« On est capable de vivre notre vie » : des groupes d’entraide mutuelle pour personnes autistes dans l’Oise et la Somme…

En réponse à l’appel à candidatures de l’ARS Hauts-de-France en janvier 2020, deux groupes d’entraide mutuelle ont été créés dans l’Oise et la Somme.

Ces lieux permettent aux personnes autistes de se retrouver, de tisser des liens et de s’entraider face aux difficultés de la vie quotidienne.

Esteban Chalois, président du GEM Autisme de l'Oise

 

Dans les deux départements, le projet démarre tout juste. Dans l’Oise, le groupe d’entraide mutuelle (GEM) Autisme existe depuis le 27 mars dernier. Il est temporairement installé dans les locaux du CAFAU (centre d’accompagnement et de formation à l’activité utile) à Margny-lès-Compiègne, en attendant de trouver un lieu définitif.

Accompagné par les associations Réseau Bulle 60 et Nouvelle Forge, cette structure est dédiée aux adultes autistes autonomes désireux de créer du lien social avec d’autres personnes atteintes du même handicap.

« Le but c’est de pouvoir parler avec des personnes qui nous comprennent, qui ont les mêmes problèmes que nous, les mêmes envies, qui sont passées par les mêmes choses, détaille Esteban Chalois, président du GEM Autisme Oise. On est tous différents au niveau de l’autisme, mais on a des difficultés en commun qui nous rapprochent. On peut par exemple avoir du mal à se sociabiliser, notamment au travail. Ce groupe d’entraide va permettre de pouvoir vider son sac. »

« C’est la société qui a plus de mal à l’accepter que moi« 

Esteban Chalois a été diagnostiqué très tard, à l’âge de 21 ans. « J’ai toujours senti une différence dans ma scolarité. Certaines choses que je ne comprenais pas et inversement, confie-t-il. J’ai eu un peu de mal au début à l’accepter mais j’étais rassuré d’avoir pu mettre des mots là-dessus et aujourd’hui j’ai appris à vivre avec. Finalement c’est la société qui a plus de mal à l’accepter que moi. »

À travers ce groupe d’entraide, le jeune homme de 26 ans, aimerait montrer qu’il faut surpasser certaines idées reçues. « Pour moi l’autisme, c’est plus une différence qu’un handicap. On est souvent représentés : soit comme des génies, soit comme des personnes totalement débiles. L’avantage ici c’est de casser les codes, montrer que l’on est capable de vivre notre vie. »

Et c’est bien tout l’objectif de ces GEM autogérés par les personnes autistes elles-mêmes et accompagnés par des coordinateurs et des animateurs. Dans la Somme, le GEM Caméléon 80 est géré par l’établissement public intercommunal de santé du sud-ouest de la Somme (EPISSOS). Il compte à ce jour, une quinzaine de futurs adhérents.

« L’équipe du GEM est composée de deux animatrices, d’une coordinatrice, un assistant social et une bénévole, détaille Carine Leroy, cheffe de service à l’EPISSOS en charge du secteur TSA (trouble du spectre de l’autisme). L’accompagnement de cette nouvelle équipe sera axé sur des problématiques sociales de logement, de recherche d’emploi ou de sollicitation des droits et ressources, tout en valorisant les projets des personnes. »

Hors cadre médical

Des activités sportives, des sorties, des loisirs ou plus simplement des temps d’échanges seront proposés. « Pour le moment, on est au tout début, mais une fois que l’on aura un local, on créera des activités, on aidera les personnes à avancer dans leur vie, notamment pour de l’administratif, décrit le président du GEM Autisme de l’Oise. En revanche, on n’est pas là pour remplacer les centres médicaux. »

La structure, détachée du cadre médical, se veut en effet accompagnatrice. « Le GEM n’est pas une structure médico-sociale, ni un lieu de soin, précise Carine Leroy. Il ne se substitue pas aux structures médico-sociales existantes, il est complémentaire. L’objectif est en fait de faciliter leur pouvoir d’agir et la capacité d’auto-détermination sans jamais remplacer les dispositifs existants. Il permettra également d’éviter la rupture du parcours de soin en informant sur les infrastructures existantes et de les accompagner dans leurs démarches. »

« On accueille aussi des personnes qui se sentent différentes, mais qui n’ont pas encore été diagnostiquées, ajoute Esteban Chalois. Je pense vraiment que cela peut les aider à mieux s’accepter. L’avantage ici c’est de faire partie d’un groupe. On ne se sent plus seuls. Il ne faut pas croire, finalement chez les autistes la solitude n’est pas choisie, c’est plutôt une habitude. »

Un GEM par département

Les GEM ont été introduits par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicaps. Mais il aura fallu attendre plusieurs années avant que les personnes autistes puissent en bénéficier. Le 21 juillet 2019, le nouveau cahier des charges paraît au journal officiel avec comme objectif principal de permettre aux personnes avec troubles du spectre de l’autisme de pouvoir constituer des GEM.

Dans le cadre du 4e plan autiste, en janvier 2020, l’Agence régionale de Santé (ARS) lance un appel à candidatures. Dans la région Hauts-de-France, il existe ainsi deux autres GEM : dans le Nord à Lille depuis fin 2019 et dans le Pas-de-Calais à Vieille Chapelle depuis la rentrée 2020.

Selon l’ARS, un cinquième devrait voir le jour dans l’Aisne dans le courant de l’été. Le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées prévoit l’ouverture d’un GEM dans chaque département d’ici 2022.

Un accueil en fonction des besoins

Le GEM de la Somme se trouve actuellement dans un local provisoire, 7 rue Pierre Rollin à Amiens en attendant la mise à disposition des nouveaux locaux situés au 39 rue du Général Gallieni à Longueau. L’accueil est prévu du lundi au vendredi avec la possibilité d’ouvrir une semaine par mois le samedi et/ou le dimanche en fonction des besoins et des attentes des futurs adhérents.

Pour contacter le GEM de l’Oise, les personnes intéressées peuvent trouver de l’information sur la page Facebook GEM Autisme Compiègne ou par mail gemautismeoise@reseaubulle.fr.

SourceFR3.

Nanisme : un nouveau médicament testé sur une jeune Française…

La molécule utilisée a été découverte par des chercheurs de l’hôpital Necker. Elle pourrait permettre à la jeune fille de gagner dix à vingt centimètres.

Nanisme : un nouveau médicament testé sur une jeune Française

 

C’est un espoir pour une famille et des milliers d’autres. Mardi 30 mars, Amandine, neuf ans, atteinte d’achondroplasie, une forme de nanisme, a démarré l’essai d’un nouveau médicament. L’infigratinib est initialement utilisé dans le traitement du cancer de la vessie, mais une équipe de scientifique de l’hôpital Necker a découvert son intérêt dans la prise en charge de cette anomalie.

Plus de vingt ans de recherches

En 1994, Dr Laurence Legeai-Mallet et son équipe ont découvert le gène responsable de l’achondroplasie. Elle est liée à une mutation du gène FGFR3, celui-ci fabrique alors la protéine FGFR3 en excès. Cette dernière est présente dans les cellules des os et du cartilage, et lorsqu’elle est produite en trop grande quantité, elle dérègle la croissance osseuse et l’ossification. Au sein de l’Institut Imagine, situé sur le campus de l’hôpital Necker, l’équipe « n’a cessé d’explorer les mécanismes dérégulés par l’altération de ce gène et de mettre au point des modèles cellulaires et animaux pour tester des molécules et développer de nouvelles options thérapeutiques« , précise un communiqué.

Un médicament prometteur

Il aura fallu vingt ans pour trouver un traitement potentiel. En 2016, Dr Laurence Legeai-Mallet publie les résultas concluants d’un essai mené avec l’infigratinib. « Cette molécule réduit la phosphorylation de FGFR3, responsable de son hyperactivité, et corrige la croissance anormale dans nos modèles animaux, explique la scientifique. Nous avons montré qu’une faible dose, injectée par voie sous-cutanée, est capable de pénétrer dans la plaque de croissance de ces modèles et d’en modifier l’organisation. » Un brevet a été déposé en France, mais c’est un laboratoire américain qui développe le médicament.

Une première administration en Australie

En juillet 2020, un jeune Australien a démarré l’utilisation de ce traitement. En France, Amandine, neuf ans, est la première personne a en bénéficier. Elle devra prendre quotidiennement sept cachets pendant au moins deux ans. Ils pourraient permettre d’empêcher l’apparition de complications comme les troubles ORL ou les problèmes orthopédiques ou de dos. Aussi, la fillette pourrait mesurer 10 à 20 cm de plus, que la moyenne des femmes atteintes du même trouble. Généralement, elles mesurent 1,24 m à l’âge adulte. « La seule (chance) donnée à Amandine de grandir, confie sa mère Valérie au Parisien. Elle n’est pas miraculeuse, elle n’annulera pas la maladie, mais elle l’aidera : chaque centimètre gagné est une victoire. » Le traitement doit prochainement être testé sur un petit garçon en France. Si ces différents essais sont concluants, des adultes pourraient aussi en bénéficier. En France, 2 400 personnes souffrent d’achondroplasie.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Puy-de-Dôme : comment la mobilité inclusive vient en aide aux jeunes en situation de handicap…

Tramway, vélo électrique : depuis 2 ans l’Institut médico-éducatif Edouard-Seguin de Châteaugay (Puy-de-Dôme), s’appuie sur différents modes de transports pour favoriser l’intégration des jeunes en situation de handicap psychique et mental dans la société.

 

Aberrahmen Anaflous accompagne Adam, atteint de troubles cognitifs, dans le tramway à Clermont-Ferrand.

 

Prendre les transports en commun à Clermont-Ferrand, un geste anodin pour de nombreuses personnes, mais un véritable défi pour Adam, 13 ans, atteint de troubles cognitifs. Difficultés à se repérer et crises d’angoisse à l’idée d’affronter la foule. Il y a encore quelques mois ce jeune aurait été incapable de monter dans un tramway. Une étape qui selon Abderrahmen Anaflous, son éducateur spécialisé de l’IME (Institut médico-éducatif) Edouard-Seguin à Châteauguay (Puy- de- Dôme), était pourtant essentielle.

Depuis 2 ans, il porte au sein de son établissement un projet de « mobilité inclusive » qui s’appuie sur les différents modes de transports pour favoriser l’intégration dans la société des jeunes en situation de handicap psychique et moteur, et atteints de troubles autistiques.

Accessibilité des transports en commun

Lorsqu’il arrive à la hauteur du tramway aux côtés d’Abderrahmen, Adam repère immédiatement le hibou qui orne l’arrêt « Roger Quilliot » à Clermont-Ferrand, une signalétique récemment installée pour les jeunes en situation de handicap psychique et mental. « On va de la place Roger Quilliot symbolisée par un hibou à la place de Jaude symbolisée par un cheval.» précise l’éducateur spécialisé à l’adolescent.

Cette signalétique, il en a eu l’idée il y a deux ans, et a pu la mettre en place dans le réseau grâce au soutien du SMTC (Syndicat mixte des transports en commun clermontois). « Le but c’était vraiment de trouver un moyen simple et efficace de se repérer quelle que soit la forme du handicap psychique et mental. Nous avons dans nos structures des enfants qui ne parlent pas ou ne savent pas lire, les dessins semblaient être le meilleur compromis. »

Selon l’éducateur spécialisé, loin d’infantiliser les jeunes en situation de handicap, ces dessins les responsabilisent et les rassurent. Et pour faciliter le déplacement, il a mis en place également des petits schémas explicatifs : à chaque étape franchie, le jeune doit dé- scratcher le dessin qui correspond. « Cette fois j’ai déjà acheté les tickets pour Adam, mais parmi les étapes qui figurent sur le schéma il devra bientôt aller chercher son ticket tout seul dans un réseau T2C ». S’il ne s’agit pour le moment que d’une phase expérimentale et que seuls 5 arrêts possèdent des logos à Clermont-Ferrand, l’implication du réseau de transports rassure l’éducateur qui compte généraliser cette signalétique et multiplier les actions pour faciliter la prise des transports en commun.

Derrière Adam et son éducateur, on distingue le logo cheval place de Jaude.

 

S’adapter à l’environnement extérieur

Pour lui, ces activités doivent être réalisées par les jeunes en situation de handicap mental et psychique dès leur plus jeune âge, de manière à les confronter très vite à l’environnement extérieur et leur permettre de développer une capacité d’adaptation.  « Adam a déjà énormément grandi. Avant il était incapable de s’assoir sans faire une crise d’angoisse, il arrivait parfois qu’il puisse arracher ses vêtements. Maintenant la foule ne l’intimide plus. Il lui arrive parfois même de s’asseoir tout seul et de me demander d’aller plus loin

Une victoire mais un combat du quotidien et progressif, précise l’éducateur qui a dû à ses débuts user de stratégies pour motiver l’adolescent à le suivre : « Nous nous rendions toujours à une activité qui lui tenait à cœur, comme nourrir les pigeons au jardin Lecoq. » L’occasion pour l’éducateur d’observer lors de ces trajets également les réactions des jeunes qu’il encadre, et de réfléchir à un accompagnement spécifique et d’en référer aux enseignants spécialisés de l’Institut (IME) ou aux psychologues.

« Tous les enfants ne sont pas en capacité de prendre les transports en commun, ou de lutter contre leurs angoisses, du moins pas du premier coup. Mais il est essentiel selon chaque profil de repérer ce qui peut être réalisé pour contribuer petit à petit à les rendre autonomes et leur redonner confiance en eux.» Comme c’est le cas d’Adam qui s’imagine déjà prendre le tramway sans être accompagné : « Je peux essayer de prendre le tram seul, je pense que je suis cap ! J’irai me balader et voir les oiseaux. »

Prévenir l’isolement des familles

Et pour être encore plus autonome lorsque les transports en commun ne sont pas forcément accessibles à ces jeunes car trop loin, Abderrahmen encourage aussi « la mobilité douce » comme le vélo. Cette fois c’est donc à vélo électrique aux cotés de Léo, 13 ans, atteint de troubles autistiques, que l’éducateur spécialisé s’apprête à aller au centre-ville. Un périple d’une vingtaine de kilomètres entre l’Institut médico-éducatif de Châteaugay et Clermont-Ferrand, qui loin d’impressionner l’adolescent, est pour lui une  « véritable bouffée d’air frais. »

« On doit se rendre à la médiathèque, c’est un peu fatiguant mais j’y arrive sans problème. J’adore le vélo et en plus j’apprends en même temps le code de la route » explique Léo qui a retenu tous les panneaux que lui a montré l’éducateur. L’occasion de mêler l’utile à l’agréable, tout en luttant surtout contre l’isolement de ces jeunes au quotidien. Aberrahmen Anaflous précise : « Ce sont des jeunes qui dépendent très souvent de leur famille, ou des encadrants des structures spécialisées et lorsque leurs accompagnants ne sont pas disponibles ils se retrouvent exclus et seuls.

Un sentiment d’isolement accentué par le confinement, c’est donc crucial de leur apprendre à être autonome lorsque c’est évidement possible. » Ce constat, il l’a réalisé lorsqu’il a fait la connaissance il y a quelques années d’une famille dont les deux enfants étaient atteints de troubles cognitifs, et dont le père, lui-même aveugle, était dans l’incapacité de les faire sortir. « Ils étaient en permanence à la maison. Pour moi c’était inconcevable de ne rien faire.

Je voulais que ces jeunes aient la même vie que les autres adolescent de leur âge.» L’éducateur spécialisé milite également pour réduire l’usage des véhicules à 9 places qui servent à transporter les jeunes des différentes structures, qui « bien que pratiques et rapides » ne contribuent pas à responsabiliser les jeunes et ne leur permettent pas d’être autonomes contrairement au vélo. « On privilégie surtout le vélo électrique, plus accessible aux jeunes qui n’ont pas les capacités physiques de faire de longs trajets ! »

La mobilité comme reconnaissance sociale

Quelques heures après sa balade à vélo électrique dans Clermont-Ferrand, Léo doit mettre en application tout ce qu’il vient d’apprendre sur la route, lors de l’examen de l’ASSR (Attestation scolaire de sécurité routière). Traditionnellement effectué dans tous les collèges, il était évident pour l’IME Edouard-Seguin, initiateur du projet de mobilité inclusive, que tous les jeunes de l’institut puissent passer aussi cet examen et ce, quel que soit leurs troubles psychiques et mentaux.

Comme le précise Hélène Selve, enseignante spécialisée de l’IME Edouard-Seguin : « Nous avons conscience que tous les jeunes atteints de troubles cognitifs ou autistiques ne pourront pas forcément passer leur permis ou même rouler à scooter, mais il est essentiel qu’ils connaissent le code de la route pour les responsabiliser.

Et puis ça fait partie des rares diplômes qu’ils passeront dans leur vie, s’ils ne passent pas le brevet ou le bac, c’est très important pour leur développement  d’avoir une reconnaissance. » Une épreuve que Léo semble passer haut la main. « C’est essentiel pour ces jeunes d’avoir des rêves, et leurs rêves et besoin d’autonomie sont indissociables de leur mobilité. » ajoute Abderrahmen Anaflous.

Léo, atteint de troubles autistiques, passe l’examen ASSR au sein de l’IME Edouard-Seguin.

 

Mobiliser les acteurs

Pour l’éducateur, l’intégration des jeunes atteints de handicap psychique et mental dans la société, ne pourra se faire complètement sans une forte mobilisation des différents acteurs, que ce soit au niveau régional et plus encore au niveau national. Le projet de mobilité inclusive est désormais porté par le Groupement de coopération sociale et médicosociale qui réunit l’association Altéris (association départementale incluant de nombreux organismes pour les personnes en situation d’handicap psychique et mental) et l’association ARERAM (dont fait partie l’IME Edouard-Seguin).

En plus de l’implication du SMTC (Syndicat mixte des transports en commun de Clermont-Ferrand), Abderrahmen Anaflous, souligne la générosité de différents partenaires comme l’ARS (l’Agence régionale de santé), le Comité départemental de sport adapté (CDSA) qui ont récemment permis à l’institut de se doter d’une quinzaine de vélo électriques.

Prochain objectif pour l’éducateur mobilisé : réunir le plus de partenaires pour pouvoir organiser des « Assises nationales sur la mobilité » et impulser encore plus le projet. En proposant par exemple d’étendre la signalétique à différents arrêts de tramway quelle que soit la ville, formant les professionnels des transports pour qu’ils puissent aider les personnes atteints de troubles cognitifs et psychiques, ou encore équiper les structures en mobilité douce (vélo électriques) et demander la gratuité des transports. « Nous souhaitons organiser lorsque le confinement sera fini, des journées de mobilité dans différentes structures en partenariat avec le Comité départemental de sport adapté. »

Changer le regard sur le handicap psychique

Abderrahmen Anaflous, est persuadé que la mobilité des jeunes comme Léo ou Adam facilitera non seulement leur intégration et autonomie, mais permettra également de changer le regard que porte la société sur les différentes formes de handicap psychique, trop souvent selon lui stigmatisées et méconnues « car invisibles. »

Et cela passe aussi par la formation des professionnels de la mobilité : « Notre objectif est vraiment à terme qu’un jeune comme Adam qui ira acheter son ticket de métro soit conseillé et accompagné par un professionnel du réseau T2C, qui saura parfaitement l’aiguiller et contribuera ainsi à réduire ses angoisses.

 Car nous ne serons pas toujours là. »  Des petites actions qui mettront du temps, il le sait, à changer les modes de fonctionnement. L’éducateur espère qu’un jour chacun pourra contribuer à son échelle à aider ces jeunes, sur la route ou dans les transports, afin de leur permettre d’aller où bon leur semble, même seuls.

Source FR3.

Enfants handicapés : à Aix-en-Provence, l’inclusion commence dès la crèche…

Inclusion : ce mot est sur toutes les lèvres !

Pour les enfants handicapés, elle permet d’être accueillis en structure commune dès leur plus jeune âge, et quelques fois fluidifier leur insertion en société.

 

L'inclusion permet aux enfants handicapés d'être accueillis en crèche avec d'autres enfants, ce qui facilite leur développement.

« On ne dit plus enfant porteur de handicap, mais enfant en situation de handicap », souligne Anne-Claude Rovera, Directrice Qualité Petite Enfance chez Les Petits Chaperons Rouges.

C’est moins un détail que ça en a l’air. L’inclusion passe aussi par le langage et le vocabulaire employé. Comme « ne pas apprendre à vivre comme les autres, mais au milieu des autres », précise la professionnelle.

Autre exemple avec le nouveau décret à paraitre en année 2021, les médecins de crèche s’appelleront « référent santé et inclusion ». Pour les professionnels du secteur, c’est aussi une preuve que les politiques comprennent le chemin qu’il faut prendre.

Les 15 structures Les Petits Chaperons Rouges d’Aix-en-Provence accueillent 26 enfants en situation de handicap. « Nous sommes le premier maillon de la chaîne, pour les enfants et les parents de nos crèches, c’est un devoir d’abolir les barrières entre les enfants, pour les inclure », explique Anne-Claude Rovera.

Favoriser l’inclusion du jeune enfant porteur de handicap permet non seulement à l’enfant concerné de partager une vie en collectivité, mais aussi permet aux autres enfants de se familiariser avec le handicap. Une réelle avancée.

Accueillir l’enfant et sa famille, ensemble

Anne-Claude explique que les structures accueillent un enfant avant tout, pas un handicap. Et dans son discours on comprend vite, que c’est une famille qui est accueillie. « Le regard des autres parents est important, la sensibilisation des adultes est primordiale« .

D’ailleurs tout ce qui est mis en place pour les enfants handicapés est bénéfique à tous les enfants.

« De nombreux parents aujourd’hui adoptent le langage des signes pour communiquer avec leur tout-petit. L’idée s’est répandue grâce à l’inclusion, maintenant c’est une mode », selon Anne-Claude Rovera.

Source FR3.

Cherche volontaires pour une étude sur le bégaiement à Montpellier…

L’université Paul-Valéry de Montpellier et le CNRS cherchent des volontaires qui souffrent ou ont souffert de bégaiement.

L’objectif est d’identifier les réseaux neuronaux à l’origine de ce trouble qui touche 1% des Français et en améliorer la prise en charge.

 

On estime qu'1% des Français souffre de bégaiement (illustration)

 

Dans le cadre d’une étude sur le bégaiement, l’université Paul-Valéry de Montpellier et le CNRS cherchent des personnes qui souffrent ou ont souffert de ce trouble de la parole. L’objectif est d’identifier les réseaux neuronaux qui en sont à l’origine afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge mais aussi le pronostic quant à son évolution.

Il faut être âgé de 18 à 50 ans et se faire connaître en envoyant un courriel avec votre nom et vos coordonnées. L’anonymat est garanti et une indemnisation minimale de 80 euros est prévue.

Des facteurs neurologiques, génétiques et psychologiques

« Depuis quelques années maintenant, on sait que le bégaiement est un trouble multifactoriel et notamment d’origine neurologique, simplement on n’a pas encore totalement identifié ce qui se passe au niveau cérébral et ce qui explique concrètement le bégaiement » explique Fabrice Hirsch, maître de conférence à Paul Valéry en Sciences du langage et responsable du projet BENEPHIDIRE.

Relations sociales compliquées

On estime que le bégaiement touche 1% des Français (autant que l’autisme). Danièle Noirot en fait partie et elle est déléguée dans l’Hérault de l’APB, l’association parole bégaiement. « Il y a beaucoup, beaucoup de souffrance pour les personnes qui ont un très gros bégaiement parce que ça les empêche d’être elles-mêmes, elles ne peuvent pas dire ce qu’elles ont à dire. »

Un handicap objet de moqueries

C’est notamment très compliqué pour les adolescents « parce que les relations avec les pairs est très importante à cet âge-là », d’autant que le bégaiement est souvent tourné en dérision, « il y a beaucoup de films où les bègues sont des personnes qui sont des rigolos ou qui ne sont pas très intelligentes ».

Fabrice Hirsch rappelle que le bégaiement, qui est traité par les phoniatres et les orthophonistes, « n’est absolument pas quelque chose qui touche les facultés intellectuelles ». Et sur son site internet, l’APB cite en exemple des célébrités que le bégaiement n’a pas empêché de réussir : Louis Jouvet, Lewis Carroll, Marylin Monroe ou encore Winston Churchill.

Source FRANCE BLEU.

800 € de salaire en moyenne, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) manifestent leur colère à Tours…

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont au coeur de la loi de 2005 sur le handicap et l’inclusion scolaire.

Une profession exercée surtout par des femmes, sous-payées, peu formées, sur des temps partiels imposés.

Témoignages.

Manif des AESH, ce 8 avril 2021, devant la Préfecture d'Indre-et-Loire

 

« On ne peut plus accepter en 2021 que des personnes aussi importantes dans notre société soient si peu considérées, que ce soit en terme de formation, de salaire ou de reconnaissance »

Simon Délas, Professeur des Ecoles, délégué FSU

La FSU est l’une des nombreuses formations de l’intersyndicale appelant à une première journée nationale de mobilisation des AESH, ce jeudi 8 avril 2021.

Rien qu’en Indre-et-Loire, près de 900 personnes accompagnent un millier de jeunes handicapés dans leur parcours scolaire. Et quasiment tous ces AESH (ou plutôt toutes, faudrait-il dire, plus justement) sont employés sur des contrats à temps partiel imposés, à 20 ou 24 heures par semaine. 24 heures, au plan salarial, équivalent à 61 % d’un SMIC. Les AESH vivant seules ou seuls se retrouvent ainsi nettement sous le seuil de pauvreté (885 € par mois).

« C’est un véritable métier qui n’est pas reconnu comme tel, et c’est pourtant sur ses missions que repose la politique nationale sur l’inclusion scolaire, mise en place par la loi handicap de 2005 », ajoute M. Délas.

Dans le cortège de la manifestation à Tours, beaucoup de femmes ce 8 avril 2021.

800 euros pour 10 ans d’ancienneté

Ce jeudi 8 avril, Valérie a décidé de se joindre à la manifestation organisée à Tours. A 50 ans, cette AESH qui compte plus de dix ans d’ancienneté, touche 800 euros de salaire net :

« Je suis passée en CDI après 6 ans d’exercice du métier. Mon employeur est l’Inspection Académique. On a beau accumuler les années d’expérience, l’ancienneté n’est pas valorisée. Je travaille 24 heures par semaine depuis plus de dix ans. Je m’occupe en ce moment de trois enfants en accompagnement mutualisé. Ce n’est pas très bon pour les enfants, il est impossible de mener à bien toutes nos missions pour la semaine. Avant, tout se faisait en accompagnement individualisé. »

Pour arriver à joindre les deux bouts, nombre d’AESH tentent de prendre un deuxième emploi, souvent dans les cantines, l’accueil périscolaire après l’école ou dans les colos pendant les vacances. Mais il bien souvent difficile, voire impossible, de jongler entre les emplois du temps

Et, côté formation, ce n’est guère mieux :

« Les AESH qui accompagnent des élèves en fauteuil doivent le manipuler, l’aider pour aller aux toilettes, le déshabiller, explique Simon Délas.Ce sont des techniques de l’ordre du soin, que l’on apprend aux infirmières et aides-soignants. Mais bien des AESH n’ont pas eu de formation pour ça. Et s’il arrive un accident, une chute dans les toilettes, qui sera responsable?… »

« Nous avons la passion de notre métier, nous l’aimons, mais nous sommes des travailleuses pauvres, en situation précaire, c’est indécent en 2021! Nous aimerions travailler plus et gagner correctement notre vie, nous ne demandons pas des salaires mirobolants, juste une reconnaissance de ce que nous faisons sur le terrain. »

Valérie, AESH sur la métropole de Tours

Officiellement, l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap reste une priorité du ministre de l’Education Nationale. « Pourtant, selon l’intersyndicale, il fait le choix de maintenir dans la précarité les 110 000 AESH qui jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de la scolarité de ces élèves. »

Malgré la promesse faite il y a un an d’engager un chantier sur le temps de travail et la rémunération, les AESH ne voient toujours rien venir.

Source FR3.

 

MDPH – Allongement de la durée de validité du certificat médical de 6 à 12 mois…

Les demandes de droits ou prestations auprès de la MDPH se fondent notamment sur la production d’un certificat médical.

Elle passe de 6 à 12 mois dès le 6 avril 2021 et concerne aussi certains dossiers récemment déposés.

MMDPH - Allongement de la durée de validité du certificat médical de 6 à 12 mois...

 

Pour faciliter la réalisation de démarches successives et assurer la validité de cette pièce le temps nécessaire à l’instruction, la durée de ce certificat vient d’être étendue par décret (décret n° 2021-391 du 2 avril 2021) de 6 à 12 mois. Cette disposition est d’application immédiate, y compris pour les dossiers déjà déposés dont la MDPH n’a pas encore accusé réception.

Les demandes de droits ou prestations auprès des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), telles que les demandes d’octroi d’une allocation ou d’orientation vers un établissement ou un service médico-social, obligent à produire un certificat médical. La validité de ce dernier était jusqu’alors de 6 mois mais les délais de réponses étant parfois supérieurs, cela pouvait poser problème. Un récent baromètre de la CNSA observe que la durée moyenne de traitement d’une demande est passée de 4,6 mois en 2019 à 4,2 mois à la fin 2020. Mais ce n’est qu’une moyenne. Selon une enquête menée par le Collectif handi actif directement auprès des familles, 60 % ont attendu plus de six mois et 7 % plus d’un an (articles en lien ci-dessous) !

Un nouveau décret

Pour « faciliter la réalisation de démarches successives » et « assurer la validité de cette pièce le temps nécessaire à l’instruction », le gouvernement a donc décidé de rectifier le tir. Selon un décret (n° 2021-391 du 2 avril 202) publié au JO le 4 avril 2021 (en lien ci-dessous), sa durée de validité passe à 12 mois. Cette disposition s’applique immédiatement, « y compris pour les dossiers déjà déposés dont la MDPH n’a pas encore accusé réception », assure le secrétariat d’Etat au Handicap.

Libérer du temps…

« Il faut continuer de réduire drastiquement le nombre des démarches administratives et libérer du temps pour les équipes des MDPH », a ajouté Sophie Cluzel, afin de permettre un accompagnement « plus personnalisé ». Cette mesure s’inscrit dans la feuille de route « MDPH 2022 » co-portée par le Gouvernement et l’Assemblée des départements de France et qui doit permettre la mise en œuvre d’un service public d’accès aux droits « plus simple, plus efficace et plus équitable, sur l’ensemble des territoires ».

Source APF.

Saint-Étienne. Une « nourrice » condamnée, les dealers profitaient de son handicap pour cacher la cocaïne…

Un homme sous curatelle avait accepté de jouer le rôle de nourrice pour le compte de trafiquants de drogue.

L’homme de 36 ans cachait de la cocaïne dans son appartement de Saint-Etienne (Loire).

Il a été condamné mardi 30 mars pour détention et usage de stupéfiants.

Le mis en cause assure ne plus fréquenter les trafiquants et avoir déménagé. (illustration)

 

Un homme handicapé, sous curatelle, avait passé un pacte avec des trafiquants de drogue. Il acceptait de stocker de la cocaïne dans son appartement à Saint-Etienne (Loire) s’il était « rémunéré en cannabis », raconte Le Progrès. Mais, la planque avait été découverte par la police en février 2019. Le mis en cause de 36 ans a été condamné mardi 30 mars pour détention et usage de stupéfiants, annoncent nos confrères.

« Pas en mesure de dire non »

À l’audience, il a reconnu avoir joué le rôle de nourrice. Son avocate a abondé dans ce sens en précisant « il n’était pas en mesure de dire non aux personnes qui organisaient ce trafic », cite le quotidien régional.

Son client consommerait de la drogue depuis ses 13 ans. Le conseil a précisé que le prévenu avait déménagé. Il a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

Source OUEST FRANCE.

 

Villeneuve-sur-Lot. Lola et Cie, au service du handicap moteur…

Rencontrés dans les bas de Pujols où ils tenaient un stand au profit de l’association Lola et Cie, Marie-Caroline Selle et Lionel Carrère, nous ont expliqué leur démarche.

Marie-Caroline et Lionel, moteurs de l’association.

 

« Nous intervenons dans le handicap moteur, car nous nous sommes rendu compte en arrivant dans la région qu’ils étaient un peu les « oubliés du handicap ». Il y a dans les offres de service très peu de structures dédiées et, en qualité d’association, nous nous sommes positionnés sur ce type de pathologie.

Notre but premier c’est d’arriver à fédérer, que les enfants se rencontrent, que les familles puissent s’échanger les bons tuyaux sur le quotidien, des petites astuces. Et quand on peut, nous répondons à des besoins plus spécifiques, du soutien par exemple pour de l’achat de matériels. » Le but de l’association, c’est aussi de permettre aux parents d’en parler, « d’avaler si je peux dire la situation, ce n’est jamais facile d’admettre que son enfant est handicapé, ce n’est pas facile de l’exprimer et puis aussi d’avoir cette envie de vouloir se regrouper. »

Malheureusement il y a souvent un phénomène d’isolement par rapport aux autres et c’est parfois compliqué d’en sortir, surtout en ce moment avec cette pandémie. « Du coup, nous avons encore plus tendance à se replier sur soi donc l’intérêt au nom de tous ces invisibles aux yeux des institutions, c’est avec l’association de monter des projets aussi.

Par exemple, installer des agrées pour enfants handicapés dans le parc de l’égalité avec l’accompagnement du Rotary club et de la municipalité de Villeneuve, mettre en place la musicothérapie et nous avons pu envoyer une petite fille en rééducation intensive en Espagne, nous essayons de nous adapter. Pour l’heure, nous travaillons à la nuit du handicap qui devrait se tenir le 12 juin. Tout ce que l’on souhaite, c’est de pouvoir apporter un peu de bonheur aux personnes handicapées moteur. »

Contact : 06 63 58 56 92  ou lolacie47@gmail.com
Source LA DEPÊCHE.

Mobilisation impressionnante pour aider Pierre, retraité et livreur pour Deliveroo à Montpellier…

Après avoir lancé une cagnotte pour aider Pierre, Lisa a enfin pu rencontrer le retraité, livreur depuis 2018 pour Deliveroo à Montpellier.

Un grand moment d’émotion pour la jeune femme et pour le septuagénaire qui a pour objectif d’acheter un fauteuil pour sa femme, lourdement handicapée.

Lancée par Lisa le 19 mars, la cagnotte pour aider Pierre a dépassé les 22.000 euros en un peu plus de 15 jours (illustration)

 

Lisa a finalement pu rencontrer Pierre. Lisa, Montpelliéraine de 28 ans qui a lancé une cagnotte pour Pierre, ce retraité de 75 ans qui travaille comme livreur à vélo pour Deliveroo depuis environ trois ans. Il veut gagner un peu plus d’argent pour acheter un fauteuil à sa femme qui souffre d’un handicap physique lourd et sa pension ne suffit pas. Très touchée par le septuagénaire qu’elle a croisé dans le centre-ville, la jeune femme a donc décidé de lui donner un coup de pouce, sans même lui avoir parlé.

Fin mars, une semaine après avoir ouvert cette cagnotte, Lisa a enfin pu rencontrer Pierre et son épouse pour leur annoncer que plus de 22.000 euros avaient été collectés en un peu plus de quinze jours. « Ça a été énormément d’émotion, les larmes ont coulé de suite, c’était quelque chose de très beau. C’est quand même une aventure hors du commun, c’est incroyable, j’ai passé un super moment » se souvient Lisa, très émue aujourd’hui encore. Aujourd’hui, elle a déménagé à Paris, Pierre et elle s’écrivent régulièrement et « dès que je reviendrai sur Montpellier, je pense qu’on se reverra ».

Lisa ne pensait pas que son initiative entraînerait une telle mobilisation mais elle comprend pourquoi les gens ont répondu à son appel. « On a tous la possibilité de s’identifier à cet homme, moi par exemple, c’est mes grands-parents, mais ça concerne plusieurs causes différentes : les retraites ou les gens qui sont en situation de handicap ».

Le fauteuil coûte 47.000 euros, l’État peut verser une aide de 10.000 euros.

Source FRANCE BLEU.