Cours de danse, trampolines, spectacles… Bientôt un parc unique pour les enfants porteurs d’un handicap…

Un bâtiment entièrement pensé et aménagé pour les enfants porteurs de handicap. Des ateliers et des cours proposés chaque jour.

Le « village des enfants extraordinaires » ouvrira en 2022 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Photo d'illustration.

 

Tel est le projet pharaonique qu’a imaginé un couple de Franciliens. Ce « village des enfants extraordinaires » doit ouvrir en septembre 2022 dans le Val-de-Marne.

Les préinscriptions sont déjà possibles en ligne.

 

C’est un concept unique en son genre qui n’existe pas encore en France. Emmanuelle et Jérôme Stioui, deux habitants de Saint-Mandé (Val-de-Marne), ont imaginé un lieu entièrement dédié aux enfants porteurs d’un handicap moteur et psychique.

Il s’agit d’un immense centre de 600 m2 dans lequel tout sera adapté pour ces jeunes visiteurs âgés entre 6 et 18 ans. Un parc pour s’amuser, se défouler, apprendre et être stimulé.

Des experts qui ont travaillé sur Disneyland Paris

Concrètement, ce fameux parc ne ressemblera à aucun autre. « C’est un OVNI. Nous sommes précurseurs », précisent Emmanuelle et Jérôme Stioui, parents d’Alicia née avec un syndrome cardio-facio-cutané. Ils ont voulu soigner la décoration pour que le village ne soit pas plongé dans une « ambiance maussade ». Pour cela, « nous avons fait appel à des sociétés qui travaillent avec le Puy du Fou et Disneyland Paris ». Plus précisément, « nous sommes partis sur le thème de la nature enchantée, un univers magique et féerique ».

Ce « village des enfants extraordinaires » verra le jour à Saint-Maur-des-Fossés, commune située à 12 km à l’est de Paris. Le gros œuvre vient d’être achevé et la livraison est prévue au printemps 2022. L’ouverture, elle, est programmée à la rentrée scolaire 2022. Les préinscriptions sont possibles sur le site Internet de l’association depuis début décembre.

Des cours de cuisine, de danse, de musique

Les parents d’Alicia, épaulés par une équipe de bénévoles, ont également pensé aux enfants autistes. « Certains ont besoin d’observer le groupe et de se mettre à l’écart mais nous ne voulions pas qu’ils soient obligés de quitter l’atelier. Nous avons créé des petits cocons en forme de champignon et de balancelle. »

Le mobilier, l’accessibilité, les équipements ont été pensés en lien avec des professionnels pour que les enfants puissent profiter du jardin, de la cuisine, de la salle de spectacles, du parcours moteur, de la salle de relaxation et de l’aire de jeu de 500 m2 avec des trampolines, des balançoires sécurisées, un carrousel… Un parking privatif de 15 places a été prévu.

À l’étage, plusieurs salles d’ateliers seront créées. Les enfants, même ceux en fauteuil roulant, pourront recevoir des cours de danse, de musique… « Grâce à des châssis vitrés, les parents pourront observer leurs enfants derrière une vitre sans tain ce qui n’est pas possible dans les Instituts Médico-Educatifs. »

Deux millions d’euros

Ce « village des enfants extraordinaires », qui a été repéré par Le Parisien, n’accueillera pas uniquement les enfants porteurs de handicap mais toute leur famille. Leurs frères et sœurs pourront profiter des installations sans surcoût la semaine et le week-end. Les parents, eux, auront l’obligation de rester sur place. « Ce n’est pas un système de garde », prévient le père de famille.

Cet incroyable projet demande évidemment un financement très important : deux millions d’euros. Il manque à ce jour 10 000 €. Les dons sont possibles sur le site de l’association. Emmanuelle et Jérôme Stioui ont notamment reçu le soutien de la Fondation Perce-Neige, la région Ile-de-France, la ville de Saint-Mandé. Le budget de fonctionnement a, lui, a été estimé entre 500 000 et 600 000 € par an.

Accueillir les familles les plus modestes

Le couple souhaite que toutes les familles, même les plus modestes, puissent profiter de leur parc. Il réfléchit à mettre en place un système de tarification sur quotient familial et des bourses. Il faudra compter 350 € pour un abonnement annuel pour un atelier par semaine (hors vacances scolaires) ou 15 €/demi-journée par famille pour profiter des installations en accès libre.

Conscients que la demande est forte en France notamment où les IME sont rares, ils souhaitent aider les familles. « Nous savons que nous avons eu de la chance pour Alicia. Nous avons eu une place dans un IME à ses cinq ans. En province, l’attente peut durer des années. » Dans le futur, ils espèrent que leur concept de village « prototype » pourra voir le jour dans d’autres régions en métropole.

Ils espèrent que les familles en attente d’une place en institut médico-éducatif (IME) pourront obtenir une aide financière de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « Il va falloir que nous nous battions », reconnaissent les Stioui.

Source OUEST FRANCE.

Loire-Atlantique. Handicap : ce foyer de vie est repris par la fondation Perce-Neige…

Au 1er janvier 2022, le foyer des Hautes Roches devient la Maison Perce-Neige.

Boussay, Foyer Hautes Roches

 

L’établissement, qui accueille des personnes en situation de handicap, est situé à Boussay.

Une page se tourne au foyer de vie des Hautes Roches, à Boussay.

En Loire-Atlantique, la fondation gère deux établissements : à La Chapelle-sur-Erdre et maintenant Boussay.

L’association Asfeai qui assurait la gestion de l’établissement a été dissoute.

La structure qui accueille des personnes en situation de handicap mental a été reprise par la fondation Perce-Neige, dans le cadre d’une fusion-absorption.

Depuis sa création, Perce-Neige réalise des maisons de vie pour accueillir les personnes en situation de handicap, assure des missions de conseil et soutien auprès des familles et interpelle les pouvoirs publics.

A compter du 1er janvier 2022, la structure deviendra la Maison Perce-Neige.

La fondation, créée en 1966 à l’initiative de feu l’acteur Lino Ventura, a pour but d’accueillir et d’accompagner les enfants et les adultes touchés par une déficience mentale, un handicap physique ou psychique.

Perce-Neige gère aujourd’hui plus de 40 établissements spécialisés (foyers de vie, foyers d’accueil médicalisés, Maisons d’accueil spécialisées…) répartis sur l’ensemble du territoire. Parmi ceux-ci, trois sont spécifiquement dédiés à l’accueil de personnes autistes dans le Val-de-Marne, le Maine-et-Loire et les Bouches-du-Rhône.

Depuis sa création, Perce-Neige réalise des maisons de vie pour accueillir les personnes en situation de handicap, assure des missions de conseil et soutien auprès des familles et interpelle les pouvoirs publics.

Pas de changement

Le transfert ne change rien pour les familles et l’établissement qui compte 16 salariés, accueille 16 résidents et gère une chambre d’accueil temporaire.

C’était la condition. La fondation reprend tout. ll n’y a pas de perte d’emploi. L’encadrement reste sur site.

Frédéric Beron, directeur du foyer.

Cette absorption devenait inéluctable pour l’établissement dont la petite taille devenait critique.

« Cela va dans le sens de la professionnalisation. Au regard des contraintes économiques et de la gestion quotidienne, cela devenait de plus en plus compliqué pour le conseil d’administration qui s’épuisait, faute de renouvellement des membres. Il fallait trouver un autre modèle », souligne le directeur.

Plutôt qu’un regroupement forcé, le foyer a donc choisi d’intégrer Perce-Neige.

C’est une fondation avec laquelle on partage les mêmes valeurs et dont la notoriété est importante. C’est sécurisant pour les familles.

Frédéric Beron. 

Une autre association créée

En intégrant la fondation, l’établissement de Boussay va bénéficier de tous les services d’une structure à l’envergure nationale ; assistance sociale, ressources humaines, comptabilité…

L’Asfeai dissoute, les parents et amis ont décidé de créer une nouvelle association « Association Foyer les Hautes Roches ».

De nouveaux statuts ont été adoptés. Cette dernière aura un rôle de partenaire et sera un soutien bénévole et financier pour la maison Perce-Neige.

Son but est principalement récréatif.

L’association aura vocation à créer des activités et des animations pour le compte du foyer et de ses résidents.

Source ACTU.FR

 

Des chercheurs genevois découvrent la cause de malformations…

Même un gène en pleine santé, s’il n’est pas bien activé, peut conduire à ce qu’un membre ne se développe pas correctement.

Et il pourrait cacher d’autres problèmes.

Les scientifiques genevois ont étudié Pitx1 qui, s’il n’est pas bien activé, peut provoquer un pied-bot.

 

Le développement embryonnaire d’un être humain est une mécanique très complexe. De nombreux gènes doivent coordonner leur activité selon un schéma et un tempo extrêmement précis. Mais des ratés sont possibles, qui peuvent provoquer des malformations. Des scientifiques de l’Université de Genève (UNIGE) se sont penchés sur ces accidents pour voir comment ils se déclenchaient.

Ils ont étudié les interrupteurs génétiques, qui activent ou désactivent les gènes: «Lorsque l’interrupteur est sur ON, cela initie la transcription d’un gène en ARN, qui à son tour sera traduit en une protéine qui pourra alors exécuter une fonction précise», détaille Guillaume Andrey, professeur au Département de médecine génétique et développement de la Faculté de médecine de l’UNIGE, qui a dirigé ces travaux. «Sans cela, les gènes seraient continuellement soit activés soit désactivés, et donc incapables d’agir de manière sélective, au bon endroit et au bon moment».

Ces gènes ont souvent plusieurs interrupteurs: «La perte d’un seul d’entre eux pourrait-elle avoir des conséquences? C’est ce que nous avons voulu tester ici en prenant comme modèle le gène Pitx1», explique Raquel Rouco, postdoctorante dans le laboratoire de Guillaume Andrey et co-première auteure de cette étude parue dans Nature Communications. Ce gène est l’un de ceux impliqués dans la construction des membres inférieurs.

Un interrupteur en moins provoque un pied-bot

Les scientifiques ont donc, dans des cellules souches de souris, enlevé à Pitx1 l’un de ses interrupteurs, nommé Pen, et ajouté un marqueur de fluorescence qui permet de visualiser l’activation du gène, puis ses cellules ont été agrégées à des cellules embryonnaires de souris. Habituellement, environ 90% des cellules des futures pattes arrière activent le gène Pitx1, alors que 10% des cellules ne l’activent pas.

«Lorsque nous avons supprimé l’interrupteur Pen, nous avons constaté que la proportion de cellules qui n’activaient pas Pitx1 passait de 10 à 20%, ce qui suffisait à modifier la construction du système musculosquelettique et à induire un pied-bot», explique Guillaume Andrey.

Le signe d’autres malformations

Ceci était un exemple spécifique, mais les scientifiques estiment que ce mécanisme pourrait bien se retrouver dans un grand nombre de gènes. Ces interrupteurs qui ne fonctionnent pas pourraient ainsi être responsables d’autres malformations. De plus, un gène ne contrôle pas le développement d’un seul organe: «Une malformation non dangereuse, comme le pied-bot par exemple, pourrait être l’indicateur de troubles ailleurs dans le corps qui, sans être immédiatement visibles, pourraient être beaucoup plus dangereux. Si nous parvenons à une interprétation précise de l’action de chaque mutation, nous pourrions non seulement lire l’information du génome pour trouver la cause fondamentale d’une malformation, mais aussi prédire des effets dans d’autres organes qui s’y développeraient à bas bruit afin d’intervenir le plus tôt possible», concluent les auteurs.

Ainsi, on pourrait découvrir que le gène non activé qui provoque telle malformation apparente pourrait, par exemple, également être responsable d’une malformation d’une valve cardiaque qui serait passée inaperçue au premier abord. Du coup, une fois la mutation identifiée chez les personnes qui présentent la première malformation, on saurait qu’il faut également surveiller cette valve, voire pratiquer une opération préventive.

Source LE MATIN.

Handicap : Leka, un robot au service des enfants, des parents et des éducateurs…

Ce dispositif, entièrement développé et assemblé en France, est notamment destiné aux enfants handicapés pour favoriser leur accès aux usages numériques.

Le robot Leka se dévoile dans un reportage de Sciences et Avenir.

le robot Leka

 

APF France handicap, anciennement l’Association des Paralysés de France, lance en cette fin d’année 2021 un petit robot nommé Leka, que Sciences et Avenir a pu voir fonctionner (notre reportage vidéo ci-dessous). Plus précisément, il s’agit d’un outil pour jouer et apprendre, spécialement destiné aux enfants en situation de handicap. La petite machine à la bouille de manga a beau être haute comme trois pommes, elle pourrait se révéler un allier de poids pour les professionnels du secteur médico-social.

« Dans sa bulle »

Les prémices de son développement remontent à 2011, quand ses deux inventeurs Marine Couteau et Ladislas de Toldi faisaient leurs études d’ingénieur. « Nous avions un professeur qui nous parlait de son enfant autiste, disant qu’il était ‘dans sa bulle’, explique Ladislas de Toldi à Sciences et AvenirAussi nous avons eu l’idée de créer un petit robot sphérique rappelant le monde de l’enfant et lui permettant d’interagir avec celui qui l’entoure ». Dix ans plus tard, la mission de Leka est de stimuler l’éveil des enfants en situation de handicap comme ceux qui présentent un trouble du spectre de l’autisme (TSA), une trisomie 21 ou un polyhandicap.

Un développement des compétences motrices et cognitives

Pour y parvenir, ce robot intégralement développé et assemblé en France a été développé en partenariat avec des établissements membres d’APF : l’Institut Médico-Educatif de Bondy (93) spécialisé dans l’accueil des tout-petits, celui de Villeneuve-d’Ascq (59, l’IME Dabbabie) qui accueille des enfants en situation de handicap moteur ou encore l’Institut Calypso de Laval (53) destiné aux enfants et ados polyhandicapés. Avec quel résultat ? Dans le reportage ci-dessus, le papa d’une petite Anna, « qui utilise Leka depuis 4 ans déjà », raconte : « Ma fille a pu développer ses compétences au niveau cognitif, au niveau moteur, et développer une véritable appétence aux apprentissages ». Pour Leka, c’est mission accomplie.

Source SCIENCE ET AVENIR.

Thiberville. Des ateliers pour sensibiliser les enfants au handicap…

Vendredi 3 décembre, l’école maternelle de Thiberville (Eure) organisait une journée de sensibilisation à différents handicaps auprès des enfants.

Les enfants ont pu pousser mais aussi faire manœuvrer un fauteuil roulant.

 

À l’école maternelle de Thiberville (Eure), vendredi 3 décembre, une journée destinée à la sensibilisation aux différents handicaps était organisée par la directrice de l’établissement Pascale Legoût. Durant quelques heures, les différentes sections ont pu se glisser dans la peau de personnes malvoyantes, malentendantes ou à mobilité réduite à travers plusieurs ateliers réalisés en petits groupes.

Comprendre les différences

Franchir des obstacles avec un bandeau sur les yeux, saisir des objets sans utiliser ses mains ou conduire seul un fauteuil roulant, prêté par la pharmacie Trivini de Thiberville : ce sont autant d’exercices déstabilisants auxquels ont dû faire face les maternelles. L’objectif ? Réussir à se mettre à la place des personnes en situation de handicap, afin de mieux les comprendre et ainsi pouvoir les aider et les accompagner.

« Il est important de montrer aux petits toutes les sortes de différences qu’ils vont pouvoir rencontrer, d’échanger autour de ces sujets. Nous évoquons aussi bien le handicap, comme aujourd’hui, que le racisme mais aussi les questions de genre, par exemple »

Guylaine Genêt Enseignante à l’école maternelle

Après s’être confrontés à certaines invalidités, les enfants ont reçu la visite d’Elsa, intervenante en langue des signes, venue leur apprendre quelques mots à répéter, avec les mains.

Les enfants ont pu se mettre dans la peau de personnes malvoyantes.

Si ces derniers possédaient déjà quelques bases après avoir appris une chanson avec leur maîtresse qu’ils ont chantée pour Amandine Gauthier et Brigitte Langlais, deux personnes malentendantes de naissance présentes lors de cette journée, les enfants ont également pu enrichir leur vocabulaire en assimilant les reproductions de « bonjour », « papa » ou « maman », et ont également appris plusieurs couleurs en musique, le tout en restant très attentifs et curieux.

« Cela est très important à leur âge de découvrir la langue des signes. Elle développe énormément la communication et permet de ne pas frustrer l’enfant, qui n’a pas forcément toujours le vocabulaire pour exprimer ce qu’il ressent », conclut Elsa.

Source ACTU.FR

Les camionneurs se mobilisent pour Aurélien atteint d’une maladie génétique rare…

Aurélien en rêvait. Les routiers ont donné du relief à la passion que ce petit garçon de 9 ans, natif d’Hérimoncourt, voue aux camions.

Samedi matin, il a pu rouler et même se mettre au volant d’un puissant 44 tonnes.

Le geste du cœur des camionneurs à la veille de Noël.

Les camionneurs se mobilisent pour Aurélien atteint d’une maladie génétique rare

 

Nul besoin de longs discours. Son regard suffit. Il envoie des étoiles. Aurélien est dans son élément au milieu des gros semi-remorques balançant des coups d’avertisseurs tonitruants pour saluer, samedi matin, l’arrivée de l’enfant sur les terres des Transports Cordier à Sainte-Marie.

Un guerrier vaillant

Atteint du syndrome de Di George -du nom du médecin qui l’a décrit dans les années 1960- Aurélien combat tel un petit guerrier vaillant cette maladie génétique rare se traduisant par une anomalie du palais qui entraîne des problèmes d’élocution, des perturbations du système immunitaire, de l’hypotonie et des difficultés d’apprentissage.

Les routiers se passent l’info

Une écharpe aux couleurs du Football club du FC Sochaux, Aurélien sait ce qu’il aime. Le benjamin d’une famille de trois enfants a-do-re les camions. Surtout les gros. Une vraie passion relayée un beau matin sur les réseaux sociaux par Roy Mano et Frédéric Boulommier, deux routiers de l’association The french truckers. Ils invitent les routiers de l’Hexagone à poster des photos de camions compilées en vidéo qui sera adressée à Aurélien. « Le top serait d’organiser un rassemblement de camions rien que pour lui », lance l’idée Roy Mano.

La proposition de tombe pas dans l’oreille d’un sourd car les routiers via la Cibi (depuis les téléphones portables) et leur web radio relayent l’info à tous les coins de la France. Même jusqu’au Canada. Ça tombe dans le creux de l’oreille de l’association nationale des Camionneurs du cœur et du team RTA (comme « Routier amical ») sur CB talk , l’application 2.0 des cibistes. « Aurélien est un enfant de chez nous. C’était à nous de nous mobiliser pour lui faire briller les yeux avant Noël », lâche le Seloncourtois Fred Dominguez, routier aux Transports Cordier, alias Bigard quand il est au volant de son Volvo 500 CV.

Pour le sourire d’un enfant

Toutes les planètes sont alignées pour qu’Aurélien puisse vivre un Noël avant l’heure. Ça se passait samedi matin et l’émotion était à la dimension de la corpulence des gaillards qui pilotent ces gros bahuts. Énorme. Aurélien a pu approcher une foison de semi-remorques, rouler dans en 44 tonnes avec sa maman Isabelle et même se mettre au volant d’un puissant camion connecté.

« Que du bonheur quand on le voit aussi rayonnant »

« Pour le sourire d’un enfant, j’ai fait 2 h 30 de route ce matin. Que du bonheur quand on le voit aussi rayonnant », s’enthousiasme Brigitte Bourgeon, la présidente des Camionneurs du cœur venue depuis Beaune participer au rassemblement. Pas les mains vides. Avec une foison de cadeaux : casquettes, calendriers (égrenant le temps avec des photos de poids lourds bien sûr), camion jouet etc. Du cœur, oui vraiment, ils en ont les camionneurs.

En visio sur les routes du monde avec la présidente des Camionneurs du cœur. Photo ER /Lionel VADAM

En direct des États-Unis avec Gaëtan alias « Tantan »

« Salut les poteaux, clin d’œil à la team RTA, et bienvenue à toi Aurélien. Je vais te faire rêver dans mon truck ». Lui, c’est Gaëtan Routmann joint en direct et en visio sur son téléphone alors qu’il dévore du bitume dans l’Oregon au volant de son Peterbilt de 500 CV. Originaire de Hettange-Grande en Moselle, le routier dit « Tantan » s’est expatrié au Canada. Il est un peu moins de midi à Sainte-Marie, village rural du Doubs, 2 h 20 du matin à Portland USA. Le regard scotché à l’écran du téléphone, Aurélien découvre le gros truck américain de Tantan, visite la cabine. Le gamin est bluffé. « Ça me fait chaud au cœur de le voir heureux », confie le routier avant de reprendre la route. Dans la foulée et sur le même mode connecté, le jeune garçon fait la connaissance à distance de « Wolverine », un routier de Bordeaux qui, lui aussi de la team RTA, lui offre une visite guidée de son son semi-remorque. Aurélien fait le plein d’images…

Source EST REPUBLICAIN.

La pédagogie Steiner et l’anthroposophie, une vision ésotérique et dangereuse de l’autisme. Vidéo méthode Steiner…

Les centres d’accueil destinés aux enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux et inspirés de l’anthroposophie restent sans contrôle, malgré des dangers ou effets secondaires incontestables.

La pédagogie Steiner et l'anthroposophie, une vision ésotérique et dangereuse de l'autisme

 

S’il est désormais admis que la psychanalyse n’est pas une thérapie adaptée pour les troubles du spectre autistique et que la parole se libère enfin sur les approches biomédicales, ainsi que sur celles proposées, sans preuve, par le collectif Chronimed, les traitements inspirés de la pédagogie Steiner et de la médecine anthroposophique demeurent dans l’ombre. Ils sont pourtant tout aussi infondés.

Sous un abord particulièrement bienveillant –«respecter le développement de chaque enfant et de chaque jeune», peut-on lire par exemple sur le site de l’Institut de pédagogie curative de Chatou–, la pédagogie Steiner propose en coulisses une vision faussée et ésotérique de l’autisme et des traitements aussi inutiles que délétères.

La pédagogie Steiner

Pour le docteur anthroposophique Michael Allen, «l’autisme peut être considéré comme un processus d’incarnation atypique. Cette anomalie spécifique se révèle dans le schéma des symptômes que nous appelons l’autisme.» Selon lui, et dans la suite de Steiner et des principes de l’éducation Waldorf, «l’essence de l’autisme est une disharmonie de la fonction de l’ego. L’ego n’engage pas suffisamment l’organisation inférieure (métabolisme) de la périphérie vers l’intérieur.

Cela se reflète dans le pôle de la conscience, car le centrage de l’ego dans l’organisation supérieure est également déficient. La relation perturbée de l’ego se traduit par un courant éthérique affaibli de l’organisation inférieure, ce qui est trop peu pour une relation saine avec les forces de l’âme. Ainsi, la pensée, le sentiment et la volonté ne peuvent pas être réunis.»

Grégoire Perra, ancien anthroposophe et désormais l’un des principaux critiques de l’anthroposophie en France, décrypte pour nous ce discours nébuleux: «Pour les anthroposophes, l’autisme peut avoir plusieurs causes. D’abord, des causes karmiques individuelles: lenfant naurait pas pu s’incarner complètement. Les trois pôles de l’être humain (pensée, sentiment, volonté) ne sont pas unis correctement. Le moi na pas pu prendre vraiment possession du corps à la naissance.»

Ainsi, les anthroposophes estiment que ce défaut d’incarnation se traduit de manière organique: le cerveau de l’enfant continuerait de grandir et tendrait à devenir trop gros en induisant des déformations. C’est un argument défendu par Emmanuel Guizzo, ostéopathe d’inspiration anthroposophique et découvreur du «cerveau vibratoire quantique». Selon lui, «ces enfants, que j’appelle des enfants-lumière, ont un gros cerveau mais n’ont pas le logiciel pour le faire fonctionner.

Ce cerveau atypique contient davantage d’informations sur le programme qui conduit lhumain vers le futur et sur l’origine vibratoire de lhomme. Grâce à des méthodes manuelles, je parviens à remodeler ce cerveau et à harmoniser ses composantes mécaniques et énergétiques.»

Mais, pourquoi ces enfants, à la fois valorisés comme des êtres supérieurs, plus «conscients», plus «informés», et dépeints comme des monstres par Steiner, seraient-ils autistes?

De prétendues causes sociales

La cause peut être antérieure à la naissance. Pour l’anthroposophie traditionnelle, l’enfant peut avoir décidé de cette incarnation autistique pour compenser un défaut d’une vie antérieure où il aurait été trop «ahrimanien» (pour Steiner, Ahriman est une entité qui, avec Lucifer, s’oppose au développement de l’humanité. Il conférerait aux êtres humains une intelligence froide et abstraite dénuée de sentiments, il les rendrait prosaïques, philistins, et amoraux.) En «choisissant» d’être autiste, l’enfant viendrait alors compenser une dette karmique. Pour Emmanuel Guizzo, le thème astral de l’enfant jouerait également un rôle essentiel.

Grégoire Perra précise, pour ce qui a trait aux causes antérieures à la naissance, qu’il y a aussi une dimension héréditaire: «Les anthroposophes considèrent que le 15e jour après la conception, Lucifer et Ahriman peuvent entrer dans lembryon et y introduire des tares héréditaires en lien avec la faute originelle

Une autre cause de l’autisme peut, tout en restant d’ordre karmique (c’est-à-dire voulue par les dieux), être extérieure à l’enfant. Il pourra s’agir d’atteintes au cerveau ou à l’intestin durant la grossesse ou, plus tard, des vaccins. «Les vaccins, tout comme les grossesses médicalisées ou les échographies bloquent les mécanismes de conscience de l’enfant», considère Emmanuel Guizzo, qui soutient le fait que les vaccins permettent de contrôler ces enfants qui «dérangent» nos sociétés.

Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle, à Dornach, en Suisse. | Wladyslaw via Wikicommons

Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle, à Dornach, en Suisse. | Wladyslaw via Wikicommons

Cela nous amène aux prétendues causes sociales de l’autisme. Michael Allen considère les personnes autistes comme les «miroirs sacrificiels» de nos sociétés: «Si nous considérons les maladies comme des miroirs pour l’âge, nous voyons dans notre miroir actuel, l’indifférence, l’isolement social, la timidité et le manque d’empathie.

Dans l’autisme, nous trouvons des personnes qui partagent ces caractéristiques “d’inspiration” et servent de miroirs sacrificiels pour refléter notre époque.» Considérant que le matérialisme de notre époque nous distrait de notre développement spirituel, il établit un parallèle avec les personnes autistes qui sont, selon lui, «handicapées d’une manière qui empêche leur développement spirituel». Il poursuit: «C’est un signe de notre temps. Le but de l’autisme est d’équilibrer ce matérialisme excessif. Ainsi, l’autisme peut être considéré à la fois comme le résultat et le remède d’un matérialisme excessif.»

Comme le dit en riant jaune Grégoire Perra, «ce qui est fort chez les anthroposophes, c’est qu’ils arrivent toujours à rattacher leur doctrine à des éléments actuels et à en faire un gloubiboulga ésotérique qui part dans tous les sens. Et c’est, évidemment, du gros n’importe quoi.»

Une pratique défavorablement connue

Partant de ces causes multiples, comment la médecine anthroposophique propose-t-elle de prendre en charge les enfants autistes? Pour ceux qui sont pris en charge en ville, le présumé remède (rappelons que l’autisme n’est plus aujourd’hui conçu comme une maladie mais comme un trouble du neuro-développement, voire comme une neuro-atypicité) passe par la pharmacopée anthroposophique dite traditionnelle: médications à base d’algues, bains, solutions d’arsenic injectables ou à boire et homéopathie. Tout cela est évidemment sans efficacité démontrée et comporte des dangers non seulement d’effets secondaires, mais aussi de retard de prise en charge et de perte de chance.

On sera encore davantage inquièt·es concernant le sort des enfants placés dans des instituts de pédagogie curative ou des centres appartenant au mouvement Camphill. En leur sein, les jeunes patient·es sont sans cesse exposé·es à la doctrine anthroposophique. À la cure médicamenteuse, s’ajoute de l’eurythmie, une sorte de danse ésotérique, un «art du mouvement» proposé en tant qu’art-thérapie.

Selon Steiner, elle «fortifie l’âme en la faisant pénétrer vivante dans le suprasensible». Il y a aussi des activités manuelles, des récitations destinées à structurer le temps ainsi que de la gymnastique Bothmer: «C’est une sorte de danse avec des chutes, des sauts et des figures censées rappeler au pratiquant son incarnation ou son excarnation pour le préparer à la mort», explique Grégoire Perra.

Les enfants doivent également assister à des offices et des conférences: «Peu importe qu’ils ne comprennent pas, l’idée est de s’adresser à leur moi-esprit. En entendant de lanthroposophie, les paroles entreraient sous forme de communion avec leur corps astral et les permettraient de les soigner dans une vie prochaine.» Grégoire Perra se montre particulièrement soucieux du vécu de ces enfants dans ces centres: «Il n’y a pas ou peu de contrôle. Il n’y a aucune prise en charge psychologique, il n’y a pas de médecin sur place. On sait qu’il y a eu des accidents et des morts.»

En 2015, le rapport au Premier ministre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDE) mentionnait que la pédagogie Steiner faisait partie des pratiques défavorablement connues de la Mission et indiquait dans une note de bas de page que la pédagogie Steiner partage avec la mouvance New Age des croyances en l’astrologie et l’ésotérisme.

Le rapport de 2017 de la même Mission renchérissait: «Sagissant des écoles, la prise de distance avec la philosophie du fondateur nest pas toujours claire et les parents qui y inscrivent leur enfant ne mesurent pas tous lensemble des fondements théoriques qui ne sont pas sans incidence sur lenseignement dispensé.»7

Aujourd’hui, pourtant, les instituts de pédagogie curative et les communautés Camphill demeurent hors radar.

Source SLATE.

 

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?…

HANDICAP Trois ans après le lancement de la Stratégie nationale pour l’autisme, « 20 Minutes » fait un premier bilan des plateformes censées faciliter le diagnostic des enfants entre 0 et 6 ans.

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?

 

  • L’occasion de revenir, trois ans après, sur l’ambitieuse Stratégie nationale pour l’autisme lancée par Emmanuel Macron, qui prévoyait une enveloppe de 344 millions d’euros sur cinq ans (2018-2022) pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge.
  • Une des mesures phares, la création d’une centaine de plateformes de coordination et d’accompagnement, vise à améliorer les dépistages chez les 0-6 ans. Non seulement de l’autisme, mais aussi des troubles du neuro-développement.

Petit retard, grosse angoisse. Quand leur enfant a du mal à s’exprimer, à répondre à son prénom, à regarder dans les yeux, beaucoup de parents s’interrogent : rien d’alarmant ? Un trouble du neurodéveloppement ? Un signe d’autisme ?

A l’occasion de la Journée de sensibilisation à l’autisme ce vendredi, 20 Minutes s’intéresse à l’une des mesures phares de la Stratégie nationale pour l’autisme annoncée il y a trois ans :  les plateformes de coordination et d’accompagnement, qui ont essaimé dans le pays pour favoriser un repérage précoce de ces troubles.

Un bilan élargi à tous les troubles du développement

Le gouvernement a créé 63 centres spécialisés pour que les enfants de 0 à 6 ans soient diagnostiqués le plus tôt possible et accompagnés au mieux. « On sait qu’il y a beaucoup d’errance thérapeutique. Or, entre 0 et 6 ans, les enfants ont une plasticité cérébrale qui va permettre, avec des méthodes adaptées, d’aider au développement, justifie Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme et neurodéveloppement. L’objectif, c’est d’arriver à 100 plateformes, soit une par département, en 2022. »

Comment ces plateformes fonctionnent-elles ? Quand un pédiatre, un généraliste, un médecin scolaire ou de PMI se demande si un enfant de moins de 6 ans connaît des troubles du développement, il peut contacter une des plateformes via un formulaire. « Ce document est étudié en commission médicale », explique Sylvie Tatard, responsable de la plateforme TND 22 à Trégueux, en Bretagne. Un médecin va prescrire un bilan, pour savoir si cet enfant est concerné par l’autisme, par un autre trouble du neurodéveloppement (TND), ou rien de tout ça. Puis valider, ou pas, l’entrée dans un forfait. C’est-à-dire que pendant dix-huit mois, les soins chez l’ergothérapeute et le psychomotricien sont remboursés à 100 %. C’est la plateforme, qui connaît le réseau sur le terrain, qui va adresser l’enfant aux professionnels, parfois sous contrat. « Elle offre une garantie de respect des bonnes pratiques, reprend Sylvie Tatard. On connaît le niveau de formation, l’orientation de chaque professionnel. Les bilans normés, c’est à la fois une garantie pour les familles et très utiles pour les médecins. »

Pour un diagnostic précoce

Problème pour certaines associations : ce repérage de tous les TND risque de « noyer » l’autisme, qui a ses spécificités. Mais d’autres enfants, qui seraient sans doute passés sous les radars, trouvent ainsi une réponse. « Dans les troubles de l’attention, on entend encore trop souvent “il est mal élevé”, regrette Delphine Sarrazin, coordinatrice de parcours sur cette plateforme. L’intérêt de prendre les TND dans leur globalité, c’est qu’on évite de mettre l’enfant dans une case. Ce qui change aussi, c’est qu’on est vraiment en amont. Et qu’on essaie d’éviter des situations de surhandicap. C’est un réel changement de paradigme. On ne dit plus : « on le laisse grandir ». Les troubles du neurodéveloppement, ce n’est pas comme la grippe, c’est plein de petits signes subtils. »

Au 1er mars 2021, 10.000 enfants avaient été adressés à ces plateformes, contre 150 en février 2020. Et 4.400 parcours de soins ont été mis en place et remboursés. Un coup de pouce bienvenu pour les familles, qui doivent débourser des fortunes pour régler le psychologue, l’ergothérapeute, l’éducateur… Mais ce forfait d’intervention précoce n’est assuré que dix-huit mois. « La difficulté, c’est l’après-plateforme », reconnaît Sylvie Tatard. Le ministère du Handicap souhaite rallonger ce délai et coordonner les parcours de la même manière pour les 7-12 ans.

Des associations très critiques

Du côté des associations, le son de cloche est beaucoup moins laudatif. « Sur le papier, c’était une excellente nouvelle, assure Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme et mère d’un enfant autiste. Le problème, c’est que les professionnels manquent. Sur Paris et les Hauts-de-Seine, il y a deux psychiatres spécialistes de l’autisme. On a toujours beaucoup d’attente…  » Pour elle, la réponse n’aurait pas dû être liée à l’âge. « Il aurait mieux valu mettre en place des plateformes pour toutes les personnes autistes de 0 à 25 ans, car les jeunes adultes aussi ont besoin d’accompagnement », plaide-t-elle.

Les associations pointent surtout un manque de moyens financiers. « Ce qu’on attendait, c’était le remboursement de toute la prise en charge, reprend Olivier Cattan. Quand vous êtes malade, les frais vous sont remboursés. » Dans l’autisme, seules les séances chez l’orthophoniste le sont (pour le moment). « On est deux coordinatrices pour suivre 700 enfants. Pour continuer à travailler comme on le souhaite, cela demande des moyens » , confirme Sylvie Tatard.

La place des familles en question

« Certaines plateformes essaient de bien faire, nuance Danièle Langloys, présidente d’Autisme France. Mais ce n’est pas le cas partout. » Pour construire ce réseau, le gouvernement s’est appuyé sur ce qu’on appelle la deuxième ligne : les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et les Centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP). « Des services notoirement incompétents sur la prise en charge de l’autisme, tempête Danièle Langloys. Deux enquêtes d’Autisme France et un rapport de l’ Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas) de 2018 montrent un respect des recommandations aléatoires. En France, rien n’est coordonné. Ainsi, le plan Autisme 3 [de 2013 à 2017] avait créé des équipes de diagnostic de proximité autisme dans beaucoup de départements, mais personne n’a pensé à faire coopérer ces unités. »

Autre critique : les plateformes lancées il y a trois ans « ne sont pas accessibles aux familles, c’est un problème », s’agace Danièle Langloys. Vérification faite, si les documents officiels prévoient en effet qu’un soignant oriente les parents vers les plateformes, certaines reçoivent les appels des proches. « La plateforme, ce n’est pas uniquement la coordination de soin, mais aussi du soutien aux familles, assure Sylvie Tatard. Qui sont souvent perdues car il existe plein de dispositifs, qui parfois se chevauchent. » Mais pour les deux associations contactées, si l’ambition semble la bonne, l’amélioration du repérage et de l’accompagnement des enfants autistes sur le terrain se fait encore attendre.

Source 20 MINUTES.

La Dépakine (SANOFI) aurait des effets toxiques sur plusieurs générations, selon une association. Une étude inquiétante…

SCANDALE L’association de victimes Apesac a mené une étude auprès de ses membres pour mesurer l’impact transgénérationnel de la Dépakine.

La Dépakine aurait des effets toxiques sur plusieurs générations, selon une association

 

Le principe actif de la Dépakine, qui cause des malformations et des troubles du développement chez le fœtus, pourrait également avoir des conséquences néfastes sur la génération suivante. L’association de victimes Apesac s’inquiète dans un communiqué publié ce lundi de « l’impact transgénérationnel de la Dépakine ». Devenues adultes, des personnes exposées à cette substance (le valproate) dans le ventre de leur mère pourraient, selon l’organisme, avoir des enfants eux-mêmes victimes de malformations ou de retards.

Une étude inquiétante

L’Apesac et sa fondatrice, Marine Martin, alertent depuis plusieurs années sur ce risque de transmission entre générations. Pour étayer ces affirmations, l’Apesac a réalisé une étude en interrogeant 108 membres de l’association qui avaient été exposés au valproate in utero (85 femmes et 23 hommes).

Ces 108 adultes ont eu 187 enfants au total. Sur ces 187 enfants, qui n’ont pas eux-mêmes été exposés au valproate, près du quart (23) présentent des malformations (mains ou pieds, cœur, reins…) et près de la moitié (88) des troubles neurodéveloppementaux (autisme, problèmes psychomoteurs, déficit d’attention…), certains cumulant les deux. L’épidémiologiste réputée Catherine Hill, qui travaille sur le valproate depuis plusieurs années, a participé à l’étude, publiée dans une revue médicale, Birth Defects Research.

« Ce mépris pour les victimes est insupportable »

Malgré les limites de ces travaux, notamment le fait qu’ils s’appuient sur des déclarations et non des diagnostics avérés, leurs résultats montrent « la nécessité d’études sur l’impact transgénérationnel de la Dépakine ». « Jusqu’à présent, rien n’a été fait, les données recueillies par l’Apesac ont été méprisées par les autorités sanitaires », déplore l’association. « Ce mépris pour les victimes est insupportable », ajoute Marie Martin, principale lanceuse d’alerte sur la Dépakine.

Ce médicament pris depuis l’enfance pour traiter son épilepsie a provoqué de lourdes séquelles neurologiques chez son fils né en 2002, et des difficultés de coordination motrice chez sa fille, née en 1999. Le valproate de sodium est commercialisé depuis 1967 par le laboratoire Sanofi sous les marques Dépakine (pour les patients épileptiques), Dépakote et Dépamide (pour les patients bipolaires), ainsi que sous des marques génériques.

Cette molécule serait responsable de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants et de troubles neurodéveloppementaux chez 16.600 à 30.400 enfants, selon des estimations de l’Assurance maladie et de l’Agence du médicament (ANSM). Accusé par des familles de victimes d’avoir tardé à informer des risques, Sanofi a été mis en examen en 2020 pour «homicides involontaires» dans l’enquête pénale sur cette affaire.

Source 20 MINUTES.

Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?…

On sait que l’immunité acquise après la vaccination contre le Covid-19 tend à diminuer au fil du temps. Un rappel vaccinal semble à même de contrer ce phénomène, comme le montrent de nombreux travaux scientifiques.

On fait le point.
Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?

Confrontés à une augmentation alarmante du nombre d’infections par le variant delta du coronavirus SARS-CoV-2 causant le Covid-19, plusieurs gouvernements européens, dont les gouvernements français et belge, recommandent à présent à tous les adultes une dose de rappel pour la vaccination contre le Covid-19. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) voudrait plutôt que ce rappel soit limité aux individus à risque, afin de réserver le plus de doses de vaccins possibles pour les pays ne disposant pas encore d’une couverture vaccinale d’au moins 70 %. Cette troisième dose est-elle justifiée ? Comment l’expliquer ? Aidera-t-elle l’Europe à faire face aux nouveaux variants du SARS-CoV-2 ?

L’érosion de l’immunité vaccinale

Israël a lancé sa campagne de vaccination contre le Covid-19 dès le 20 décembre 2020. Elle a été le premier pays à vacciner complètement près de 80 % de sa population de plus de 12 ans. Cette vaccination de masse s’est traduite dès février 2021 par une réduction considérable du nombre de cas d’infection et d’hospitalisations. Cependant, une forte hausse du nombre d’infections symptomatiques par le variant delta du SARS-CoV-2 a été observée durant l’été 2021.

Une étude évaluant la protection conférée par une double dose du vaccin BNT162b2 de Pfizer/BioNtech en Israël a documenté une chute importante du taux d’anticorps neutralisants, dont la présence a été clairement corrélée à la protection contre une réinfection par le SARS-CoV-2. La chute est plus importante chez les hommes, les individus de plus de 65 ans et ceux souffrant d’immunodépression.

Aux États-Unis, des travaux similaires ont comparé, sur 6 mois, l’efficacité des vaccins BNT162b2, mRNA-1273 (Moderna) et JNJ-78436735 (Janssen) chez plus de 780 225 individus vaccinés. Les résultats indiquent une diminution progressive de la protection conférée par tous les vaccins, tant contre les infections qu’en matière de mortalité. En 6 mois, la protection contre l’infection a en moyenne chuté de 87,9 % à 48,1 %. La diminution de la protection contre la mortalité est heureusement moindre : après 6 mois, elle reste de 73 %-84 % pour les moins de 65 ans et de 52-75 % pour les plus de 65 ans.

En Belgique, un rapport de l’institut de santé publique Sciensano, institution scientifique placée sous l’autorité du ministre fédéral de la Santé publique et du ministre de l’Agriculture, pointe également une chute de la protection conférée par les vaccins. Publié le 26 novembre, il indique que si, au mois de juillet 2021, les individus ayant reçu deux doses de vaccin étaient protégés à hauteur de 80 à 90 %, cette protection a chuté pour atteindre, fin octobre, 52 % chez les 18-64 ans et à peine 13 % chez les plus de 65 ans. Ce recul est documenté pour tous les vaccins et tous les âges.

Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?

Nombre d’individus infectés par jour (gauche) et de décès par jour (droite) en Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas. (Source : graphique extrait de worldometers.info/coronavirus, les données de vaccination proviennent de ourworldindata.org/covid-vaccinations, au 3 décembre 2021) 

Pour quelles raisons les vaccins sont-ils devenus moins efficaces ?

Plusieurs explications, non exclusives, permettent de comprendre la baisse progressive d’efficacité des vaccins contre le Covid-19.

La première fait appel à ce que nous connaissons du fonctionnement du système immunitaire. Il faut savoir que le développement d’une mémoire immunitaire protectrice de longue durée est un mécanisme complexe, qui implique plusieurs populations cellulaires ainsi que la formation de structures tissulaires spécifiques comme les centres germinatifs. Ce processus prend du temps et il est en partie dépendant de la présence d’éléments appartenant à l’agent infectieux, dont la détection déclenche une réponse immunitaire de notre organisme (on appelle ces éléments étrangers des « antigènes »).

La technologie vaccinale qui s’est imposée en raison de sa rapidité de mise en œuvre et de son efficacité face aux infections virales a été celle des vaccins ARN. Ceux-ci contiennent des particules constituées d’une membrane lipidique protectrice enveloppant un morceau d’ARN messager (ARNm) qui permet de fabriquer la protéine Spike du coronavirus SARS-CoV-2. Après l’injection intramusculaire de ce type de vaccin, l’ARNm est principalement capturé par des cellules immunitaires spécialisées, les cellules dendritiques. Celles-ci fabriquent alors brièvement la protéine Spike et la présentent à d’autres cellules immunitaires, les lymphocytes, qui vont alors produire des anticorps neutralisants.

En raison de la brièveté de la production de la protéine Spike par nos cellules, une injection de rappel est indispensable pour permettre l’amplification des lymphocytes spécifiques du virus et la formation d’une population de mémoire. Plusieurs études ont démontré que l’intervalle entre les deux injections de vaccin est un facteur clé dans l’établissement d’une mémoire de longue durée. Un mois est une durée minimum. Si elle peut parfois être suffisante, en général une durée plus longue, de 4 à 6 mois, semble préférable. En raison de l’urgence sanitaire, la durée de 1 mois entre les deux injections a cependant été sélectionnée, car ce protocole garantissait le développement rapide d’une protection face au Covid-19.

La seconde explication à la baisse d’efficacité des vaccins est l’apparition régulière de variants du SARS-CoV-2 accumulant un nombre de plus en plus élevé de mutations sur la protéine Spike. Plus ces variants diffèrent de la souche originelle du virus et moins ils sont reconnus par le système immunitaire, en particulier par les anticorps neutralisants. Ce phénomène a été observé pour plusieurs variants dont le variant Bêta.

Enfin, il faut souligner qu’à partir de 65 ans, la capacité du système immunitaire à maintenir une mémoire immunitaire protectrice contre un agent infectieux décline de manière significative. Il était donc prévisible dès le départ qu’une dose de rappel serait nécessaire pour les plus de 65 ans, catégories d’âge concernées au premier chef par le risque de développer des formes sévères de Covid-19.

Les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin

En juillet 2021, les responsables israéliens ont décidé de lancer une campagne massive de vaccination de rappel avec le vaccin à ARNm BNT162b2 de Pfizer/BioNtech, bien que ne disposant pas d’information sur l’efficacité de cette approche. Cette décision a fait de ce pays un véritable « laboratoire » de la vaccination. Avec le recul, que nous apprend la situation d’Israël ? Trois études réalisées sur la population israélienne ont documenté l’effet sur le terrain de ce rappel.

La première étude, publiée le 29 octobre 2021, compare la protection entre des individus vaccinés avec deux doses depuis au moins 5 mois ayant reçu ou non une dose de rappel. Chacun des deux groupes comprend 728 321 individus. On observe que les individus ayant reçu une dose de rappel depuis au moins 7 jours montrent une forte augmentation de la protection, atteignant 93, 92 et 81 % respectivement contre l’infection, l’hospitalisation et la mort.

La seconde étude, publiée le 28 novembre, compare les individus de 60 ans vaccinés avec deux doses depuis 5 mois et ayant ou non reçu une dose de rappel et montre une réduction d’un facteur 11,3 du taux d’infection chez le groupe ayant reçu un rappel depuis 12 jours. Le taux de forme sévère est également réduit de 19.5 fois. Enfin, une troisième étude publiée le 30 novembre confirme ces bons résultats.

La comparaison des données de santé publique de la Belgique, au 24 novembre, et de son voisin les Pays-Bas est édifiante. En Belgique, le taux d’infection croît pour tous les âges, sauf pour les plus de 85 ans dont 65 % ont reçu une dose de rappel. Aux Pays-Bas, où cette dernière classe d’âge n’a pas encore reçu de rappel, le taux d’infection de ses membres monte en flèche.

Ces résultats s’expliquent en partie par le fait que la qualité de la réponse immunitaire évolue au cours du temps, grâce au phénomène dit de maturation de l’affinité des anticorps.

Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?

Des anticorps qui gagnent en efficacité

Après avoir été stimulés par un antigène (lors d’une infection naturelle ou d’une vaccination comprenant deux doses de vaccin), les lymphocytes B producteurs d’anticorps se divisent rapidement. Ce faisant, ils vont accumuler des mutations. Ces mutations concernent les régions de la molécule d’anticorps impliquées dans la liaison à l’antigène (en l’occurrence, la protéine Spike du coronavirus). Les lymphocytes ayant accumulé les mutations les plus favorables (fabriquant donc les anticorps potentiellement plus efficaces) sont alors sélectionnés.

Ce processus nécessite 3 à 6 mois, comme le démontrent des études réalisées chez des patients infectés par le SARS-CoV-2 ou après vaccination. Une troisième dose administrée 6 mois post-vaccination permet donc très probablement de restimuler et d’amplifier encore ces lymphocytes mieux adaptés à l’agent infectieux.

Dans d’autres contextes vaccinaux, plusieurs vaccins sous-unitaires composés de protéines utilisés en médecine humaine nécessitent trois injections pour conférer une protection de longue durée. C’est par exemple le cas du vaccin Engerix B contre le virus de l’hépatite B, ou des vaccins Gardasil et Cervarix, contre le papillomavirus humain.

Un rappel à effectuer régulièrement ?

La nécessité d’une troisième dose dans le cas des vaccins contre le Covid-19 ne représente donc pas une rupture méthodologique, et n’est pas le signe que les vaccins à ARNm seraient moins efficaces que les vaccins sous-unitaires protéiques utilisés plus traditionnellement.

Cependant, les données disponibles pour l’instant ne permettent cependant pas de garantir que la protection conférée par une dose de rappel sera de longue durée. On peut seulement l’espérer, sur base de nos connaissances générales en vaccinologie.

Certes, les vaccins sous-unitaires protéiques contre le virus de l’hépatite B et le papillomavirus humain offrent des protections de plus de dix ans après trois doses. Mais ces deux virus sont des virus à ADN double brin, dont le génome évolue beaucoup moins vite qu’un virus à ARN simple brin comme le SARS-CoV-2. On ne peut donc faire de prédictions raisonnables sur ce point.

De la nécessité de penser à court et à long terme

On peut se demander s’il est pertinent d’effectuer une dose de rappel avec un vaccin dirigé contre la souche originelle du virus, alors qu’émergent de nouveaux variants, comme le variant B1.1.529 – Omicron (dont le nombre élevé de mutations dans la protéine Spike laisse craindre qu’il puisse échapper en partie aux vaccins actuels). La réponse semble actuellement pencher en faveur du « oui ».

Développer, produire et valider un vaccin adapté à un nouveau variant prendrait plusieurs mois, car ce nouveau vaccin devrait a minima démontrer non seulement sa capacité à induire une réponse immunitaire, mais aussi à le faire de façon sûre, lors de tests de phase clinique 1 et 2. Or, aujourd’hui, ce sont des patients infectés par le variant Delta qui menacent de saturer les hôpitaux européens. Puisque les données disponibles démontrent clairement l’efficacité d’un rappel avec le vaccin BNT162b2 de Pfizer/BioNtech contre Delta, il ne serait pas raisonnable d’attendre un vaccin spécifique d’un nouveau variant pour réaliser un rappel vaccinal.

Les gouvernements doivent cependant prendre conscience qu’une stratégie uniquement basée sur les vaccins sera insuffisante à long terme. En effet, on ne pourra empêcher complètement la circulation du SARS-CoV-2 et donc l’apparition de nouveaux variants grâce à la vaccination, et on ne peut exclure que certains d’entre eux soient un jour capables d’échapper aux vaccins. De plus, de nombreux individus immunodéprimés, en raison, par exemple, d’une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), d’une déficience génétique, d’un traitement ou d’une greffe, ne seront jamais pleinement protégés par les vaccins.

Il est donc indispensable de réaliser des investissements structurels afin de faire face à l’inévitable endémicité du SARS-CoV-2 ainsi qu’aux futures épidémies. On peut, par exemple, réduire mécaniquement la dissémination des virus respiratoires, notamment en améliorant l’aération des lieux publics. Enfin, il est bien évidemment nécessaire de refinancer les services de santé afin d’augmenter leurs capacités de réaction.

La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

Par Éric MURAILLE, Biologiste, Immunologiste. Maître de recherches au FNRS, Université Libre de Bruxelles (ULB), et Oberdan LEO, Professeur d’immunologie, Université Libre de Bruxelles (ULB)

Source OUEST FRANCE.