dans, l’Orne. Seize adhèrent déjà à l’association Autisme Basse-Normandie, dont le siège est à Caen. « Mais il y en a certainement plus d’une quarantaine », estime Claire Launay, cofondatrice de l’antenne ornaise. Les enfants et adultes souffrant du handicap ne sont pas répertoriés comme tel, que ce soit par la Maison départementale des personnes handicapées de l’Orne (MDPH), l’Agence régionale de santé (l’ARS) ou l’Éducation nationale. Il n’y a pas d’institut dédié. « Personne ne peut nous donner de chiffres exacts. »

Il y a différentes formes d’autisme, allant de la personne qui peut suivre un parcours éducatif ou professionnel traditionnel jusqu’à des troubles sévères handicapant le quotidien et empêchant de mener une vie ordinaire. « Tous ne sont pas toujours détectés. Il y a donc un réel besoin », poursuit Claire Launay.

D’autant que tout le monde « ne connaît pas forcément notre association, note Christine Mottin, vice-présidente suppléante régionale. Ou la distance avec Caen est un frein pour eux. Nous proposons donc d’être un relais local, comme il y en a un à Cherbourg. »

Que proposera l’antenne ornaise ?

Christine Mottin et Claire et Cyrille Launay, les cofondateurs locaux, espèrent « créer des liens et rompre l’isolement en étant à l’écoute ». Ils envisagent d’organiser des café-rencontres, des opérations de sensibilisations dans les établissements scolaires et des manifestations locales. « Nous sommes très motivés et avons plein de projets, assure Christine Mottin. Des dédicaces d’auteurs, des conférences, des épreuves sportives, etc. »

L’antenne pourra compter sur l’aide et l’expertise de l’association caennaise. Elle pourra également s’appuyer sur le Centre de ressource autisme bas-normand (CRA). Une structure médicale rattachée au CHU de Caen, avec des professionnels de santé spécialisés. « Ils peuvent venir à Alençon assurer des formations pour les familles, les aidants et les professionnels en lien avec l’autisme », précise Christine Mottin.

En se regroupant au sein de l’association, les fondateurs comptent bien peser face à l’Éducation nationale et à l’ARS pour l’ouverture de classes spécialisées. « Des structures existent dans d’autres départements, souligne Claire Launay. Mais isolées, les familles ignorent que ça existe et ne savent pas où placer leurs enfants. »

Comment rejoindre l’association ?

Des permanences sont proposées à partir du samedi 27 mars 2021, les samedis matin de 10 h à 12 h, à la Maison de la vie associative (MVA), 25, rue Demées, à Alençon. « Pour le moment, il s’agit d’un premier contact personnalisé afin de recenser les familles, explique Claire Launay. Il est donc nécessaire de prendre rendez-vous avant. »

D’autres jours ou horaires peuvent être convenus si besoin. « Plus il y aura de bénévoles actifs et plus nous pourrons élargir notre offre d’actions », insiste Cyrille Launay.

Source OUEST FRANCE.

Limoges : une équipe de scientifiques utilise l’intelligence artificielle pour détecter l’autisme dès la naissance…

Des spécialistes du CHU et de l’Université de Limoges participent à un projet de recherche utilisant l’intelligence artificielle pour détecter les premiers symptômes de l’autisme, dès la naissance de l’enfant.

Limoges : une équipe de scientifiques utilise l’intelligence artificielle pour détecter l’autisme dès la naissance

 

C’est une première mondiale. Des médecins et des chercheurs du CHU et de l’Université de Limoges viennent du publier dans la célèbre revue « Scientific Reports » les résultats d’une étude préliminaire sur la détection du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).

Menée pendant 3 ans en partenariats avec des spécialistes marseillais et parisiens, cette analyse jette les bases d’un processus d’identification des enfants susceptibles d’être diagnostiqués autistes, dès leurs naissances. 

« Il est possible d’identifier, grâce à ce programme d’intelligence artificielle, 95 % des bébés qui ne seront pas diagnostiqués plus tard avec des TSAs et 1 enfant sur 3 qui le sera, mais avec une précision de 75 %. »

Eric Lemonnier, Directeur du Centre Ressources Autisme (CRA) Limousin

Pour parvenir à de tels résultats, les services du CHU et de l’Université de Limoges ont analysé une batterie de données liées à la grossesse et à la naissance de 65 enfants autistes et 190 autres, nés entre 2012 et 2013 à l’Hôpital de la mère et de l’enfant de Limoges.

Au total, les médecins et les chercheurs ont analysé et croisé 120 données allant de la taille de croissance du fémur à la différence de température au fil des jours suivant la naissance. Une masse d’informations difficile à analyser seul.

Les Limougeauds ont donc fait appel aux services d’une Intelligence Artificielle basée à Marseille. Cette technologie basée sur le « Machine learning » a permis de traiter toutes les données et d’en sortir une première grille de lecture de l’autisme chez l’enfant.  

Une première étape majeure

Aujourd’hui, l’autisme n’est diagnostiqué qu’a partir de deux ans en moyenne chez l’enfant. Repérer la présence de TSA dès la naissance permettrait donc une meilleure prise en charge de ces troubles, avec des techniques psycho-éducatives adaptées. Les premières années étant déterminantes dans la maturation et les apprentissages implicites de l’enfant, comme le langage.

« J’espère que dans l’année nous pourrons réaliser des études sur 600 maternités afin de préciser nos résultats.

Dr Eric Lemonnier, Directeur du Centre Ressources Autisme (CRA) Limousin »

Mais il ne s’agit que d’une étude préliminaire qui doit être confirmée par des analyses supplémentaires, rappelle le Dr Lemonnier. Pour pouvoir affirmer ou infirmer ces résultats, les chercheurs et les médecins vont d’abord tenter de réaliser le même type d’analyse à une échelle plus large, dans d’autres maternités, en France et à l’étranger.

Enfin, la dernière étape consistera en une analyse en cours de grossesse sur un large échantillon des femmes enceintes. La route est donc encore longue, mais les progrès sont encourageants.

Source FR3..

Sarthe – Meurtre d’un jeune autiste à Vivoin : le beau-père condamné à 30 ans de réclusion criminelle…

En juin 2018, un jeune autiste de 22 ans était retrouvé mort à Vivoin dans le Nord Sarthe.

Il avait été roué de coups par son beau père.

Cet homme de 56 ans, jugé devant la cour d’assises de la Sarthe, est condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

L'entrée de la cour d'assises de la Sarthe, le 24 mars 2021 (illustration)

 

Un Sarthois de 56 ans a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du fils de sa compagne en juin 2018 à Vivoin dans le Nord Sarthe. Il était jugé devant la cour d’assises de la Sarthe. La victime, un jeune autiste de 22 ans, avait été roué de coups suite à une dispute familiale. L’homme l’avait ensuite laissé inconscient. Ce n’est que le lendemain matin que le corps sans vie avait été découvert.

Le mutisme de l’accusé

Au troisième jour d’audience, le procès s’est poursuivi ce matin par les plaidoiries. Le mutisme de l’accusé a été le fil conducteur des avocats des parties civiles. « Monsieur n’a pas voulu parler parce qu’il ne parle qu’avec ses poings alors moi je vais mettre les poings sur les i » commence Maître Godard, avocat des grands-parents de la victime. Il pointe l’alcoolisme, l’impulsivité et la violence du prévenu, rappelant « les raclées assénées régulièrement et gratuitement » jusqu’à la dernière mortelle. « 50 ecchymoses »  provoquées par cet homme qualifié par l’avocat de « tyran domestique dans toute son horreur« .

« On lui a dit « arrête, arrête !«  » enchaine Maître Brenner-Jousseaume, avocate de la mère du jeune autiste. « Mais personne ne pouvait arrêter la folie meurtrière« . Elle rappelle d’ailleurs ses menaces explicites : « Je vais te tuer, je vais te crever« . Alors Maître Godard interroge : « qu’à fait la victime pour mériter ça ? » L’avocate de la sœur de la victime répond : « Il n’a rien fait » et ironise « et monsieur évoque un manque de respect« .

Dans son box, l’accusé, bras croisé, regard fixe, est impassible. Il sera resté silencieux durant quasiment tout le procès, « or nos clients avaient besoin de comprendre » explique Maître Godard. Une autre avocate des parties civiles insiste : « Monsieur se réfugie derrière son amnésie. Mais lorsqu’on le confronte à ses actes, comment réagit-il ? Un pardon ? Non ! Monsieur masque les faits, dupe les secours, dupe les gendarmes et invoque ici son droit au silence. »

30 ans de réclusion requis par l’avocate générale

Cette amnésie, l’avocate générale n’y croit pas et elle estime que l’intention de tuer ne fait aucun doute. « Il y a eu un acharnement, un déchaînement de violences » dit-elle avant de lister partiellement les coups : « Fracture dentaire, blessure à l’œil gauche, oreille droite, bras gauche, le dos des mains, l’abdomen, le thorax et le coup fatal à la tête ayant entrainé une hémorragie crânienne et l’arrêt successifs de plusieurs organes« .

Pour l’avocate générale, l’homme « ne pouvait pas ignorer les conséquences mortelles sur une personne qui plus est vulnérable. Ce jeune homme souffrant de trouble autistique ne pouvait pas se défendre et n’a d’ailleurs pas cherché à se protéger de la pluie de coups« . Selon elle, l’homme qui compte déjà 24 condamnations et qui a passé 12 ans en prison, est « une personne violente qui le sera toujours« . Et puisqu’il présente un niveau de « dangerosité élevé » et qu’il faut « protéger la société« , elle demande à la cour de prononcer une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Réquisitions que la cour a donc suivies. L’homme a désormais 10 jours pour interjeter appel.

Source FRANCE BLEU.

 

 

MeToo : Lancement d’une enquête pour recueillir la parole de personnes handicapées victimes d’inceste…

VIOL Une ligne d’écoute anonyme et gratuite pour les femmes en situation de handicap et violentées existe au 01.40.47.06.06

MeToo : Lancement d'une enquête pour recueillir la parole de personnes handicapées victimes d'inceste

 

Une association a lancé une enquête pour recueillir la parole de personnes handicapées victimes d’inceste, un « angle mort de la société », espérant collecter les témoignages sur les réseaux sociaux via le mot-dièse #incestehandicap.

Inspiré du récent #Metooinceste, l​ancé dans le sillage de l’émoi provoqué par le livre de Camille Kouchner La Familia grande, ce hashtag doit permettre « d’aller chercher une parole difficile, ignorée », a présenté Danielle Michel-Chich, l’une des trois présidentes de l’association Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA).

Amélioration de la prise de conscience

L’objectif est « de dresser un état des lieux, car il n’y a pas de chiffres, pas de statistiques, ni de politique spécifique sur ce sujet, un angle mort de la société », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse. Spécialisée dans la lutte contre les violences faites aux femmes handicapées, FDFA dispose d’une ligne d’écoute anonyme et gratuite pour les victimes (Ecoute violences femmes handicapées : 01.40.47.06.06).

Sur les trois dernières années, 3 % des appels passés sur cette ligne ont concerné des faits d’inceste, a détaillé Jocelyne Vaysse, psychiatre et écoutante de l’association. Toutefois, « pour 6 % des appels, des femmes venant parler de violences conjugales subies au présent ont aussi évoqué des violences incestueuses subies par le passé, dans la prime enfance ». « Souvent, on n’apprend qu’incidemment les faits d’inceste, au cours de longs entretiens. Toutes les victimes en parlent avec culpabilité et honte », a ajouté la psychiatre, constatant toutefois « une plus grande prise de conscience grâce à l’actualité ».

« Des proies faciles »

« L’état de vulnérabilité fait que ces enfants sont des proies faciles. De plus, les personnes handicapées peuvent avoir des difficultés, voire une incapacité, à dire, à raconter les faits incestueux, qui sont déjà difficiles à dire pour toute victime », a poursuivi Alain Piot, sociologue et administrateur de l’association. Pour chaque témoignage recueilli sous le mot-dièse, une sociologue – recrutée en stage par de l’association – contactera les personnes pour, si elles le souhaitent, mener des entretiens individuels et être suivie par les bénévoles de l’association.

FDFA espère pouvoir rendre ses conclusions autour du 25 novembre, journée annuelle consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle souhaite aussi apporter « une première pierre » à la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, lancée début mars pour au moins deux ans par le gouvernement.

Source 20 MINUTES.

À Dijon, le handicap va défiler au grand jour en mai…

Les concours de beauté ne s’arrêtent – plus – aux personnes valides à Dijon, où un événement se prépare pour le mois de mai, réservé exclusivement à des modèles porteurs de handicaps.

Isabelle Grivelet est l'organisatrice du concours Handi Anges

 

Un défilé de mode pour les handicapé.e.s. Voilà ce que propose Isabelle Grivelet, à l’origine du concours Handi Anges, prévu pour le 28 mai prochain, en fonction de l’actualité sanitaire. Elle-même porteuse d’un handicap invisible, Isabelle Grivelet souhaite redonner de l’espoir aux futurs modèles et, au passage, mettre les côte-d’oriens valides face à leurs idées reçues sur le handicap.

« Montrer qu’on peut être différent et faire de belles choses »

« C’est un projet porteur d’espoir et de sensibilisation sur la thématique du handicap. Il y a beaucoup de préjugés face à cette thématique. Il s’agit aussi de permettre à ces personnes d’être actrices, de porter des actions pendant leur règne » en tant que Miss et Mister Handi Anges. L’ambition, c’est de « mettre en valeur ces personnes, leur redonner de la confiance, montrer qu’on peut être différent et faire de belles choses. »

Côté critères pour participer aux défilés, Isabelle Grivelet mise sur l’ouverture : « il n’y a pas de critères physiques, juste des conditions d’âge, de 18 à 40 ans. Il faut être porteur d’un handicap visible ou invisible. En revanche le concours ne sera pas adapté aux personnes déficientes visuelles ou à mobilité réduite. »

Source FRANCE BLEU.

La nouvelle éco : inédit en Europe, l’entreprise adapatée gersoise Agorea recycle des montres…

Personne n’y avait pensé en France, pas même en Europe. Dans le Gers, à Lectoure, Agorea récupère des montres usagées pour en confectionner de nouvelles, en partenariat avec Lip/MGH.

L’entreprise a pour particularité d’employer des personnes en situation de handicap.

Les montres recyclées sont vendues sous la marque EHO.

 

L’un des fleurons économiques à Lectoure est MGH, spécialisé dans la conception et la production de montres, notamment de la célèbre marque Lip. L’entreprise s’est associée à association AG2I à Auch qui œuvre à la réinsertion professionnelle et à l’emploi de personnes en situation de handicap.

C’est ainsi qu’est née Agorea en septembre dernier, avec le concours d’Ecotempo (Lip) et son concept de collecte et recyclage de montres et bijoux usagés. Les montres sont collectées partout en France et dans le monde auprès des producteurs et revendeurs dans des boîtes prévues à cet effet. Les particuliers peuvent profiter d’un service entièrement gratuit grâce à un système d’envoi pré-payé. Elles sont ensuite démantelées, triées, reconstituées et s’offrent ainsi une seconde vie sous la marque EHO.

Nous fabriquons des modèles uniques grâce aux montres à bas coût très en vogue depuis trente ans. On récupère aussi des stocks invendus. – Jean-Louis Gèze, directeur d’Agorea

Agoréa compte aujourd’hui quatre salariés en situation de handicap (troubles autistiques, troubles psychiques ou cognitifs) et projette de nouveaux recrutements dans les prochains mois afin de traiter les quinze tonnes de montres et bijoux qui transitent par leurs ateliers.

Source FRANCE BLEU.

Migraine : à Clermont-Ferrand, les espoirs d’un nouveau traitement…

Les migraines touchent 15% de la population globale mais il n’existe pas encore à ce jour de traitement pour en guérir les causes.

Une équipe de chercheurs de Clermont-Ferrand planche sur un traitement de fond de la maladie.

Dans ce laboratoire d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme, des chercheurs planchent sur un traitement contre la migraine.

 

La douleur ne quitte quasiment plus Gwenaëlle Bouchet. Le handicap de cette habitante de Queuille, dans le Puy-de-Dôme, est invisible mais très présent : elle souffre de migraines chroniques quotidiennes. Elle décrit : « Ce sont des douleurs intenses, pulsatiles et particulières. Elles sont vraiment très intenses. Il y a tout un cortège de troubles neurologiques, des troubles de la parole, une grande fatigue chronique, une perte de sensibilité et une faiblesse motrice ».

« J’ai du mal à en parler »

Depuis 3 ans, la maladie rythme les journées de Gwenaëlle. Elle explique : « Ça c’est mon carnet, c’est l’outil que j’utilise pour consigner mes migraines, les crises et les traitements que je prends ». La lumière, le bruit, l’alimentation, les transports : ces petits riens peuvent déclencher d’insupportables crises. Un mal honteux pour le malade, car souvent confondus avec de simples maux de têtes ou pris pour de la fragilité. Gwenaëlle Bouchet avoue : « J’ai du mal à en parler. Pour moi c’est un coming-out que je fais aujourd’hui. Du coup, il faut pouvoir dire que j’ai arrêté de travailler parce que j’ai cette maladie, que je dois m’adapter à elle tous les jours, ainsi que ma famille. Il va falloir que je fasse avec pour aller de l’avant et que je trouve des solutions pour vivre avec ».

Un nouveau traitement

L’ancienne infirmière a déjà suivi 8 traitements avec des médicaments souvent détournés de leurs utilisations premières, des antiépileptiques, des antidépresseurs, mais sans réel succès. Un nouveau traitement est cependant porteur d’espoir. L’Université Clermont Auvergne et l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), à travers leur laboratoire Neuro-Dol, collaborent avec des chercheurs privés pour développer un traitement spécifique. A Issoire, dans le Puy-de-Dôme, Justine Brun, chargée du développement, de la formation et de la qualité, souligne : « Ca c’est le principe actif, c’est la grande camomille qui est utilisée dans nos dispositifs. Elle a été extraite par plusieurs principes d’extraction. Elle est en concentration pour aller directement sur les récepteurs du cerveau pour la migraine ».

« Il faut laisser du temps à la plante pour agir »

Les scientifiques ont mis au point un traitement à base de parthénolide. Cette molécule naturelle atténuerait voire empêcherait le déclenchement de crise migraineuse à moyens termes. Rémi Shrivastava, directeur de Naturveda, indique : « On a cherché dans toutes les médecines, ancestrales, chinoises, d’Amérique latine, ayurvédiques, quelles étaient les plantes qui étaient connues pour avoir une action soit sur les céphalées, soit sur les migraines. On s’est rendu compte qu’il existe une multitude de plantes, que l’on connaît depuis 3 à 4 000 ans et on a cherché leur point commun. On a vu qu’il y a une famille de molécules que l’on retrouve dans toutes ces plantes. C’est comme ça qu’on a fait le lien entre les principes actifs qu’on utilisait et ces plantes-là. Après on a regardé les plantes qui ont la possibilité d’avoir cet actif et on a sélectionné celles qui en avaient la quantité maximum. Dans la camomille, il y a un principe actif, le parthénolide. Il a été montré qu’il est capable d’agir et de désensibiliser un récepteur qui est impliqué dans le déclenchement de la crise de migraine ». Il ajoute : « Pour une plante, il faut bien se dire qu’un actif naturel n’est pas non plus la molécule chimique. Il faut laisser du temps à la plante pour agir. Les résultats qu’on arrive à avoir nous arrivent sous 4 à 6 semaines au minimum. Je prends une plante, je claque des doigts et derrière ça fonctionne, tout ça n’est pas vrai et n’existe pas. On vous ment si on vous dit ça ». Une gélule et un pulvérisateur nasal ont été développés et testés cliniquement. Ils devraient être commercialisés à partir de cet été.

Source FR3.

 

La nouvelle éco : un vélo électrique breton assemblé à Quimper par des personnes handicapées…

Des vélos à assistance électrique bretons sont assemblés depuis l’été dernier à Quimper dans le Finistère par des personnes handicapées de l’ESAT de l’Odet.

La qualité du travail accompli va permettre à la structure de monter en charge à la demande de Starway, la marque des vélos.

Les vélos arrivent en pièces détachées à Quimper

Des vélos à assistance électrique bretons sont à l’honneur de notre rendez-vous « La nouvelle éco » ce mercredi. Il s’agit de vélos avec des roues fabriquées dans le bassin de Rennes, et assemblés à Quimper à l’ESAT de l’Odet, une structure qui emploie des personnes en situation de handicap moteur.

Une dizaine de travailleurs

« Nous avons une équipe d’une dizaine de travailleurs« , indique Gwenaelle Kermarrec, la directrice de l’ESAT. Les vélos arrivent en pièces détachées, venues de France et d’Europe pour les équipements, « et d’Asie pour ce qui est motorisation et électronique« , précise Claude Grégoire, le patron de Starway, la marque de ces vélos.

« On a une qualité très appréciée de nos détaillants. »

Quatre chaînes de montage sont installées dans les murs de l’ESAT de Quimper, tous les travailleurs sont formés pour effectuer le montage et le contrôle. « Nos produits nécessitent beaucoup de soin sur l’assemblage« , reprend Claude Grégoire, « on ne demande pas des volumes industriels et on a une qualité qui convient bien, très appréciée de nos détaillants. »

Vers une montée en charge

Le premier vélo « est sorti le 10 juin 2020 » précise Olivier, l’encadrant, « l’objectif est de faire dix vélos par jour. » Deux modèles différents, vendus environ 2.000 euros, sont assemblés ici avant d’être contrôlés sur place. « Au fil des semaines, on a réussi à acquérir un service de qualité« , reprend Gwenaelle Kermarrec, directrice de l’ESAT, « que le client apprécie. » Si bien que le nombre de vélos assemblés par les handicapés volontaires va augmenter sous peu. Eux perçoivent un petit salaire en complément de l’Allocation Adulte Handicapé.

Les vélos sont assemblés et contrôlés par les travailleurs volontaires de l'ESAT

Source FRANCE BLEU.

 

 

 

Souffrant de troubles muti-dys, son enfant va être privé de personnel aidant à l’école : la colère d’une maman …

L’histoire de Lucas, 9 ans, ce pourrait être l’histoire d’un autre gamin souffrant de troubles « dys ».

Un enfant qui, d’ici quelques jours n’aura plus d’AESH pour l’aider à l’école.

Aujourd’hui, sa maman, Julie, pousse un cri du cœur pour faire entendre sa colère et ses difficultés.

Souffrant de troubles muti-dys, son enfant va être privé de personnel aidant à l’école : la colère d'une maman

 

L’histoire de Lucas, ce pourrait être celle de Johann, Marie, Juliette… Bref, ce pourrait être celle de n’importe quel autre enfant confronté aux mêmes difficultés.

Multi « dys », Lucas est aujourd’hui scolarisé en CE2 dans une école du centre-ville de Lunéville. Sa maman, Julie, a connu, durant des mois, la longue traversée du désert face à des bilans orthophoniques et des diagnostics qui tardent à arriver. Avant que les mots ne tombent sur les maux.

Lucas, 9 ans, est dyslexique, dysgraphique et souffre de troubles dyspraxiques. Autrement dit, il a du mal à lire, à écrire et ne coordonne pas ses gestes comme un enfant de son âge doit savoir le faire. « Aujourd’hui, il n’arrive pas encore à faire du vélo », explique Julie.

« Mon fils, ce n’est pas juste un numéro de dossier »

Lucas rencontre régulièrement orthophoniste et ergothérapeute mais aussi un neuropsychologue. « J’ai avec moi un petit garçon qui n’a pas confiance en lui, qui se rend compte qu’il n’est pas comme les autres et qui ne cesse de me dire qu’il est trop nul ».

Les enfants dys sont vraiment les oubliés de la France. Tout n’est qu’une question d’argent.

Julie, la maman de Lucas

Aujourd’hui, Julie est une maman blessée. Face à la détresse de son petit garçon mais aussi face à l’absence de réponses. Depuis quelques semaines, Lucas bénéficie néanmoins d’une AESH partielle (accompagnant des élèves en situation de handicap) « pour lui donner un coup de main en classe. Il est moins stressé ». Sauf que cette AESH ne sera plus là d’ici quelques jours. « Elle va être en arrêt maladie et Lucas n’aura plus personne pour l’aider. Cette situation, nous sommes plusieurs familles à la vivre. Et ça me rend furieuse. Mon fils, ce n’est pas juste un numéro de dossier ».

« Nous, les parents d’enfants dys, on est en burn-out »

Aujourd’hui, Julie, qui a même un temps pensé à arrêter de travailler pour faire l’école à la maison, se sent « abandonnée. Les enfants dys sont vraiment les oubliés de la France. Tout n’est qu’une question d’argent. Je veux que mon fils réussisse. Il n’est pas bête et je ne veux pas qu’il soit en échec scolaire, qu’on le mette en Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté, qui accueille des élèves présentant des difficultés d’apprentissage graves et durables), parce qu’on ne sait pas quoi en faire. Nous, les parents d’enfants dys, on est en burn-out ».

Récemment, Julie est allée frapper à la porte du député Thibault Bazin pour lui faire part de ses difficultés, « et je traite beaucoup de demandes individuelles avec plusieurs d’autres cas identiques sur le territoire. Il y a un besoin en croissance et en face, un budget de l’éducation nationale à respecter. J’avais écrit au ministre sur cette problématique entre les manques de moyens et des postes non pourvus. La MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), qui est chargée de décider des aides physiques attribuées, est très réactive et cette volonté d’accompagner les enfants dys répond à une logique nationale du tout inclusif. Mais sans forcément prendre en compte les spécificités de chaque enfant ».

Les spécificités de son fils, Julie a bien l’intention de les faire entendre.

Quitte, là encore, à déplacer des montagnes, comme ce fut le cas dernièrement pour une autre maman, du côté de Baccarat.

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap – Lien amoureux – Elisa Rojas : « L’intime est un enjeu politique »…

Dans son livre « Mister T & moi », cette légiste brillante et militante acharnée interroge avec un humour choc le regard que la société porte sur les femmes handicapées et ses répercussions sur la codification du lien amoureux.

Elisa Rojas : "L'intime est un enjeu politique"

Ça démarre mal. Demander à Elisa Rojas, femme handicapée, auteure de Mister T & moi, si son livre est « une façon de se lever contre le discours victimaire qui colle à la peau de ses semblables » est une gaffe. Une grosse gaffe bien nulle, un tic de langage 100% validiste (de validisme, soit l’oppression vécue par les personnes vivant en situation de handicap physique ou mental).

L’avocate de 41 ans défouraille illico : « Alors d’abord, je ne me lève pas parce que je ne peux pas. Je suis assise et ça ne m’enlève ni ma dignité ni ma combativité. » Juste retour à l’envoyeuse. Elle note au passage que la position debout est toujours envisagée comme celle de la dignité.

Elisa Rojas a l’énergie des rescapés. Elle a 2 ans et demi quand ses parents quittent le Chili pour le Finistère, où elle pourra bénéficier de soins adaptés. Le médecin qui l’opère demande qu’elle soit placée en institution spécialisée, où elle restera de la maternelle au CM1. Une expérience traumatisante qui la prépare au combat.

Le handicap n’est pas la vulnérabilité

L’amour en sera un parmi beaucoup d’autres. C’est le sujet de son livre. Elle y raconte sa passion amoureuse non réciproque pour un homme valide. Avec humour, cynisme et autodérision, Elisa Rojas questionne la codification du lien amoureux, et l’impitoyable discrimination lovée au cœur de ce qui devrait être le sentiment le plus évident du monde. Déconstruire les stéréotypes lui a permis, dit-elle, de se construire à rebours des assignations limitantes.

C’est en féministe acharnée qu’elle dégomme l’infantilisation, les rapports de domination et l’injonction de dépendance dont écopent les femmes en général, les femmes handicapées en particulier. Elle en impose.

Libre et indépendante, séduisante et drôle, Elisa Rojas manie le verbe comme d’autres l’épée. Elle nous rappelle que Rosa Parks s’est opposée à la ségrégation en restant assise. Et c’est assise qu’Elisa Rojas revendique le droit à la force, à la séduction, à l’amour, le droit à la vie, la vraie, à fond de balle.

Elisa Rojas : "L'intime est un enjeu politique"

Marie Claire : Vous écrivez dans Mister T & moi : « Le seul attribut féminin non contesté aux femmes handicapées, c’est la vulnérabilité. »

Elisa Rojas : C’est purement hypocrite de nous renvoyer à ça en permanence, alors que rien n’est fait pour nous protéger. Les lieux d’abus que sont les institutions spécialisées où on est placé dès l’enfance nous transforment en proies. En 2006, la France a signé la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, dans laquelle l’Onu demande clairement de fermer les structures.

En violation du droit international, elles restent la seule voie imposée. Organiser l’autonomie des personnes concernées est possible, ça passe par exemple par l’assistance personnelle. Cela dit, on ne peut pas avancer dans la vie en étant constamment associées à la vulnérabilité. Il faut arrêter d’insister là-dessus, sans nier la réalité de ce que le handicap peut engendrer de difficultés supplémentaires.

Penchons-nous aussi sur le stéréotype de la vulnérabilité, qui n’a rien à voir avec le handicap. C’est une donnée construite qui nous rend plus dépendantes et vulnérables. Là-dessus, on peut agir.

Votre livre est une piqûre de rappel. Au-delà de la sexualité, l’intime est un enjeu politique.

Bien sûr, l’intime est politique. Les rapports de force et de domination présents dans la sphère publique sont à l’œuvre dans la sphère privée.

Femme et handicapée, c’est la double peine ?

Oui, de fait. On est doublement infantilisée et maltraitée, doublement discriminée. C’est une discrimination intersectionnelle, où plusieurs systèmes de dominations, validisme, patriarcat ou capitalisme, sont à l’œuvre.

Le champ de la séduction, disons hétérosexuelle, car c’est celle dont vous traitez dans votre livre, est au carrefour des discriminations.

C’est exactement ce que je voulais développer. Les femmes handicapées ne sont tout simplement pas supposées être présentes sur le terrain de la séduction. Dès l’instant où vous dites : « Moi, j’ai envie d’exister », vous allez prendre conscience des difficultés, mesurer les obstacles à la rencontre, à la réciprocité, bref, à ce qui peut permettre de nouer des relations.

Je vous ai entendue dire qu’un homme handicapé qui sort avec une femme valide, c’est acceptable, mais l’inverse, une femme handicapée avec un homme valide, c’est dévalorisant pour l’homme.

J’ai mis du temps à comprendre ça. Une femme valide avec un homme handicapé, pour les gens, ça reste cohérent. Cohérent avec la fonction attribuée aux femmes de prendre soin de leur partenaire. C’est presque compréhensible que ces êtres dévoués puissent s’épanouir avec un homme qui ne réponde pas aux canons. Notez que dans ce schéma, la masculinité et la virilité sont déniées aux hommes handicapés.

Le stéréotype de l’infirmière n’a donc pas son pendant masculin…

Non, une femme handicapée avec un homme valide, c’est une transgression. Une femme doit être mère, amante ou éventuellement trophée. Elle doit valoriser l’homme, c’est sa fonction. À partir du moment où l’on vous explique que vous, femme handicapée, ne répondez à aucun des critères, personne ne voit l’intérêt pour un homme valide de choisir une femme qui n’a pas d’utilité et ne pourra pas être présentée avec fierté à l’entourage. L’intérêt d’être un homme, c’est quand même d’avoir une relation où il a le pouvoir.

Être en couple avec une femme handicapée, c’est renoncer à la joie d’être un homme. Alors cela existe bien sûr, mais c’est rare. Dans ce cas-là, l’homme est considéré comme un saint. Et si le type n’a rien d’un saint, cela va être très compliqué pour la femme handicapée de convaincre son entourage qu’elle n’est pas bien traitée. Elle a déjà de la chance d’être avec quelqu’un, qui plus est un homme valide. « Jackpot, ne viens pas te plaindre ! » C’est le terreau de relations qui peuvent être abusives, il faut être vigilante.

Vous aviez 23 ans quand vous avez vécu une expérience amoureuse non-réciproque. Combien de temps avez-vous mis pour vous libérer de cette histoire ?

J’ai mis presque dix ans à comprendre. Le travail des militant·es dans d’autres domaines m’a aidée et a nourri l’analyse. Mais ce qui est dingue, c’est à quel point on complique les choses. Il faudrait revenir à ce qu’il y a de plus simple et de plus évident : entre deux personnes quelles qu’elles soient, il y a des effets d’attraction. Une femme handicapée dégage des choses intéressantes, et certains hommes n’y sont pas insensibles. Le problème, c’est qu’ils n’ont rien pour les rassurer autour d’eux, ils sont perturbés par le fait d’être attirés par quelqu’un qu’on leur présente comme repoussant. C’est logique. Il faut revenir à l’essentiel. L’essentiel, c’est l’amour.

Avez-vous le sentiment d’avoir été regardée, considérée différemment par les hommes après la publication de votre livre ?

Non. Je me fous totalement de la façon dont ils me considèrent. Je pense d’ailleurs que les femmes hétéros perdent trop de temps à essayer de savoir si elles plaisent ou pas aux hommes. Il faut n’en avoir juste rien à secouer.

Avec ce livre, vous militez quand même pour le droit à l’amour.

Non, je milite pour que les femmes handicapées puissent jouir, dans ce domaine, de la même liberté que les autres femmes. Me concernant, je sais aujourd’hui que les mecs m’aiment bien en fait ! Longtemps, je me suis demandé si je leur plaisais ou pas, c’était une préoccupation. Maintenant, je sais que je leur plais. Le problème n’est pas là. Avant aussi, sans doute, mais je ne m’en rendais pas compte. C’était tellement inenvisageable pour moi. Désormais, je m’en fous complètement. Je ne veux pas être avec quelqu’un à tout prix. 99 % des mecs veulent commander.

Même si vous n’attendez rien, aimeriez-vous vivre une grande histoire d’amour partagée ?

Vous ne savez pas si j’en ai vécu une ou pas.

Dites-moi.

On me demande tout le temps où j’en suis dans ma vie sentimentale. Depuis que j’ai 25 ans, ça revient en boucle : « Est-ce que tu es avec quelqu’un ? », « Pourquoi t’as pas de copain ? » On est passé du silence radio total sur cette question, à l’obsession de me voir en couple. Ce changement vient de mon propre changement. J ’ai pris confiance et c’est devenu possible pour les gens de m’envisager avec quelqu’un.

Vous aimeriez être en couple ?

Je trouve qu’il faut rester ouverte à la possibilité d’une rencontre intéressante, mais je n’en fais pas un objectif de vie. Avec ma personnalité chelou, je rencontre tellement de gens trop bien que ça remplit ma vie, ça m’intéresse limite plus que rencontrer un mec. Si ça arrive, c’est la cerise sur le gâteau, mais le gâteau, il est déjà là. Et avec toutes mes lectures féministes subversives, je me rends compte à quel point tout est à revoir. Le couple, ce truc installé, je trouve ça ultra-flippant, pauvre, ennuyeux aussi, c’est un carcan horrible. Tout est à revoir.

À un moment, dans le livre, vous écrivez : “Les emmerdes, j’en ai depuis que je suis née.” Pourtant, vous êtes joyeuse, pêchue. Vous avez le cuir épais, non ?

J’ai pas eu le choix ! Si vous voulez tenir en milieu hostile, il faut trouver des moyens de tenir. Ma mère m’a bien préparée à ça. Elle m’a élevée de façon à ce que je sois très difficile à écraser. C’était son objectif. La préoccupation des parents d’un enfant handicapé est : que va-t-il·elle devenir si je meurs ? L’une des options prises par ma mère a été de me rendre dure. L’idée directrice était : ne pas s’appesantir sur les difficultés, trouver des solutions, avancer. Elle dit toujours : « La vie n’est ni juste ni injuste, c’est la vie, il faut avancer. »

Elle a fait de vous une guerrière ?

Ça c’est sûr ! Très jeune, elle a pris conscience que pour certaines personnes, la vie est une guerre et il faut être prêt. Elle n’était pas de ces parents qui cachent les injustices et la mocheté du monde pour protéger les enfants. Elle était exactement le contraire : « Le monde est pourri, si tu veux t’en sortir, tu as intérêt à jouer des coudes. Tu n’es pas toute seule, on te soutient. » C’était brutal par moments. Le résultat ? Je n’ai jamais été naïve, toujours hyper-méfiante. Faire de moi une combattante, c’était la seule solution pour m’en sortir s’il lui arrivait quelque chose. Maintenant, elle me trouve un peu dure. (Rires.)

Cash certes, mais dure, vraiment ?

En tant que femme, si vous avez de la personnalité, direct, on va vous dire : « Tu es dure, autoritaire. » Si vous êtes une femme handicapée, encore plus, vous devriez doublement la fermer. Votre personnalité ne colle pas avec ce que vous êtes supposée être. Plus jeune, je me disais : « Les femmes doivent être douces, moi, je n’ai pas ce truc-là. » Je voyais ça comme un problème.

Maintenant, j’assume. J’ai du caractère. Ça a le grand mérite d’éloigner les gens inintéressants. Petite, j’adorais les personnages de méchantes, de reines machiavéliques. Elles me donnaient envie de leur ressembler, j’aurais aimé être aussi impitoyable. Je m’identifiais plus à ces femmes diaboliques qu’aux princesses nulles. Elles incarnaient la mauvaise féminité, celles qui veulent le pouvoir.

Ce sont des mecs qui créent ces personnages : ils leur prêtent l’ambition de contrôler le monde alors qu’en fait, elles veulent juste contrôler leur vie. C’est ce qu’on reproche aux féministes, finalement. Vraiment, j’adore ces personnages. C’est pour ça que je me dessine des sourcils de méchante. Pour rigoler, jouer avec ce type de codes.

« 3 femmes qui m’ont inspirée »

Ma mère

« La personne la plus forte que je connaisse. Elle a survécu à une dictature militaire, elle a pris des décisions majeures me concernant alors qu’elle avait à peine plus de 20 ans. Elle est drôle, elle est libre et elle n’a jamais cessé de me surprendre. »

Helen Keller

« C’est une femme handicapée, auteure, conférencière et militante américaine du XIXe siècle. Enfant, j’ai lu son histoire. Son parcours a été édulcoré, mais en réalité, elle était socialiste, très engagée politiquement. »

Mercedes Sosa

« Une chanteuse argentine très connue en Amérique latine que j’adore. Ses chansons sont fortes, puissantes, vivifiantes et mélancoliques à la fois. L’une de mes chansons préférées est Sólo le pido à Dios (Je le demande seulement à Dieu) – même si je ne crois pas en Dieu – parce qu’elle demande à ce que l’injustice ne la laisse jamais indifférente et à ne pas être fauchée par la mort sans avoir eu le temps de faire suffisamment. »

Cet entretien est initialement paru dans le n°823 de Marie Claire, daté d’avril 2021. Un numéro collector, avec huit interviews de femmes engagées (Leïla Bekhti, Juliette Binoche, Annie Ernaux, Odile Gautreau, Grace Ly, Aïssa Maïga, Elisa Rojas, et Lous and the Yakuza) et huit Unes, photographiées par Charlotte Abramow.

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Source MARIE -CLAIRE.